la Journée Mondiale du Rein
12032009par le Pr M. Benmansour
Nous célébrons ce jeudi 12 mars 2009 la Journée Mondiale du Rein – parrainée conjointement par la Fédération Internationale des Fondations du Rein et la Société Internationale de Néphrologie – journée destinée à sensibiliser les citoyens, les pouvoirs publics et les professionnels de santé sur l’impact des maladies rénales en Santé Publique et à souligner l’importance de mettre en place un dispositif de dépistage précoce et de prévention.
* Qu’en est-il en Algérie ?
Par analogie aux statistiques mondiales, la Maladie Rénale Chronique (qui est une maladie non transmissible) – et son corollaire l’Insuffisance Rénale Chronique – devrait affecter environ 3 à 5% de la population. Cette fréquence ne cesse malheureusement d’augmenter, favorisée par l’impact négatif de pathologies très répandues que représentent le diabète et l’hypertension artérielle, pour ne citer que ces causes. Les conséquences sur la santé sont importantes par l’augmentation significative du risque de décès ou d’être victime d’une attaque cardiaque ou cérébrale que peut induire l’altération du fonctionnement rénal.«La partie visible de l’Iceberg» est le traitement substitutif de l’Insuffisance Rénale Chronique terminale par la dialyse itérative qui prend en charge actuellement plus de 12.000 patients à travers le pays, répartis sur plus de 200 centres publics et privés; le coût économique et social de ce traitement – lourd et contraignant – est élevé. A côté de cette activité de dialyse, un programme de transplantation rénale a été initié au niveau des centres hospitalo-universitaires; cette thérapeutique idéale mais complexe à mettre en oeuvre, devrait, à terme, «sortir» de la dialyse un patient sur quatre ou cinq.En résumé, la Maladie Rénale est donc fréquente, nocive mais traitable* Quelles sont les raisons de prendre soin de ses reins ?
Chez un individu sain, deux cents litres de sang sont filtrés par jour à travers les reins pour en constituer environ deux litres d’urines contenant des déchets, des toxines et l’excédent d’eau et de sels minéraux; «ce maître chimiste» va ainsi assurer, dans l’organisme, la stabilité (si indispensable au bon fonctionnement) du contenu en eau, acides, sels minéraux et substances nutritives. Parallèlement le rein participe activement au contrôle de la tension artérielle, à la production des globules rouges et à la stabilité des os. Il est en outre un acteur essentiel dans l’élimination des médicaments et autres substances étrangères à l’organisme. L’altération éventuelle de cette fonction rénale peut s’étaler sur des années et donc, exister sans traduction clinique faisant de la maladie rénale chronique une maladie silencieuse, souvent méconnue et détectée à un stade avancé. Les symptômes pouvant évoquer cette maladie chronique ne sont pas spécifiques, qu’il s’agisse d’une perte d’appétit ou d’énergie, perte ou gain de poids brutal, de peau sèche irritable ou d’émission fréquente d’urines nocturnes…Elle reconnaît comme principales causes: le diabète de l’adulte (dont la pandémie actuelle représente une véritable «catastrophe médicale»), l’hypertension artérielle, l’utilisation abusive d’anti-inflammatoires, certaines maladies héréditaires,… etc.Elle peut ainsi affecter des sujets à tout âge, sa fréquence étant cependant élevée à partir de la soixantaine. L’identification de ces «populations à risque rénal» (diabète, hypertension artérielle, âge supérieur à soixante ans,… etc.) doit permettre le dépistage précoce de la maladie par des tests sanguins et urinaires simples.Il s’agit donc d’impliquer davantage les autorités de santé à mettre en place ce dépistage et encourager les citoyens «à risque» à pratiquer ces bilans et à les faire bénéficier d’un suivi médical, le cas échéant.Il pourrait en découler des mesures appropriées de prévention (réduction de l’apport sodé, alimentation saine, activité physique régulière, conseil génétique,… etc.) pouvant réduire considérablement le recours aux thérapeutiques substitutives si contraignantes. Le thème retenu pour l’année 2009 est le rôle néfaste de l’hypertension artérielle dans la genèse de l’insuffisance rénale chronique. Nous voudrions sensibiliser le public sur la nécessité de dépister et traiter correctement l’hypertension artérielle, même modérée, car c’est l’une des principales causes de Maladie Rénale Chronique et à souligner l’importance de l’éducation thérapeutique du patient afin de prévenir les complications et améliorer les résultats des traitementsvisant à protéger le Rein.(Q.d’Oran) *****************************************
Nephrologie : «Le nombre d’Algériens présentant un risque rénal s’élève à 6 millions d’individus»
Le Pr Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantations, le Pr Benabadji Mohamed, chef de service de néphrologie, CHU de Beni Messous, le Dr Maâchi Abdelkrim, médecin néphrologue à Sidi Bel-Abbès et secrétaire général de la Société de néphrologie, invités d’El Moudjahid
La Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantations représentée par son président, le Pr Tahar Rayane, a assuré, hier, une conférence-débat au Centre de presse d’El Moudjahid, à l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale du rein. Le Pr Mohamed Benabadji, chef de service de néphrologie au CHU de Beni Messous et du Dr Abdelkrim Maâchi, secrétaire général de la SANDT et médecin néphrologue, M. Noureddine Ayad, président de l’Association des hémodialysés de Blida et vice-président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, a assisté à la rencontre.
Le Pr Tahar Rayane est intervenu pour rappeler que la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantations organise chaque année des journées de sensibilisation. C’est la Société internationale de néphrologie qui invite les associations nationales à la commémoration de cette journée. Pour marquer cette journée, les sociétés nationales organisent soit des marathons, soit des actions de dépistage. En Algérie, on a opté pour une conférence-débat et de sensibilisation auprès des médias.
Le Pr Tahar Rayane a parlé de 400.000 à 450.000 nouveaux cas par an en Algérie d’insuffisants rénaux. Ces 450.000 ne sont pas tous pris en charge. Seuls 50% le sont. Les raisons sont diverses. Les cas qui échappent au suivi médical restent nombreux. Pour l’orateur, le nombre d’Algériens qui présentent un risque rénal est de l’ordre de 6 millions d’individus. Ce nombre se réparti, selon un large spectre allant des hypertendus aux femmes, dont la grossesse est particulièrement difficile, en passant par les personnes qui présentent des calculs rénaux.
Six millions de personnes, c’est donc un risque potentiel. Autres statistiques : 900 malades algériens sont greffés, dont 500 le sont en Algérie. Le Pr Tahar Rayane insiste beaucoup sur le volet de la prévention. Il faut connaître la maladie pour la combattre au mieux, dit-il. Ce diagnostic précoce est important. L’orateur évoque aussi la pertinence des campagnes de dépistage qui sont difficiles à entreprendre, dit-il. Cela nécessite de gros moyens, notamment financier.
Ainsi, on s’oriente vers le dépistage auprès des populations à risque. L’orateur insiste, à propos du dépistage, sur la prise de la tension artérielle, une prise de sang, l’épuration des toxines par les reins. La nécessité d’un plan pour une campagne nationale apparaît clairement dans l’esprit de l’orateur. Une campagne de dépistage bien conduite permet de réduire de 30% le risque, au moins le ralentir. C’est un tiers de la population algérienne qui est hypertendue. C’est donc un tiers qui peut voir un problème rénal. Il faut arriver à une situation où l’on donnera aux personnes malades le choix de leur traitement. Le choix thérapeutique sera un traitement à la carte. Cette étape-là, il faut y arriver. La greffe doit prendre une importance, affirme le Pr Tahar Rayane, qui évoque aussi le prélèvement d’organes sur cadavre. L’objectif de la campagne de greffe est de 200 greffes/an. En 2008, on a atteint 50% de cet objectif, assure l’orateur.
La première greffe rénale a été effective en 1986 au CHU Mustapha.
En 1987, une greffe rénale à partir d’un donneur vivant apparenté a été effectuée à Constantine. Au mois de décembre 2002, a été effectuée la première greffe rénale à partir de rein de cadavre à Constantine aussi. L’année 2003 est considéré par le Pr Rayane comme une année charnière pour la relance de la transplantation d’organes dans notre pays, grâce à une politique incitative qui permettra l’émergence de plusieurs équipes médico-chirurgicales qui se lancèrent dans ce que le Pr Rayane a qualifié d’aventure palpitante. Une première transplantation rénale effectuée au CHU de Blida et d’autre part la réussite de la première transplantation hépatique à partir de donneur vivant. Depuis la première greffe rénale et jusqu’à ce jour, ce sont donc 495 transplantations rénales à partir de donneurs vivants apparentés qui ont été réalisées en Algérie et 889 patients vivent avec un greffon fonctionnel.
Pour l’orateur, les possibilités de prélèvement sur cadavre, malgré les dispositions législatives très favorables (loi de février 1985 et de juillet 1990) restent limitées et dépendent, selon le président de la Société de néphrologie, beaucoup plus d’une mauvaise organisation que des problèmes éthiques et religieux liés au don d’organes. Une réactivation du programme national de transplantation rénale a débuté en septembre 2005 avec comme objectif la réalisation, comme déjà précisé, de 200 greffes/an, soit 6 transplantations par million d’habitants. En 2007, 116 transplantations rénales ont été réalisées en Algérie dont 12 autres greffons (1 centaine en 2008). Pour le prélèvement sur cadavre, il faut toujours l’accord de la famille. C’est la loi, affirme l’orateur, cela nous protège, ajout-t-il. Aujourd’hui, il y a une carte de donneur qui a été confectionnée. Elle est purement symbolique, destinée à la presse. La carte devra recevoir la certification des autorités pour pouvoir être considérée comme un document officiel.
S’agissant des donneurs, il y a le consentement présumé, mais qui est assorti de preuve, or aujourd’hui un tel document n’existe pas. Il n’y a plus encore de registre où le consentement du donneur est consigné.
Grâce aux médias, affirme le Pr Rayane, il y a un débat qui s’est instauré au sujet du don d’organes, S’agissant des donneurs vivants, il faut qu’ils soient apparentés.
On a envisagé d’élargir le cercle, mais les arrières-pensées financières continuent à hanter les esprits concernant le risque d’un commerce d’organes. Le Pr Rayane évoque aussi les pressions familiales toujours possibles qu’on n’arrive pas à cerner toujours. L’orateur fait référence à la déclaration d’Istanbul qui a consisté à mettre des barrières aux éventuels trafics liés aux dons d’organes. Il y a des gens qui se rendent dans les pays pauvres pour y subir une greffe. Il y a des Algériens qui vont aussi à l’étranger se faire greffer. Il faut passer à la greffe à partir de cadavre. C’est un impératif note l’orateur. Intervenant à son tour, le professeur Benabadi, fait remarquer que la dialyse telle qu’effectuée dans les années 70 n’a rien à voir avec celle d’aujourd’hui. C’est totalement différent, dira-t-il. L’hémodialyse est complètement transformée. Il n’y a plus de risque aujourd’hui pour l’hémodyalisé. Pour le Pr Benabadi, chaque insuffisant rénal a une obligation de se faire traiter. Ce n’est pas le cas partout dans le monde, ajoutera-t-il.
Aujourd’hui, le malade a une autre qualité de vie. C’est en Algérie à l’image de ce qui se passe dans les pays développés. L’important donc aujourd’hui c’est que l’insuffisance rénale ne tue pas. Il y a des moyens de traitement efficaces, on ne meurt plus à cause du rein.
La greffe du rein est donc la meilleure alternative thérapeutique l’apparenté, c’est la famille. Il faut se battre pour élargir le cercle des donneurs.
Le Pr Benabadji évoque lui aussi la prévention comme moyen important pour freiner le risque. Essayer de stabiliser à 50% pour réduire le risque.
Le Dr Maâchi Abdelkrim, secrétaire général de la société de néphrologie a évoqué un projet de création d’une association nationale pour la promotion du don d’organes. Bientôt il y aura une annonce dans ce sens. Tous les gens doivent être intéressés pour y participer (médecins, femmes au foyer, etc.). Il y a aussi, l’institut du rein, qui est en voie d’achèvement, basé à Blida. Il sera spécialisé dans la greffe. Notre objectif, dira le Pr Benabadi, est de promouvoir la greffe à partir de prélèvement de cadavre. Jeudi prochain auront lieu des journées consacrées au don d’organes et pour le développement de la greffe rénale. Pour M. Maâchi, le don de rein ne peut pas se faire bien sûr dans n’importe quelles conditions, il faut un bilan. Les hypertendus, les diabétiques par exemple sont exclus. Pour le Pr Rayane, la question du don d’organes nécessite une concertation entre associations de malades, et la Société de néphrologie. Pour le Pr Benabadi, notre travail consiste au sauvetage du rein chez un malade. Quand on ne peut y arriver, il faut essayer de retarder au moyen de la dialyse. Dans le débat, les orateurs ont évoqué la nécessité d’établir une carte sanitaire de la dialyse, parvenir à une répartition équitable des centres. Il nous faut mettre des gardes-fous et des moyens de contrôle pour éviter les dérapages toujours possibles. On compte aujourd’hui 200 centres en Algérie, 280 néphrologues nationaux exercent, mais se pose le problème de la répartition de cette ressource humaine, car beaucoup hésitent à s’installer à l’intérieur du pays. Il nous faut donc envisager la formation à l’échelle régionale ou locale. Le Pr Rayane parle de solidarité face à la maladie au niveau au social comme au niveau familial.
La transplantation d’organes doit devenir une activité normale dans l’avenir.(El Moudjahid)
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* Reins à vendre
par Sally Satel *
La Journée mondiale du rein, qui a lieu le 12 mars, s’inscrit dans le cadre d’une campagne de santé publique mondiale visant à sensibiliser les populations à l’incidence des maladies rénales. Il n’y a malheureusement que peu de raisons de se réjouir. Selon la Société internationale de néphrologie, les maladies rénales affectent plus de 500 millions de personnes dans le monde, soit 10 pour cent de la population adulte. Il faut s’attendre à ce que la situation s’aggrave encore avec la multiplication des cas d’hypertension artérielle et de diabètes (facteurs clés de risque de maladies rénales). On dénombre chaque année 1,8 million nouveaux cas d’insuffisance rénale chronique – la forme la plus grave des maladies rénales. A moins de bénéficier d’une transplantation ou d’une dialyse – un traitement coûteux et à vie, qui purifie le sang des toxines – les patients succombent à la maladie en l’espace de quelques semaines.
L’an dernier, un néphrologue australien, Gavin Carney, a tenu une conférence de presse à Canberra pour demander que les particuliers soient autorisés à vendre leurs reins. Il a précisé, dans un article paru dans le Sydney Morning Herald, que « le système actuel ne fonctionne pas. Nous avons tout essayé pour encourager » le don d’organes, mais « les gens ne semblent pas prêts à les donner gratuitement ». L’objectif de Carney est de faire en sorte que les gens n’achètent pas de reins au marché noir ou sur les réseaux parallèles à l’étranger. En tant qu’Américaine récipiendaire d’un rein, et suffisamment désespérée à une époque pour avoir songé à recourir à ce genre d’expédient (j’ai eu la chance d’avoir eu un rein donné par un ami), je suis entièrement d’accord avec l’idée qu’une compensation devrait être offerte aux particuliers bien informés et prêts à sauver la vie d’un étranger. Sinon, nous continuerons à être confrontés à une double tragédie : d’un côté, les milliers de patients qui meurent chaque année faute d’une transplantation rénale ; de l’autre, le désastre humanitaire incarné par des intermédiaires corrompus, qui mentent aux donneurs indigents à propos de la nature de l’intervention chirurgicale, qui ne les paient pas et qui négligent les suites post-opératoires.
L’Organisation mondiale de la Santé estime qu’entre 5 et 10 pour cent de toutes les transplantations rénales effectuées chaque année dans le monde – 63.000 environ – le sont dans les circuits cliniques parallèles de Chine, du Pakistan, de l’Égypte, de la Colombie et de l’Europe de l’Est. Malheureusement, la plupart des institutions internationales concernées par la transplantation d’organes – dont l’OMS, la Société internationale de Transplantation, et l’Association médicale mondiale – ne préconisent qu’une solution partielle. Elles mettent l’accent sur le démantèlement des trafics d’organes, mais négligent la vérité éprouvée qui veut que la répression des marchés noirs ne fait que les plonger dans une clandestinité plus profonde encore ou les fait réapparaître ailleurs.
Par exemple, depuis que la Chine, l’Inde et le Pakistan ont décidé de s’attaquer au commerce illégal d’organes, de nombreux malades se sont tournés vers les Philippines. Et le printemps dernier, quand les Philippines ont à leur tour interdit la vente de reins aux étrangers, un article du Jerusalem Post avait pour titre « Les candidats à une transplantation rénale ne savent plus où se tourner maintenant que les Philippines ont fermé leur porte » (Israël a l’un des taux de dons d’organe le plus faible au monde, et le gouvernement subventionne les transplantations effectuées à l’étranger). De même, un article de The Peninsula décrit comment les patients du Quatar, qui se rendaient auparavant à Manille, « cherchent des alternatives ». Il est clair que de nombreux pays doivent encore mettre en place des systèmes efficaces de dons d’organes posthumes, une source très importante d’organes. Mais même en Espagne, aujourd’hui réputée pour l’efficacité de son système de dons et de transplantations d’organes de personnes qui viennent de décéder, des personnes meurent dans l’attente d’un rein.
* Le fait est que le trafic d’organes ne cessera que quand la demande disparaîtra.
Les personnes hostiles à l’idée d’un dédommagement affirment qu’un système légal de dons d’organes ne fera que reproduire les vices du marché noir, mais ce point de vue est totalement rétrograde. La solution au commerce illégal et corrompu d’organes est un système réglementé et transparent axé sur la protection du donneur. Mes collègues et moi-même avons proposé un système prévoyant une compensation du donneur par une tierce partie (gouvernement, organisation caritative, ou compagnie d’assurance) avec un droit de regard de la collectivité. Dans ce contexte, où les enchères et l’achat d’organes par des particuliers ne seraient pas permis, les organes disponibles seraient alloués selon une liste d’attente – pas seulement au plus offrant. Les donneurs seraient soigneusement examinés pour tout problème physique ou psychologique, comme c’est le cas aujourd’hui pour les donneurs volontaires de rein. Ils seraient en outre suivis pour toutes complications postopératoires.
De nombreuses critiques s’élèvent contre l’idée d’une compensation sous forme d’une somme forfaitaire en espèces. La solution serait d’offrir des avantages en nature – comme un acompte pour une maison, un versement à un plan retraite ou une assurance vie – de façon à ce que le don d’organe n’attire pas les personnes intéressées par la promesse d’une forte somme en liquide. La seule manière de mettre un terme aux marchés parallèles est de créer des marchés légaux. En fait, il n’y a pas de meilleure justification de l’essai de modalités d’échange légales que les horreurs du marché noir.Cette proposition commence à rallier les suffrages. Dans le British Medical Journal, un chirurgien britannique de premier plan spécialisé dans les transplantations a demandé la mise sur pied d’un programme contrôlé de compensation pour les donneurs vivants sans lien de parenté avec le patient. Au cours de l’année écoulée, les gouvernements israélien, saoudien et indien ont décidé d’offrir des incitations allant d’une assurance maladie à vie à une compensation en espèces. Aux Etats-Unis, l’Association médicale américaine a approuvé un projet de loi qui permettrait aux États de proposer des incitations en nature aux donneurs. Jusqu’à ce que les pays adoptent des mesures légales permettant de compenser les donneurs, les destins des donneurs du Tiers monde et les destins des patients qui ont besoin de leurs organes seront pathologiquement liés. La manière la plus appropriée pour marquer la Journée mondiale du rein ne serait-elle pas pour les dirigeants des institutions médicales mondiales de faire un geste courageux et d’appeler les gouvernements à faire l’essai de compensations pour les donneurs d’organes ?
Traduit de l’anglais par Julia Gallin
* Analyste de l’American Enterprise Institute et chargée de cours à l’école de médecine de l’université de Yale
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