Le bien et le mal dans une société en déperdition
24072009Il nous arrive à tous, tous les jours que Dieu fait, de plus en plus, de nous retrouver confrontés à un choix épineux ; ce choix est lié à la propagation du vice, du mal, de la traîtrise et de la manipulation destructive et au combat que nous nous devons de mener contre vent et marée.
En fait, ce mal qui gangrène la société de manière générale est lié à la perte de repères nobles de la société. Dans un environnement où les passes-droit deviennent Roi, où les corrompus deviennent des repères de réussite, et où les honnêtes gens s’enferment chez eux pour ne pas subir, on se retrouve devant des nébuleuses où les plus mauvais se regroupent, se renforcent et font la Loi, en l’absence des gens biens, éparpillés dans la société, et retranchés dans leurs opinions et dans leurs actes. Les politiques parlent de retrait de la société civile. C’est bien plus grave. La corruption n’est plus un fléau mais un phénomène de société. Ce n’est plus un système de régulation permettant de faire marcher certaines marionnettes pour faire de la figuration civile ou même populaire, mais un virus bien ancré qui a détruit le dernier rempart protégeant les bases mêmes de la société et des relations humaines telles que connues de nos ancêtres.
«Errejla, En’nif,
El’mabda’a»
** Aujourd’hui un fils de famille n’est fils de famille que s’il a réussi à se placer (argent, postes, contacts), peu importe la manière. Le blanchiment d’argent s’est structuré et s’est transformé en blanchiment de réputation. Les autres, ceux qui ont optés pour les principes, la bonne éducation, sont des « pauvres », n’ayant pas encore compris les nouvelles règles du jeu. Avoir des enfants de 14 ans qui conduisent des 4×4 est un signe de bonne réputation, voir son fils prendre le bus est un signe d’échec. On ne se pose même plus la question des origines de la « réussite sociale », du « d’où tiens-tu cela », c’est démodé.
L’Université subit le même sort que partout ailleurs avec pour adversaire supplémentaire le rôle qu’elle est censée jouer en société, celui d’élite. Elle dérange donc doublement. Les mafieux qui gangrènent la société se sont infiltré dans les rangs universitaires. Il y a l’Enseignant « par conviction » et l’Enseignant « par accident », qui recherche des positions aux œuvres sociales pour des billets gratuits pour la Tunisie ou l’Espagne et compléter son salaire de pauvre, des enseignants syndicalistes juste pour avoir un logement vite fait bien fait, des enseignants en symbiose avec des administrations à réformer juste pour avoir des postes de responsabilité rémunérés, et j’en passe des stages et des heures supplémentaires.
Ils ne sont pas nombreux, mais ils sont organisés. Ils se serrent les coudes. Ils coopèrent. Ils sont visibles, ils s’affichent avec fierté. Et pire que cela, ils se reconnaissent entre eux comme se reconnaissent certains politiques pourtant de partis différents, dans l’idéologie et dans le « programme ».
Et le pire, c’est qu’ils se sont érigés en référence, pour détruire l’Honneur des Enseignants dignes qui sont quotidiennement brisés dans leur volonté de construction, humiliés dans les rapports qu’on les obligent à avoir avec des étudiants de moins en moins élèves et de plus en plus maîtres, à cause entre autre d’associations estudiantines malheureusement déviées de leurs objectifs réels (de représentativité dans les franchises universitaires) pour être affecté de manière satellitaire à des partis politiques en mal de représentativité dans la société, ou au cas échéant à des administrations en mal de moyens de pressions et de contrôle officieux, afin de « marquer » les dissidences et les oppositions.
Ces Enseignants dignes subissent aussi le déséquilibre qui s’installe avec de plus en plus de férocité dans les rapports d’équilibre au niveau des instances universitaires (comités et conseils scientifiques, conférences régionales, comités pédagogiques…) et où la loi de l’éthique et du sérieux est outrepassée pour des règles d’équilibre, ou le besoin de satisfaire le critère de qualité de formation est remplacé par le besoin suffisant de satisfaire le nombre, la « stabilité des flux » et le pacte de coopération des clans.
*N’ouvre pas un magister qui veut !
*Ne peut prétendre au professorat qui veut (certains voient régulièrement leur dossier refusé pour des « pièces manquantes », disparues pendant les transferts assurés pourtant par leurs collègues !). « Gagnons les étudiants, quitte à travestir les règles », « brisons l’enseignant honnête, qui représente un risque de dérapage et d’instabilité» « faisons et défaisons la réputation des uns et des autres au gré des besoins du clan et de l’axe du mal ». Ils sont alors soit « vendeurs de modules et de notes », soit harceleurs sexuels ». Un « Chercheur permanent a même aboutit à des statistiques effarantes déclarant que 40% (à peu près, on en est plus aux virgules près) des enseignants harcelaient les étudiantes », oubliant que les enseignantes représentent près de 60% de la masse enseignante, et oubliant le quota des étudiants « mâles ». Ceci implique une moyenne de 10 filles par enseignant minimum ! A cette échelle, ce ne sont plus des promotions mais des harems !! Et le pire, c’est que bien que le fléau est réel, et dénoncé par les enseignants soucieux de leurs images et conscients de l’effet dévastateur de cette épidémie, ce sont souvent les complices de cette perversité qui l’exploitent pour abattre les adversaires du vice. Et avec la complicité de la société devenue friande des scoops sales et vils. J’ai personnellement assisté à des réunions devenues coutumes où des citoyens de tout bord (taxieur, employé de banque, administrateurs,…) citent cette catégorie pour avilir les autres, sans prendre aucunement le temps de faire la séparation du bon et du mauvais. Quant on veut noyer son chien, on crie à la rage !
Il faut noyer les gens de bien. Ils sont trop dangereux, et leur reflet n’est que nuisible pour les autres. Un banquier corrompu, ce n’est pas grave, il a de l’argent. Un politique véreux, c’est acceptable, il a des contacts, mais l’enseignant chercheur, l’élite, qui d’office gagne le label de représentant de l’intelligence et du respect, non, lui il faut le salir et le gangrener, l’user jusqu’à la mort. Ou mieux si possible, le déclasser dans une société rentière et marchande, l’appauvrir et le mettre en situation de soumission perverse. Le pire, c’est que pour cela on peut même exploiter des enseignants infiltrés dans son environnement justement pour générer cette « opposition redressante », dans le sens péjoratif du sens.«Kada l’Fakr an Yakouna Koufr»
Cette dernière société voit alors l’enceinte universitaire à travers les yeux pervertis des pervertis de la société, dénigrant chaque jour que Dieu fait l’Elite, la Cause, le Principe, pour avilir ce qui peut l’être et rendre conforme ce qui ne l’est pas en salissant ce qui brille encore pour faire de la saleté la référence unique d’une société en mal de repères.
Cette semaine, j’ai rencontré un Dinosaure de l’Enseignement, enseignant à l’ENSET d’Oran, frisant la retraite, repère reconnu en France, ennemi à abattre dans son pays, combattu parce que voulant défendre l’éthique. Certes, il paraissait usé par l’age. Mais la Force que j’ai vue dans ses yeux m’a donné une énergie que je pensai presque éteinte. Et là je me suis rappelé une vieille règle cybernétique, du combat du bien contre le mal. Le mal a beau être multiple, il demeurera qualitativement plus faible que la Force de la Justice véhiculée par la plus petite minorité en position de se défendre. C’est aussi cela la Justice Divine. Le Mal frappe Fort et Meurt. Le Bien est endurant et survit.
« Youmhil oua la Youhmil »
Et rien que pour çà, pour ses Dinosaures, les Jeunes d’aujourd’hui se doivent de reprendre le flambeau et de ne jamais au grand jamais perdre confiance. Ils ont déjà gagnés, même si les autres ne le savent pas encore.
Question à 1 Dinars : Lorsque les Gens Sales auront définitivement Sali tous les Gens du Bien, Qu’adviendra-t-il du Mal ?
par Sidi Ahmed Benlazaar…pour le Quotidien d’Oran; 23.07.09.
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