Le nucléaire civil algérien
23092009Qui dérange-t-il?
En tant que pays signataire du Traité de non-prolifération nucléaire, l’Algérie a le droit légitime d’accéder à la maîtrise de cette technologie à des fins pacifiques.
Encore une fois, le programme nucléaire algérien suscite des réactions de l’Occident. Il ne s’agit pas de l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea) qui en parle, mais d’un écrivain spécialisé en la matière. Dans son livre intitulé Le marché noir de la bombe, consacré à la prolifération du nucléaire, Bruno Tertais, expert international dans les questions nucléaires, a consacré un passage au programme nucléaire algérien. L’auteur a classé l’Algérie dans les pays «à risque» du point de vue de la prolifération. Pour lui, l’Algérie reste «un candidat possible au statut de puissance nucléaire. Ses capacités dans ce domaine sont peu connues, mais pourtant bien réelles». L’écrivain compare la puissance de l’Algérie à celle de l’Egypte. «L’Algérie dispose d’une infrastructure nucléaire très importante, quasiment équivalente à celle de l’Égypte, et de solides compétences scientifiques et technologiques dans ce domaine, fédérées par plusieurs institutions de recherche (notamment le Centre des sciences et de la technologie nucléaires)», a-t-il écrit.
Le même ouvrage retrace «les acquis» de l’Algérie dans le domaine du nucléaire, mais en n’apportant aucune nouveauté sur ce programme déjà déclaré à l’Aiea et connu de l’opinion nationale et internationale. En fait, Bruno Tertais a rappelé l’acquisition par l’Algérie du réacteur de Draria et celui de Aïn Ouessara. Voulant mettre en exergue «la puissance nucléaire de l’Algérie», l’écrivain écrit que l’Algérie souhaite s’imposer comme une première puissance nucléaire dans le monde arabe dépassant même l’Arabie Saoudite et l’Egypte. «Pour des raisons de statut, elle (l’Algérie, Ndlr), pourrait ne pas vouloir laisser l’Arabie Saoudite, et surtout l’Egypte, devenir la première puissance nucléaire arabe», a-t-il mentionné. Or, ce dernier pays dépasse de très loin l’Algérie en matière de capacités nucléaires.
Le gouvernement égyptien s’est engagé, selon la presse locale, à se doter de quatre centrales nucléaire à l’horizon 2020. Avec ces quatre réacteurs, l’Egypte aura la capacité de produire quelque 4000 mégaWatts. Ce que l’auteur «omet» de mentionner dans son livre est que la course au nucléaire se multiplie dans la région. Les Emirats arabes unis (EAU) ont conclu, l’année passée, un accord de coopération avec le Japon et les Etats-Unis pour le développement de son programme nucléaire. Une année auparavant, les EAU avaient fait de même avec la France et la Grande-Bretagne. La Jordanie a signé un protocole d’accord avec la Korea Electric Power Corp en vue de lancer une étude de faisabilité pour l’implantation d’une centrale nucléaire dans la région de Akkaba. Le Koweït a annoncé qu’il veut sérieusement développer son énergie nucléaire. Le Bahreïn s’est déjà engagé dans une coopération nucléaire avec le constructeur russe de centrales nucléaires Atomstroïexport. Mieux encore, en 2006 les six pays du Conseil de coopération du Golfe (l’Arabie Saoudite, les EAU, Oman, Bahreïn, le Qatar, le Koweït) ont lancé une étude de faisabilité sur le développement d’un programme nucléaire commun. Compte tenu de ces données, quel danger représente l’Algérie avec ses deux réacteurs?
Comment avec une capacité de 15 et de 3 mégaWatts, l’Algérie pourrait-elle s’imposer un jour comme la première puissance nucléaire de la région? Rien de tout cela. L’auteur revient, également, sur le soutien de l’Algérie à l’Iran. Or, ce maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique a oublié, encore une fois, de rappeler que l’Algérie ne fait que reconnaître le droit légitime de tout pays, y compris l’Iran, à accéder à la technologie nucléaire à des fins pacifiques. Elle dénonce juste la politique du deux poids, deux mesures.
Ce que l’auteur omet de dire à ses lecteurs, c’est que les deux réacteurs de Draria et de Aïn Ouessara sont déclarés à l’Aiea et ils sont sous le contrôle de cette Agence. Il faut, également, rappeler que l’Algérie a signé le Traité de non-prolifération nucléaire TNP. Les pays signataires du (TNP) ont le droit légitime et conventionnellement reconnu d’accéder à la maîtrise de la technologie nucléaire à des fins pacifiques répondant à des objectifs de développement. Il est important de s’interroger sur les véritables intentions de cet auteur qui place l’Algérie en tête des pays nucléaires à «haut risque», alors qu’il ménage les pays qui constituent un vrai danger, à l’image d’Israël.
Pourquoi ce livre tombe-t-il maintenant, après notamment une perturbation des relations algéro-françaises? Il ne s’agit pas, certainement, d’un livre de littérature ni d’un roman policier, mais bel et bien d’un livre qui avance des informations nucléaires à caractère militaire! (L’Expression-23.09.09.)
*****************Suspicion!
Hier, les Nord-coréens, les Iraniens… Aujourd’hui, les Algériens. De quoi sommes-nous donc soupçonnés? De fabriquer la bombe nucléaire? Non, pas encore, mais d’avoir la capacité de le faire un jour. C’est du moins ce qu’estime un «expert», largement repris par les médias occidentaux, selon lequel l’Algérie est devenue «dangereuse» du fait qu’elle aurait les capacités, les «moyens» et le «matériel» pour ce faire. Alors que reproche-t-on à l’Algérie? Essentiellement sa capacité, laquelle certes reste à vérifier, qui lui permettrait à tout moment d’entrer de plain-pied dans le club très fermé des puissances nucléaires. Et apparemment, cela fait peur. A qui? Sans doute que le questionnement devrait se poser autrement. Pourquoi vouloir, ou prétendre, interdire à l’Algérie – l’accès à la science et à ses ramifications et applications – ce que l’on trouve normal pour l’Allemagne ou le Japon, le Canada ou d’autres pays industriels occidentaux – ayant tous peu ou prou la capacité et les moyens de fabriquer la bombe nucléaire à tout moment? Pourquoi ce qui est naturel et allant de soi pour d’aucuns, car allant dans le sens du progrès et du développement d’un pays, serait prohibitif pour nous? On n’a pas entendu cet «expert» ou ses collègues s’alarmer du fait qu’Israël – seul pays au monde qui n’adhère pas au processus du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP, en vigueur depuis 1968 et dont l’Algérie est partie prenante) – qui dispose de 200 bombes atomiques sans qu’aucune organisation internationale n’aient pu, à ce jour, contrôler son arsenal nucléaire, véritable danger mortel pour la planète, ne dérange, curieusement, nullement ces consciences si promptes à jouer au gendarme nucléaire. L’Algérie doit-elle rester sur la défensive, comme si elle a quelque crime à cacher, ou expliquer continûment que son nucléaire est civil et pacifique face à la moue de nos censeurs? Disons-le net, le nucléaire pacifique c’est quoi? Toute recherche scientifique à caractère civil, aboutit à un moment ou un autre à la maîtrise de son application, y compris militaire. C’est surtout le fait que certains pays (pas tous notez-le) – pas totalement amis ou de confiance – puissent accéder à ce savoir-faire scientifique dans sa globalité qui inquiète. L’Occident n’a-t-il pas proposé à l’Iran de procéder à l’enrichissement de son uranium pour peu que Téhéran abandonne sa prétention de maîtrise des étapes de la procédure nucléaire? Ok, «nous vous fournissons tout ce dont vous aurez besoin mais laissez tout tomber». Or, aucun article du TNP n’interdit de telles recherches. Ces interdits sont du seul fait des détenteurs du monopole du nucléaire qui ne veulent pas que ce savoir-faire et connaissances scientifiques soient partagés par d’autres pays qui ne sont pas sous contrôle. Pour d’autres raisons, Israël, qui détient l’arme atomique, prétend interdire au monde arabe et musulman l’accès au savoir nucléaire, allant même jusqu’à décréter «zone stratégique» la région allant du Maroc au Pakistan. Aussi, sortir cycliquement des bobards sur le nucléaire algérien finit par fatiguer. Et puis, Alger doit-elle expliquer et/ou justifier à tout bout de champ ce qu’elle entreprend et fait dans un domaine, à ce que l’on sache, ouvert à tous? Aucun article du TNP n’interdit non plus aux pays arabes et/ou musulmans de faire des recherches poussées dans la science nucléaire et ses applications. Les deux centrales nucléaires algériennes ont, à maintes reprises, été inspectées et contrôlées par l’Aiea (Agence de sûreté nucléaire de l’ONU), ce qui est loin d’être le cas pour nos censeurs occidentaux et israéliens. Faites ce que l’on vous dit, ne faites pas ce qu’on fait, ne fonctionne plus et n’intimide plus personne. L’Algérie dont les centrales nucléaires sont ouvertes à l’Aiea, n’a pas à justifier, pour un oui ou un non, la conformité de son nucléaire au TNP et face aux oukases de pays qui refusent le contrôle de l’ONU ou «d’experts» en mal de scoop.(L’Expression-24.09.09.)
*******la » bombe » nucléaire algérienne
En pleine période de tensions internationales relatives à la nature de l’activité nucléaire iranienne, une campagne insidieuse est menée actuellement contre l’Algérie. Cette campagne a été d’une telle violence qu’il a fallu au ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, d’apporter certaines précisons sur la fable de la bombe nucléaire algérienne. M.Khelil a en effet précisé que les réserves prouvées de l’Algérie en uranium avoisinent les 29.000 tonnes, soulignant que ces quantités sont «insuffisantes» pour développer le programme national de production de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
«Actuellement, nous disposons d’environ 29.000 tonnes de réserves prouvées d’uranium qui peuvent être exploitées dans la production de l’énergie nucléaire», a déclaré M.Khelil à la presse en marge de la présentation du programme Approvisionnement du marché national en gaz 2009-2018. «Ces quantités permettront de faire fonctionner seulement deux centrales nucléaires d’une capacité de 1000 mégawats chacune et pour une durée de 60 ans», a-t-il précisé. D’où la nécessité «d’augmenter ces réserves en lançant un programme de prospection».
Et puis même si les quantités d’uranium sont suffisantes pour la fabrication d’une bombe atomique, pourquoi l’Algérie se lancerait-elle dans cette technologie à connotation belliqueuse, elle qui a des exigences plus pressantes en matière économique et de création d’emploi? Le fait est que l’Algérie n’a pas d’inclination belliciste. Et ce n’est pas cette campagne montée de toutes pièces et à des desseins inavoués qui va la déstabiliser. Elle a la capacité de faire face à la désinformation et rien ne saurait l’ébranler comme le dit si bien le proverbe arabe: «Ya dj’bel ma yehezek errih» «Montagne, ce n’est pas le vent qui te fera trembler». Parce que nous parlons la même langue que les inspirateurs présumés de cette campagne, ils doivent en tirer la leçon. On se rappelle de la campagne menée par la presse anglo-saxonne au début des années 90 sur la même question. C’était l’argument brandi à l’époque par les Américains pour faire pression sur l’Algérie marquée par une montée fulgurante de l’islamisme.
Depuis, les installations nucléaires algériennes qui se résument aux réacteurs de Draria et de Aïn Ouessara sont restées exactement les mêmes quand elles ne se sont pas dégradées par manque d’entretien.
Quel est le contexte actuel? Il y a d’abord les dispositions de la loi de finances complémentaire qui remettent en cause des intérêts économiques immenses pour de grandes entreprises étrangères. Ensuite, les déclarations des officiels marocains selon lesquels l’Algérie menace la stabilité de la région. A celà s’ajoute la rencontre du ministre des Affaires étrangères israélien, Avidgor Lieberman, avec son homologue marocain à New York. Le tout est couronné par la sortie en France du livre de Bruno Tertais, expert international dans les questions nucléaires, qui a classé l’Algérie dans les pays «à risque» du point de vue de la prolifération nucléaire.
Ce ne sont là que quelques éléments d’un puzzle qui permettent de comprendre que cette conspiration contre l’Algérie est un scénario monté de toutes pièces. En fait, il y a trop de coïncidences en si peu de temps et sur le même sujet. Il reste que la seule ambition de l’Algérie est celle de construire son économie qui lui permettra d’accéder au rang de pays émergent. A quoi servira ce nucléaire civil? Tout simplement à aider l’Algérie à faire face à ses besoins croissants d’énergie, notamment pour le dessalement de l’eau de mer. En quoi pareils projets inquiéteraient-ils la communauté internationale sachant que l’Algérie n’est pas l’Iran. Pour marquer sa différence, l’Algérie a signé au préalable tous les accords exigés par la communauté internationale en pareilles circonstances. M.Khelil a tenu d’ailleurs à préciser que «l’Algérie a émis à l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea) son souhait de signer le protocole additionnel au Traité de non-prolifération des armes nucléaires qu’elle avait déjà signé auparavant» en indiquant que le pays «est en train de mettre en place les mesures qui lui permettraient de signer ce protocole additionnel». Il a souligné à ce propos que «l’Algérie est soumise à toutes les inspections de l’Aiea. Donc, tout le monde sait que nous sommes transparents et ouverts à toutes ces inspections. Ce qui n’est pas le cas, peut-être, de beaucoup de pays qui s’érigent en juges». Le ministre a en outre fait savoir que l’avant-projet de loi sur le nucléaire sera soumis, dans les prochaines semaines, au gouvernement pour examen. Le texte, dont l’élaboration a été déjà achevée par les services de son ministère, prévoit notamment la création d’une Agence de sûreté et de sécurité nucléaires devant disposer des moyens financiers nécessaires à l’application du programme nucléaire civil, rappelle-t-on.(L’Expression-26.09.09.)
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