la culture algérienne dans la presse arabe
24052009
A l’issue de la conférence d’Echorouk sur la culture algérienne dans la presse arabe, le journal a rendu hommage aux femmes des médias qui y prenaient part; Khadîdja Ben Guenna, Sawsen El Abtah, directrice de la rubrique culturelle du journal Echark Al Awsat ainsi que la poétesse et présentatrice à la télévision saoudienne Meyssoune Abi Bakr. Ce geste se voulait une reconnaissance à la femme des médias et pour la place qu’elle a su se faire dans ce domaine.Ces femmes de talents divers qui ont su s’exprimer par la voix et par la plume ont à l’unanimité exprimé leur joie d’être aussi chaleureusement accueillies et honorées par le journal.
**Bientôt Echorouk TV
Le directeur général d’Echorouk a saisi l’occasion de cette conférence sur la culture algérienne dans les médias arabes pour annoncer le lancement prochain d’Echorouk TV ainsi que d’un supplément culturel. Ali Fodhil a également dénoncé l’usage excessif de langue française dans l’administration algérienne, en dépit du texte de loi qui prévoit l’arabisation. Le directeur général de la publication a d’autre part salué chaleureusement la présence des femmes des médias arabes et à leur tête, l’algérienne Khadîdja Ben Guenna. Il est ensuite revenu sur les étapes qu’a traversé le journal notamment la publication de l’hebdomadaire Echorouk El Arabi. Durant les débats, Ali Fodhil a défendu avec ferveur les efforts d’Echorouk pour positionner la culture algérienne dans les médias arabes avec le lancement dans les années 90 d’Echorouk Culturel, mais l’expérience avait connu un échec car le saccage et le sang étouffaient l’écho du théâtre, de la littérature et du cinéma. Pour le premier responsable du journal, la prise du lobby culturel francophone sur les institutions algériennes constitue la raison majeure et directe de la rupture culturelle avec l’Orient.
*« L’Algérie n’a d’autre choix que d’ouvrir le champ audiovisuel »
Khadîdja Ben Guenna, l’algérienne qui a épaté les peuples arabes sur la chaîne Al Jazeera, a exprimé sa joie alors qu’elle était honorée pour la première fois dans son pays. «Depuis 13 ans que je suis à Al Jazeera, c’est la première fois que je suis invitée dans mon pays, notamment pour participer à la Okadhia des poésiades d’Alger», déclare-t-elle. Tout comme le responsable d’Echorouk, Ben Guenna estime que la timide présence de la culture algérienne dans les médias arabes a pour principale cause la crise sécuritaire qu’a traversée le pays. Elle rappelle aussi l’époque où la culture en Algérie était florissante et trouvait écho dans la rue. La vedette d’Al Jazeera s’arrêtera sur le rôle de l’audiovisuel dans la promotion de la culture et réitérera son appel à l’ouverture champ médiatique, «pas nécessairement dans son volet politique», ajoutera-t-elle.
*Libérer la culture de l’élitisme
La plume arabe Sawsen El Abtah n’est pas d’accord sur les raisons de la rupture entre la culture algérienne et les médias arabes avancées par les autres intervenants. Pour la directrice de la rubrique culturelle du journal londonien Echark Al Awsat ce n’est aucunement un problème d’incompréhension de la langue. La journaliste libanaise souligne que le vrai problème réside en la définition de la culture algérienne liée à des rites, des comportements et des chansons, ce qui est absent des relations entre l’Orient et le Maghreb qui se construisent sur une poignée de noms. Sawsen s’étonne que la relation culturelle entre l’Algérie et la France soit plus solide que celle avec l’orient arabe. Pire, la plupart des références littéraires algériennes se sont fait connaitre à partir de l’hexagone. C’est là un obstacle purement psychologique, soutient la journaliste.
*Pas de rupture entre la culture algérienne et les médias arabes
Meyssoune Abi Bakr, qui n’en est pas à sa première visite en Algérie, semblait bien au courant des contours de la culture algérienne, en revenant notamment sur la manifestation «Alger, Capitale de la culture arabe 2007». La poétesse et présentatrice à la télévision saoudienne considère qu’il n’y a pas de rupture entre la culture algérienne et les médias arabes et que la culture ne peut être dissociée des médias. Elle atteste que l’événement culturel arabe de 2007 a été suivi de près par les médias dans le monde arabe, et perçoit un engouement pour la culture et un éveil se manifestant par la soif de connaitre culturellement autrui. La présentatrice de la télévision saoudienne explique que les médias doivent revoir leur politique et ne plus sacrifier la culture au profit de la publicité et du sport. Les médias ont la responsabilité de la promotion du produit culturel, conclut-elle.(Echotouk-24.05.09.)
Catégories : Non classé
Commentaires récents