La Coupe des Légendes prochainement à Alger
7 05 2010*au stade du 5 juillet, dans deux semaines
Le 27 mai, l’Algérie sera le théâtre du rendez-vous de la Coupe des Légendes, à laquelle participeront des stars mondiales du football. Cette attraction a été initiée par l’agence Nouvelle Ere en partenariat avec le Forum des Chefs d’Entreprises et la société Entre Deux Rivages, pour marquer le retour de l’Algérie au Mondial, évènement qui a tellement marqué nos citoyens que l’information sur le football et les Verts est devenue leur priorité. Par conséquent, les initiateurs ont tenu à honorer notre équipe par une attraction regroupant les grands noms de la balle ronde qui ont foulé les plus prestigieux stades du monde.La liste des joueurs reflète les succès passés de la Coupe des Légendes, qui organisée dans notre pays, rendra hommage à l’Afrique du Sud et à Nelson Mandela, invité d’honneur du Mondial qu’abritera le continent noir pour la première fois.Paolo Maldini qui a définitivement quitté la pelouse, la saison passée sera accompagné des deux brésiliens, Romario et de José Roberto Gama de Oliveira plus connu sous le nom de Bebeto qui ont brillé au Mondial des USA en 1994. Les algériens accueilleront aussi Alessandro del Piero de la Juventus et le portugais Luis Figo, la gloire du FC Barcelone, Réal Madrid et l’Inter de Milan aux côtés du tchèque, Pavel Nedved dont le départ a créé un grand vide au sein de la Juventus.La liste comporte de prestigieux noms à l’instar de Franco Baresi, Pep Guardiola du Barça, Oliver Kahn dont le nom est indissociable du Bayern de Munich ainsi qu’Eusebio le portugais, le colombien Valderrama et les deux argentins Ardiles et Kempes.Le libérien Georges Weah est à la tête des joueurs africains tels les camerounais Roger Milla et Amboma, le ghanéen Abedi Pelé et le marocain Noureddine Naybet qui ont mené, les années passées, leurs pays respectifs à la gloire en maintes occasions.Tous et d’autres encore, tous des footballeurs de légende seront présents en Algérie le 27 mai prochain et que le spectacle commence ! (Echorouk-07.05.2010.)
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**Coupe d’Afrique des clubs :
Vers une qualification historique des Algériens. L’Algérie est, grâce à ses trois représentants en compétitions africaines inter-clubs, en phase de décrocher une qualification historique, ce week-end, aux phases des poules de la Ligue des champions d’Afrique et à la Coupe de la Confédération africaine.Une première pour le football national en compétitions africaines, où l’Algérie a de fortes chances de se voir représentée par trois clubs, à savoir la JSK, l’ESS et le CRB, en phase des poules de la Ligue des champions africaine et de la Coupe de la CAF, à l’occasion des joutes retour des 8es de finale des deux compétitions continentales, qui se disputeront ce week-end, même si nos représentants ont eu des fortunes diverses lors des matchs aller, disputés il y a de cela deux semaines. C’est le CRB qui ouvrira le bal cet après-midi, en accueillant les Soudanais de l’Amel Atbara en match retour des huitièmes de finale de la Coupe de la CAF. Avec une courte défaite (1-0), concédée en terre soudanaise au match aller, dans des conditions très difficiles, les poulains de l’entraîneur Mohamed Henkouche semblent bien partis pour décrocher une qualification historique, même si pour cela il faudra aux coéquipiers de Younès Sofiane inscrire au moins deux buts sans en encaisser d’autres.
En Ligue des champions africaine, nos deux représentants seront mis à rude épreuve avec l’ESS qui jouera à Lusaka (Zambie) et la JSK qui s’est déplacée à Luanda (Angola). Les Sétifiens, qui l’ont emporté au match aller (1-0), auront une mission délicate demain face à Zanaco où la défaite est interdite, alors que les Canaris de la JSK semblent mieux placés pour décrocher leur ticket pour la phase des poules de la C1, en allant en découdre avec le Petro Atletico de Luanda ce dimanche, avec un sacré avantage, suite à sa victoire (2-0) au match aller. Un week-end historique, donc en perspective pour nos clubs et le football national, qui s’inscrira dans la continuité de ce renouveau que connaît la balle ronde algérienne qui revient sur l’échelle internationale, après la belle participation des Verts à la CAN 2010 en Angola (4e place) et la qualification au Mondial sud-africain. (El Watan-07.05.2010.)
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**Ce cinéma qui fait des histoires
**Le film de Bouchareb dérange en France
Quand la politique s’en mêle…
« Je me souviens de la première projection de La Bataille d’Alger ! C’était à l’automne 1967 à Paris. Le cinéma devait être la cible d’un attentat et toute la sécurité avait été assurée par des trotskystes équipés de casques de motards ! » Rachid Dechemi, producteur, hausse les épaules et sourit. Oui, l’histoire se répète. Oui, finalement « tout est politique ». Mai 2010. Un comité proche de l’extrême droite menace de mener des actions spectaculaires contre Hors-la-loi, le dernier film de Rachid Bouchareb, en compétition au 63e Festival de Cannes.
Personne n’a encore vu ce qui est annoncé comme la suite d’Indigènes, mais le film est sans doute celui dont on parle le plus depuis quelques jours. Après avoir mis la main sur le scénario, Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, accuse le réalisateur de « révisionnisme ». En cause : l’ouverture du film sur les massacres de Sétif. Le défilé qui fête la victoire des Alliés tourne à l’émeute entre Algériens et Européens alors que les nationalistes font valoir leurs revendications. « Le film ne représente pas la France mais l’Algérie, dénonce le député. Ce film n’a pas à être dans la sélection officielle française. » Contacté par El Watan Week-end, Benjamin Stora, écrivain et historien, analyse. « On se polarise sur 5 minutes du film alors que l’histoire se passe en France. Mais une partie de la classe politique française éprouve une grande difficulté à accepter le fait accompli de l’histoire, de la colonisation, des massacres, etc. On n’accepte pas de donner un statut à l’autre, de voir les acteurs comme des êtres autonomes qui existent en dehors du système colonial. Si le film est attaqué, c’est à cause de ça. » Rachid Bouchareb, que nous avons tenté de joindre via son attachée de presse, refuse de parler de la polémique et du film avant sa projection à Cannes. Mais ses déclarations lors du tournage à Sétif en juin 2009 ont été reprises partout. « Hors-la-loi va sans doute rétablir une vérité historique confinée dans les coffres. Je voudrais, à travers le cinéma, mettre la lumière sur une partie de l’histoire commune des deux nations. »
« Darfour intellectuel »
De quoi relancer un autre débat d’actualité : la fiction sert-elle à énoncer des vérités historiques ? Rachid Boudjedra qui dans son dernier roman Les Figuiers de Barbarie, avance qu’Abane Ramdane a été tué par Krim Belkacem, se retrouve aujourd’hui confronté à toute la famille Krim (voir contribution). L’an dernier, Anouar Benmalek dans Le Rapt, avait suscité la colère de l’Organisation nationale des moudjahidine en décrivant avec précision un événement tabou : les massacres commis à Melouza par le FLN contre des membres du MNA. « Quand Rachid Boudjedra dit qu’il veut raconter l’histoire par rapport à la façon dont un individu la vit, je suis d’accord avec lui, commente Rachid Dechemi. Mais décrire des situations très précises en mettant en scène des personnages historiques, cela crée un amalgame et trompe les gens. Que cherche-t-on en faisant cela ? » Un autre professionnel du cinéma qui tient à rester anonyme prévient : « Les susceptibilités sont encore trop grandes. Abdelkrim Bahloul aimerait faire un film sur Lounès Matoub mais s’il se fait, je peux vous assurer qu’il va déranger tous les berbéristes. Je crois qu’à l’heure actuelle, c’est une erreur de vouloir financer des films sur des personnages historiques. D’autant que notre histoire est encore trop opaque… »
Et pour cause : alors que les protagonistes de l’histoire ou leurs familles alimentent la controverse, personne n’entend les historiens. « Il faut lire le dernier scénario qui a été proposé à l’ENTV pour un film sur la vie de Aïssat Idir !, témoigne un comédien qui a participé au casting. Ils ont transformé un homme de gauche en islamiste ! Tout ça pour être conforme au dogme de la télé ! » Pour Benjamin Stora, « le problème en Algérie, c’est que l’histoire a servi à légitimer l’Etat. Des vérités historiques se sont succédé, ont étés mises au secret, puis fait leur retour (Ferhat Abbas, Boudiaf…) selon les besoins des pouvoirs publics. On voit bien que les historiens sont absents du débat. Or, c’est à eux de dire : « Tel ou tel récit s’approche davantage des faits tels qu’ils se sont passés ». On ne peut pas demander aux écrivains, ou aux cinéastes, de nous transmettre une histoire réelle. Avec Apocalypse Now, Coppola n’a jamais voulu faire un film sur la guerre du Viet-Nam ! Pas plus que Michael Cimino avec Voyage au bout de l’enfer. La guerre n’était qu’un arrière-fond, elle servait de prétexte pour parler de la cruauté, de la folie. » Plus dur encore, Rachid Dechemi évoque « le Darfour intellectuel de l’Algérie. On a l’impression d’être dans un désert d’où émergent des sentinelles pour rappeler aux gens ce qu’ils doivent penser quand leurs paroles ne correspondent pas à ce qui doit être dit ! Ceci dit, c’est vrai, le cinéaste n’a pas à s’exprimer sur l’histoire : il n’est pas là pour faire des révélations. Il adopte juste un point de vue à un moment donné. Prenez Costa Gavras. Il n’a jamais prétendu faire de film historique ! »
L’histoire vu par les victimes
Ahmed Rachedi en sait quelque chose. Son film Ben Boulaïd, sorti l’an dernier, avait suscité les réactions de la famille de Boudiaf et des témoins de l’époque. « Le cinéma n’a pas pour mission d’écrire l’histoire, reconnaît-il lui-même. Nous faisons de la fiction, qui peut prendre comme point de départ un fait ou une réalité historique. Mais en aucun cas les films doivent être considérés comme une réalité, voir la réalité, même si nous pouvons souvent l’éclairer. » Cette année, il compte récidiver avec un film sur Krim Belkacem. Un film plus sensible, compte tenu des conditions dans lesquelles le héros de la Révolution a été assassiné. « Maintenant je dois attendre l’aval du ministère des Moudjahidine pour savoir si le film peut être avalisé d’un point de vue historique… ».
Yacef Elhocine, producteur et frère de Yacef Sadi, producteur et acteur de La Bataille D’Alger, n’en revient pas de tout ce ramdam. « C’est exactement le même scénario que lors de la sortie de La Bataille d’Alger en 1970, relève-t-il. Mais, chose regrettable, ce qui pouvait être justifié lors de la sortie de La Bataille d’Alger, dix ans tout juste après l’Indépendance, se répète 50 après. Les mentalités n’auraient donc pas évolué. » En fait, les temps ont changé, comme le souligne Benjamin Stora. « On est entrés dans un monde différent. Avec la chute des idéologies, l’écriture de l’histoire ne se fait plus sur le héros qui avance mais sur le statut de la victime. Ce n’est pas propre à l’Algérie, conclut-il. On veut savoir pourquoi les gens ont souffert. Que les victimes demandent des comptes est une bonne chose, mais du coup, l’histoire a du mal à s’écrire dans des récits collectifs porteurs d’espérance. » (El Watan-07.05.2010.)
****Des historiens prennent la défense de «Hors-la-loi»
A Paris, c’est la grande polémique sur le passé colonial et raciste de la France qui ressurgit à petits pas, avec la levée
de boucliers des nostalgiques de l’Algérie de papa contre le film «Hors-la-loi» de Rachid Bouchareb.
Ce film, une coproduction financée par des chaînes TV françaises publiques et privées, a fait bondir les partisans de l’infâme loi du 23 février 2005 glorifiant le passé colonial de la France. Des députés qui se sont opposés à ce que ce film soit mis en compétition au prochain Festival de Cannes, veulent monter au créneau pour l’interdire à travers la réactivation d’une fantomatique «Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie», prévue par l’article 3 de la loi du 23 février 2005. En fait, le film de Bouchareb dérange. Le film raconte les parcours de trois frères, témoins des massacres de Sétif en mai 1945 et qui vivent ensuite en France, où ils seront plongés dans les excroissances en métropole de la guerre d’indépendance algérienne.
La montée au créneau contre l’œuvre de Bouchareb viendra du député. Le début de la polémique commence à l’automne 2009, lorsque, fâché de la manière dont le scénario évoquait les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, et l’aide apportée par des militants français au FLN, dont le réseau Jeanson, le député UMP des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, également vice-président du conseil général de ce département, a discrètement saisi le secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants, Hubert Falco, et maire de Toulon. Dans une lettre à ce dernier du 7 décembre 2009, il dénonçait le concours financier apporté par le Centre national du cinéma (CNC) à ce film qu’il n’avait toujours pas vu: «On peut s’interroger sur cette volonté d’encourager une repentance permanente que le président de la République a plusieurs fois condamnée. A défaut de pouvoir intervenir sur le CNC, je vous saurais gré de bien vouloir veiller à ce que la sortie du film ne puisse être cautionnée par les officiels français.» C’est le début de pressions venant de toutes parts, notamment d’élus UMP, pour que le financement du film par les chaînes TV françaises soit interrompu. Plus concrètement, des pressions ont été exercées sur les chaînes de France Télévisions pour ne pas coproduire le film et sur les responsables de la sélection officielle du Festival de Cannes pour qu’il ne soit pas sélectionné. Tandis que le producteur a été l’objet de demandes inhabituelles venant de la présidence de la République et du secrétariat d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants pour visionner le film avant la date de sa présentation officielle aux jurés et au public du Festival de Cannes. «Hors-la-loi» dérangerait-il la bonne conscience coloniale ? Celle qui maintient la loi de l’omerta sur ce qui s’est vraiment passé ce 8 mai 1945 dans les trois villes algériennes ? C’est en tout cas ce que pensent et affirment des historiens et chercheurs algériens et français dans un communiqué remis à la presse, en France. Ils estiment que la campagne menée actuellement par des «milieux nostalgiques» de la colonisation contre le film de Rachid Bouchareb vise à «faire obstacle à la liberté de la création et à la nécessaire reconnaissance du passé colonial de la France». Leur texte, intitulé «Le film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb : les guerres de mémoires sont de retour», ces historiens, dont Pascal Blanchard, Gilles Manceron, Jean-Pierre Peyroulou, Benjamin Stora, Mohamed Harbi, la réalisatrice Yasmina Adi, relèvent que «ces réactions sont un symptôme du retour en force de la bonne conscience coloniale dans certains secteurs de la société française». Cette campagne est menée «avec la complicité des gouvernants, un député a lancé une campagne contre ce film avant même son achèvement, campagne relayée (ce qui est plus grave) par un secrétaire d’Etat», soulignent-ils, ajoutant que «les vérités officielles et les dénonciations de l’anti-France qui ont sévi à l’époque des guerres coloniales sont-elles de retour».
Ils ont également rappelé que ce film, «fruit d’une coproduction franco-algéro-tuniso-italo-belge, est d’abord une œuvre libre qui ne saurait se réduire à une nationalité, ni à un message politique et encore moins à une vision officielle de l’histoire». Pour eux, «le travail d’un réalisateur n’est pas celui d’un historien et n’a pas à être jugé par l’Etat» français. Mieux, ils rappellent ainsi que «personne n’a demandé à Francis Ford Coppola de raconter dans Apocalypse Now la guerre du Vietnam avec une précision historique», mais affirment cependant que «l’évocation d’une page d’histoire tragique peut aussi bien passer par la fiction, avec ses inévitables raccourcis, que par les indispensables travaux des historiens». Pour Mohamed Harbi, Stora ou Peyroulou, «des milieux nostalgiques de la colonisation continuent de chercher à faire obstacle à la liberté de la création et à la nécessaire reconnaissance du passé colonial de la France», ont-ils affirmé. «Le pire est à craindre quand le pouvoir politique veut écrire l’histoire que nos concitoyens iront voir demain sur nos écrans», déplorent ces historiens.
«Hors-la-loi» de Bouchareb est cofinancé par France 2 et France 3, Canal+, Studio Canal, Kiss Films – la société de Jamel Debbouze -, la région PACA, l’ACSE, Ciné-cinéma et le CNC). L’apport venant d’Algérie ne représente qu’environ 20% du budget, dont une bonne part en prestations valorisées. Un apport qui, en l’occurrence, n’a été assorti d’aucune pression ni demande particulière, écrit le quotidien Le Monde dans sa livraison de mercredi. (Le Quotidien d’Oran-06.05.2010.)
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***Ahmed Bedjaoui… » Les relations algéro-françaises méritent mieux que ce débat biaisé »
Vous soulevez ici le problème du traitement de faits historiques par la fiction, qu’elle soit littéraire ou cinématographique.La lecture d’un livre est avant tout un acte individuel et revient à une relation d’éthique entre l’auteur et le lecteur. Un film risque de toucher beaucoup plus de monde et de manière collective, ce qui contribue à accroître les réactions émotives. Dans le cas de Hors-la-loi, le film a été sélectionné pour sa valeur artistique qui dépasse de loin le niveau moyen des productions actuelles. Nous sommes là en face d’une tentative d’exploitation (après tant d’autres) de l’Histoire par une minorité de politiques qui n’ont rien d’autre à offrir à leurs électeurs que la haine et la nostalgie coloniale au lieu de contribuer à bâtir un avenir dédramatisé des relations algéro-françaises. Je dois dire toutefois que cette tentative d’instrumentalisation de l’Histoire par le politique n’est pas le monopole de l’extrême droite française. Nous avons également assisté chez nous à des réactions négatives au film de Gianni Amélio sous le prétexte que le projet traitait de l’enfance de Camus. L’Algérie n’a exercé de censure ni sur Bouchareb ni sur Amélio. Qui aujourd’hui veut limiter la liberté d’expression ? Il est important de rappeler que l’auteur d’une œuvre de fiction, qu’elle soit littéraire ou cinématographique) n’est pas un historien. Je suis partisan de privilégier une approche « fictionnelle » de l’œuvre, en ne citant pas les noms exacts des personnages afin de ne pas froisser les personnes encore vivantes ou les descendants. Les historiens contrôleront les faits, ce qui permettra plus tard d’aborder les choses différemment.
Spéculation
Mais il faut laisser le temps au temps. L’Histoire est avant tout l’affaire des historiens. Or, de part et d’autre de la Méditerranée, des historiens sérieux se sont penchés sur le 8 Mai 45 en procédant à des recherches sérieuses et documentées qui ne relèvent pas de la spéculation ou de l’approximation. Redouane Tabet-Ainad a publié de nombreux ouvrages sur la question de savoir si oui ou non, la répression menée en 1945 par l’armée française et les miliciens européens, méritait la qualification de « massacres ». De nombreux historiens français dont Pascal Blanchard, Benjamin Stora ou encore Jean-Pierre Peyroulou ont confirmé cette qualification en se basant sur des sources françaises, algériennes et anglo-saxonnes. J’ajouterai qu’au cours de ces deux dernières années, des chaînes françaises de télévision ont diffusé des documentaires comme celui de Yasmina Adi, L’autre 8 Mai 45, dans lequel elle dévoile en particulier le rôle du gouvernement du général de Gaulle dans la répression contre des manifestants qui ne réclamaient que la liberté, l’égalité et la fraternité, qui sont après tout les symboles par lesquels la Révolution française a suscité l’espoir des peuples opprimés. Il faut également lire le témoignage poignant écrit en 1945 par Marcel Reggui, un enfant de notables de Guelma converti au christianisme et naturalisé français. Cet homme qui avait pourtant cru en l’intégration était revenu à Guelma pour apprendre que sa sœur et son frère avaient été assassinés par les milices pétainistes de la ville. Dans un ouvrage qui n’a été publié qu’après sa mort, il décrit des scènes d’horreur et de désolation.
Destins contraires
Ceci étant, il faudrait revenir au film Hors-la-loi dans lequel Rachid Bouchareb et son scénariste Olivier Lorelle ont tenu à raconter, à la suite d’Indigènes, l’histoire de ces appelés maghrébins qui ont participé à la libération de la France contre les forces fascistes et qui, fêtant la libération en réclamant la leur, se retrouvent à un autre genre de milices fascistes. En insistant sur l’introduction du film, on occulte le propos central des auteurs qui consiste simplement à raconter l’histoire d’une famille dépossédée, humiliée, réprimée et qui comme la majorité des Algériens ont retenu des massacres perpétrés à Sétif et ailleurs dans le pays, que la lutte armée était devenue la seule voie que leur laissait un système colonial autiste. Hors-la-loi est un film de fiction, pas une œuvre historique. Les cinéastes américains ont largement traité de la guerre du Viet-Nam et ont copieusement dénoncé les exactions de leur armée, tant en Corée, qu’au Viet-Nam ou plus récemment en Irak. Nul n’a songé à demander à Walsh, Cimino, Coppola ou Matt Damon de s’expliquer sur les faits historiques : ils racontent l’histoire d’êtres humains pris dans les mailles de destins contraires. Lorsqu’on voit le peu de films qui en France ont traité de la guerre d’Algérie depuis 50 ans, on ne s’étonne plus de cette frilosité devant la reconnaissance de faits historiques avérés. Je pense qu’il est inutile aujourd’hui de jeter de l’huile sur le feu. Il serait plus utile de dépassionner la question historique et de regarder le film de Bouchareb comme une œuvre d’art majeure qui contribuera à déclencher un dialogue capable de conduire à un travail de mémoire indispensable au dépassement des crispations actuelles. Les relations algéro-françaises méritent mieux que ce débat biaisé. (El Watan-07.05.2010.)
***LA DROITE FRANÇAISE EXPLOITE DES OEUVRES CINÉMATROGRAPHIQUES AU FESTIVAL DE CANNES
Trois films pour torpiller l’Algérie
Après Hors-la-loi, Tibhirine, le film Carlos est programmé au Festival de Cannes le 19 mai prochain.
Les relations entre Alger et Paris risquent de connaître une nouvelle zone de turbulences les jours à venir et cela, à cause de la programmation de certains films qui touchent à l’image de l’Algérie. La semaine prochaine, un film qui, à la limite, fera grincer les dents, sera diffusé lors du prestigieux Festival de Cannes, la semaine prochaine.
En effet, après la polémique lancée en France suite à la sélection du film de Rachid Bouchareb sous le pavillon algérien, après la programmation du film Des Hommes et des Dieux, qui relance la polémique sur l’affaire Tibhirine, voici qu’un film programmé à Cannes et sur Canal+, le 19 mai prochain, écorche l’image du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de l’ancien ministre de l’Energie: Bélaïd Abdesslam. Ce film retrace le parcours du célèbre terroriste international «Carlos», une production franco-allemande réalisée par Olivier Assayas. Le film, qui sera diffusé en trois parties et une seule projection à Cannes, revient, dans la seconde partie, sur la plus impressionnante prise d’otages de toute l’histoire du terrorisme moderne, celle des 11 ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Vienne en décembre 1975. L’avion des otages a été détourné vers Alger, après que plusieurs pays, dont la Tunisie et la Libye, eurent refusé de l’accueillir. On découvre dans cette partie du film, l’humiliation subie par l’ex-ministre de l’Energie, Bélaïd Abdesslam (un rôle par ailleurs très bien joué par Mohamed Ourdache, qui vient de réussir le plus important rôle de sa carrière) et surtout les discussions entre le chef terroriste Carlos et le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier est montré en train de donner une malette d’argent à Carlos après la libération des otages. Or, la réalité est tout autre, puisque Bouteflika était chargé personnellement des négociations et cela dans le but de sauver des vies humaines. Cette thèse a été même donnée par un ancien compagnon de Carlos cité dans un documentaire sur Vergès, puisque le groupe de Carlos avait comme seul interlocuteur, le chef des services secrets algériens et le chef de la police d’Alger.
Le réalisateur et scénariste de cette superproduction, Olivier Assayas, a-t-il déformé la réalité? D’autant plus qu’il a tourné cette scène à Beyrouth, sachant pertinemment que l’Algérie n’accepterait jamais cette scène où son ministre et son Président seraient mal filmés. Même le concerné, Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, interrogé dans le TV Mag du dimanche 26 avril, pense que «ce film sera une oeuvre de propagande et que les intentions du producteur Daniel Leconte sont mauvaises». Mais le mal est fait. Ce film est vendu pour 17 pays et suscitera sûrement la réprobation du gouvernement algérien, et même du concerné, Bélaïd Abdesslam, qui n’a pas été consulté sur cet épisode de son parcours. Ainsi, après Hors-la-loi de Rachid Bouchareb dont la polémique a atteint l’Elysée, puisque le président Sarkozy a demandé à voir le film avant sa présentation à Cannes, le 21 mai prochain, et après la campagne médiatique sur les moines de Tibhirine, qui a abouti à la production d’un film Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois, l’Algérie est visiblement ciblée par le cinéma français et ses relais politiques. Les relations entre les deux pays sont déjà au point mort et ces films ne sont pas pour apaiser la situation. En d’autres circonstances, ces oeuvres cinématographiques auraient des circonstances atténuantes mais pas en ce moment du fait qu’elles risquent d’être exploitées à d’autres fins. Le sort réservé au film de Bouchareb et l’acharnement de l’extrême droite française, renseignent sur les intentions de certains milieux nostalgiques de l’Algérie française. (L’Expression-08.05.2010.)
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**Claude Durand : « Oui, les prix littéraires sont truqués ! » en France
L’ancien patron de Fayard publie un livre raillant son métier. Le Tout-Saint-Germain frémit. On lui reproche de cracher dans la soupe, et certains confrères estiment que c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Rencontre et explications.
Il est ce que l’on appelle un géant de l’édition. Le grand public ne connaît pas forcément Claude Durand, mais des millions de lecteurs ont lu certains des auteurs qu’il a introduits en France. Soljenitsyne, c’est lui. García Márquez également. Entre Cent ans de solitude et L’Archipel du Goulag, cela fait tout de même quelques générations durablement marquées par ces oeuvres mythiques. Claude Durand est aussi un éditeur de coups: La Face cachée du Monde, c’est encore lui, tout comme Une jeunesse française, révélant le passé vichyste de François Mitterrand. Durand a également sorti en 1979 un premier roman (La Nuit zoologique, Grasset) qui a obtenu le prix Médicis. Aujourd’hui, il ne dirige plus la maison Fayard sur laquelle il a régné tant d’années, mais y conserve un bureau et une trentaine d’auteurs.
Il fait surtout beaucoup de bruit ces jours-ci en publiant sous pseudonyme un second roman moquant le monde de l’édition avec une réjouissante férocité. Le milieu germanopratin cherche à y reconnaître quel acteur de l’édition incarne tel personnage soidisant fictif. Le néophyte, lui, découvrira l’envers du décor d’une industrie secrète, voire méconnue. Et ce n’est pas toujours joli…
*Le Figaro Magazine: Pourquoi avoir écrit un roman et non des Mémoires?
Claude Durand… Ce livre est empreint d’une sorte de schizophrénie : il est écrit sous pseudonyme et j’en signe la postface. Je ne voulais pas rédiger mes Mémoires : j’avais certes envie de prendre un peu de recul par rapport à ce métier, mais sans l’abandonner totalement, et de manière aussi peu solennelle que possible. Il n’était pas question de dresser mon propre monument ou de signer un bilan d’activité, puisque, pour moi, dans ce métier, tout ou presque est fortuit, tout n’est que rencontres : la principale qualité d’un éditeur, c’est d’avoir de la chance. Donc, le héros de ce livre n’est pas moi. Je voulais montrer un naïf, un Candide, pénétrant dans une jungle qu’il découvre progressivement. Il s’agit là d’un roman picaresque, comme on en écrivait au XIXe siècle, doublé d’une charge polémique, susceptible de déclencher ce que mon ami Georges Nivat appelle un «rire rampant», un de ces accès d’hilarité qui vous parcourent jusqu’à la pointe des pieds.
* Vous décrivez des situations que le grand public ne connaît pas forcément. Que pensez-vous, par exemple, de la frénésie des rentrées littéraires ? Les lecteurs ont-ils réellement plus envie de lire en septembre et en janvier ?
Les rentrées littéraires sont faites pour les prix. En admettant que ceux-ci soient utiles, je pense que la rentrée littéraire devrait intervenir à la veille des moments où les gens vont avoir le plus de loisir pour lire, c’est-à-dire avant l’été. Mais c’est compliqué : il faudrait que les librairies urbaines restent ouvertes, que la critique littéraire accepte de donner sa pleine mesure à la saison des bains de mer, etc. Alors les nouveautés, au lieu d’avoir six semaines de vie, auraient trois à quatre mois pour s’offrir au public. Les oeuvres les plus vulnérables auraient plus de chances de ne pas être laminées.
* Et la rentrée de janvier ?
Elle permet de sortir les livres d’auteurs déjà primés, ainsi que d’autres que leur éditeur ne souhaite pas voir étouffés dans la cohue de septembre. Ces livres qui n’ont pas été faits expressément pour concourir, puisqu’il n’y a pas de ruée sur les prix en janvier, sont souvent conçus et élaborés avec plus de liberté, et c’est là qu’on peut, à mon avis, faire les meilleures découvertes.
* Les prix font-ils tous réellement vendre ?
Un Goncourt peut faire vendre plus de 500 000 exemplaires, mais il peut aussi bien faire moins de 100 000 ! Inversement, des prix moins convoités comme le Médicis ou le Femina peuvent générer des chiffres de ventes très honnêtes, voire supérieurs à un médiocre Goncourt. C’est l’ensemble des cinq grands prix qui constitue l’enjeu, à quoi on peut ajouter de temps en temps celui de l’Académie française : un livre austère ou peu attrayant peut être couronné par le Goncourt, alors qu’un livre plus abordable ou écrit par un auteur plus populaire décrochera le Renaudot ou l’Interallié.
* Et comment sont-ils truqués ?
Il n’est pas rare que les prix couronnent de bons livres. La question posée concerne l’honnêteté du système, non celle des gens. D’abord, les jurés se cooptent. C’est la «reproduction» selon Passeron et Bourdieu ! Quand telle maison a trois jurés et qu’elle risque, l’âge aidant, de ne plus en avoir qu’un ou deux, elle va tout faire pour conserver son nombre de «couverts». C’est ainsi qu’on a pu parler de la perpétuation d’un système «Galligrasseuil» (contraction de Gallimard, Grasset et Le Seuil, ndlr) ; il serait d’ailleurs plus approprié de parler aujourd’hui de Gallisset ! Le défaut de ce système fermé, c’est qu’il a une fâcheuse tendance, à la longue, à ne plus couronner des oeuvres, mais des éditeurs. La méthode la plus courante est le troc de voix. Des patrons de maison ou leurs subordonnés vont tenter un marchandage en disant, par exemple : «Moi, j’ai deux voix au Goncourt, et tu en as trois au Renaudot. J’ai eu le Goncourt l’année dernière, donne-moi tes voix au Renaudot et je te donnerai mes voix au Goncourt…», et ainsi de suite avec, parfois, des échanges plus sophistiqués. Les réformettes apportées aux règlements des différents prix n’ont guère banni ces pratiques, même si elles ne sont pas systématiques. Si certains jurés restent libres, c’est qu’ils ont assez de caractère ou de succès pour se le permettre.
* C’est ainsi que des maisons prestigieuses peuvent publier de mauvais livres écrits par des écrivains jurés, naguère couronnés eux-mêmes parfois par des prix, qui ne sont plus forcément au sommet de leur forme?
Oui.
* Mais si, par exemple, on verse 50 000 euros d’à-valoir à cet écrivain qui aujourd’hui vend très peu, au motif qu’il est juré dans un prix, l’opération est-elle rentable?
C’est un problème. Mais je rappelle qu’une voix dans un jury n’est pas seulement utile pour couronner un livre, elle est aussi utile à la perpétuation du système : si survient un décès dans le jury auquel cette voix appartient, elle contribuera à désigner le successeur. C’est un investissement. J’ai calculé un jour que les frais engagés dans une politique de prix, en à-valoir, en préfaces, en dessus de table (les grands restaurants), pour ne pas parler ici de dessous, peuvent en arriver à coûter l’équivalent du bénéfice d’un prix littéraire de moyenne diffusion. Il faudrait donc avoir deux de ces prix pour qu’une telle politique soit vraiment rentable. Mais, dans le même temps, les prix présentent un autre avantage : ils peuvent attirer des auteurs dans la maison qui les reçoit. C’est donc un moyen de débaucher des écrivains plus facilement. Jean Vautrin, par exemple, qui était publié chez Mazarine, qui avait obtenu quatre voix au Goncourt pour La Vie Ripolin, et qui est un ami proche, m’avait alors dit avoir besoin du Goncourt qu’on lui promettait dans une autre maison. Je l’ai laissé partir, il a eu son Goncourt, et il est revenu ! C’était un «deal» loyal. L’autre maison lui a fait avoir le Goncourt alors qu’elle avait saboté ses chances l’année où il avait obtenu quatre voix et qu’il publiait chez nous (rires) ! L’heureux lauréat d’alors a d’ailleurs été lâché peu après par sa maison et est venu se faire éditer pareillement chez nous (nouveaux rires).
Michel Houellebecq «recruté» à prix d’or chez Fayard dans l’espoir qu’il remporte le prix Goncourt pour «La Possibilité d’une île»… En vain.
* Il y a dans votre livre une scène hallucinante où vous décrivez un comité de lecture durant lequel tout le monde se moque du manuscrit d’un écrivain précisément juré dans un prix.
Oui, il s’agit d’un écrivain quasiment gâteux, qui bâcle des livres de plus en plus mauvais. Tout le monde en est conscient, mais, finalement, il y a raison d’État, et le patron de la maison parvient à convaincre les membres du comité qu’il faut se résoudre à publier son torchon, parce qu’il est juré ! Il faut alors concevoir un emballage médiatique destiné à vendre ce livre détestable à la critique et au public… C’est là que l’attachée de presse, chargée de promouvoir l’ouvrage, doit trouver «un angle» (rires) !
* Que pensez-vous de cette pratique très française qui consiste à faire signer des contrats à des journalistes qui ne sont pas vraiment des romanciers?
C’est en effet une particularité française qui a toujours existé, mais qui s’est développée dans les années 1960 et 1970. On a transformé les gazetiers en écrivains, mais aussi les écrivains en gazetiers. Ainsi reproduit-on un système consanguin : les journalistes écriront favorablement sur les ouvrages d’écrivains parus dans leur maison, et les écrivains devenus critiques feront également de même pour les gazetiers devenus romanciers.
* En tant qu’éditeur, comment sait-on qu’il faut publier un livre qu’on estime mauvais? Comment sait-on qu’il va marcher?
J’avoue qu’il y faut une certaine dose de cynisme. On se dit :«Si je veux publier tel livre “pointu” de sciences humaines ou un ouvrage d’érudition comme la correspondance posthume de Rimbaud, je dois aussi éditer des livres qui marchent et qui rééquilibreront la balance de la maison.» Après, c’est à la fois une question de chance et d’expérience, il faut savoir humer l’air du temps. On se trompe souvent ! Comment dit-on à un bon auteur, auquel on est attaché, qu’il vient de rendre un mauvais manuscrit ? En général, on n’a pas à le lui dire, et c’est mieux ainsi. Il le comprend tout seul lorsqu’il récupère son texte avec les commentaires oraux ou les annotations de l’éditeur. Cette démarche est valable lorsque le manuscrit est améliorable. S’il ne l’est pas, on conseille à l’auteur de le fourrer dans un tiroir et de s’atteler à un nouveau projet avant de revenir peut-être à celui-là. La démarche est plus délicate.
* Pensez-vous, comme beaucoup de gens, que trop de livres inondent le marché?
Les statistiques qui circulent requièrent qu’on les analyse : par exemple, on n’a jamais vendu autant de livres de jeunesse, de bandes dessinées, de livres de cuisine, etc. Tout cela arrondit la production en titres et en chiffre d’affaires. En littérature, on assiste néanmoins depuis peu à une décélération. Certains livres sont par ailleurs subventionnés, je pense notamment aux traductions en provenance d’Europe du Nord. Puisqu’il n’y a guère de risque financier, pourquoi s’en priver ? D’où une certaine surproduction, même si parfois cela génère de très heureux hasards : la littérature scandinave a ainsi connu de très grands succès. Mais je pense globalement qu’une forte déflation du nombre de titres risquerait de nuire à ce qui est le plus important dans la vie : la diversité. L’attitude rationnelle consiste à ne pas faire n’importe quoi simplement pour générer du chiffre d’affaires à court terme, ce qui est toujours un mauvais calcul. Lorsqu’on a certaines exigences en littérature, il vaut mieux tenter de compenser les risques que l’on prend en diversifiant les disciplines abordées.
* Estimez-vous que l’on juge de plus en plus les auteurs selon les critères d’une politique de succès à court terme, et qu’on les accompagne moins qu’hier?
Oui. C’est l’un de mes remords de n’avoir pas suffisamment prêté cas à ce problème ; j’estime ne pas avoir assez attiré l’attention de la presse ou de mes confrères sur ce point. De plus en plus, on laisse tomber des auteurs à mi-course ou à deux tiers de course lorsqu’ils n’ont pas donné les résultats financiers escomptés. Vous avez alors des auteurs qui ont 45 à 60 ans, qui ont une oeuvre importante et très honorable derrière eux, et qui sont jetés exactement comme sont jetés les ouvriers vieillissants dans l’industrie délocalisée.
* Ce métier se porte-t-il aussi mal qu’on le dit?
Il y a beaucoup de raisons d’être optimiste. D’abord, il reste de très bons éditeurs. Contrairement à d’autres, je pense par ailleurs que les nouveaux formats numériques vont développer la lecture chez les jeunes. J’ai vu des adolescents charger leurs e-books en livres avant de partir en vacances, alors qu’auparavant ils n’emportaient que leur baladeur ! L’édition reste une activité promise à un grand avenir pourvu qu’elle reste fidèle à sa vocation première : découvrir, accompagner et promouvoir des auteurs, de ceux dont Michel Serres disait que, par leurs oeuvres, ils «augmentent le monde».(Le Figaro-07.05.2010.)
J’aurais voulu être éditeur, de François Thuret, postface de Claude Durand, Albin Michel, 232 p., 18 euros.
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**Le volcan islandais est entré dans une phase plus active
Le panache del’Eyjafjöll s’est assombri ces derniers jours (photo du mercredi 5 mai). Un phénomène qui attestait déjà de l’augmentation de l’activité volcanique.
Le regain éruptif observé peut entrainer la formation d’un nouveau nuage de cendres au-dessus de 6.000 mètres. A terme, cette évolution pourrait perturber les vols transatlantiques.
L’éruption du volcan islandais n’est pas terminée, loin de là. Si l’activité effusive continue de diminuer (épanchement de lave), les météorologues et les géophysiciens islandais ont annoncé jeudi soir que l’Eyjafjöll était entré dans la nuit précédente dans une nouvelle phase éruptive, laissant présager selon eux de «considérables» retombées de cendres dans les jours à venir. Le regain éruptif pourrait par ailleurs provoquer la formation d’un nouveau nuage de cendres au-dessus de 6.000 mètres. Voilà qui pourrait, à terme, perturber les vols transatlantiques.
«L’éruption est redevenue explosive, la lave a cessé de s’écouler et la plupart du magma est projeté dans tous les sens en raison des explosions dans le cratère», affirme un rapport de l’Office météorologique islandais et de l’Institut islandais des sciences de la Terre. D’après leurs données radar «le panache de cendres s’élèverait au-dessus du cratère entre 4.000 à 6.000 mètres». Mais des pilotes de lignes commerciales auraient constaté jeudi matin une remontée du panache à des altitudes voisines de 9.000 mètres, indique également le rapport.
Si les vols transatlantiques ne sont pas remis en question pour le moment, l’agence européenne de contrôle aérien Eurocontrol s’inquiète d’une convergence possible des cendres à 10,5 kilomètres d’altitude. Elle envisage depuis jeudi de modifier dans les prochains jours les trajets des avions qui circulent entre l’Europe et l’Amérique du Nord afin d’éviter le nuage en formation.
Les premières conséquences directes du regain d’activité de l’Eyjafjöll ont déjà touché l’Irlande. Vendredi matin, l’espace aérien irlandais était encore une fois partiellement fermé à cause d’un nuage de 1600 kilomètres de long et 1100 de large qui touchait sa côte ouest. C’est la troisième fois en trois jours que l’Irlande impose des restrictions à son trafic aérien. La fermeture qui a pris effet jeudi soir à une heure du matin devrait se poursuivre jusqu’à vendredi, 14 heures, selon l’IAA (Irish Aviation Authority). Les six aéroports fermés dans l’ouest ont finalement rouvert plus tôt, vers 11 heures, à mesure que le nuage se dispersait. Aucune autre limitation du trafic aérien n’est envisagée pour le moment en Europe. (Le Figaro-07.05.2010.)
***Les législatives britanniques ne dégagent pas de majorité
Le premier minsitre travailliste Gordon Brown, ici à son arrivée vendredi matin au 10, Downing street , a refusé de concéder sa défaite.
Les conservateurs de David Cameron ont remporté les élections législatives sans obtenir la majorité absolue, ouvrant une période d’incertitude institutionnelle car le travailliste Gordon Brown entend se maintenir au pouvoir.
Une période d’incertitude politique s’est ouverte outre-Manche. Les conservateurs emmenés par David Cameron sont arrivés en tête du scrutin législatif de jeudi, mais leur score ne leur permet pas de remporter la majorité absolue des sièges à la Chambre des Communes. Selon un sondage réalisé par les chaînes BBC, Sky News et ITV, les tories obtiendraient 305 sièges, soit moins que la majorité absolue de 326 députés sur 650 qui leur aurait automatiquement permis de former le gouvernement, contre 255 pour le Labour du premier ministre travailliste Gordon Brown.
A l’heure actuelle, après le dépouillement de 621 des 650 sièges, les tories sont assurés de remporter au moins 291 sièges (36% des voix ), contre 251 (29,3%) pour le Labour, 52 pour le LibDem (22,9%) et 27 pour les autres partis.
Seule certitude pour le moment, le Royaume-Uni se retrouve avec un «hung parliament», ou un Parlement suspendu, c’est-à-dire sans majorité absolue. Une première depuis 1974. Quant au gouvernement, les tractations entre les partis ont commencé en vue de sa formation.
Ce vendredi, Gordon Brown a affirmé qu’il était de son «devoir de premier ministre de prendre toutes les mesures pour faire en sorte que la Grande-Bretagne ait à sa tête un gouvernement fort, stable». Selon les conventions en vigueur au Royaume-Uni, qui ne dispose pas de Constitution écrite, il revient en effet au premier ministre sortant de tenter en premier de former un gouvernement, sauf s’il estime ne pas pouvoir y parvenir et qu’il démissionne. Pour le moment, Gordon Brown ne semble donc pas vouloir lâcher le morceau.
Clegg prend Brown à revers
Dès la publication du sondage sortie des urnes, jeudi soir, les travaillistes avaient indiqué qu’ils discuteraient d’une coalition avec les libéraux-démocrates, qui, malgré leur score décevant, restent «faiseurs de rois». Or, ce vendredi, le leader du LibDem, Nick Clegg a déclaré, en forme de croche-pied au premier ministre sortant, que «c’est au Parti conservateur de prouver qu’il est en mesure de former un gouvernement, dans l’intérêt national».
Dans le même temps, le «3e homme» de la campagne a insisté sur sa volonté de voir le mode de scrutin réformer, une question sur laquelle le Labour s’est montré ouvert.
Pendant la campagne, Nick Clegg s’était déjà dit prêt à travailler avec le Labour, même s’il avait déclaré qu’il aurait du mal à collaborer avec Gordon Brown. Ensemble, les travaillistes et les libéraux-démocrates réuniraient 316 députés, ce qui les placerait devant les conservateurs, sans toutefois leur donner la majorité absolue.
De leur côté, les conservateurs, dans l’opposition depuis 13 ans, revendiquent clairement leur légitimité à former le gouvernement. «Nous devons attendre les résultats complets pour nous prononcer mais je crois qu’il est déjà clair que le gouvernement Labour n’a plus l’autorité pour gouverner notre pays», a déclaré David Cameron à l’annonce de sa réélection dans sa circonscription.
Les conservateurs se sentent d’autant plus pousser des ailes que le scrutin a connu une forte participation (65,1%, contre 61% lors des dernières législatives de 2005). Si bien que des centaines d’électeurs n’ont pu voter en raison de longues files d’attente dans les principales villes du pays. La commission électorale a annoncé qu’elle allait mener une «enquête approfondie» sur ces anomalies. (Figaro-07.05.2010.)
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