La descente aux enfers de la crise européenne
4052010* Les risques de contagion plombent les marchés
Les rumeurs selon lesquelles l’Espagne demanderait une aide financière au FMI plombent les marchés financiers. A Paris, le CAC perd 3,6%. Ailleurs, Athènes perd 6%, Madrid 5%, Lisbonne 4%. Sur le marché des changes, l’euro touche un nouveau plus bas depuis un an.
Le CAC 40 et les marchés en Europe ont vécu encore une journée noire ce mardi: à la clôture, l’indice parisien affiche un recul de 3,58 % et passe sous le seuil des 3.700 points à 3.691 points, dans un marché avec un volume d’affaires de plus de 4,3 milliards. Après avoir été fermée lundi pour cause de jour férié, la Bourse de Londres affiche, quant à elle, une baisse de 2,56%. Le Dax 30 de la Bourse de Francfort recule pour sa part de 2,6 %. Les marchés asiatiques on clôturé en ordre dispersé, ce mardi. La Bourse de Tokyo est fermée pour cause de jour férié.
Les marchés sont très nerveux. Ils craignent un effet contagion de la crise grecque à d’autres pays de la zone euro. En ligne de mire ce mardi, l’Espagne. Des traders évoquent sur les marchés des rumeurs selon lesquelles certaines agences de notation – moody’s et Fitch – seraient sur le point de dégrader la note de la dette de l’Espagne , ou bien que le pays serait sur le point de demander une aide financière au FMI.
La rumeur de marché selon laquelle l’Espagne serait amenée rapidement à faire appel à la solidarité européenne pour faire face à la difficile situation de ses finances publiques est «folle» et sans fondement, a déclaré le Premier ministre espagnol. «On m’a informé de cette rumeur (d’une demande d’aide prochaine). Elle est sans aucun fondement, c’est une folie», a déclaré José Luis Zapatero lors d’une conférence de presse. Ces rumeurs «sont intolérables et seront combattues», a-t-il ajouté. De son côté, le FMI a assuré en fin de journée qu’il n’y avait «aucune vérité» dans les rumeurs qui ont fait chuter les Bourses européennes et américaines, selon lesquelles l’Espagne serait acculée à demander une aide internationale pour faire face à une crise de la dette, sur le modèle grec.
En attendant, ces rumeurs font fuir les investisseurs de la Bourse de Madrid qui a perdu plus de 5,4%. Dans son sillage, à Athènes, l’indice FTSE/ASE 20 dégringole également de 6%. A Milan, l’indice perd 4,70%.
Sur le front macroéconomique, les prix à la production dans la zone euro ont été soutenus en mars par les prix de l’énergie, même s’ils sont ressortis légèrement inférieurs aux attentes, selon Eurostat.
En Allemagne, les ventes de détail ont chuté de 2,4 %, au mois de mars, alors que sur les trois premiers mois de l’année, elles ont reculé de 0,8 % à prix constants par rapport à l’année dernier, selon les chiffres provisoires publiés par l’Office fédéral des statistiques. Les ventes des voitures neuves du mois d’avril, en Allemagne, sont également au programme.
Enfin, outre-Atlantique, les investisseurs surveilleront vers 16 heures les commandes industrielles du mois de mars et les promesses de ventes de logement du mois de mars.
Sur le marché des changes, l’euro est tombé mardi à 1,3038 dollar pour un euro, un nouveau plus bas depuis un an. (Le Figaro-04.05.2010.)
*****L’Espagne aurait besoin de 280 milliards d’euros
Une rumeur circule dans les salles de marché, affirmant que l’Espagne pourrait faire appel au FMI. Le premier ministre espagnol José Luis Zapatero tente d’éteindre l’incendie.
Acte II, scène 1. Les projecteurs, qui ont attiré les yeux du monde entier sur la «tragédie grecque», virent à l’ouest et ciblent désormais l’Espagne. Des bruits circulent dans les salles de marché ce mardi, affirmant que l’Espagne pourrait demander quelque 280 milliards d’euros au Fonds monétaire international (FMI).
«L’information tourne ici, mais rien n’est encore certain. En tout cas, on s’attend à ce que la note de l’Espagne soit dégradée», explique un trader parisien.
La réaction du gouvernement espagnol est survenue en milieu d’après-midi. «On m’a informé de cette rumeur. Elle est sans aucun fondement, c’est une folie», a déclaré José Luis Zapatero lors d’une conférence de presse. Ces bruits «sont intolérables et seront combattus», a-t-il ajouté. Le Fonds monétaire international (FMI) a lui aussi tenu à démentir la rumeur en fin d’après-midi.
Le site Internet d’information El Confidencial ajoute que les investisseurs fuient les marchés espagnols, persuadés que les agences de notation Fitch et Moody’s vont baisser leur note sur la dette du pays. Le 28 avril dernier, Standard & Poor’s a dégradé la note de l’Espagne la semaine dernière.
Fitch et Moody’s ne changent rien
Or Fitch, par la voix de son porte-parole, a confirmé ce mardi que l’agence maintenait sa note AAA sur l’Espagne, et maintient sa perspective stable. Et Moody’s a assuré qu’elle n’était pas en train de réviser la sienne.
Face à ces spéculations sur une éventuelle dégradation de la note espagnole, la Bourse de Madrid décroche ce mardi, de 3,2% vers 12h30, s’approchant dangereusement de la barre technique et psychologique des 10.000 points, à 10.090,1 points. Mi-avril, l’indice Ibex des 35 plus grosses capitalisations boursières espagnoles cotait plus de 11.500 points.
Les valeurs bancaires sont les plus lourdement sanctionnées : Banco Santander lâche 4,33%, à 8,86 euros et BBVA abandonne 4,72%, à 9,37 euros. «Quant il s’agit de problèmes sur les finances publiques de l’Etat, les banques sont toujours les plus touchées car elles sont les plus grosses acheteuses des titres d’Etat», explique un analyste parisien.
Selon lui, les finances publiques espagnoles ne sont pas plus préoccupantes que celles de la France ou de l’Allemagne. Mais la situation économique de pays est bien plus fragile: «la croissance de l’Espagne va rester molle pendant longtemps, plombée par un taux de chômage à 20%», commente le spécialiste.
«Une reprise ne serait possible que si les dépenses publiques ralentissaient, mais sur ce point, le premier ministre n’a pas été à la hauteur et n’a pas agi à temps», confie-t-il.
Les Espagnols craignent désormais que le gouvernement soit obligé de mettre en place des mesures drastiques pour que le déficit public – de 11,2% du PIB en 2009 – retrouve le seuil européen des 3%. La situation ressemble vraiment à celle de la Grèce.
Le trésor espagnol procédera jeudi l’émission de bons du trésor à 5 ans, proposant 3% d’intérêt et expirant le 30 avril 2015. Il espère lever au moins deux milliards d’euros.(Le Figaro-04.05.2010.)
***L’euro tremble malgré le plan d’aide à la Grèce
L’euro poursuit son repli et cote près de 1,31 dollar. L’activation du plan d’aide à la Grèce n’empêche pas de craindre un effet de contagion à d’autres pays européens. L’Espagne est menacée.
Le sauvetage de la Grèce n’y a rien fait. Les investisseurs restent inquiets en Europe : le CAC 40 perd encore ce mardi, vers 14 heures, 1,57%, à 3.768 points, quand le Footsie londonnien abandonne 1% à 5.497 points,et le Dax de Francfort, 0,71%, à 6.123 points.
Et, alors que l’euro a évolué ces dernières semaines au rythme des rebondissements sur l’aide financière dont avait besoin la Grèce pour ne pas faire faillite, l’on pouvait s’attendre à ce que la monnaie unique réagissent positivement à l’entente des pays de la zone euro, du FMI et d’Athènes.
Mais la tendance baissière enclenchée par l’euro n’a pas défailli. La devise européenne glisse encore face à un dollar qui joue pleinement son rôle de valeur refuge. Ainsi, tout près de 1,31 dollar, l’euro cède 0,5% et a abandonné plus de 8% depuis janvier, et 18% depuis le pic de juillet 2007.
Le «trend» est d’autant marqué que les risques de contagion du cas grec se font de plus en plus ressentir. Déjà, une rumeur tourne dans les salles de marchés selon laquelle l’Espagne pourrait demander 280 milliards d’euros au FMI. Les investisseurs craignent que la note du pays soit dégradée par Fitch et Moody’s après l’abaissement, la semaine dernière, de Standard and Poor’s.
Selon l’analyse technique, le prochain support du «cross» euro/dollar est aux alentours de 1,25 dollar pour un euro, note Pierre-Antoine Dussoulier, le PDG de Saxo Banque.
Les speculateurs parient ainsi à fond sur la descente aux enfers de la crise européenne. La Grèce n’est pas tirée d’affaire : le grouvernement va avoir bien du mal à tenir ses engagement face à un peuple qui va se soulever, selon Mohamed El Erian, directeur général de Pimco , cité par le Financial Times de ce mardi. (Le Figaro-04.05.2010.)
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