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Sitcom Djemaï Family,une vision artistique intelligente

4092009

salahougrout.jpg** Interview de Salah Ougrout

Souilah, Barhouma fi Rouma ou encore Swily autant de noms de personnages qui collent à la peau de notre illustre comédien qui se distingue actuellement dans la saison 2 du sitcom Djemaï Family.

L’Expression: Que devient Souilah pendant le mois de Ramadhan?
Salah Ougrout: Hamdoulah, je vais bien. Je me comporte de la même manière que pendant l’iftar, sauf que l’atmosphère change. J’ai d’autres occupations. Je vais à la mosquée pour la prière des tarawih. Dès que je termine la prière, je reste un peu discuter dans le quartier puis je rentre me coucher. Pour ne pas trop me fatiguer, tu sais il y a un rythme spécial, d’autant que je me lève à l’aube pour faire la prière.

Regardez-vous un peu la télé algérienne et que pensez-vous de sa programmation en général?
Je regarde un peu Djemaï Family. Mais en fait, je ne regarde pas trop la télé. Quand je regarde, c’est simplement par petits bouts. Je ne vois pas une oeuvre en entier. Ce qui fait que je ne peux juger. D’après ce qui se dit dehors aussi, Djemaï Family est beaucoup regardé. La chaîne télé Nessma TV divertit également les foyers.

Justement, vous avez été animateur de l’émission Akher kaima produite par les frères Karoui, les mêmes qui possèdent la chaîne Nessma TV. Ils ne vous ont pas contacté de nouveau pour une nouvelle collaboration afin d’animer une émission télé par exemple?
On est restés en contact. Il y a une très bonne entente entre nous. Pour l’instant l’animation ce n’est pas prévu, mais je voudrais bien faire quelque chose de maghrébin. C’est possible avec Nabil et son frère. Ils y pensent en tout cas. J’ai été contacté par un Tunisien pour participer à un concept de sctech bien original, mais je n’avais pas le temps.

Souilah, vous avez, sans doute, eu vent des statistiques de l’enquête fournie par l’IEA (Institut d’études algériennes), qui vous place largement vainqueur dans les sondages détrônant la série de Hadj Lakhdar. Quelle impression cela vous fait-il?
Je ne sais quoi dire. Quand je fais quelque chose, je ne recherche pas à tout prix le résultat. Mon objectif, néanmoins, est de toujours faire un travail sincère qui touche le public. S’il le touche tant mieux. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas de ma faute. Le goût aujourd’hui s’est détérioré, ce n’est plus comme avant. La nouvelle génération n’a plus de repères. Il est difficile aujourd’hui de communiquer avec elle. L’époque de Hassan El Hassani est révolue. Il faut faire beaucoup de recherche pour la faire rire. Avant, il existait une éducation et une tradition théâtrales. Ce n’est plus le cas. Maintenant, le jeune préfère regarder Bruce Willis, Brad Pitt, et compagnie. Pour que tu lui plaises, il faut se lever tôt.

Sans parler de rivalité. Que pensez-vous de la série de Lakhdar Boukhors?
Entre Lakhdar et moi, nous avons de très bonnes relations. Mais il est arrivé un temps où nous ne partagions pas les mêmes visions artistiques, voilà tout. C’est pourquoi je n’ai pas accepté de jouer dans sa série l’an dernier, quand il me l’a proposé. C’est dans ce sens peut-être que le courant ne passe pas entre nous. Mais on reste des amis, je connais sa famille et j’ai été plusieurs fois chez lui.

Cette année, il y a votre complice Kamel Bouakaz qui vous a rejoint dans la série Djemaï Family.
Djaâfar Gacem l’a appelé. Car Kamel Bouakaz a travaillé avec Lakhdar avant. Il est donc venu travailler avec nous et il s’est senti très bien. Kamel Bouakaz et moi sommes de très bons amis. Nous formons une paire de boucles d’oreille. En dépit du fait que nous n’ayons pas beaucoup d’espace pour évoluer dans la série, j’espère avoir l’occasion de faire des choses nouvelles ensemble. Mais cela m’a fait plaisir qu’il vienne avec nous. C’est un plus pour le sitcom. Lui, Farida Krim etc. chacun apporte sa pierre à l’édifice.

Avec cette nouvelle saison, on sent du changement…
Oui, on essaie d’innover à chaque fois pour que le public se régale. L’écriture du scénario est signée Hassan Cherchar, Oussama, aussi Djaâfar Gacem et Sid Ahmed Gnawi. Tout le monde met la main à la pâte.

Combien gagne Souilah grâce à cette série?
Ah! pas grande chose. Mais el hamdoulilah. Quand je vois celui qui travaille la terre et gagne 1000 DA la journée et moi, disons par exemple entre 20.000 et 30.000 dinars par épisode, la baraka est là.

Il paraît que la série va être adaptée en long métrage, est-ce exact?
Ce n’est pas un long métrage, mais trois autres épisodes qui se suivent. On a déjà réalisé le début et la fin. Reste quelques séquences d’extérieur à filmer. On a voulu faire sortir Djemaï Family dans la rue. Ce sera un genre de téléfilm en trois parties.

Quelle appréciation faites-vous de la production télévisuelle algérienne?
Je dirais qu’il faut toujours avancer et aller de l’avant. Peut-être que le public est plus ou moins satisfait, mais au fond il nous reste un long travail à faire. On commence juste à effleurer les vagues. On n’a pas encore touché les profondeurs de la mer. Il faut plus d’investissements, de financements et beaucoup de sérieux et pouvoir faire face à toutes les crises qui secouent le pays. Car nous avons un pays difficile.

Comment expliquez-vous que nous regardons beaucoup plus les feuilletons égyptiens, alors que les Egyptiens et consorts n’achètent pas nos feuilletons?
C’est une affaire de dialecte peut-être quelque part. Tu prends les Syriens, ils ne nous comprennent pas.
On n’a pas su s’imposer. Il faut qu’on apprenne à imposer notre personnalité. Les Syriens ont 68 feuilletons dans l’année. Nous, à peine 2 ou 3 sans grands investissement. Tu as vu les décors…mais c’est vrai que nous, on essaie de se renouveler à chaque fois avec le peu de moyens qu’on a. Prochainement, vous pourrez voir l’épisode du pétrole, du Mouloud, celle où on va tous vieillir. Dans un style un peu dramatique, on va rendre hommage à Doudja. Si tu as remarqué, Djemaï Family diffère de ce qu’on voyait avant à la télé. Nous, on joue naturel. D’ailleurs, sans me vanter, c’est pour cela que les Tunisiens ont acheté les droits pour faire passer cette série dans leur télé. Djemaï Family est le premier produit télé qui se vend en Tunisie. Idem l’an dernier. Cela fait plaisir de voir cette série en Tunisie, pourquoi pas au Maroc. En Egypte, nous avons reçu deux médailles d’or. Cela nous pousse à nous améliorer davantage. C’est bien que Djemaï Family fasse connaître le produit télé algérien dans les pays arabes. Pourquoi pas? En matière de cinéma, nous avons les Lakhdar Hamina, Chouikh, mais pour la télé, on en manque.

Des projets?
J’ai un monologue qui est en cours d’écriture. Cela raconte l’histoire d’un «keyas» comment il voit la vie à travers le regard des gens qui fréquentent le hammam, tout en faisant découvrir les différents caractères de ces personnes. Je voudrais jouer un style théâtral à la manière du Journal de Gogol.

Il y a Kader Secteur qui fait, paraît-il un tabac actuellement. Qu’en pensez-vous?
Que puis-je vous dire? Moi, mes références sont Abdelkader Alloula, Sirat Boumediene et Medjoubi, notamment. Un bon comédien de théâtre, c’est quelqu’un qui maîtrise la scène et sait comment exploiter chacun de ses coins et recoins. Aujourd’hui, c’est devenu «gasra» sauf que celle-ci s’agrandit et devient une salle.
Le théâtre ce sont des règles. Je n’ai pas de projet de cinéma, pas pour le moment. Dahmane Ouzid avait fait appel à moi pour sa comédie musicale, mais je n’avais pas le temps. Peut-être qu’avec Fatima Belhadj (son épouse qui est réalisatrice Ndlr) je retournerai au cinéma. Elle est actuellement en pleine écriture de scénario. (L’Expression-05.09.09.)

 







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