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La France négocie clandestinement avec les terroristes

8022010

*AL QAÎDA, LES OTAGES ET LA BANDE DU SAHEL
Ce que mijote la France dans la région

C’est quand même inquiétant pour un pays qui inscrit l’Algérie dans une liste noire tout en négociant clandestinement avec les terroristes.

M.Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, s’est déplacé il y a quelques jours à Bamako. Ce déplacement dans la capitale malienne serait passé inaperçu, s’il n’y avait pas cette affaire d’otages, six ressortissants occidentaux parmi lesquels figure un Français enlevé le 26 novembre dernier en pleine nuit au nord du Mali. Il est donc clair, malgré le black-out qui entoure les négociations entreprises de façon officieuses avant de devenir officielles, que le séjour bamakois de M.Kouchner n’avait rien de protocolaire.
Le président Nicolas Sarkozy avait déclaré au sujet de Pierre Camatte, l’otage français, que la question de sa libération est une affaire d’Etat qu’il faut résoudre par tous les moyens. Pour le moment, il est encore prématuré de prétendre décoder le discours du chef de l’Etat français, mais ce qui est sûr c’est que M. Kouchner était chargé de transmettre aux autorités maliennes les propositions du président Sarkozy. Alors, qu’est-ce qui s’est dit exactement entre les deux parties? Mis à part les intentions et les bribes de déclarations destinées à la consommation internationale, rien de bien concret. C’est donc dans l’opacité la plus totale que se déroule le traitement de cette affaire. La France aurait-elle tenté de négocier avec Al Qaîda, malgré les positions de principe prises par l’ensemble des puissances occidentales ainsi que de nombreux pays européens, arabes et africains? Le projet de la non-négociation avec les terroristes ainsi que le non-paiement des rançons a été initié par l’Algérie. Il est difficile de confirmer ou d’infirmer si les autorités françaises sont en train de négocier dans cette affaire ou non.
Cependant, la confusion qui entoure aujourd’hui ce dossier soulève de nombreuses interrogations qu’il est impossible d’évacuer ou d’ignorer. Tout ce travail dans l’ombre que la France déploie depuis la revendication du rapt par Al Qaîda contenant ses exigences, amène à évoquer le «nerf» de la question: le paiement de la rançon. A ce sujet, le président malien a été plus qu’explicite: «Nous n’avons pas de contacts directs avec les preneurs d’otages. Nous passons par beaucoup d’intermédiaires. Il est possible que l’argent transite à travers d’autres pays et d’autres personnes.» Il s’agit d’une déclaration lourde de sens et elle est une sorte d’aveu d’impuissance par rapport à des tractations menées dans l’ombre. Qui sont-ils ces gens qui interviennent dans ce genre d’affaires? La question est d’une importance capitale sachant que les faits se déroulent dans un pays souverain. Considérant que ce qui touche au phénomène du terrorisme au Sahel implique d’une façon ou d’une autre l’Algérie, par le fait qu’elle reste le premier pays ciblé par cette organisation dénommée Al Qaîda au Maghreb islamique, elle est entrée en contact avec les Maliens dans le but de résoudre ce problème loin de toute pression étrangère.
La précipitation avec laquelle la France s’est engagée prouve, si besoin est, que du côté du Quai d’Orsay et de l’Elysée, c’est la panique qui s’empare de tout le monde. Certains cercles au pouvoir en France ne voudraient en effet laisser l’Algérie engranger cette autre victoire sur le terrorisme. C’est d’ailleurs avec cet esprit qu’est venu Kouchner au Mali et c’est justement par rapport à l’attitude pleine de duplicité qu’il aurait annulé un voyage, pourtant sérieusement envisagé à Alger.
En vérité, le ministre français des Affaires étrangères, très connu pour ses positions personnelles qui ne sont pas favorables à l’Algérie, a soigneusement évité l’escale algéroise, parce qu’il n’avait rien de concret à proposer aux Algériens mais aussi parce qu’il a l’intention d’évacuer notre pays du règlement de ce problème. N’est-ce pas inquiétant pour un pays qui inscrit le nom de l’Algérie dans sa liste noire tout en entreprenant clandestinement de traiter avec les terroristes? Formé et bien imprégné des questions diplomatiques et leurs coulisses, M.Ouyahia, le Premier ministre, a réagi diplomatiquement à la volte-face de M.Kouchner en lui souhaitant la bienvenue.
Cette divergence dans les points de vue entre l’Algérie et la France et qui exprime un grand décalage entre les deux pays dans le traitement de la question sécuritaire, ressemble à une mini-crise qui va encore jeter un coup de froid dans les relations entre Alger et Paris. (L’Expression-08.02.2010.)

 







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