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Sonatrach dans la tourmente

16 01 2010

** 4 de ses 5 principaux dirigeants, dont le PDG et 3 vice-présidents sous contrôle judiciaire.

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Une source proche de l’enquête au niveau du tribunal de Sidi-M’hamed, concernant les marchés douteux passés entre Sonatrach et des opérateurs locaux et étrangers, assure que plus de 1600 projets ont été octroyés par complaisance. L’enquête se penchera sur toutes les opérations de la société, depuis la désignation, en 2003, de Mohamed Meziane à son poste, et se concentrera sur les appels d’offres et les projets octroyés de gré à gré, sans appel d’offres au contraire de ce que stipule la loi sur les marchés publics. Durant les 10 dernières années, le groupe Sonatrach  a octroyé 1600 marchés à l’amiable. Par décret du ministre de l’énergie et des mines, Sonatrach ne relève  plus du contrôle de l’état, Chakib Khelil ayant crée une société chargée de la publication des avis concernant les transactions du groupe et toutes ses filiales qui le dispense de publication officielle qui, par ailleurs, est obligatoire selon la loi qui définit les conditions de pratique du commerce. Le PDG du groupe, Mohamed Meziane, 60 ans, a été placé sous contrôle judiciaire depuis mercredi, après 42 ans au service de la société qu’il a intégré en 1967. Abd-El-Hafidh Faghouli, adjoint du PDG a été désigné provisoirement comme intérim, jusqu’à ce que la justice tranche dans cette affaire et que le président de la république nomme un PDG pour le groupe. Les accusations portées contre de hauts cadres de Sonatrach, sont axées autour de la ratification de transactions avec des sociétés spécialisées dans la sécurité et le transport, et les avantages octroyés aux bureaux d’études du fils du PDG du Crédit Populaire Algérien El-Hachemi Meghaoui  qui est en préventive avec son rejeton,  le PDG de Sonatrach, ses deux fils  et 5 cadres de la société. Sur ordre du président l’enquête sera élargie à toutes les transactions touchant les hydrocarbures et les activités conjointes qui sont le plus gros secteur de pots-de-vin et de dilapidation, surtout dans le Sud, espace privilégié du passe-temps des entreprises étrangères qui bénéficient du silence complice des cadres de Sonatrach. En 2008, Sonatrach a réalisé 80,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires et un bénéfice net de 9,2 milliards de dollars. Elle emploie 125 mille personnes et produit, quotidiennement, 1,45 millions de barils de pétrole et annuellement, environs 120 milliards de mètres cubes de gaz dont 63 milliards sont exportés vers l’Europe et les États-Unis. Dans des déclarations à Echorouk, Abdelmadjid Attar, expert et ex-PDG de Sonatrach a révélé que les futurs investissements seront affectés par la réputation ternie du groupe et les partenaires devront revoir les modalités de traitement avec la société. Ce genre d’affaires touche à la crédibilité du plus grand groupe économique en Algérie et aura des retombées négatives tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.(Echorouk-15.01.2010.)

***Si le PDG a été placé sous contrôle judiciaire ainsi que le vice-président responsable de l’activité commercialisation, les deux autres vice-présidents ont été placés sous mandat de dépôt. Cinq autres cadres dirigeants et non des moindres, puisqu’ils se classent dans la hiérarchie juste sous la fonction de vice-président, ont aussi été placés sous contrôle judiciaire. Le 5e vice-président non concerné par l’affaire a été nommé PDG par intérim. Bien que la présomption d’innocence bénéficie aux principaux inculpés, il n’en demeure pas moins que cette affaire a pris une tournure extraordinaire avec la neutralisation de la direction générale, et ce, même si les principaux inculpés seront innocentés. L’augmentation du chiffre d’affaires et la multiplication des projets parallèlement à l’augmentation des prix du pétrole ont fait que beaucoup d’argent se retrouve sur la table. Si la procédure de l’avis d’appel d’offres a donné de très bons résultats en matière de concurrence, le système du gré à gré a continué à fonctionner même s’il obéit à des critères précis.

En 2006, déjà, une enquête de l’IGF avait révélé l’importance des contrats conclus de gré à gré entre Sonatrach et BRC. L’affaire serait toujours en instruction auprès du tribunal de Bir Mourad Raïs, près la cour d’Alger.Pour ne pas avoir été protégée suffisamment, la compagnie nationale des hydrocarbures se retrouve ainsi dans la tourmente avec une direction générale décapitée en 24 heures avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur sa gestion future et sur son image de marque. L’abcès aurait pu être crevé en 2006 avec l’apparition de l’affaire des contrats de gré à gré entre Sonatrach et BRC. Il faut rappeler que Sonatrach a été créée en 1963. Elle emploie environ 120 000 personnes, y compris les filiales. Elle est classée comme la première entreprise en Afrique sur 500 entreprises industrielles et la 12e plus grande compagnie pétrolière au monde. Sa capacité de production en matière de pétrole brut est de 1 450 000 barils par jour. La production commerciale de gaz naturel est de 85 milliards de mètres cubes dont les trois quarts sont exportés.

Sonatrach est présente dans plusieurs pays à travers le monde : Espagne, Royaume-Uni, Pérou, Mali, Niger, Mauritanie, Egypte, Libye… Sonatrach a réalisé en 2008 un bénéfice net de 594,27 milliards de dinars.Elle a réalisé en 2008 une augmentation des investissements de 598 milliards de dinars contre 451 milliards de dinars en 2007, soit une augmentation de 32%. En 2008, Sonatrach a réalisé des exportations de 76,9 milliards de dollars contre 59,5 milliards de dollars en 2007 soit une hausse de près de 29,4%. La taxe sur les profits exceptionnels (TPE), prélevée sur les droits des associés et reversée au Trésor public, s’est élevée à 2,6 milliards de dollars. Sur le chapitre de la fiscalité pétrolière, Sonatrach a versé au Trésor public 6489 milliards de dinars, dont 3296 milliards au titre de la régularisation comptable des exercices 2006 et 2007. Pour 2009 et suite à la chute des prix du pétrole, les exportations se situeraient aux environs de 43 milliards de dollars. Les recettes des hydrocarbures représentent 98% des revenus extérieurs de l’Algérie. C’est grâce à ces recettes que l’Algérie a pu payer une dette extérieure qui avoisinait les 30 milliards de dollars et qui avait mis à genoux le pays durant deux décennies.(El Watan-16.01.2010.)


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