des cancers liés à des facteurs environnementaux
19042009
Trois cancers sur quatre seraient dus à notre environnement et notre mode de vie.
Dans son rapport remis jeudi, le professeur Marc Gentilini (France) suggère notamment de renforcer la protection des populations vulnérables.
Entre 5 et 10 % des cancers seraient liés à des facteurs environnementaux affirme l’INVS (Institut national de veille sanitaire). Le coût pour l’Assurance-maladie du traitement de l’asthme imputable à la pollution extérieure serait compris entre 0,2 et 0,8 milliard d’euros. Selon une étude américaine menée sur près de 45 000 jumeaux, seul un cancer sur quatre aurait une composante génétique. «Ainsi, trois cancers sur quatre seraient dus à notre environnement et notre mode de vie.»Dans son rapport devant préfigurer la rédaction du deuxième plan national santé environnement (PNSE2) qui couvrira la période 2009-2013 et que Le Figaro a pu consulter, le Pr Marc Gentilini rappelle ainsi les enjeux : «identifier les expositions liées aux contaminations environnementales les plus préoccupantes d’un point de vue sanitaire, identifier les principaux déterminants de ces expositions, proposer des actions concrètes de réduction».
Dans ce document de quelque 80 pages, issu d’un des groupes de travail du Grenelle de l’environnement, on peut pointer quelques grandes orientations. La réduction de 30 % des rejets dans l’air ou dans l’eau de six substances jugées hautement toxiques est ainsi proposée, notamment en raison d’un classement comme cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer basé à Lyon. Il s’agit du mercure, de l’arsenic, des hydrocarbures polyaromatiques (HAP), du benzène, du perchloréthylène et des polychlorobiphényles (PCB). Une liste qui s’ajoute à celle du premier plan santé environnement qui concernait alors les dioxines, le cadmium, le plomb et le chlorure de vinyle.
Et à croire le rapport, ce n’est qu’un début : «un groupe de travail spécifique sera mis en place dans le groupe de pilotage du PNSE 2 sur ce sujet afin d’établir sous deux ans, une nouvelle liste de substances dont la réduction s’avère particulièrement importante».
**«Réévaluer les risques des cosmétiques»
Un volet est également consacré à la pollution de l’air intérieur dont on sait depuis peu qu’elle peut être bien pire que la pollution extérieure. Il s’agit là encore d’interdire l’usage de substances classées cancérogènes dans les matériaux de construction et les produits de décoration mais le rapport suggère également que soit mis en place une surveillance particulière de la qualité de l’air dans les lieux ouverts au public à commencer par «les crèches et 300 écoles d’ici à 2012».
Au-delà des seules substances toxiques, le rapport dénonce également ce que les auteurs appellent les inégalités environnementales. «Certains groupes de personnes vulnérables s’avèrent particulièrement sensibles aux pollutions environnementales», précise le document. Premiers visés : les enfants, les femmes enceintes et celles en âge de procréer. Une des priorités affichées est de mieux gérer les risques liés aux reprotoxiques et aux perturbateurs endocriniens (qui entraînent des problèmes de reproduction). Il faut «réévaluer les risques des cosmétiques pendant la grossesse et chez le jeune enfant avec l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et insérer dans le carnet de maternité une information sur le risque potentiel de l’utilisation de ces produits pendant la grossesse», précise ainsi le rapport.
Il ne s’agit là que de quelques exemples. Au total, le rapport qui doit être remis jeudi à Roselyne Bachelot, Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno respectivement ministres de la Santé et de l’Écologie et secrétaire d’État à l’Écologie, compte 62 propositions. Après un passage à la moulinette politique, le deuxième plan santé environnement devrait être présenté avant l’été.(Le Figaro)
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