Presse : les dangers du tout-Internet
22 04 2009Les journaux qui ont entièrement basculé sur le Net éprouvent des difficultés.
Attention, migration risquée. Pour un journal, le basculement total de la version papier en version électronique offre, en apparence, des avantages. L’économie des coûts de production et d’impression apparaît comme une réponse à la crise de la presse.Mais l’apparence est trompeuse, comme le révèle une récente étude intitulée «Taking the paper out of news» («sortir l’information du papier») réalisée par deux chercheurs, Neil Thurman et Merja Myllylahti, de la Graduate School of Journalism City University.
Les auteurs se sont penchés sur le cas du journal financier finlandais, Taloussanomat. Fondé en 1997, ce quotidien, qui a vu sa diffusion tomber de 88 000 à 72 000 exemplaires entre 2001 et 2006, enregistrait de lourdes pertes en 2007. Il a alors décidé de devenir entièrement online. Au passage, il a réduit la rédaction de 69 à 41 journalistes. Plus d’un an après ce basculement, cette opération «est plus facile à dire qu’à faire», selon les chercheurs : si les coûts ont baissé de 52 %, les recettes ont chuté de 75 %. Le trafic d’internautes qui avait cru dans les cinq premiers mois du changement s’est replié en juillet à près de 186 000 visiteurs uniques par semaine. Quant aux recettes publicitaires, elles sont écornées par la réduction des tarifs de la pub sur le Web.
Des quotidiens américains ont également effectué le grand saut, sous la pression de la crise. Ainsi la publication du groupe Hearst The Seattle Post-Intelligencer a ouvert la voie le 17 mars 2009.
Juste après, le respecté quotidien américain The Christian Science Monitor, basé à Boston (Massachusetts), a basculé dans ce modèle le 27 mars. Le quotidien centenaire ne vendait plus que 50 000 exemplaires quand il a pris la décision d’arrêter les rotatives. Les effectifs ont fondu de 97 à 80 employés. Depuis, l’essentiel de l’activité se porte sur le site CSMonitor.com, tandis que les abonnés reçoivent encore une édition hebdomadaire imprimée ainsi qu’un courriel quotidien avec les principaux articles.
*L’expérience «L’Agefi»
En France, ce virage numérique a été pris dès 2005 par L’Agefi (propriété d’Artémis, groupe Pinault) qui a transformé son quotidien papier L’Agefi quotidien en une version électronique (13 000 abonnés aujourd’hui, essentiellement professionnels) et a créé parallèlement L’Agefi hebdo, un magazine papier sur les métiers de la finance. Autrefois en perte, le groupe, qui édite par ailleurs L’Agefi actifs, hebdomadaire du patrimoine, ainsi que les sites agefi.fr et newsmanagers.com, a dégagé un résultat d’exploitation positif en 2007 et 2008 pour un chiffre d’affaires de 11,2 millions d’euros.
Si le groupe escompte une légère perte d’exploitation en 2009, il mise sur le relais de croissance des services à forte valeur ajoutée, comme les guides, annuaires et conférences (20 % du chiffre d’affaires).(Le Figaro)
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* Espagne …la moitié des internautes lit la presse en ligne -
Internet, ami ou ennemi de la presse écrite ? Tandis que Eric Schmidt, guide suprême du Web, distille ici quelques bons conseils aux feuilles de chou, l’on trouve chez ComScore des chiffres sur l’info-philie des internautes espagnols.
Sur 18,3 millions de personnes qui ont surfé sur la Toile en février 2009 dans la péninsule ibérique, 8,4 millions ont consulté le site d’un journal. 46% des internautes espagnols lisent ainsi la presse en ligne.60% d’entre eux sont des hommes, 69% ont moins de 45 ans.
Et après ? Que comprendre ? Que se passe-t-il avant et après la lecture d’un journal sur le Web ? Lis-je elpais.com (3,3 millions de visiteurs) parce que j’achète déjà El Mundo (3,5 millions) au kiosque ? La lecture en ligne de l’un ou l’autre m’incite-t-elle à acheter, m’abonner, feuilleter un canard physique ? Ou est-ce le contraire ?
Qu’en pensez-vous ?
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*Le succès mondial des réseaux sociaux défie les médias ….
« Le phénomène mondial de consommation de l’année 2008″. Ainsi la société d’études Nielsen qualifie-t-elle les réseaux sociaux dans son rapport publié hier sur « l’empreinte mondiale des réseaux sociaux ».
MySpace, Facebook, Xiaonei, StudiVZ, Orkut, Netlog et compagnie ont séduit les internautes en masse l’an passé, touchant désormait 2/3 de la population internaute mondiale. Leur portée dépasse celle des e-mails (66,8% vs 65,1%). Les réseaux sociaux absorbent, à eux seuls, près de 10% du temps passé sur la Toile par les internautes.
Nombreux sont les indicateurs qui montrent que ce succès dépasse le phénomène Internet. « Le développement de la popularité des réseaux sociaux – et l’audience grandissante qui en résulte – n’est qu’une partie de l’histoire, écrit Nielsen dans son rapport. La stupéfiante croissance du temps consacré par les gens à ces sites change la manière dont ils organisent leur temps sur Internet et a des ramifications sur la manière dont les gens se comportent, partagent et interagissent dans leurs vies quotidiennes. Par conséquent, les industries des médias et de la publicité font face à de nouveaux défis autour des opportunités et des risques que ce nouveau média crée ».
Revue de détail.
La percée des réseaux sociaux chez les internautes.
Le Brésil, où Orkut règne en maître, est le pays le plus mature ès social networking avec 80% des internautes qui utilisent les réseaux sociaux. Les Brésiliens décrochent aussi la palme de la plus grosse part du temps en ligne consacré à ces médias (23,1% contre 9,3% en moyenne et 6,3% en France). L’Allemagne et la Suisse, gagnés plus tardivement par le phénomène malgré quelques champions locaux comme Wer-kennt-wen et StudiVZ, affichent parmi les plus forts taux de progression (+12,5 et 9,6 points en un an) et des taux de pénétration plus faibles (51%). Une fois n’est pas coutume, la France fait jeu égal avec les Etats-Unis.
Champions locaux versus Facebook.
Japon, Chine, Allemagne, Brésil – quatre pays où Facebook, quasi-leader mondial, ne parvient pas à percer le top trois des réseaux sociaux. Si le phénomène des sites communautaires est mondial, il est incarné par plusieurs champions nationaux qui ont su adresser des besoins locaux particuliers avant l’arrivée des offres américaines.
Vieillissement de l’audience.
Signe de la profondeur du phénomène : la population vieillit. La part des 2-17 ans sur les sites communautaires a baissé de 9% en 2008, alors que les plus de 35 ans augmentent tous leurs parts. Les 65 ans et plus se jettent aussi à l’eau, leur part sur ces sites progresse de 7%. 2008 : ma mère sur Facebook, 2009 : ma grand-mère sur Facebook. Ce rééquilibrage de la population, plus proche de la réalité démographique des internautes en général, devrait, à l’avenir, séduire et faciliter le travail des annonceurs…(Le Figaro)
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