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La presse se rebelle contre l’info gratuite sur l’internet

10042009

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La révolte gronde parmi les patrons de presse américains qui en ont assez de voir fondre recettes publicitaires et abonnements au profit de sites internet d’information gratuits qui pillent allègrement leurs médias, en toute illégalité… et quasi-impunité.

Mais cette déclaration de guerre n’est-elle pas trop tardive? Les analystes sont partagés: certains estiment qu’il est plus que temps de lancer une contre-offensive et de défendre la propriété intellectuelle.D’autres pensent que le modèle économique de la presse écrite est obsolète. Combattre la gratuité et internet en 2009, c’est perdre son temps et jouer les don Quichotte contre les moulins à vent, relèvent-ils.

«Nous sommes fous furieux et nous n’allons plus nous laisser faire,» a lancé le patron d’Associated Press (AP), une coopérative de plus de 1.400 journaux.

«Nous ne pouvons plus nous contenter de regarder les autres voler notre travail en utilisant de fausses théories légales,» a souligné Dean Singleton lors d’une rencontre de l’Association Américaine des Journaux à San Diego (Californie, ouest).

 

AP a annoncé en début de semaine prévoir des actions en justice à l’encontre des sites internet qui publient ses informations sans autorisation.

L’agence n’a cité aucun site en particulier, mais de nombreux journaux américains ont critiqué ouvertement des agrégateurs comme Google News.

«Doit-on permettre à Google de piller nos droits d’auteur?», a clairement demandé le magnat des médias Rupert Murdoch, propriétaire entre autre du Wall Street Journal (WSJ) et du New York Post.

«Merci, mais non merci,» a ajouté le patron du groupe News Corp..

Certains sites sont comme «des parasites ou le ver solitaire dans les intestins d’internet,» a renchéri crûment Robert Thomson, le gérant du WSJ, dans un entretien au journal The Australian.

«Certes, le public a été encouragé –à tort selon moi– à considérer comme acquis la gratuité de tous les contenus», a-t-il dit. «Et c’est bien sûr de l’intérêt d’agrégateurs comme Google de profiter de cette perception erronée», poursuit-il.

Le PDG de Google Eric Schmidt, venu mardi rencontrer les patrons de presse à San Diego, s’est dit optimiste sur l’avenir de la presse, en dépit d’une série de fermetures et de faillites aux Etats-Unis. En revanche, il s’est montré très sceptique sur la possibilité de voir les lecteurs payer pour des informations en ligne.

Rappelant aussi qu’AP avait des accords de licence de plusieurs millions de dollars avec Google, M. Schmidt a dit espérer que ces accords perdureraient.

L’Agence France-Presse a également des accords de licence avec Google.

Alexander Macgillivray, un avocat du groupe internet américain, a par ailleurs assuré que Google News favorisait la consultation des sites des quotidiens.

Selon l’Association Américaine des Journaux, les recettes publicitaires de la presse écrite ont chuté de 17,7% et même la publicité en ligne a reculé de 1,8%.

«Ce que fait AP maintenant, comme beaucoup d’autres journaux, c’est trop peu et trop tard face à la menace d’internet,» estime Tom McPhail, professeur à l’université du Missouri, à Saint Louis (centre).

«La justice est trop lente,» confie M. McPhail à l’AFP. «Ils ont besoin d’une victoire rapide, et ils ne vont pas l’obtenir.»

Plus caustique, l’analyste Peter Kafka écrit sur son blog MediaMemo consacré à l’actualité des médias: «AP s’en prend à Google (… et) dit à internet de ne pas marcher sur ses plates-bandes», suggérant l’inanité selon lui d’une telle contre-offensive. – Agence France-Presse (Washington)- 08.04.09.

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** Le PDG de Google Eric Schmidt a offert mardi ses conseils aux patrons de presse américains qui tentent de trouver un nouveau modèle commercial pour ce secteur en difficulté, les appelant à collaborer avec le géant américain de l’internet.

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S’exprimant lors d’une rencontre de l’Association Américaine des Journaux à San Diego (Californie, ouest), M. Schmidt a loué le rôle que joue la presse dans une société démocratique et a insisté sur le fait que les journaux devaient considérer Google comme un partenaire et non comme un rival.Il a affirmé que Google, critiqué par certains journaux américains car il met des liens vers leurs sites sans partager les revenus publicitaires, se focalisait sur l’utilisateur et les a encouragés à faire de même.

«Si j’étais impliqué dans l’aspect numérique d’un journal, j’essayerais avant tout de comprendre ce que veut mon lecteur», a dit le PDG de Google.

«Ce sont en fin de compte des activités de consommation, et si vous mettez en rogne suffisamment (de lecteurs), vous n’en aurez plus», a-t-il ajouté. «Si vous les rendez heureux, vous en aurez plus rapidement. Nous essayons vraiment de penser de cette façon», a poursuivi M. Schmidt.

 

Selon lui, les journaux doivent améliorer leurs sites internet, qui «sont lents (…) plus lents que de lire un journal».

M. Schmidt s’exprimait au lendemain d’une annonce de l’agence de presse américaine AP indiquant qu’elle prévoyait des actions en justice à l’encontre des sites internet qui publient ses informations sans autorisation.

AP, une coopérative de plus de 1.400 journaux, n’a cité aucun site en particulier, mais de nombreux journaux américains ont critiqué ouvertement des agrégateurs comme Google news.

Rappelant qu’AP avait des accords de licence de plusieurs millions de dollars avec Google, M. Schmidt s’est dit «étonné de l’effervescence des médias dans les dernières 24 heures» et a dit espérer que ces accords se poursuivraient très longtemps.

Il s’est dit optimiste sur l’avenir de la presse, malgré une série récente de fermetures et de faillites aux Etats-Unis. Mais le patron de Google s’est en revanche montré très sceptique sur la possibilité que les lecteurs payent pour des informations en ligne à l’avenir, indiquant que «la grande majorité des gens allait opter uniquement pour le modèle gratuit».

«Vous serez forcés, que vous le vouliez ou non, à avoir un composant publicitaire important, ainsi qu’un système de micro-paiements et de paiement traditionnel», a-t-il indiqué.

«Nous devons prendre en compte ce que les utilisateurs veulent ensemble et en faisant cela, nous pouvons gagner gros», a-t-il ajouté.

 







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