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DJAMILA BOUHIRED, extraordinaire élan de solidarité des Algériens

14122009

Le président de la République a donné des instructions fermes pour la prise en charge de cette grande moudjahida.

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Le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l’étranger, Djamal Ould Abbès, a avoué ne pas comprendre «l’appel à l’aide aux âmes charitables lancé par Djamila Bouhired à travers certains titres de la presse nationale». S’exprimant, hier, en marge des travaux d’une rencontre à l’occasion de la célébration de la Journée arabe des personnes handicapées, Djamal Oul Abbès a, néanmoins, affirmé que «le président de la République a donné des instructions fermes pour la prise en charge de Djamila Bouhired ainsi que de tous les cas similaires» avant d’ajouter: «Quand le Président est saisi pour des cas douloureux comme celui de Bouhired, il intervient rapidement.» Et Djamal Ould Abbès de souligner qu’«on n’a pas besoin de faire appel au peuple algérien pour solliciter une prise en charge pour une intervention lourde à l’étranger». «Il n’y a aucun problème! L’Etat n’est pas absent, on peut la prendre ce soir même en charge», poursuit-il, pour suggérer à qui veut le croire que cette grande moudjahida a eu tous les égards qu’elle méritait. Le ministre qui n’a pas situé le problème, a déclaré, que Djamila Bouhired a bénéficié auparavant de plusieurs prises en charge, sans toutefois, donner plus de détails en raison de l’obligation de réserve. «Si jamais elle avait saisi le département de la Solidarité, elle aurait été prise en charge sans aucun problème», a souligné le ministre. Est-ce à dire que Djamila Bouhired n’a jamais sollicité une prise en charge de l’Etat au point d’étaler sa détresse dans les colonnes de la presse écrite nationale? Dans son cri de détresse, Djamila Bouhired a révélé que son état de santé critique nécessite des interventions chirurgicales lourdes et une prise en charge onéreuse auxquelles elle ne peut faire face en raison de ses faibles revenus. Bien mieux, la moudjahida révèle qu’elle a refusé l’aide de certains émirs du Golfe pour une question de «nif». En outre, Mme Djamila Bouhired interpelle vigoureusement le président de la République et l’opinion publique algérienne sur les déboires des personnalités historiques. Elle a déploré le sort réservé à ses semblables dans l’Algérie indépendante, en évoquant sa situation sociale dégradante. Cette grande dame avoue être criblée de dettes et d’ajouter qu’elle n’était jamais tentée par des apports frauduleux qui, malheureusement, sont fréquents dans le pays.
A l’image de cette héroïne de la Révolution, plusieurs symboles ou leurs ayants droit se sont retrouvés dans une situation lamentable.
Sur sa lancée, Djamal Ould Abbès a annoncé l’examen du dossier relatif à l’augmentation des différentes pensions de solidarité pour «améliorer le pouvoir d’achat» des catégories vulnérables.
Le ministre a indiqué que l’examen du dossier des pensions destinées aux handicapés et personnes aux besoins spécifiques vise, a-t-il dit, à adapter «ces pensions à l’augmentation du Salaire national minimum garanti (Snmg) et améliorer le pouvoir d’achat» des catégories vulnérables de la société.
Un groupe de travail composé de cadres du secteur, a ajouté le ministre, a été créé pour examiner les modalités de mise en place d’un dispositif relatif à l’augmentation de ces pensions.
En outre, le ministre a affirmé que «le baccalauréat 2010 sera désormais en braille pour les handicapés non-voyants». Auparavant, les candidats avaient besoin d’aide pour la lecture des sujets d’examen. Dans ce contexte, l’orateur souligne que 70.000 ouvrages et livres scolaires en braille ont été produits.
Toutefois, un centre pour handicapés lourds (IMC) sera réalisé prochainement à Batna, selon l’orateur.
Sur un autre plan, le ministre a indiqué que quelque 12 milliards de dinars ont été dépensés à ce jour dans le cadre de la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. «Le montant global dégagé par l’Etat au profit du ministère de la Solidarité nationale dans le cadre de cette opération est évalué à 23,6 milliards de dinars, dont 12 milliards DA ont été dépensés», a précisé le ministre.
Par ailleurs, des responsables au ministère de la Solidarité ont ajouté que «plus de 15.000 dossiers ont été définitivement apurés et les concernés indemnisés dans le cadre de cette opération».
Sur ce nombre, le ministère a réglé plus de 10.000 dossiers relatifs à l’indemnisation des familles démunies éprouvées par l’implication d’un de leurs proches dans le terrorisme, et plus de 5000 autres dossiers de personnes ayant fait l’objet de mesures administratives de licenciement pour des faits liés à la tragédie nationale. (L’Expression-14.12.09.)

***********Une réaction immédiate après son appel….

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L’appel touchant de l’illustre Moudjahida Djamila Bouhired n’a pas laissé insensibles les Algériens notamment les lecteurs fidèles d’Echoroukonline qui sont allés même à offrir une prise en charge totale pour la « légende de la résistance algérienne ».

Avec plus de 300 commentaires sur la lettre de Djamila Bouhired publiée sur le site samedi, les Algériens ont exprimé leur solidarité avec la militante et ont fait preuve d’une volonté ferme pour venir à son aide.

Une réaction immédiate et pratique est celle de Larbi Benyezzar de Canada qui invite Djamila à Montréal « logée, nourrie et prise totalement en charge auprès des hôpitaux », tout en laissant son adresse e-mail pour un contact rapide.

Quant à Saboun kamel de France, il a montré sa disposition pour toute aide morale et financière tout en exprimant sa tristesse de « voir cette merveilleuse et courageuse combattante, criant haut et fort son malheur, affecté par cette douleur maladie ».

Il y a ceux qui ont même laissé leurs numéros de téléphone offrant de l’aide à Bouhired. Tel est le cas de Benmessaoud dont le numéro de téléphone est publié dans son commentaire et qui précise qu’il était condamné lui aussi en 1959. « Comment peut-on t’aider ?…téléphones-moi ».

Mohamed de l’Irlande s’est dit être prêt de sacrifier son âme pour la Moudjahida et a proposé également de lui prendre en charge à Londres en laissant ses coordonnées.

Lalla, la militante, la légende de la résistance algérienne, la belle, la mère, l’étoile de l’Algérie, la combattante, la sœur, l’héroïne, l’honneur, la fierté, la bien-aimée, c’est ainsi que  les Algériens voient Djamila Bouhired qui s’est adressée au peuple pour demander de l’aide financière.

Atteinte d’une maladie qui exige trois interventions chirurgicales lourdes et coûteuses, Djamila indique, dans son appel, qu’elle se trouve dans une situation critique et que sa retraite ne peut pas couvrir les médicaments et les coûts du traitement à l’étranger. Des lecteurs sont allés même à penser à organiser une collecte et ouvrir un compte bancaire pour permettre aux volontaires de verser leurs donations. « Ça serait une occasion aussi riche que celle de notre équipe nationale de regrouper des algériens autour d’une action collective », estime un commentateur sous le pseudo d’Algérien de Paris.

Youcef s’est présenté pour donner le coup d’envoi de la campagne de donations en offrant 2000 dollars américains et a demandé le compte bancaire de Djamila Bouhired.

Les femmes n’ont pas été à l’écart de cette réaction populaire. C’est le cas d’une Algérienne qui se donne le nom de « la fille de l’Algérie des héros ». Elle offre sa ceinture en or, qui est considérée comme un bijou très cher pour les femmes algériennes, mais rien n’est trop cher pour l’héroïne Djamila Bouhired.  

Par ailleurs, les Algériens ont exprimé leur colère contre ce qui se passe avec Bouhired et demandent au gouvernement de réagir à son appel émouvant. « Djamila avait 15 ans lorsqu’elle s’est engagée à affronter la barbarie coloniale, mais la plus grande tragédie, actuellement, c’est de voir notre héroïne, à la réputation mondiale, demander la charité au peuple, alors qu’elle doit bénéficier du plus haut standing dans son propre pays pour lequel elle s’est dévouée corps et âme », estime un citoyen sous le pseudo de crisalyde16.

« Où est le ministère des moudjahidine, réveillez-vous c’est Djamila Bouhired…C’est le président lui même qui doit vous prendre en charge et en urgence. On peut manifester pour vous! Normalement le gouvernement s’occupe de vous », réclame Souad.

Digne et fière comme elle l’a été pendant l’occupation française, la militante Djamila Bouhired a refusé des offres de prise en charge totale proposées par des gens des pays du Golfe. « Je voudrais remercier chaleureusement certains amis des pays du Golfe que je considère comme frères pour leur générosité et leur compréhension, offre généreuses et spontanée à vouloir me prendre en charge, offre que j’ai dû refuser », a-t-elle précisé. (Echorouk-14.12.09.)

*******************Après 50 ans de silence, Djamila Bouhired se confie à Echorouk

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 Sa sollicitation d’une aide auprès des autorités du pays, à leur tête le président de la république, a défrayé la chronique. Aujourd’hui, Djamila Bouhired sort de son silence estimant qu’elle a droit d’être soignée par son pays. Dans un entretien téléphonique, Bouhired ajoute qu’elle ne craint pas la mort qui l’a déjà si souvent côtoyée notamment au cours de la révolution. Elle répond à ceux qui ont critiqué sa sortie inattendue : «Cinquante ans de silence suffisent». Djamila Bouhired s’explique après avoir demandé de l’aide auprès des hautes autorités du pays. «Je ne convoite pas de poste, ni de l’argent à amasser. « Nous » n’avons pas trahi, volé, ni utilisé les plateaux télé pour avoir des postes. « Nous » sommes des gens réservés, « nous » n’avons jamais sollicité de l’aide auparavant, si ce n’était cette maladie qui a eu raison de moi».  Cette muse du poète Nizar Kabbani a indiqué n’avoir pas pu recevoir dans son étroite demeure les nombreuses personnes venues lui tendre la main. Ses frères d’armes se désolent aussi de ce qui est arrivé à ce symbole de la révolution algérienne. Ce qui a poussé la moudjahida à sortir de son silence, ce sont ces nombreuses maladies dont elle souffre et les lourdes opérations qu’elles nécessitent et qui requièrent à présent un transfert à l’étranger. Notre interlocutrice ajoute qu’elle souffre d’obstruction des artères coronaires, d’une intervention chirurgicale à l’oreille et une autre sur la tyroïde. Bouhired a par ailleurs déclaré que les différentes parties en Algérie et à l’étranger, les ministères, les officiels et la famille révolutionnaire qui lui ont proposé leur aide étaient plus sensibles à son appel sur les journaux, qu’à son état de santé et à la situation dans laquelle elle se trouve.  Echorouk a notamment reçu les appels d’établissements financiers, dont Baraka Bank, qui cherchaient à prendre attache avec Bouhired pour lui faire parvenir de l’aide le plus rapidement possible.(15.12.09.)  ************Les raisons de la colère de Djamila Bouhired

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Fatma Ouzeguene, la compagne de lutte de Djamila Bouhired, raconte les déceptions et les péripéties du parcours qu’a dû emprunter notre héroïne pour se faire soigner à l’étranger.

L’héroïne de la guerre de Libération nationale, la moudjahida torturée et condamnée à mort durant la Bataille d’Alger, Djamila Bouhired, vit aujourd’hui très mal. Pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante, la moudjahida, qui n’a jamais renié ses convictions, sort de sa réserve pour révéler au grand jour son désarroi, voire son dénuement. C’est triste, mais c’est la stricte vérité, témoigne Fatma Ouzeguene, la compagne de lutte de la moudjahida. Contrairement à ce que croit tout le monde, Djamila Bouhired n’habite pas une villa ni une maison luxueuse, mais un appartement de trois pièces dans un immeuble appelé la Tour, situé à El Mouradia.

Elle est, selon Mme Ouzeguene, très appréciée pour ses qualités humaines et son indifférence, pour ne pas dire son mépris, à l’égard des dirigeants… Aujourd’hui, le cri de colère et de détresse de D. Bouhired est lancé, suite au comportement indigne et choquant dont a fait preuve à son égard M. Sbih, ambassadeur d’Algérie en France. Djamila Bouhired, nous confie Mme Ouzeguene, est malade, elle souffre d’un problème cardiaque qui nécessite une prise en charge à l’étranger. Néanmoins, elle a cavalé pendant deux longues années pour l’obtention de cette prise en charge.

Elle a frappé à toutes les portes, en vain. Fière comme elle l’a toujours été, D. Bouhired a décidé de renoncer. C’est son entourage qui a pris le dossier en main et a fait le pied de grue devant les services concernés pour l’obtention de ce document. « Djamila Bouhired s’est rendue effectivement en France pour des soins. Mais quelle fut sa déception lorsqu’elle fut hébergée dans un hôtel qui n’était pas digne de sa stature de ‘moudjahida’ et non pas sur le plan du coût ou des étoiles… En se plaignant de cette situation auprès de M. Sbih, ce dernier s’est montré arrogant et hautain », rapporte Mme Ouzeguene. N’ayant pas supporté les soupirs de cet ambassadeur, D. Bouhired est rentrée au pays en décidant de dire tout haut ce qu’elle a toujours pensé tout bas. Selon certaines indiscrétions, l’icône de la Révolution a refusé, par « principe », d’entrer dans la sphère du pouvoir… Oui, Mme Bouhired a décliné l’offre du président de la République.

« Pour vivre décemment, Bouteflika a proposé à D. Bouhired un poste de travail au sein de la présidence. La moudjahida a refusé cette offre en demandant, en contrepartie, la revalorisation de sa pension et celle de tous les moudjahidine se trouvant dans sa situation », a expliqué Mme Ouzeguene. A. Bouteflika, qui connaît parfaitement la situation de Djamila Bouhired, n’a rien fait, selon Mme Ouzeguene, pour améliorer son vécu. Cette dernière ne nie pas que beaucoup de moudjahidate vivent dans la misère, mais leur dignité ne leur permet pas de tendre la main. « Rares sont les moujahidate qui ont bénéficié des privilèges de l’Etat », fulmine notre interlocutrice.

Cet état de fait est confirmé par Akila Ouared, une autre moudjahida très affectée par le cri de D. Bouhired. Mme Ouared pense que si les Algériens ont milité pour l’indépendance du pays, ce n’est pas pour avoir des droits supérieurs sur les autres Algériens de même catégorie, mais pour tout simplement vivre dignement. « Il y a des lois dans ce pays qu’il faudrait appliquer à tout le monde. Je connais des personnes qui ont pris beaucoup plus qu’il fallait et d’autres qui ont été marginalisées car elles se sont tues. Il n y a pas de reconnaissance… », a dénoncé Mme Ouared, qui est attristée de voir une femme symbole vivre dans la misère. « Je suis triste de voir des moudjahidate mourir dans la misère. Je suis témoin de ces cas alors que d’autres ont bénéficié de titres honorifiques. Je n’arrive pas à expliquer ce grand écart. Pourtant, les lois existent », s’interroge-t-elle, avant de rappeler que D. Bouhired est sa sœur de combat, une femme que toutes les Algériennes et Algériens ont glorifiée.

« Nous avons lutté pour une Algérie légale, libre, pour avoir des droits. L’Etat doit alors étudier les situations particulières. Il y a des moudjahidate, en 2009, qui ne vivent que de leur pension, elles n’ont pas de retraite. L’Etat doit les prendre en charge pour qu’elles puissent s’en aller sereinement le moment venu… », peste Mme Ouared. (El Watan-14.12.09.)

    







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