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Assassinat d’Ali Tounsi,un crime et des questions

27 02 2010

Le directeur général de la sûreté nationale, Ali Tounsi, est assassiné dans son propre bureau. Les hauts cadres de la police, présents hier à la cérémonie de recueillement, avouent être consternés par un tel scénario.

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Ali Tounsi, lui-même, ne pouvait imaginer une telle possibilité. Lui, qui a actionné de son plein gré le bouton d’ouverture de la porte blindée de son cabinet — celle-ci ne s’ouvrant que de l’intérieur — pour recevoir celui qui va, quelques minutes plus tard, lui ôter la vie. Selon la version officielle rapportée dans le communiqué du ministère de l’intérieur et des collectivités locales, “le décès de M. Ali Tounsi est survenu à 10h45, lors d’une séance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d’une crise de démence, a utilisé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi, après quoi il a retourné l’arme contre lui se blessant gravement”. Le ministère de l’intérieur ne donne pas le motif de cet acte et préfère laisser l’enquête le déterminer ultérieurement. En parlant de “crise de démence”, le ministère de l’intérieur semble écarter d’emblée la thèse de l’acte prémédité.
En attendant, plusieurs versions s’affrontent. Il y a d’abord celle du plus haut niveau de la hiérarchie de la police, selon laquelle, une réunion était prévue, ce jour-là sur le programme 2010-2014 de la division héliportée, dont l’assassin du DGSN, Oultache Choaïb y était le chef. La mission de cette division était d’assurer la surveillance et la régulation du trafic routier, la recherche et la poursuite de personnes et véhicules suspects et également la couverture aérienne des manifestations et des évènements grâce aux hélicoptères équipés de caméras.
Alors que les différents cadres centraux se dirigeaient vers la salle de réunions, ce dernier s’est isolé un moment avec le défunt Ali Tounsi dans son bureau. Personne ne connaît la teneur de l’entretien qu’ils ont eu, mais on suppose que le coup de colère d’Oultache Choaïb était motivé par des informations faisant état de son implication dans des transactions douteuses lors de passation de contrats avec des fournisseurs de pièces de rechange et de matériel informatique.
L’inspection générale de la police a, selon notre source, enquêté, effectivement, récemment sur la division héliportée. Mais à ce niveau, on ne confirme pas la prise de mesures administratives à l’encontre de son chef, qui devait, ce jour-là, présenter le plan de modernisation de son département. Choaïb Oultache aurait pris en otage, un moment, le DGSN avant de lui tirer dessus. Selon des sources, le mis en cause aurait tenté de sortir, arme à la main, avant de se retrancher à nouveau dans le cabinet de Ali Tounsi et tenter de se donner la mort. “Nous l’avons trouvé assis sur une chaise, le ventre en sang.” D’autres affirment que c’est la garde rapprochée du DGSN qui, en entendant des coups de feu, a opéré un forcing par la fenêtre, ce qui explique l’échange de tirs rapporté par des témoins présents sur les lieux. Le DGSN était déjà mort, quand il est arrivé à la clinique de la sûreté nationale Les glycines. La vérité exacte sur les circonstances de ce drame, personne ne la connaît. Les cadres de la police s’étonnent, toutefois, d’apprendre qu’un cadre central de la police s’apprêtait à aller en réunion en possession d’une arme. “Ce n’est pas un fait habituel. Durant les séances de travail, les cadres centraux ne portent généralement pas sur eux une arme.” Depuis les attentats kamikazes à Alger, même le simple visiteur doit laisser son portable à la réception. Simple négligence ou abus de confiance ? Cadre de l’armée en retraite, C. Oultache a été ramené et incorporé par Ali Tounsi dans la police. “C’était son ami”, affirme l’entourage du DGSN. “Mais Ali Tounsi n’était pas un naïf, comment a-t-il pu se laisser se surprendre ainsi ?” s’interroge-t-on.
Cinq balles ont mis fin à un parcours de quinze ans de Ali Tounsi, à la tête de la sûreté nationale, consacré à la modernisation de ses différentes unités, à la formation des cadres, à la lutte antiterroriste et à un combat acharné contre la corruption et les malversations dans les rangs de la police. Interrogé par France 24 sur la longévité de Ali Tounsi à ce poste, l’ancien patron de la DST, Yves Bonnet, réplique qu’“il a largement dépassé l’âge de la retraite et donc s’il a été maintenu, c’est qu’il était important, sinon utile”, dans l’échiquier sécuritaire. (Liberté-27.02.2010.)

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**détails sur l’assassinat

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Plusieurs versions ont circulé sur l’incident de l’assassinat du directeur général de la sûreté nationale. Les informations avancées par le ministère de l’Intérieur, à travers son communiqué, laissent à présager plusieurs scénarios sur l’incident. Cependant, le site Echoroukline a été le premier à avoir donné les détails de l’incident à travers une série de contacts établis avec des témoins. Nous vous proposons l’histoire complète sur l’acte de l’assassinat.

Tout a commencé lorsque l’auteur du crime, Oueltache Chaib, qui était dans tous ses états lorsqu’il avait lu un article publié dans l’un des journaux, rapportant l’information que toutes ses prérogatives ont été gelées par le directeur général de la sûreté nationale. Et c’est alors que ce colonel à la retraite, âgé de 64 ans, avait piqué une crise sur les informations fournies à la presse, l’impliquant dans une affaire de corruption. Pensant que c’est le défunt qui avait fourni ses informations à la presse, surtout que ce dernier avait ordonné de mener des enquêtes et de le priver de ses prérogatives. De ce fait, l’auteur du crime avait demandé une rencontre spéciale avec le directeur général de la DGSN. Etant l’un de ses proches, en plus du statut d’être l’un de ses collaborateurs, cela expliquerait qu’il pouvait facilement accéder au bureau de Ali Tounsi, sans être fouillé ou bien désarmé. Une fois à l’intérieur, l’assassin a eu une altercation verbale avec Ali Tounsi, sur les sanctions qui attendaient l’assassin à cause de son implication dans une transaction douteuse sur l’acquisition de matériel informatique au profit de la DGSN. Le Directeur général aurait présenté des preuves de son implication, ce qui a contraint l’assassin à perdre son équilibre mental, et prit son arme pour tirer plusieurs coups de feu à l’encontre de son supérieur, le tuant.

Une source de l’intérieur dément la version « Tentative de suicide »

Apres avoir abattu Ali Tounsi, l’assassin a essayé de se suicider, mais des sources, dont celles de l’intérieur, ont démenti l’information de « tentative de suicide », en affirmant à Echorouk que l’auteur du crime a commis son acte sans que personne ne ‘sen rende compte, puisque de par la qualité des murs, on ne peut rien entendre. Sur son insistance à rencontrer Ali Tounsi pour une affaire urgente, ce dernier l’a reçu quelques minutes avant la tenue de la réunion avec les directeurs centraux. L’assassin a demandé à Ali Tounsi quelle était cette personne qui avait fourni les informations à la presse sur les transactions douteuses dont il est impliqué, son supérieur lui répondit, selon les mêmes sources, qu’il n’avait qu’à présenter des documents prouvant son innocence s’il en avait, faute de quoi il sera poursuivi en  justice. Et c’est là que Oueltache Chaib avait pointé son arme en direction de la tête de Ali Tounsi et lui tiré deux coups de feu, le laissant jaser dans une marre de sang.

Ces sources ont ajouté que l’assassin est tremblant tellement il était excité, et demanda à la secrétaire, l’arme dans sa main, de convoquer le directeur de la police judiciaire et le directeur d’administration générale ainsi que l’inspecteur général. Il parait qu’il voulait tous les liquider, mais au même moment, Abderabou, responsable de sûreté d’Alger, arriva et se chamailla avec lui,  et tira sur l’assassin le blessant par deux balles, une balle au pied gauche et l’autre à l’épaule, lui transperçant la poitrine, alors que le responsable de la sûreté d’Alger a été légèrement blessés au niveau du front.

Notre source a expliqué que l’assassin voulait commettre un génocide, et tuer tous ceux qu’il pensait être derrière son affaire. Mais, parait-il, l’apparition surprise du directeur de la sûreté d’Alger a fait tombé son plan à l’eau, et ce dernier aurait remarqué l’état d’hystérie qui était visible chez l’auteur du crime.

Le directeur de la sûreté d’Alger aurait sauvé les cadres d’un carnage

A l’exception de quelques détails, cette version n’est pas si différente que la première. En fait, ces détails sont d’une importance considérable, puisqu’ils donnent plus d’éclairage à l’histoire. En fait,  trois responsables supérieurs au sein de la DGSN ont raconté les détails de l’opération à Echorouk. L’assassin a demandé au secrétaire de Ali Tounsi, à trois reprises, de rencontrer ce dernier, mais le secrétaire répondait à chaque fois qu’il n’avait pas le temps, parce que les cadres étaient déjà arrivés pour assister à la réunion prévue. Une réunion qui devait se tenir pour écarter l’assassin de son poste de président de la commission des transactions au sein de la DGSN. Une fois Ali Tounsi tué, l’assassin s’est dirigé vers le secrétaire lui demandant de convoquer les trois cadres, car il voulait commettre un carnage dans leur rang. C’est à ce moment précis que le responsable de la sûreté d’Alger s’est jeté sur l’assassin, recevant un coup sur la tête, qui était visible lors de sa présence à l’enterrement de Ali Tounsi, et les deux hommes sont rentrés dans une bataille, qui a fini par la blessure de l’assassin par deux balles. La version que nous détenons indique que c’est l’un des gardes rapproché de Ali Tounsi qui avait tiré les deux balles qui ont atteint l’auteur du crime.

Cette version est appuyée par les témoignages de quelques agents de la DGSN, qui étaient autour du service de réanimation au niveau de l’hôpital Mayo, où l’assassin est soumis à des soins intensifs, en déclarant que l’assassin n’a pas essayé de se suicider, mais c’était l’un des gardes rapprochés de Ali Tounsi qui avait tiré les deux coups de feu, juste après qu’il eut commis son crime. Un officier des gardes rapprochés de Ali Tounsi a intervenu, après avoir entendu les coups de feu, et pointa son arme en direction de l’assassin. Un échange de tirs a eu lieu, blessant l’assassin par deux balles, alors que le garde rapproché a été blessé, et transporté à l’hôpital  tout comme l’assassin. A partir de là, on peut dire que les versions commencent à se multiplier, puisqu’elles sont différentes, mais se rejoignent dans de nombreux détails. Les cadres de la police étaient sur le point de se réunir, mais elle n’a pas eu lieu à cause de l’incident.

L’enquête sur les affaires de corruption se termine par un crime

Les enquêtes sur l’affaire de corruption, qui a touché tous les secteurs à l’image de Sonatrach, l’agriculture, les travaux publics ainsi que d’autres secteurs, sont closes. Des sources ont révélé que les enquêtes ordonnées par le directeur général de la DGSN ont révélé que l’assassin est complice, et que ces enquêtes ont prouvé son implication dans des transactions douteuses dans l’acquisition de pièces détachées des avions, de matériel de maintenance et des appareils informatiques avec des prix exorbitants, et qui ne se concordent pas aux prix réels.

L’assassin, et en sa qualité de premier responsable de la commission des transactions au niveau de la DGSN, est la raison qui l’a poussé à vouloir anticiper la réunion qui était prévu pour se destitution de son poste. (Echorouk-27.02.2010.)

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  **Un assassinat par ces temps de calme…

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Un assassinat par ces temps de calme revenu même si quelques soubresauts persistent çà et là, c’est toujours très dur à admettre : le décès tragique du chef incontesté de la police a jeté l’émoi et surtout la stupeur et l’incompréhension au sein d’une population qui a appris à tourner la page tragique de cette décennie où la mort violente s’est banalisée à un point inimaginable. C’est pourquoi la nouvelle de la disparition subite de Ali Tounsi a fait l’effet d’un cataclysme surtout qu’il s’agit-là d’une personnalité de premier rang aux commandes d’un corps qui a lourdement contribué à la lutte antiterroriste. On dit de l’homme un dirigeant intransigeant concernant les questions de sécurité et on sait qu’il a énormément modernisé la police en ouvrant largement ses structures à la gent féminine dont des éléments ont accédé à de très hautes fonctions. Aussi, convient-il de s’interroger sur son « élimination » que la version officielle présente comme le dénouement douloureux d’un conflit familial et qui intervient à un moment précis où beaucoup de dossiers sulfureux ayant trait à la corruption sont fortement médiatisés. L’homme aurait entamé une campagne d’épuration de son administration afin d’en extirper les éléments « ripoux » comme on dit dans le jargon de la boîte. Et justement son assassin n’aurait pas apprécié un limogeage que justifie la fonction qu’il occupait-il était chargé des hélicoptères avec toutes les transactions en pièces détachées que ces appareils très coûteux impliquaient- La victime aurait-elle nourri de solides suspicions pour prendre la décision qui allait lui être fatale ? Le coupable, un ancien officier supérieur de l’ANP, exerçait en qualité de collaborateur, c’est-à-dire qu’il n’était pas issu des rangs de la police. Il n’empêche que ce drame qui intervient à un moment où de grands déballages sur la corruption à haute échelle se font au grand jour, ne saurait logiquement être attribué à un acte isolé ou à la démence d’un élément indiscipliné. C’est l’Algérie qui perd un élément qui a passé plus de dix longues années à redresser un corps en procédant parfois à des limogeages spectaculaires de hauts responsables au sein de l’institution. Il n’y a qu’à constater ce qu’on pourrait appeler une campagne de « moralisation » qui s’est déclenchée ces derniers mois et qui s’est soldée par la mise à l’écart de divisionnaires activant dans des wilayas sensibles. Alors, est-ce le prix de l’audace qu’aurait payé de sa vie le défunt? Ce drame augure franchement des choses « angoissantes » pour reprendre l’expression d’un confrère, analysant l’événement sous l’angle d’une résistance « sanglante » à la lutte contre la corruption récemment engagée. Il faut dire aussi que les communiqués laconiques ne font rien pour rasséréner une opinion publique livrée aux pires spéculations : il ne s’agit pas de l’assassinat d’un policier en fonction -comme hélas, il s’en déroule de temps à autre, suscitant sinon l’indifférence, du moins la lassitude. Là nous avons affaire au meurtre du chef de la police- « le ministre de la police » écrit un journal online étranger (Bakchich – 25 /02). C’est là que réside la grande question : à qui profite ce crime ? (Le Courrier d’Algérie-27.02.2010.)

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*Invraisemblable

L’assassinat de Ali Tounsi ne restera pas sans suite. Les enquêtes diligentées par les services de sécurité rendront certainement leurs résultats dans les prochains jours. Il y va de la crédibilité de l’État. En attendant, les spéculations vont bon train.

C’est quand même invraisemblable que le directeur général de la sûreté nationale soit assassiné dans son propre bureau. Le fait est d’une extrême gravité. C’est le moins qu’on puisse dire même si dans l’état actuel des choses, il serait encore trop tôt pour tirer des conclusions et s’aventurer dans le jeu des hypothèses, aussi invraisemblables les unes que les autres, pour conclure à la fameuse mais dangereuse théorie du complot chère à certains cercles politiques en Algérie.
L’assassinat de Ali Tounsi ne restera pas sans suite. Les enquêtes diligentées par les services de sécurité rendront certainement leurs résultats dans les prochains jours. Il y va de la crédibilité de l’État. En attendant, les spéculations vont bon train. Si l’on ignore encore le mobile du crime, une première version parmi tant d’autres, qui semble visiblement tenir la route, serait la lutte contre la corruption dès lors que l’assassin serait sous le coup d’une enquête interne sur la passation de marchés pour l’acquisition de matériel pour le compte de la DGSN.
Mais rien ne justifie le crime. Et cet assassinat pose encore une fois la question du malaise dont souffre la Sûreté nationale ces dernières années. Il est vrai que le corps de la police a été sur les premières lignes de feu dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Et le défunt Tounsi avait lui-même révélé que près de 12 000 policiers, ayant vécu la période noire, avaient subi des traumatismes psychologiques. C’est dire que la situation est beaucoup plus complexe qu’on ne la perçoit à première vue et qu’il n’est donc pas permis de s’aventurer dans des pistes qui risquent de mener nulle part.
Restera maintenant la succession qui certainement donnera lieu à des tractations. Mais au-delà, il s’agira pour le prochain DGSN de relever les défis qui concernent d’abord l’institution elle-même afin de continuer ses missions institutionnelles de sauvegarde de la République, la lutte contre le terrorisme, la bataille contre la corruption et la grande criminalité, deux phénomènes qui ont pris d’inquiétantes proportions ces dernières années.(Liberté-27.02.2010.)

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*Crime et chuchotements

Le mobile du crime ayant visé le patron de la DGSN, Ali Tounsi, assassiné dans son bureau par un de ses collaborateurs en charge de l’unité des hélicoptères, serait-il lié à des dossiers de corruption mettant en cause le responsable de cette unité, comme révélé par des indiscrétions de la presse et qui lui ont valu d’être suspendu par sa hiérarchie ? L’argument de l’acte de « démence » par lequel le ministère de l’Intérieur avait expliqué l’assassinat de M. Tounsi, s’il est biologiquement crédible – le self-control de l’instinct animal qui sommeille en chacun de nous varie en fonction de la personnalité et de la capacité à faire face à l’adversité – n’explique pas, en revanche, pourquoi et comment on en est arrivé à un tel drame.

Seule l’enquête judiciaire déterminera quelles sont les véritables motivations qui ont poussé le meurtrier à faire usage de son arme et à liquider froidement le patron de la police. Si, bien évidemment, l’enquête qui a été ouverte ne connaîtra pas le même sort que les autres enquêtes judiciaires sensibles engagées avec la même volonté proclamée de la quête de la vérité avant de sombrer fatalement dans l’oubli. Une chose est en tout cas certaine, c’est qu’avec ce grave précédent où un différend entre deux cadres dirigeants d’une institution de la République se règle par la voie des armes et de la liquidation physique, à travers un crime signé et assumé par son auteur qui est identifié et connu, cela donne toute la mesure de la difficulté de la lutte anticorruption et de son caractère à haut risque de par les enjeux et les intérêts de personnes, de groupes et de clans qu’elle sous-tend.

L’assassinat du patron de la police n’est pas un simple fait divers à mettre sur le compte d’un forcené qui n’a pas pu contrôler ses pulsions devant son supérieur. Le meurtrier n’est pas un simple policier subalterne à la dégaine facile, comme la DGSN a eu à révoquer et à traduire en justice bon nombre d’éléments du genre au cours de ces dernières années. C’est un cadre dirigeant, un gestionnaire qui ne pouvait pas, par conséquent, ne pas mesurer la gravité de son acte. Même pour laver sa conscience des accusations de corruption, fussent-elles infondées, portées contre lui et dont la presse s’est faite l’écho, ou pour se venger de son supérieur hiérarchique qui ne l’aurait pas couvert à son goût, sa fonction, l’institution stratégique qu’il servait auraient dû l’inciter à la retenue.

A ne pas franchir ce pas fatidique qui relève d’un comportement inspiré des méthodes mafieuses qui fonctionnent à la gâchette. Ce drame qui survient à l’échelle d’une administration centrale, la DGSN, qui a occupé le devant de l’actualité avec l’effort d’assainissement entrepris depuis quelque temps en son sein — lequel est diversement apprécié à l’intérieur et en dehors de l’institution — renseigne sur la prévalence de ce mal qui ronge la société, la corruption, y compris dans les secteurs stratégiques censés servir le citoyen et non des intérêts personnels. Il renseigne également sur les résistances et les écueils qui se dressent sur la voie de la lutte anticorruption qui dérange beaucoup d’intérêts. Avec ce qui s’est passé à la DGSN, on n’ose même pas imaginer dans quelle tornade le pays serait projeté si demain des scandales touchant des personnalités influentes au sein du pouvoir venaient à être déférées devant la justice ! (El Watan-27.02.2010.)

******Le colonel Oualtache : un jour sauveur, un autre jour, assassin…

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 Les informations au sujet de l’état de santé de l’assassin de Tounsi sont contradictoires. Certains disent que son état s’est amélioré, tandis que d’autres disent qu’il est dans le coma, après son transfert jeudi matin à l’hôpital Ain Naadja. A côté du nom du défunt Ali Tounsi, le nom qui revient le plus ces deux derniers jours est celui de Chouaib Oualtache. Le second a pointé son arme contre le premier et l’a tué au siège national de la DGSN. Peu d’informations circulent sur Oualtache, certains disent que c’est un collaborateur, et d’autres pensent que c’est un parent du défunt. L’assassin n’est autre que le directeur de l’unité héliportée  à la DGSN. Il avait 64 ans. C’est un retraité de l’ANP qui a pris les rênes de l’unité héliportée dès sa création en 2003. C’est Tounsi lui-même qui a fait appel à lui pour cette nouvelle unité, et on dit qu’il était un excellent pilote militaire.

L’unité héliportée se trouve à Dar El Beida, loin du siège de la DGSN qui est à Bab El Oued. Ce qui veut dire que l’auteur du crime se déplaçait au siège de la DGSN, pour assister à des réunions et si besoin, rencontrer le premier responsable de la police. Ce jeudi là, Oualtache avait selon toute vraisemblance rendez-vous  avec Tounsi dans son bureau où une altercation verbale a éclaté avant que l’assassin ne sorte son revolver et ne loge six balles dans le corps de la victime. En revanche, la version officielle indique que le Colonel Tounsi est mort lors d’une séance de travail, qu’une crise de démence s’était emparée de l’assassin qui a retourné l’arme contre lui après avoir tiré sur Tounsi. L’assassin souffrirait de graves blessures qui ont nécessité son transfert à l’hôpital. Les informations relatives à l’état de santé mentale divergent. Si le communiqué du ministère de l’intérieur parle de crise de démence, d’autres sources affirment que l’homme était très calme et connu pour cela. D’autres évoquent un lien de parenté entre le défunt et l’auteur du crime, qui habiteraient le même quartier. L’assassin aurait personnellement conduit l’opération de déminage de la voiture piégée placée non loin du domicile de la victime lorsque les terroristes avaient ciblé le patron de la police en avril 2007. (Echorouk-27.02.2010.)

 ***LES DERNIERS MOTS DE ALI TOUNSI À L’ADRESSE DE SON ASSASSIN 

 «Vous m’avez déçu»

L’homme fort de la direction générale de la Sûreté nationale DGSN n’est plus. Ali Tounsi a été assassiné, jeudi aux environs de 10h45 minutes, alors qu’il devait tenir une réunion de travail avec certains de ses collaborateurs. Se rendant à cette réunion, le défunt a été accosté par son agresseur qui voulait une explication sur son limogeage et sur une affaire de malversations le concernant, parue le jour même dans un quotidien arabophone. En effet, l’article en question mettait en cause, le colonel Oultache Chaïb, commandant de l’unité héliportée de la DGSN de malversations dans un certain nombre de contrats douteux passés avec des fournisseurs de pièces de rechange d’hélicoptères et de matériels informatiques. Les derniers mots échangés par Ali Tounsi avec celui qui deviendra son assassin auraient été, selon certaines sources, «vous m’avez déçu». Réagissant vraisemblablement à ses propos, le colonel en retraite a tiré à bout portant sur son ami et voisin avant d’être son directeur. Le laissant pour mort il quitte le bureau menaçant de son arme des cadres de la DGSN qui attendaient de se réunir avec leur patron, blessant l’un d’eux avant de retourner l’arme contre sa personne se blessant au thorax. Grièvement blessé, il a été évacué à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja, où il a été admis dans un état comateux. La relation d’amitié et de voisinage qui liait le défunt à celui qui est devenu son assassin ne datait pas d’hier. En effet, l’itinéraire retracé du parcours de ces derniers, révèle que ces deux hommes, ont occupé des postes très élevés dans l’armée, suite à quoi ils avaient noué une relation d’amitié. Ce qui a conduit Ali Tounsi à le placer, il y a huit ans, à la tête de l’unité des hélicoptères de la DGSN. Au moment où nous mettions sous presse, nous avons appris que l’assassin de Ali Tounsi a repris connaissance de son coma et que ses jours ne sont pas en danger. Ce qui permettra aux enquêteurs d’élucider ce drame et d’en déterminer les causes exactes, non sans l’avoir passé, comme l’exige la loi, par un test psychique pour définir l’état de ses facultés mentales. (Le Courrier d’Algérie-27.02.2010.)

**** La famille Tounsi sous le choc .

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La veuve Tounsi, Yamina, dit au revoir à son défunt époux, en répétant Allah Akbar, et en chantant Qassaman, l’hymne national. Il faut dire que l’assassinat du Colonel Ali Tounsi a provoqué une onde de choc parmi les membres de sa famille.L’équipe d’Echorouk entre à 8 heures du matin dans le quartier d’Hydra sur les hauteurs d’Alger. Un dispositif sécuritaire renforcé est déployé sur tous les axes de la région, particulièrement ceux qui mènent au domicile du défunt. Dans le quartier dit PTT, la foule compacte de gens venus présenter leurs condoléances, et accompagner la dépouille à sa dernière demeure. Des responsables et des cadres du ministère de l’intérieur et de la DGSN ont commencé à affluer au domicile mortuaire quelques heures après l’assassinat. Etaient aussi présents nombre de policiers, de militaires, des agents des renseignements, des responsables au gouvernement, ainsi que les amis de « Si El Ghouti », ses frères d’armes, venus d’Annaba, d’Oran, de Constantine et de Tlemcen. Les éléments de la sécurité empêchaient les journalistes d’approcher, mais l’équipe d’Echorouk a réussi à s’introduire dans la maison. Une femme effondrée était là, la veuve de Tounsi, parmi ses enfants et ses proches parents… elle attendait le retour de son mari pour célébrer le Mawlid, mais il n’est jamais revenu. Elle est inconsolable de la perte de cet homme qu’elle côtoie depuis l’époque de la révolution. Nadjet, sa fille ainée crie de toutes ses forces la perte de son père, tenant son portrait en uniforme. Elle est prise par une sorte d’hystérie, elle était très proche du défunt, selon sa tante. Son autre fille pleure également; son père ne sera pas là pour prendre son enfant qui doit très bientôt venir au monde. Son fils, se trouve dans la pièce aussi, l’air fatigué, désemparé… A 10 heures du matin, un groupe de policiers en civil approche pour sortir la dépouille et l’accompagner à sa dernière demeure. Son ami et frère d’armes lit la Fatiha et implore la miséricorde… La veuve Tounsi crie Allah Akbar, et répète avec ses filles en pleurs des passages de l’hymne national pour un homme qui a consacré sa vie à servir l’Algérie. Des larmes brûlantes pleuvent face à cette tragédie qui a ravi un être cher.  La procession a commencé. Certaines femmes vont présenter leurs condoléances. D’abord, madame Karaja, conseillère à la DGSN et amie de la famille, ensuite Acha Barki la présidente de l’association Iqra, ainsi que Naima Mazouni, commissaire principale et  la femme la plus gradée au sein de la police. Cette dernière était très secouée par la nouvelle de l’assassinat de l’homme qui l’a hissée à ce rang, et désignée directrice des études. Madame Fatiha Zerhouni a également présenté ses condoléances à madame Tounsi. (Echorouk-27.02.2010.)****Un expert de la Police Judicière pour  enquêter sur l’assassinat…En application de la décision du ministre de l’intérieur, Abdelaziz Affani a été désigné directeur général de la Sureté Nationale par intérim, quelques heures après l’assassinat du Colonel Ali Tounsi. Abdelaziz Affani est connu pour être le numéro deux dans l’institution de la police algérienne, au regard de l’importance du poste qu’il occupe notamment, puisqu’il a été promu il y a quelques semaines directeur de la police judiciaire à la Direction Générale de la Sûreté Nationale. Le successeur d’Ali Tounsi est originaire de l’Ouest du pays, précisément de la wilaya de Mostaghanem. Il est considéré comme l’un des plus anciens cadres de la Police judiciaire au sein de la police algérienne, et le plus qualifié en matière de lutte antiterroriste. Il s’est distingué dès 1993 lorsqu’en sa qualité de directeur de la P.J. à la sûreté de wilaya d’Alger, il avait réussi à déjouer une attaque visant une banque à la rue Ali Boumendjel, et arrêté les éléments du groupe terroriste qui a planifié et tenté d’exécuter l’opération. Affani a ensuite gravi les échelons et s’est vu octroyer de plus grandes responsabilités jusqu’à sa désignation en 1999, adjoint de Boufenaya, le chef de la sûreté de wilaya d’Alger, puis chef de la sûreté de wilaya de Jijel. Il a aussi grandement contribué à la réussite de l’opération d’encadrement sécuritaire des initiatives de la Concorde Civile et de la Réconciliation Nationale.

 Avec la détérioration de la situation sécuritaire à Boumerdès, et l’implantation de l’organisation sanguinaire dite GSPC dans les maquis de la région, l’homme a été désigné chef de sûreté de cette wilaya où il apportera sa contribution en encerclant et en contenant l’activité des groupes terroristes.  Lors des récents changements dans l’organe de la police algérienne, le nom de Abdelaziz Affani a été proposé pour prendre les rênes, soit de la sûreté de wilaya d’Alger ou alors celle d’Oran. Finalement, la décision a été prise il y a quelques semaines pour le nommer directeur de la P.J. à la DGSN. Certaines sources indiquent que le ministre de l’intérieur Noureddine Zerhouni a opté  pour Affani pour assurer l’intérim du directeur général de la sûreté, en se basant sur ses compétences et sa longue expérience dans la P.J. afin qu’il chapeaute l’enquête sur l’assassinat du Colonel Tounsi.(Echorouk-27.02.2010.) ***Ali Tounsi inhumé au cimetière El AliaCimetière El Alia, à l’est d’Alger, 13h. La circulation est fluide en ce vendredi maussade et même aux abords du cimetière, le trafic est assez clément. Pourtant, feu le colonel Ali Tounsi, assassiné la veille, va y être enterré sous peu. Les Algérois ont un peu la gueule de bois après une soirée de Mawlid Ennabaoui particulièrement bruyante avec les éternelles pétarades festives qui ont duré toute la nuit. « Avec l’assassinat de Ali Tounsi dans la matinée et ce Mawlid explosif, on est fatalement replongés dans le climat de guerre civile des années 1990 », commente un citoyen, manifestement agacé. L’atmosphère est lourde. La mort tragique du patron de la DGSN est sur toutes les lèvres. Les supputations les plus fantaisistes façon… « théorie du complot » continuent d’enflammer les discussions.

Dans l’enceinte du cimetière, l’ambiance est plutôt aux derniers préparatifs de l’enterrement prévu après salat el djoumouaâ. Le parking du cimetière est déjà bondé de voitures blindées et autres 4×4 de la police. Deux bus transportant deux escouades de policiers en uniforme font leur entrée. C’est pour la cérémonie funèbre. Le périmètre grouille de bodyguards sur le qui-vive en prévision de la tripotée de VIP qui vont se succéder. D’ailleurs, à chaque enterrement de personnalité, c’est le même topo : l’impression que le pouvoir tout entier a élu domicile à El Alia le temps de retrouvailles forcées. Ainsi, moins d’un mois après l’inhumation du général Larbi Belkheir (au cimetière de Ben Aknoun), voici que le sort réunit les mêmes figures du sérail pour un autre moment de recueillement. La récente disparition d’autres personnalités, comme Mustapha Beloucif et Bachir Boumaza, a donné lieu auparavant au même type de retrouvailles où un parfum de mondanités côtoie indécemment la dignité qu’exigent de telles circonstances.

Une pléthore de photographes est postée en face du salon d’honneur du cimetière pour guetter l’arrivée des personnalités. En civil, vêtu d’un manteau noir, le général-major Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP, est l’un des premiers arrivés, suivi de peu par le général-major Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué à la Défense. A mesure que le temps passe, le défilé des voitures de luxe va s’accentuant, déversant son lot de ministres, dignitaires du régime et autres personnalités de marque. Impossible de les citer tous. Pour résumer, il n’y a que le président Bouteflika et le patron du DRS, le général-major Toufik, qui auront manqué à l’appel.

D’ailleurs, le dispositif de sécurité, relativement détendu, laissait dès le début deviner que les deux hommes forts du pouvoir ne feraient pas le déplacement. Néanmoins, le chef de l’Etat se fera représenter par son frère Saïd, arrivé vers 13h40 accompagné du directeur général de la radio, Tewfik Khelladi. On notera également la présence d’un autre frère du Président, en l’occurrence Nacer Bouteflika, secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle. Du reste, quasiment tout le gouvernement s’est rué vers El Alia. Outre l’Exécutif, signalons la présence du numéro 2 de l’Etat, Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, ainsi que de Boualem Bessaïeh, président du Conseil constitutionnel. Autres personnages publics : les généraux à la retraite Khaled Nezzar, Mohamed Touati et Mohamed Ataïlia, les anciens chefs de gouvernement Ali Benflis, Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour et Belaïd Abdeslam.

Des personnalités nationales comme Abdelhamid Mehri, Ali Haroun, Réda Malek ou encore le docteur Youcef Khatib. Citons aussi le patron de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd, l’ancien président du CNES Mohamed Salah Mentouri, des capitaines d’industrie dont Issad Rebrab et Arezki Idjerouidène (P-DG d’Aigle Azur). Il y avait aussi de nombreux compagnons d’armes du défunt, de hauts fonctionnaires de la Sûreté ainsi que d’anciens ministres de l’Intérieur, à l’instar de Salim Saâdi ou encore l’ancien DGSN El Hadi Khediri. En outre, de nombreuses personnalités sportives ont tenu à assister aux funérailles, parmi lesquelles Aziz Derouaz, Saïd Allik, Mustapha Berraf et Mahieddine Khalef.

14h. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, accompagné du ministre de l’Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, font leur apparition. Ouyahia arbore un visage fermé. Et une cigarette qu’il grille délicatement, lui qui, de son propre aveu, fume comme un pompier. Fidèle à son sens de la communication, il pose allégrement pour les photographes, flanqué de Zerhouni et du colonel Mustapha Lahbiri, directeur général de la Protection civile. Une autre fois il se laisse happer, entouré de Gaïd Salah, Saïd Barkat et quelques hauts responsables. 14h20. L’un des chargés du protocole invite la foule compacte à céder le passage. L’ambulance transportant la dépouille mortelle fait son entrée. Huit policiers se chargent de hisser le cercueil sur leurs épaules avant de le porter d’un pas martial jusqu’à une tribune où sera prononcée l’oraison funèbre. Une foule nombreuse suit la procession conduite par le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur.

Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, ainsi que Bouguerra Soltani, chef de file du MSP, rejoignent le cortège après avoir pris part à la prière du mort. Une haie d’honneur formée par des rangées de policiers salue solennellement la dépouille du « DGSN-martyr ». L’émotion se lit sur certains de ces visages juvéniles qui contiennent stoïquement leurs larmes. Feu Ali Tounsi a ainsi droit à l’hommage dû à son rang. Sur la grande esplanade d’El Alia où reposent Boumediène et Boudiaf, une oraison funèbre est lue par le commissaire divisionnaire Lakhdar Dehimi.

L’oraison se voulait un témoignage émouvant et un portrait humain du « vaillant Si El Ghaouti » (nom de guerre du défunt durant la guerre de Libération nationale). Le commissaire Dehimi salue le courage et l’abnégation d’un homme « qui a voué sa vie au service de la patrie et à la modernisation de sa police » en insistant sur la doctrine qui l’animait et qui faisait du respect des droits de l’homme son cheval de bataille : « Il nous disait : l’Etat de droit commence dans les rangs de la police. » Emu, un homme lance : « Erdjal imoutou berssass » (les hommes meurent par balle), en fustigeant… « la main de la France ». Une vieille femme en pleurs crie derrière une lointaine barrière : « Waâlech ya Bouteflika, waâlech ? » (pourquoi, Monsieur Bouteflika, pourquoi ?). La procession se redéploie, cette fois, en direction de la tombe creusée dans le carré des Martyrs. Les tombes voisines portent les noms de Mustapha Beloucif, Bachir Boumaza, Rabah Bouaziz ou encore Mostefa Lacheraf.

La famille et les proches du défunt assistent à l’inhumation, le regard embué. Le fils et le frère du DGSN sont submergés par l’émotion. Ils reçoivent les ultimes marques de sympathie de la part de M. Zerhouni et de quelques personnalités compatissantes. Le ciel se couvre tandis que la terre, humide, recouvre peu à peu la dépouille de Si El Ghaouti. (El Watan-27.02.2010.)

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*Grande émotion à l’école supérieure de police de Châteauneuf…

L’arrivée du corps, vers 10h, impose à l’assistance un silence religieux et l’ambiance est très lourde.Drapée de l’emblème national, la dépouille mortelle de Ali Tounsi a été exposée hier, sous les psalmodies du Coran, à la salle des cérémonies de l’Ecole supérieure de police à Châteauneuf, Alger. Ironie du sort.

C’est dans cette même salle que le défunt a décoré son tueur, Oultache Choueib, du grade de divisionnaire, pour lui confier l’unité de surveillance aérienne. Entre les deux colonels, les relations dépassaient largement le cadre professionnel. L’arrivée du corps, vers 10h, à cette salle impose un silence religieux. Visage blême et regard livide, Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, fait partie du cortège, tout comme d’ailleurs, Mourad Medelci, chef de la diplomatie algérienne. Les deux ministres présentent leurs condoléances aux cadres dirigeants de la police et à quelques membres de la famille du défunt, suivis de Saïd Abadou, patron de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), et de Azeddine Mihoubi, secrétaire d’Etat chargé de la Communication.

Une chaîne interminable se forme, encadrée par une file de policiers en tenue de parade. L’ambiance est très lourde. Certains policiers sont toujours sous le choc. Comme Hadj Mourad, le chef des unités républicaines d’El Hamiz. Totalement abattu, il est doublement affecté, du fait du lien de parenté par alliance qui le lie à l’auteur du crime. Se tenant debout à l’aide d’une béquille, il salue difficilement les nombreux officiers qui lui présentent les condoléances. Ces derniers ont du mal à s’exprimer, alors que d’autres, des cadres surtout, se laissent emporter par les sanglots à la vue du cercueil. « C’est un père que nous venons de perdre », lance le divisionnaire Farid Bencheikh. Les yeux rougis, la mine triste, l’officier, qui avait eu une entrevue avec le défunt quelques minutes avant sa mort, n’arrive pas à admettre « une telle fin ». Il affirme : « Quoi que disent les gens de lui, il reste pour tous les cadres de la police, un chef exemplaire. Il était très humain avec tout le monde. Lorsque nous partions en mission à l’étranger avec lui, il partageait tout avec nous, y compris son argent personnel… » Son collègue, le divisionnaire, Abdelkader Kara, patron de la formation, exprime le même avis.

Pour lui, « le défunt était très respecté en dépit de tout ce qu’on peut dire de lui. Jamais un responsable n’a laissé une empreinte comme celle de Ali Tounsi ». Subitement, la salle se tourne vers l’entrée où un homme reposant sur deux béquilles s’avance difficilement. C’est le commissaire Hocine Dicho, monument de la lutte antiterroriste, qui avait perdu ses deux jambes à la suite d’un attentat à l’explosif. Il est en larmes. Il se jette sur le cercueil en sanglotant. Moment très émouvant où les larmes ont trahi même les plus insensibles. Des femmes, anonymes, sont là également pour rendre hommage à celui qui a tout fait pour que la gent féminine, dans les rangs de la Sûreté nationale, occupe les mêmes postes que les hommes.

Un acquis considérable, selon la commissaire principale Kheira Messaoudène. Très affectée, elle « regrette profondément » le départ du défunt, elle qui préparait avec lui les festivités prévues pour le 8 mars, la Journée internationale de la femme. « Chaque année, il est le premier à préparer la liste des invitées, dont les premières sont les moudjahidate, pour lesquelles il voue un très grand respect. Il n’a jamais raté une seule occasion pour leur rendre hommage, à elles, mais aussi aux veuves des policiers assassinés et à toutes les femmes policières, qu’il considérait comme ses propres filles. Il agissait envers celles-ci comme un père et non comme un chef. C’est lui qui a tout fait pour redéployer les brigades des mineurs pour protéger les enfants, mais aussi la cellule de prise en charge des femmes victimes de violences.

Son parcours au sein de la Sûreté nationale est unique. Sa mort est une véritable tragédie pour nous. Je ne pense pas que nous pourrions avoir un homme de sa trempe à la tête de la police… », déclare la dame, avec une voix entrecoupée de sanglots. Son collègue, patron du laboratoire de criminologie, abonde dans le même sens, en relevant le caractère très humain de Tounsi. Le divisionnaire Belarbi, l’homme le plus aimé au sein de la police, et qui dirige l’action sociale, note que le défunt a laissé derrière lui « une institution debout ». Cette reconnaissance n’émane pas uniquement des cadres en activité, mais également de ceux que le défunt a relevé de leurs postes et avec lesquels il est entré en conflit. Parmi eux, l’ancien inspecteur général, Saïdani, qui été poursuivi par Tounsi, avant d’être blanchi par la justice. Sa présence en cette journée, tout comme celle de l’ancien patron de la police judiciaire, Issouli, dénote du respect qu’il lui voue malgré le différend qui les a opposé.

« La manière avec laquelle il est mort, nous incite tous à lui rendre hommage. Quelle que soit la gravité d’une crise relationnelle, personne n’accepte qu’elle se termine dans la mort… », déclare un commissaire à la retraite. En fait, tous lui reconnaissent son « côté discipliné du vrai chef ». Ce qui fait dire à Aïssa Kacemi, l’ancien directeur de l’Ecole de police de Soumaâ, et auteur d’un livre sur la police algérienne : « Les vrais chefs n’aiment pas mourir dans leur lit. Il est mort tel un grand. » Mais tous sont satisfaits par le fait que ce « chef » n’est pas mort de la main d’un policier. « C’est quelqu’un de l’extérieur de la famille. Il était discipliné, et a tout fait pour nous l’inculquer. Donc, quelles que soient les raisons, jamais un policier n’aurait agi de la sorte… C’est peut-être sa confiance aveugle envers ses amis qui l’a tué… », commente un commissaire. Il est 11h passées, et la foule continue à affluer vers le cercueil.

On y retrouve des chefs de daïra, des maires, des chefs d’entreprise, d’anciens patriotes, des universitaires et même des citoyens anonymes se succèdent devant la dépouille mortelle pour lui rendre un dernier hommage. Une demi-heure plus tard, le cercueil est soulevé par des policiers en tenue de parade pour être emmené sous des youyous, à la mosquée, et après au cimetière El Alia.(El Watan-27.02.2010.)

***«Tounsi a révolutionné la police»

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Difficile de faire parler des éléments du corps de la Sûreté nationale en proie à un deuil consécutivement à l’assassinat, ce jeudi, de son tout premier responsable et de surcroît, par un de ses plus proches collaborateurs. La consternation se lisait aisément sur les visages de certains d’entre eux qu’on a apostrophés mais aussi dans la voix de ceux avec qui on a pris attache.Tous ou pratiquement, étaient sous le choc et dégageaient l’idée qu’ils ne croient pas à ce qui vient de toucher leur institution au plus haut de sa hiérarchie. Nos interlocuteurs ont, à l’unanimité, fait l’éloge de leur désormais ex-boss qui a, diront-ils, révolutionné le corps. Pour un officier d’un commissariat de la wilaya de Tizi Ouzou,Tounsi a imprimé à la Police nationale sa propre vision basée sur la modernisation sur le double plan du personnel et du matériel, la proximité d’avec le citoyen et l’ouverture sur la gent féminine, dira notre interlocuteur, entre un sanglot et un autre mal contenu, témoignant de sa profonde affection. « J’espère seulement que le rythme qu’il a imprimé à l’institution sera poursuivi avec la même cadence et la même rigueur », ajoutera-t-il avant de nous prier de prendre congé de lui, la voix totalement nouée de chagrin. Un camarade de service prendra le relais pour relever un fait qu’il dit garder à jamais jusqu’à ce qu’il le rejoigne dans l’au-delà. Le défunt était simple même lorsqu’il était de service. Notre interlocuteur, pour appuyer son assertion, dit revoir sans discontinuité le film de la petite entrevue qu’il avait eue avec lui lors de l’inauguration, il y a trois années de cela, du commissariat où il travaille. « Il m’avait encouragé à aller de l’avant et de s’ouvrir sur la société », se rappelle-t-il.  (Le Courrier c(Algérie-27.02.2010.)

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PARCOURS DE COMBATTANT

  ALN, ANP, DGSN

Un dernier hommage a été rendu, hier matin, à l’École supérieure de police de Chateauneuf (Alger) à Ali Tounsi, avant son inhumation au cimetière d’El Alia (Alger). Des membres du gouvernement, des cadres et des fonctionnaires de la Sûreté nationale, des cadres de l’État et les membres de la famille du défunt étaient présents au salon d’honneur de l’École pour se recueillir devant la dépouille d’Ali Tounsi, décédé, jeudi, à l’âge de 73 ans. Né en 1937, Ali Tounsi, a été un moudjahid de la première heure avant d’occuper plusieurs postes de responsabilité au lendemain de l’Indépendance de l’Algérie. Connu sous le nom de «Ghaouti» et licencié en droit, il a rejoint à l’âge de 20 ans les rangs de l’Armée de Libération nationale (ALN) en 1957, alors qu’il était étudiant au lycée de Meknès (Maroc). Deux années plus tard (1959), il a été fait prisonnier par l’armée coloniale. À l’époque, il a le grade de sous-lieutenant dans la zone 5 (Sidi Bel-Abbès), relevant de la wilaya V historique. À l’Indépendance, Ali Tounsi a créé et organisé les Services de sécurité de l’Armée, un poste qu’il a occupé jusqu’en 1980. Père de trois enfants, il a été directeur des sports militaires jusqu’en 1984 et directeur de l’Ecole militaire des sciences géodésiques jusqu’en 1986. Par la suite, il a été nommé commandant de la 4e Région militaire avant de prendre sa retraite avec le grade de colonel en 1988. En 1995, Ali Tounsi a été rappelé pour être désigné à la tête de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) qu’il a dirigée jusqu’à son décès. En plus de son parcours de cadre de l’Etat, il a été décoré aussi bien au niveau national qu’international. Il a ainsi reçu l’Ordre de mérite national, les médailles respectivement de l’Armée de libération nationale (ALN), l’Armée nationale populaire (ANP) et du Mérite militaire. Dans sa carrière de dirigeant sportif,Ali Tounsi a été notamment décoré de l’ordre du mérite du Conseil international du sport militaire (CISM). (Le Courrier d’Algérie-27.02.2010.)

***L’empreinte de Ali Tounsi à la tête de la police…

Cet ancien colonel de la Sécurité militaire a accepté d’être à la tête de cette institution dans un contexte sécuritaire extrêmement difficile. En 15 ans, il a porté les effectifs de la police à 170 000 agents dont 9000 femmes. Il l’a modernisée et disciplinée. Le défunt Ali Tounsi peut se targuer, de là où il est, qu’il a désormais mis en place les bases d’une institution républicaine riche par ses hommes, et ce, en dépit de toutes les frasques ou les erreurs de gestion qu’il aurait pu commettre durant son mandat de 15 années. Il faut reconnaître à cet ancien colonel de la Sécurité militaire d’avoir accepté de prendre les rênes de l’institution dans un contexte très difficile, marqué par une violence inouïe et une vie sociale des plus dures. C’était le 21 mars 1995.

La Sûreté nationale qui devait entamer sa refonte, à la lumière de l’ouverture politique de 1989, s’est retrouvée confrontée au terrorisme, auquel elle n’était pas du tout préparée ni matériellement ni humainement. L’armée est déjà impliquée sur le terrain, en vertu de l’instauration de l’état d’urgence décrété au début des années 1990. Ali Tounsi a en fait succédé à deux policiers, Mohamed Tolba de 1991 à 1994, et Mohamed Ouadah, de 1994 à 1995, époque où le nombre de policiers assassinés avait largement dépassé le millier, sans compter les blessés et ceux portés disparus, enlevés par les terroristes. Une période où les policiers vivaient coupés de leurs familles, vivant souvent dans des casernes, ou dans des hôtels, et ayant comme seule préoccupation les opérations antiterroristes et avec des moyens dérisoires.

C’est d’ailleurs de cette catégorie de policiers actifs que Ali Tounsi va s’occuper en priorité ainsi qu’à la réorganisation de l’administration centrale. Ses sorties sur le terrain lui ont appris à mieux connaître l’institution et ses hommes. L’effectif s’est rétréci sensiblement pour descendre sous la barre des 60 000 hommes, pour 31 millions d’Algériens. Un chiffre très loin des normes universelles, qui prévoient 1 policier pour 300 habitants. Un plan de renforcement des effectifs, des équipements, du parc roulant, de l’acquisition d’armement et d’infrastructures est mis en place et commence à porter ses fruits. Les inaugurations des Brigades mobiles de police judiciaire se multiplient sur le territoire des zones urbaines.

Contre toute attente, et en dépit de la menace de mort qui pesait sur le métier du policier, l’engouement des jeunes pour une carrière au sein de la Sûreté nationale n’a pas été freiné. Les sorties de promotions se succèdent tout au long de l’année. En moins de dix ans, l’effectif des policiers a doublé, pour dépasser les 120 000. Ce qui a appelé à un renforcement des établissements de formation qui ont atteint le nombre d’une dizaine au moins. En 1998, le défunt a rouvert les portes de la Sûreté nationale aux femmes, après avoir été fermées durant les évènements de 1988. Il consacre l’école de Aïn Benian, ouverte en 1991, à la formation d’agents de l’ordre public (féminin) et une autre école à Constantine, pour former des officiers femmes.

En moins de dix ans, l’effectif des femmes dans les rangs de la police dépasse les 9000, ce qui constitue un acquis considérable même si l’effectif reste en deçà des aspirations. C’est aussi en 1999 que Ali Tounsi inaugure l’Institut national de la police criminelle de Saoula, un outil de formation pour la police judiciaire. Il pèse de tout son poids pour que le laboratoire scientifique de criminalité soit à la hauteur de ses homologues du bassin méditerranéen, et dépasse ceux du monde arabe. Des campagnes de recrutement de jeunes diplômés de toutes les universités a permis à ce centre de recherche criminalistique de devenir un véritable outil de travail mis à la disposition de la justice et des enquêteurs.

En parallèle, les cérémonies d’inauguration de sièges de sûreté de daïra et de commissariats se multiplient pour combler l’énorme déficit. Il avait à ce titre affirmé aux députés qui lui rendaient visite en 2001, que 350 daïras étaient dépourvues de structures de police sur un total de 555. Ce renforcement des unités s’est accompagné de la professionnalisation qui permet aux policiers de recourir à des moyens de lutte modernes. Dans ce cadre, l’institution s’est dotée de plusieurs hélicoptères équipés de caméras pour la surveillance aérienne qui permet de suivre et de chercher des personnes ou des véhicules suspects, ou encore suivre un mouvement de foule après des matchs ou lors des manifestations publiques. Il faut reconnaître au défunt d’avoir été le premier à avoir introduit des modules de droits de l’homme au niveau des écoles de police, au moment où les bavures policières faisaient les unes de la presse nationale.

Il se montrait impitoyable à l’égard de ses éléments contre lesquels des plaintes pour abus d’autorité ou de pouvoir sont déposées par les citoyens. Pour ces derniers, il lance les premières unités de police de proximité, pour être à leur écoute. Mais au fond, il savait que pour construire une police digne de ce nom, il fallait commencer par construire l’homme. Dans la préface du livre de Aïssa Kacemi sur l’histoire de la police algérienne, sorti en 2001, il a écrit : « De nombreuses idées et projections exprimées modestement par l’auteur préfigurent déjà les grandes orientations stratégiques qui guident et structurent le développement de la Sûreté nationale en ce début de millénaire : la formation et le perfectionnement permanents des personnels, l’amélioration constante de la qualité des prestations des services de police, le rapprochement et la proximité avec les citoyens, la communication. »

Mais, pour atteindre ces objectifs, il tenait beaucoup à restaurer la discipline. En 15 ans, il a fini par l’inculquer à ses 170 000 hommes, en dépit de tout ce qu’il a pu générer comme lutte de clans à l’intérieur de l’institution et surtout d’erreurs de gestion qui ont brisé des carrières et des familles. Ses ennemis ne semblent pas lui tenir rancœur. Ils étaient tous présents à son enterrement. Ce qui fait de lui un homme, ou plutôt un chef pas comme les autres…(El Watan-28.02.2010.)

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**Le mot de la fin… de Ali Tounsi

  voici, in extenso, « le mot de la fin… » écrit par feu Ali Tounsi dans la revue « Djazair. com », dirigée par Amar Khelifa, et dans lequel son auteur, le Directeur général de la DGSN résumait le travail entrepris au sein de l’institution policière durant son mandat. Comme par prémonition, il prophetisait que :  » Si tu veux garantir une année, plante du blé. Si tu veux garantir une décennie plante un arbre. Si tu veux garantir un siècle, forme un homme ». (Echorouk)

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* Après les actions de fond entreprises pour mettre notre police au diapason des grands corps de sécurité dans le monde moderne, nous avons donc choisi, dans le souci de modernisation des mentalités, de créer la police de proximité afin de la faire participer au grand redressement national par des contacts fructueux avec les populations, premièrs concernées et bénéficiaires de la lutte contre la petite criminalité par les corps de sécurité. Cette police de proximité, laborieusement mise en oeuvre, a eu à lutter contre les inerties du corps de la police puis progressivement devant les premiers résultats enregistrés sur le terrain a gagné en maturité.

Nos succès, constats et résultats, nous ont fait adopter un adage: « Le citoyen est la base de la sécurité, la police n’en est que l’instrument. L’apport massif de la femme policière a été décisif car le corps de la police a pu bénéficier de toutes les qualités de notre gente féminine, déjà connue pour sa rigueur, son engagement et son esprit de sacrifice durant la guerre de libération.

Les programmes donc d’action de la Sûreté Nationale favorisés par des formations adaptées, des recrutements sélectifs et l’engagement des cadres de la Sûreté Nationale à cette nouvelle vision de leur rôle dans l’instauration d’une société moderne « sécurisée », nous ont permis de devenir un exemple dans le monde arabe et même les pays qui passaient pour être en avance dans la modernité. 

La femme policière s’est imposée, je peux le dire, par son travail son sérieux et son efficacité. Elle a fait honneur aux Chahidate et aux Moudjahidate qui ont été les premières à applaudir cette initiative.

La modernisation de la Sûreté Nationale a été également une action d’envergure dans les préoccupations du ministère de l’Intérieur, d’autant plus que les résultats attendus ne pouvaient être acquis que par les acquisitions et l’utilisation des techniques scientifiques pour les investigations policières et pour l’administration de la preuve devant les tribunaux.

Ces avancées dans la science et la modernité ont du même coup ôté toute occasion ou motif d’utilisation de la brutalité pour l’obtention des aveux auprès des individus arrêtés pour des raisons de crimes et délits. C’est ainsi que très rares sont les cas ou des délinquants ou suspects arrêtés se plaignent d’avoir subi des violences dans nos structures opérationnelles. 

Les associations des droits de l’homme sont là pour témoigner après visite inopinée de nos structures opérationnelles ou auditions des délinquants traduits devant nos juridictions. La modernisation suit un rythme rapide pour acquérir toutes les techniques en vogue dans les structures des polices modernes. Cette modernisation facilite les grandes actions de la Sûreté Nationale que ce soit les actions préventives, offensives ou celles des analyses et des actions de prospective. 

En outre, nos cellules de veille sont à l’affut de toute nouveauté susceptible de faciliter les actions de la Sûreté Nationale. Je terminerai pour conclure par un adage typiquement algérien:

 » Si tu veux garantir une année, plante du blé.

 Si tu veux garantir une décennie plante un arbre.

 Si tu veux garantir un siècle, forme un homme ».

***Il s’agit du chef de l’unité aérienne de la DGSN
Ali Tounsi assassiné par l’un de ses plus proches collaborateurs


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Le directeur général de la sûreté nationale, Ali Tounsi, a été assassiné par balles, hier matin, au siège de la DGSN, par un de ses collaborateurs lors d’une réunion des directeurs centraux de la sûreté nationale à Alger. Au moins, 13 responsables sécuritaires ont été blessés, notamment, le chef de sureté d’Alger, le chef de cabinet de la DGSN. 
Le décès de M. Ali Tounsi (76ans) est survenu à 10H45, lors d’une séance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d’une crise de démence, a utilisé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi. Il a, ensuite, retourné son arme contre lui, se blessant gravement, avant d’être transféré en urgence vers l’hôpital militaire d’Ain Naâdja. Selon des sources fiables au sein de la DGSN, Ali Tounsi, qui a servi 16 ans en qualité de Directeur Général de cette institution, a été assassiné par un de ses collaborateurs, ayant de grade de Colonel, chargé de le chef de la division héliportée de la DGSN, sise, à Dar El Baida à Alger. 
Ali Tounsi est mort sur place, dans la salle de réunions. Selon nos sources, l’auteur de ce crime, Oueltache Chaib, est un « ami très proche » de Tounsi.
La victime présidait une réunion de directeurs centraux de la sûreté nationale, dans une grande salle, avant que des altercations verbales ne se déclenchent entre la victime et l’assaillant, ont ajouté les mêmes sources qui ont précisé que le colonel Ali Tounsi aurait décidé de licencier Oueltache de son poste pour l’avoir soupçonné d’être impliqué dans des affaires de corruption. Ce qui a poussé ce dernier à dégainer son arme et tirer sur le premier responsable de la Sûreté Nationale, avant qu’il ne tente de se suicider devant les directeurs centraux.    
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, M. Noureddine Yazid Zerhouni a confirmé la nouvelle de l’assassinat d’Ali Tounsi, dans un communiqué rendu public, le même jour, dans lequel il a rappelé les qualités du défunt et son rôle dans la lutte antiterroriste, durant 16ans de responsabilité, pendant lesquels il a fourni des efforts énormes pour le développement du corps de la police. Il a, notamment, annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour déterminer les circonstances de ce crime.
Des sources responsables ont exclu le fait que l’assassinat d’Ali Tounsi soit prémédité. Elles ont, toutefois, précisé qu’Oueltache Chaib a exprimé son opposition à certaines décisions prises récemment par Ali Tounsi, avant que le conflit entre les deux personnes ne dégénère.
Les mêmes sources ont révélé que le responsable de cet assassinat s’est interrogé auprès du colonel Ali Tounsi sur la véracité de certaines informations publiées par la presse, faisant état du gèle de certaines de ses prérogatives, dans le cadre d’enquêtes qui ont été conduites par le défunt sur des marchés conclus par l’Unité aérienne.
Les enquêteurs ont entendu les témoignages des directeurs centraux présents à cette réunion, dans le cadre de l’enquête qui a été ouverte à cet effet. (El Khabar-26.02.2010.) 

  


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Une réponse à “Assassinat d’Ali Tounsi,un crime et des questions”

  1. 14 11 2013
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