L’Afrique chante et danse à Alger
5072009
Composée de 53 camions-chars représentant les pays participant à cette manifestation, la parade a démarré hier du parc Sofia pour sillonner les boulevards de la capitale.
*Aux sources africaines…
Alger se souviendra longtemps de la journée du samedi. Le défilé des troupes qui prennent part au Panaf a redonné des couleurs à une ville qui en avait grandement besoin. La joie de centaines de citoyens massés le long du parcours n’avait nul besoin de s’exprimer par des paroles ou des gestes. Même si, dans les rangs, sortaient ces Algériens pleins de vie et d’espièglerie qui n’hésitaient pas à se mélanger aux danseurs. Qui a dit que l’Algérien était toujours renfrogné et voué à se morfondre dans l’ennui ? Pour peu que les conditions de liesse se retrouvent réunies, il se métamorphose et donne libre cours à ses pulsions de joie. Il n’est nullement destiné à cultiver la tristesse et les dons mortifères.
Il suffit d’observer les yeux déshabitués de ce genre d’événements qui tissent des liens avec le vaste monde avec ses multiples façons de voir et de concevoir. La culture n’a- t-elle pas pour première fonction de relativiser les jugements, de conforter l’ouverture des esprits ? Voir cette imperceptible lueur de joie chez ceux qui, souvent, ont tenu à sortir en famille est un moment que beaucoup d’habitants ne voulurent rater à aucun prix. Un bonheur n’arrivant jamais seul, la ville s’illumine le soir venu. Elle est devenue ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Un carrefour d’échanges à l’image de sa position où se retrouvent différentes influences depuis la nuit des temps. L’histoire et la géographie de la ville lui ont forgé un statut mérité de confluent. Ceux qui veulent enfermer les Algériens dans une bulle asphyxiante ont échoué. C’est peut-être ce qui explique l’acrimonie de nombre de personnes qui mettent en avant le coût du festival, voire son inutilité. Aucun pays au monde ne subordonne l’organisation de manifestations culturelles à l’éradication des problèmes de ses citoyens. Il a raison cet économiste qui suggérait de remplacer le PNB par un produit intérieur du….. bonheur. On aurait autant besoin de satisfaire des besoins matériels que s’évader de la routine des jours. L’Algérien a bien connu cette époque où, sous-prétexte d’être superflus, la priorité a conduit à l’interdiction de spectacles, de toutes les activités susceptibles de former un goût, une conscience libre qui refuserait des vérités toutes faites. Un peuple, par nature joyeux, a été raboté et réduit à vivre sans contact avec les étrangers. Ils savent qu’un peuple que caressent les vents du large, qui découvre qu’il existe d’autres façons de vivre, de se vêtir, n’acceptera pas de camisole. Ce sont les craquements qu’on entend, lors de ce genre d’événements, qui font perdre pied aux grincheux.
Il faut reconnaître au Panaf cette vertu de ressusciter la joie dans les cœurs, de donner l’image d’un pays décidé à tourner le dos à la grisaille. L’Algérie, assimilée des années durant au terrorisme, retrouve sa place d’éclaireur. Comme du temps où les cinéastes, les écrivains faisaient d’Alger une halte obligée, l’Algérie, qui ouvre ses bras aux cultures, n’est plus ce pays dont on se méfie. Un simple retour des choses au pays de Malek Bennabi et de Kateb Yacine, où la culture s’offre comme un bouquet coloré et multiforme. (Horizon-05.07.09.)
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Un, deux et trois, la parade annonçant l’ouverture populaire du 2e Festival culturel panafricain d’Alger a débuté hier après-midi du parc Sofia (centre-ville) pour sillonner les boulevards de la capitale, dans une ambiance festive sous les applaudissements et les youyous d’un public venu nombreux. Ainsi a débuté ce 2e Festival culturel panafricain (Panaf 2009) avec cette parade organisée par l’Office national de la culture et de l’information (Onci). Quelque 8000 jeunes représentant 51 pays africains ont participé à cet événement tant attendu. Il y a eu également 53 véhicules correspondant aux Etats membres de l’Union africaine (UA) qui ont transporté 350 danseurs et 120 techniciens à travers le boulevard Zighoud-Youcef, du Jardin Sofia, au niveau du centre d’Alger, pour s’arrêter au niveau du stade Ferhani de Bab El Oued. Chaque véhicule présente, à travers les maquettes exposées, l’héritage civilisationnel et culturel du continent par des symboles spécifiques à chaque pays de la région. Cette manifestation placée sous le thème «L’Afrique, renouveau et renaissance», a été une opportunité pour la jeunesse africaine de faire étalage de la culture et du patrimoine du continent noir. La parade a sillonné toutes les grandes artères de la capitale pour rassembler le public autour d’une grande fête populaire. Ces troupes ont mis le feu aux poudres partout où elles sont passées. Des troupes folkloriques variées, avec de bonnes recettes du patrimoine africain. Il y a aussi des improvisations dont le secret appartient typiquement à leurs univers originaux. Pas besoin de micro, d’amplificateurs, de projecteur ou de tout autre matériel pour animer cette fête grandiose. Riverains, artistes et associations, animés d’une furieuse envie de fredonner, de danser et de s’évader ont pris possession d’Alger la Blanche devenue de ce fait la capitale de l’Afrique qui danse et qui chante. C’est véritablement un événement historique qui vient de se dérouler après quarante années d’absence. C’est ce qui explique l’engouement remarquable des Algérois hier à cet événement. Cette exhibition, dont les maquettes ont été réalisées par une soixantaine d’artistes algériens (sculpteurs, dessinateurs et diplômés des différentes écoles des beaux-arts) et 20 autres étrangers, a eu, en prélude, le passage de cavaliers accompagnés de troupes artistiques de la Garde républicaine qui exécutaient l’hymne national.
Le camion-char représentant le pays hôte a été le premier à apparaître au public après les cavaliers, exposant des maquettes de sites et monuments historiques d’Algérie, suivi de chameaux. Un ensemble de troupes folkloriques nationales en provenance de différentes régions du pays était présent à cette parade qui draine déjà une foule considérable, venue découvrir la diversité, la richesse et les spécificités de la culture africaine, qu’Alger accueillera jusqu’au 20 juillet. Ce n’est pas donc un hasard si ce 2e Festival porte le thème «L’Afrique du renouveau et de la renaissance». Il comportera un programme d’activités riche et varié couvrant littérature, arts visuels, musique, chorégraphie, théâtre, cinéma et patrimoine. La cérémonie officielle se déroulera le 5 juillet, Fête de l’Indépendance et de la Jeunesse, à la Coupole du complexe sportif Mohamed-Boudiaf et sera marquée par un mégaconcert conçu par le chorégraphe algérien de renom, Kamel Ouali. (L’Expression-05.07.09.)
***Sons et lumières d’Afrique
Le noir fusionne avec le blanc, à Alger. Cela ne donne pas de gris mais des couleurs. C’est la fête de la culture africaine plus que celle du panafricanisme, une idée qui a perdu de son brio. La deuxième édition du Festival culturel panafricain (Panaf’ 2009) s’ouvre aujourd’hui à Alger. Alger, une ville qui a abrité le Festival panafricain en 1969, il y a quarante ans, et qui sera dédié à la mémoire de la chanteuse sud-africaine Miryam Makéba, disparue en 2008. La philosophie du premier Panaf’, celui de 1969, organisé dans la fièvre des indépendances, a presque disparu. Le continent est aujourd’hui débarrassé du colonialisme mais pas de ses séquelles. L’Afrique vit toujours les coups d’Etat, les régimes despotiques, la corruption, les conflits, le détournement des richesses… et les ex-puissances coloniales n’ont jamais été aussi présentes.
Mais des artistes, des écrivains, bref des acteurs culturels tentent de résister avec un esprit actuel. Certains vivent l’exil, d’autres sont interdits de parole dans leur pays, d’autres encore sont victimes de persécution et de mépris. Ils ne seront pas tous à Alger pour le Panaf’ 2009 qui s’ouvre aujourd’hui, mais ceux qui y seront tenteront de raviver la flamme de l’espoir. Pas question de croire au fatalisme ou à l’idée stupide et cruellement blanche que l’homme africain n’est pas « entré » dans l’Histoire.
L’Union africaine (UA), qui cherche toujours à s’adapter à la modernité, a confié à l’Algérie l’organisation du deuxième Panaf’, placé sous le signe de « la renaissance ». Au sommet de Khartoum, en 2006, l’UA avait dépoussiéré, vingt ans après, la charte de Port-Louis sur la culture. Cela a donné la charte de la renaissance africaine, inspirée de la Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle de 2001 et du Manifeste culturel panafricain d’Alger de 1969. Dans ce manifeste, il était proposé, entre autres, la création d’un institut panafricain du cinéma, des maisons d’édition et de distribution de livres, la mise en place d’organismes pour « permettre l’insertion des arts africains dans l’industrie », etc. Rien de tout cela n’a été réalisé. Le cinéma africain est réduit à des actions individuelles d’artistes de talent. « Le cinéma est aussi le prestige de l’Afrique. Le Panaf’ lui apporte son aide, réfléchit à sa condition et lui offre un superbe champ d’expression », est-il écrit dans la brochure du Panaf’. Un panorama du cinéma africain est prévu à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth et un colloque sur le 7e art africain est programmé les 10 et 11 juillet au même endroit. Peut-être que des idées vont émerger du naufrage pour cet art majeur et lui épargner le dédain que lui montrent, parfois avec méchanceté, les organisateurs des grands festivals internationaux (Cannes, Berlin, Venise, Montréal, etc.).
Et peut-être qu’on va enfin parler autant de l’état lamentable des salles de cinéma en Algérie, où l’on adore étaler « le prestige », qu’au Burkina Fasso ou au Mozambique. Le public aura à découvrir 13 courts métrages sous le thème « L’Afrique vue par… », conçus par des grands noms du cinéma. En tout, 232 cinéastes seront à Alger. Cette présence devrait au moins être mise à profit pour « sortir » quelque chose de concret. Idem pour la littérature avec les 11 participants aux résidences d’écriture et avec les conférenciers du symposium sur les littératures africaines prévu les 15 et 16 juillet à la Bibliothèque nationale (qui reprend ses activités après des mois de sommeil, conséquence de l’éviction scandaleuse du romancier Amine Zaoui de sa direction). La réédition de 200 ouvrages permettra probablement aux jeunes lecteurs de découvrir Big Balé du Congolais Achille Ngoye, Je voudrais redevenir bébé du Béninois Alexandre Gbado ou L’Anniversaire de l’Algérien Mouloud Ferraoun. Même si toutes les maisons d’édition algériennes n’ont pas bénéficié équitablement de ce marché de la réédition, l’effort est à saluer. Surtout que les jeunes auteurs africains, si peu connus dans leur continent, sont devenus des superstars en Amérique du Nord et en Asie. Autant dire aussi que la présence en Algérie de la littérature africaine ne doit pas être conjoncturelle.
Aux espaces de la Safex, les « pleins feux » sur la bande dessinée africaine ne doivent pas passer inaperçus avec la participation de 32 bédéistes venus de 19 pays qui vont animer des résidences et un concours. Un tiers seulement des pays africains prend part au programme du théâtre. Seuls le Burkina Faso, le Cameroun, la Libye, le Togo et Madagascar ont envoyé des troupes indépendantes, les autres pays sont présents avec leurs théâtres nationaux. Les représentations auront lieu à partir du 6 juillet au théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA), à la salle El Mougar, à Tizi Ouzou, Béjaïa, Oran, Mostaganem et Annaba. L’Algérie sera représentée par le TNA, les théâtres régionaux et par six troupes du Sud (Adrar, El Oued, Tamanrasset, Tindouf, Ouargla, Béchar). « Le théâtre africain entre tradition et modernité » sera le thème d’un colloque programmé du 10 au 12 juillet au complexe Lâadi Flici. Au chapitre curiosités, Juillet au féminin se détache du programme au TNA. Il s’agit, selon les organisateurs, de contes de grand-mère agencés en spectacles et montages poétiques accompagnés d’orchestre. Le Sahara, « berceau de l’humanité », sera l’un des principaux invités du Panaf’ 2009 avec une exposition, à la Safex, consacrée aux arts anciens qui va durer jusqu’au 7 août. « Les architectures de terre » seront également mises en valeur au même endroit dans une autre exposition. Le public y découvrira les techniques anciennes de construction et la diversité des styles. Au palais de la culture Moufdi Zakaria, un salon de l’artisanat d’art africain est prévu du 8 au 15 juillet.
Avec 5860 artistes, soit 60% des participants, la musique et la danse se taillent la part du lion. Choréafrica sera, à partir du 10 juillet, au cœur du festival des danses contemporaines à l’Institut supérieur de formation aux métiers du cinéma, de l’audiovisuel et des arts du spectacle (ISMAAS) de Bordj El Kiffan. Au menu, 18 compagnies venues de 16 pays. Sidi Bel Abbès et Tizi Ouzou vont accueillir les festivals de danses folkloriques et populaires. Les troupes africaines animeront des spectacles à Oran, Mostaganem, Aïn Témouchent, Tlemcen, Saïda, Alger, Tipasa, Blida, Boumerdès et Annaba. A partir du 6 juillet, le Théâtre de verdure d’Alger, qui retrouve son public après des mois de fermeture, accueillera le Festival international du diwan (gnawi) avec la présence, entre autres, de Gaâda Béchar et de Tom Diakité Trio. A Annaba et à l’auditorium de la Radio, le festival international du jazz prendra le relais à partir du 15 juillet. Une conférence sur les origines africaines du jazz est programmée à la salle Frantz Fanon le 17 juillet.
Le Festival international de l’art pictural contemporain sera l’activité la plus longue puisqu’elle s’étalera du 5 juillet au 28 février 2010. Une biennale africaine d’arts plastiques est prévue à la Safex à partir du 6 juillet et reste ouverte au public jusqu’au 3 septembre. Il en sera de même pour les expositions des designers africains sous le thème « Manières de vivre : relecture » de la modernité dans l’art africain, de la photographie d’art à la Safex ainsi que de l’art africain au féminin au MaMa. Les arts visuels feront également l’objet de résidences à l’Ecole supérieure des beaux-arts et à Dar Abdeltif. L’Afrique du Sud, le Sénégal, l’Egypte et le Cameroun déplaceront à Alger les plus grandes délégations. La Tunisie a attendu les derniers jours pour communiquer la liste de ses participants, ce qui n’a pas manqué de causer des désagréments. « Ce n’est jamais fin prêt pour quelqu’un d’angoissé comme moi. Il manque toujours la petite touche », nous a dit Khalida Toumi, ministre de la Culture, rencontrée en marge du colloque sur les anthropologues africains organisé le week-end dernier au complexe Lâadi Flici. Abritant les plus grandes communautés d’origine africaine, le Brésil et les Etats-Unis seront présents à Alger. Ils se joindront aux 49 Etats, Algérie compris, membres de l’UA. Côté officiel, Mohamed El Moctar, ministre malien de la Culture, a, dans une déclaration à l’APS, appelé à institutionnaliser le Panaf’ ; il a plaidé pour rééditer ce festival tous les deux ou trois ans. Le guide libyen Mouammar El Kadhafi, président en exercice de l’UA, et le Gabonais Jean Ping, président de la Commission africaine, seront présents à la cérémonie officielle d’ouverture du Panaf’, prévue ce soir, à la coupole Mohamed Boudiaf à Alger. (El Watan-05.07.09.)
*******L’engouement des Algérois
Alger enfile, à nouveau, l’habit africain. Capitale de la culture arabe en 2007, elle se transforme, en ce juillet 2009, en berceau des arts et cultures de l’Afrique.Ville où se déroulera l’essentiel des manifestations et festivités prévues dans cette nouvelle édition du festival africain dénommé Panaf’ 2009 – d’autres villes étant également programmées pour accueillir quelques activités–, Alger prend des couleurs. Mais est-elle aussi proche de l’Afrique qu’en 1969 ? Quel intérêt portent les Algériens à leur continent ? Au parc Sophia, au centre de la capitale, un groupe d’adolescents s’adonne au jeu de drapeaux des pays participant au Panaf’. Un jeu qui semble les passionner. Aymen, jeune lycéen qui vient de fêter son seizième printemps, reconnaît une dizaine de drapeaux, comme celui du Sénégal, de l’Angola, de l’Afrique du Sud, du Nigeria et du Cameroun. « Je les connais grâce au football », dit-il, avouant ne pas connaître grand-chose de ces pays. $ Les autres aussi. Comme eux, il y en a bien d’autres. Au-delà des slogans et des discours, l’Algérie semble oublier son espace géographique qu’elle partage avec une cinquantaine de pays. Ahmed, 52 ans, employé dans une entreprise publique, rencontré au parc Sophia s’apprêtant à s’acheter un livre sur Lénine, affirme être imprégné beaucoup plus de la culture occidentale. Il estime que cela est dû au travail de communication à travers les médias. « L’Afrique est un continent qui communique peu. Les Etats ne sont pas démocratiques. Et beaucoup de pays croulent sous la pauvreté. Les cultures de l’Afrique ne sont malheureusement pas suffisamment véhiculées à travers le continent. Je lis beaucoup, mais je n’ai jamais trouvé dans les librairies des livres d’auteurs africains », lâche-t-il, un brin désolé. Une tournée dans les librairies d’Alger confirme le constat de ce passionné de Lénine. Les Algériens, les jeunes surtout, connaissent l’Afrique à travers la vitrine footballistique européenne. Ils connaissent du Cameroun Samuel Eto’o, de Côte d’Ivoire Didier Drogba… Mais peu d’Algériens connaissent, pour ne citer que celui-ci, le Sénégalais Ousmane Sembène, écrivain-cinéaste et fondateur du Festival panafricain du cinéma. Pour nombre de personnes, le Panaf’ est l’opportunité de renouer avec le continent africain. Assia, une étudiante en droit, rencontrée à la sortie du TNA, affirme avoir décidé d’assister au maximum de festivités. « J’ai envie de découvrir l’Afrique et je pense que l’occasion m’est offerte », dit-elle. « Les festivités vont attirer beaucoup de curieux, mais aussi des personnes qui s’intéressent à la culture africaine », relève un observateur qui estime qu’avec le manque criard de moyens de distractions, ce festival va sans nul doute attirer beaucoup de monde. Depuis près de vingt ans, Alger a presque « renoncé » à la vie. Elle connaît peu d’animations de jour comme de nuit. Elle peine encore à panser ses blessures des années de plomb. Mais un festival, même d’une dimension continentale, permettra-t-il aux Algériens de retrouver le goût à la vie ? Difficile d’y croire, tant la déception et la frustration étaient grandes à la fin de « Alger, capitale de la culture arabe » en 2007.(El Watan-05.07.09.)
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Alger, capitale de l’Afrique
Evénement grandiose s’il en est, la deuxième édition du festival culturel Panafricain (Panaf 2009) qu’accueille la ville d’Alger dès aujourd’hui et jusqu’au 20 du mois courant. Il se veut une manifestation riche en couleurs. Des troupes artistiques issues de 53 pays africains excellant chacune d’entres elles dans une où plusieurs disciplines culturelles se sont données rendez vous à Alger pour la bonne cause de la culture, car la culture peut aussi être considérée comme étant un socle indispensable dans la vie d’une nation vu qu’elle témoigne d’un mode de vie appartenant à tout un peuple, de son histoire passée et de ses aspirations futures. Et c’est ainsi que ce n’est que peu d’affirmer de prime abord qu’il est attendu de l’initiative du Panaf 2009, placée sous l’égide du ministère de la Culture et jouissant d’une bienveillance particulière de la part du premier magistrat du pays, de hisser au plus haut niveau cette voix unifiée de tout un continent appelant à l’unicité de rangs, au renforcement de sentiments de solidarité et d’entraide entres les États africains et ce pour la cause somme toute légitime d’un avenir meilleur et d’une existence digne des peuples africains loin de toute forme d’oppression et surtout d’exclusion. « Le Panaf 2009 a aussi pour mission de replacer sous les feux de la rampe ce fait indéniable qui en dépit de conditions de vie plutôt ardues auxquelles sont confrontés la majorité des peuples africains, prouve que ces derniers sont toujours attachés à leur culture à dimension millénaire et au sujet de laquelle ils ne tolèrent aucun marchandage». Ces propos sont de Ami Saïd vendeur de livres installé dans l’esplanade faisant face à la Grande Poste d’Alger. Ami Saïd qui a bien voulu nous livrer ses impressions sur l’organisation du Panaf 2009 n’omettra pas de relever l’effort gigantesque consenti par les autorités algériennes qui selon lui «ont vraiment mis le paquet pour la réussite de cette manifestation continentale». Notre interlocuteur rencontré hier nous parlait en effet avec enthousiasme en évoquant la mobilisation de plusieurs dizaines de jeunes algériens reconnaissables à leurs tee-shirts blancs portant l’épitaphe du Panaf 2009 qui selon lui «ont accompli un véritable travail de fourmis dans leur manière d’offrir à la ville d’Alger un décor qui sied avec la grandeur de l’événement ». Ami Saïd se dit convaincu que l’initiative du Panaf sera certainement mémorable et que les citoyens auront à se souvenir le plus longtemps possible de toute cette ambiance riche en couleurs qui sera certainement de mise à chacun des spectacles qui sont prévus au programme. Et comme spectacle, le premier du genre a eu lieu hier après-midi à Alger-centre. Celui-ci se résume en un défilé de 53 camions dont chacun reflète les aspects culturels de l’un des pays participants, des chevaux et beaucoup de troupes folkloriques qui ont parcouru hier après-midi le long du front de mer, allant de la place de Tafourah jusqu’à la place El Kettani se trouvant au quartier populaire de Bab El Oued. En outre, et s’agissant de l’adhésion de la population, il y a lieu de s’attendre à un engouement massif de la part de celle-ci qui prendra part en masse aux différents spectacles programmés durant la quinzaine de jours à venir. Nombreux sont les citoyens que nous avons questionnés hier et qui étaient unanimes à dire qu’ils ne rateront pour rien au monde les différentes activités culturelles prévues dans le cadre du Panaf. « Ce n’est pas là un événement auquel on assiste tous les jours, voire même tous les ans, ce genre de spectacles sont a suivre de bout en bout» nous disaient en substance de nombreux citoyens unanimes.
**300 journalistes étrangers accrédités
sur Alger leurs envoyés spéciaux pour assurer la couverture médiatique de l’événement. En ce sens, c’est en effet un total de 300 journalistes étrangers dont la quasimajorité est issue des pays de l’Afrique qui sont accrédités pour la couverture du Panaf 2009. Ils sont tous hébergés au niveau de l’hôtel El Aurassi et pour certains d’entre eux que nous avons croisés hier au CIP (centre international de presse) ils sont subjugués par la qualité de l’accueil. « Pour ce qui est de l’organisation de cet événement, l’Algérie n’a vraiment rien à envier aux pays occidentaux » nous a confié Xavier Luc Deutchoua du quotidien camerounais « Le jour». Son, confrère Claude Urbain Plgbeto du quotidien « la Nation » a lui aussi relevé l’organisation parfaite de l’événement. «Pour l’instant dit-il, c’est vraiment très bien organisé. J’ai l’impression que c’est quand même une machine qui est difficile à faire tourner compte tenu de la multitude des disciplines artistiques qui sont prévues au menu. Cependant et vu le budget colossal consacré par les autorités pour la réussite de cet événement, celui-ci suffit à lui seul pour démontrer tout l’intérêt qu’accorde l’Algérie à la promotion de la culture africaine». (Le Courrier d’Algérie-05.07.09.)
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