En finir avec le marché parallèle des devises
17102009*O.K. pour les bureaux de change
Les autorités monétaires sont prêtes à accorder le feu vert pour l’ouverture des bureaux de change en Algérie. L’objectif étant d’absorber la devise qui circule hors des circuits légaux. C’est ce qu’a annoncé jeudi dernier(15.10.09.), le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors de sa présentation du rapport annuel sur l’évolution économique et monétaire de l’Algérie. Apostrophé lors des débats par les députés, Laksaci a insisté sur le fait qu’à l’heure actuelle, l’Algérie n’a reçu aucune demande d’une quelconque partie pour l’ouverture de ces bureaux. La propagation du marché parallèle de la devise n’est pas, poursuit Laksaci, le résultat d’un laxisme de la part des autorités concernées.
Des millions en devises échappent actuellement au Trésor public. Ces millions s’échangent au vu et au su des autorités dans la rue comme au square Port Saïd dans la capitale, dans des restaurants ou carrément dans des locaux connus pour cette activité. Laksaci est revenu sur le placement des fonds algériens à l’étranger. Il précisera, dans ce sens, que notre pays a opté depuis des années pour des placements sûrs et sécurisés. Un choix qui lui a garanti une grande immunité pendant la crise financière.
L’intervenant a affirmé que la Banque d’Algérie développera davantage la fonction de contrôle général du système bancaire au courant de l’année 2009. M.Laksaci a souligné l’importance pour les banques et les établissements financiers de s’adapter avant la fin de cette année aux nouvelles exigences concernant le capital minimum défini, en décembre 2008, par le Conseil de la monnaie et du crédit. Ces derniers devraient, selon lui, réaliser un progrès en matière de gestion du risque de liquidité. La Banque d’Algérie avait développé les moyens de contrôle prudentiel global à travers un suivi des banques sur la base des indicateurs de solidité du système bancaire. Par ailleurs, la Banque d’Algérie a installé récemment la commission de stabilité financière et la commission de l’administration qui est chargée de suivre l’élaboration du cadre réglementaire du système de comptabilité financière des banques et établissements financiers. Dans un autre chapitre, le gouverneur de la Banque d’Algérie a annoncé que les revenus budgétaires sont passés de 2483,3 milliards de DA au premier semestre 2008 à 1962,6 milliards de DA au premier semestre 2009, soit une baisse de 21%. Cette baisse était due au repli des recettes fiscales pétrolières (-35,4%) dans une conjoncture caractérisée par une augmentation de la fiscalité ordinaire (28,1%). Les recettes fiscales hors hydrocarbures ont, quant à elles, atteint en 2009 un montant total de 723,1 milliards de DA, soit l’équivalent d’une hausse de 28,1% comparativement au premier semestre 2008. Le rapport en question relève, par ailleurs, la hausse des crédits économiques au premier semestre de l’année 2009. Mais les crédits destinés aux PME restent en deçà des objectifs escomptés en dépit des mesures adoptées par les pouvoirs publics, notamment la création de fonds de garantie. Lors de la présentation du rapport sur l’évolution de la situation financière et monétaire de l’Algérie, M.Laksaci a affirmé qu’en dépit de cette réduction, les réserves de change officielles ont atteint 144,32 milliards de dollars à fin juin 2009 contre 143,1 milliards de dollars à fin décembre 2008. Il a ajouté que les exportations d’hydrocarbures ont atteint 19,96 MDS USD au premier semestre de l’année 2009, contre 41,70 MDS Usd durant la même période de l’exercice 2008.(L’Expression-17.10.09.)
******Le FMI demande un prêt à l’Algérie !
Retournement de situation. Il fut un temps, deux décades pour être précis, où c’était l’Algérie au bord de la banqueroute qui avait sollicité du FMI des crédits «stand-by». L’institution financière internationale avait finalement consenti des prêts d’un montant total d’un milliard de dollars assortis de conditions tellement draconiennes qu’on a failli ne jamais nous en relever. Parmi ces conditions, citons l’obligation de dévaluer de 50% le dinar et le désengagement de l’Etat du secteur public. Histoire de désarticuler complètement l’économie nationale. C’était en 1989. La suite que tout le monde connaît est jalonnée de graves troubles, de sang et de larmes. Une terrible épreuve qui aura duré dix années. A l’entame de la deuxième décade, c’est-à-dire en 1999, rares ceux qui osaient parier un kopeck sur le sauvetage de l’Algérie. Pourtant et dix ans après, c’est le FMI qui sollicite l’Algérie pour lui refiler ses obligations, c’est-à-dire, lui prêter de l’argent. Qui l’eut cru? En dix ans, l’Algérie a non seulement réussi à assainir ses finances et à redresser son économie mais «se paye le luxe» d’un montant de «réserves de change officielles de 144,32 milliards de dollars à fin juin 2009» comme vient de l’annoncer, jeudi dernier devant nos députés, le gouverneur de la Banque d’Algérie M.Mohamed Laksaci.
Le passage de l’asphyxie à l’aisance financière ne tient ni du miracle ni d’une quelconque chance. Il est le résultat d’un travail. D’un long travail, mené de main de maître par le Président Bouteflika depuis son arrivée à la tête de l’Etat. Une vérité qui, on le sait, n’est pas du goût, mais alors pas du tout, de quelques «charlatans politiques», mais comme toute vérité est toujours bonne à dire… Un long travail, disions-nous, fait d’expertise et d’efforts, le tout avec une grande intelligence que le FMI lui-même a reconnue dans son rapport de mai 2008 en soulignant la «bonne gestion des richesses énergétiques de l’Algérie». Encore qu’il ne s’agit là que de l’appréciation de l’état de nos finances. S’il fallait, et il le faut, y ajouter le développement économique sans précédent qui s’annonce avec les puissants investissements publics en matière d’infrastructures, notamment les grands travaux, ce ne sont plus seulement des indicateurs au vert qui s’installent mais la confirmation d’un grand défi relevé que nul ne peut contester. Car et malgré la crise, qui affecte l’économie mondiale, qui a entraîné la chute du prix du baril de pétrole et celle du billet vert, le FMI, toujours lui, «prévoit (dans son rapport du 1er octobre 2009) un taux de croissance positif pour l’Algérie sur les deux années 2009-2010. Un taux de +2,1% pour 2009 pour remonter à +3,7% en 2010».
Cela dit, la demande de prêt du FMI «est à l’étude», a indiqué M.Karim Djoudi, notre ministre des Finances à Istanbul où il a assisté aux réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI. L’étude se fera évidemment au mieux des intérêts de notre pays. Mais, d’ores et déjà, cette demande de prêt du FMI signifie selon M.Djoudi «simplement que l’Algérie est reconnue comme un pays prêteur net du reste du monde et dont on reconnaît une certaine performance dans la conduite de ses affaires économiques». Quelle belle revanche! (L’Expression-17.10.09.)
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