Obama: le «cycle de la méfiance» avec les musulmans doit s’achever
4062009
Le Caire Agence France-Presse |
Le président américain Barack Obama a dit jeudi qu’il était venu «chercher» au Caire un «nouveau départ entre les musulmans et les États-Unis», et appelé à lutter ensemble contre l’extrémisme et la violence.
Dans un discours très attendu à l’université du Caire devant quelque 3.000 invités, il a appelé Israël à cesser sa politique de colonisation dans les Territoires palestiniens et répété son engagement en faveur d’un État palestinien.«Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération», a-t-il déclaré.
«Ce cycle de méfiance et de discorde doit s’achever», a-t-il lancé. «Je suis venu chercher un nouveau départ entre les États-Unis et les musulmans à travers le monde, un départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel, un départ fondé sur cette vérité que l’Amérique et l’islam ne s’excluent pas».
Ce discours du président américain au Caire, où il effectue une brève visite hautement symbolique, sur une nouvelle donne entre l’Amérique et le monde musulman, était très attendu.
Ces relations ont été dégradées par la guerre en Irak, le scandale de la prison d’Abou Ghraib en Irak, le camp de Guantanamo ou les pratiques défendues par son prédécesseur George W. Bush au nom de la lutte antiterroriste après les attentats du 11-Septembre.
«La première question que nous devons affronter c’est l’extrémisme violent sous toutes ses formes», a-t-il ajouté, évoquant «les questions spécifiques» que musulmans et États-Unis doivent «affronter finalement ensemble».
À Ankara, «j’ai dit clairement que les États-Unis n’étaient pas -et ne seraient jamais- en guerre contre l’islam», a-t-il poursuivi.
«Nous lutterons toutefois sans relâche contre les extrémistes violents qui représentent une grave menace pour notre sécurité» car les États-Unis «rejettent la même chose que les gens de toutes les fois, les meurtres d’hommes, de femmes et d’enfants innocents».
Soulignant le «lien inébranlable» des États-Unis avec Israël, M. Obama a en même temps appelé l’État hébreu à cesser la colonisation dans les territoires palestiniens.
«Les liens forts de l’Amérique avec Israël sont bien connus. Ce lien est inébranlable», at-il déclaré, affirmant en même temps que «les États-Unis n’acceptent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne» qui «viole les accord passés et nuit aux efforts de paix».
«Il est temps que la colonisation cesse», a-t-il encore insisté. Le président américain a répété que son pays soutenait les aspirations «légitimes» des Palestiniens à un État, soulignant que la «seule solution» au conflit avec Israël résidait dans celle prévoyant deux États.
À propos du programme nucléaire iranien controversé, il a affirmé que la confrontation avec Téhéran était «à un tournant décisif». De nombreux pays, notamment occidentaux, disent craindre que Téhéran puisse détourner son programme nucléaire civil à des fins militaires. Peu de temps avant le discours de M Obama, le guide suprême iranien Ali Khamenei a accusé les Américains de «mentir» sur le programme nucléaire iranien. «Nous avons dit plusieurs fois que nous voulons l’énergie nucléaire pour des buts pacifiques et industriels. Mais ils répètent toujours que l’Iran cherche à obtenir la bombe nucléaire. En faisant cela ils sont haïs par notre nation», a-t-il dit. (04.06.09.)
***Un nouveau départ avec les Musulmans….
Barack Obama est venu «chercher» au Caire un «nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis». Dans son discours, censé apaiser les tensions entre le monde musulman et les Etats-Unis et faire tourner la page de l’ère Bush, le président américain a déclaré que le «cycle de la méfiance et de la discorde devait s’achever» et que le nouveau départ devait être fondé sur l’intérêt et le respect mutuels, «et sur cette vérité que l’Amérique et l’islam ne s’excluent pas».«Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération», a-t-il expliqué à l’université du Caire devant près de 3.000 invités. «Je sais qu’il y a beaucoup de musulmans et non musulmans qui se demandent si nous pouvons vraiment prendre ce nouveau départ», a souligné le président américain à la fin de son discours. Mais «c’est la foi en les autres qui m’a amené ici», a-t-il ajouté avant de conclure sur un «God bless you».Combattre l’extrémisme. «Nous devons affronter l’extrémisme violent sous toutes ses formes», a expliqué le président américain. «L’Amérique ne sera jamais en guerre contre l’islam. Toutefois, nous ferons face sans cesse aux extrémistes violents qui mettent en danger notre sécurité».Pour un Etat palestinien. Le président américain s’est par ailleurs engagé à soutenir les aspirations des Palestiniens pour la création d’un Etat. «La colonisation israélienne doit cesser», a-t-il répété. Les Palestiniens doivent «renoncer à la violence» et Israël doit reconnaître à la Palestine «le droit d’exister». Tout en qualifiant d’ «inaltérables» les liens unissant les Etats-Unis à Israël, Barack Obama a estimé que «la situation pour le peuple palestinien est intolérable».Quitter l’Afghanistan. «La guerre en Irak a fait l’objet d’un choix», a-t-il rappelé. «Je pense aujourd’hui que moins nous utilisons notre puissance et plus notre puissance sera grande». Le président américain a ainsi tenu à redire que les Etats-Unis n’avaient pas l’intention d’établir des bases permanentes en Afghanistan.Barack Obama a expliqué que Washington prévoit de consacrer 1,5 milliard de dollars chaque année pendant les cinq prochaines années à la construction et à l’aide aux déplacés du Pakistan, ainsi que 2,8 milliards de dollars pour contribuer au développement économique en Afghanistan. Contre une nucléarisation du Proche-Orient. Barack Obama a estimé qu’une course aux armements nucléaires entrainerait la région dans «une voie extrêmement dangereuse». La confrontation sur le programme nucléaire controversé iranien se trouve «à un tournant décisif», a-t-il expliqué. «Nous sommes disposés à aller de l’avant sans conditions préalables sur la base du respect mutuel», même s’il sera difficile de «surmonter des décennies de méfiance» avec l’Iran. Il a toutefois souhaité préciser que «toute nation -y compris l’Iran- doit avoir le droit d’accéder à la puissance nucléaire pacifique» si elle se conforme au Traité de non prolifération nucléaire.La nécessité de la liberté religieuse. «Les peuples de tout pays doivent être libres de choisir leur religion et de la pratiquer librement», a expliqué le président américain. «Parmi certains musulmans, il y a une tendance à mesurer sa foi à l’aune du rejet de la foi des autres», a-t-il déploré.
Renforcer l’éducation des femmes. «Une femme à qui on ne donne pas l’accès à l’éducation est une femme à qui on ne donne pas son droit à l’égalité», a-t-il expliqué. «je respecte les femmes qui ont choisi de vivre selon la tradition», a-t-il ajouté en référence au port du voile, «mais cela doit être leur choix». Pour cela, les filles doivent avoir accès à l’éducation. Les Etats-Unis vont donc oeuvrer en partenariat avec les pays musulmans pour combattre l’illettrisme et encourager les femmes à travailler grâce à des programmes de micro-crédits.
Développer les partenariats. «L’humanité a besoin de progrès et il n’y a pas forcément de contradiction entre le progrès et la tradition», a souligné Barack Obama, donnant l’exemple d’un pays comme le Japon. «La formation, l’éducation, c’est ça la monnaie du XXIe siècle». «Nous allons encourager plus les étudiants américains à étudier dans les communautés musulmanes», a-t-il poursuivi en assurant que les Etats-Unis allaient développer des partenariats avec les pays musulmans, notamment via les programmes d’échanges et les bourses. (Le Figaro-04.06.09.)
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*Hijab : Obama égratigne la France
Le président américain Barack Obama a défendu aujourd’hui au Caire le port du voile pour les musulmanes en Occident, prenant le contre-pied de la France.C’est par trois fois que M. Obama a pris la défense du voile islamique dans son discours prononcé à l’Université du Caire, critiquant le fait qu’un pays occidental « dicte les vêtements » qu’une musulmane « doit porter ».
Au nom de la laïcité, la France a banni en 2004 dans les écoles les signes religieux ostentatoires avec une loi interprétée comme ciblant surtout le voile islamique. La polémique fait également rage au Canada et en Allemagne alors qu’en Belgique, 90% des écoles le bannissent et il est jugé « discriminatoire » par un décret du Conseil d’Etat. « Il est important pour les pays occidentaux d’éviter de gêner les citoyens musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, et par exemple en dictant les vêtements qu’une femme doit porter », a-t-il lancé. Sans jamais citer la France ou d’autres pays, il a enchaîné en affirmant qu’ »on ne doit pas dissimuler l’hostilité envers une religion devant le faux semblant du libéralisme ». « Je sais qu’il y a un débat sur ce sujet », a encore dit M. Obama avant de trancher sur ce sujet toujours controversé en Occident devant un public attentif, parmi lequel de nombreuses femmes voilées. « Je rejette », a-t-il ainsi affirmé, « les vues de certains en Occident » pour qui le fait « qu’une femme choisisse de couvrir ses cheveux a quelque chose d’inégalitaire ». Il a encore souligné que « le gouvernement américain s’est porté en justice pour protéger le droit des « femmes et des filles à porter le voile » et « punir ceux qui voudrait leur dénier ». Pour la première fois, une américaine musulmane portant le voile, Dalia Mogahed, d’origine égyptienne, a fait son entrée à la Maison Blanche comme conseillère de Barack Obama. Mais la question du port du voile, notamment à l’école, met aussi à l’épreuve des gouvernements et opinions publiques dans des pays musulmans.(AFP)
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*Les premières réactions
«Un bon début» selon l’Autorité palestienne. Le président américain a montré dans son discours qu’il y a une «politique américaine nouvelle et différente concernant la question palestinienne», a commenté jeudi un porte-parole du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. «C’est un discours clair et franc. Il constitue un pas politique innovateur et un bon début sur lequel il faudra bâtir».
Pour le Hamas, «un changement» mais «des contradictions». Le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, a relevé jeudi «un changement tangible» dans le discours du président américain Barack Obama à l’adresse du monde musulman, mais également «des contradictions». «Une des contradictions réside dans le fait qu’il a dit que le Hamas était soutenu par le peuple palestinien mais il n’a pas appelé au respect de la légitimité du Hamas qui a été démocratiquement élu», a ainsi expliqué le porte-parole du mouvement islamiste, Fawzi Barhoum. «Aussi, il a parlé d’une nouvelle politique américaine mais il ne s’est pas excusé pour les politiques erronées qui ont détruit l’Irak et l’Afghanistan», a ajouté le porte-parole.
La Syrie attend des actes. «Nous attendons des Etats-Unis des pressions concrètes sur Israël pour réaliser la paix conformément aux résolutions de l’ONU», a déclaré Elias Mrad, rédacteur en chef du quotidien officiel al-Baas, tout en soulignant que le discours de Barack Obama ne comportait «rien de nouveau».
«Le problème réside dans les moyens de mettre en oeuvre ces suggestions», a pour sa part estimé Waddah Abed Rabbo, propriétaire du quotidien indépendant al-Watan. Le président «n’a pas mentionné les mécanismes à travers lesquels il compte faire pression sur Israël».
Nétanyahou juge «déraisonnable» l’une des propositions d’Obama. Le premier ministre israélien a refusé de prendre position pour un Etat palestinien indépendant et jugé «déraisonnable» la demande américaine d’un gel total de la colonisation juive en Cisjordanie.
Les Israéliens modérés satisfaits. «Israël doit dire ‘oui’ à Obama, stopper la construction dans les implantations et faire progresser la vision de deux Etats», Israël et la Palestine, a indiqué dans un communiqué le mouvement israélien anticolonisation «La Paix maintenant». «Obama est capable d’être un médiateur honnête dans la région et de promouvoir une solution mettant fin au conflit qui oppose Israël au monde arabe», a-t-il ajouté.
Le député travailliste Ophir Pinès, membre de la majorité, a de son côté qualifié le discours de M. Obama d’«impressionnant», et estimé qu’Israël pouvait «être le grand bénéficiaire du changement d’approche des Américains».
L’ONU espère une nouvelle ère. Le secrétaire général Ban Ki-moon a salué le discours du président américain, espérant qu’il permettra l’ouverture d’un «nouveau chapitre» dans les relations entre les Etats-Unis et le monde islamique.
L’UE salue le «courage» d’Obama. Le président du Parlement européen a salué le «courage et la détermination» du président américain pour sa volonté affichée de rechercher la paix au Proche-Orient. Hans-Gert Pöttering a précisé qu’il soutenait également une solution à deux Etats et a appelé Israël à coopérer.
De son côté, le diplomate en chef de l’UE Javier Solana a estimé que ce discours au Caire allait «ouvrir une nouvelle page dans les relations avec le monde arabo-musulman» et pour le règlement des conflits au Proche-Orient.
Un discours historique pour la France. La France a de son côté salué le discours du président américain, y voyant une déclaration «majeure» tant du point de vue «symbolique» que «politique», selon le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier.
«Ce discours indique clairement et sans détour l’engagement des Etats-Unis en faveur de la paix – en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, dans le Moyen-Orient, … – du droit et de la justice, avec notamment la réaffirmation de la fermeture de Guantanamo, et de la démocratie», a-t-il ajouté. «Ce sont les Etats-Unis d’Amérique avec lesquels nous sommes heureux de travailler», a conclu le porte-parole.(Le Figaro)
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*Attendons maintenant les actes.
Le discours de l’hôte de la Maison-Blanche n’aura pas, globalement, déçu mais un discours n’efface pas des années d’équivoques et de malentendus à propos du monde musulman.
Il est évident que la communauté musulmane a pris acte du nouveau discours professé par le président américain, Barack Hussein Obama. Il est tout aussi patent que le monde arabo-musulman attend maintenant des actes, du concret de la part du président de la plus grande puissance mondiale. Le contentieux avec les musulmans est par trop complexe pour que tout puisse s’effacer du fait d’un simple discours aussi généreux pouvait-il être. Et puis, il n’est pas question de générosité mais surtout de respect de l’autre, de la considération de sa différence. Pour cela, Barack Obama doit faire plus qu’un discours, passer aux actes et mettre en actes les principes ainsi énoncés, singulièrement pour ce qui est du conflit israélo-palestinien. M.Obama veut tourner la page d’«un cycle de méfiance et de discorde» entre l’Amérique et le monde musulman et mettre un terme au conflit entre Israël et les Palestiniens. «Ce cycle de méfiance et de discorde doit s’achever», a souligné, à l’université du Caire, le président américain. En vérité, on n’en attendait pas moins d’un président qui voulait rompre avec l’arrogance et la morgue dont son prédécesseur a fait montre envers le quart de la population mondiale. S’adressant à quelque 3000 privilégiés triés sur le volet, le président Obama a ainsi affirmé: «Je suis venu chercher un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, un départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel, un départ fondé sur cette vérité que l’Amérique et l’Islam ne s’excluent pas.» A la bonne heure! Il n’est en effet pas courant d’entendre un président américain remettre quelque part les choses à l’endroit et admettre que dans un monde multipolaire l’un n’exclut pas l’autre et la coexistence est la mère de toutes les paix et sécurité. Ce n’est pas, en effet, en diabolisant l’Islam comme a pu le faire l’ex-président, George W.Bush que l’on contribue à asseoir la paix et la coexistence dans le monde. M.Obama semble ainsi avoir tiré les leçons des erreurs commises par son prédécesseur lorsqu’il affirme: «Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération.» L’Islam et le Coran, cités par Barack Obama, ne sont nullement cette caricature répandue par les ennemis de la coexistence entre les peuples et les religions. La communauté musulmane prend acte des déclarations du président Obama qui doit maintenant mettre en concordance ses actes avec ses paroles, singulièrement pour ce qui est de l’avènement d’un Etat palestinien indépendant vivant aux côtés de l’Etat hébreu. Il ne suffit plus de seulement «demander» à Israël de cesser la colonisation, il faut faire en sorte qu’Israël mette immédiatement un terme à l’extension des colonies juives de peuplement en Cisjordanie occupée et le sommer d’appliquer les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU (de 1967 et 1973) qui, toutes deux, vont dans ce sens, qu’Israël n’a jamais appliquées, et a toujours refusé de mettre en oeuvre. Les textes (onusiens) existent qui, tous exigent d’Israël le retrait des territoires palestiniens occupés, il suffit seulement de se donner les moyens de les faire appliquer par Israël. C’est à l’aune de ce que le président Obama peut, ou veut faire, pour que la vision de deux Etats vivant côte à côte ne reste pas un simple slogan ou une vue de l’esprit.
Il est patent que ce ne sera ni facile ni évident de mettre en oeuvre les résolutions de l’ONU sur le conflit israélo-palestinien, d’une part, et se défaire des contraintes du lobby pro-israélien aux Etats-Unis, d’autre part. Mais il y a au moins un fait que Barack Obama semble avoir bien compris pour ce qui est de ce contentieux, il ne peut y avoir de paix au Proche-Orient et encore moins de sécurité pour l’Etat hébreu sans l’existence d’un Etat palestinien viable doté de tous les attributs de la souveraineté. S’il est une chose sur laquelle il ne faut pas se tromper c’est bien que les relations entre les Etats-Unis et le monde arabo-musulman ne seront épurées et ne se feront dans la clarté qu’au lendemain de la clôture du dossier palestinien qui a mis le monde musulman, en général, et arabe, en particulier en stand-by depuis plus de six décennies. M.Obama ne doit jamais perdre de vue que le monde musulman a été spolié de la Palestine, seul le retour de celle-ci dans le concert des Nations guérira les plaies ouvertes un 29 Novembre 1947.(L’Expression.06.06.09.)
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*Au-delà de la symbolique
Le nouveau président des États-Unis d’Amérique est-il en train de changer la face du monde ? Le rêve qu’il a fait naître dans les coeurs depuis sa campagne pour la Maison Blanche est-il en train de se réaliser et l’enthousiasme qu’il a créé dans les masses les moins avantagées à travers la planète avec son élection justifié ? Le rêve et l’espoir aident »les damnés de la terre » à supporter leur situation et peuvent pousser (au), inspirer (le) changement de leur condition. Cependant, un politique, fut-il le président de la première puissance du monde, n’est pas un messie, et ne peut révolutionner le cours de l’histoire par un discours comme le magicien fait apparaître un lapin avec sa baguette. La politique, c’est l’art du possible, l’instrument du pragmatisme. Tout chef d’État connaît la chanson et se meut suivant son air. À Washington, c’est une longue symphonie orchestrée au mode majeur des intérêts de la nation. Et sur ce registre Obama est sans conteste plus intelligent que Bush II (qui a fait abhorrer son pays comme jamais) dans la politique US des Proche et Moyen-Orient, une région où se trouve une bonne partie des réserves énergétiques et des ressources financières mondiales. C’est aussi le théâtre des conflits politiques et militaires les plus attisés, avec au centre le brasier de la Palestine. C’est vrai, toutefois, que le président américain possède un préjugé favorable : Barack Hussein Obama, qui porte dans son nom, dans sa peau les tâches noires de l’humanité, du moins depuis la réduction à l’esclavage de toute une race, à l’actuel clash dit civilisationnel, en fait, idéologique, entre l’Occident et la sphère géopolitique appelée le Monde arabo-musulman. Sa tournée à Ryadh et au Caire a donné des images fortes qui vont sans doute marquer les esprits et influer (il est cependant hasardeux d’en définir le degré) sur les relations internationales. Après cette symbolique des 3 et 4 juin 2009 qui a suivi les professions de foi du 20 janvier de la même année, Obama est soumis à l’obligation de résultat, pour les mois, les années à venir…(Le Courrier de l’Algérie-06.06.09.)
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*Obama casse un tabou politique
Barack Obama a osé! En se rendant en cette fin de semaine au Moyen-Orient, il a tenu dans l’enceinte de l’Université américaine du Caire, capitale de l’Égypte, un discours sans esquive ni faux fuyants. L’on sent chez le locataire de la Maison Blanche une volonté manifeste visant non seulement à redorer le blason des États-Unis, tant terni par les déviations multiples de ses prédécesseurs au Moyen-Orient mais aussi une réelle détermination quant à promouvoir dans cette région embrasée de la planète des notions de droits humains, de justice, de démocratie et surtout de respect de la volonté des peuples. Et c’est ainsi, que l’on entend le 44e président des USA, clamer sans le moindre détour, qu’il est grand temps que la colonisation d’Israël en terre martyre de Palestine prenne fin.Grand moment dans l’histoire de l’humanité que fut en effet cet instant où le représentant de la première puissance mondiale s’est élevé contre les pratiques barbares que continue de subir le peuple palestinien de la part l’armée sioniste, et ce face à une attitude plutôt complice de la communauté internationale. En se rendant au Moyen-Orient, le président Obama fera part de son engagement dont il ne fait plus douter désormais quant à mettre un terme définitif à une telle situation d’injustice et d’humiliation de tout un peuple qui n’a que trop durer dans le temps. « Nous devons en finir avec la colonisation israélienne (en Palestine). Il est temps que cette colonisation cesse (…) beaucoup de Palestiniens vivent dans des camps de réfugiés, ils vivent au quotidien l’humiliation, cette situation est intolérable» a déclaré ce jeudi le président américain dans un discours qui renferme tant de connotations traduisant une réelle volonté de la Maison Blanche quant à bannir cette parenthèse d’avilissement du peuple palestinien au profit d’un réel sursaut visant le rétablissement de la paix durable en Palestine et à travers elle dans toute la région du Moyen-Orient. De l’avis de Barack Obama « la poursuite de la colonisation israélienne viole les accords passés et nuit aux efforts de paix» fera-t-il savoir sans le moindre détour non sans avoir précisé que «les États-Unis ne vont pas tourner le dos aux droits naturels et légitimes du peuple palestinien à obtenir une terre» rappelant au passage que son pays plaide pour la création de deux états, palestinien et israélien qui puissent cohabiter dans «la paix et la sécurité durable». Ainsi, en défendant le droit du peuple palestinien à s’émanciper du joug colonial, Barack Obama devrait gagner à coup sûr beaucoup de sympathie de la part des dirigeants arabes acquis à la cause palestinienne, tout comme ce noir américain qui a été le premier à accéder au titre prestigieux de président des États-Unis devrait faire l’objet de beaucoup d’estime dans la rue arabe. C’est donc une ère nouvelle qui s’ouvre dans l’équation du rapprochement entre les USA et le monde entier dans sa totalité. Ce qui s’inscrit d’ailleurs en droite ligne avec les orientations contenues dans le discours d’Obama. Ce dernier a affirmé en effet que son déplacement dans la région du Moyen-Orient a pour objectif de définir un nouveau chemin, « un chemin, dit-il, fondé sur l’intérêt et le respect mutuels et sur la volonté et la conviction que les États-Unis et le Monde musulman partagent des principes communs de justice, de tolérance et de dignité». Autre point fort qui a marqué le discours du président américain a trait à cet son engagement réitéré se rapportant au retrait des troupes américaines de l’Irak. J’ai demandé à ce que les troupes américaines commencent à quitter l’Irak dès le mois d’août. Dans les villes irakiennes les troupes américaines s’en iront dès juillet et toutes les troupes seront parties en 2012» a-t-il indiqué à partir de l’Université américaine du Caire, établissement qui a été le théâtre de manifestations anti-américaines depuis 2003 en guise de protestation contre l’invasion de l’Irak par les troupes américaines et les forces alliées. Barack Obama a annoncé jeudi au Caire le lancement d’un nouveau fonds de soutien au développement technologique dans les pays du Monde musulman. « Nous allons lancer un nouveau fonds pour soutenir le développement technologique dans les pays à majorité musulmane » dira-t-il. Et du fait que le discours du président américain était adressé au monde musulman, Barack avait déclaré à propos de l’Iran que son pays veut aller de l’avant avec Téhéran sur la question nucléaire iranienne.«Je sais qu’il sera très difficile d’en finir avec des décennies de méfiance, mais nous nous sommes engagés à agir dignement et nous voulons aller de l’avant sans conditions préalables sur la base du respect mutuel» explique-t-il par rapport a cette question. Et puis, sur la reconstruction de l’Afghanistan, le président des USA s’engage à débloquer annuellement et pendant cinq ans la somme de 1,5 milliard de dollars pour construire des écoles en Afghanistan et aider tous les déplacés».Voici en grand en quoi constituent les point culminants du discours de président américain qu’il a eu à prononcer à partir de la capitale égyptienne. Un discours qui a été par ailleurs suivi par le monde entier. À Noter que la visite d’Obama au Moyen-Orient s’inscrit dans le cadre des efforts constants du président américain en vue d’améliorer l’image des États-Unis, ouvrir un dialogue entre l’Occident et le Monde musulman et annoncer son engagement à promouvoir les relations entre les deux parties. (Le Courrier d’Algérie-06.06.09.)
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*Est-ce la fin de l’impunité pour Israël ?
Il n’y a pas d’impunité. L’histoire rattrape toujours le hors-la-loi. Encore une fois Israël est sur le banc des accusés. On ne peut échapper au courant de l’histoire car c’est elle qui fait et défait l’événement. Plus que jamais, l’élection d’Obama à la tête de la première puissance mondiale est saluée par le monde comme celui qui doit mener à bien les choses et mettre fin à l’injustice, le népotisme et surtout à la politique de colonisation que certains pays pratiquent jusqu’à nos jours. C’est ainsi, que des voix se sont élevées contre la loi d’Israël de défier le monde mais, aucun État n’arrive à empêcher les actions du pouvoir israélien. Aujourd’hui, plus que jamais, il est temps de mettre fin à ces actions d’injustice et de dictature. C’est dans ce but qu’une délégation composée de 15 personnes, ayant pour mission d’enquêter sur les événements de Ghaza, dirigée par Richard Goldstone, se trouve depuis lundi passé dans la Bande de Ghaza, pour faire la lumière sur les agressions militaires et les violations israéliennes commises à l’encontre de la population de ce territoire palestinien occupé. Des auditions publiques de victimes des agressions israéliennes contre la Bande de Ghaza seront organisées par la mission d’enquête mise en place par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. « Nous avons décidé d’avoir des auditions publiques » à Ghaza et à Genève, a annoncé le chef de la mission lors d’une conférence de presse à Ghaza et « nous voulons que les voix et visages des victimes soient entendues et vues par la communauté internationale », a poursuivi l’exprocureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda. Ces auditions auront lieu durant deux jours à Ghaza-ville, au cours de la troisième semaine de juin, puis à Genève, dans la semaine qui suit, a-t-il précisé.
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*Retrait de l’Irak…Le compte à rebours va commencer…
Désormais, les jours des troupes américaines en Irak sont comptés. Les États-Unis tiennent à ce que leur armée quitte définitivement ce pays en 2012 alors que les premières troupes devraient le faire incessamment, au plus tard au mois d’août prochain. C’est du moins ce qu’a déclaré, jeudi, le président américain Barack Obama. «J’ai demandé à ce que les troupes américaines commencent à quitter l’Irak dès le mois d’août », a-t-il affirmé. S’exprimant, en effet, dans un discours prononcé à l’Université du Caire (Égypte), le président américain est plus que jamais catégorique : «Dans les villes irakiennes les troupes américaines s’en iront dès juillet et l’ensemble des troupes auront quitté ce pays en 2012 ». Et d’ajouter : «Nous tiendrons, ainsi, notre engagement.» Qu’en est-il, maintenant, de la réaction des autorités irakiennes ? Cette dernière (réaction) ne s’est pas fait attendre. « Le discours reflète la bonne direction prise par l’administration américaine sous la présidence de Barack Obama concernant la compréhension des cultures des peuples de la région », a déclaré le porte-parole du gouvernement irakien, Ali Al Dabbagh, dans un communiqué. « Le gouvernement irakien salue le renouvellement de la promesse des États-Unis à l’égard de l’Irak de respecter le principe d’un retrait des forces américaines d’Irak », poursuivra t-il, tout en estimant que « Les États-Unis n’ont pas l’ambition d’avoir des bases militaires sur la terre d’Irak » Notons que Barack Obama a plaidé jeudi au Caire avec force pour une nouvelle ère dans les relations entre les États-Unis et le Monde musulman, en rupture avec celle de son prédécesseur George W. Bush. Il va sans dire, dans cette optique, que la décision prise par ce dernier d’envoyer son armée en Irak n’a pas été sans provoquer l’indignation du Monde arabomusulman. Pour celui-ci il s’agit d’une invasion voire une occupation, pure et simple. En somme, par ce discours mais aussi cette discision de quitter l’Irak prise par Obama, c’est là une nouvelle page qui est en train de s’inscrire entre le pays de l’Oncle Sam et le Monde musulman. Ce dernier veut tout bonnement cicatriser la plaie provoquée par son prédécesseur dans la région, connue pour être sensible et stratégique. Soulignons que la visite d’Obama au Caire s’inscrit dans le cadre des efforts constants du président américain en vue d’améliorer l’image des États-unis, ouvrir un dialogue entre l’Occident et le Monde musulman et annoncer son engagement à promouvoir les relations entre les deux parties. Par ailleurs, l’Irak et l’Afghanistan n’écartent pas une reprise « très prochaine » de leurs relations diplomatiques rompues depuis 1997, après la victoire des talibans, et la réouverture de leurs ambassades respectives, a indiqué à Baghdad une source diplomatique afghane. « Nous avons transmis un message de notre chef de la diplomatie à son homologue irakien sur la reprise des relations diplomatiques entre nos deux pays et la réouverture de nos ambassades à Kaboul et Baghdad », a précisé Fazlerrahman Fazil, chef du département consulaire au ministère afghan des Affaires étrangères. L’ambassade d’Afghanistan, qui se trouve à Amariyah, dans l’Ouest de Baghdad, est en mauvais état et sa rénovation nécessite beaucoup de travaux, selon la même source. Les deux pays sont liés par un traité d’amitié depuis 1932, date de l’indépendance de l’Irak, rappelle-t-on.(Le Courrier d’Algérie-06.06.09.)
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