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Iran,réélection de Mahmoud Ahmadinejad dès le premier tour

14062009

«L'élection était réelle et libre»<br /> » height= »144″ class= »photo » /></a> </font></strong></font></strong></p>
<p><strong><font color=Deux rendez-vous majeurs ont marqué la politique proche et moyen-orientales, il s’agit des élections législatives au pays du cèdre et présidentielles en Iran, la présumé défaite de l’opposition libanaise a été du pain béni pour le Liban qui aurait pu voir les sanctions pleuvoir en cas de victoire du hizbollah, à l’image de l’expérience du Hamas en Palestine occupée. Côté iranien la marge de manoeuvre était plus large, Téhéran vient de jouer son joker avec le réélection de Mahmoud Ahmadinejad dès le premier tour avec plus de 62% des voix, contre moins de 30% à son rival réformateur Mir Hossein Moussavi, qui revendique pourtant la victoire. Depuis la naissance de la République islamique d’Iran il y a 30 ans, le pays a connu cinq présidents avant Ahmadinejad. Et parmi ceux qui se sont présentés à un second mandat, pas un n’a échoué. L’Iran a ainsi été présidé par Abolhassan Bani Sadr (destitué en 1981), Mohammad Ali Rajai (assassiné en 1981), Ali Khamenei (de 1981 à 1989), Ali Akbar Hachemi Rafsandjani (de 1989 à 1997), puis Mohammad Khatami (de 1997 à 2005). Les trois derniers présidents ont cumulé deux mandats consécutifs, comme le permet la Constitution.L’ancien maire de Téhéran avait, lors des présidentielles de 2005 basé sa campagne sur les questions économiques et sociales, sur la dignité la souveraineté nationale Iranienne et l’islam. Une année après son élection, en juin 2006, Le président de la République islamique d’Iran, avait qualifié son cabinet de « Gouvernement de la justice » et avait assuré qu’ « il coupera les mains » à ceux qui sont responsables de malversation et qui auront détourné des deniers publics, coupables donc de « corruption ». L’élection de Ahmadinejad à la tête de l’État iranien contrariait, déjà à l’époque les Européens qui avaient parié sur une élection d’Ali Rafsandjani. L’Europe comptait sur cette élection pour faire de nouvelles propositions aux iraniens. Avec son arrivée à la mairie de Téhéran en 2003, Mahmoud Ahmadinejad commence à se construire une image publique, et une réputation « de conservateur strict »afin de se positionner en leader d’une révolution visant à éradiquer la corruption en Iran. Quatrième d’une fratrie de sept, Mahmoud a vu le jour en 1956 à Aradan, bourgade à 125 kilomètres à l’Est de Téhéran. Ahmadinejad se présente à la présidentielle de juin 2005 et arrive, de manière inattendue, en deuxième position avec 19,4 % des voix derrière l’ancien président Hachemi Rafsandjani qui obtient 21,1 % des voix. Lors du second tour, le 24 juin, Ahmadinejad affronte Rafsandjani et l’emporte largement avec 61,69 % des voix contre 35,93 % à Rafsandjani, Les sondages lui accordaient, début 2005, à peine 1% des intentions de vote.

**COMMENT FONCTIONNE LE POUVOIR EN IRAN

 Les résultats de l’élection présidentielle ne modifieront en tout cas pas de manière importante la politique iranienne, et n’auront pas d’influence sur les grandes décisions, comme d’éventuels pourparlers avec Washington. Ces décisions sont en effet directement prises par les mollahs, au premier rang desquels le Guide suprême, Ali Khamenei. L’arrivée au pouvoir d’Ahmadinejad aurait été facilitée par le soutien apporté par le Guide de la révolution, l’Ayatollah Ali Khamenei, l’homme fort du pays, successeur de l’Ayatollah Khomeiny. Ali Khamenei est l’une des principales figures de la révolution islamique contre le shah Pahlavi ; Khamenei est nommé Imam de la grande prière du vendredi de Téhéran par l’Ayatollah Khomeiny en automne 1979. À la mort de Khomeiny, Khamenei est élu guide suprême par l’Assemblée des experts le 4juin 1989, certains le considèrent comme un «dur» du régime, gardien des valeurs de la révolution islamique de 1979. Désigné par un collège de 80 religieux, il contrôle directement les relations extérieures, la défense, les services de sécurité, la justice et les médias. Le Guide suprême de la révolution, détient le pouvoir décisionnel sur les grands sujets, soit directement, soit par le biais d’un réseau de dirigeants ou d’institutions sous sa coupe, tels que les puissants gardiens de la révolution (les pasdarans), ou les services judiciaires et de renseignements. De son côté ; le président participe à l’élaboration des politiques économique, sociale, éducative et publique de l’État. Il a également voix au chapitre en matière de libertés des médias et d’ouverture politique, mais ses décisions peuvent être annulées par les mollahs, par l’intermédiaire du système judiciaire ou des gardiens de la révolution. Le président représente l’Iran dans la majorité des rendez-vous internationaux, mais ce sont encore les mollahs qui déterminent les grandes lignes de la politique étrangère et de défense du pays, le président iranien n’est pas chef d’État, ce statut revient de facto à celui qui détient le pouvoir exécutif et décisionnel à savoir l’ayatollah Khomeiny Cependant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad (réélu), a réussi a introduire un nouveau terme dans le vocabulaire politique: mahdaviat. Il s’agit d’un terme technique religieux se référant au Mahdi, élément de la doctrine chiite désignant le restaurateur de la religion et de la justice qui règnera avant la fin des temps. Il est également appelé « retour du douzième imam ». Le mahdaviat est central dans les ambitions et les croyances d’Ahmadinejad. Aussi bien comme maire de Téhéran que comme président de la République islamique, il a mené des politiques et fait des discours en lien avec cette croyance. Il a même conclu son allocution à l’ONU par une prière pour l’arrivée du Mahdi. (1) **L’IRAN, L’OCCIDENT ET LA PALESTINE

L’Iran est au centre du monde et joue un rôle-clé aujourd’hui , les difficultés économiques internes de la Perse sont aggravées par le poids des sanctions de l’ONU, conséquence du bras de fer avec l’Occident, notamment les États-Unis , sur le dossier nucléaire. La crise, entamée de fait, quelques semaines avant l’accession au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad, n’a fait qu’amplifier depuis, les positions inébranlables, de principes, de Téhéran sur son programme d’enrichissement de l’uranium à des fins civiles, ont mis le pays à l’index de la communauté internationale. Lors de sa campagne, Barack Obama avait indiqué à plusieurs reprises vouloir normaliser les relations des États-Unis avec leurs « ennemis », Iran compris. Il avait réaffirmé cette volonté à plusieurs reprises depuis son entrée en fonctions, notamment le 10 février dernier. Il avait alors émis l’espoir de créer avec Téhéran «dans les prochains mois» des «ouvertures diplomatiques qui nous permettront d’orienter notre politique vers une nouvelle direction». Le président fraîchement réélu n’a cependant pas exclu, après appréciations du guide suprême, de saisir la main tendue par Barack Obama, à condition que Washington change de politique «dans la pratique». La poursuite de ce climat de décrispation sera l’un des enjeux du prochain mandat présidentiel. En avril dernier, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision américaine ABC, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré qu’il n’empêcherait pas les Palestiniens de reconnaître l’État hébreu dans le cadre d’une solution à « deux États».Voyant que le journaliste-interviewer voulait sciemment faire répéter au président iranien ce qu’ il venait de déclarer Ahmadinejad précisera distinctement : « Si les Palestiniens acceptent la solution de deux États vivant côte à côte, l’Iran respectera leur décision… Intervenant devant la conférence mondiale contre le racisme (dite « Durban II »), le président iranien a dénoncé la hiérarchisation des États au sein de l’ONU et de ses agences comme des expressions du racisme occidental. Il a souligné qu’usant de leur droit de veto illégitime, de grandes puissances, ont permis le développement d’un régime raciste en Palestine occupée. Ahmadinejad dira : « Mesdames et Messieurs, portons notre regard sur le Conseil de sécurité des Nations unies, qui figure parmi les héritages de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Quelle était la logique de l’auto attribution du droit de veto par les grandes puissances ? Comment une telle logique peut-elle s’accorder avec les valeurs humanitaires ou spirituelles ? Se pourrait-il qu’elle soit en conformité avec les principes reconnus de la justice, de l’égalité devant la loi, de l’amour et de la dignité humaine, ou plutôt ceux de la discrimination, de l’injustice, de la violation des droits humains ou de l’humiliation de la majorité des nations ? Ce conseil est le centre de décisions mondiales, le plus important pour la défense de la paix et de la justice internationales. Comment s’attendre à l’avènement de la paix et de la justice lorsque la discrimination est légalisée et que l’origine des lois est dominée par la coercition et la force plutôt que la justice et le droit ? (…) » Le président iranien critique l’établissement d’un gouvernement raciste au Proche-Orient après 1945, faisant clairement allusion à Israël. «Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les alliés ont eu recours à l’agression militaire pour priver de terres une nation entière sous le prétexte de la souffrance juive», explique Mahmoud Ahmadinejad. «Ils ont envoyé des migrants d’Europe, des États-Unis et du monde de l’holocauste pour établir un gouvernement raciste en Palestine occupée.

**LA VICTOIRE D’AHMADINEJAD ET LES CRAINTES D’ISRAËL

La victoire du président Mahmoud Ahmadinejad à la présidentielle en Iran démontre la gravité de «la menace iranienne », a indiqué hier le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, appellant la communauté internationale «à stopper le programme nucléaire iranien et le terrorisme iranien». «Israël n’avait pas au départ d’illusions concernant les résultats du scrutin vu qu’il n’y avait pas de différence significative entre les candidats sur ces deux questions», a-t-il ajouté. Il s’agit de la première réaction officielle israélienne à l’élection présidentielle iranienne. Auparavant, un haut responsable ayant requis l’anonymat avait jugé «très préoccupante » les résultats du vote en Iran.»Il s’agit d’un développement très préoccupant, car Mahmoud Ahmadinejad est le plus militant des candidats et il ne peut qu’entraîner son pays vers une confrontation avec le monde occidental, avait déclaré cet officiel, cité par la radio publique. En 2008 L’Iran accusait l’un des membres d’un réseau d’espionnage travaillant pour le compte d’Israël d’avoir tenter d’infiltrer les gardiens de la Révolution. Selon les medias officiels iraniens, l’un des membres de ce réseau d’espionnage travaillant pour le compte des Israéliens et actuellement détenu aurait été impliqué dans les activités des Gardes de la Révolution, 3 membres d’un réseau qui ont été formés par des agents des services de renseignements israéliens ont été arrêtés avant qu’ils ne puissent transmettre des informations à Israël. Selon l’agence d’information officielle IRNA, qui cite le procureur général de Téhéran Saeed Mortazavi, le réseau s’est constitué après que le Mossad ait recruté un homme qui avait « auparavant eu des liens avec les Gardiens ». Les Gardiens de la Révolution, une armée parallèle à l’armée iranienne directement sous le contrôle de l’Ayatollah Khomeiny, possède des unités de combat maritimes terrestres et aériennes, considérées comme bien mieux entraînées et équipées que l’armée régulière, et constituent le pilier central de la défense iranienne. Leur mission est de protéger le gouvernement iranien. Selon Mortazavi, le réseau avait planifié des attaques à la bombes contre des sites militaires, des assassinats d’experts militaires, Les menaces israéliennes répétées d’attaques contre l’Iran ont suscité chez les iraniens une recrudescence d’activités pour démasquer sur leur territoire toute activité d’espionnage du Mossad, véritable guerre de services secrets opposant d’un côté des experts en jeu d’échecs et de l’autre des experts en tromperie. (2) Le 8 décembre 2005 pendant un sommet entre pays islamiques à la Mecque, ville sainte de l’islam, il accorda un entretien à la chaîne arabe iranienne «Al Alam» : « Certains pays européens persistent à dire que durant la Seconde Guerre mondiale, Hitler brûla des millions de juifs et les mit dans des camps de concentration.Tout historien, commentateur ou scientifique mettant en doute cela est mis en prison ou se voit condamné. Bien que n’étant pas d’accord avec cette vision-là, à supposer que cela soit vrai, si les européens étaient honnêtes, ils devraient céder quelques-unes de leurs provinces (comme en Allemagne, en Autriche, ou dans d’autres pays) aux sionistes et ces derniers pourraient alors créer leur État en Europe. Proposez un endroit en Europe et nous soutiendrons cette proposition ! » Les dirigeants politiques et militaires israéliens, qui considèrent l’Iran comme le principal rival d’Israël dans la région, ont rejeté le rapport du NIE (un document d’estimations nationales de renseignements) et ont à plusieurs reprises voulu s’assurer que la précédente administration américaine, celle de Bush pour ne pas la citer « s’occuperait » de l’Iran avant de quitter le pouvoir. Ces dirigeants israéliens veulent absolument garder leur suprématie militaire au Moyen-Orient et empêcher que l’Iran ou tout autre voisin n’ait la possibilité de maîtriser la technologie nucléaire leur permettant de produire des armes nucléaires. Ce n’est un secret pour personne qu’Israël possède un arsenal de plus de 200 missiles nucléaires. Afin de garder son monopole nucléaire, la classe dirigeante israélienne est tout à fait disposée à plonger toute la région dans la guerre par l’intermédiaire d’une attaque sans provocation préalable et criminelle contre l’Iran. Des ministres israéliens, dont Olmert en personne, ont averti qu’Israël engagerait seul des actions militaires pour supprimer la « menace » posée par les installations nucléaires iraniennes. En septembre dernier, Israël avait détruit une cible syrienne désertée que Washington et Tel-Aviv prétendaient être une installation nucléaire construite par la Corée du Nord. Cette attaque n’avait pas suscité de condamnation internationale sérieuse et est considérée comme précurseur d’une attaque à venir contre l’Iran.

**L’AXE TÉHÉRAN-MOSCOU-PÉKIN

Moins d une année après le début de son premier mandat présidentiel L’Iran et la Chine signaient à Téhéran un accord stipulant la prospection du pétrole et du gaz et le développement des champs pétrolifères en Iran. Le ministre adjoint du pétrole qui a signé pour la partie iranienne avait souhaité que d’autres accords dans les différents domaines du développement interviennent entre les deux pays, mettant l’accent sur l’existence d’une bonne opportunité de coopération politique et économique entre l’Iran et la Chine, dans leur intérêt commun. Une année plus tard, juillet 2007 Les États-Unis faisaient part de leur préoccupation à la Chine, au sujet de la découverte d’armes et de munitions anti-blindages de fabrication Chinoise, et trouvées en Irak et en Afghanistan. Un expert officiel de la Maison Blanche avait déclaré au Financial Times qu’il semblait bien que l’Iran soit le seul État qui achète ces armes à la Chine. Il a expliqué que Washington n’avait pas de preuve que Pékin soit « complice » mais il a insisté sur le fait que les États-Unis aimeraient que la Chine puisse surveiller ses ventes. Afin de venir diplomatiquement en aide à Téhéran, la Chine et la Russie ont toujours adopté un discours simple mais efficace qui est d’affirmer le choix de l’Iran de coopérer avec l’AIEA. Ces deux États restent donc sur la base de leurs déclarations précédentes et conformes à la conclusion de l’AIEA qui recommande une plus grande coopération entre l’agence et l’Iran. Au lendemain de la publication du rapport de l’AIEA les russes avaient même proposé de livrer le combustible nucléaire pour Bouchehr, livraison qui présageait un achèvement express de ce site car la livraison du combustible précède toujours de 6 mois la livraison des centrales nucléaires. Dans une interview à la chaîne d’informations turque NTV, diffusé en février 2008, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a exprimé sa satisfaction sur le rapport d’El Baradei, et il a appelé à des efforts diplomatiques accrus après la remise de ce rapport qu’il jugeait comme étant de bonne qualité. « Je n’arrive pas à imaginer qui que ce soit souhaite résoudre le problème lié au programme nucléaire iranien par la force. Cela est absolument inacceptable… Chacun de nous doit tripler voire quadrupler ses efforts pour essayer de convaincre l’Iran de s’asseoir à la table des négociations, ne serait-ce que pour définir les paramètres de la négociation à défaut d’engager la négociation proprement dite », a dit Lavrov. Mahmoud Ahmadinejad a été acteur d’un « grand jeu » assurant ses arrières, avec des alliés de poids, le prochain mandat promet une activité politique intéressante et bien plus …(Le Courrier d’Algérie-14.06.09.)

RÉFÉRENCES :1- Daniel Pipes « La menace mystique de Mahmoud Ahmadinejad »
2- Source : AP News, 25 novembre 2008.