la Fête de la musique en France,20 000 concerts
19062009
Un concert au Forum des Halles, à Paris, le 21 juin 2008.
Depuis sa première édition, le 21 juin 1982, cette manifestation est devenue un rendez-vous incontournable du début de l’été.
À peine arrivé au ministère de la Culture, en 1981, dans le sillage de l’élection de François Mitterrand, Jack Lang a lancé, avec Maurice Fleuret, l’idée d’un grand rassemblement qui mettrait en valeur la pratique amateur et les musiques populaires. Jusqu’alors, seules les musiques dites «savantes», comme le classique, étaient soutenues par les institutions. La volonté initiale de la manifestation était de permettre aux cinq millions de musiciens du dimanche de pouvoir s’exprimer chaque 21 juin en descendant dans la rue avec son instrument. Vingt-sept ans après, la Fête de la musique est restée conforme à cet esprit initial, même si l’événement a pris des proportions plus ambitieuses.
«Ce seront en tout 20 000 concerts qui seront donnés en France cette année. Parmi ceux-ci, les quatre cinquièmes sont le fait d’amateurs ou de semi-professionnels», explique Sylvie Canal, coordinatrice générale de la Fête de la musique depuis 2008. C’est l’ADCEP (Association pour le développement de la création, études et projets, créée en 1983) qui en assure depuis 1994 la coordination nationale et internationale pour le ministère de la Culture, gérant la programmation comme la communication de l’événement. Il s’agit d’un marché public soumis à renouvellement tous les trois ans. Cela fait une douzaine d’années déjà que chaque 21 juin est assorti d’une thématique précise. Pour cette édition, les organisateurs ont choisi de célébrer 50 ans de chanson française, en écho au cinquantenaire du ministère de la Culture, après avoir envisagé de placer cette fête sous le parrainage de Boris Vian, disparu en 1959. «Il était délicat de ne s’attacher qu’à une personnalité, aussi prestigieuse soit-elle», explique Hervé Bordier, ancien coordinateur, désormais conseiller artistique pour la manifestation.
Rendre la musique plus accessible au public était le premier objectif de la Fête. Depuis 1982, les rapprochements entre Culture et Éducation ont contribué à l’avancée de l’enseignement musical. «Les écoles de musique et les conservatoires sont surpeuplés, voilà une conséquence de l’impact de la Fête», affirme Sylvie Canal.
Le développement exponentiel de la Fête de la musique s’est parfois accompagné d’une dérive commerciale. Au début des années 1990, les grands événements médiatiques avaient pris le pas sur les démarches amateurs. «La Fête s’est retrouvée instrumentalisée par des marques qui profitaient de la manifestation pour communiquer sur le lancement de produits» affirme Sylvie Canal. «Nous nous sommes attachés à arrêter cette dérive qui menaçait de transformer la Fête en foire, et nous restons très vigilants.»
Mais le plus grand témoignage de la réussite de cette invention française est probablement son développement à l’étranger. Ce seront cette année 120 pays et 350 villes dans le monde qui fêteront la musique, de New York à l’Australie. Capitale internationale de la fête, la ville de Paris accueillera dimanche pas moins de 400 manifestations recensées, à laquelle il faut ajouter les démarches spontanées qui continuent de faire le sel de cet événement pas commun. (Le Figaro-19.06.09)
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