Plantes médicinales: un marché de 60 milliards $
23022009(Québec) Le marché mondial des plantes médicinales est évalué à 60 milliards de dollars par année avec une augmentation de 7 % par année, explique Carole Robert, en entrevue au Soleil. Si elle fait affaire en Afrique avec PharmAfrican et la Fondation BDA, c’est que le potentiel est énorme et surtout inexploité.
Actuellement, l’Afrique, et surtout le nord du continent, fournit environ 6,7 % du marché des plantes médicinales. Toutefois, c’est en Afrique subsaharienne que l’on trouve près de 25 % des réserves de plantes médicinales mondiales.Dans un jardin botanique fondé par un père jésuite il y a près de 100 ans en République démocratique du Congo, elle a découvert qu’on hébergeait près de 3000 plantes médicinales. «C’est une région où le potentiel est énorme, explique-t-elle, comme dans la forêt amazonienne, qui est malheureusement en train d’être rasée pour d’autres projets. Ici, nous voulons agir avec les gens du milieu dans le respect environnemental pour exploiter la ressource en même temps qu’on la protège.» Ainsi, elle parle du triple rendement avec PharmAfrican, qui, dans sa vision économique, amène aussi une vision sociale avec les entrepreneurs locaux et le volet environnemental de protection de la biodiversité.
Une extraterrestre
Si elle agit en pionnière et que des portes s’ouvrent pour ses projets dans plusieurs régions du monde, Mme Robert se sent comme une extraterrestre au Québec, où la notion de triple rendement (financier, social et environnemental) ne semble pas avoir de prise auprès des investisseurs potentiels. Pourtant, elle remporte des honneurs en innovation en Europe et ici, comme lorsque le tandem PharmAfrican et la Fondation BDA ont remporté le premier prix du Concours Innovation PME lors du troisième sommet des Professionnels de l’exportation en octobre 2008. Mais elle a pu convaincre des gens de devenir membres du conseil de la fondation, comme l’ancien premier ministre Joe Clark et un ancien ambassadeur du Canada, Jean Frenette. Parmi les autres appuis, elle note Wyeth, l’Université de Montréal, Algorithme Pharma, la Fondation internationale Roncalli, la Fondation Prince Albert de Monaco, Terre sans frontière, l’Institut Supérieur Agro-Vétérinaire de Kin-shasa, Lundin for Africa et l’Association for African Medicinal Plants Standards (AAMPS). (Le Soleil …CyberPresse)
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* L’avenir de la pharmacologie passerait par la botanique
Convaincue pendant ses études au MBA que l’avenir de la pharmacologie passerait par la botanique et les plantes médicinales au lieu de la création chimique de médicaments, Carole Robert a fait le pari de se lancer dans cette voie en fondant en 2006 l’entreprise PharmAfrican et la Fondation BDA (Biotechnologie pour le développement durable en Afrique). PharmAfrican s’est installé dans l’incubateur des biotechnologies AG-Bio Centre de Lévis pour assurer son développement parce que Mme Robert trouvait dans ce milieu les appuis, l’écoute et le réseau de partenaires dont elle avait besoin pour croître. Son rêve pouvait commencer à prendre forme.Ainsi, dans la prochaine année, l’entreprise devrait mettre en marché son premier produit, un aliment fonctionnel qui, comme les probiotiques dans les yogourts, apporte des bienfaits chez l’être humain. À partir de là, il y aura le développement de protocoles de recherche pour le développement d’un produit nutraceutique jusqu’à la production d’un médicament botanique breveté. Elle définit PharmAfrican com-me étant une biopharmaceutique éthique et environnementale socialement responsable. La vision se répercute dans les manières de penser des partenaires et dans le discours où la protection des ressources et le développement durable doivent s’exprimer dans un contexte de mondialisation des marchés sans se faire au détriment des communautés locales africaines.
Approvisionnement
Mais, pour avoir des médicaments botaniques ou des aliments fonctionnels, Mme Robert devait s’assurer d’un approvisionnement en plantes médicinales provenant d’Afrique. Toutefois, la production doit se faire selon des standards élaborés en 2003 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son guide sur les pratiques agricoles concernant les plantes médicinales, Directives OMS sur les bonnes pratiques agricoles et les bonnes pratiques de récolte (BPAR) relatives aux plantes médicinales. C’est alors qu’apparaît la Fondation BDA, dont la mission est de former la nouvelle génération d’entrepreneurs africains pour cultiver des plantes médicinales de qualité dans leur environnement naturel en s’assurant d’une part d’avoir un rendement uniforme. «Les entrepreneurs formés par la Fondation BDA apprendront à cultiver les plantes médicinales dans un environnement contrôlé, de sorte que chaque lot sera semblable aux autres», explique Mme Robert. Indépendantes, les deux organisations fonctionnent en parallèle dans une même vision de développement durable. Installée en République démocratique du Congo, la Fondation BDA a créé une école pour former les entrepreneurs. Après trois ans d’effort, 32 personnes dont 10 femmes forment la première cohorte dont la formation durera trois ans. La première année de formation théorique touche les bonnes pratiques pour cultiver les plantes, le contrôle de qualité, les budgets. La deuxième année axée sur la pratique se fera dans la région de Luki dans la province du Bas-Congo dans une réserve mondiale de l’UNESCO. La troisième année sera celle de la création de l’entreprise dans les villages des nouveaux diplômés avec un programme de mentorat d’affaires, du microcrédit. (Le Soleil …CyberPresse)
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