Mille milliards d’euros, et moi, et moi, et moi
26092009
*Dette, déficit : État français, le grand gaspillage
**La France vit au dessus de ses moyens
Mille milliards d’euros, et moi, et moi, et moi… La France est le pays développé le plus dépensier au monde. Et si l’on changeait de culture avant que la dette ne devienne insoutenable pour les générations futures ? «Le Figaro Magazine» ouvre le débat et propose 50 pistes d’économies. Des grandes, des petites, des symboliques : chaque pas compte.
La France aura bientôt un organisme public de plus : l’Observatoire national du comportement canin. Créé après une série d’agressions par des chiens dangereux l’an dernier, ce think tank animalier sera doté d’un comité de pilotage, d’un comité d’orientation, d’un comité d’experts, et donc, bien sûr, d’un staff et d’un budget. Incorrigibles Français ! Un fait divers, une question de société ou un problème économique surgit et hop voilà l’Etat qui pond une loi et crée une structure ad hoc. Les sommes en jeu sont minces à chaque fois, mais l’accumulation donne le vertige.En 2008, la France a battu un triste record : plus de mille milliards d’euros de dépenses publiques. Voilà notre nation désormais en tête des pays les plus dépensiers du monde développé, selon l’OCDE. L’année 2009 a fait exploser les compteurs : il fallait amortir le choc de la crise. Eric Woerth, ministre des Comptes publics, a prévenu : le déficit budgétaire de l’Etat devrait s’élever à 130 milliards d’euros cette année, contre 56,2 milliards en 2008.
Et comme tous les comptes sont dans le rouge, le déficit cumulé de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale devrait approcher les 150 milliards d’euros, soit 7,5 % de la richesse nationale. La faute à la crise, qui a fait fondre les recettes et gonflé les dépenses sociales. Tous les grands pays ont fait comme nous et lâché les cordons de la bourse pour financer leurs plans de relance. Mais dans le cas de la France, la récession a bon dos. «La moitié de notre déficit est structurel, insiste François Ecalle, économiste et chargé de cours à l’université Paris-I. Il résulte de notre incapacité à maîtriser nos dépenses. A défaut de mesures à effet massif et immédiat, la dette publique va approcher les 90% du PIB en 2012.» Une bombe à retardement.
Qui s’en soucie ? Depuis la rentrée, le contribuable n’a cessé de sortir son chéquier : 10 millions d’euros pour «réveiller» la culture ici, un fonds de soutien pour la sous-traitance automobile là… Le plus spectaculaire est peut-être à venir : Martin Hirsch, le haut-commissaire à la Solidarité et à la Jeunesse, réclame 1 milliard d’euros pour les jeunes. Avec l’extension aux moins de 25 ans du RSA (ce substitut du RMI), ce que tous les gouvernements de gauche comme de droite ont refusé pour le RMI depuis vingt ans !
L’inquiétude gagne les parlementaires. Le groupe UMP à l’Assemblée nationale va proposer 1 milliard d’euros d’économies immédiates dans le budget 2010 et des réformes structurelles pour aller plus loin à moyen terme. Jean-François Copé, le «patron» des députés UMP, estime que «les Français sont bien conscients aujourd’hui de la situation catastrophique de nos finances publiques» et sont prêts à accepter des remises en cause des politiques publiques. Parmi les suggestions fortes des députés : la suppression du statut de la fonction publique pour les fonctions non régaliennes de l’Etat et la remise à plat de «l’ensemble des aides sociales».
Ce débat concerne tout le monde. «Les finances publiques aujourd’hui, résume un haut fonctionnaire de Bercy, c’est une affaire des Français avec eux-mêmes.» (Le Figaro-25.09.09.)
******Le déficit français revu à la hausse
Confirmant les informations du Figaro, le ministre du Budget, Eric Woerth, a déclaré que le déficit pourrait «être révisé un peu en hausse». Selon nos informations, le déficit dépasserait les 8% du PIB.
Selon des informations du Figaro le déficit public allait probablement dépasser les 8% du produit intérieur brut (PIB) en 2009, alors que le gouvernement tablait jusqu’à présent sur un déficit de 7 à 7,5%. Sans confirmer ce chiffre, le ministre du Budget Eric Woerth a indiqué vendredi en marge des journées parlementaires de l’UMP que le déficit pourrait être «révisé un peu en hausse», en raison notamment de recettes d’impôts sur les sociétés qui seront «peut-être un peu inférieures».L’impôt sur les sociétés est «très volatil (…) en fonction de la situation économique ou des comportements des entreprises», a rappelé le ministre. Pour 2010, Eric Woerth a assuré que le déficit public devrait se stabiliser malgré «plus de déficit dans les régimes de sécurité sociale». Rappelons que la limite théorique du déficit public fixée par les traités européens est de … 3% du PIB.
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Les chefs d’État du G 20, ce vendredi 25.09.09., à Pittsburgh aux États-Unis.
**Le G7 laisse la place au G20 en tant que directoire de l’économie mondiale
Représentant 85% de l’activité économique mondiale, le G20 a une légitimité supérieure au G7 mais sa représentativité démographique est moins évidente.
Ils n’étaient que six chefs d’État ou de gouvernement (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni), le 15 novembre 1975, au château de Rambouillet. Réunion au coin du feu, pour discuter de leurs déséquilibres économiques, en pleine récession liée au premier choc pétrolier. Valéry Giscard d’Estaing était le maître de céans, et aujourd’hui le seul survivant, avec Helmut Schmidt, de ce qu’on avait appelé alors «le conclave». Le G6 (groupe des Six), était devenu très vite G7 (avec le Canada), puis plus récemment G8 en accueillant la Russie, qui a gardé un statut à part. Ce club des «pays les plus industrialisés» s’était longtemps considéré comme le «directoire officieux de l’économie mondiale». Il est désormais détrôné par le G20 (1).C’est par un simple communiqué de la Maison-Blanche que le G20 a été pérennisé et intronisé comme «principal Forum économique mondial» (The Premier Global Economic Forum, selon les mots de l’Administration américaine). La messe est dite : les économies émergentes participeront à part entière à la gouvernance de la mondialisation. Mais pas les pays en développement, qui resteront en dehors.
Représentant 85 % de l’activité économique mondiale, le G20 a de facto une légitimité supérieure au G7, dont le poids économique ne dépassait pas 50% du PIB planétaire. En revanche sa représentativité démographique (60% de la population mondiale) est moins évidente, surtout vis-à-vis de l’Afrique. D’où l’idée qui avait été lancée d’instituer un «conseil économique mondial», sur le modèle du conseil de sécurité de l’ONU. Elle est aujourd’hui enterrée. «Le G20 avait déjà remplacé le G7. Il s’est montré bien plus actif, ce qui peut s’expliquer, il est vrai, par la situation de crise. Le G7 était devenu inopérant : comment demander à la Chine de réévaluer sa monnaie alors qu’elle n’en faisait pas partie ?», commente Agnès Benassy-Quéré, directrice du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales).
«Passagers clandestins»
Au-delà de l’affichage politique consistant à officialiser une institution sans statut, mais qui s’est réunie à trois reprises depuis novembre 2008 (Washington, Londres et Pittsburg), de nombreux problèmes restent à régler. «C’est en 2010 que nous essaierons de discuter de la nouvelle architecture du G20 : quels pays doivent en être membres, à quelle fréquence doit-il se réunir», expliquait-on hier dans la délégation française.
Car la liste actuelle, constituée dans la précipitation de la crise comporte des «passagers clandestins» ; l’Espagne et les Pays-Bas sont admis aux discussions sans être décomptés dans le club, dont la composition répond à des critères au moins autant politiques qu’économiques.
D’autres questions pratiques restent en suspens : le G20 devrait-il comporter un secrétariat permanent de façon à assurer le suivi de ses travaux ? Quelle peut-être son pouvoir d’«enforcement», c’est-à-dire comment peut-il faire respecter ses engagements ? Sur ces deux points, le Fonds monétaire international (FMI), dont l’administration est considérable et les décisions ont force de loi, garde toutes ses prérogatives, comme ne cesse de le répéter Dominique Strauss-Kahn, son directeur général.
Quant au G7, il n’est pas forcément condamné à disparaître, souligne un diplomate français. Ses pays concentrent 90% des activités financières internationales, et c’est de ses établissements bancaires que la crise est née. D’ailleurs, les polémiques sur la régulation de la finance restent plus que jamais un débat transatlantique.
(1) États-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni (G7) + Russie (G8) + Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Turquie et Union Européenne (G20). (Le Figaro-25.09.09.)
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En orange, les pays membres du G20. Les pays européens en bleu sont représentés par l’Union européenne, et non individuellement.
Les dirigeants des 20 premières économies de la planète se sont réunis pendant deux jours à Pittsburgh (Etats-Unis) pour mettre en œuvre les engagements prononcés en avril, notamment en matière de régulation du système financier.
Les origines du G20. Ce forum créé en 1999 rassemble les pays les plus riches de la planète (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France, Japon…) ainsi qu’un ensemble de pays émergents (Russie, Chine, Inde, Argentine, Indonésie…). Il vise à réunir leurs dirigeants pour que ces derniers puissent discuter et échanger leurs points de vue sur la régulation de l’économie mondiale en vue améliorer son fonctionnement. Les pays membres du G20 représentent environ 90% du produit national brut mondial, 80% du commerce mondial (y compris les échanges intra-communautaires), ainsi que les deux tiers de la population mondiale. Cela lui confère une légitimé et une influence certaine sur la gestion de l’économie et du système financier mondial.
Quels sont ses objectifs ?
Le G20 de Pittsburgh, qui se déroulera de jeudi à vendredi, traitera de nombreux sujets. Les pays membres vont avant tout mesurer les progrès accomplis dans la lutte contre la crise depuis leur réunion d’avril à Londres. Mais alors que la fin de la récession se précise, ils devront aussi essayer d’adopter une stratégie commune de sortie de crise. Car entre plans de relance et stratégies de sortie, chaque pays voit midi à sa porte. L’Allemagne, qui réclame la fin des programmes de relance, est en conflit avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sur ce point, dont les économies sont toujours dans le «rouge». Tout l’enjeu sera donc d’adopter une position qui remporte le consensus général. Autre défi plus général: la moralisation du capitalisme. Mais là encore, la tache est ardue: qu’il s’agisse des bonus, de l’harmonisation des normes comptables ou des sanctions contre les paradis fiscaux, le consensus est loin d’être établi. Enfin, les membres du G20 discuteront également du réchauffement climatique et des aides financières destinées à le limiter.
Ce qui a changé depuis le G20 de Londres.
En avril dernier, le G20 de Londres a jeté les grandes bases d’un nouveau système financier: une liste noire des pays qui font office de paradis fiscaux, un rôle accru ainsi que plus de moyens pour le fonds monétaire international (FMI), le renforcement du contrôle des fonds spéculatifs. La reconnaissance du rôle des pays émergents dans la croissance mondiale a également évolué, puisque d’ici 2011, le poids des états émergents sera accru dans les instances internationales de régulation, notamment le FMI. A Pittsburgh, certains de ces dossiers vont revenir sur le devant de la scène, notamment sur la réforme des institutions financières internationales et la limitation des rémunérations des banquiers. Mais selon les propres termes d’un diplomate français, «le problème du G20 est que chacun vient avec un ordre du jour différent».
Que veut la France ?
Très chère à Nicolas Sarkozy, la question des bonus, qui alimente la colère de l’opinion publique, sera un des enjeux de Pittsburgh. Sous l’impulsion du président français ainsi que de la Chancelière allemande Angela Merkel, les pays européens sont d’accord sur des principes d’étalement des bonus ou de non-versement en cas de mauvaise performance. Les Etats-Unis de Barack Obama sont en revanche opposés à cette idée, soucieux de préserver les intérêts de leur puissante communauté financière. «On discute, cela se bagarre (…) mais il faut qu’on trouve un accord», a averti Nicolas Sarkozy dans un entretien accordé à TF1 et France 2 mercredi à la veille du sommet. Le président français avait cependant averti qu’il restait «souple» sur les modalités d’une limitation, semblant ouvrir la voie à un consensus. Ainsi, face à la résistance des Américains, l’UE tentera au moins de peser en faveur d’un étalement du paiement des bonus dans le temps. Les pays membres devront dans tous les cas faire preuve d’une volonté et d’un vrai courage politique pour s’entendre sur un sujet qui scandalise l’opinion mondiale.
Liste des pays membres du G20: Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Russie, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Corée du sud, Turquie, Royaume-Uni, Etats-Unis, Union-Européenne.
*******Le G20 réforme le FMI : une victoire pour la Chine
Le G20 s’est mis d’accord pour transférer 5% des droits de vote des pays développés aux pays émergents.
Les Etats-Unis voulaient un chiffre pour progresser sur la réforme du Fonds monétaire international (FMI). Ils l’ont obtenu dès hier soir, à Pittsburgh. Le G20 s’est mis d’accord pour transférer 5% des droits de vote des «pays développés » vers les pays «sous représentés» notamment les pays d’Asie.
Le compromis est, avant tout, une victoire pour la Chine, premier bénéficiaire de la réforme des institutions internationales, héritées de Bretton Woods. La Turquie et la Corée seront également gagnantes.
L’Europe consentira l’essentiel des sacrifices, même si elle a obtenu quelques voix supplémentaires pour la Pologne ou l’Espagne. La France, la Grande-Bretagne, la Belgique et les Pays-Bas devront transférer leurs voix au profit des pays d’Asie
Les Etats-Unis, quant à eux, ne perdent rien, car ils restent sous représentés au FMI au regard de leur poids dans l’économie mondiale.
Cette réforme devrait entrer en vigueur en 2011. Avec 32% des voix au FMI, le Européens apparaissent collectivement surreprésentés au G20, alors que leur poids dans l’économie mondiale n’excède pas 25%.
Les Etats-Unis ne disposent que de 17% des voix, mais ils sont dotés d’un droit de veto, un privilège contesté, en vain, par la France. Aujourd’hui, les pays développés détiennent 57% des voix au sein du FMI, contre 43% aux pays émergents.
******Heurts entre police et manifestants en marge du G20 .
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La plupart des jeunes interpellés ont été inculpés pour refus de se disperser, certains pour incitation à la rébellion.
Un important dispositif policier a permis de disperser environ un millier de personnes entendant perturber le sommet. Soixante-six manifestants ont été interpellés.
Les forces de l’ordre ont employé les grands moyens jeudi soir à Pittsburgh pour disperser les manifestants résolus à perturber le sommet du G20. Malgré l’interdiction du défilé par les autorités, environ un millier de jeunes – certains portant des drapeaux noir et rouge, d’autres brandissant des pancartes dénonçant «la cupidité du capitalisme» ou faisant la promotion du commerce équitable – ont manifesté. Ils entendaient marcher à l’appel du groupe d’inspiration anarchiste Pittsburgh G20 Resistance Project (PGRP) qui n’avait pas obtenu l’autorisation de défiler.À deux kilomètres du centre de conférence où se retrouvaient les dirigeants des 20 premières économies mondiales, des véhicules de police ont bloqué, peu après son départ, le trajet de la manifestation non autorisée. Des hauts-parleurs avertissaient les manifestants : «Vous devez quitter cet endroit. Ceci est une manifestation illégale (…). Quelle que soit votre activité, vous devez quitter les lieux ou vous vous exposerez à une action de la police, risquez d’être arrêtés et d’être l’objet de tirs d’armes non-mortelles qui peuvent vous blesser». En vain. La police a eu recours aux gaz lacrymogènes. «Ils nous ont coincés dans une rue de traverse, dans une zone résidentielle, et ils ont ensuite tiré leurs gaz lacrymogènes, trois grenades», a raconté l’un des manifestants.
Un jeu du chat et de la souris s’est ensuite poursuivi dans les rues adjacentes. En surnombre, la police a déployé des véhicules anti-émeutes et une surveillance aérienne d’hélicoptères. Face aux gaz et aux sirènes, les manifestants se sont dispersés assez rapidement. Une petite centaine d’entre eux a continué de narguer les policiers qui ont fini par tirer sur les plus résolus, à coup de projectiles qualifiés de simples «balles de plastique»* mais que les militants présentent comme des balles de caoutchouc, plus dangereuses. Les manifestants ont également lancé des poubelles sur les forces de l’ordre. Une heure après le début des incidents, la police avait bouclé les principales rues de la ville.
Soixante-six personnes ont été interpellées, selon les autorités américaines. La plupart ont été inculpés pour refus de se disperser, certains pour incitation à la rébellion. La majorité d’entres eux sont des jeunes d’une vingtaine d’années. Un seul est mineur. Trois manifestants et deux policiers ont été blessés ou ont souffert de réactions aux tirs de gaz chimique. Au moins 19 magasins ont eu des vitrines ou des portes endommagées, la plupart près de l’université de Pittsburgh.
Fausse partie de football
Outre cette manifestation non-autorisée et qui devrait déboucher sur d’autres actions vendredi, d’autres revendications se sont faites entendre dans les rues de Pittsburgh, comme à chaque rassemblement de dirigeants mondiaux. On a ainsi pu voir des manifestants réclamant des réformes en faveur des droits de l’homme en Chine ou des représentants de l’Organisation internationale des moines birmans commémorant le second anniversaire de la «Révolution safran» en Birmanie.
Plus tôt dans la journée, Oxfam America avait organisé une fausse partie de football. Une dizaine d’activistes portaient des maillots de l’équipe des «Pittsburgh Steelers» avec les noms des principaux dirigeants de la planète et des photos de leurs visages, pour attirer l’attention sur le problème de la faim dans le monde. Altermondialistes, pacifistes et anarchistes protestent régulièrement contre les grands rassemblements de dirigeants mondiaux du type du G20, qu’ils estiment non-démocratiques car échappant à toute sanction populaire.
* Les «balles de plastique» sont des balles de caoutchouc enserrées dans des sachets de plastique, en général montées dans une cartouche. Jugées moins dangereuses que les balles de caoutchouc, elles sont de plus en plus utilisées par les forces de l’ordre de nombreux pays. (Le Figaro-25.09.09.)
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