La fièvre iPad s’empare des États-Unis
3042010
Samedi, Apple lance officiellement sa tablette Internet. Les clients vont faire la queue dans les boutiques Apple et les annonceurs se ruent sur les nouvelles applications médias.
À 24 heures de son arrivée sur le marché, la fièvre de l’iPad est à son comble aux États-Unis. À en croire la réponse aux précommandes qui ont démarré le 12 mars, la nouvelle création d’Apple fait sensation. Les premiers stocks sont déjà épuisés ; ceux qui n’ont pas commandé leur iPad avant cette semaine le recevront avec neuf jours de retard, le 12 avril. Apple, qui ne communique pas sur ses préventes, n’en aurait pas produit assez pour faire face à la demande. Samedi, la tablette ne sera disponible que dans les magasins Apple et Best-Buy et il faudra se lever tôt pour avoir la sienne, car les rayons pourraient se vider avant la fin de la journée, d’après le buzz sur Internet. Les modèles Wi-Fi vont de 499 dollars à 699 dollars. Il faudra attendre la fin du mois d’avril si l’on s’intéresse aux versions 3G, dont le prix ira jusqu’à 829 dollars.
Ce ne sont pas seulement les deux enseignes qui se préparent au grand jour. La spéculation va aussi bon train sur le Web d’après le magazine PCWorld. Profitant de la pénurie annoncée, certains proposent leur simple préréservation à 100 dollars sur des sites comme Craigslist, d’autres offrent déjà leur iPad sur eBay à 700 dollars, au lieu de 500. Ces offres paraissent d’autant plus douteuses qu’Apple a, selon son habitude, organisé le lancement de son dernier gadget dans le plus grand secret. Les employés, y compris les techniciens censés réparer l’objet en cas de panne, n’avaient toujours pas vu la tablette cette semaine.
5 à 6 millions de ventes ?
Les bookmakers font déjà leurs paris sur le volume de ventes d’ici à la fin de l’année : de 5 à 6 millions, peut-être plus. Pour allécher les acheteurs, Apple vient de lancer onze visites guidées des nouvelles applications iPad sur son site, dont Safari, Keynote, YouTube, iTunes et l’irrésistible iBooks, qui pourrait bien détrôner le Kindle d’Amazon. Si, il y a deux mois encore, on doutait du potentiel de la dernière invention d’Apple, aujourd’hui on ne parle que de cela. Les annonceurs se ruent sur les pages de publicité des éditeurs dont les applications seront disponibles dès samedi, comme Time Magazine, le New York Times ou le Wall Street Journal. Fedex a acheté 90 jours en exclusivité sur les applications de Reuters et Newsweek.
Les critiques qui viennent de sortir sont largement positives. Quelques poignées de journalistes à travers les États-Unis ont pu jouer pendant quelques jours en secret avec la tablette. Pour la plupart, l’iPad est qu’un simple iPod ou un eBook. Le New York Times prédit que les technophiles le détesteront mais que le grand public l’adorera.
En tout cas, Apple suscite toujours autant d’humour. La tablette au nom tendancieux en anglais (pad veut dire serviette hygiénique) se prête depuis deux mois aux parodies les plus diverses. La dernière en date est une «tablette» Doritos (la chips). Un vrai hit sur la page Facebook des fans de la vraie tablette.(Le Figaro-02.04.2010.)
**** Un Français sur cinq prêt à lire sur un écran
25/03/2010 |
Si le plaisir de feuilleter des pages ne disparaîtra pas, 22 % des personnes interrogées s’imaginent à l’avenir lire un roman ou un essai sur ordinateur ou sur un e-book.
Le papier est mort : on nous l’annonce au moins dix fois par jour. Le Figaro littéraire a voulu en avoir le cœur net. Avec l’institut OpinionWay, nous avons sondé les Français sur ce thème, à l’appui de deux questions simples. La première : «Aujourd’hui, sur quel support lisez-vous le plus souvent un livre ?» Et la seconde interrogeait les Français sur leur comportement à l’avenir.
Premier constat, flagrant. Non, le papier n’est pas mort, et il semble même qu’aux yeux de l’opinion il a encore un large avenir. Ainsi, plus de neuf Français sur dix lisent aujourd’hui un livre dans sa version la plus classique : le bon vieux papier. Ce chiffre est très important, c’est la première fois qu’un institut de sondage «fige» enfin une image des supports de lecture du public âgé de dix-huit ans et plus. Bien sûr, c’est une pratique qui est amenée à évoluer. D’ailleurs, nous n’avons pas voulu en rester à ce constat actuel et avons posé une seconde question concernant l’avenir. Et c’est le deuxième constat, significatif : un Français sur cinq pense qu’il dévorera un livre autrement que dans sa version papier. En priorité via un écran d’ordinateur (11%) et un e-book (7%). 2% pensent qu’ils liront un roman ou un essai sur leur téléphone mobile, et autant par l’écoute d’un CD lu par un comédien. En revanche, il existe une large majorité rétive à toute idée de lire via un écran quel qu’il soit : 77% des Français s’imaginent dans les années à venir continuer à feuilleter encore des pages et des pages.
Ce sondage casse deux idées reçues : il n’y a presque pas de clivage générationnel. Et dans le domaine de la lecture, les femmes sont plus technophiles que les hommes (15% contre 8% d’hommes) !
Dernier constat, enfin. Les Français ne pensent pas en termes d’opposition – le papier contre le numérique. Non, on observe, suivant les réponses, que les différents supports cohabiteront sans trop de problème. C’est déjà le cas, aujourd’hui : un quart des personnes interrogées affirment qu’en deuxième support ils optent pour une lecture via un écran d’ordinateur, et qu’ils apprécient d’écouter un roman lu par un comédien et gravé sur un CD…
La période est floue
Si le futur appartient donc aux nouvelles technologies, les maisons d’édition, comme les librairies traditionnelles, peuvent se rassurer. Le papier est loin d’être mort.
Mais comme le souligne Isabelle Laffont, directrice des Éditions JC Lattès, la période est floue. Elle ajoute que, pour le moment, il n’existe pas un marché signifiant du livre numérique. Fait symptomatique, obtenir des chiffres de ventes du e-book relève du journalisme d’investigation. Ainsi la version numérique du Premier Jour et de La Première Nuit, les deux derniers romans de Marc Levy (un succès phénoménal en librairie) a été un flop commercial sous forme numérique. C’est le même constat pour tous les autres auteurs à succès. Cela n’empêche pas une véritable bagarre autour des droits numériques. Ainsi, pour Marc Levy, ce ne sont pas les éditions Robert Laffont -sa maison pour le «papier»- qui les détiennent. Côté «livres lus» (notre sondage montre qu’ils ont un certain avenir), Valérie Lévy-Soussan, directrice d’Audiolib, reconnaît que pour le moment «en France, le livre audio ne représente aujourd’hui que 1% du marché, contre 10% aux États-Unis. Mais nous connaissons un fort taux de croissance qui touche toutes les catégories d’âge». Le niveau des ventes est encore embryonnaire, autour de 4 000 à 5 000 exemplaires (on n’enregistre que des romans ayant dépassé les 100 000 exemplaires en librairie).
Le monde des lettres attend avec impatience l’iPad d’Apple – cette tablette numérique où l’on pourra aussi lire des livres -, on parle de «révolution». Pour l’écrivain et scénariste Jean-Claude Carrière, qui suit l’évolution du livre depuis un demi-siècle, les supputations ne servent pas à grand-chose. «L’avenir est toujours inattendu !».(Le Figaro-25.03.2010.)
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***Audiolib, le pari du «livre qui parle»
Hachette, Albin Michel et France Loisirs lancent Audiolib, destiné à créer un vrai marché du livre audio.
Comment faire décoller le marché du livre audio en France ? Trois grands éditeurs ont décidé de relever le défi. À travers leur société commune, Audiolib, Hachette Livre (Lagardère), Albin Michel (75 % du capital à eux deux) et France Loisirs (groupe Bertelsmann, qui possède les 25 % restants) viennent de lancer leur première série de «livres qui parlent». Au programme, huit romans (par exemple Mal de pierres, de Milena Agus, Le Serment des limbes, de Jean-Christophe Grangé, Ni d’Ève ni d’Adam, d’Amélie Nothomb) et quatre essais (citons Anticancer, de David Servan-Schreiber, Comment plaire en 3 minutes ?, de Patricia Delahaie).«Nous privilégions la littérature, y compris les romans policiers, et les livres de psychologie grand public qui ont connu un grand succès dans leur version de papier. Nous voulons séduire un public large, notamment des 25-45 ans», explique Valérie Lévy-Soussan, directrice d’Audiolib. D’ici à la fin de l’année, quarante œuvres devraient être éditées, dont Une vie, de Simone Veil, avant l’été ou Le Divorce français, de François de Closet, lu par lui-même. «Nous espérons publier 60 à 80 titres l’an prochain et une centaine en 2008», précise l’éditrice, qui vise un retour sur capital dans trois ans. La société a été constituée avec un capital de 1,5 million d’euros.
Séduire le grand public
Aux États-Unis, le marché du livre audio représente 10 % de l’édition, tandis qu’il remporte un net succès en Grande-Bretagne et surtout en Allemagne, où il atteint 6 %. En France, il ne représente qu’à peine 1 % du marché, soit 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. Hormis la collection «Écoutez lire» de Gallimard, lancée en 2004, ce produit restait cantonné jusqu’ici à une clientèle de personnes âgées et de malvoyants. Audiolib entend séduire le grand public par la publication de nouveautés, mais aussi par une présentation semblable à celle des livres de papier, avec un coffret de même format et la même couverture.
L’éditeur mise aussi sur la facilité d’accès de ses CD. Ceux-ci sont vendus entre 14 et 24 euros, soit le prix du livre grand format. Ils sont enregistrés au format MP3, ce qui permet «de compresser plus de dix heures de lecture en un seul CD», précise Valérie Lévy-Soussan.(Le Figaro)
***Les géants de l’informatique à l’assaut de l’iPad
L’iPad d’Apple commercialisé en avril.
Juste avant le lancement commercial de l’iPad d’Apple en avril, Sony pourrait présenter sa tablette Internet, inspirée de sa console de jeux portable PSP. De son côté, HP envisage de lancer son Slate « autour de l’été».
Après la folie du netbook, voilà venir celle de la tablette Internet. Il s’agit d’un ordinateur réduit à un écran tactile, en couleurs, qui permet de surfer sur Internet, jouer, regarder des films, écouter de la musique, lire des journaux et des livres. L’iPad d’Apple, qui sera commercialisé en avril, «va revitaliser le marché des tablettes PC, qui pourrait atteindre, pour les seuls équipements, 12 milliards de dollars en 2014», estime le cabinet d’études Strategy Analytics.
Sur le marché des PC, qui continue de croître en unités à un rythme effréné mais qui stagne en valeur, un nouveau produit révolutionnaire constitue une opportunité de choix pour les industriels. Comme à chaque changement de technologie, de nouveaux acteurs pourraient émerger, comme ce fut le cas avec le netbook, qui a permis la montée en puissance des taïwanais Asus et Acer.
Dès 2010, il pourrait se vendre 10,5 millions de tablettes Internet, estime le cabinet Gartner. À lui seul, Apple pourrait vendre de 4 à 6 millions d’unités d’iPad, estime de son côté le cabinet GfK. La firme à la pomme n’est pas la seule à ce bal des prétendants. Le français Archos espère un retour en grâce, avec sa tablette PC équipée du système d’exploitation Windows 7.
Vers la fin mars, juste avant la mise sur le marché de l’iPad aux États-Unis, Sony pourrait présenter une version allongée de sa console de jeux portable PSP pour prendre pied sur le créneau des tablettes Internet, a indiqué récemment le Wall Street Journal.
HP, le numéro un mondial des PC, envisage de lancer bientôt son ardoise magique. Présentée en début d’année par Steve Ballmer, le directeur général de Microsoft, le Slate de HP rappelle l’iPad d’Apple. «Nous continuons de finaliser notre produit. Nous prévoyons de lancer le Slate autour de l’été», assure Eric Cador, le patron de la division PC de HP en Europe. Sa tablette utilisera «le système d’exploitation Windows 7», prévient-on chez HP.
Coopération avec les contenus
Un moyen de riposter, par avance, aux ambitions de Google avec le système d’exploitation Chrome OS, qui devrait être utilisé, cette année, pour de grands écrans tactiles. En attendant, le Slate est le produit le plus innovant promis par la division PC de HP cette année. Et Phil McKinney, un des responsables de la recherche de HP, assure que dans trois ans il sera possible de lancer une «tablette Internet flexible».
De son côté, le directeur général du taïwanais Asus envisage également de rentrer sur le marché des tablettes Internet «à condition de mettre en place des coopérations avec des éditeurs de contenus» dans la musique, les jeux vidéo et le cinéma. Cette ambition est partagée par les autres fabricants déclarés.
Car la tablette Internet «pourrait cannibaliser les produits existants comme le netbook, les supports de livres numérique et des équipements mobiles pour surfer sur le Web», avance un expert de Strategy Analytics. Ce sera également un moyen de renouveler le genre, car le Tablet PC, lancé il y a une dizaine d’années, n’a jamais vraiment décollé.(Le Figaro-18.03.2010.)
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