Les jeunes ne se marient plus en France
7112009
*Les Français se marient à plus de 30 ans
En 2008, le nombre d’unions a encore diminué, selon les chiffres publiés vendredi par l’Insee.
Les jeunes ne se marient plus ! À 20 ans, ceux qui s’aiment vivent parfois ensemble. Mais d’alliance officielle, point. Désormais, il faut avoir passé 30 ans pour songer au mariage. L’âge du premier mariage ne cesse de s’élever : il a gagné un an depuis 2004 ! Les hommes célèbrent en moyenne cette union à 32 ans et 6 mois et les femmes à 30 ans et 5 mois.
Si l’on tient compte des remariages, cet âge moyen augmente pour atteindre 36 ans et 1 mois pour les hommes et 33 ans et 3 mois pour les femmes, selon l’Insee, qui publiait vendredi le bilan nuptial de l’année 2008. Une union sur cinq est aujourd’hui une deuxième tentative. Les hommes divorcés s’unissent à nouveau à 48 ans et 3 mois en moyenne et les femmes à 44 ans et 8 mois.
Après le XIXe siècle, où l’on se mariait tard, une fois établi dans la vie, le XXe avait vu s’imposer les noces de jeunes, sésame de la vie en couple. «C’est au début des années 1970 que l’on s’est marié le plus jeune», rappelle France Prioux, directrice de recherches à l’Ined. Depuis, la tendance s’est inversée. «Toute la mise en union est retardée : le premier couple, comme la vie commune. Enfin, le mariage vient confirmer une union établie », détaille Xavier Niel, chef de la démographie à l’Insee. Encore n’est-il qu’une «forme possible du couple. Plus la voie majoritaire», insiste le démographe.
Si certains finissent par convoler lorsque les enfants sont là, d’autres se pacsent, à peu près au même âge. Enfin, beaucoup restent en concubinage. En 2008, le nombre de mariages a encore baissé. Quelque 265 400 unions ont été enregistrées en 2008, soit une baisse de 3 % par rapport à l’année dernière. Un reflux proche du plancher de 1995, année où les maires avaient célébré 261 813 mariages. «Même les divorcés se remarient moins», note France Prioux. La moitié convolait à nouveau dans les années 1980. Seuls 40 % le font maintenant. Enfin, le nombre de couples mixtes, où l’un des époux est de nationalité étrangère, baisse drastiquement. Il ne représente plus que 12,7 % des nouvelles unions enregistrées contre 16,8 % en 2003.
Se marier devient rare. Un acte d’amour, entouré de multiples précautions… qui n’empêchent pas les divorces ! «Autrefois, les notaires disaient : l’idéal est de vivre en concubinage et de mourir mariés. Maintenant l’optique a changé : on se marie après réflexion, on se quitte dès que l’amour cesse», résume France Prioux. En revanche, les pacs ont bondi pour atteindre 140 000 en 2008. Le phénomène de substitution gagne. Si l’on additionne les chiffres du mariage et du pacs, les officialisations augmentent.(le Figaro-06.11.09.)
****Un drôle de Salon à Paris…pour » réussir » son divorce!!
La tenue de cet événement est révélateur d’une nouvelle vision du divorce .
Drôle d’endroit pour une rupture. Programmé entre les rencontres philatéliques d’automne et une manifestation consacrée à l’art du nu et l’art du sport, le premier Salon de la séparation et du divorce a ouvert ses portes ce vendredi 06.11.09. porte de Champerret à Paris. Son organisatrice, Brigitte Gaumet, a eu l’idée de cet événement après la médiatisation d’un salon sur le même thème à Vienne, en 2007.La tenue de cet événement semble consacrer une nouvelle vision du divorce décomplexée. «Il y a quarante ans, le divorce était considéré comme une anomalie, un cataclysme. Aujourd’hui, même si cela reste un drame intime, il fait partie du paysage. L’objectif du mariage n’est plus de durer. C’est la qualité du lien qui compte», souligne le sociologue Jean-Claude Kaufmann (1). Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Environ 131 300 couples ont divorcé en 2008, selon les dernières données du ministère de la Justice. Une moyenne relativement stable après une augmentation de 12 % entre 1996 (120 000 divorces) et 2007 (134 000 divorces). Mais c’est avant tout la forte croissance des divorces par consentement mutuel, passés de 41 % à 55 % des séparations, qui frappe dans les statistiques de ces dix dernières années.
Lors de la réforme de 2004, «la procédure simplifiée a été créée pour pacifier le divorce, notamment dans l’intérêt des enfants», rappelle Arthur Dreyfuss, porte-parole adjoint de la Chancellerie. Cette rupture plus rapide (trois mois en moyenne) et moins coûteuse pourrait laisser penser que le divorce est devenu une étape de la vie comme une autre. Alors pourquoi ne pas lui consacrer un salon ?
«L’idée d’un “bon divorce” émerge depuis plusieurs années, indique Jean-Claude Kaufmann. On essaye de se séparer de la manière la moins destructrice possible pour préserver les enfants et le couple parental. Bien entendu, il n’est pas toujours aisé de dépasser la logique de guerre mais l’organisation d’un Salon du divorce est un indicateur de cette évolution en cours.»
5 000 à 8 000 visiteurs
Brigitte Gaumet reste prudente. «Notre première problématique était de savoir si les gens allaient oser venir», confie-t-elle. Pour l’instant, elle table sur la venue de 5 000 à 8 000 visiteurs. Surtout des femmes. Plus nombreuses à demander le divorce, elles représentent 70 % du public préinscrit au salon. Si, ça marche, le projet pourrait se décentraliser à Lille, à Lyon et à Marseille. Pour ajuster le programme, Brigitte Gaumet a organisé des groupes de personnes concernées par la séparation. Si tous se sont accordés à dire que le sujet n’avait rien de léger, ils ont exprimé des besoins différents et successifs : le conseil et le droit, la psychologie et la formation, l’image de soi, l’immobilier et la reconstruction d’une vie sociale. Des questions auxquelles devraient pouvoir répondre une soixantaine d’exposants : du plus glauque – l’incontournable cabinet de détectives – au plus farfelu – des cours du soir organisés par le lycée Sainte-Croix de Neuilly, la liste des corps de métiers qui gravitent autour de la séparation est impressionnante.
Les professionnels sont très typés : certains répondent aux désirs de changement de look des femmes, d’autres aux besoins des hommes d’aide en matière de travaux d’intérieur. Enfin, certains pourront retenter leur chance avec le cours Comment séduire à nouveau son conjoint selon la méthode Gestalt.(Le Figaro-06.11.09.)
(1) L’Étrange Histoire de l’amour heureux, publié chez Armand Colin.
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