La 42e Foire internationale d’Alger
30052009La 42e Foire internationale d’Alger (FIA) ouvre ses portes aujourd’hui au Palais des expositions (Pins maritimes) avec la participation de plus de 1300 exposants, dont 870 étrangers représentant une quarantaine de pays et 447 nationaux. « Un moment fort pour l’émergence d’une économie compétitive et performante » est le thème choisi pour cette année.
Un demi-million de visiteurs est attendu durant cette manifestation. La particularité de cette édition est la Chine, 3e fournisseur commercial de l’Algérie en 2008, avec plus de 3,9 milliards de dollars et qui sera, pour la première fois dans l’histoire de la FIA, le pays le plus représenté avec 141 sociétés. Les autres principaux partenaires de l’Algérie sont, quant à eux, présents à travers 273 exposants que se partagent la France (135 entreprises), l’Italie (79), l’Allemagne (33) et les Etats-Unis (26). Le Maroc sera le pays arabe le plus représenté à la foire avec 39 sociétés, suivi de la Tunisie (31), la Jordanie (30) et l’Egypte (25). La participation nationale, largement dominée par le secteur privé avec 378 entreprises contre 69 pour le secteur public, sera représentée par une douzaine de secteurs d’activité. L’Algérie est perçue par les étrangers comme le pays le plus riche du Maghreb et celui qui offre le plus d’opportunités sur l’autre rive de la Méditerranée. Une grande partie des entreprises citent ce salon comme l’élément déclencheur de leurs affaires sur le marché algérien. Les opportunités d’affaires restent élevées, compte tenu de la politique d’investissement public, de la relance de la consommation et d’une politique de privatisation et de modernité de l’outil bancaire. La Chambre de commerce et d’industrie Suisse-Algérie qualifie cette foire de « baromètre réel du potentiel de l’économie de l’Algérie et un indicateur fort des besoins en importation d’équipements et de services ». Mais qu’est-ce qui fait courir les exposants ? Le processus de libéralisation et de diversification de l’économie algérienne, la situation financière exceptionnelle et les réelles opportunités pour investir sur un marché en pleine mutation et de plus en plus convoité par la communauté internationale. La 42e édition de la FIA sera, par ailleurs, marquée par l’organisation simultanée du 1er Salon algérien de l’exportation, du 31 mai au 3 juin. (El Watan-30.05.09.)
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*La France boude l’Algérie
La France risque d’être détrônée de sa place de premier partenaire de l’Algérie au profit de la Chine.
Avec ses 135 entreprises présentes à la Foire internationale d’Alger, la France ne peut pas s’attendre à peser d’un grand poids lors de cet événement. Elle est largement devancée par la Chine avec ses 141 entreprises. Le géant asiatique est pourtant loin d’occuper une place de choix dans ses échanges avec l’Algérie. Ce recul peut-il être interprété comme une volonté délibérée de la France d’abandonner, peu à peu, l’Algérie afin de miser sur d’autres pays? Ce procès a été fait depuis longtemps à la France par les opérateurs économiques algériens. L’annonce de l’installation de l’usine de Renault était la goutte qui a fait déborder le vase. Même le président du Forum des chefs d’entreprise, Réda Hamiani, avait exprimé publiquement ses griefs à l’époque contre ce choix. Même les statistiques concernant les commerçants étrangers (personnes physiques) font ressortir que les nationalités les plus répandues sont tunisienne, marocaine, syrienne et chinoise. Les Français se placent loin derrière.
Selon les observateurs, la frilosité des entreprises de ce pays est incompréhensible. Ses exportations vers l’Algérie sont de l’ordre de 6 milliards d’euros par an et elles nourrissent quelque 100.000 emplois directs et indirects. Dans le secteur des hydrocarbures, Total, GDF/Suez et de nombreuses entreprises d’ingénierie sont bien implantées, ce qui n’empêche pas la France d’être le premier investisseur étranger hors hydrocarbures. D’autres éléments militent en faveur du maintien de sa présence en Algérie. Outre la proximité entre les deux pays, la crise qui maltraite la France serait un élément qui devrait pousser vers un renforcement de sa présence. Malgré ces avantages offerts par l’Algérie, les entreprises françaises semblent ne pas souhaiter s’engager à l’étranger. Depuis quelques semaines, c’est la réglementation algérienne obligeant les sociétés étrangères à associer dans leur capital des investisseurs locaux à hauteur de 51% qui a été le nouveau motif avancé par les entreprises et les officiels pour justifier la prudence.
L’ambassadeur de France à Alger a même souligné qu’il avait en tête une ou deux sociétés qui ont préféré attendre avant de s’engager dans le pays. Dans ces conditions, il est difficile pour Paris de consolider sa place parmi les investisseurs étrangers, notamment asiatiques.
Ce recul sera l’occasion pour les pouvoirs publics de revoir, eux aussi, la liste des pays avec lesquels ils doivent coopérer. La Chine pointe déjà son nez depuis longtemps à côté d’autres géants asiatiques comme le Japon. Si la France continue à bouder l’Algérie, les réponses seront sans équivoque. Ce qui devait être transformé en occasion pour une offensive des entreprises françaises se révèle un ratage.
En tout état de cause, la présence française en Algérie fera bel et bien partie des sujets qui seront évoqués par le président Bouteflika lors de sa prochaine visite en France. Il discutera également avec le président Sarkozy du dossier spécifique des relations économiques entre les deux pays. Ce sera donc une occasion pour la France de clarifier les enjeux de sa politique. L’ancien ambassadeur avait admis en février dernier lors d’une conférence à Paris que «des réticences politiques peuvent encore exister en France à cette coopération». Et ce sont ces réticences qui entravent le développement des relations bilatérales. Si elles persistent, l’Algérie n’hésitera pas à réorienter sa politique. Des conventions pour la facilitation de la coopération existent depuis longtemps entre les deux capitales, mais les textes juridiques risquent de se révéler insuffisants pour maintenir les relations à un niveau exemplaire. (L’Expression-30.05.09.)
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