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Les Jeux 2016 à Rio

3102009


Les Jeux 2016 à Rio b0ce512a-af75-11de-9719-08138a368def 

Dès l'annonce du résultat, des milliers de Brésiliens exultent dans les rues de Rio.
Dès l’annonce du résultat, des milliers de Brésiliens exultent dans les rues de Rio. 

Pour la première fois de leur histoire, les Jeux olympiques se dérouleront en Amérique du Sud. La mégalopole brésilienne a remporté une élection pleine de surprises.

coeur- Grande oubliée jusqu’ici dans l’organisation des Jeux olympiques, l’Amérique du Sud peut exulter : Rio de Janeiro aura l’honneur d’accueillir l’édition 2016. Une désignation dans l’air du temps, puisque la cité brésilienne faisait figure de favorite depuis quelques semaines. Ce qui était beaucoup moins prévisible en revanche, c’était le déroulement du scrutin qui commençait par un véritable coup de tonnerre. Annoncé comme principal outsider, Chicago ne survivait pas au premier tour. Un petit camouflet pour Barack Obama, dont certains avançaient que le soutien allait s’avérer décisif pour emporter le morceau. Mais le CIO a finalement préféré retenir, entre autres, le manque de garanties financières fédérales de la candidature américaine.

Au deuxième tour, aucune majorité absolue ne se dégageant, c’était au tour de Tokyo de dire adieu à l’organisation des Olympiades 2016. Là aussi, après la disparition de Chicago, il s’agissait d’une considérable surprise. Proposant le projet le plus écologique et le plus compact géographiquement, la capitale nippone aura pâti du manque de soutien de la population, de la proximité des Jeux de Pékin et d’une présentation trop floue à l’hiver dernier. Ne restait donc plus en lice que Rio de Janeiro et… Madrid, que tout le monde estimait comme étant la candidature la plus fragile.

Rio partait de loin

Autant dire qu’à moins d’une ultime immense surprise, la timbale ne pouvait plus échapper à Rio de Janeiro, soutenue ce vendredi par le président brésilien, Lula, ainsi que par Pelé. Pourtant, la candidature sud-américaine partait de loin puisque il y a quinze mois, lors de l’annonce des villes finalistes, elle ne figurait qu’en cinquième position du classement technique, derrière même Doha qui a dû renoncer depuis. Mais peut-être que ce début difficile a finalement été un mal pour un bien, en remobilisant les troupes. Lors de la grande présentation faite aux membres du CIO l’hiver dernier, Rio n’apparaissait d’ailleurs plus au fond de la classe, mais plutôt en tête de liste. Surtout, les membres de la délégation brésilienne ont su retourner l’opinion prévalant selon laquelle l’organisation de la Coupe du Monde en 2014 devait les priver de JO deux ans plus tard. Ainsi, ils ont persuadé le CIO que ce Mondial représentait la préparation idéale pour la grand-messe olympique. Là-dessus, rajoutez une pointe de sentimentalisme signée Lula, qui rappelait que le Brésil était «la seule grande économie mondiale, le cinquième plus grand pays de la planète et le seul parmi eux à ne jamais avoir accueilli les JO». Ce qui valait aussi pour l’Amérique du Sud. Et c’est ce qui a fini par emporter l’adhésion, face à une candidature madrilène certes soutenue par Juan Antonio Samaranch, mais desservie par les Jeux de Londres en 2012 et ceux de Barcelone en 1992. (Le Figaro-03.10.09.)

***les Brésiliens ont exulté à l’annonce du choix du CIO -( JO.2016)

Dans une atmosphère joyeuse et anxieuse tenant à la fois d'une finale de Coupe du monde de football et du Carnaval, la foule a patienté sous le soleil pendant plusieurs heures, au son du rock et de la samba.

Dans une atmosphère joyeuse et anxieuse tenant à la fois d’une finale de Coupe du monde de football et du Carnaval, la foule a patienté sous le soleil pendant plusieurs heures, au son du rock et de la samba.

La fête devait se poursuivre tout l'après-midi et un autre grand rassemblement est déjà prévu, au même endroit, dimanche.

La fête devait se poursuivre tout l’après-midi et un autre grand rassemblement est déjà prévu, au même endroit, dimanche.

Plusieurs dizaines de milliers de Cariocas, qui avaient envahi dès le début de la matinée la célèbre plage de Copacabana, ont hurlé de joie, s'embrassant et dansant, sous une pluie de confettis, après l'annonce de leur victoire.

Plusieurs dizaines de milliers de Cariocas, qui avaient envahi dès le début de la matinée la célèbre plage de Copacabana, ont hurlé de joie, s’embrassant et dansant, sous une pluie de confettis, après l’annonce de leur victoire.

Un poil moqueurs, les Brésiliens n'ont pas résisté au plaisir de rire du couple présidentiel américain et de la candidature, vite écartée, de la ville de Chicago.

Un poil moqueurs, les Brésiliens n’ont pas résisté au plaisir de rire du couple présidentiel américain et de la candidature, vite écartée, de la ville de Chicago.

A l'annonce du CIO, même le ''roi Pelé'' n'a pas réussi à retenir ses larmes.

A l’annonce du CIO, même le « roi Pelé » n’a pas réussi à retenir ses larmes.

*******La victoire de Lula

Le CIO a su résister aux jeux des lobbyings tant politiques que de certains grands sponsors qui font pression pour que les villes olympiques choisies conviennent à leurs stratégies de développement.

Les membres du Comité international olympique (CIO) ont largement élu, vendredi dernier à Copenhague, Rio de Janeiro ville hôte des Jeux olympiques d’été 2016. Par sa décision, le CIO a offert au Brésil les premiers JO sud-américains de l’histoire. Rio a été préféré à Madrid lors du troisième tour de scrutin par le score éloquent de 66 voix contre 32 à la capitale espagnole.

«Ils sont venus, ils sont tous là»…
Le roi d’Espagne, Juan Carlos, son épouse Sofia et son Premier ministre, José Luis Zapatero pour Madrid; le président des USA, Barack Obama et son épouse Michelle pour Chicago, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva pour Rio; le nouveau Premier ministre japonais, Yukio Hatoyama pour Tokyo et tant d’autres. Quatre villes provenant de trois continents et quatre enjeux distincts pour le mouvement olympique, suivant le vainqueur. L’on retiendra que c’est la première fois dans l’histoire du mouvement olympique que le président des Etats-Unis d’Amérique, l’homme politique le plus emblématique de ce début du XXIe siècle, se présente devant le CIO pour promouvoir «sa» ville. La victoire à l’arraché des Londoniens, à Singapour, avait été favorisée, dit-on, par les promesses d’aide à la construction d’infrastructures sportives faites par Tony Blair aux pays africains… A Copenhague, ces leaders politiques se sont retrouvés auprès des106 membres du CIO dont 98 votants, pour quels résultats?
L’échec de Chicago, au premier tour du scrutin, est l’expression d’une forme de banalisation de l’hyperpuissance. Il confirme la justesse de l’analyse du président Obama et renforce son idée de reconstruction de l’image des USA. Cet échec porte à coup sûr un gout d’antiaméricanisme, nourri par le souvenir des problèmes rencontrés lors des Jeux de Los Angeles en 1984 et d’Atlanta en 1996, du scandale de corruption autour de Salt Lake City en 2002 et l’arrogance du gouvernement de George W. Bush. Le rejet de Chicago au premier tour apparaît comme l’échec politique des USA et non d’Obama directement. Le charisme du locataire noir de la Maison-Blanche, ajouté au lobbying mené discrètement par sa femme, n’ont pu à l’évidence changer le cours du scrutin ni confirmer le renversement de tendance, au bénéfice de Chicago, annoncé par nombre d’observateurs. De façon plus générale, il en a été de même pour la prédilection du président du CIO, Jacques Rogge, qui, dans une interview accordée, mardi passé, au quotidien espagnol El Mundo, affirmait: «La présence de chefs d’Etat pour défendre les villes candidates peut s’avérer décisive en cas de vote serré… On l’a vu, il y a quatre ans à Singapour, entre Londres et Paris.» Au premier tour, les votants ont créé la surprise en éliminant la cofavorite Chicago, puis Tokyo au second tour. Pouvait-il en être autrement pour l’Asie huit ans après Pékin? Que dire, également, de Madrid qui avait tous les atouts et dont les quatre années après Londres en 2012 sont apparues comme le principal handicap? Cet échec marque aussi la fin de l’aura de l’ancien président Samaranch qui a confié à la presse espagnole: «Avec mes mots, qui sont rares mais importants, je vais essayer d’aider Madrid.»
Le duel attendu n’a pas eu lieu
Pour Rio, c’est le président Luiz Ignacio Lula da Silva qui a soutenu la candidature devant les membres du CIO, en insistant sur l’argument fort du dossier: «Le droit de l’Amérique du Sud à organiser ses premiers Jeux olympiques.» «Rio est prêt. Donnez-nous cette chance», avait-il ajouté en évoquant la «nouvelle frontière» que ces Jeux historiques représenteraient pour le mouvement olympique. Pour le président Lula: «L’heure du Brésil a sonné. Le Brésil fait partie des dix plus grandes économies du monde et est le seul parmi ces dix pays à n’avoir jamais organisé les JO. Pour les autres villes candidates, ce serait une édition de plus. Pour nous, ce serait l’occasion de construire un nouveau Brésil.» Les représentants de Rio souligneront que l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie avaient un quasi-monopole sur les JO depuis 1896.
Carloz Nzman, président du comité d’organisation de Rio, a dévoilé un graphique qui montrait que l’Europe a organisé les JO d’été ou d’hiver 30 fois, l’Amérique du Nord 12 fois, dont huit aux Etats-Unis, l’Asie cinq fois et l’Australie à deux reprises.
Henrique Meirelles, président de la Banque centrale du Brésil, a expliqué aux membres du CIO que son pays était la dixième puissance économique du monde et, selon la Banque mondiale, sera passée à la cinquième place en 2016.
Pour d’autres, ce sera d’abord l’image planétaire d’une grande fiesta sportive au bord de l’océan, sous les yeux des habitants des favelas qui vont surplomber la fête olympique. Des favelas où croupissent des millions d’êtres humains soumis à une implacable loi des gangs. Pour la construction ou la rénovation des 12 stades retenus pour la Coupe du monde de football en 2014, le Brésil va débourser 29,7 milliards de dollars. Une somme faramineuse à laquelle vont s’ajouter 14,4 milliards de dollars pour financer les JO de 2016. Ce sera, au total, plus de 44 milliards de dollars… si par bonheur les estimations ne sont pas dépassées. Euphorique, le président Lula dira: «J’ai soixante-trois ans et jamais je n’ai vécu un moment où le Brésil était dans une telle santé économique, où les Brésiliens avaient autant confiance en eux. Nous allons changer les bidonvilles en banlieues, changer nos mentalités, donner une chance à la jeunesse et les JO seront un accélérateur.»
Pour Jacques Rogge, le président du CIO: «Rio a présenté un dossier très solide, basé sur une vision des Jeux qui célèbre les athlètes et le sport et qui, plus largement, donne l’opportunité à la ville, à la région et au pays, de mettre en application ses ambitions pour le futur.» Pour avoir favorisé la rotation des continents, le CIO a su résister aux jeux des lobbyings tant politiques que de certains grands sponsors qui font pression pour que les villes olympiques choisies conviennent à leurs stratégies de développement. Les Jeux olympiques sont en train de précéder l’évolution du monde. Les choix ne sont plus simplement ceux des Etats, à cause de l’intrusion très forte d’une gamme de nouveaux acteurs.
Pour les besoins de sa légende originelle et le souvenir du message de Pierre de Coubertin, le CIO avait choisi Athènes en 2004. Par le choix de Rio, le CIO cherche à renouer avec sa vieille tradition diplomatique et humaniste qui a été complètement effacée après l’arrivée de Samaranch en 1980.
Au-delà de toute analyse, ce qu’il faut retenir, également, c’est la communion profonde que nous avons ressenti avec la délégation brésilienne, avec tous nos amis de Rio et du Brésil à l’annonce des résultats. Lula embrassant les siens qui sans protocole le serraient dans leurs bras, Lula ému et en pleurs, c’est le retour à l’humanisme sportif, c’est la consécration de la dimension humaine et citoyenne, du militantisme, c’est la réapparition du syndicaliste qui porte un amour fou pour son peuple: Rassek marfoue ya Lula! Bon courage et bonne chance! (L’Expression-04.10.09.)

****************Rio sur fond de samba

 La fête a battu son plein, vendredi soir, sur la plage de Copacabana, après la désignation de Rio de Janeiro pour organiser les Jeux olympiques en 2016, une première en Amérique du Sud.

Au rythme de la samba, la célébration a pris des airs de carnaval. Des milliers de personnes dansaient et criaient leur bonheur devant les écrans qui retransmettaient en direct le vote organisé à Copenhague. Les Brésiliens voient dans cet événement une opportunité de restaurer l’image d’une ville jadis connue pour ses plages paradisiaques et sa folie du football, puis minée par une flambée de violence liée au trafic de drogue. La décision du Comité international olympique (CIO) confirme la montée en puissance politique et économique du Brésil, grand pays émergent sorti rapidement de la crise internationale. Coiffés de bandeaux portant le slogan « c’est le tour de Rio » et parés des couleurs verte et jaune traditionnelles, les Brésiliens goûtent leur plaisir entre les vagues de Copacabana et le Pain de sucre, deux sites célèbres qui ont symbolisé la candidature de Rio. « Rio devait gagner, nous avons tout. Les plages, les femmes, la samba », se réjouit un vendeur de lunettes de soleil sur le principal boulevard de Copacabana.

« Les Jeux vont être merveilleux ici. » Au son d’une des plus célèbres troupes de samba du carnaval de Rio, les Cariocas ont dévoilé un immense drapeau sur lequel est inscrit « Rio vous aime », à côté d’une image du Christ rédempteur dont la statue domine la ville. Les écrans géants sont largement ignorés par la foule, alors qu’on y voit le président Luiz Inacio Lula da Silva tombant dans les bras des responsables du sport brésilien, les yeux embués de larmes. Rinaldo Gaudencio profite de sa ressemblance troublante avec Barack Obama pour amuser la foule de quelques gentilles blagues sur le président américain dont la présence à Copenhague n’a pas permis à Chicago de damer le pion à Rio. Vêtu d’un costume et flanqué de deux gardes du corps portant des oreillettes, il pose pour des photographes en tenant à son côté une effigie de carton de la première dame américaine, Michelle Obama, vêtue d’une tenue estampillée Rio 2016.

Au Brésil, les détracteurs de la candidature de Rio affirmaient que ces investissements massifs seraient mieux venus dans l’éducation ou les hôpitaux et que les plus pauvres risquaient d’être une nouvelle fois les oubliés des retombées économiques attendues. Mais les sondages ont témoigné d’un important soutien populaire et le comité de candidature a joué pleinement la carte de cette passion du public pour séduire le CIO.(El Watan-04.10.09.)

 

 

 







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