Pirates sionistes en haute mer
2062010*Free Gaza raconte des «tirs sans sommation» de «pirates en haute mer»
Les témoignages des passagers de la flottille pour Gaza se multiplient, deux jours après l’intervention sanglante des commandos israéliens contre le navire , le Navi Marmara. Les centaines d’activistes détenus depuis lundi sont en effet en cours d’expulsion.
Alors que l’armée israélienne prétend avoir agi en situation de «légitime défense», plusieurs récits contredisent largement cette version.
L’écrivain suédois Henning Mankell, auteur des polars «Wallander»
«Nous nous attendions à rencontrer des problèmes en atteignant les limites (des eaux territoriales israéliennes), mais nous nous étions trompés», a expliqué l’homme de 62 ans, rappelant que l’attaque s’était produite «bien avant la limite, dans les eaux internationales».
«Ils n’ont pas hésité à attaquer en utilisant une force létale», a-t-il dénoncé en rejetant aussi les affirmations d’Israël selon lesquelles des armes ont été retrouvées à bord des bateaux de la flottille. «Sur le bateau à bord duquel je me trouvais, ils ont découvert une seule arme: mon rasoir. Et ils l’ont effectivement arboré, mon rasoir. C’est dire à quel niveau on était», a déclaré Henning Mankell.
Il considère que les militants ont été «enlevés» par les autorités israéliennes. «Aucun d’entre nous n’avait eu l’intention d’aller en Israël», a-t-il assuré, en trouvant ironique que les autorités israéliennes aient accusé les activistes d’être entrés illégalement dans le pays.
Des militants koweïtiens
Dix-huit Koweïtiens, détenus par Israël après son raid meurtrier contre la flottille pour Gaza, ont affirmé mercredi à leur retour à Koweït que les soldats israéliens avaient «tiré sans sommation» sur les militants à bord des bateaux.
«Les commandos israéliens ont commencé à tirer sans sommation. Ils ont tué plusieurs volontaires avant même de débarquer sur le bateau», a raconté aux journalistes l’avocat Moubarak al-Moutawa, qui se trouvait à bord du bateau turc Mavi Marmara, où les neuf personnes
«Je vous assure qu’aucun des volontaires n’avait d’arme à feu. Nous n’avions d’autres armes que des ustensiles de cuisine et les volontaires n’ont engagé aucune résistance», a-t-il ajouté.
Walid Tabtabai, qui était sur le même bateau, a affirmé qu’au moins deux militants avaient été tués par les tirs israéliens depuis leurs embarcations et un hélicoptère. «Les soldats israéliens ont débarqué sur le bateau après avoir fait des morts. Les gens ont ensuite résisté à mains nues pour se défendre. C’est un crime perpétré par des pirates en haute mer», a-t-il encore dit.
Un jeune militant, Ali Bouhamd, a assuré pour sa part avoir vu «un soldat israélien tirer et tuer un Turc blessé à la tête», ajoutant que «des soldats ont laissé un autre blessé turc se vider de son sang jusqu’à la mort, malgré les appels à l’aide».
«Ce qui s’est passé est incroyable. La façon avec laquelle les soldats israéliens criminels nous ont frappés et ont tué des militants turcs de sang froid ressemblait à un film d’horreur. Ils auraient pu les arrêter», a affirmé à l’AFP le député marocain Abdelqader Amara, de son hôtel à Amman.
Le député se trouvait à bord du Mavi Marmara lundi. «Les Israéliens ont utilisé des balles réelles et nous ont montré toute la cruauté et la barbarie du monde, bien que nous autres étions tous sans armes. Les Israéliens ont frappé certains passagers avec la crosse de leurs fusils avant de les tuer par balles», a-t-il encore accusé. «Ils ne nous ont pas prévenus avant d’attaquer le bateau. C’était un cauchemar.»
Deux autres militantes algériennes, qui étaient à bord du bateau turc, ont accusé les commandos de brutalités. «Nous avons été battus, humiliés, insultés et dévêtus. Un député algérien a failli perdre ses yeux», a dit Salha Nuweisreyh. Najwa Sultan, 48 ans, a accusé Israël «d’avoir traité les militants comme s’ils étaient des terroristes. Ils nous ont menottés après le raid et nous ont fait attendre sous le soleil pendant plusieurs heures».
(Source AFP) avec Libération-02.06.2010.)
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**une barbarie incroyable
Ils témoignent : « ils ont fait feu sur nous ! »
Cinq Allemands rescapés, dont deux députées du Bundestag, se trouvaient sur le bateau turc de la flottille humanitaire sur lequel le commando israélien a tiré. Ils ont été expulsés hier vers Berlin par les autorités israéliennes.
Lundi 7 juin dans l’Humanité Un numéro exceptionnel : Solidarité avec le peuple palestinien ! Entretiens, reportages, points de vue,…
Berlin, correspondance.
« La brutalité des soldats israéliens était telle que nous avions l’impression d’être en situation de guerre », décrit Inge Höger, cinquante-neuf ans, hier midi à Berlin, juste après son rapatriement. La députée du parti de gauche, Die Linke, était à bord du ferry turc Mavi Marmara, une des six embarcations affrétées par l’organisation Free Gaza afin d’apporter de l’aide humanitaire à Gaza, malgré le blocus israélien imposé depuis 2007.
« une barbarie incroyable ! »
L’action commando menée à bord par les soldats israéliens a été d’une barbarie incroyable ! Lundi soir, on comptait déjà seize morts et une cinquantaine de blessés parmi les 600 passagers des bateaux affrétés par Free Gaza », précise sa collègue Annette Groth, autre députée de Die Linke, également à bord du Mavi Marmara. « Les soldats israéliens se sont livrés à un acte de piraterie d’une violence inouïe en eaux internationales et envers un convoi d’aide humanitaire », dénonce également Norman Paech, soixante-douze ans, ancien député de Die Linke, lors de la même conférence de presse, hier midi, au Bundestag.
Aux côtés des trois députés, deux autres Allemands, rescapés et expulsés le matin même par les autorités israéliennes, sont venus témoigner : Matthias Jochheim, président adjoint de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW), et Nader El Sakka, président de la communauté palestinienne de Hambourg.
Ces cinq témoins directs de la tragédie qui s’est jouée au large des côtes de Gaza ont été dépossédés de leurs affaires personnelles. Ils apparaissent vêtus de simples T-shirts et chaussées de sandales ou de baskets. Dans une allure à mille lieux de l’image qu’ont voulu imposer initialement les autorités israéliennes qui n’ont pas hésité à les présenter comme une « armada de haine et de violence ». « La légitime défense invoquée par le gouvernement israélien n’a jamais eu lieu d’être », pointe Norman Paech. « Il n’y avait pas d’armes à bord », assure l’ex-député. « J’ai vu, dit-il, quelques militants réagir en se saisissant de bâtons de bois lorsque les soldats israéliens sont montés à bord, mais il n’avait même pas un couteau, même pas une barre de fer à opposer aux fusils mitrailleurs. » Et de montrer la taille des dits bâtons : « Une cinquantaine de centimètres, pas plus. Et en face, des guerriers équipés de la tête aux pieds… »
Norman Paech déplore qu’on lui ait confisqué son appareil photo : « Pour avoir une idée des soldats qui nous sont tombés dessus, explique-t-il, pensez aux images que vous connaissez d’Afghanistan ou d’Irak. C’était comparable : une situation de guerre contre un convoi humanitaire. Et on a fait feu sur nous ! »
Annette Groth et Inge Höger écoutent le témoignage de leur collègue. Comme la plupart des femmes à bord, les deux députées n’ont pas pu suivre toutes les opérations, enfermées une bonne partie de l’après-midi dans les cabines du ferry, aux étages inférieurs. « Nous avions enfilé les gilets de sauvetage, raconte Inge Höger. Nous ne savions pas ce qui se passait, si le ferry était déplacé. »
Briser le silence sur le blocus de Gaza
« Nous nous attendions bien sûr à des contrôles », ajoute Annette Groth. Avant son départ, la responsable politique pour les droits de l’homme de Die Linke s’était expliquée sur les intentions de la flottille Free Gaza : non seulement apporter de l’aide matérielle et humanitaire à Gaza en forçant le blocus, mais également briser le silence des médias et atteindre l’opinion publique afin de faire pression au niveau de la politique internationale et d’obtenir la levée du blocus israélien. « Il y avait une quarantaine de nationalités à bord. La communication était parfois difficile, mais les grandes lignes étaient claires : les militants présents étaient pacifistes et voulaient agir en plein jour. Nous nous attendions à des contrôles mais pas à un tel sommet de brutalité ! » Israël avait déclaré le port d’Ashdod comme zone militaire interdite d’accès. Le ministère des Affaires étrangères avait également recommandé aux citoyens allemands de ne pas participer à l’opération Free Gaza. « C’est pourquoi nous espérions augmenter la sécurité du convoi humanitaire par notre présence en jouant sur notre statut de parlementaires », explique Inge Höger. Après plusieurs heures d’incertitude, les deux députées interpellées par les autorités israéliennes furent autorisées à appeler des représentants de l’ambassade d’Allemagne, à 20 h 30, lundi soir.« Nous avons finalement décidé de signer le “deportation paper” (acte d’expulsion) qui attestait de notre volonté de quitter le territoire israélien. C’était la seule manière d’assurer le suivi de l’information sur la tournure prise par les événements. » Le ton du récit de l’experte en désarmement de Die Linke traduit aussi, à ce moment, la difficulté qui fut la sienne de quitter ainsi ses compagnons de route restés, eux, aux mains des autorités israéliennes. Ces autres passagers étaient hier soir encore détenus dans la prison d’Al-Khiyam, dans le port d’Ashdod, donc interdite d’accès. D’autres, comme l’écrivain suédois Henning Mankell, seraient emprisonnés à Beerscheva, dans le désert du Néguev. Les traits tirés, les cinq rescapés revendiquaient, hier, le soutien de leur gouvernement comme de l’Union européenne : « Nous sommes rentrés pour pouvoir mieux venir en aide à ceux qui sont restés prisonniers des forces israéliennes et nous demandons aux diplomates d’entrer en jeu au plus vite », déclare Annette Groth. Déjà, les premières réactions se sont fait entendre. Le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, s’est même prononcé en faveur de la levée du blocus israélien sur Gaza. « C’est un progrès par rapport à la position habituelle de l’Allemagne vis-à-vis de l’Israël », déclarait, hier soir, Gesine Lötzsch, nouvelle coprésidente du parti Die Linke. Elle précisait : « La réaction de la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, choquée par l’action commando, laisse bon espoir quant à la mise en place d’une commission d’enquête sur les événements. Mais il faut aller plus loin et porter le blocus criminel de Gaza à l’agenda politique. » Pour l’ex-député de Die Linke Norman Paech, qui suit de près le conflit au Proche-Orient depuis 1965, les gouvernements doivent faire enfin face à leurs responsabilités : « La situation est dramatique, avec tous ces morts et ces blessés. Mais comme disait Johnson lors de la guerre du Vietnam, il faut parfois atteindre le pire pour obtenir le meilleur. De l’échec du convoi humanitaire doit maintenant naître la levée du blocus israélien. » (L’Humanité-02.06.2010.)
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**réaction d’internaute…
Jusqu’à quand accepterons-nous les horreurs perpétrées par des gouvernements successifs sans dignité et sans éthique ? On essaie encore de nous faire croire que l’armée israélienne a agi en état de légitime défense. Le ridicule ne tue pas…les oppresseurs ! Ces crimes caractérisés jettent une fois encore la vraie lumière sur Israël et sa politique de manipulation et de haine. Alors que la population civile de Gaza vit sous un siège qui l’affame, le gouvernement israélien n’hésite pas à tuer des membres de la mission non violente qui vient exprimer sa solidarité et apporter des vivres et des médicaments. C’est intolérable, et révoltant, et cela ne peut durer ! Il faut le dire, le faire entendre et se faire entendre. Personne ne peut se cacher derrière l’ignorance et les faux semblants. Israël est un Etat qui expose son racisme, l’immoralité de ses choix politiques et militaires et qui se moque de la communauté internationale et de sa conscience. Il importe de poursuivre et d’élargir le mouvement de résistance globale, de soutenir la campagne de boycott et de dire avec force que ces actes sont indignes, ignobles, et qu’ils sont une preuve de plus que la cause des opprimés palestiniens est juste et digne. Que ce faisant, elle est notre cause, à tous ! Quelle honte !
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