Les Israëliens, en train de devenir les pestiférés du monde entier
1062010L’assaut contre la flottille pour Gaza, un désastre pour Israël
Le raid meurtrier de la marine israélienne contre une flottille humanitaire au large de Gaza a un effet calamiteux pour l’image d’Israël, accroît son isolement diplomatique et porte un nouveau coup à un processus de paix qui peinait à démarrer.
JERUSALEM (AFP) – Le raid meurtrier de la marine israélienne contre une flottille humanitaire au large de Gaza a un effet calamiteux pour l’image d’Israël, accroît son isolement diplomatique et porte un nouveau coup à un processus de paix qui peinait à démarrer, selon des analystes.
« Nous sommes en train de devenir les pestiférés du monde entier avec cette opération », a déploré à la radio le plus célèbre intellectuel israélien, Amos Oz.
« Ce n’est pas seulement une question d’image, c’est un désastre moral pour Israël. Ce blocus qui a été imposé à Gaza après l’enlèvement de Gilad Shalit (soldat israélien capturé par le Hamas en 2006: ndlr) n’a absolument servi à rien », a jugé l’écrivain de gauche.
« On ne peut pas infliger un siège à un million et demi de Gazaouis parce qu’un groupe (palestinien) a enlevé un soldat israélien », a insisté Amos Oz.
« Du point de vue israélien, c’est le pire scénario qui s’est produit », a estimé de son côté l’ancien chargé d’affaires israélien à Ankara, Alon Liel.
« L’armée est tombée dans la provocation qui lui a été tendue. Mais ce scénario était prévisible à partir du moment où le feu vert avait été donné par le gouvernement de prendre les navires d’assaut », a relevé cet ex-directeur général du ministère des Affaires étrangères.
Selon M. Liel, l’opération israélienne « risque d’avoir des conséquences graves sur les relations avec l’ensemble du monde musulman, et plus particulièrement avec la Turquie ».
L’ancien diplomate n’exclut pas une « rupture ou du moins une suspension des relations diplomatiques avec Ankara qui, avant même l’opération, s’étaient considérablement dégradées ».
Mais « la vraie crise », a-t-il affirmé dans une interview avec l’AFP, porte au niveau des rapports avec les Palestiniens.
« On imagine mal, dans un tel contexte, comment les négociations avec l’Autorité palestinienne pourraient sortir de l’impasse actuelle », souligne M. Liel.
L’ex-diplomate prévoit que le Hamas, maître de Gaza et « grand gagnant » de cette confrontation, « va augmenter la pression pour stopper ces pourparlers » indirects qui ont démarré laborieusement le mois dernier sous l’égide des Etats-Unis.
« Toutes les explications fournies par Israël sur le comportement des passagers (de la flottille) ne justifieront pas aux yeux du monde entier le fait que des civils aient été tués dans une confrontation avec une armée régulière, ces civils résistant bien entendu à l’abordage », relève pour sa part l’orientaliste Moshe Maoz.
Ce professeur de l’Université hébraïque à Jérusalem considère lui aussi que le « Hamas est sorti grandi » de la tragédie qui a fait neuf morts civils.
« En fin du compte, il faudra bien qu’Israël lève le blocus de la bande de Gaza et négocie avec le Hamas qui accepte le principe d’une trêve prolongée », souligne-t-il.
Plus qu’un renforcement du Hamas, le politologue palestinien Abdoul-Hadi Mahdi envisage une « réconciliation nationale entre les Palestiniens » qui se sentent « tous assiégés par Israël ».
En attendant, la tuerie « a porté à son comble la colère et la frustration chez les Palestiniens », note M. Mahdi.
Ces sentiments proviennent non seulement, selon lui, des « atrocités israéliennes » mais aussi de la « faiblesse des dénonciations européennes et américaines ».
En revanche, le prestige de la Turquie est au plus haut, ce pays reprenant à ses yeux « un rôle historique de leadership régional et apparaissant comme un symbole de la solidarité » avec les habitants de Gaza.
« Le discours de la Turquie a été puissant et historique et a répondu aux aspirations des Palestiniens », a déclaré à Gaza Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, en référence aux propos du chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé la communauté internationale à « punir » Israël pour son « massacre sanglant ».
M. Barhoum a exhorté « les pays arabes à suivre l’exemple de la Turquie »…(AFP-01.06.2010.)
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***Rien ne peut justifier l’opération israélienne au large de Gaza.
Les explications de l’Etat hébreu sont pathétiques. Jamais les militants humanitaires, certains bien intentionnés, d’autres moins, n’ont constitué la moindre menace pour Israël. Au lieu de s’expliquer ou, mieux encore, de s’excuser, le gouvernement israélien ment. Comment peut-on penser que l’armée la plus puissante de la région n’ait eu d’autres moyens que la force la plus brutale et la plus aveugle pour arraisonner ces navires dans les eaux internationales ? Une nouvelle fois, Tel-Aviv se voit au-dessus des lois et une nouvelle fois, ce sont des civils qui en ont été victimes. Israël accuse les militants turcs d’actions illicites, mais l’embargo sur Gaza que voulait briser la flottille n’est-il pas illégal selon l’ensemble de la communauté internationale ? A Gaza, sur le nucléaire ou sur l’occupation de la Cisjordanie, l’Etat hébreu refuse de se soumettre aux règles du droit, toujours au nom de sa sécurité. L’argument doit être entendu : de nombreux pays et ennemis d’Israël récusent la légitimité de l’Etat juif, une ignominie dont ne souffre aucun autre pays en guerre. Mais, si Israël entend appartenir au concert des nations, il faut qu’il en respecte les règles. La communauté internationale doit si nécessaire les imposer, y compris par des sanctions. Israël ne peut continuer de bénéficier d’une impunité, entretenue par l’Occident, les Etats-Unis en premier, et utilisée dans l’ensemble du monde arabo-musulman. Il faut qu’une enquête indépendante soit menée, et Israël devra en accepter les conclusions. Ce qu’il a refusé après le rapport Goldstone sur la guerre à Gaza. La sécurité de l’Etat hébreu ne passe pas par un usage massif de sa force, mais aussi par un respect des obligations internationales communes à tous les pays. Israël doit être un Etat comme les autres. (Libération-01.06.2010.)
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« Trop c’est trop ! »
Les mots ne suffiront pas : le gouvernement israélien doit être sanctionné par la communauté internationale !
« On ne tire pas sur une mouche avec un bazooka. Cette fois, trop, c’est trop ! » Dans les pires tragédies, quand seuls le fer et le sang mêlés irriguent l’essentiel de nos pensées, quand la violence des actes anéantit jusqu’aux symboles les plus élémentaires, il faut toujours écouter les hauts diplomates français qui, même sous le sceau de l’anonymat, donnent une idée assez précise de la température des chancelleries. Depuis l’acte inouï de piraterie d’État, pensé, organisé et commandité par le gouvernement israélien, cette température s’approchait de l’ébullition, hier. Une chose est sûre : les indignations et les condamnations sont montées d’un cran.
Signes d’un changement de climat dans l’intensité des réactions, l’Union européenne, par la voix de Catherine Ashton, a officiellement « condamné l’assaut meurtrier », tout en réclamant solennellement « l’ouverture du territoire palestinien ». Même Nicolas Sarkozy, qui, la veille, avait osé parler d’un « usage disproportionné de la force » alors que sa fonction aurait dû l’inciter à condamner sans détours l’usage de la force elle-même, a fini par déclarer que le monde était « choqué » et qu’il réclamait une « enquête crédible et impartiale ». Seulement voilà, cette fois encore les mots ne suffiront pas ! Face à ce crime d’État contre la « flottille de la liberté » composée de citoyens du monde solidaires et pacifistes, munis de barres de fers et de couteau de cuisine, il faut maintenant des actes pour en finir avec ce sentiment d’impunité qui domine et détermine depuis trop longtemps la politique israélienne. Les peuples ne se contenteront plus d’une simple condamnation sans effets, comme vient de le faire le Conseil de sécurité de l’ONU – c’était bien le moins. Le gouvernement israélien doit être lourdement sanctionné. Le blocus de Gaza doit cesser immédiatement !
Autre signe ? L’Égypte a enfin décidé, hier, de rouvrir son point de passage vers la bande de Gaza. Posons donc une question : le gouvernement israélien est-il allé trop loin ? Les diplomates (toujours eux) répètent à qui les écoutent encore qu’« on ne fait la paix qu’avec ses ennemis », manière si peu élégante d’affirmer que les brasiers les plus incandescents laissent parfois s’envoler quelques étincelles d’espoir. Penser au-delà des contagions haineuses est sinon un devoir, un impératif. Ainsi, en Israël même, les observateurs sont d’ailleurs nombreux à dénoncer la tragédie. « Renseignement approximatif », « exécution inepte », « échec sur toute la ligne » : les critiques les plus incisives visent les inconséquences du gouvernement lui-même, qui, après avoir « diabolisé pendant des semaines les militants de la flottille », a tenté de « justifier le lourd bilan humain ». Accusera-t-on ces Israéliens-là de céder à des pulsions émotionnelles ?
Il y a un peu plus d’un an, l’offensive guerrière sur Gaza nous avait montré jusqu’à l’inhumanité à quel point le gouvernement israélien avait franchi une frontière inexpugnable vers l’horreur. Certains commentateurs, depuis deux jours, justifient l’effroyable blocus de Gaza qui a suivi par un seul argument : « Affaiblir le Hamas ! » Rappelons que le Hamas n’existe que par la volonté et l’intransigeance d’Israël, qui a poussé à l’émergence de cette force au détriment de l’OLP et du Fatah ! La communauté internationale doit prendre conscience que les nombreux crimes des dirigeants israéliens sont autant de cadeaux offerts aux fondamentalistes, quels qu’ils soient, pour que, au final, les bases physiques, économiques et humaines d’un État palestinien viable s’éloignent chaque jour un peu plus. C’était le vrai « but de guerre » du gouvernement israélien il y a un an. Netanyahou n’aspire à rien d’autre aujourd’hui : sa responsabilité historique est immense. (L’Humanité-01.06.2010.)
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**L’Otan demande à Israël de libérer «immédiatement» les civils retenus
Au lendemain de l’assaut meurtrier d’une flottille de manifestants pro-palestiniens par les commandos israéliens, qui a fait neuf morts, les réactions continuent.
Bâtons et provocation
Norman Paech, 72 ans, ancien député du parti d’extrême gauche allemand «Die Linke», a raconté à son retour à Berlin les conditions de l’assaut du Navi Marmara, au bord duquel il avait pris place. Vers 04h40 (heure locale), «nous avons entendu les premières détonations, c’était des grenades de gaz lacrymogène. Ensuite il y a eu les hélicoptères au-dessus de nous, qui ont largué des soldats. Les femmes étaient enfermées dans les cabines et les hommes étaient sur le pont (…).
J’ai personnellement vu deux bâtons en bois qui ont été utilisés (…). Nous n’avons jamais vu de couteau utilisé comme arme. C’est avec des bâtons qu’on s’est défendu», a-t-il assuré. Il a par ailleurs réfuté toute idée que les soldats israéliens n’aient fait que se défendre, comme l’assure Israël.
«C’était une attaque sur une mission pacifique dans les eaux internationales. Les Israéliens peuvent vouloir défendre leur zone de défense militaire, mais nous étions en dehors de ces limites. Nous avions le droit de nous défendre, et même d’utiliser les armes avec lesquelles on nous attaquait», a-t-il argumenté.
La députée israélienne Hanin Zoabi, qui siège à la Knesset en tant que membre du parti nationaliste arabe Balad, était embarquée dans la flottille. Elle explique à la version anglophone du site Yediot Aharonot les circonstances de l’assaut des commandos marines israéliens.
«Il était clair, au vu de l’ampleur des forces qui ont débarqué sur le navire, que leur but n’était pas d’arrêter la flottille, mais de causer le plus grand nombre de victimes, afin que ce genre d’initiatives ne se reproduise pas dans le futur. Notre but était de casser le siège de Gaza. Nous n’avions pas prévu de confrontation. Israël a mené une opération militaire provocatrice. Le principal problème n’est pas le bateau, mais le siège.»
L’Otan demande à Israël de libérer «immédiatement» les civils retenus
Le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen (photo Reuters ci-dessus) a demandé mardi à Israël de libérer «immédiatement» les civils et bateaux encore détenus après l’assaut militaire la veille de la flottille internationale pour Gaza, dans un communiqué.
«J’ajoute ma voix aux appels des Nations unies et de l’Union européenne en faveur d’une enquête rapide, impartiale, crédible et transparente sur l’incident», a-t-il ajouté.
Le Premier ministre François Fillon avait déclaré plus tôt devant l’Assemblée nationale que la France exigeait «la libération immédiate» des neuf Français et de l’ensemble des civils qui se trouvaient à bord des bateaux arraisonnés la veille par l’armée israélienne.
Nicolas Sarkozy avait indiqué plus tôt que huit Français qui avaient trouvé place à bord de la flottille à destination de Gaza étaient retenus dans un centre de rétention israélien, précisant qu’une procédure était en cours pour qu’ils quittent le pays. Près de 500 membres de la flottille sont actuellement retenus dans la prison de Beersheva.
Des militants Grecs dénoncent des «brutalités» israéliennes
Quatre Grecs qui se trouvaient à bord de la flottille de militants pro-palestiniens en route vers Gaza, ont dénoncé des brutalités israéliennes à l’encontre des passagers et leurs conditions de détention après l’assaut, à leur retour mardi à Athènes.
L’un d’eux, Michalis Grigoropoulos (photo), membre de l’équipage de l’Elefthéri Mésogeio, un des bateaux de la flottille, a déclaré: «Les policiers tournaient des vidéos, nous étions assis par terre et nous avons été menacés par leurs armes. Ils m’ont fait signer des papiers, sans que je sache ce qui figurait sur ces papiers car je n’avais pas le droit d’avoir de traducteur, d’avocat ou de communiquer avec ma famille.»
Il a également affirmé que les militants «n’avaient rien mangé ni bu pendant leur détention et avaient subi plus d’une dizaine de contrôles corporels». «Ils ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, deux militants ont été blessés aux jambes. Les commandos ont ensuite fait subir des électrochocs à certains des militants», a-t-il ajouté.
Un autre membre de l’équipage du même navire, Aris Papadokostopoulos, a dit que «deux Grecs détenus avaient été tabassés car ils avaient refusé de donner leurs empreintes digitales»…. (Libération-01.06.2010.)
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**témoignage d’un Français ayant participé à l’opération
Un Français, parmi la dizaine ayant participé à la flottille pour Gaza, a été expulsé mardi par les autorités israéliennes et était de retour en France dans la matinée, a-t-on appris auprès des organisations françaises impliquées dans cette opération.
Ce Français, Youssef Benderbal, membre du Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens (CBSP), n’était pas présent sur le navire turc où a eu lieu l’assaut qui a fait 9 morts mais sur l’un des cinq autres navires du convoi arraisonné par la marine israélienne.
« Des commandos cagoulés ont pris possession du navire. Ils visaient la cabine du capitaine », a raconté Youssef Benderbal à la radio Europe 1 à son arrivée à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
« Les consignes étaient très claires. Ne pas provoquer, rester calmes et aller à leur rencontre en disant +we are pacifists and not terrorists+ (nous sommes pacifistes, pas terroristes) », a-t-il ajouté.
« Maintenant si apporter de l’aide, c’est une provocation, je me demande dans quel monde on vit », a-t-il estimé.
Selon Kamel Bechikh, porte-parole du CBSP, 8 Français avaient embarqué sur la flottille, dont un sur le navire turc, ainsi que quelques bi-nationaux.
Sept étaient membres du CBSP. Le 8ème, Thomas Sommer Houdeville, porte-parole de la Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP) n’a pas donné de nouvelles depuis l’assaut de l’armée israélienne, ce qui a suscité l’inquiétude mardi de sa mère.
Mais Adnane Ben Youssef, membre du CCIPPP, a indiqué à la presse que Thomas Sommer Houdeville ne figurait sur aucune liste des victimes et était probablement parmi les 480 membres de la flottille humanitaire actuellement retenus dans la prison de Beer-Sheva dans le sud d’Israël.
Selon ces organisations, le but du convoi était d’acheminer de l’aide humanitaire vers Gaza.
Le CBSP acheminait ainsi « une centaine de maisons en préfabriqué, en PVC. Il n’y avait aucun matériau interdit par le blocus (béton, ciment…) israélien », a assuré M. Bechikh.
Les organisations se disent déterminées à faire partir un nouveau navire à l’automne vers Gaza. (L’Humanité-01.06.2010.)
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L’Egypte ouvre le terminal de Rafah
Le président égyptien Hosni Moubarak a ordonné mardi l’ouverture du terminal de Rafah avec la bande de Gaza, seul point de passage non contrôlé par Israël, pour l’acheminement de l’aide humanitaire et le passage des malades.
Cette décision a été appliquée en début d’après-midi, selon des sources au sein des services de sécurité. Aucune durée de temps n’est précisée, alors que d’ordinaire les ouvertures de ce point de passage entre l’Egypte et la bande de Gaza sont limitées à quelques jours par mois.
La localité frontalière de Rafah est le seul point de passage avec la bande de Gaza qui échappe au contrôle d’Israël, lequel impose un blocus strict à l’enclave depuis sa prise de contrôle par le mouvement Hamas en 2007, sauf pour les produits de première nécessité.
L’Egypte a entrepris depuis plusieurs mois de renforcer son contrôle de cette frontière longue d’une vingtaine de kilomètres, invoquant notamment la lutte contre les trafics de toutes sortes passant par des tunnels …
Gaza, l’interminable châtiment
Après avoir dévasté l’enclave palestinienne avec l’opération Plomb durci, Israël empêche sa reconstruction.
Dans la bande de Gaza en décembre 2009
Lorsque l’armée israélienne se retire, le 18 janvier 2009, de la bande de Ghaza, à la suite d’une offensive militaire de 22 jours, elle abandonne derrière elle un immense désastre. Pas seulement des quartiers en ruines et des villages ravagés mais aussi des champs dévastés, des olivettes détruites, etc…
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**Désastre moral pour Israël, désastre humanitaire pour les Palestiniens
La question de la levée du blocus de Gaza est posée maintenant ouvertement par l’ONU, Washington n’ayant pas osé y mettre son veto. Neuf Français ont été arrêtés par Israël. L’un d’entre eux a été expulsé.
Quatre cent quatre-vingts passagers, qui étaient à bord de la flottille pour Gaza étaient détenus, hier, dans une prison d’Ashdod, dans le sud d’Israël, tandis que 48 autres étaient en voie d’expulsion. Par ailleurs, 45 autres passagers, pour la plupart d’origine turque, étaient hospitalisés dans différents établissements.
Parmi les détenus, figure Kamal Khatib, président du Haut Comité de suivi des Arabes israéliens, la plus importante organisation de cette communauté de 1,3 million de personnes, qui a largement observé l’appel à une journée de grève générale lancée par le maire communiste de Nazareth, Ramiz Jaraisy. Un Français a été expulsé, hier, alors que, selon l’Élysée, huit autres ressortissants français étaient toujours détenus en Israël. « Nous sommes en train de devenir les pestiférés du monde entier avec cette opération. C’est un désastre moral pour Israël. »
Cette déclaration de l’écrivain israélien Amos Oz résume bien l’état dans lequel se trouvent les Israéliens au lendemain de l’attaque de la flottille humanitaire par des commandos de l’armée israélienne, qui a fait au moins neuf morts selon un décompte israélien. Tous ne condamnent pas cette opération mais tous sentent bien que la politique outrancière de Netanyahou atteint ses limites. Les États-Unis, dont la réaction a pourtant été la plus feutrée dans le monde, n’ont pas osé opposer leur veto à la résolution votée hier à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci est, il est vrai, non contraignante dans sa demande d’enquête sur cette tragédie. Mais désormais est posée à haute voix la question de la levée du blocus subi par la bande de Gaza depuis trois ans.
« Si le gouvernement israélien avait tenu compte de mes appels fermes, urgents et continus en faveur de la levée du blocus de Gaza, cela ne se serait pas produit », a ainsi déclaré Ban Ki-moon, depuis Kampala (Ouganda), où il participait à la conférence de révision du statut de la Cour pénale internationale. La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, s’est dite prête à intensifier les efforts de l’Europe en vue d’obtenir une levée du blocus de la bande de Gaza, « qui doit cesser ». Elle a aussi souligné « l’importance du rôle de l’Autorité palestinienne dans la normalisation de la situation à Gaza ». Dans ce contexte, « elle saluerait une visite du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Gaza ». Si, lors du sommet Afrique-France qui se tenait à Nice, Nicolas Sarkozy s’est dit « choqué par le nombre de morts et la violence des événements », il a pointé du doigt le « conflit israélo-palestinien qui continue et dont on ne voit pas la fin », ses explications ont paru néanmoins alambiquées. « Si les Palestiniens pouvaient se gouverner et si Israël savait qu’il pouvait vivre en sécurité avec les pays de la région, il n’y aurait pas de blocus » de la bande de Gaza. L’argument est un peu court.
Pour que le processus de paix reparte sur des bases saines, il n’y pas mille solutions : la colonisation doit cesser en Cisjordanie et le blocus de la bande de Gaza doit être levé. L’Égypte vient d’ailleurs d’ouvrir le poste frontière de Rafah afin de laisser entrer l’aide humanitaire. (L’Humanité-01.06.2010.)
****Ces Israéliens qui disent non à ces pratiques contre la paix.
Plusieurs personnalités expriment leur colère face à l’attitude du pouvoir et de l’armée.
De nombreuses manifestations se sont déroulées en Israël, hier soir, à l’appel d’associations pacifistes et du Parti communiste israélien, pour protester contre l’attaque de l’armée au large des côtes de Gaza contre les navires de la paix. C’était le cas à Beer Sheva, à Haïfa, à Tel-Aviv et à Jérusalem, ainsi que dans les universités, signe que les jeunes et les étudiants israéliens tentent de se mobiliser. Joint par l’Humanité alors qu’il se trouvait dans un cortège à Tel-Aviv, le député communiste Dov Khenin explique : « Je suis très inquiet. Ce qui s’est passé au large de Gaza montre que ce gouvernement n’est pas seulement un gouvernement de droite, c’est aussi un gouvernement aventuriste, qui se fiche royalement de la vie des gens. C’est également très dangereux pour la situation au Moyen-Orient. Le mouvement Haddash et le Parti communiste israélien condamnent la décision prise conjointement par le premier ministre, Benyamin Netanyahou, et par le ministre de la Défense, Ehoud Barak, de lancer une attaque contre ces bateaux. Toute leur politique est basée sur l’utilisation de la force. C’est leur seule réponse. »
Pour Ouri Avnery, de l’organisation pacifiste Goush Shalom, qui se trouvait également dans une manifestation devant le ministère de la Défense, « l’action du gouvernement vise à isoler toujours plus la bande de Gaza et à dissuader à l’avenir l’organisation de flottilles pour briser le blocus. Toute la journée, les seules nouvelles qui nous sont parvenues émanaient de la propagande militaire. Mais lorsque les journalistes qui se trouvaient à bord pourront parler, la réalité risque d’être encore plus dramatique. Le problème est que le gouvernement israélien se sent en sécurité grâce au veto que les États-Unis posent dès qu’un texte condamne Israël ». Quant à l’écrivain israélien Shlomo Sand, il estime qu’« Israël pense pouvoir faire ce qu’il veut. Il avait craint qu’Obama ne soit un nouveau Carter, en fait il voit qu’il ne s’agit que d’un petit Clinton ». (L’Humanité-01.06.2010.)
***réactions d’internautes français
*Moi aussi, je suis scandalisée que les soi-disant, dirigeants de ce monde puissent laisser des criminels assassiner de simples citoyens, voulant aider tout un peuple qui creve a petit feu. Il est clair qu’un boycot total d’Israel, pardon au peuple Israelien, s’impose.Nous devont exiger le respect des lois internationnales,et avant tout,qu’ils soient punit pour ce crime contre l’Humanite.La Palestine sera independante.
**C est une honte pour les nations unis, les souverains et chefs d Etat de ce monde,pour les soit-disant démocrates de tout cet univers, laisser un peuple mourir a ptit feu,et quant les plus humains cassent ce silence, voici le resultat, intervention mesclée, perte de vies humaines, sous le regard des grandes puissances, on dirait que des mouches tombent .on est dans une jungle. le crime ne restera jamais impuni, vous payerez cher votre insolence.
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