16 banques américaines sur 19 sont insolvables ?
21042009
Selon le blog Turner Radio Networks, qui cite un rapport du gouvernement américain, 16 des 19 banques sont «techniquement insolvables». Mais le Trésor a démenti avoir reçu ces tests de résistance.
L’information a fait grand bruit en l’espace de quelques minutes, obligeant le gouvernement à mettre les points sur les i. Selon le blog Turner Radio Networks, qui dévoile sur son site ce qu’il considère être les résultats de l’évaluation menée par le gouvernement américain, la santé financière des 19 banques américaines qui détiennent plus de 100 milliards de dollars d’actifs ne serait pas bonne. Les sept constats qui s’en dégagent, selon le site, peuvent effrayer. Or le Trésor américain a indiqué, par la voix de son porte-parole Andrew Williams, n’avoir pas encore reçu ces résultats des tests de résistance. Selon lui, les informations de Turner Radio Networks «ne reposent sur rien», précisant que les résultats seraient publiés le mai. Pourtant, le blog est formel : sur l’ensemble des établissements testés, 16 se trouveraient d’ores et déjà «techniquement insolvables» et ne seraient pas en mesure d’affronter un assèchement de trésorerie ou une augmentation du nombre de mensualités non-payées sur les prêts qu’elles ont attribués.
Le secrétaire d’Etat américain au Trésor a assuré qu’il n’y aura pas de second Lehman Brothers. Timothy Geithner a en effet précisé dès samedi, dans un entretien au quotidien japonais Asahi Shimbun, que l’Etat américain procédera aux éventuelles augmentations de capital nécessaires pour éviter toute nouvelle faillite. En déposant son bilan le 15 septembre dernier, la banque d’affaires Lehman Brothers avait en effet plongé l’ensemble du système financier dans une tourmente alimentée par les soupçons de possibles défaillances à venir nourris par les banques, les unes à l’égard des autres.
* L’Etat américain a-t-il les moyens de ses promesses ?
Les tests de santé qui viennent d’être passés par les banques doivent permettre d’évaluer leurs besoins en capitaux frais, et ainsi d’assurer la stabilité du système financier. Barack Obama, le président américain, avait précisé hier que les 19 établissements concernés avaient presque tous achevé cette évaluation. Il avait également confirmé la publication des conclusions de cette enquête, «pour assurer la transparence», comme envisagé dès la semaine dernière, mais cette publication était prévue pour «la fin avril ou début mai».
Cette opération, qui vise à rassurer sur la santé du secteur bancaire, et à relancer le crédit, aurait-elle donc échappé au contrôle du président Obama ? Turner Radio Network révèle en effet que «si deux des 16 banques jugées insolvables venaient à faire faillite, elles siphonneraient la totalité des capitaux disponibles auprès de la FDIC, l’assureur du système financier aux Etats-Unis.
De quoi faire craindre que l’Etat américain ne soit pas en mesure de tenir sa promesse de renflouer toute banque en difficulté. Une fois chiffrés leurs besoins en refinancement, les banques disposent de six mois pour faire appel aux marchés. Reste à espérer que les investisseurs soient au rendez-vous. (Le Figaro)
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Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras…
Cinq banques sont montrées du doigt par le site Turner Radio Network pour avoir engagé sur des produits financiers des montants supérieurs à leurs fonds propres. Selon le site, le bonnet d’âne de cette classe de cancres reviendrait à Goldman Sachs, qui aurait engagé plus de dix fois son capital sur des dérivés de crédits. Avec un ratio d’exposition par rapport aux fonds propres moitié moindre, à 550%, HSBC America devancerait JP Morgan Chase (382%), Citibank (278%) et Bank of America (179%) dans ce triste classement.
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L’établissement américain affiche un bénéfice de plus de 4 milliards de dollars au premier trimestre, mais déplore une dégradation de la qualité de ses prêts.
Washington – Bank Of America a réussi comme ses principales rivales à renouer spectaculairement avec les profits au premier trimestre. La plus grande banque des États-Unis en termes de total de bilan voit ses bénéfices nets plus que tripler, pour atteindre 4,24 milliards de dollars. C’est une bonne nouvelle. Hélas, elle ne signifie pas que l’établissement de Charlotte (Caroline du Nord) ait durablement surmonté la crise.La banque dirigée par Ken Lewis profite de bons résultats des activités de trading de sa filiale Merrill Lynch, ainsi que d’une plus-value de 1,9 milliard de dollars avant impôts sur la vente d’une participation dans China Construction Bank Corp. Des éléments exceptionnels qui ne se renouvelleront pas forcément au deuxième trimestre. Le cours de Bank of America a plongé à Wall Street, hier, pour clôturer en baisse de 24,34 %.
La banque, qui a reçu 45 milliards de dollars d’aides directes du Trésor depuis l’automne, au terme de deux plans successifs d’assistance, reconnaît d’ailleurs souffrir d’une détérioration générale de la qualité de ses prêts. C’est pourquoi, au cours du premier trimestre, Bank of America a augmenté ses provisions pour futures pertes de 5,8 à 13,4 milliards de dollars. Elle a aussi classé en pertes pour près de 7 milliards de dollars de prêts. Son ratio d’actifs non performants passe de 1,96 % fin décembre à 2,65 %. Il y a un an, il n’était que de 0,9 %. La poursuite de la hausse du chômage permet d’anticiper une aggravation de la tendance au cours des prochains trimestres qui rendra nécessaire la levée de nouveaux fonds propres. En janvier, pour sauver le rachat de la banque d’investissement Merrill Lynch par Bank of America, le gouvernement fédéral a déjà dû garantir 118 milliards de dollars d’actifs de Merrill Lynch..
**Renégociations de prêts
Comme ses rivales, Bank of America bénéficie de mesures exceptionnelles des autorités pour dégripper l’offre de crédit. Les interventions de la Réserve fédérale pour acheter sur le marché des obligations à long terme ont fait plonger les taux des crédits hypothécaires. Il en résulte un vague considérable de refinancements de prêts par les particuliers. Les revenus des banques en sont dopés. De janvier à mars, Bank of America a financé 85 milliards de dollars de nouveaux prêts hypothécaires. Or, 75 % ont porté sur des refinancements. En d’autres termes, seulement un quart des nouveaux prêts à l’immobilier de la banque financent des achats de nouveaux logements.
Deux autres éléments expliquent le retour des profits des plus grandes banques de dépôts aux États-Unis. Il s’agit d’une part du maintien de taux directeurs de la Fed à pratiquement 0 %, et d’autre part de la garantie de l’État fédéral accordée à des émissions de prêts. Bank of America a par exemple levé 41,7 milliards de dollars d’obligations garanties par le fonds fédéral d’assurance des dépôts (FDIC) au cours du trimestre. Ces ressources lui ont permis de générer un accroissement net de 138 milliards de dollars de ses nouveaux prêts, avec des marges importantes. (Le Figaro)
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