au bord de la crise… de rire !
20052009
Corinne Cosseron utilise le yoga du rire, la sophrologie ludique, le théâtre interactif, l’intervention de clowns pour animer des ateliers en entreprises. Au sortir, les salariés ont, selon elle, «plus de pêche, ils font preuve de plus de créativité».
Des consultants sont missionnés pour apporter un peu d’humour dans le monde du travail. Dans le contexte de crise actuel, les salariés en redemandent.
C’est un monsieur qui se tient placidement derrière un pupitre. Il porte un costume-cravate, les cheveux impeccablement peignés. Ce spécialiste du changement entame un exposé monocorde puis tout à coup le ton change, les mains s’agitent. C’est souvent par une imposture que se lance Serge Grudzinski. Cet ancien polytechnicien, qui a fondé «Humour consulting group», intervient à l’occasion de séminaires, d’assemblées générales ou de conventions, proposant des séquences récréatives. «C’est le grand comique qui rapproche les gens en les touchant au cœur», affirme Serge Grudzinski. Pour être au plus juste, il établit au préalable un diagnostic dans les entreprises, décryptant les problématiques propres à chaque client.
** «Générer une dynamique de groupe»
L’humour a surtout une fonction fédérative. «Mon rôle, c’est de générer une dynamique de groupe, résume Clémentine Dune, responsable de Cœur de rire. Le rire dégage une énergie douce qui libère la parole, permet de retrouver le contact de l’autre et restaure un climat de confiance». Dans les ateliers qu’elle anime, le PDG est à égalité avec ses salariés. Fondatrice de l’Ecole nationale du rire, Corinne Cosseron est récemment intervenue dans une société informatique nantaise qui dispose de correspondants dans chaque région. Rassemblés pour l’occasion, ceux-ci se sont prêtés au(x) jeu(x) pendant une journée. «Ils m’ont confié avoir l’impression de se connaître comme s’ils étaient partis huit jours ensemble», raconte-t-elle. Ses armes : le yoga du rire, la sophrologie ludique, le théâtre interactif, l’intervention de clowns, etc. Elle propose par exemple un atelier de caricatures, exposées ensuite dans le hall d’entrée. A charge ensuite aux modèles de se reconnaître… Par le yoga du rire, elle allonge les salariés et ordonne un fou rire général. «Une fois les tensions déchargées, je mets en place leur respiration abdominale», explique-t-elle. L’effet de ce rire salvateur durerait entre un et trois mois. «Ils ont plus de pêche, font preuve de plus de créativité», assure-t-elle.
** «Je suis un thérapeute»
Dans ce contexte de crise, l’humour constitue un bol d’air, une parenthèse heureuse dans un quotidien qui ne l’est pas. «On rit beaucoup moins actuellement», note avec regret Clémentine Dune. «Ces derniers mois, j’ai eu beaucoup de demandes. Les entreprises ont envie de se changer les idées», raconte Corinne Cosseron. «Nous ne sommes cependant pas des magiciens, prévient-elle. Nous faisons en sorte qu’ils évacuent leur stress mais nous ne réglons en rien leurs problèmes». Cette consultante refuse d’intervenir pour faire avaliser la mise en œuvre d’un plan social.
Serge Grudzinski a beaucoup de clients dans l’immobilier ou la finance. Des secteurs où ce n’est pas imagine-t-on la franche rigolade. Grâce à un spectacle conçu pour répondre au cas de chacun, il s’emploie à dédramatiser la situation et faire rejaillir l’enthousiasme disparu. «Je suis un thérapeute», tranche-t-il. Il est récemment intervenu dans une société spécialisée dans l’informatique. Un plan social venait d’être dévoilé. «Avant la convention, direction et syndicats menaçaient de se taper dessus. Après une heure et demie de show, ils ont porté le directeur général en triomphe, comme un chef de tribu africaine». (Le Figaro- 20.05.09.)
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