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Les octuplés relancent le débat de la procréation assistée

9022009

La naissance d’octuplés fin janvier aux États-Unis a permis à une jeune femme de réaliser son «rêve d’une grande famille», mais a relancé le débat sur les limites à imposer aux prouesses de la science en matière d’assistance médicale à la procréation (AMP). D’abord saluée comme un véritable miracle, la naissance de ces huit bébés -six garçons et deux filles-, a déclenché une tempête éthique qui a débordé les frontières des États-Unis, lorsque les circonstances de leur conception ont été révélées. Leur mère, Nadya Suleman, célibataire de 33 ans, avait déjà six enfants. Ses 14 enfants ont tous été conçus in vitro avec le sperme d’un donneur, dans un centre spécialisé dont elle n’a pas donné le nom. La naissance des octuplés a soulevé une polémique dans le milieu médical, car il est parfaitement établi que les grossesses multiples comportent des risques importants d’accouchement prématuré, de faible poids des bébés et de séquelles neurologiques. D’autant que les progrès réalisés dans les techniques d’assistance médicale à la procréation ne justifient plus d’implanter plusieurs embryons pour augmenter les chances d’obtenir une grossesse. À leur naissance, les octuplés pesaient tous moins de 1,5 kg. Ils sont toujours en observation à l’hôpital, nourris par sonde.

«La presse a vu d’emblée dans la naissance des octuplés un événement heureux, mais une telle quantité de nouveaux-nés ne devrait jamais être considérée comme une réussite médicale», a observé Sean Tipton, porte-parole de l’American Society of Reproductive Medicine. «Il s’agit d’un échec total, qui reflète mal notre travail», a jugé Suleena Kansal Kalra, spécialiste de l’endocrinologie reproductive à l’Université de Pennsylvanie. «C’est la chose la plus irresponsable que j’aie jamais vue en terme de fertilité», a déclaré Peter Bowen-Simpkins, porte-parole du Collège britannique des gynécologues et obstétriciens. Dans de nombreux pays, les techniques d’AMP sont régies par des recommandations de bonnes pratiques (nombre d’embryons implantables, âge des parents…), plutôt que des contraintes légales. Certains pays n’ont aucune limite d’aucune sorte.

En décembre dernier, une femme de 70 ans a donné naissance en Inde à son premier enfant. Quelques mois auparavant, une autre Indienne de 70 ans avait eu des jumeaux. En septembre 2008, la naissance de triplés chez une femme de 59 ans avait suscité une controverse en France. Elle avait bénéficié d’un don d’ovocytes au Vietnam. «Mettre trois embryons, c’est une faute médicale», avait alors commenté le pionnier français de la fécondation in vitro, René Frydman. En France l’accès aux techniques d’AMP est réservé aux couples formés d’un homme et d’une femme, tous deux vivants et en âge de procréer.  La Grande-Bretagne limite à deux le nombre d’embryons implantés à la fois. À partir de 2011, un seul embryon à la fois sera autorisé. En Italie, les règles ont été renforcées après plusieurs cas controversés de fécondation chez des sexagénaires.

Mais il existe un véritable «tourisme de la fécondation in vitro», a expliqué à l’AFP Peter Bowen-Simpkins. Selon lui, l’île de Chypre, en Méditerranée, est devenue le centre d’une pratique «absolument terrifiante» qui voit des jeunes femmes russes débarquées par avion pour recevoir des traitements hormonaux stimulant l’ovulation. Aux États-Unis, les règles varient d’un État à l’autre, mais sont souvent minimales ou absentes.Dans le cas des octuplés, le conseil de l’ordre des médecins de Californie a annoncé avoir ouvert une enquête. (AFP -Cyberpresse)

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* Nadya Suleman a accordé une entrevue à Ann Curry de NBC

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*Au cœur de la polémique après la naissance de ses huit bébés, alors qu’elle a déjà six jeunes enfants, Nadya Suleman a confié pour sa première interview qu’elle voulait combler la solitude éprouvée lorsqu’elle était enfant.

«Avoir une famille nombreuse pour remédier à la solitude ressentie lors d’une enfance sans frère et sœur». Voilà ce qui a poussé Nadya Suleman, la mère des octuplés nés la semaine dernière en Californie, à devenir la mère de 14 enfants, tous issus de fécondations in-vitro. Pour la première fois depuis la naissance inédite de ses octuplés six garçons et deux filles-, la jeune femme de 33 ans est sortie de son silence et a accordé une longue interview à la chaine de télévision américaine NBC. «Cela a toujours été un rêve, d’avoir une grande famille, une énorme famille. J’avais hâte d’avoir des liens avec une autre personne, ce dont j’ai manqué en grandissant», a confié Nadya Suleman. «Enfant, je me sentais sans identité propre, impuissante, sans contrôle sur mon environnement. Tout ce que j’ai jamais voulu, c’est avoir des enfants et être mère», a-t-elle raconté. La jeune femme est revenue sur les circonstances de sa grossesse. Depuis la naissance de son premier enfant en 2001, c’est bien le même spécialiste qui la suit. Comme à chaque fécondation in-vitro (FIV), ce sont six embryons qui ont été implantés. Le traitement hormonal administré à une patiente qui subit une FIV peut parfois favoriser une nouvelle division des embryons une fois transférés dans l’utérus (comme dans le cas de vrais jumeaux), ce qui a abouti au développement de deux autres bébés. Nadya Suleman, qui désirait une famille de sept enfants, a précisé que ses 14 fils et filles ont tous le même père biologique, un ami qui a accepté de donner son sperme. «La naissance des octuplés l’a dépassée mais j’espère qu’il sera une partie intégrante de leur vie leur qu’il sera prêt», a reconnu la jeune femme.

Déterminée à achever ses études

Cible d’une intense réprobation pour avoir décidé de poursuivre une grossesse risquée alors même qu’elle avait déjà six enfants et aucun emploi stable, Nadya Suleman a balayé toute accusation d’irresponsabilité. «Je veux achever mes études [elle termine un master en conseil, ndlr] pour pouvoir subvenir aux besoins de ma famille. En attendant je donne à mes enfants toute ma vie, je les aime et les accepte inconditionnellement, combien de parents peuvent en dire autant ?» s’est elle exclamé, attribuant les critiques au fait qu’elle soit mère célibataire. «Pour ses rêves, on prend des risques. Avec cette grossesse, j’ai fait un pari mais tout s’est bien terminé», a-t-elle fait valoir.

Dès 1994, Nadya Suleman a multiplié pendant sept ans sans succès les inséminations artificielles et a vécu trois fausses couches. Le passé médical de la jeune femme est désormais mieux connu et suscite déjà la polémique. En 1999, alors qu’elle travaillait dans un hôpital psychiatrique, elle a été grièvement blessée après avoir reçu, lors d’une révolte des patients, une table sur le dos. Souffrant après cette agression de douleurs persistantes qui l’ont empêchée de travailler, Nadya Suleman a obtenu entre 2002 et 2008 plus de 165.000 dollars d’indemnités. Cette période douloureuse associée aux échecs de ses inséminations artificielles a vu la jeune femme traverser une phase profonde de dépression dont seule l’arrivée au monde de son premier enfant en 2001 l’a fait sortir. Quant aux octuplés, ils respirent désormais seuls et sont nourris par sonde mais ils devront rester hospitalisés pendant encore plusieurs semaines jusqu’à ce qu’ils aient atteint un poids de nourrisson nés à terme. Ils retrouveront alors leurs grands-parents et leurs six frères et sœurs -dont deux jumeaux- âgés de 2 à 7 ans. (Le Figaro..11.02.09.) 

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*  » Ma fille est inconsciente » …La mère d’une femme ayant donné naissance fin janvier à des octuplés aux Etats-Unis a critiqué la décision « inconsciente » de sa fille, déjà mère de six enfants, de se faire implanter de nouveaux embryons. Selon une vidéo d’un entretien publiée sur le site radaronline.com, Angela Suleman a affirmé à propos des 14 enfants de sa fille Nadya: « les avoir tous me paraît inconscient. Elle n’a vraiment, vraiment aucune idée de ce qu’elle fait à ses enfants et de ce qu’elle me fait ». « Je ne sais pas comment elle va s’en sortir », a ajouté Mme Suleman, qui vit dans une maison de quatre pièces de la banlieue de Los Angeles, avec sa fille et ses six premiers enfants, qui ont tous moins de sept ans. « Je suis vraiment fatiguée de m’occuper des six enfants, et il faut qu’elle pense à la façon dont elle va soutenir (financièrement) tous ces (14) enfants », a encore dit Mme Suleman, qui est une institutrice à la retraite. 

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* Une Canadienne de 60 ans a donné naissance à des jumeaux prématurés après avoir suivi un traitement de fécondation in vitro en Inde, a annoncé jeudi la chaîne publique CBC. Les jumeaux sont nés par césarienne sept semaines avant terme, mardi à l’hôpital Foothills de Calgary, en Alberta, a indiqué CBC.Bien qu’un des nouveaux-nés soit sous respirateur artificiel, les deux nourrissons se portent plutôt bien. Ils resteront à l’hôpital jusqu’à ce qu’ils aient pris plus de poids et puissent respirer librement, a ajouté la chaîne. La maman, originaire d’Inde, était retournée l’an dernier dans son pays natal où elle s’était fait implanter trois embryons provenant de donneurs, un traitement qui lui avait été refusé au Canada en raison de son âge. Elle avait toujours voulu avoir des enfants, mais avait déjà fait trois fausses couches. Le gynécologue-obstétricien, qui a pratiqué l’accouchement, a déclaré à la CBC qu’il avait d’abord cru à une blague lorsqu’il avait vu sur une fiche que la future mère était âgée de 60 ans. «Il y a un saut de deux générations (entre elle et ses enfants)», a dit le Dr Colin Birch. «Je ne me verrais pas à 65 ans avec deux enfants de 5 ans en train de courir autour de moi comme des fous. C’est fou l’énergie qu’il faut pour cela». Cet accouchement soulève aussi plusieurs questions éthiques, notamment sur la médicalisation de l’accouchement, a-t-il reconnu. «Il y a tellement de choses que nous pouvons faire aujourd’hui qu’il faut se demander si nous devrions les faire simplement parce que nous en sommes capables», a-t-il dit. (AFP) .

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La semaine dernière, des octuplés sont nés aux États-Unis. Cette semaine, une Albertaine de 60 ans traitée en Inde a donné la vie à des jumeaux. Entrevue avec Raymond Lambert, qui a fait naître en 1985, avec le Dr Jacques-Émile Rioux, le premier bébé-éprouvette au Québec. Raymond Lambert est aujourd’hui professeur associé à la faculté de médecine de l’Université Laval.

Q Faut-il s’étonner de voir qu’une femme peut devenir mère à 60 ans passés?

R Dans des pays comme l’Italie, il arrive fréquemment que des femmes ménopausées deviennent enceintes grâce à des traitements de fécondation in vitro. C’est une pratique qui est acceptée dans certains pays. La bonne nouvelle, c’est que cette Albertaine a dû se rendre en Inde parce que des médecins d’ici lui ont opposé une fin de non-recevoir.

 

Q Aurait-ce été impossible pour cette Albertaine de recevoir au pays un tel traitement de fertilité?

R En cognant à d’autres portes, peut-être aurait-elle pu trouver un médecin qui aurait accepté de le faire. Au Québec et au Canada, en tout cas, rien dans les lois ne l’aurait interdit.

Q Comment avez-vous réagi à la naissance d’octuplés aux États-Unis?

R C’est totalement irresponsable de la part des médecins. Aux États-Unis, le contexte social fait en sorte que la volonté du patient est sacrée. Si la chose s’était produite au Canada, la clinique de fertilité en cause se serait fait sérieusement taper sur les doigts par les autres gynécologues dans le domaine. Cela dit, il sera intéressant de voir l’impact qu’aura le projet de loi sur la procréation assistée promis par le gouvernement libéral.

Q Qu’espérez-vous de ce projet de loi?

R Le gouvernement a déjà annoncé sa volonté de rembourser les deux premiers traitements de fertilité. Le gouvernement pourrait préciser que les traitements ne seraient remboursés que dans les cliniques qui n’implantent qu’un embryon à la fois. C’est ce qui a été fait en Belgique, et les naissances de jumeaux ont chuté de façon impressionnante, au point d’atteindre les taux observés dans la population en général. Je crois que ce serait la voie à privilégier. Une grossesse multiple, ce n’est jamais souhaitable pour les femmes parce que cela comporte des risques importants.

Q Est-ce pure coïncidence que les plus célèbres femmes d’Hollywood semblent toutes programmées «naturellement» à accoucher de jumeaux, ces dernières années?

R Ça m’étonnerait, mais je n’ai pas d’information privilégiée sur le sujet!(La Presse)

 







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