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Le chardonneret,l’oiseau fétiche de l’Algérie menacé d’extinction

9072009

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Fort de son succès, le chardonneret est une espèce grandement menacée .Les braconniers vont à l’ouest du pays pour s’approvisionner. Le chardonneret a presque entièrement disparu. S’il est encore possible de le trouver en vente le vendredi et le dimanche à El Harrach du côté de Boumaâti, il reste difficile d’accès.

*Braconnier, vendeur ou amoureux de l’oiseau le disent tous : « Le chardonneret s’est presque éteint. Quelques vendeurs se risquent à l’exposer à Bab El Oued en fin de journée, sûrs de trouver acheteur. Mais ils ne sont pas légion et les quelques cages vides témoignent à elles seules de l’extinction de l’espèce. Aujourd’hui, le chardonneret a même disparu de la cage. » Ceux qui en possèdent en captivité peuvent s’en vanter car pour en acquérir c’est devenu difficile. Acquérir un chardonneret du Kaddous ou de Dély Ibrahim est impossible. Ceux qui se vendent aujourd’hui sur le marché viennent « du Maroc » ; en fait, de la frontière avec le Maroc. Et sa réputation n’égale pas celle du chardonneret de l’est du pays. Beaucoup de fléaux sont pointés du doigt dont l’urbanisation galopante, voire même les changements climatiques. Hocine, un amoureux du chardonneret, rappelle que l’un des plus beaux chanteurs était celui provenant de la forêt de Baïnem.

Aujourd’hui, à l’emplacement même où les chardonnerets étaient capturés à la glu, des tours AADL ont été élevées. Habitué des rues de Bab El Oued, où il se gare sans crainte, Hocine explique : « Les gens ont peur de vendre des chardonneret dans leur boutique. Ils mettent en devanture des canaris et des perruches, et les chardonnerets sont dans l’arrière-boutique recouverts, ou parfois ils se risquent à les mettre en boutique, mais surélevés sur des étagères. Même si la vente n’est pas interdite, ils préfèrent éviter les problèmes. Pour moi, les chardonnerets, c’est ma passion. Les jours où je ne bosse pas, je sors mon chardonneret avec moi à Bab El Oued. Il m’accompagne partout. Mon frère, lui, en a trois, et il est capable de savoir d’où vient le chardonneret à son chant. L’un des meilleurs est celui de la forêt de Baïnem. Il a un chant magnifique. C’est une vraie drogue le chardonneret quand on s’y intéresse. Mais aujourd’hui, ils ne savent pas le chasser. Avant, on les prenait à la glu et on relâchait les femelles. Aujourd’hui quand ils attrapent une femelle, ils la tuent pour être sûr de ne pas la retrouver dans leur filet. »

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L’information est confirmée par un vendeur situé à la place des Trois Horloges à Bab El Oued. « On ne trouve plus de chardonneret. C’est fini en Algérie, il faut le chercher du côté du Maroc, vers Maghnia. Sinon en Kabylie, et encore ! Car il faut être Kabyle pour pouvoir chasser là-bas. Et puis ceux qui les attrapent s’en foutent. Avant ils tuaient la femelle, maintenant ils la gardent et la vendent à ceux qui n’arrivent pas à les distinguer. Ils disent que c’est un mâle ‘face femelle’, car il arrive qu’il ait le plumage de la femelle, mais c’est rare. Pour eux, tout ce qui compte c’est faire de l’argent. Et puis, il faut voir dans quelles conditions ils les ramènent, ça fait mal au cœur. En une semaine, il peut en ramener environ mille du côté de Maghnia. S’il va chasser vers Alger, il en aura même pas une dizaine ». Les modes de capture laissent par ailleurs à désirer puisque peu de chardonnerets arrivent en vie à destination. Plus de 50% des oiseaux emmaillotés dans les filets meurent du stress lors du transport.

Mais cela n’empêche pas les braconniers à poursuivre leur chasse. Car, l’argent récolté de la chasse reste important. La demande est importante et le restera, puisque le chardonneret se reproduit difficilement en cage, sauf avec le canari. Le vif attrait qu’ont les Algériens pour l’oiseau n’a cessé d’être important. Dans certains quartiers, on sort son chardonneret comme on se promène avec un ami. La cage est soigneusement posée sur le capot de la voiture ou accrochée à un clou à l’entrée du café, le temps de la promenade matinale ou d’une discussion. Azzedine, qui a un temps vécu à Bab El Oued, se souvient de cet homme qui possédait un chardonneret qu’il avait en cage, mais dont la porte n’était jamais fermée. « Il suffisait qu’il le siffle pour qu’il sorte de la cage et se pose sur son épaule. C’était incroyable », précise-t-il. Lui-même en a possédé et est persuadé que cet oiseau n’est pas comme les autres. « Le chardonneret a des sentiments. Il sait si tu l’aimes ou si tu ne l’aimes pas. Il peut mourir de chagrin parce que tu ne t’occupes pas de lui. On a vu des chardonnerets refuser de se nourrir. Il est très sensible, attention ! », déclare-t-il. Une sensibilité que les braconniers n’ont pas, puisque de leur chasse où les techniques sont de plus en plus affûtées et dangereuses pour l’espèce ne tiennent pas compte du danger auquel l’espèce est exposée. C’est que le gain récolté est important. Le chardonneret n’est, en effet, pas uniquement prisé par la seule population algérienne. Tout le pourtour méditerranéen est amoureux du chardonneret. Plus particulièrement l’Espagne et la France où la demande est la plus importante.

Certains spécimens sont vendus quelques centaines d’euros. Le chardonneret albinos, tout blanc, coûte 500 à 1000 euros, selon les sources. Le ramage est important, mais le chant également. Certains s’adonnent au plaisir de leur apprendre des chants. Certains, comme le chardonneret de Souk Ahras, est particulièrement prisé, puisqu’on lui attribue une grande facilité à assimiler tous les répertoires. « Il existe différentes méthodes pour faire apprendre un chant au chardonneret ; il faut d’abord l’avoir jeune et on peut lui faire passer une cassette d’un chant qu’on veut lui enseigner. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, on met le chardonneret dans une cage qu’on recouvre d’un carton qu’on a incisé à deux endroits. Puis, on place des écouteurs MP3 qu’on laisse fonctionner toute la nuit. Chaque éducateur a sa méthode. Grâce à son chant, un chardonneret peut être cédé autour de 50 000 DA. Rares sont ceux dont les scrupules leur font abandonner cette activité fort lucrative. J’en connais un qui les attrape. Il en avait attrapé une grosse quantité qu’il a mise dans un couffin et recouvert d’une toile. Il était content de sa ‘pêche’. Le lendemain, ils étaient tous morts, il ne sait pas pourquoi ; mais depuis, il n’en a plus jamais attrapé un seul », raconte Hocine. A défaut de miracle, des solutions sont appliquées à l’étranger permettant de sauver l’espèce. Réglementer la chasse ou créer les possibilités pour les accoupler en volière sont des pistes sur lesquelles des amoureux et spécialistes se sont pourtant déjà penchés. (El Watan-08.07.09.)

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*A l’ombre des bougainvilliers en fleurs.

A quelques semaines de Essama la période la plus torride de l’été oasien, l’entame du mois de juillet a été mise à profit par les plantes grimpantes et autres bougainvilliers plantés naguère dans le faubourg de Dhalaa pour illuminer, dans un festival de couleurs éclatantes : rouges, roses lis et lilas, les façades de ce qu’il est convenu d’appeler en matière d’histoire de l’urbanisme local, le premier damier… indigène de la ville de Biskra.Le pittoresque lotissement Ferhat du nom de son premier promoteur, jouxte le centre-ville et mérite à la fois, le détour et l’appellation «oasis bleue», qu’il doit à l’initiative d’un jeune entrepreneur, Adlène Menani pour ne pas le nommer, lequel l’entrepreneur, a réussi le tour de force, de rassembler amis et voisins, autour de l’objectif principal de l’association de quartier, qu’il préside et à qui il consacre un temps fou et beaucoup d’argent : «faire de notre «haouma» un endroit où, il fait bon vivre, comme à la belle époque» ! Nous a confié un résident de «Dhalaa». Pour ce faire, toutes les bonnes volontés sont constamment mobilisées afin, que les rues calmes de ce quartier habité en majorité, par des gens qui se connaissent depuis au moins, 2 générations restent propres, H24, sans attendre le passage… aléatoire des bennes du service municipal de nettoiement. Au début de ce grand défi à l’immobilisme, après avoir terminé le ravalement de la majorité des murs et façades des vieilles maisons de ce quartier construit, il y a plus d’un siècle, portes et fenêtres ont été d’un commun accord, peintes en bleu. Enfin, et c’est le plus important, chacun procéda devant chez soi, à la plantation de bougainvilliers, de ficus, de lierres, de jasmins et autres plantes, dont les verdoyantes ramures ont grimpé le long des façades les couvrant d’une verte, fraîche et odorante ramure. On a surtout, pris soin d’en protéger les tiges par des tuteurs grillagés. Le résultat après des mois et parfois des années de patience et de soins assidus, ne c’est pas fait attendre: le lotissement Ferhat, ou bien Dhalaa, qui entre temps a fait des émules et dont peut s’enorgueillir la reine des Ziban, tous les Biskris, en conviennent, est devenu le quartier fleuri et qui plus est, le plus vert et en cette époque de début de canicule, et par ailleurs, le plus frais, et ce, grâce à l’arrosage traditionnel à grandes eaux des trottoirs et des rues, le matin de bonne heure et enfin d’après-midi. Créant ainsi, un mini climat et rappelant aux anciens ce qu’était Biskra avant le triomphe ostentatoire du béton et la quasi disparition d’une valeur inestimable appelée communément l’urbanité. (Le Carrefour d’Algérie-08.07.09.)

       







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