La première année d’Obama au pouvoir
21012010*La grande désillusion
Au petit matin du 21 janvier 2009, jour de sa prestation de serment, Barack Obama rentre à la résidence privée de la Maison-Blanche, après avoir inauguré les dix bals de la ville.
Le président américain fête ce mercredi sa première année au pouvoir avec une cote d’amour en berne, peu de succès à son actif et une défaite cuisante pour son camp, dans le Massachusetts.
Si l’on compare la liesse, l’espoir et l’émotion qui étreignaient un Mall en transe, il y a exactement un an à Washington, avec la discrétion relative dans laquelle l’Amérique fêtera ce mercredi le premier anniversaire de l’investiture de Barack Obama, le contraste est éclatant. Pas seulement parce que la terrible catastrophe qui frappe Haïti mobilise toute l’énergie des politiques et des journalistes. Après un début en fanfare, force est de constater que la présidence Obama ne soulève plus les mêmes foules ni les mêmes attentes.
Le taux de popularité du président est tombé à seulement 50 % d’opinions favorables selon le baromètre Gallup, et même 46 % selon un sondage de la chaîne CBS. Sur bien des sujets, la majorité des électeurs est de plus en plus sceptique sur sa capacité de changer les choses. Même dans le domaine des relations raciales, une majorité d’Américains pense désormais que la présence d’Obama à la Maison-Blanche n’a rien ou presque rien changé, selon un sondage rapporté par le New York Times.
Le désaveu de l’électorat est tel que les démocrates ont perdu mardi le siège de sénateur de feu Ted Kennedy au profit d’un républicain, lors de l’élection partielle qui se tenait dans le Massachusetts. Une telle défaite du camp d’Obama dans ce fief libéral historique annonce «une tempête» pour les démocrates, lors des élections législatives de mi-mandat qui doivent se tenir à l’automne, estime le stratège républicain Bradley Blakeman sur le site du journal Politico. Elle démolit aussi la majorité de 60 sièges dont le président Barack Obama a besoin pour passer sa réforme de la santé, toujours sur le fil du rasoir, et ses autres grands projets d’économie verte et de réforme financière.
«Les gens ont cru qu’il marcherait sur l’eau, comme le Christ, mais ce n’est qu’un homme, il n’est que président», explique Helen Thomas, doyenne des correspondants de la Maison-Blanche. «La déception est à la hauteur des attentes», ajoute-t-elle, avouant regretter qu’il n’ait pas été plus offensif vis-à-vis de l’opposition et qu’il ait «trop écouté ses militaires» sur l’Afghanistan. À l’opposé, le commentateur néoconservateur Charles Krauthammer pense que Barack Obama en a trop fait parce qu’il a surévalué le mandat que lui avait donné la population pour réformer. «Son élection n’était pas une acceptation du modèle de démocratie sociale à l’européenne», martèle-t-il pour expliquer «la chute» de celui qui était il y a un an «le roi du monde».
Tous deux ont en partie raison. Car, si la coalition de votes qui avait porté Obama au pouvoir est bien en train de se déliter, c’est pour des raisons différentes. La gauche libérale l’accuse de s’être lui-même affaibli en lâchant trop de compromis sur la réforme de la santé et les autres projets sociétaux, comme le combat pour les droits des homosexuels. Les centristes indépendants se sont au contraire effrayés des dépenses publiques qu’il a décidées, faisant voter un plan de relance de 800 milliards de dollars au printemps dernier.
Barack Obama n’apprécie pas beaucoup ces critiques. Lundi, dans un discours prononcé en l’honneur de Martin Luther King, il a lancé une pique à la gauche de son parti, trop impatiente, pas assez pragmatique, rappelant que les grands pas comme les petits devaient être reconnus pour ce qu’ils sont : «Un progrès». Dans une adresse radiodiffusée, il avait aussi reconnu récemment sa frustration de ne pas avoir été capable de réunir la classe politique au-delà des partis. L’amertume du président est sans doute d’autant plus grande que la crise économique et le chômage à deux chiffres – qui expliquent largement l’effondrement de sa cote de popularité -, résultent des politiques menées par son prédécesseur. Ainsi va la loi d’un électorat décidément versatile, prompt à détrôner celui qu’il vient d’aduler.
La politique étrangère n’est pas vraiment plus gratifiante. Parti en fanfare sur la scène du monde, où il a également été accueilli en «sauveur», Barack Obama y rencontre là aussi des difficultés auxquelles il va devoir apporter de nouvelles réponses. La politique d’ouverture menée sur tous les fronts diplomatiques, de la Chine au monde musulman en passant par la Russie ou l’Amérique latine, a commencé par être saluée comme une nouvelle ère américaine. Mais la crispation du régime iranien, les tumultes pakistanais et les attentats terroristes qui ont failli frapper l’Amérique sont venus rappeler au nouveau président que l’empathie et l’ouverture ne marchent pas toujours très bien en diplomatie, même si elles sont indispensables. Sa main tendue à l’islam est compliquée par l’activité des groupes islamistes terroristes, qui semblent discréditer son discours. Dans un monde et une Amérique en crise, Obama se veut une voix de raison. Mais le monde n’est pas toujours raisonnable. Ni les électeurs. (Le Figaro-20.01.2010.)
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**La diplomatie de Barack Obama au fil de ses discours….
Le comité Nobel a souhaité récompenser les efforts du président américain «pour renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples». De Philadelphie au Caire, réécoutez les prises de position les plus marquantes de Barack Obama.
Le 18 mars 2008, en pleine campagne, Barack Obama prononce un discours remarqué sur la question raciale aux Etats-Unis, sur fond de polémique entourant des propos racistes tenus par son pasteur. «Je crois sincèrement que nous ne pouvons pas résoudre les défis actuels si nous ne les affrontons pas ensemble, si nous ne renforçons pas notre union en comprenant que, malgré nos histoires respectives différentes, nous partageons les mêmes espoirs, lance le président. Et c’est vrai, nous ne nous ressemblons pas tous, et nous ne venons pas des mêmes endroits, mais nous avançons tous dans la même direction, vers un meilleur avenir pour nos enfants».
À l’occasion du Nouvel An iranien, le 20 mars 2009, le président américain envoie un message vidéo à l’attention de Téhéran, rompant avec la tradition qui consiste à n’adresser ses voeux qu’au peuple iranien. Dans un contexte de relations tendues entre les deux pays, il propose au régime islamique de renouer leurs relations diplomatiques. «Nous avons d’importantes divergences ,qui ont augmenté avec le temps, mais mon gouvernement est désormais déterminé (…) à établir des relations constructives entre les Etats-Unis, l’Iran et la communauté internationale. (…) Nous cherchons un dialogue honnête et fondé sur le respect naturel».
Le 5 avril 2009, le chef de l’Etat plaide depuis Prague pour un «monde sans armes nucléaires». «Les règles doivent être respectées (…), le monde entier doit s’élever contre la prolifération nucléaire», met-il en garde au lendemain du lancement d’une fusée par la Corée du Nord.
Dans son désormais célèbre «discours au monde musulman», Obama lance le 4 juin 2009 à l’université du Caire un appel à «un nouveau départ entre le monde musulman et les Etats-Unis», dans un effort visible pour tourner la page de l’ère Bush. «Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération».Le 2 janvier 2010, alors qu’il se trouve encore en vacances à Hawaï, Obama prend un virage en accusant publiquement la branche yéménite d’al-Qaida d’être à l’origine de l’attentat manqué contre un avion de ligne le 25 décembre. Dans son discours hebdomadaire radiotélévisé, il déclare les Etats-Unis en guerre contre un «réseau de haine et de violence de grande envergure» et avertit les terroristes qu’ils vont devoir «rendre des comptes». Une réponse adressée également au camp républicain, qui l’accuse de mettre l’Amérique en danger. (Le Figaro-20.01.2010.)
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**Barack Obama, une année sur tous les fronts…..
De son investiture triomphale devant plus de deux millions de personnes à son prix Nobel de la paix, en passant par son combat pour l’adoption de sa réforme de la santé, lefigaro.fr a sélectionné les moments-clés des douze premiers mois de la présidence Obama.
• 20 janvier 2009 : l’investiture. Barack Obama devient officiellement le 44e président des Etats-Unis après avoir prêté serment lors de la traditionnelle cérémonie d’investiture. «Moi, Barack Hussein Obama, je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des États-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis», déclare-t-il devant deux millions de personnes massées sur le National Mall à Washington, face au Capitole.
• 22 janvier 2009 : la fermeture annoncée de Guantanamo. Première grande promesse du nouveau président : la signature d’un décret ordonnant la fermeture de la très controversée prison américaine d’ici à janvier 2010. Barack Obama marque ainsi une rupture claire avec la politique de lutte contre le terrorisme de son prédécesseur, George W. Bush.
Mais un an après, la promesse n’est pas tenue : quelque 200 détenus de la base militaire attendent toujours d’être fixés sur leur sort. «Ne vous y trompez pas : nous fermerons la prison de Guantanamo qui a porté préjudice à nos intérêts en matière de sécurité et est devenue un outil de recrutement de premier plan d’al-Qaida», a toutefois affirmé le 5 janvier dernier Barack Obama.
• 17 février 2009 : le plan de relance. Barack Obama signe un gigantesque plan de relance de 787 milliards de dollars qui représente selon lui le «début de la fin» de la profonde crise économique et financière traversée par les États-Unis. Un plan approuvé par les deux chambres du Congrès (60 voix contre 38 au Sénat, 246 voix contre 183 à la Chambre des représentants). Le président américain éloigne ainsi le spectre de la récession, mais l’emploi, lui, continue à se dégrader : le taux de chômage atteint 9,8% en septembre dernier, le plus élevé des 25 dernières années.
• 27 février 2009 : un calendrier de retrait d’Irak. Un mois avant le 6e anniversaire du début de l’intervention américaine en Irak, Barack Obama annonce que les GI’s se retireront d’ici au 31 août 2010. Soit deux mois de plus que ce que le candidat démocrate avait promis pendant la campagne présidentielle. Au total, 142.000 soldats sont concernés par ce retrait. Mais entre 35.000 et 50.000 hommes resteront malgré tout jusqu’à la fin 2011 pour former des Irakiens et assurer la transition.
• 20 mars 2009 : son message au pouvoir iranien. Dans un geste historique, à l’occasion du nouvel an iranien, le président américain adresse directement ses vœux aux dirigeants de la République islamique. Il rompt ainsi la tradition qui consistait à ne s’adresser qu’au peuple iranien. Dans un contexte tendu, il propose à Téhéran de renouer les relations diplomatiques, interrompues depuis plus de trente ans entre les deux pays.
«Nous avons d’importantes divergences, qui ont augmenté avec le temps, mais mon gouvernement est désormais déterminé (…) à établir des relations constructives entre les Etats-Unis, l’Iran et la communauté internationale. (…) Nous cherchons un dialogue honnête et fondé sur le respect naturel», affirme Barack Obama dans son message vidéo.
4 juin 2009 : son discours au monde musulman. A l’université du Caire, Barack Obama prononce un discours remarqué, appelant à «un nouveau départ entre le monde musulman et les États-Unis», dans un effort visible pour tourner la page de l’ère Bush. «Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération», lance-t-il devant 3.000 invités.
13 octobre 2009 : le Nobel de la paix. C’est la grande surprise de la première année d’Obama au pouvoir. Le premier président noir des Etats-Unis reçoit le prix Nobel le plus prestigieux «pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples», selon le comité Nobel. Barack Obama, lui-même très étonné par ce choix, l’accueille avec «une profonde humilité», y voyant «un appel à l’action».
4 novembre 2009 : son premier revers électoral. Un an après l’élection triomphale de Barack Obama, les électeurs choisissent des républicains pour gouverner les Etats du New Jersey et de la Virginie. Le résultat de ces élections locales sonne comme un avertissement pour le chef de l’Etat américain qui, après avoir caracolé autour de 68 % d’opinions favorables, se stabilise autour de 52 %. Seule consolation : la victoire de Bill Owens dans le 23e distict de New York pour un siège à la chambre des représentants.
• 2 décembre 2009 : des renforts en Afghanistan. Après trois mois de consultations, Barack Obama annonce enfin sa décision sur la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan : 30.000 militaires supplémentaires seront envoyés sur le terrain. Avec ces renforts, le contingent américain atteindra environ 100.000 hommes, contre 35.000 en janvier 2009. L’objectif : contrer la progression des talibans dans le pays, tout en montrant aux Américains que la présence de leurs troupes dans le pays n’est pas illimitée.
• 24 décembre 2009 : la réforme de la Santé adoptée. Barack Obama a reçu son cadeau de Noël avec quelques heures d’avance en 2009. Le Sénat a adopté la veille de Noël le projet de loi sur la couverture maladie, un projet clé du programme présidentiel qui vise à rendre l’assurance santé plus accessible aux Américains. Le projet de loi du Sénat prévoit ainsi de fournir une protection à 31 des 36 millions de citoyens qui en sont dépourvus.
Si Barack Obama a qualifié ce «oui» de «moment historique» pour le pays, les débats au Congrès ne s’arrêtent pas là : le texte doit encore être fusionné avec celui déjà voté à la Chambre des représentants le 7 novembre. Une version définitive devra ensuite être envoyée au président pour promulgation.
• 2 janvier 2010 : Obama déclare la guerre à al-Qaida. Quelques jours après la tentative d’attentat contre un avion de ligne américain le 25 décembre dernier, Barack Obama prononce son premier grand discours contre le terrorisme. Il accuse pour la première fois la branche yéménite d’al-Qaida d’être à l’origine de l’attentat manqué, en lui reprochant d’avoir armé et entraîné le jeune Nigérian qui a tenté de faire sauter l’avion de la Northwest Airlines. Dans son discours hebdomadaire radiotélévisé, le président américain déclare que les Etats-Unis sont en guerre contre un «réseau de haine et de violence de grande envergure».
• 19 janvier 2010: la perte de sa majorité qualifiée au Sénat. Pour la première fois depuis plus de cinquante ans, un candidat républicain remporte un siège de sénateur du Massachusetts, laissé vacant par la mort de Ted Kennedy fin août 2009. Scott Brown récolte 51,8 % des voix, contre 47,2% à son adversaire démocrate Martha Coakley.
Outre le mauvais augure que constitue cette défaite pour les élections de mi-mandat en novembre, elle fait d’ores et déjà perdre aux démocrates la majorité qualifiée de 60 voix qu’ils détenaient au Sénat. Avec 59 sièges sur 100, ils disposent toujours de la majorité absolue mais ne peuvent plus éviter certaines manoeuvres d’obstruction que ne manqueront pas de mettre en place les républicains. Un an jour pour jour après l’investiture de Barack Obama, ce revers hypothèque donc l’avenir de sa réforme de la santé.(Le Figaro-20.01.2010.)
**********Les dates clés de l’année 2009 du président Obama
A Washington, Barack Obama est investi 44e président des Etats-Unis devant 2 millions de personnes. (Courrier international-21.01.2010.)
■ 22 janvier
Décret ordonnant la fermeture de Guantanamo. Le président ne parviendra toutefois pas à respecter le délai qu’il s’était donné pour fermer le centre (fin janvier 2010).
■ 10 février
Annonce d’un nouveau plan de soutien au secteur financier, d’un montant potentiel de plus de 2 000 milliards de dollars. Le projet de loi sera finalement de 3 552 milliards de dollars et donnera la priorité à l’éducation, la santé, les transports et l’énergie.
■ 17 février
Promulgation d’un plan de relance économique de 787 milliards de dollars et annonce de l’envoi de 17 000 soldats supplémentaires en Afghanistan à partir du printemps.
■ 27 février
Lors d’un discours prononcé devant les marines de Camp Lejeune, en Caroline du Nord, le président détaille le calendrier de départ des troupes de combat américaines de l’Irak. Leur retrait devrait être achevé en décembre 2011.
■ 5 avril
A Prague, le président se prononce pour “un monde sans armes nucléaires” .
■ 13 avril
Allégement des sanctions économiques contre Cuba, notamment en ce qui concerne les voyages et les transferts d’argent des Cubano-Américains vers leur pays d’origine. L’Assemblée générale des Nations unies demandera d’ailleurs aux Etats-Unis, le 29 octobre, une levée complète de l’embargo contre le pays.
■ 18 mai
Premier contact avec le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou depuis l’échec des derniers efforts des Etats-Unis pour relancer les pourparlers de paix au Proche-Orient, lors de sa visite à Washington. Le président plaidera pour la cause palestinienne.
■ 31 mai
Dépôt de bilan de General Motors. Le gouvernement lui accorde une aide de 30 milliards de dollars et détient désormais 60 % de ses parts, comme convenu lors de la présentation du plan de sauvetage de l’industrie le 30 mars.
■ 26 ma
i Sonia Sotomayor est la première femme d’origine hispanique à être nommée à la Cour suprême.
■ 4 juin
Le président prononce au Caire un discours dans lequel il propose un “nouveau départ” dans les relations entre les Etats-Unis et le monde arabo-musulman.
■ 26
juin Proposition de loi de lutte contre le réchauffement climatique. Ce texte est toujours à l’étude au Sénat.
■ 7 juillet
Le président et son homologue russe Dmitri Medvedev signent un accord sur la réduction d’un tiers de leurs arsenaux nucléaires.
■ 9 octobre
Le prix Nobel de la paix est attribué à Obama.
■ 6 novembre
Un psychiatre militaire ouvre le feu sur une base militaire texane. Bilan : 13 morts et 30 blessés.
■ 18 décembre
En partie sous l’impulsion du président, un “accord” très contesté portant sur le réchauffement climatique est signé lors du sommet de Copenhague.
■ 24 décembre
Vote historique au Sénat en faveur de la réforme du système de santé. La réforme n’est toujours pas finalisée.
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**Obama s’est trompé….
La grande majorité qu’il a rassemblée en 2008 voulait moins faire bouger les lignes de la politique américaine vers la gauche qu’exprimerun vote de protestation à l’encontre de George W. Bush.
**Francis Fukuyama est professeur de sciences politiques à l’université John Hopkins à Washington. Il est connu pour son livre « La Fin de l’histoire et le dernier homme ».
LE FIGARO. – Quel bilan faites-vous de la première année de la présidence Obama ?
Francis FUKUYAMA. - Obama s’est sans doute trompé sur la signification de son élection. La grande majorité qu’il a rassemblée en 2008 voulait moins faire bouger les lignes de la politique américaine vers la gauche, comme cela avait été le cas sous Roosevelt, qu’exprimer un vote de protestation à l’encontre de George W. Bush. De nombreux électeurs indépendants, centristes, qui votaient habituellement républicain lui ont donné leur vote. Or, Obama a lancé immédiatement d’ambitieuses réformes sociales. Le plan de relance, le sauvetage de l’industrie automobile, puis le chantier de la santé ont poussé bien des gens à conclure qu’il ne pratiquait pas la politique «au-delà des partis» qu’il avait promise. C’est la raison pour laquelle il rencontre si rapidement tant de résistance.
Les analystes ont pourtant beaucoup souligné pendant la campagne ce désir de changement qui traversait la société américaine : or, vous dites que cette société n’est pas prête pour de grands chamboulements ?
Oui, c’est ce que je pense. Le vote de la jeunesse n’a pas été aussi large qu’on l’a dit. Une grande partie des électeurs d’Obama est en réalité venue du centre. Mais peut-être cette erreur d’analyse du président va-t-elle finalement permettre à notre pays d’opérer une transformation majeure. Si le président arrache la réforme de la santé au Congrès, il aura accompli une tâche majeure. Les gens réaliseront qu’elle apporte de vrais bénéfices et que leurs peurs sont infondées.
Les grandes réformes ne vont-elles pas souvent à contre-courant ?
C’est vrai. Mais on a tort de comparer le contexte dans lequel se situe Obama à celui de 1932. Roosevelt avait un vrai mandat pour un changement profond. Même chose pour Reagan, ce qui n’est pas le cas pour Obama.
N’y a-t-il aucune chance que la réforme Climat sur la réduction des émissions de CO2 passe cette année ?
Aucune, selon moi, avec ce Congrès. Même chose pour la réforme de l’immigration, qui est faisable, mais n’est pas possible actuellement. Arracher la réforme de la santé serait déjà un accomplissement formidable. Depuis cinquante ans, tous les présidents ont tenté de s’atteler à cette tâche.
Certains disent qu’Obama n’a pas le talent de Lyndon Johnson pour amadouer le Congrès…
Peut-être, mais il faut comprendre que le Congrès a beaucoup changé et que la vie politique est beaucoup plus polarisée aujourd’hui. Cette polarisation vient du fait que les différents électorats se nourrissent des chaînes d’information correspondant à leurs choix idéologiques. Elle s’explique aussi par la disparition des hommes de l’ère Reagan qui étaient des républicains centristes, moins extrémistes qu’aujourd’hui.
Qu’a accompli le président en politique étrangère ?
Il a fait ce qui était le plus facile à faire : changer le ton de la diplomatie américaine, montrer qu’elle ne compte pas sur la seule force militaire. Il a fait des ouvertures vers l’Iran et la Corée du Nord, dont il était prévisible qu’elles n’auraient pas grand succès. Mais cela va lui permettre de revenir à une politique plus dure. On ne peut pas parler pour l’instant de succès ou d’échecs. La politique afghane aurait pu être plus prudente mais elle n’est pas non plus déraisonnable. Personnellement, je ne suis pas pour un retrait d’Afghanistan mais je ne suis pas certain qu’il soit pertinent d’ajouter un grand nombre de troupes. Dans les années 1980, le fait que les démocrates aient réduit les effectifs de l’armée a poussé les militaires à être plus performants dans la formation de cadres locaux. Le risque de l’envoi de troupes supplémentaires est que les militaires américains ne ressentent pas clairement l’urgence sur place : nous avons dix-huit mois pour commencer à passer la main. S’il s’avère que c’est un échec, il faudra partir.
L’Afghanistan peut-il être le piège qui fasse échouer cette présidence ?
Pas à court terme. Le risque d’échec est grand sur l’Iran ou le Pakistan. Le risque d’une guerre dans le golfe Persique est une vraie possibilité, car il est probable que les Iraniens passeront ce que les Israéliens considèrent comme une ligne rouge. Une action militaire israélienne est une vraie option.
Les Américains n’ont-ils pas les moyens de dissuader Israël de frapper l’Iran ?
L’Administration Obama n’a certainement aucun intérêt à ce qu’une guerre avec l’Iran éclate, mais je ne pense pas qu’elle ait la capacité ni la volonté politique de stopper Israël. Cette Administration en est réduite à limiter les dégâts. Or, le dossier nord-coréen montre les limites des initiatives diplomatiques. Si l’Iran décide de poursuivre son programme nucléaire, nous aurons bien du mal à en gérer les conséquences militaires.
Cette impuissance ne révèle-t-elle pas le déclin de l’ordre américain et plus généralement occidental ?
Si la crise dégénère, c’est effectivement ce que cela démontrera. Mais si Obama n’est pas rattrapé par l’Iran ou le Pakistan, et passe sa réforme de la santé, il pourrait bien devenir un très grand président. (Le Figaro-19.01.2010.)
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**«Obama a perdu beaucoup de crédibilité auprès des Chinois»
Barack Obama et le président chinois Hu Jintao à Pékin, le 16 novembre 2009.
***La lune de miel entre Pékin et Washington n’aura pas duré un an. Retour sur ces relations trans-Pacifique avec Chen Baizhu, professeur d’économie et de finances à l’US-China Institute.
lefigaro – Que pense Pékin à propos de Barack Obama ?
Chen Baizhu. – Les dirigeants chinois s’attendaient à quelqu’un de différent de George W. Bush, aux positions tranchées. Obama prônait un dialogue constructif et les Chinois étaient contents d’entendre ce type de discours. Dans les faits, les discussions économiques et politiques ont continué entre les deux géants, mais à un niveau hiérarchique plus élevé.
Mais ils n’ont pas apprécié les récentes décisions du président américain. Ils ont été choqués qu’au retour de son voyage officiel à Pékin, Obama décide de mesures protectionnistes contre l’importation de pneus chinois. Et ils n’ont pas du tout apprécié l’annonce récente de vente de missiles américains à Taiwan.
Pour Obama, ces mesures, prises en temps de crise, visent à satisfaire son électorat, à créer des emplois. Mais il a perdu du coup beaucoup de sa crédibilité auprès des dirigeants chinois. Il faut d’ailleurs qu’il se méfie : auparavant, ces derniers se contentaient de se plaindre officiellement. Aujourd’hui, ils sont plus enclins à prendre des mesures de rétorsion.
Comme lors de la conférence sur le climat de Copenhague ?
Non. Le comportement des Chinois à Copenhague n’est pas une mesure de rétorsion après l’affaire des pneus. Il est plutôt typique des pays en voie de développement comme l’Inde ou le Brésil. Pékin craint que les propositions européennes et américaines ne freine sa croissance. Or, le plus important pour les dirigeants chinois, c’est bien d’assurer une croissance continue et rapide de son économie afin de maintenir la paix sociale.
La crise a-t-elle changé l’équilibre des forces entre Pékin et Washington ?
La situation économique a renforcé le relatif déclin de la puissance américaine par rapport à l’Asie. Depuis le début de la décennie, la Chine gagne graduellement en puissance. Dans le même temps, les Etats-Unis accumulent les problèmes : les guerres qu’ils mènent leur coûtent très cher, le budget de la santé explose -ce qui ne va pas aller en s’arrangeant avec la hausse du nombre de retraités !
La Chine prête beaucoup aux Etats-Unis. S’en sert-elle comme d’une arme ?
Pékin a investit près de mille milliards de dollars en bons du Trésor américain. Même si cela accroît leur pouvoir de négociation, les dirigeants chinois ne s’en servent pas intentionnellement comme d’une arme.
Ils n’ont d’ailleurs pas le choix. Pékin doit investir en dollars pour faire baisser sa monnaie, le yuan, et ainsi favoriser ses exportations, principal moteur de son économie. Signe de l’importance de ce secteur, le ralentissement économique mondial a coûté entre 20 à 30 millions d’emplois à la Chine. Finalement, Pékin et Washington dorment dans le même lit, même s’ils ne regardent pas dans la même direction.
Quel type d’investisseur est donc Pékin ?
C’est devenu un investisseur inquiet, comme l’a déclaré le premier ministre Wen Jiabao courant 2009. Les dirigeants chinois ne se privent pas non plus de faire la leçon aux Américains. Ils leur demandent de maîtriser leurs finances publiques afin de maintenir un dollar fort et des taux d’intérêt bas. On comprend pourquoi : les Chinois ont beaucoup à perdre avec la chute du dollar et la remontée des taux.
En même temps, Pékin souhaite que le dollar perde son statut de monnaie internationale de référence. N’est-ce pas paradoxal ?
En effet, on pourrait dire que les Chinois se tirent une balle dans le pied ! La vérité, c’est que le gouvernement ne sait pas vraiment quoi faire. D’un côté, il met la pression sur Washington. De l’autre, il expérimente. Pékin a négocié des accords bilatéraux avec le Chili, la Corée du Sud, la Russie, les pays asiatiques de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique) et le Brésil afin d’autoriser la facturation en yuan des échanges commerciaux. Mais ces actions restent limitées. A trop grande échelle, cela pourrait contribuer à faire chuter le dollar et augmenter le yuan.
Quelle voie doit suivre Barack Obama à l’avenir dans ses relations avec la Chine ?
A l’évidence, il ne peut pas revenir à la politique première de Bush. Lorsque ce dernier est arrivé au pouvoir, il avait balayé la stratégie de partenariat de Bill Clinton. Pour l’administration Bush, la Chine représentait un concurrent stratégique des Etats-Unis. Au bout d’un moment, il s’est aperçu que cela ne pouvait pas fonctionner. Obama doit donc revenir à une logique de dialogue. (Le Figaro-19.01.2010.)
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**Obama, An I: la grande désillusion
Faut-il insister sur la légèreté des emballements médiatiques qui présentaient unanimement Barack H. Obama comme l’homme providentiel? Je n’ai jamais compris ce mimétisme, qui s’aveuglait des réalités en se laissant porter par des slogans et des clichés de marketing. « Obamania : la pensée magique à l’épreuve du réel », avais-je titré, il y a un an, le bloc-notes rendant compte de la prise de fonction du nouveau président, le 20 janvier 2009. En décembre dernier, lors d’une émission de télévision, il s’était lui-même noté d’ « un solide B+ » (environ 15/20). Mais en ce jour anniversaire, ce sont des électeurs qui viennent de donner leur opinion sur son bilan, à l’occasion du renouvellement du siège de sénateur du Massachussets, jusqu’alors détenu depuis presque un demi-siècle par Ted Kennedy, décédé en août: c’est un républicain inconnu, Scott Brown, qui a raflé (52% contre 48%) ce fief démocrate (depuis 1952) où Obama s’était rendu dimanche pour appuyer la candidature de Martha Coakley.
La claque, qui prive les démocrates de leur majorité qualifiée au Sénat, est évidemment adressée au faux-messie, créature d’une efficace politique de communication. L’idole, qu’il est encore pour beaucoup de convertis à l’idéologie des bons sentiments, tente de se reconstruire sa statue en Haïti, pays ravagé par un tremblement de terre, en affichant une générosité spectaculaire et efficace. « Quand nous ne montrons pas seulement notre puissance mais aussi notre compassion, le monde nous considère avec un mélange de respect et d’admiration », explique-t-il dans Le Monde daté de ce mercredi. Certes, il reste trois ans à l’habile et intelligent orateur pour se rétablir. Mais il ne pourra le faire qu’en corrigeant sa politique, qui était censée donner un coup d’arrêt définitif à la révolution conservatrice américaine. En réalité, celle-ci entame probablement son retour. (Blog.Le Figaro-20.01.2010.)
**réactions d’internautes du Figaro :
*1-Plutôt d’accord, que ce soit Sarko ou Obama, la communication a vaincu l’action réelle et qui réussit. Mais ‘Le monde est une scène’ disait le gand Will. Nos présidents actuels occidentaux ne sont plus le plus souvent que des acteurs médiatiques qui incarnent des présidents. Pendant ce temps là, les Emergents nous submergent.
Ce qu’il faut faire, ce n’est pas leur présenter l’addition du plat de la veille mais réduire la richesse de leur menu et les mettre au régime « bouillie d’orge » de base. Ce qu’il faut faire, c’est inventer le harnais et le licol. Car le vrai problème, est que ces gens-là sont des inconstants, il ne finissent jamais les fruits qu’ils cueillent (mais les jettent au sol), il ne finissent jamais les plats qu’ils commandent (mais les renvoient en cuisine) : leur credo c’est de «toujours passer à autre chose, à la chose suivante», et donc de jongler avec les évènements, les actualités, tant que ceux-ci se présentent ; tandis que vous M Rioufol vous essayez de leur faire finir leurs plats. Vous êtes l’Iliade, ils sont l’Odyssée, disons. Il y a donc une incohérence stratégique là-dedans (née de ce décalage par anture) qui hypothèque tous vos efforts à les contrer voire même à faire entendre raison : on ne parle tout simplement PAS le même langage qu’eux.
*3- Je n’ai jamais adhérer à l’enthousiasme massif en faveur d’Obama, mais vous n’êtes guère charitable en omettant volontairement d’indiquer dans quel état il a pris les rênes de ce pays : établissements bancaires en déroute, industrie automobile sur le point de disparaître et une économie générale « on the verge of collapse » tel qu’Obama le dit lui-même dans son discours devant le congrès.
Je suis bien plus agacé par ce qui se passe autour d’Obama que de sa politique elle-même qui est classiquement démocrate : plus de conservatisme que les républicains.
Ce qui énerve c’est ce prix Nobel immérité et ridicule finalement, l’engouement en grande majorité démesuré des médias internationaux, la présentation d’un messie noir par les médias africains etc.
Sa politique est classique car il a poussé pour sauvegarder banques et entreprises automobiles, il a continué de déployer des soldats en Afghanistan. Il a été courageux en se lançant dans la réforme du système médical des USA (dossier aussi pourri que les retraites ou la SS chez nous). Bref, il a assuré ce qui pouvait l’être.
L’emballement médiatique était à cause du fait que pour la 1ere fois dans l’histoire de l’humanité, 1 noir a été élu, chef d’état d’un pays occidental. Et c’est l’Amérique qui l’a fait.
Aussi longtemps que l’histoire des nations sera écrite, on souviendra se Barrack OBAMA à travers le monde comme on souvient de George Washington mais beaucoup plus qu’on se souvient Konrad Adenauer ou De Gaulle qui resteront des leaders locaux et nationaux.
Alors s’il n’y avait pas eu d’emballement médiatique sur quoi pouvait-on avoir d’emballement médiatique.
Soyons objectives.
**5….Moi non plus je n’entretenais guère d’illusion
sur le « Yes we can », et l’image de faux messie
c’était le mirage classique de ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités, sans que le pauvre Barak n’ait rien fait pour se présenter ainsi. Mais vous Monsieur à votre tour vous tombez dans le même travers en croyant voir revenir les « glorieux » protagonistes du sauvetage des victimes de l’ouragan Katrina…
Un peu plus de mémoire ne vous ferait pas de mal, vous voyez-vous louer encore les déclarations d’une Sarah Palin, et demander un peu de patience devant les super-plans militaires de John McCain mis en échec en Afghanistan ?
Avec les « bienfaits » et l’aide de la compagnie
« Black Water », applaudie par de « grands humanistes » comme Dick Cheney et Donald Rumsfeld.
Vous croyez encore à ce Père Noël « Exxon Mobil » G.W. Bush, dans l’état où il a laissé les USA ? Aucune réalité ne viendra donc à bout de votre illusion ?
Le pouvoir financier est la véritable puissance de l’Amérique depuis l’ère Clinton ; l’influence de Wall Street demeure intacte au sein de la nouvelle administration Obama avec les mêmes noms et les mêmes conseillers que ceux de la présidence George Bush.
- Tim Geitner, ancien patron de la FED de New York,
-Henri Polson, ancien secrétaire d’État au Trésor,
-Lawrence Summers, ancien ministre des Finances de Clinton, consultant chez Goldman Sachs, qui dirigeait jusqu’à l’élection présidentielle de novembre le puissant fonds spéculatif Shaw.
-Jimmy Diamond, PDG de JPMorgan,
-Peter Peterson, fondateur du fonds d’investissement Blackstone.
En ce qui concerne la politique américaine au Moyen-Orient, Roger Cohen, journaliste au New York Times, déplore que la Dream Team de Obama ne comporte que des représentants d’un seul camp : Dennis Ross, Jim Steinberg, Dan Shapiro, Martin Indyk.
La lune de miel Obama se termine et c’est tant mieux, car considérer que seule la couleur de peau d’un président peut conférer le titre de Messie et de prix Nobel de la Paix, s’apparente à du racisme ou au mieux, à du paternalisme.
Durant les trois prochaines années, Obama va-t-il être autre chose qu’un paravent sanctifié par et pour l’oligarchie américaine ?
**7- On le sait bien : les « tours de magie » sont légions en politique.
Oui, vous assure t-on : Le chômage baisse, la délinquance baisse. La crise ? Les émeutes ? Les voitures brûlées ? que des mauvais souvenirs…
Nous vivons dans le meilleur des mondes !
Tout comme en France, les USA se sont mis, il y a un an, à penser politiquement correct. Le résultat ?
On ne peut pas encore tirer de conclusions trop hâtives, mais souhaitons que les américains ne tombent pas dans les futurs pièges que leurs tendront inévitablement les équipes de communication, capables de nous faire avaler n’importe quelle pilule jouant sur la sensibilité des électeurs…
Sa victoire dans un Etat que M. Obama avait remporté avec 26 points d’avance sur John McCain en 2008 a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans la classe politique, qui observe, tétanisée, la montée de la vague populiste.
« La voix des indépendants a parlé », a clamé le vainqueur, alors que derrière lui, la foule républicaine scandait « John Kerry, next ! » (« John Kerry, le prochain »), par référence au deuxième siège de sénateur de l’Etat, détenu par un autre baron démocrate, l’ancien candidat à la présidence John Kerry. « Les électeurs protestent. Ils veulent du sang », a dit Patrick Kennedy, le fils du sénateur décédé en août.
Remarquez que quand les électeurs votent démocrates, ils sont jugés éclairés et progressistes mais quand ils votent républicains, les voilà qui « veulent du sang »… Il y en a qui n’ont rien compris à leur défaite, on dirait !
L’emballement médiatique était à cause du faite que pour la 1ere fois dans l’histoire de l’humanité, 1 noir a été élu, chef d’état d’un pays occidental. Et c’est l’Amérique qui l’a fait.
Aussi longtemps que l’histoire des nations sera écrite, on se souviendra de Barrack OBAMA à travers le monde comme on se souvient de George Washington. On se souviendra de Obama beaucoup plus qu’on se souviendra de Konrad Adenauer ou de De Gaulle qui eux resteront des leaders locaux et nationaux.
Alors s’il n’y avait pas eu d’emballement médiatique sur quoi pouvait-on avoir d’emballement médiatique. Son élection est éminemment historique.
**10- Pour mémoire, l’action d’Obama ne fait que reprendre l’initiative de W en 2005 après le Tsunami (envoi de troupes armées en grand nombre, union sacrée, rappel des anciens présidents..)
Comme quoi, même dans l’humanitaire, l’ex-messie interplanétaire prend exemple sur W, preuve que l’ancien président était bien plus, mais alors bien plus qu’un rigolo !!!
Dans 20 ans, on ne se rappellera d’Obama que pour dire, « Obama, c’est pas le type qui a succédé à W ?? »
Le pouvoir financier est la véritable puissance de l’Amérique depuis l’ère Clinton ; l’influence de Wall Street demeure intacte au sein de la nouvelle administration Obama avec les mêmes noms et les mêmes conseillers que ceux de la présidence George Bush.
- Tim Geitner, ancien patron de la FED de New York,
-Henri Polson, ancien secrétaire d’État au Trésor,
-Lawrence Summers, ancien ministre des Finances de Clinton, consultant chez Goldman Sachs, qui dirigeait jusqu’à l’élection présidentielle de novembre le puissant fonds spéculatif Shaw.
-Jimmy Diamond, PDG de JPMorgan,
-Peter Peterson, fondateur du fonds d’investissement Blackstone. »
Et le pauvre électeur américain de base savamment décérébré qui ne comprend rien à rien, balloté entre deux partis qui sont le pareil et le même… ce que confirme le vote républicain « Scott Brown », illustre inconnu élu avec 52 % des voix alors qu’Obama l’avait, comme le dit Tomostar « remporté avec 26 points d’avance sur John McCain en 2008″.
Je ne sais pas si les observateurs considèrent « la montée de la vague populiste » avec angoisse. On devrait plutôt lui accorder toute la pitié qu’elle mérite…
M. Rioufol fait un honneur parfaitement immérité à la « révolution conservatrice » dont on se demande ce qu’elle veut « conserver » aux Etats-Unis… le déficit abyssal ? L’absence de protection sociale ? La précarité généralisée ? Les quarante millions de pauvres ? L’incapacité à éteindre un incendie, assurer un approvisionnement électrique correct ou reconstruire une ville ? L’illusion d’une politique étrangère autre que celle de la canonnière ? L’impuissance face à Israël ? L’efficacité irakienne ou afghane ?
Il y a quelques syllabes superflues dans « conservatisme », il faudrait raccourcir considérablement le mot et le concept pour approcher la triste vérité…
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