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Produits d’Algérie détournés vers le Maroc

26042009

Durant le premier trimestre de l’année en cours, 116 800 litres de carburant d’une valeur marchande de 1,8 millions de dinars, 119 véhicules légers, 30 camions (115 millions de dinars), 195 kg de kif traité (7,8 millions de dinars), du tabac (6 083 cartouches de ‘Legend’, 156 de ‘Gauloises’, 200 ‘Rym’, 107 ‘Marlboro’ soit 3,7 millions de dinars), divers effets vestimentaires estimés à 7 millions de dinars, des pièces de rechange automobile (10 millions de dinars), des produits et denrées alimentaires (2 millions de dinars), 219 quintaux d’orange, 8,068 tonnes de rond à béton, 10 quintaux de tomate, le tout représentant une valeur de 154 millions de dinars de marchandises qui ont été saisies.
Les barons de la contrebande sont à la recherche perpétuelle d’autres créneaux à exploiter dans ce secteur florissant à destination du Maroc. Le renforcement des contrôles au niveau de la zone frontalière en moyens humains et matériels, n’a pas pour autant découragé les contrebandiers de tous bords. Tout simplement parce que les enjeux financiers sont énormes et les bénéfices réalisés colossaux. A voir le flux des échanges ou du troc, on ne peut qu’affirmer que les Algériens alimentent le marché marocain en produits de première nécessité, en carburant, en équipements industriels, en matériaux de construction et bien d’autres produits vitaux. En contrepartie, nos voisins marocains inondent notre marché en drogues, effets vestimentaires contrefaits, fruits exotiques de dernier choix, bière et alcools frelatés.
Ainsi, c’est grâce au ciment algérien, au rond à béton et ànos matériaux de construction livrés sans état d’âme par des contrebandiers que les villes frontalières d’Oujda, Afir et Berkane (pour ne citer que celles-là) ont connu un énorme développement urbain. Les mouvements de ce vaste trafic portent surtout sur les carburants qui demeurent la monnaie d’échange de toutes les transactions. Pour les citoyens, ce n’est là qu’une simple opération comme cela se fait un peu partout dans les zones frontalières. Mais la réalité rend perplexe n’importe quel comptable parce que les sommes dépassent de loin l’imagination. Qu’on en juge ! Les populations des villes d’Oujda, Ahfir, Saïdia, Taourirt, Djeghaba, Taza et tout le Rif marocain ne vivent que de la contrebande érigée en véritable commerce dans cette région du Maroc qui n’a connu aucun développement et où la misère ne s’est jamais cachée. Une véritable industrie de la contrebande est mise sur pied avec la complicité des responsables du royaume alaouite au détriment de l’économie de l’Algérie. Ce sont des milliards de dinars en produits divers qui changent de mains chaque jour, passant d’une frontière à l’autre. Une pratique honteuse qui permet à certaines personnes de s’enrichir au détriment de la santé des citoyens et de l’économie nationale et qui, de plus, freine le développement de cette vaste région frontalière à vocation agricole.
Car, tout le long de cette bande frontalière, les contrebandiers ont fini par se spécialiser. Chaque région s’est approprié un trafic donné dont elle défend jalousement l’exclusivité.
Du côté marocain, il n’y a que la ville de Berkane où des familles paysannes continuent à travailler la terre et expédient des fruits et légumes vers l’Algérie grâce, bien sûr, au concours des contrebandiers. Pour de nombreux citoyens de la région de Tlemcen, il est toujours possible d’arrêter cette hémorragie.
Il est du devoir de chaque habitant de lutter aux côtés des services de sécurité qui ne cessent de mener une lutte sans merci contre ce phénomène. Il s’agit en effet d’éradiquer ce marché de dupes dont les Algériens sont les dindons de la farce. (L’Echo d’Oran – 26.04.09.)

 







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