Des historiens français reconnaissent les massacres du 8 mai 1945
5052009
L’AAP de Paris organise le 6 mai 2009 une rencontre dans le cadre de plusieurs activités des recherches sur les massacres du 8 mai 1945 qui ont révélé la nature sauvage du système colonial français.Celui-ci a utilisé tous les moyens contre les algériens qui revendiquaient leurs droits d’autodétermination et de liberté. La manifestation se tiendra selon l’agence algérienne de presse sous le sigle Histoire de description et de condamnation, et ce en parfaite collaboration avec l’historien Olivier Lacour Grainmaison, professeur à l’université d’Ivry et auteur de plusieurs livres autour de l’histoire noire du colonialisme français et les massacres du 17 octobre 1961 à Paris.La rencontre sera animée par plusieurs spécialistes et historiens dans le domaine. Alors qu’en Algérie, on parle de 45.000 Algériens tués lors de ces massacres, les autorités françaises n’en reconnaissent qu’un nombre moindre .Aussi, un documentaire : L’Autre 8 mai 1945″, réalisé avec la participation de « France 2″, a été présenté, il y a près d’une année, à une heure tardive, par cette chaîne publique. Il a été au programmé lors de différents festivals en Italie, en Espagne, en Belgique et au Burkina Faso. En Algérie, il sera diffusé dans une quinzaine de wilayas, à l’occasion de la commémoration de ces massacres.
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*Une vérité reconnue par le monde entier ….Les massacres du 8 mai 1945, perpétrés par les forces coloniales françaises en Algérie, constituent une vérité reconnue par le monde entier, a affirmé dimanche, à Sétif, le Pr. Zoheir Ihaddaden, universitaire. Ce maître de conférence à l’institut de l’information et de la communication de l’université d’Alger, qui donnait une conférence à l’occasion de la commémoration du 64ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945 et de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, intitulée « la recherche de la vérité et la démonstration du crime », a souligné qu’en leur temps, « ces évènements avaient fait l’objet d’un embargo sévère imposé aux médias et ne devaient être divulgués que des années plus tard ». Il a souligné que « le mérite revenait au Parti du peuple algérien d’avoir dévoilé la vérité sur les massacres du 8 mai 1945, en décrétant cette date, jour de deuil national, marqué par la fermeture des commerces par les musulmans en signe de dénonciation d’un crime contre l’humanité qui devait être porté à la connaissance de l’opinion internationale». Intervenant à son tour, au cours de cette rencontre qui s’est tenue à la salle des fêtes du centre ville de Sétif, le wali Nourredine Bedoui, a considéré que « le 8 mai 1945 constitue un tournant décisif dans l’histoire du mouvement national » et a «contribué grandement à dévoiler, sur le plan international, le caractère colonial de la présence française en Algérie qui prétendait se justifier par son oeuvre prétendument civilisatrice». A noter que la wilaya de Sétif a prévu un riche programme de manifestations dans le cadre de la commémoration de l’anniversaire du 8 mai 1945, comprenant notamment un festival du chant patriotique, en plus de tournois sportifs …(Le Courrier d’Algérie)
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*Débat autour de la revendication mémorielle….
Le CCF accueillait mardi deux éminents historiens parmi les plus au fait de l’histoire contemporaine de l’Algérie.
Dans le cadre du cycle de conférences, le CCF d’Alger a organisé mardi un débat sur le thème: «Ecrire l’Histoire», animé par Benjamin Stora et Mohamed Harbi et modéré par Ouanassa Siari Tengour, historienne et Abdelmadjid Merdaci, maître de conférences à l’université de Constantine. Considérés comme deux éminents historiens chercheurs pour leur contribution à l’écriture de l’histoire avec une approche scientifique novatrice, les régulateurs de la conférence, MM.Stora et Harbi ont marqué de leur empreinte l’écriture de l’histoire de l’Algérie contemporaine. Abdelmadjid Merdaci, a mis en exergue le parcours de Benjamin Stora, natif de Constantine, professeur d’Histoire du Maghreb à l’université de Villetaneuse (Paris XIII). M.Stora a publié une vingtaine d’ouvrages portant principalement sur l’histoire de l’Algérie. Le dernier en titre est intitulé Les guerres sans fin. Un historien, la France et l’Algérie. Mme Ouanassa Siari Tengour a présenté de son côté Mohamed Harbi, natif d’El Harrouch, aujourd’hui à la retraite, qui a été professeur de sociologie, et maître de conférences à l’université Paris VIII. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de référence sur l’histoire de la Révolution algérienne, entre autres La Guerre d’Algérie, 2004 (en collaboration avec Benjamin Stora); Une vie debout: mémoires, 2001; Le FLN, mirage et réalité, 1993; Les Archives de la Révolution algérienne, 1981. Devant une affluence remarquable, Benjamin Stora, en tant que premier intervenant, a donné la réplique sur la question de «la guerre d’indépendance algérienne: usages de ce passé en France, entre histoire et mémoire». Le professeur Stora estime que «depuis une dizaine d’années, la connaissance de la séquence-guerre d’indépendance algérienne, s’est considérablement développée en France, notamment à la suite de travaux universitaires portant, par exemple, sur les images de cette guerre, les refus d’obéissance ou l’activité politique des immigrés algériens. Mais ce qui frappe, provoque l’interrogation, c’est que cette histoire savante n’arrive pas à freiner les usages abusifs du passé s’exprimant par la puissance des revendications mémorielles, quelquefois portées par des nostalgiques du temps colonial». Il a ajouté dans le même sens «qu’il s’agisse du passé lointain ou du passé proche, une série de débats se sont organisés autour des lois mémorielles, des conflits entre groupes porteurs de la mémoire de l’Algérie. Vingt ans après la rédaction de mon ouvrage La gangrène et l’oubli, la mémoire de la guerre d’Algérie, cette communication présente les divers aspects de ces conflits qui affectent le statut du travail historique». «Actuellement, les chercheurs et historiens ne travaillent pas seulement sur des entretiens de presse, mais ils accèdent au Centre français des archives où sont conservés les plus importants documents sur l’histoire de l’Algérie avant l’indépendance», a-t-il ajouté. Pour sa part, Mohamed Harbi est intervenu sur la question, «Connaissance de l’Algérie à l’épreuve de l’histoire contemporaine». Et M.Harbi de s’interroger: «Où en sommes-nous de l’écriture de l’histoire contemporaine de l’Algérie? Comment a été élaborée son historiographie? Comment mettre de l’ordre dans le commerce des idées usagées? Que faire du passé colonial? Comment affirmer et consolider l’émergence du métier d’historien?» Ainsi, Mohammed Harbi, spécialiste de la vie politique et de l’histoire de l’Algérie, estime qu’«il est temps de redéfinir la notion de vivre ensemble», expliquant que l’«On attend parfois de l’histoire qu’elle rassemble et mobilise une population et qu’elle enracine un sentiment national, comme l’a très vite perçu Joseph Desparmet. S’élabore alors, au prix d’effacements mémoriels et de déni de la diversité sociale et culturelle, un mythe national qui rejette toute possibilité de constructions plurielles et opposées au passé en même temps qu’il exclut toute forme alternative de récit identitaire». Et l’historien de préciser: «Il en résulte des visions unitaires et unanimistes qui, prenant appui sur la langue et la religion, enjambent des périodes telles que les périodes coloniales, nationalisme et histoire sont indissociables. Clio a pour mission de répondre à toutes les questions dictées par un présent qui ne cesse de changer. Dans les années 1980, les usages publics de l’histoire montrent leurs limites. Face au politique, on assiste au retour du refoulé et à la multiplication des controverses et polémiques sur l’élaboration du mythe national comme sur les trous de mémoire de l’historiographie nationaliste. C’est le moment du renouvellement de l’histoire par la mémoire, de ses apports et de ses abus.» Lors du débat, les deux modérateurs ont répondu aux questions des nombreux journalistes, lecteurs et étudiants présents au CCF. Chaque intervenant apportait sa lecture avec un regard et une sensibilité différentes. (L’Expression – 30.04.09)
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