Le soleil du Sahara pour chauffer l’Europe
16072009
Le projet est sérieusement mis sur la table: l’Europe pense au soleil du Sahara pour se chauffer. Lundi dernier, rapporte le quotidien français Le Monde, un consortium regroupant notamment la Deutch Bank et Siemens, s’est réuni à Munich (Allemagne) pour réfléchir à la construction d’une centrale solaire géante en Afrique du Nord et au Proche-Orient en vue d’approvisionner l’Europe en électricité.
Le projet qui porte le nom de «Desertec» a déjà été estimé à 400 milliards d’euros sur une période de quarante ans. L’idée sur un plan purement technique est réalisable. Des centrales thermiques solaires d’envergure plus modeste certes mais assez imposantes existent dans le désert californien, au Nevada et en Espagne. C’est sur ces centrales que le consortium s’appuie pour penser et voir plus grand. D’ailleurs et selon des experts, des miroirs paraboliques étalés sur une surface de 300 km² au Sahara suffisent pour couvrir les besoins en énergie de la planète tout entière. C’est dire que le projet est sérieusement envisagé. Tellement bien envisagé que les concepteurs étudient déjà comment faire baisser le prix du kilowattheure estimé aujourd’hui entre 10 et 20 centimes d’euro, contre 3 à 5 centimes d’euro pour le kilowattheure fossile ou nucléaire. Selon eux, il suffit d’agir sur certains composants comme des miroirs plus simples et des échangeurs thermiques plus performants ainsi qu’une fabrication en série qui pourraient faire baisser le prix de l’énergie solaire et même «être concurrentiel d’ici 10 à 15 ans».
Les recherches dans ce sens ont d’ailleurs commencé. Des chercheurs suisses viennent d’annoncer avoir mis au point une nouvelle génération de cellules photovoltaïques. Des cellules encore plus efficaces et à moindre coût. La technique utilisée s’appuie sur l’adjonction d’un second colorant sur le système de cellules solaires «Gratzel» du nom de leur concepteur. Ceci pour l’aspect scientifique et technique. L’autre aspect non négligeable est d’ordre politique. Il s’agit de trouver la meilleure formule pour associer au projet les pays d’Afrique du Nord où seront implantés les capteurs tout en évitant «d’avoir le même problème de dépendance qu’avec le pétrole». Sans plus de précisions. Et c’est là qu’il faut se poser des questions sur la manière dont l’Europe compte s’y prendre.
Angela Merkel, la chancelière allemande, et José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, semblent avoir leur idée sur ce point puisque tous deux ont fait l’éloge et encouragent le projet «Desertec». De grandes manoeuvres en perspective. Des manoeuvres auxquelles devraient d’ores et déjà se préparer nos dirigeants pour négocier au mieux de nos intérêts cet approvisionnement géant en énergie solaire de l’Europe à partir du Sahara. Sans oublier, bien sûr, que nous sommes également producteur de pétrole. Il s’agira pour nous de ne pas tuer cette «poule aux oeufs d’or» tout en tirant profit de la seconde «poule» qui s’apprête à voir le jour. Ce qui ne sera certainement pas facile à négocier. Surtout que les «armes» sont, pour l’instant, encore «aux vestiaires».(L’Expression-15.07.09.)
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*Le projet coutera la bagatelle de 400 milliards d’euros.Après avoir longtemps tergiversé, le gouvernement allemand semble vouloir reprendre les choses en main, en aidant les entreprises de son pays à se doter de centrales solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Un coup de pouce, qui pourrait renflouer l’énergie électrique de ce pays en proie à d’énormes embûches, et par là même, faire engranger sa trésorerie de bénéfices juteux. Dans ce contexte douze (12) entreprises en majorité allemandes, ont signé hier, à Munich un important protocole d’accord, lançant un projet de 400 milliards d’euros pour construire des centrales de captage des rayons solaires au Sahara et au Moyen-Orient. Ce projet «pharaonique» nommé «Desertec» pourrait couvrir à terme 15% des besoins énergétiques en Europe. Le patron du réassureur allemand Munich He, Nikolaus Von Bomhard s’est réjouit vivement à l’idée que son pays «ait fait un pas en avant». cela étant, il est prévu que le protocole d’accord en question, inclut la création d’un bureau d’études au plus tard fin octobre. Il devra aboutir d’ici à 3 ans, à «l’élaboration de plans d’investissement réalisables» pour la création de ce réseau de centrale scolaire thermiques, selon un communiqué de presse. L’Europe donc se chauffera au soleil du Sahara de l’Afrique du Nord. Convertir le soleil en électricité, c’est l’idée du consortium composé d’entreprises fondatrices telles que le conglomérat siemens, les électriciens Eon et RWE et la Deutsch Bank. L’initiative s’inspire sur le projet «Desertec» développé par la branche allemande du club de Rome. L’on parle ainsi de couverture jusqu’à 15% des besoins européens en électricité d’ici 2025, avec des premières livraisons dans 10 ans. Coût estimé : 400 milliards d’euros sur une période de 40 ans. Un projet que l’on dit «présente un fort potentiel pour accroître la coopération régionale à travers toute l’Afrique du Nord, entre Etats, qui ont toujours des frontières fermées» a défendu vendredi, Frank walter Steinmeirer ministre allemand des Affaires Etrangères l’enthousiasme est même plus large. Le projet «Desertec» fait même «fantasmer» Angela Merkel, la chancelière allemande ainsi que Manuel Barroso, le président de la commission européenne. Le consortium compte même s’associer à d’autres entreprises en Europe et du bassin méditerranéen. Cependant, des interrogations subsistent: «Où, seront implantés les sites de captage de l’énergie solaire ?» Sceptiques, certains industriels ont pointé le danger de les construire dans des régions aux régimes politiques instables. «On pourrait avoir le même problème de dépendance qu’avec le pétrole», a affirmé le PDG du fabricant allemand des panneaux solaires Solarword. Le projet prête aussi le flanc à la critique au plan éthique. Il vise surtout, l’exportation d’une partie de l’électricité produite vers le vieux continent. Selon certain scénario, les besoins des pays du Sud de la méditerranée vont augmenter à 70% dans 20 ans. Déjà parmi les plus menacés par les aléas de la désertification et du réchauffement planétaire. A l’instar du plan solaire méditerranéen, qui prévoit la production de20 gigawatts à partir d’énergies renouvelables à l’horizon 2020.(Le Carrefour d’Algérie-15.07.09.)
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