Les Verts dans un rendez-vous avec l’Histoire
23062010**L’Algérie affronte les usa aujourd’hui à 15h pour une qualification au 2e tour
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* Algérie 0- Etats-Unis 1- (15h)
- Slovénie 0- Angleterre 1- (15h)
*Qualifiées: Angleterre et Etats-Unis
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- Ghana – Allemagne (19h30)
- Australie – Serbie (19h30)
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Après avoir réussi à arracher le nul face à l’Angleterre, favori en puissance pour la course au titre suprême, l’équipe nationale de football va tenter aujourd’hui à 15h, au stade Loftus Versfeld, d’arracher une place aux huitièmes de finale, jusque-là jamais atteints, en se qualifiant à ce stade de la compétition devant les États-Unis. Une confrontation difficile pour les deux équipes et considérée comme une finale avant la lettre dans ce groupe C très serré. À ce titre, le coach des États-Unis, Bradley, admet que son équipe joue gros dans cette rencontre et estime que l’équipe algérienne est “à prendre très au sérieux”. De son côté, le driver national assure que son équipe jouera sans complexe et entrera sur la pelouse pour gagner. “Nous avons un défi à relever et un prestige à défendre.” En effet, si jusqu’à maintenant, les critiques lui reprochaient une certaine prudence dans le jeu et un manque de moyens de percussion en attaque, le cheikh n’a d’autre alternative que de prendre des risques.
Se départant donc de sa méfiance tactique habituelle, Saâdane se lance dans la bataille contre les Américains, en conquérant. Les Algériens, c’est connu, c’est dans l’adversité qu’ils se rebiffent, et encore plus quand ils sont sous-estimés par leur adversaire. L’Angleterre de Capello l’a vérifié à ses dépens vendredi soir, elle qui ne s’attendait guère à une telle résistance des Algériens, lesquels ont fait plus que jeu égal. Lundi et même hier à l’entraînement, les Verts ont affiché une confiance mesurée, mais certaine. Les joueurs sont conscients de la difficulté de la tâche qui les attend, mais demeurent optimistes quant à une qualification historique au deuxième tour. Un gars comme Ziani confie qu’“il faut rééditer la même prestation que celle face à l’Angleterre. Une chose est sûre, les Américains vont souffrir sur le terrain. Nous n’allons pas abdiquer”.
Il faut dire que l’optimisme démesuré des Yankees n’est pas apprécié par les joueurs algériens. Ils leur promettent une réponse sur le terrain. Des éléments comme Ziani, Yahia, Yebda, Halliche, Lacen, pour ne citer que ceux-là, n’ont rien à envier à leurs adversaires du jour. C’est l’avis même du journaliste français de l’Équipe, Vincent Duluc, qui a affirmé que l’esprit qui règne dans le groupe algérien peut lui permettre de rivaliser avec n’importe quel adversaire.
Les Verts joueront le match de leur vie, l’enjeu est de taille : il s’agit d’une qualification historique aux 8es de finale de la Coupe du monde là où les 16 meilleures sélections du monde vont se disputer huit tickets pour les quarts des finale. C’est dire que voir l’Algérie atteindre ce stade de la compétition serait le plus beau cadeau que les Verts pourraient offrir au peuple algérien. Les Algériens doivent absolument battre les États-Unis et espérer également que la Slovénie fasse match nul ou batte l’Angleterre. (Liberté-23.06.2010.)
****Une qualification pour l’histoire
A l’heure de leur dernier match du tour qualificatif, face aux Etats-Unis d’Amérique, les Verts ont la possibilité d’écrire une nouvelle page d’histoire.
«Gagner pour rester». C’est aussi simple que ça. Le match est décisif. La pression énorme. Mais les Verts sont déterminés à réaliser un grand match face à des Américains, moins doués techniquement. L’heure de la gloire a-t-elle (enfin) sonné pour les Verts? En effet, les joueurs de la sélection nationale auront, aujourd’hui, au Loftus Versfeld Stadium de Pretoria, rendez-vous avec l’histoire en décrochant le ticket qui fera d’eux les premiers joueurs algériens à accéder aux huitièmes de finale d’une Coupe du Monde. Cependant cet objectif ne sera atteint que si les Verts s’imposent devant les Américains par deux buts d’écart pour ne pas se soucier du résultat de l’autre rencontre qui opposera, dans le même temps, l’Angleterre à la Slovénie, alors que l’attaque se cherche et n’a toujours pas trouvé le chemin des filets. Lors des deux premiers matchs, les coéquipiers de Ziani ont laissé une très bonne impression en dépit de la défaite face à la Slovénie sur une erreur d’appréciation du gardien Fawzi Chaouchi. Aussi, les joueurs sont déterminés à poursuivre l’aventure sud-africaine et s’imposer devant les Américains pour réaliser le rêve brisé de la génération des Madjer, Assad, Beloumi and Co. «Nous devons saisir cette occasion pour entrer dans l’histoire. Nous ferons l’impossible pour atteindre cet objectif» soulignait Karim Matmour ajoutant «pour réaliser ce rêve, nous jouerons nos chances à fond en optant pour l’offensive». De son côté, le milieu de Racing Santander, Medhi Lacen, avait bien affirmé «Avons-nous un autre choix?» montrant la détermination des Verts à tout faire pour une issue positive qui reste le passage aux 8es de finale.
Cependant, la tâche ne sera pas facile devant des Américains ayant les mêmes ambitions. D’autant que l’attaque algérienne n’a toujours pas inscrit le moindre but dans cette compétition planétaire. Conscient de cette défaillance, le sélectionneur national Rabah Saâdane a décidé de jouer l’offensive en associant Djebbour à Matmour pour donner plus de poids au compartiment offensif. Dans ce contexte, l’animation du jeu sera confiée à Ziani et Kadir. Contre les Etats-Unis, Rabah Saâdane appréhende la vivacité et l’engagement physique des attaquants américains. «La sélection américaine est un bloc compact très difficile à manoeuvrer. C’est un adversaire très coriace. C’est une équipe qui a d’énormes ressources comme elle l’a prouvé vendredi face à la Slovénie où elle a pu revenir au score après avoir été menée par 2 à», avait souligné Rabah Saâdane, lors de sa conférence après le match joué face à l’Angleterre. Aussi, le sélectionneur national avait indiqué qu’il s’attend à une très forte opposition et que le match contre les Américains sera d’un «très grand niveau car tout comme les Algériens, les coéquipiers de Donovan joueront pour gagner». D’ailleurs, le sélectionneur américain, Bob Bradley, tout en reconnaissant la difficulté de la tâche, souligne que «contre une équipe technique, on doit travailler en équipe suivant une organisation de jeu nous permettant de jouer notre propre football avec un engagement total».
Pour ce faire, les Américains comptent sur les deux attaquants, Altidore et Dempsey. Cependant, leur défense accuse des défaillances à l’image de Onyewu (Milan AC) en manque de compétition. Un atout pour les Verts qui sont aux portes de l’histoire. (L’Expression-23.06.2010.)
** L’Algérie en choeur
Les Algériens, par amour à leur équipe de football ont dû changer beaucoup de leurs habitudes y compris concernant la musique. Si ceux, ayant une bonne mémoire, des années 80 avaient une préférence particulière pour le groupe El Bahara, ceux de la nouvelle génération ont une autre tendance. Ils sont plus branchés à ces artistes qui, mots joints à la mélodie, chantent les Guerriers du Désert en choeur. D’aucuns ne pourraient nier que ce commerce s’est fleuri quelques jours seulement avant l’historique AlgérieÉgypte. Depuis c’était une virée à 180° qu’il a connu. Les Algériens des deux sexes et de tous âges n’ont de préférence que d’écouter ce genre musical. Un genre qui a toujours existé mais qui s’est répandu pour drainer des milliers de mélomanes ces derniers temps. Si presque chaque club à son hymne propre, l’équipe nationale, depuis son retour au devant de la scène sportive, s’est transformée en une véritable source d’inspiration de pas mal d’artistes. On chante à sa gloire en Chaoui, en Algérois, en Staïfi, en Kabyle et même en Espagnol et Anglais. Toutes les langues son permises pour un seul mot d’ordre. One, Two, Three… Viva l’Algérie. Un constat confirmé par les disquaires euxmêmes. Certains d’entre eux assurent que ce genre musical connaît des jours meilleurs depuis l’exploit des Verts face à l’Égypte en arrachant leur billet qualificatif au Mondial. « Ce n’est pas aussi marquant que lors de la rencontre Algérie- Égypte mais les supporters algériens achètent tout de même ces CD. L’on vend, des fois, jusqu’à 100 unités par jour pour un prix oscillant entre 100 et 120 DA. Et c’est le groupe Milano- Torino qui est en haut du podium. Ce groupe représente à lui seul 60% des CD vendus », dira Adlane, un disquaire rencontré dans sa boutique sise à la rue Colonel Lotfi à Bab El Oued. Pour sa part, Amine, lui aussi disquaire à une centaine de mètres de là est tout à fait du même avis que son voisin. Il affirmera à ce sujet la baisse des ventes pour les autres chanteurs. « Pourtant, enchaînera- t-il en cette période estivale, généralement c’est le « spécial fête » qui dominait d’habitude ». Et d’ajouter si jamais la sélection nationale est qualifiée, cette fièvre de la musique « sport » augmentera. Dans le cas contraire, le marché des CD reprendra son cours normal. Si ces deux disquaires pensent que ce commerce est aussi florissant, Aïmène n’a pas mâché ses mots quant à cette anarchie le caractérisant. Ce marché comme beaucoup d’autres doit être régulé. Je ne suis pas contre la sélection nationale, mais que les choses se fassent dans les règles. Si en face de ma boutique un revendeur à la sauvette propose des CD MP3 à moins de 50% que le prix affiché chez moi, c’est lui, sans nul doute, qui va en vendre le plus. Et les mélomanes, qu’en pensent-ils ? « Franchement je ne peux écouter un autre style pour le moment. C’est ma manière d’apporter mon soutien à l’équipe nationale d’Algérie », dira Narimène. (Le Courrier d’Algérie-23.06.2010.)
***Ça sera une nuit blanche
On ne disconvient pas, le match nul arraché face aux Anglais a redonné espoir aux supporters des Verts. Le «nous allons gagner » est sur toutes les lèvres ici à Béjaïa, comme partout ailleurs en Algérie. En effet, même si certains l’expriment avec une réticence, d’autres par contre sont affirmatifs. Qu’attendent les Béjaouis du coach des Fennecs ? «Nous n’avons plus rien à perdre, il faut donc aller dans l’offensive tous azimuts ». Ne cessent de ressasser bon nombre d’amoureux des Verts juste après leur dernier match face à l’Angleterre. Tenant sa tasse de café entre ses mains, un ancien moudjahid connu sur la place de Bougie, lance à qui veut bien l’entendre et d’une voie audible à des centaines de mètres : « ce n’est pas uniquement une affaire de ballon mais c’est plutôt une question d’honneur qu’il faudra préserver ». Quant aux plus jeunes qui ne connaissent de l’ancienne équipe de 1982 et de celle de 1986 que les images diffusées et rediffusées à volonté par l’ENTV, ceux-là promettent une nuit blanche en cas de victoire. Les banderoles sont prêtes au même titre que les D.J., annonçant cette ou ces nuits blanches comme ils l’ont bien fait après la victoire d’Omdourman qui nous a permis la qualification à ce Mondial. Les quelques heures qui nous séparent de cette rencontre vont à coup sûr être longues et celles qui précéderont le match seront encore plus longues en cas de…victoire ! Promesse des jeunes supporters de toutes les villes algériennes et d’ailleurs. (Le Courrier d’Algérie)
****Les femmes algériennes créent l’événement
Les femmes algérienne n’ont pas ménagé leur soutien à l’équipe nationale d’Alérie depuis le début de la phase finale des qualifications jumelées de la CAN et la Coupe du monde 2010. Nous ne remercierons jaurais assez celles qui étaient en masse le jour de la victoire dans toutes les rues de la vaste Algérie, mais aussi dans le monde entier un certain 18 novembre 2009. Elles ont cassé des tabous, on les a vu défiler comme on les aime, elles ont marqué leur présence au stade pour une fois dans les annales du foot algérien. Cette jeune sélection nationale Algérienne, digne de représenter tout un peuple, a pu subjuguer même l’intérêt et l’attention des femmes comme nous avons pu le constater après chaque victoire des Verts. En effet, la femme algérienne n’a pas été insensible aux talents footballistiques des coéquipiers de Metmour. Quand on a entamé ce reportage, nous avons rencontré Nacera, 35ans, et a dit : «je suivais le foot depuis ma tendre enfance surtout quand il s’agit de l’équipe nationale, perdante ou gagnante je maintiens toujours le même slogan, « maâk ya lkhedra», aujourd’hui mon attachement à l’EN est devenu plus intense à la faveur de l’arrivée en force des professionnels», a-t-elle encore dit. La dame a reconnu que les co-équipiers de Saïfi ont donné un nouvel essor au foot algérien. Pour une fois on peut espérer la qualification aux quarts de finale. Mon joueur préféré c’est Rafik Saïfi, en dehors de ses performances footballistiques, cet homme jouit d’un nationalisme hors pair surtout quand il s’agit de l’emblème national. Ajoutez à cela, il était au MCA, qui est ma meilleure équipe. J’ai confiance en lui et en toute l’Équipe, j’y crois a-t-elle souligné.
De son côté, Nouria, une dame de 50 ans a affirmé, «je ne peux être que fière de notre équipe, une équipe artisane de la joie de 35 millions d’Algériens. Les Fennecs ont su unir le peuple d’un million et demi de chahids». Nouria ne s’intéressait pas vraiment au ballon rond, mais les choses ont changé maintenant, elle est devenue une mordue du foot, voire une sacrée embêtante pour son mari. «Je l’agace à chaque instant, je ne cesse de lui poser des question sur les horaires des matchs, je ne rate aucun match, je veux tout comprendre à un détail prêt», a-t-elle renchéri. J’ingurgite tout, même les matchs européens, je connais qui est Missi,Cristiano, Drogba, Therry Henry, Beckam et même Capello, tenu en échec par l’EN. Avant je n’entendais que leurs noms. Le joueur préféré de Nouria est Belhadj : « Je suis impressionnée par sa vitesse incroyable sur le terrain et surtout sa persévérance, il résiste jusqu’à la 90e minute. Je leur souhaite bonne chance, je sais qu’ils seront dignes de la confiance que tous les Algériens leur font, et ils feront tout pour rééditer l’épisode Omdourman». Avant de conclure, elle a avoué que son couple est devenu plus harmonieux grâce au foot : «pas de place pour les prises de bec dans ce décor footballistique », c’est le flegme algérien à l’état pur. Pour les jeunes filles, l’occasion est pour se rincer les yeux de la beauté des footballeurs, de toute façon la concurrence en est des plus rudes ces jours-ci, c’est du moins ce qu’on a constaté sur le terrain. Pour exprimer leur joie et leur fierté d’avoir une équipe qui a suscité le respect de toute une planète, elles n’ont pas hésité une seule fois à sortir par milliers dans les rues des villes et villages de l’Algérie. Pas très loin, juste après le nul qu’on a arraché face l’Angleterre, la voix de la femme algérienne s’est aussi élevée partout dans les rues d’Alger et toutes les wilayas. Nul ne peut nier qu’aujourd’hui les femmes constituent un soutien plus qu’important. (Le Courrier d’Algérie-23.06.2010.)
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USA : London Donovan
“Ce sera difficile”
Étant parvenue à engranger deux points lors des deux premiers matches (deux résultats nuls contre respectivement l’Angleterre et la Slovénie), la sélection américaine ambitionne d’arracher sa première victoire dans ce Mondial contre les Verts algériens. Les Yankees ne veulent pas rater l’opportunité de passer au prochain tour et rééditer la performance de 1994, lorsqu’ils ont atteint le quart de finale lors du Mondial organisé aux USA.
Ainsi et tout comme leurs adversaires algériens, les Américains, deuxième du groupe C en compagnie de l’Angleterre, ont besoin d’une victoire aujourd’hui pour atteindre cet objectif. “La qualification passe par une victoire contre l’Algérie. le match sera difficile, mais le plus important est de gagner. Je suis persuadé que le groupe saura se montrer à la hauteur pour arracher la victoire”, a fait savoir le numéro dix et meilleur joueur de la sélection des États-Unis dans une déclaration à la presse. Pour ce faire, London Donovan compte beaucoup sur la combativité du groupe et sa force de caractère qui ont été, faut-il le dire, impressionnantes lors des deux premières rencontres contre l’Angleterre et la Slovénie. “Notre force est justement la solidarité du groupe et notre combativité. On ne lâche rien. On se bat de la première à la dernière minute du match et nous l’avons démontré lors des deux premiers matches. Quoi qu’il en soit, on n’a pas l’intention de quitter le Mondial dans ce premier tour et on va tout faire pour y rester le plus longtemps possible”, a-t-il poursuivi. Il faut dire que les USA partent avec un certain avantage sur son adversaire algérien. Outre le fait qu’ils n’ont pas concédé la moindre défaite dans cette compétition, les Américains sont beaucoup plus habitués au climat et à l’altitude de Pretoria dans la mesure où leur camp de base se situe dans cette ville. À noter que les USA seront privés, pour le match d’aujourd’hui face à l’EN algérienne, des services de leur attaquant Robie Findely, suspendu pour cumul de cartons. Ils peuvent compter sur l’ensemble de l’effectif, y compris le milieu de terrain Michel Bradley (fils de l’entraîneur Bob Bradley) et coéquipier de Karim Matmour au sein du Borussia Moenchengladbach. Le match USA-Algérie sera l’occasion de quelques autres retrouvailles dans les deux camps. Madjid Bougherra aura en face ses deux coéquipiers aux Rangers, DaMarcus Beasley et Maurice Edu. Pareil pour Adlène Guedioura qui croisera Marcus Hahnemann, son partenaire à Wolverhampton. (Liberté-23.06.2010.)
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ALGÉRIE-USA
La victoire ou la valise
Entre appréhensions et optimisme, tel était l’état d’esprit de tous les supporters algériens à l’approche de la rencontre face aux USA. Après le regain d’espoir suite à la belle prestation face aux Anglais, les joueurs algériens seront appelés à le confirmer pour prétendre à une qualification, historique, aux huitièmes de finale du Mondial sud-africain.
Voila, donc, que le jour J arrive et la tension montre d’un cran. C’est aujourd’hui que la sélection nationale livrera sa troisième et décisive rencontre face à son homologue américaine à Pretoria. Une rencontre que les Verts se doivent de gagner afin de pouvoir arracher ce fameux sésame synonyme de qualification au deuxième tour pour la première fois en trois participations. La détermination dans le groupe algérien bat son plein, comme en témoignent les différentes déclarations des joueurs, qui promettent de faire tout ce qui est en leur possible afin d’être à la hauteur de la confiance placée en eux. Après une première sortie ratée face à la Slovénie, perdue par la plus petite des marges, les coéquipiers du très remuant Yebda ont repris confiance après leur match nul arraché face à la l’Angleterre (0-0). Une rencontre durant laquelle les Verts ont montré de belles dispositions et sont, donc, appelés à maintenir la même cadence avec, cette fois-ci, en osant plus en attaque du moment qu’il faudra d’abord passer par une victoire pour espérer une qualification au prochain tour. Au niveau de l’effectif, et se fiant aux déclarations de Saâdane et, avant cela, de son adjoint, Zoheir Djelloul, un changement aura lieu au niveau du compartiment offensif et tout porte à croire, comme signalé hier, que Djebbour sera aligné d’attaque, et sera épaulé de Matmour et Kadri, qui sera décalé d’un cran pour accomplir un rôle beaucoup plus offensif. De ce fait, c’est, vraisemblablement, un 3-4-3 que devra mettre en place Saâdane, avec le trio composé de Bougherra, Halliche et Antar Yahia en défense. Lacen et Yebda s’occuperont de la récupération tandis que Belhadj et Ziani auront comme tâche d’animer le jeu des Verts et porter la balle vers le trio d’attaque. Et on ne cessera jamais de le dire jusqu’au coup de sifflet final du Belge Frank De Blecker : tant qu’on est dans l’obligation de gagner, on devra donc marquer et cela ne pourra se faire que si on ose davantage en attaque. L’incorporation de Djebbour, si elle aura lieu, devra apporter beaucoup plus de solutions à ce compartiment. Vendredi passé, l’absence d’un avant-centre de métier était fortement remarquée surtout avec cette dernière touche qui manquait pour concrétiser les occasions procurées par Boudebouz et Matmour. De plus, et en revoyant les séquences des deux premières rencontres, on constate que les joueurs algériens n’ont essayé que rarement les tirs lointains, desquels se plaignaient les différents gardiens de buts à cause de la qualité du ballon officiel de cette compétition, le Jabulani. Aujourd’hui, c’est une autre paire de manche et il faudra prendre cette option en considération. Les Américains ne connaissent pas ces soucis offensifs. Leur problème se situe davantage au niveau de la concentration en début de match, mais ils parviennent, souvent, à remonter au score. S’agissant du phénomène de l’altitude, puisque la ville de Pretoria est située à 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer, cela ne devrait pas avoir d’incidence sur les joueurs, qui se sont habitués à cela suite au stage effectué dans les hauteurs suisses de Crans Montana. Les regards seront, donc, tous braqués vers le stade de Loftus Versfeld avec un seul espoir : faire durer la fête. (Le Courrier d’Algérie-23.06.2010.)
***«Pour battre les Américains, il faudra les pressez très haut»
François Bracci a participé à deux phases finales de Coupe du monde avec la sélection française (en 1978 et en 1982). De Marseille où il est en vacances, il suit attentivement l’actuelle édition et a bien voulu nous livrer ses impressions sur les prestations de l’Algérie. Comment avez-vous trouvé la prestation des « Verts » face à l’Angleterre ? J’ai vu une belle prestation de l’équipe algérienne. Les joueurs étaient bien en place. Certes, l’Angleterre a été un peu décevante à l’image de cette star,Wayne Rooney, mais cela n’enlève en rien le mérite des Algériens. Comment expliquez-vous ce match brillant face aux Anglais ? Je l’explique par le fait que les Algériens ont joué avec leurs qualités traditionnelles, c’est à dire un jeu court, vif, précis et très collectif. Enfin, je pense que Saâdane a eu finalement le courage d’écarter Chaouchi et de titulariser M’bolhi qui a rassuré la défense. L’Algérie a un problème offensif. Comment peut-on le résoudre ? J’ai noté cette carence offensive. Il faut dire que la sélection algérienne manque d’audace. Elle n’utilise pas systématiquement les côtés et ne pèse pas sur les défenses adverses.Moi, je prie pour qu’un Ziani ne soit pas blessé parce que c’est le seul à amener une animation offensive qui peut perturber les défenseurs. C’est le seul qui a l’audace de provoquer, malheureusement il n’est pas bien accompagné dans ses mouvements par ses co-équipiers. Faut-il que Saâdane rajoute un deuxième attaquant ? Contre les États-Unis, il ne faut pas non plus attaquer à tout va. Il faut garder la solidité défensive et faire preuve de plus d’audace en attaque. Ce serait formidable pour la sélection algérienne si elle pouvait s’imposer face aux Américains. Vous êtes supporter des «Verts» ou des «Bleus» ? Je suis supporter des deux. Actuellement, je suis à Marseille, et croyez-moi après le nul face à l’Angleterre, je suis descendu au Vieux-port et j’avais l’impression d’être à Bab El Oued avec tous ces supporters algériens qui défilaient en scandant : «One, Two, Three, viva l’Algérie» Faut-il changer de système de jeu face aux États-Unis ? Peut-être, mais apparemment Saâdane est très attaché à son système. Ceci dit, je crois qu’il sait ce qu’il a à faire s’il veut battre les États-Unis. Certains supporters disent qu’il faudrait incorporer Abdoun à la place de Boudebouz pour amener plus de vivacité dans le jeu ? C’est une question de choix de l’entraineur national. À Alger, il y a huit millions d’habitants et parmi eux cinq millions d’entraineurs. Il faut laisser le sélectionneur faire son travail et ne pas tomber dans les excès. Comment vous est apparue cette sélection des États-Unis ? C’est une équipe qui est revenue en force face à la Slovénie. Elle est physique et technique à la fois et elle constituera une opposition très difficile face à l’Algérie. Si vous étiez à la tête de l’Algérie, que feriez-vous pour battre les USA ? Il faut jouer dans leur camp, c’est à dire les presser très haut. Il faut arriver à les contrôler et éviter un football frontal avec eux. Il faut que les Algériens refassent le coup de l’Angleterre en imprimant beaucoup de vitesse au jeu et en les bloquant sur les côtés. Bref, il faut leur opposer ce football à la Brésilienne qui fait la force des Algériens. Quelles sont les individualités algériennes qui ont retenu votre attention ? Il y a avant tout Nadir Belhadj et surtout Bougherra. Lui c’est vraiment un guerrier et il faudrait lui couper les jambes pour qu’il ne joue pas. Au milieu, il y a Yebda qui a beaucoup de classe et le sochalien Boudebouz qui a une grande carrière devant lui. Que vous inspire l’affaire «Anelka» en équipe de France ? C’est vraiment l’anarchie. Même si Raymond Domenech ne fait pas l’unanimité, je crois qu’il ne mérite pas les insultes d’un joueur. On a vécu la même chose lors de la Coupe du monde de 1978 en Argentine. À l’époque, j’étais parmi les vingt-deux et croyez-moi, on a eu ce genre de problèmes à cause de contrats publicitaires. C’est désolant et lamentable. (Le Courrier d’Algérie-23.06.2010.)
********L’EN aux portes du paradis
Aujourd’hui sera scellé, d’une façon ou d’une autre, le sort de l’EN dans ce rendez-vous planétaire de la balle ronde. Dans un match piège à plusieurs facettes, elle aura à en découdre avec les USA. Une équipe parfois imprévisible, mais toujours redoutable. L’avenir très proche peut, en effet, nous affranchir sur le standing réel de cette véritable machine tactique, au caractère forgé. Si, déjà, l’équipe américaine n’apparaît plus sous les habits de l’invité surprise, sa présence quasi régulière aux grands rendez-vous en atteste, son parcours, l’an passé, en Coupe des Confédérations où elle a fait sensation, et son entame au titre du présent Mondial, renseignent de manière éloquente, qu’elle veut rattraper tout le temps perdu, car s’étant dotée de suffisamment de moyens pour ce faire. Et de deux atouts prépondérants, étroitement liés qui font sa force : sa composante sur le terrain et son entraîneur. Sur le terrain, le onze américain, qui s’appuie sur une colonne vertébrale très robuste, via le trio Howard- Dempsey-Donovan, puise sa force dans une discipline dans le jeu très rigoureuse et une solidarité peu commune. L’inexistence dans ses rangs de méga stars lui a permis de se forger presque naturellement un caractère très fort qui revient sur les pires adversités. Ce particularisme est conforté par le coup d’oeil sagace d’un entraîneur, Bob Bradley, dont le coaching dans toutes ses variantes s’avère toujours payantes. Le premier match livré aux cousins anglais sanctionné par un match nul après avoir été menés au score, le second face aux Slovènes où ils remontèrent le handicap de deux buts témoignent de l’osmose parfaite entre le coach et ses joueurs. Est-ce à dire que les Américains sont infaillibles ? Que non ! S’il y aurait suffisamment de qualité au niveau de la barre technique dans le camp algérien, les failles qui ont fait que l’Angleterre et surtout la Slovénie aient les premiers pris option dans leurs confrontations respectives avec l’équipe des States, pourraient être, d’une, exploitées à bon escient et, de deux, maintenir leur brèche de par le dispositif qui sied le mieux. En somme, il semble que pour venir à bout de Bob Bradley, faut-il trouver la meilleure formule pour lui brouiller les cartes au moment où lui abat les siennes. Et ce sera là réellement le big match dans le match. Les Fennecs, qui ont démontré pour la plupart d’entre eux leurs qualités intrinsèques, attendent qu’elles soient peaufinées par une touche magistrale de celui qui les dirige sur le champ des opérations. De ce point de vue, et si l’on admet que la partie face à la bannière étoilée concernera en premier lieu, les deux coaches, Saâdane se mettra-il au diapason ? Tous ses adeptes, qui s’expliquent et expliquent mal les critiques à son encontre, jurent leurs grands dieux que le football lui est ce que la relativité est à Einstein. Algérie-USA, en ce qu’il constitue et alimente le rêve de toute une nation, tombe à point pour traduire cette érudition footballistique dont le coach national s’est toujours revendiqué. L’EN aux portes du paradis, il lui incombera de savoir tourner la clef dans le bon sens. Le mécanisme exclut le jeu du pile ou face. Car derrière, un peuple impétueux attend ! (Le Courrier d’Algérie-23.06.2010.)
***Faites-nous rêver
Aujourd’hui, les Verts sont appelés, une fois de plus, à négocier un tournant historique. Et pour cause, une place aux huitièmes de finale de la plus prestigieuse compétition sportive de la planète est en jeu. Certes, on ne pourra point s’éviter de nourrir quelques regrets après l’héroïque bataille livrée, vendredi soir, face aux rocs anglais avec à la clé une parité. Les coéquipiers du métronome Ziani auraient pu même prétendre aux trois points sans que personne aurait trouvé à dire. Car, si la bande à Saâdane avait livré la même prestation lors de sa première confrontation face aux modestes Slovènes, on ne serait pas dans la même situation qui prévaut actuellement. Un nul face aux Yankees nous aurait amplement ouvert et grandement les portes des huitièmes de finale. Mais les Fennecs semblent affectionner à merveille cette sacrée habitude de nous faire monter l’adrénaline en maintenant le suspense jusqu’au bout. Ils l’ont fait face aux Égyptiens lors d’un mémorable 18 novembre 2009 à Oumdourman et ils ont récidivé face aux redoutables Ivoiriens en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations le 18 janvier dernier, après un premier tour marqué par la tout aussi mémorable raclée infligée par la modeste équipe malawite. C’est à croire que les Yebda et compères aiment à se mettre en difficulté avant de rebondir, de fort belle manière, devant des adversaires plus costauds en y mettant du coeur et à fond comme des gladiateurs, pour enflammer les Algériens que jamais, une autre cause, mis à part celle de la libération du pays du joug colonial, n’a réussi à mettre en communion. C’est dire que le match de cet après-midi face aux Américains à valeur de revanche sur le sort est une occasion pour les Verts de prouver tout leur talent que, parfois, des choix tactiques fortement discutables ont mis en veilleuse. Mais comme le football est avant tout du spectacle, livrez-en un et de bonne facture comme vous avez la capacité de le faire, et le reste ne fera que suivre. Et à défaut d’une qualification historique, on aura au moins laissé bonne impression avec rendez-vous pris pour d’autres compétitions. (Le Courrier d’Algérie-23.06.2010.)
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C’est là où les Fennecs avaient préparé en 2009 leur match face à la Zambie
Pretoria, ville porte-bonheur des Verts
Pretoria, ville nichée entre des massifs rocheux, dans le nord-est du pays, Tshwane/Pretoria se situe dans la zone de transition entre la savane tropicale (Bushveld) et le plateau Hiveld.
ne région connue également par un climat sec en hiver avec des températures moyennes de 20°C le jour et de 5°C la nuit, alors que l’été est caractérisé par des épisodes orageux et des températures moyennes oscillant entre 25°C et 30°C le jour.
Cela dit, les Algériens gardent de bons souvenirs de Pretoria pour l’avoir déjà visitée lors d’un stage de préparation effectué par la bande à Rabah Saâdane avant leur match contre la Zambie à Chililabombwe, ponctué par une victoire des Fennecs. Lors du voyage Cape Town-Pretoria, les joueurs ne parlaient que de cette belle aventure qu’ils espèrent rééditer cet après-midi. Mais il faut dire que contrairement à San Lameer, Polokwane ou encore le Cap, les Algériens ont découvert une ville calme et dont le climat est plus froid. À notre arrivée, les supporters algériens n’ont pas hésité à dire que la ville de Pretoria portera chance aux Verts en évoquant leur dernière virée dans cette région qu’on aime surnommer “la cité des Roses”. “Nous avons eu la chance de visiter plusieurs villes d’Afrique de Sud, un pays dont on ne connaissait rien auparavant, sauf peut-être Nelson Mandela. Certes, le voyage était pénible, mais à contempler les bons paysages qu’offre ce pays, on oublie tout”, nous a dit Kamel, un jeune d’une trentaine d’années venu de Guelma et qui souhaite que le séjour se prolonge avec la qualification de notre équipe nationale pour le second tour. “Je pense que nous avons de réelles chances de venir à bout des Américains et arracher notre qualification au prochain tour. Sincèrement, si nos joueurs parviennent à refaire le match qu’ils ont livré contre l’Angleterre, alors on pourra passer sans problème. Moi, j’y crois beaucoup”, ajoute notre interlocuteur. Un autre jeune venu de Tipasa n’a pas caché sa fierté après la prestation des Verts face aux Lampard et Cie. “Nous leur avons donné une bonne leçon de réalisme. Ils (les Anglais, ndlr) croyaient que nous étions une proie facile. Finalement, ils ont failli y laisser des plumes. C’est un avertissement pour notre prochain adversaire qui a versé dans la provocation après la dernière déclaration de Donovan qui disait à la presse qu’il ne connaît pas l’Algérie. Je lui dirai seulement qu’à partir de mercredi prochain (aujourd’hui, ndlr), il sera bien informé de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons faire”, souligne-t-il. Par ailleurs, notre grande surprise fut la présence de quelques fans américains postés devant le quartier général des Verts Centiron Lake Hôtel. Bien sécurisé par la présence de plusieurs policiers, ils n’ont pu toutefois s’approcher des adversaires de leur équipe. “Vous avez une bonne équipe”, nous dit l’un d’eux après avoir su notre identité. “Que le meilleur gagne !” ajoute-t-il avec un français approximatif. Il est à noter que le camp des yankees se trouve à 5 km du lieu de résidence des Fennecs. (Liberté-23.06.2010.)
****Un match pas comme les autres
Plus qu’une demi-journée pour vivre l’un des moments les plus forts en émotions de notre existence. Le coup de sifflet de l’arbitre donnant le coup d’envoi du match qui opposera notre Equipe nationale à celle des Etats-Unis, «clouera» en même temps 35 millions d’Algériens devant leur écran TV. Le match ne sera pas celui de onze joueurs qui devront battre onze autres. Il ne sera pas un match de foot comme les autres. C’est le match de toute une nation contre l’adversité. Ce ne sera pas un match pour les seuls passionnés du ballon rond. Du tout petit dernier né de la famille jusqu’à la grand-mère, les foyers algériens vivront intensément les 90 minutes de ce match. Le silence des rues désertées ne sera rompu que par les clameurs des différentes phases du jeu, qui fuseront des maisons. Non, ce n’est pas un match de foot comme les autres. Ils sont nombreux les Algériens à espérer une victoire contre les Etats-Unis. A y croire. Le match contre l’Angleterre leur a démontré que le Onze national n’avait rien à envier aux grands clubs de la planète. Ceci tout en admettant, comme tout le monde, que le foot n’est pas une science exacte. Qu’on peut le compartimenter. D’un côté, la prestation des joueurs, de l’autre, le score. Il est évident que personne ne peut prévoir le score d’un match.
Par contre, la qualité du jeu que peut fournir une équipe et ses possibles performances ne relèvent ni de la chance ni du hasard. Elles sont le fruit d’un travail. De conditions physiques. Psychologiques aussi. Notre Equipe nationale réunit, en ce moment, toutes ces conditions. Elle en a fait la démonstration au cours des deux matchs précédents. Contre la Slovénie malgré la défaite mais surtout, contre l’Angleterre tenue en échec. Elle en avait fait la démonstration bien avant au Soudan. C’est ce moment-là que voudraient revivre, en plus intense, les Algériens. Cela reste du domaine du possible. Pourquoi pas?
Mais même si le score ne sera pas en notre faveur, il faut savoir que le plus important, le plus durable, restent la qualité et la performance de notre équipe. Nous avons commencé à le démontrer. Il faut continuer dans ce sens. Nous savons pertinemment que nous ne décrocherons pas la Coupe du Monde 2010. Mais nous savons aussi, qu’à ce rythme, nous l’aurons dans un avenir pas trop lointain. Dès lors, l’important est d’être parmi toutes les grandes équipes qui quitteront, elles aussi, l’Afrique du Sud sans le trophée. La tête haute. Fiers d’avoir joué avec brio et d’avoir porté haut l’image d’une Algérie qui avance, qui monte et avec qui, le reste du monde devra désormais compter.
L’important est donc dans la manière de jouer. Et si le score nous est favorable, nous n’allons quand même pas le refuser. Ce ne sera que du bonheur. Mais doit-on faire la fête sans le score? Pour la performance? Bien sûr! L’esprit d’équipe ne peut s’obtenir sans solidarité nationale. Des pays le découvrent à leurs dépens en Afrique du Sud. Nos Verts ont démontré leur cohésion et leur jeu de haut niveau. Ils ont droit à toute notre reconnaissance. A notre soutien sans condition. Et en toutes circonstances. (L’Expression-23.06.2010.)
****LA RUE ALGÉRIENNE Y CROIT
Le rêve de battre l’Amérique
Le match d’aujourd’hui s’annonce décisif et même historique car il permettra à l’Algérie, en cas de victoire, de rentrer dans la cour des grands.
Vaincre les Américains n’est pas une mince affaire. Le match d’aujourd’hui opposant l’Algérie aux USA sort de son contexte sportif pour prendre une grande dimension. «Je rêve qu’on gagne face aux Yankees», souhaite Aâmi Saïd, un sexagénaire à la retraite. Cheveux blancs et drapeau autour du cou, ce fan des Verts, qui garde les images vivantes de 82, se dit optimiste. «Nous avons fait un très grand exploit avec l’une des plus grandes équipes au monde et je pense que nous avons toutes les chances pour réaliser un bon score», positive-t-il. Son cousin, Ali, s’invite à la discussion en affichant son enthousiasme. «Oui, c’est un rêve pour nous de vaincre les Etats-Unis», affirme-t-il avec une mine joviale. «Vous savez pourquoi?» demande-t-il tout en précisant que «ça sera une victoire sur tout les plans». «Effectivement, nous allons rentrer dans la cour des grands», confirme Aâmi Saïd. Pour eux, vaincre la première puissance mondiale serait un sacré progrès. Ces deux retraités ne prient que pour revivre le triomphe contre l’Allemagne en 82. «Avec les Américains, c’est encore plus important car il s’agit d’une grande nation», s’accordent-ils à dire. Ce n’est pas uniquement les vieux qui pensent ainsi. Les jeunes aussi voient en ce match une opportunité pour faire connaître au monde entier, l’Algérie. «Ce match va démontrer que nous existons», souligne Hakim, étudiant en première année à Bab Ezzouar. Ce jeune raconte qu’il avait lu dans un reportage que beaucoup d’Américains ne connaissaient pas notre pays ni même où il se situe. «Absolument! Ce match va briser le mur et promouvoir l’image de l’Algérie», soutient son copain en précisant que le match sera diffusé sur toutes les chaînes du globe. Ces deux jeunes avouent avoir repris confiance en l’équipe de Saâdane. «On a raté le match contre la Slovénie bêtement, on aurait pu marquer au moins un but», rappelle-t-il avant de revenir sur le dernier match Algérie-Angleterre. «Ils nous ont vraiment honorés et même surpris», se réjouit-il en faisant allusion aux Fennecs. Rassurés, Hakim et son copain, comme tous les Algériens croient au miracle. «Yes we can», scandent-ils, repris par un groupe d’étudiants. Rien n’est impossible! «Les Fennecs ont toutes les compétences pour décrocher le quitus pour le deuxième tour», pense un chauffeur de taxi. «En ce moment, on ne vit que pour ça», avoue-t-il avant d’ajouter: «Nous avons retrouvé la joie et le sourire grâce au foot.» Ce chauffeur de taxi remarque que la physionomie des gens a beaucoup changé durant ces derniers mois. «Je ressens l’esprit de solidarité et la fierté d’appartenir à ce pays chez mes clients», témoigne-t-il tout en priant Allah de donner la victoire à l’équipe et à l’Algérie. Disposant d’une culture générale, ce quinquagénaire qualifie l’événement d’aujourd’hui d’historique. «l’Algérie représente tout le monde arabe et même l’Afrique», affirme-t-il. «Ça sera une fête grandiose demain (hier, Ndlr) si on gagne», affirme un jeune vêtu de la tenue des Verts. A peine monté, ce fan du foot demande au chauffeur son avis sur le match. «Wach, narabhou inchallah? (alors on va gagner Ndlr)». Motivé et même optimiste, ce jeune n’a pas attendu la réponse pour donner son impression: «Nous allons gagner, j’en suis certain!» Pour lui, les Verts doivent gagner afin de démontrer qu’ils sont des professionnels et donner une bonne leçon aux critiques malhonnêtes de certaines parties. Hier, le sujet était sur toutes les lèvres. Partout, ça ne parlait que de l’événement.
Dans les cafés, les rues, les marchés, les foyers et même dans les réunions de travail le foot prend le dessus. Même les personnes âgées se sont mises de la partie. «Inchallah, iffarhouna», prie une vieille dame à la sortie d’un bureau de poste. Certes, le test sera difficile pour les partenaires de Ziani, mais le rêve peut devenir réalité. (L’Expression-23.06.2010.)
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Les supporters des verts font le bonheur des commerçants de Heatfeld (Pretoria)
Les Algériens, ces gros consommateurs
L’Algérien est un gars à part, dans le bon mais aussi le mauvais sens. C’est avant tout un gars très dévoué pour son pays, de nature courageuse, fier et prêt à tout pour sa patrie. C’est un gars qui ne passe pas inaperçu, il veut qu’il soit remarqué, de très défensif aussi. Cela fait, en tout cas, le bonheur des commerçants de la région de Heatfeld (banlieue sud de Pretoria) où sont établis la plus grande partie des supporters des Verts. Une région universitaire, connue pour ses nombreux internats, est d’habitude non lucrative en cette période de l’année. C’est, en effet, les grandes vacances.
Il n’y a pas d’étudiants, c’est-à-dire pas un grand commerce à Heatfeld. Plusieurs magasins ferment boutique jusqu’à la rentrée. Mais avec l’organisation de la Coupe du monde, mais surtout la présence massive des Algériens, Heatfeld a pu déroger à la règle cette année. Elle est passée d’une ville morte à l’un des coins le plus porteur en matière de commerce dans la capitale administrative de l’Afrique du Sud. C’est l’avis, en tout cas, de l’ensemble des commerçants du quartier. Parmi eux, le Libanais Ancle Fawzi. Il est propriétaire de deux magasins à Heatfeld, un supermarché et un fast-food oriental, baptisé le cercle “officieux” des supporters algériens. Ancle Fawzi avoue que durant les deux semaines de présence des Algériens, son chiffre d’affaires a grimpé comme jamais. “Faire du commerce avec les Algériens, c’est, certes, fatiguant, mais c’est comme si on tombait sur la caverne d’Ali Baba”, nous a lâché tout content l’un des fils du propriétaire. Comme tous les Arabes, Fawzi ne révèle jamais le montant de la cagnotte qu’il a pu se faire avec les supporters des Verts, se protéger du mauvais œil oblige. Il nous a révélé toutefois que le bénéfice qu’il a pu tirer pendant ces deux semaines en grande partie avec les Algériens est cinq fois supérieur à ce qu’il a l’habitude de gagner dans un mois. On imagine que plusieurs autres commerçants sont dans le même cas que Fawzi et espèrent que les Verts iront le plus loin possible dans ce Mondial. Ouvrant une parenthèse pour dire que ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux dans cette région, plus de 2 000 supporters hébergés dans trois cités universitaires, que le commerce est florissant à Heatfeld. C’est plutôt le caractère de consommation des Algériens qui fait la différence. Prenant l’exemple du vuvuzela. Si un supporter européen, américain ou autre se contente d’en acheté un, un supporter algérien lui fait le plein et cherche à s’acquérir d’au moins cinq vuvuzelas. D’ailleurs, on a eu à discuter dans ce sens avec une gérante de supermarché. Christine, qui est dans le domaine depuis plus de dix ans, affirme avoir été impressionnée par la grosse consommation des Algériens. “Je n’ai jamais vu un peuple qui débourse autant pour la nourriture. Par exemple, si un Européen se limite à acheter des fruits aujourd’hui, le lendemain, il prend des boissons, un Algérien, lui, se permet des fruits, des boissons, du chocolat et plein d’autres choses le même jour. Le comble, c’est que ce même Algérien revient le lendemain pour prendre les mêmes produits”, s’étonne-t-elle. C’est dire que ce soit sur le terrain avec le fameux résultat nul arraché contre les stars anglaises ou en dehors du rectangle vert de par le comportement de supporters, les Algériens auront marqué cette première Coupe du monde que le continent africain accueille sur son sol. (Liberté-23.06.2010.)
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ÉQUIPEMENTS DE L’EN
Les ventes battent les records
À la veille du match Algérie-États- Unis, toute la population algérienne est mobilisée pour encourager les Verts dans leur mission. Ils souhaitent tous, après une absence de 24 ans, que la sélection nationale soit qualifiée au deuxième tour, pour la première fois de son histoire. «Un rêve qui peut se réaliser avec cette équipe de surprises», diront les supporters. Pour créer une ambiance loin des stades et diminuer le stresse, ces supporteurs achètent tous ce qui est Vert, Blanc et Rouge. Ainsi, et afin d’exprimer leur soutien à l’EN, ils continuent à porter la tenu des Verts, un châle avec le drapeau national et tout accessoire portant les trois couleurs prédites. La première remarque à faire après une courte visite dans les différents quartiers de la Capitale est la disponibilité de tout l’équipement de l’équipe nationale d’Algérie. Dans les boutiques comme sur les trottoirs, tout se vend, du maillot jusqu’au plus petit accessoire, disponibles avec toutes les tailles et les qualités. S’agissant des prix, ils diffèrent d’un article à un autre et tout dépend de la qualité. « Je vend des tenues de l’EN à 400 DA. C’est le prix le plus bas d’une tenue pareille. Faites un tour et vous allez le constater», nous dira un vendeur d’articles sportifs à Maissonier. « J’ai des maillots à partir de 400 DA jusqu’à 1 500 DA. Il y a aussi des drapeaux entre 400 et 800 DA alors que pour le prix il est variable pour les autres accessoires», précise un autre vendeur. Un autre nous dira : «les prix ne sont pas intéressants quand il s’agit d’un article pour adulte car ces derniers cherchent beaucoup plus la qualité que les prix. Mais pour les enfants, ça dépend, il y a des gens qui cherchent le premier choix et d’autres qui veulent faire plaisir à leurs enfants avec des prix raisonnables. Chacun selon sa bourse», continuera-t-il. « Moi j’amène des produits pour toutes les bourses et c’est au client de choisir ». Concernant l’affluence des citoyens sur ces produits, un jeune vendeur à la place Audin nous affirmera que «les ventes ont diminué après le match Algérie Slovénie mais elles se sont accrues d’une façon remarquable après celui de l’Angleterre». D’ailleurs, la plupart des jeunes rencontrés dans la rue portaient les maillots des Verts, à l’approche de la rencontre décisive face aux USA. Interrogés sur le nom du joueurs le plus demandé parmi les 23 se trouvant en Afrique du sud, les mêmes vendeurs étaient tous unanimes à dire que le nom de Boudebouz demeure le plus demandé. «En une seul journée, j’ai vendu vingt teeshirt de Boudebouz seulement. Il y a aussi Yebda, Matmor et Ziani qui sont très demandés mais pas autant que Boudebouz», diront-ils. Pour le match d’aujourd’hui, les supporters rencontrés dans ces différentes boutiques semblent tous confiants en les capacités des coéquipiers de Ziani d’atteindre le but escompté et se qualifier pour le deuxième tour «malgré le fait qu’il s’agit d’une équipe composée de joueurs inexpérimentés ». D’autres, nous ont estimés qu’ils n’auront pas le courage pour suivre cette partie pour différentes raisons. Football quand tu nous tiens. (Courrier d’Algérie)
***voir par ailleurs: Les Palestiniens d’El Kods fêtent le jeu des Algériens
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