Algérie, changement de cap dans la politique industrielle
13022010*Défendre le secteur public et la production locale
Les pouvoirs publics, et ce n’est un secret pour personne, semblent décidés à booster la production nationale. Pour ce faire, des mesures ont été prises dernièrement par le gouvernement, notamment à travers la loi de finances 2010. De telles procédures renseignent, si besoin est, sur la volonté de l’État de revenir au patriotisme économique mais aussi cette façon d’agir est l’illustration la plus parfaite de la volonté des responsables du secteur de revenir à une politique basée sur la production locale. Revirement de dernière minute de ces responsables qui ont prôné, dans un premier temps, la carte de libéralisme. Autrement dit, l’ouverture économique tous azimuts. Cette nouvelle orientation, on ne peut plus stratégique, a été réaffirmée par le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar. Ce dernier fera savoir, dans son allocution prononcée au Forum sur l’investissement en Afrique qui s’est déroulé du 8 au 10 février à Accra (Ghana), qu’il est des plus importants d’encourager et de soutenir la production nationale. Comment ? En effet, intervenant sur la thématique du challenge de la relance de l’investissement et de la croissance en Afrique, Temmar, qui a pris part au Forum en tant que représentant du président de le République, a souligné la nécessité d’accompagner voire même de soutenir les entreprises locales pour les préparer afin d’absorber les IDE, dont l’effet levier escompté sur les économies locales ne joue pleinement son rôle que si les entreprises domestiques sont suffisamment performantes d’où l’importance de leur mise à niveau. Sur ce point, il est utile de souligner qu’une enveloppe considérable a été dégagée par les pouvoirs publics afin d’accompagner le processus de la mise à niveau des entreprises nationales en butte aux difficultés tout autant financières qu’organisationnelles. Les politiques visant à promouvoir les IDE et les politiques d’accompagnement des entreprises locales doivent être menées ensemble pour produire leurs pleins effets, a ajouté le ministre qui a fait observer cependant que chaque pays ayant ses particularités, par conséquent, les formules ou recettes suggérées de l’extérieur, notamment en matière de libéralisation de l’économie, ne peuvent pas s’appliquer de façon similaire. Le ministre, qui a retracé les réformes réalisées par l’Algérie depuis une dizaine d’années pour transformer le cadre de fonctionnement de son économie, a par ailleurs mis en exergue les difficultés dans la gestion de leur mise en oeuvre des politiques et des recommandations. « Il ne suffisait pas de formuler des politiques et des recommandations sur lesquelles tout le monde s’accorde, mais la difficulté réside dans la gestion même de leur mise en oeuvre», soutient Temmar. Face, par ailleurs, aux thèses des ultra-libéraux, partisans d’une économie régulée par les seules forces du marché, le ministre a mis en avant la nécessité d’une intervention de l’État en tant que régulateur du marché, et de l’économie, et ce, de façon bien ciblée. La séance inaugurale du Forum, qui s’est notamment penché sur l’impact de la crise financière sur le flux des IDE vers l’Afrique, s’est tenue en présence des chefs d’État du Ghana, du Togo et de la Namibie, ainsi que de nombreux ministres de pays africains. Dans leurs interventions, ces derniers ont notamment souligné la nécessité de renforcer les échanges et les investissements intra-africains et de promouvoir l’intégration des économies africaines sur le plan régional voire continental. (Le Courrier d’Algérie-13.02.2010.)
*** L’Algérie refuse des conditions de l’Occident touchant à sa souveraineté
Le ministre du commerce a révélé que l’importation des marchandises y compris les jouets sera désormais soumise à une licence d’importation délivrée par une commission technique spécialisée, composée de représentants de douze départements ministériels concernés par la santé et la sécurité du consommateur. L’autorisation sera donc délivrée à l’importateur après vérification de la conformité des produits importés. El Hachemi Djaaboub a par ailleurs indiqué que l’adhésion à l’OMC est entravée par des conditions européennes et américaines qui touchent à la souveraineté nationale et affectent le pouvoir d’achat et l’économie locale.Confirmant les informations publiées mardi par Echorouk, le ministre du commerce a annoncé que l’Etat interviendra pour fixer les prix de certains produits de base sur le marché pour contrer la spéculation, à travers la fixation, le plafonnement, ou la détermination des prix et des marges bénéficiaires. Djaaboub explique que l’article 05 de la loi sur la concurrence a été amendé de manière à élargir le champ d’intervention de l’Etat, lorsque c’est nécessaire, concernant certains produits, tout en maintenant le principe de liberté des prix. Les prix peuvent être baissés en allégeant les charges fiscales, comme la TVA, la suppression de certaines taxes ou la subvention directe de l’Etat, particulièrement pour les légumes secs, le sucre, le café, le thé, l’huile, la margarine, le lait, la semoule, la farine et la tomate en boite.
Les produits agricoles pris en compte sont l’oignon, la pomme de terre, l’ail, le poivron, la tomate et la courgette, notamment. Le ministre dévoile également les sanctions qu’encourent les contrevenants comme le paiement d’une amende qui peut aller jusqu’à 10 millions de dinars, le retrait du registre de commerce, et la poursuite judiciaire pour ceux qui s’obstinent à violer la loi.
S’agissant des licences d’importation que les importateurs doivent obtenir, le ministre du commerce a indiqué que les pouvoirs publics enclenchent une nouvelle étape en fixant les normes de sécurité relatives à la fabrication et à l’importation des jouets, tout en appelant à l’adoption des normes européennes. La guerre contre le phénomène d’importation de jouets non conformes se poursuit. Leurs importateurs devront nécessairement obtenir une licence d’une commission spécialisée installée à cet effet.
D’autre part, le ministre aborde les négociations pour l’adhésion à l’OMC. L’Algérie ne s’est pas encore décidée à répondre aux 96 questions adressées par l’Union Européenne et les Etats-Unis, dont 15 questions qui nécessitent un examen approfondi, vu leurs conséquences sur l’économie nationale. Le dossier est technique et complexe, et il touche même à la question de la souveraineté nationale, reconnait Djaaboub, avant d’ajouter «Nous allons étudier les avantages d’adhérer à cette organisation». C’est ainsi que le gouvernement a décidé de temporiser avant de rendre des réponses définitives.
Certaines requêtes euro-américaines sont inacceptables, au regard de leur impact sur les secteurs industriel et agricole, et donc sur l’économie nationale et le consommateur, comme la tarification du gaz sur le marché local et extérieur, l’ouverture du marché aux voitures anciennes ou encore la suppression de la taxe concernant certains produits superflus. Les européens et les américains focalisent et contestent aussi la fixation des prix et les préavis de déclarations sur l’importation de certains produits nuisibles à la santé du citoyen, considérant ces mesures comme obstacles au commerce extérieur.
Le ministre déplore l’absence d’une feuille de route sur laquelle travaillerait l’organisation, et qui s’appliquerait, sans distinction, à tous les pays désireux d’adhérer.
Pour l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation arabe de libre échange, le ministre a annoncé que dans le cadre de la protection de l’économie nationale, la liste noire des produits qui passent en Algérie via cette zone a été revue à la hausse et comprend actuellement 1294 produits. L’Algérie voudrait ajourner l’importation de ces produits à dans trois ou quatre ans pour donner le temps aux entreprises nationales de se mettre à niveau et de se préparer à la concurrence. (Echorouk-13.02.2010.)
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**La règlementation du culte relève des prérogatives de l’état .
Le ministre des affaires religieuses et des waqfs, Abdallah Ghoulamallah, a accusé l’archevêque Ghaleb Bader d’exagérer et de commettre une erreur par sa demande d’abrogation de la loi sur la règlementation du culte religieux. Il a assuré que l’Algérie ne fait pression sur aucun culte mais n’acceptera jamais de se défaire de ses responsabilités dans la règlementation en vigueur, comme cela a été le cas dans les années quatre vingt dix. Le ministre invite Bader à tirer des enseignements de son prédécesseur Henri Teissier qui a eu un comportement exemplaire avec les Algériens. A la clôture du congrès, « La liberté de conscience, un droit garanti par la loi », jeudi 11.02.2010., le ministre des affaires religieuses et des waqfs, a usé de propos acerbes en réponse aux opposants à l’ordonnance 02/06 relative à la règlementation de la pratique du culte pour les non- musulmans et à leur tête, l’archevêque d’Alger, le jordanien Ghaleb Bader qui a carrément demandé à l’Algérie de l’abroger, quatre ans depuis son application. Le ministre les a enjoints de réviser leurs lois car il refuse de se laisser manipuler. « Je pense que c’est une erreur et cette demande est abusive », a-t-il déclaré, « Soit nous refusons, soit nous demandons à l’Etat de renoncer à ses responsabilités et laisser les gens faire ce que bon leur semble au nom de la religion. L’Algérie n’a déjà que trop goûté à cela et on ne l’y reprendra pas deux fois !! », a ajouté le ministre.Selon le chef de l’église catholique en Algérie, désigné par le pape du Vatican à la succession d’Henri Teissier, le 24 mai 2008, les chrétiens en Algérie n’ont jamais commis de dépassement qui mériterait une telle loi (promulguée 2 ans avant son installation) qu’il est temps d’évaluer et de réviser. « Le culte se pratique dans un lieu relevant d’un pays qui est géré par un Etat », a souligné Ghoulamallah qui indique que la religion n’empêche nullement une règlementation sous la responsabilité de l’Etat qui n’entrave pas le culte quel qu’il soit, et ne s’immisce pas dans ses affaires. « L’acceptation de l’autre et la garantie des droits de tous est notre devoir. Cela existe partout, et les sages le reconnaissent », a assuré le ministre.
Le ministre des affaires religieuses et des waqfs, Abdallah Ghoulamallah a qualifié d’hommes sages, les évêques d’Alger d’avant et après l’indépendance qui n’ont jamais remis en question la réalité et les lois algériennes et ont été proches des Algériens. « J’espère que l’archevêque qui nous vient d’un pays arabe tirera son enseignement de Teissier qui est encore vivant et lui demande conseil sur ce que les Algériens peuvent admettre et ce qu’il n’admettent pas », a souligné le ministre.
La requête de Bader lors de son intervention, n’a pas été faite par les protestants qui, pourtant sont accusés en Algérie de christianiser à tour de bras.
Le congrès a conclu à la garantie de l’Algérie du respect de la liberté de conscience et la pratique du culte en toute franchise et honnêteté pour faire émerger les similitudes entre les religions, les cultures et les civilisations. Ceux qui ont participé, penseurs et religieux, sont influents dans leurs sociétés respectives et le ministre leur a demandé de véhiculer l’image réelle qu’ils ont eu de l’Algérie tolérante, pays de cohabitation de différents cultes et qu’il seront les meilleurs apôtres de la fidèle volonté et de la loyauté de l’Algérie à produire une société modèle où réside la liberté de l’individu et de conscience. (Echorouk-13.02.2010.)
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