Y a-t-il un lien entre les récents séismes dans le monde ?
9032010**Depuis début janvier, le globe terrestre a connu pas moins de quatre « gros » tremblements de terre, sans compter les répliques : en Haïti (magnitude 7,1 sur l’échelle ouverte de Richter) le 12 janvier, faisant 220 000 victimes ; au large du Chili (magnitude 8,8) le 27 février, entraînant la mort d’au moins 450 personnes ; à 165 km au large de Sumatra en Indonésie (magnitude 6,5) le 5 mars et n’ayant pas, semble-t il, fait de victimes (son épicentre n’était pas situé loin de celui de magnitude 9,2 du 26 décembre 2004 ayant fait 200 000 morts à cause d’un tsunami), et enfin lundi 8 mars au matin en Turquie, un séisme de magnitude 6, ayant causé la mort d’au moins 51 habitants
Michel Granet, Directeur du réseau national de surveillance sismique à l’Observatoire des sciences de la Terre de Strasbourg ….« À chaque fois que survient une séquence de tremblements de terre tuant un grand nombre d’habitants ou engendrant d’importants dégâts, beaucoup de gens se posent cette question. Pourtant, il n’existe pas de lien de cause à effet entre ces différents séismes, car leur contexte géologique, tectonique, n’est pas le même : globalement, ils ne mettent pas en jeu les mêmes plaques lithosphériques, ces 14 “méga-icebergs” de croûte terrestre, rigides, flottant et se déplaçant sur une couche déformable constituée de roches ductiles, un peu comme les écailles d’un poisson.Ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait jamais de lien. Ce fut ainsi le cas en Turquie en 1999, où un premier séisme en a entraîné un autre dans la foulée. Par ailleurs, les quantités d’énergie libérées lors de ces glissements, en gros proportionnelles à la magnitude, varient énormément : entre la magnitude 7,1 d’Haïti et celle de 8,8 au Chili, la quantité d’énergie libérée est plusieurs dizaines de fois plus importante. Enfin, les vitesses de déplacement des plaques diffèrent assez nettement : moins 2 cm par an en Haïti, supérieure à 6 cm par an, au Chili. En Haïti, c’est la plaque caraïbe qui s’enfonce du sud vers le nord (subduction) sous la plaque nord-américaine, tandis qu’au large du Chili, c’est la plaque dite de Nazca qui plonge, de l’ouest vers l’est, sous celle du continent sud-américain.
Chaque année, un séisme de magnitude 8 et une dizaine de magnitude 7
En Indonésie, le séisme s’est produit au large de Sumatra entre le bord sud de la plaque eurasienne et la plaque australienne, alors qu’en Turquie le choc eut lieu, à 750 km à l’est d’Ankara, entre la plaque eurasienne et la plaque arabique, l’épicentre se trouvant au niveau de la faille active d’Anatolie orientale.D’une manière générale, on n’observe pas de changement de régime dans le déplacement des plaques, la dérive des continents se produisant à l’échelle de temps géologique, c’est-à-dire avec un pas de temps beaucoup plus lent que beaucoup d’autres phénomènes naturels. En moyenne, on observe toujours chaque année à travers le monde un séisme de magnitude 8 et une dizaine de magnitude 7.Quant à l’existence d’un lien entre volcans et séismes, jusqu’à maintenant, on ne l’a pas démontré. Mais, en Amérique centrale par exemple, comme la tectonique est la même, on peut difficilement imaginer qu’il n’y ait pas un certain couplage entre l’entrée en activité des volcans et l’occurrence de séismes. » (La Croix-08.03.2010.)***A Lire aussi Un violent séisme au Chili un autre tremblement de terre…en Turquie
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