mettre un terme à la pratique des disparitions forcées
20 12 2009*Associations des familles des disparus de la région euroméditerranéenne
Les associations des familles de disparus de la région euroméditerranéenne appellent les Etats de la région à « mettre un terme immédiatement à la pratique des disparitions forcées ».Dans la déclaration finale sanctionnant la troisième rencontre euro-méditerranéenne, publiée hier sur le site Internet du réseau euroméditerranéen des droits de l’homme, les familles des disparus venant des pays de la région, dont l’Algérie, appellent également les Etats à mettre fin aux détentions au secret sous le couvert de la « lutte contre le terrorisme ». Les participants invitent également les responsables des pays concernés à entamer le dialogue avec les associations de familles de disparus pour parvenir à un règlement intégral de la question des disparus. « Il faut également rendre effectifs les droits à la vérité, à la justice et à la réparation intégrale des victimes de disparitions forcées et de leurs familles et faciliter le travail de préservation de la mémoire, notamment par la protection des archives », lit-on également dans cette déclaration. Ces associations exigent aussi la facilitation de la recherche et l’établissement de la vérité par la protection des charniers et des lieux de détention secrets.
Parallèlement, les rédacteurs de cette déclaration exhortent la communauté internationale à signer et ratifier la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et à reconnaître la compétence du Comité contre les disparitions forcées à recevoir des plaintes individuelles. « Il faut également renforcer des mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme ayant la compétence de traiter des cas de disparitions forcées et notamment le groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires », souligne-t-on. (El Watan-20.12.09.)
**********1203 personnes disparues dans le monde en 2008
Dans le monde, le phénomène des disparitions ne cesse de prendre de l’ampleur, particulièrement avec l’éclatement des conflits armés.
Pour l’année 2008 uniquement, le groupe de travail sur les disparitions involontaires du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a signalé 1203 personnes disparues, contre 629 en 2007, soit une augmentation de 91% sur un an. En cette journée internationale des personnes disparues, les Nations unies ont dénoncé, hier, la forte augmentation des cas de disparitions forcées en 2008. Depuis sa création en 1980, ce groupe d’experts a recensé plus de 50 000 cas, mais seule une infime partie d’entre eux a pu être élucidée. « C’est pourtant une obligation des Etats de mener des enquêtes », a averti le groupe de travail dans un communiqué, cité par l’AFP.
L’ONU a ainsi mis à l’index les disparitions liées aux politiques de lutte contre le terrorisme. « Les arrestations au cours des opérations militaires, les détentions arbitraires et les redditions extraordinaires sont équivalentes à des disparitions forcées », a estimé le groupe de travail. Les enlèvements de « courte durée » sont également très préoccupants, a souligné l’ONU, car bien souvent les individus ou groupes qui y ont participé refusent de donner « des informations sur la situation et le sort de la personne disparue ».Les Nations unies exhortent les gouvernements à ratifier la Convention internationale de l’ONU contre les disparitions forcées, car elle permettrait de « renforcer la capacité des gouvernements ».(El Watan)
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*L’appel de Nassera Dutour. Mère de disparu, porte-parole du CFDA et présidente de la FEMED
Le 30 août de chaque année, depuis 26 ans, les associations de familles du monde entier célèbrent la journée internationale des disparus. Cette journée est un hommage à la mémoire des disparus et reflète l’intensité de la lutte de leurs proches qui refusent, sur tous les continents, de sombrer dans l’oubli et d’accepter l’impunité.La disparition forcée, quel qu’en soit le contexte, est la négation même de la personne humaine à qui on a ôté ses droits les plus élémentaires. La disparition forcée est un drame individuel mais aussi collectif. Elle est le mépris total des dirigeants d’un pays envers leur peuple contre qui on a utilisé ce crime comme instrument de terreur et comme moyen de répression tout en s’assurant l’impunité. Dans tous les pays, les proches de disparus sont confrontés aux mêmes difficultés et tous sont porteurs du même sentiment et du même instinct de lutte contre le déni de justice et de lutte pour la vérité et contre l’oubli. La disparition forcée est un crime continu qui ne cesse qu’au moment où la vérité est établie et quand la justice joue son rôle. La lutte ne peut donc cesser que lorsque ces deux exigences légitimes sont atteintes et que des garanties de non répétition sont assurées. Certains pays ont avancé sur cette voie, grâce à la détermination et au travail honorable des familles de victimes réunies en association. En Argentine, malgré l’amnistie « du point final » en vigueur encore aujourd’hui, par leur combat, les familles de disparus ont réussi à arracher la Vérité, à faire juger les coupables, et à récupérer les corps de leurs proches. Des Commissions Vérité ont vu le jour dans divers pays et quel que soient les faiblesses de ces commissions, elles ont permis la prise en compte des victimes, la révélation de la vérité ou d’une partie et ont participé au processus de transition étatique. Ces expériences étrangères insufflent du courage quand l’immobilisme d’autres Etats, comme l’Etat algérien, semble insurmontable. En Algérie, pays où des milliers de personnes ont disparu du fait des agents de l’Etat et où trois amnisties se sont succédé, ces expériences de victoire contribuent à renforcer la détermination des familles de disparus en Algérie à obtenir vérité et justice à l’instar de tous les autres pays qui ont connu des avancées positives. La journée internationale des disparus est un cri simultané de tous les proches disparus exprimant leur foi dans le triomphe de la vérité et la justice.(El Watan)
****Briser le silence sur le dossier des harraga disparus….( Célébration de la journée mondiale des migrants )
- Plusieurs familles ne peuvent encore faire le deuil de leurs enfants car ne sachant pas s’ils sont emprisonnés, morts ou gardés dans les morgues des hôpitaux de pays de la Méditerranée.
L’association des femmes pour le développement (AFAD) de Annaba, qui milite également depuis des années pour la défense des droits des migrants, demandeurs d’asile et réfugiés algériens, a voulu marquer la journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre, par un appel lancinant. Dans cet appel, elle s’adresse à toutes les organisations professionnelles, humanitaires et sociales ainsi qu’aux parlementaires de notre pays pour briser le silence sur le dossier des jeunes algériens disparus en mer, dont plusieurs familles ne peuvent encore faire le deuil car ne sachant pas s’ils sont emprisonnés, morts où dans les morgues de pays voisins de la Méditerranée.
« C’est un principe humanitaire fondamental que nous devons défendre et qui nous concerne tous », interpelle Mounira Haddad, la présidente d’AFAD. Aussi, cette association a rejoint plusieurs organisations internationales telles que ses deux partenaires la Cimade et Migreurop dans la campagne lancée ce vendredi de par le monde et ciblant en particulier la communauté européenne pour mettre au défi les Etats membres de mettre fin aux violations des droits des migrants. Des évènements, indique Mme Haddad, seront organisés à Bruxelles, le Caire, Genève, Kuala Lumpur, Nairobi, New York et Paris ; ils donneront le coup d’envoi d’activités sur tous les continents pour marquer le 20ème anniversaire de l’adoption de la Convention des Nations unies sur la Protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille en 1990.
Une convention ratifiée par 42 Etats, dont l’Algérie, depuis son adoption par l’Assemblée générale des Nations unies en 1990, 15 autres l’ont signée (la signature étant l’étape préliminaire à la ratification), précise notre interlocutrice. La campagne portera dans la rue et devant les parlements la demande adressée aux gouvernements de mettre fin immédiatement aux violations étendues des droits de l’homme, des migrants en l’occurrence, à travers le monde en ratifiant cet instrument central de protection des Nations unies. Les estimations de celles-ci montrent qu’en 2010, 214 millions de personnes résideront en dehors de leur pays de naissance ou de nationalité. Près de la moitié, 95 millions selon les calculs de l’Organisation internationale du travail (OIT), sont actifs économiquement en tant que travailleurs migrants. Avec leurs familles, ils forment la majeure partie des migrants internationaux, a-t-elle ajouté.(El Watan-20.12.09.)
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*Selon les statistiques onusiennes : 200 millions de personnes vivent loin de leur pays…
Une étude sur le nombre de ressortissants algériens établis à l’étranger est en cours, a indiqué jeudi le secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l’étranger, Abdellah Bouchenak Khelladi.
« Cette étude, qui est en cours de réalisation, en collaboration avec le réseau associatif algérien à l’étranger et les secteurs concernés, a pour but de recenser le maximum de nos ressortissants afin de pouvoir agir en matière de prise en charge », a précisé M. Bouchenak lors d’une rencontre, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des migrants. Evoquant le nombre de ressortissants algériens à l’étranger, le même responsable a indiqué qu’il est estimé « entre 5 à 7 millions » de personnes, alors que le nombre de ressortissants algériens enregistrés au niveau des ambassades s’élève à « plus de 1,6 million de ressortissants », a-t-il dit. Par ailleurs, le secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale a relevé que, selon les estimations des Nations unies, quelque 214 millions de personnes résident en dehors de leur pays de naissance ou de nationalité en 2010.
S’agissant de la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, il a noté que jusqu’en 2009, seuls 42 Etats ont ratifié cette convention, dont l’Algérie en 2005, tandis que 15 autres Etats l’on signée. Quelque 200 millions de personnes à travers le monde vivent loin de leur pays, selon des statistiques de l’Organisation des Nations unies, rendues publiques hier à l’occasion de la Journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre. « La question de la migration touche chaque pays, qui peut être une terre d’origine, de transit ou de destination, ou encore les trois à la fois », a indiqué le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, affirmant qu’en 2009, « quelque 200 millions de personnes, soit 3% de la population mondiale, vivent hors du pays où elles sont nées ».
M. Ban Ki-moon s’exprimait dans un message transmis à la presse, à Dakar, par le Centre d’information de l’ONU (CINU) pour le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal. Après avoir souligné que beaucoup de migrants « font face à la discrimination, à l’exploitation et aux mauvais traitements », M. Ban Ki-moon a assuré, dans son message, que « la migration peut être une bonne chose pour les migrants eux-mêmes, qui ont ainsi la possibilité de réaliser leur potentiel, de même que pour les sociétés dont ils sont originaires et celles qui les accueillent ». Par ailleurs, même si de nombreux pays ont imposé des restrictions plus sévères à l’immigration, et adopté des mesures plus fermes pour lutter contre les migrations clandestines, M. Ban Ki-moon a averti que « ces mesures peuvent renforcer le risque d’exploitation et de mauvais traitements ».(El Watan-19.12.09.)
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325 000 étrangers installés en Algérie….
L’accroissement des flux migratoires est frappant : la population étrangère en Algérie est passée de 113 000 personnes en 1998 à 325 000 en 2008. L’importation de la main-d’œuvre, l’installation des entreprises étrangères et l’amélioration de la situation sécuritaire ont apparemment fait doubler le nombre de ressortissants étrangers en Algérie. C’est là l’une des conclusions de l’étude réalisée par Mohamed Saïb Musette, sociologue au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement, qui devra être présentée lors d’un atelier sur les flux migratoires au mois de mai prochain. Le volume global des étrangers en Algérie est estimé à 95 000 (réfugiés non compris) selon les premières estimations du recensement (RGPH) de 2008, soit à peine 0.03% de la population algérienne.
« Avec les réfugiés (à Tindouf), le taux augmente à 0,75% de la population totale résidant en Algérie. Les migrants en situation irrégulière, estimés à 26 000 personnes, font grimper le taux à 0,81% de la population algérienne. En tout et pour tout, l’effectif réel est plus important que les données du recensement. Nous l’estimons à 325 000 migrants (soit 0,9% de la population algérienne », explique M. Musette.
40% sont des chinois
Une plus grande présence de travailleurs étrangers est attendue, selon le chercheur du CREAD. Deux nouvelles nationalités sont déjà sur place, à savoir les Chinois (dans le BTP) et les Indiens (dans la sidérurgie). En 1999, selon les données de l’ANEM, à peine 1000 travailleurs étrangers exerçaient en Algérie. Ils sont aujourd’hui plus de 32 000. A eux seuls, les Chinois représentent 40% des travailleurs étrangers en Algérie. Les commerçants étrangers installés en Algérie sont répartis, selon les données du Centre national du registre du commerce de septembre 2007, en 1284 personnes physiques et 3785 personnes morales, dont 82 succursales. Dans la liste des nationalités des gérants directeurs ou présidents de conseils d’administration de sociétés, la France vient en tête avec 719 sociétés inscrites au registre du commerce, soit un taux 19%, suivie des Syriens (542), des Chinois (438) et des Égyptiens (279).
Concernant les personnes physiques, il apparaît que les nationalités les plus répandues sont les Tunisiens avec 509 commerçants, les Marocains (416), les Syriens (93) et les Chinois (75). Par secteur d’activité, les opérateurs économiques étrangers sont inscrits pour 30% dans la production industrielle et le BTPH, 29% dans les services et 25% dans l’import-export (1273 sociétés). « Les sociétés étrangères d’import-export sont de véritables relais pour la promotion des produits de leur pays », commente M. Musette.
Camps sauvages
Pour ce qui est des migrants subsahariens, l’étude du CREAD montre que plus de 2000 migrants en situation irrégulière habitaient dans des camps sauvages à Tlemcen, dans la commune de Maghnia, à la frontière marocaine. « Les services de la gendarmerie parlent de plus de 6000 Subsahariens qui ont fait l’objet d’arrestation, de traduction en justice et d’expulsion depuis l’an 2000 en Algérie », souligne-t-on. La problématique que pose l’auteur de l’étude a trait au fait que « l’Algérie vient de revoir les textes sur les conditions de séjour des étrangers sans pour autant entrer dans les droits sociaux et culturels des travailleurs et des membres de leurs familles, comme stipulé dans le cadre de la convention onusienne de 1990 ». La stratégie algérienne, explique M. Musette, se fonde plus sur des mécanismes sécuritaires, avec l’expulsion à la clé soit vers le pays d’origine (lorsque l’identification est prouvée), soit vers les postes d’entrée frontaliers. (El Watan-26.04.09.)
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**L’Algérie clôt le dossier des disparus….SUR 6 500 CAS, SEULES 10 FAMILLES ONT REFUSÉ L’INDEMNISATION-
Le maintien de l’état d’urgence en Algérie s’inscrit en faux avec le respect des droits de l’Homme, a relevé Abdelhak Mekki, président du Conservatoire des droits de l’enfant à la Forem qui plaide pour l’abolition de cet état d’urgence lors d’une table ronde qu’il a animée, hier, au Centre de presse El Moudjahid. Cette rencontre qui se veut une occasion pour le conférencier afin d’évaluer la situation des droits de l’Homme notamment les acquis et les insuffisances dans ce domaine, lui a permis de dresser un bilan plus ou moins négatif concernant les droits de l’enfant en Algérie. En effet, selon les statistiques de la Forem, 300 000 enfants travaillent dans des institutions. Par institution le conférencier vise les entreprises qui ont un registre du commerce, bien que la loi interdit aux employeurs de recruter des mineurs. D’après le rapport de la Forem, environ 20 000 enfants vivent dans les rues. Cet état de fait va perdurer dans la mesure où il y a peu de centres spécialisés pour accueillir ces enfants. Sur le plan sanitaire Abdelhak Mekki tire la sonnette d’alarme sur le nombre d’enfants qui meurent juste après la naissance, insistant sur le fait que la question des droits de l’enfant ne relève pas seulement des autorités. Cet intervenant n’a pas omis d’évaluer l’évolution des droits de l’Homme en Algérie précisant que « Ce que nous oublions quand on évoque les droits de l’Homme est sa genèse. » Et de poursuivre, « il y a 30 ans, nous ne pouvons même pas évoquer cette question intimement », a-t-il fait remarquer mettant l’accent sur l’universalité des droits de l’Homme. « La question des droits de l’Homme est une question de conscience. C’est notre conscience qui détermine l’existence des droits de l’Homme » a-t-il défini. De son côté, Azzi Merouane, Avocat, responsable de la cellule chargée de la Réconciliation nationale au niveau de la Cour suprême est revenu sur le dossier des disparus pointant du doigt les Organisations non gouvernementales qui selon lui, utilisent ce dossier à des fins politiciennes visant de ce fait, la déstabilisation de l’Algérie par les rapports qu’elles présentent à chaque fois. « Sur 6 500 disparus, il n’y a que 10 familles qui n’ont pas accepté l’indemnisation », a-t-il révélé sans pour autant préciser comment se fera le traitement des dossiers des disparus de ces familles qui refusent d’être indemnisées. « Le dossier est clos. Nous demandons aux organisations des disparus de cesser de parler au nom des disparus », a-t-il martelé. (le Courrier d’Algérie-21.12.09.)
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