500 millions d’Européens,grâce à l’émigration!

Le nombre d’habitants progresse dans l’Union européenne grâce au solde migratoire.

 L’Union européenne a dépassé les 500 millions d’habitants en 2009, un seuil quasiment atteint l’an dernier grâce à 2,1 millions de résidents supplémentaires (naissances et immigrés confondus), selon les chiffres d’Eurostat publiés cette semaine. Ce bond semble de bon augure pour l’économie, la croissance étant une alchimie entre la démographie et le capital productif. L’image d’un continent vieillissant et déclinant s’en trouve écornée.

**Le sud de l’Europe, terre d’accueil

Fait étonnant, la population européenne progresse surtout grâce à l’immigration (3,1 entrées pour 1.000 habitants), dans une proportion équivalente de celle des Etats-Unis! La récession et la plus grande sévérité aux frontières ont certes freiné les arrivées de travailleurs en provenance d’Afrique (en Espagne et en France) ou d’Ukraine (vers le Portugal et les pays d’Europe centrale). Mais leur part dans la croissance démographique reste prépondérante.

Autre enseignement, les pays du sud de l’Europe sont devenus des terres d’accueil, après avoir été au siècle dernier quittés par nombre de leurs natifs. Le solde migratoire de l’Espagne et de l’Italie impressionne. Les rives de la Méditerranée attirent aussi les habitants venant d’autres nations de l’Union, comme l’Italie où migrent de nombreux Roumains. Les pays Baltes et la Pologne accusent des départs importants.

L’attractivité de l’Europe se mesure ainsi à celle des Etats-Unis. La comparaison s’arrête là. L’Amérique devance largement l’Union en termes de solde naturel. Les naissances y sont, en proportion, beaucoup plus nombreuses, classant le pays d’Obama parmi les plus fertiles du Globe, comme l’explique le démographe Gilles Pison (lire ci-contre). D’ici à la fin du siècle, les Etats-Unis (304 millions d’habitants) pourraient rattraper l’Europe. Autre différence de taille, l’espérance de vie des Européens est désormais plus longue que celle des Américains (76,5 ans pour les hommes contre 75,1 ans et 82,4 ans pour les femmes contre 80,2 ans). Un écart qui s’explique par les ravages de l’obésité et la faible couverture maladie des ménages pauvres outre-Atlantique. (Le Journal Du Dimanche-08.08.09.)