La population du Canada pourrait doubler grâce à l’émigration
21 08 2010*Singapour, la Nouvelle-Zélande et l’Arabie Saoudite verraient leurs populations tripler….
tandis que celles du Canada et de la Suisse pourraient plus que doubler,
si ces pays accueillaient tous les immigrés qui veulent s’y installer, selon une enquête Gallup publiée vendredi (20.08.2010.).
« Si dans le monde, tous les adultes qui désirent immigrer de façon permanente allaient là où ils le désirent, tous ces pays », auxquels il faut ajouter l’Australie et le Koweït, « verraient leur population doubler, voire tripler », indiquent les enquêteurs de Gallup dans cette enquête, pour laquelle ont été interrogés 347.000 adultes dans 148 pays de 2007 à 2010.
Dans le même temps, des pays défavorisés tels la Sierra Leone et Haïti perdraient plus de la moitié de leur population, suivis par le Zimbabwe (-47%), le Nigeria, la Somalie, l’Ethiopie (-46%) ainsi que le Salvador et le Liberia (-45%).
L’enquête a calculé un indice de migration potentiel (PNMI) pour chaque pays, basé sur le solde net entre les habitants qui voudraient partir de ce pays et ceux qui voudraient y entrer.
Ainsi la Suisse verrait 800.000 habitants émigrer s’ils en avaient la chance, mais recevrait 10 millions d’immigrants potentiels. La Suisse, qui compte actuellement 6 millions d’habitants, verrait ainsi sa population augmenter de 150%.
La population de Singapour augmenterait de 219% si ses frontières étaient entièrement ouvertes à l’immigration, celle de la Nouvelle-Zélande de 184% et celle de l’Arabie Saoudite de 176%.
Le Canada attirerait une fois et demi sa population actuelle qui est de 33 millions d’habitants.
Les Etats-Unis, qui arrivent en 14ème position derrière la France en termes d’impact de l’immigration sur leur population, demeurent la destination de rêve de premier choix pour les immigrants, affirme l’enquête.
S’ils acceptaient tous les candidats à l’immigration, la population américaine forte de quelque 300 millions grimperait de 60% à 480 millions.
Si elle ouvrait grand ses frontières à l’immigration, la France connaîtrait aussi un boom de 60% du nombre de ses habitants, qui passerait de 64 millions à 102 millions.(AFP-20.08.2010.)
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*Norédine Allam. Créateur de la série Muslim’show
Le but n’est pas de propager l’Islam, mais de le partager
Ce n’est pas une pâle copie du Gosby show. Norédine Allam et Blondin proposent une BD qui traite de l’Islam vu de l’autre côté de la Méditerranée… Suivez les bulles !
-Muslim’show est un projet ambitieux et controversé de par la thématique. Est-il facile pour un auteur de BD de se faire éditer en France ?
Cela fait plus de dix ans que je travaille dans le monde de la BD et, malgré tout, cela reste toujours un challenge d’être édité en France. Surtout si on veut travailler avec des grands éditeurs tels que Dargaud. Mes travaux m’ont beaucoup aidé pour signer Muslim’show.
-Quelle est la particularité des éditions Bédouin ?
C’est la première et unique maison d’édition musulmane de bandes dessinées en Europe. Au-delà d’une gestion financière respectant les règles islamiques, nous avons une éthique dans notre ligne éditoriale en phase avec les valeurs de l’Islam.
-Parlez-nous de votre parcours et votre collaboration avec Blondin.
J’ai créé le Studio 2HB en 1995, et je travaille dans la BD depuis 2000. Nous avons été en charge de la re-colorisation complète des albums d’Astérix, ce qui nous a valu à l’époque une très grande médiatisation en Europe. Parallèlement, j’ai travaillé en tant que directeur artistique sur plusieurs projets, dont un album BD avec RIM-K (leader du groupe de rap 113) qui est sorti cette année chez Dargaud. Ont suivi des séries jeunesses pour M6, et c’est à cette occasion que j’ai rencontré le dessinateur Blondin. Depuis, nous sommes restés en contact, et j’ai été très heureux qu’il accepte mon invitation à travailler sur la série Muslim’show.
-Vous croquez avec humour et sérieux le quotidien des musulmans en Occident. Quel en est l’intérêt ?
L’idée générale de ce projet était de créer une série pédagogique sur le comportement musulman, tout en ayant l’attrait et le charme d’une série comme les Simpson, vaste mission ! J’ai toujours apprécié les histoires de Nassredin Hodja. Cette façon de porter en dérision le mauvais comportement et d’amuser le lecteur tout en l’éduquant. Très modestement, c’est ce que nous essayons de faire avec cette série.
-Le fait de traiter du religieux à travers une BD attire-t-il les foudres de certains réticents ?
Pour l’instant non. Et je pense que c’est dû justement à notre volonté de parler uniquement du comportement, et non de la religion. Aujourd’hui, nous avons énormément d’encouragements et de sollicitations.
-Muslim’show n’est pas une BD comme les autres. Les dessins sont-ils à l’image des musulmans de France par exemple ? Si oui, en quoi ?
C’est surtout le concept général de cette BD qui est à l’image des musulmans de France, de Belgique et ou encore d’Allemagne. Des musulmans ayant une double culture, source inévitable de paradoxes et de contradictions. Des musulmans vivant dans un contexte «laïque» ou plutôt «laïcard». Des musulmans confrontés régulièrement aux débats interreligieux. Tout ce qui fait que la vie du musulman d’Occident est complètement différente de celle du musulman vivant en Algérie, en Egypte ou à La Mecque.
-Que répondez-vous à ceux qui voient en Muslim’show un outil de propagande religieuse ?
A mon sens, parler de générosité, de patience, de pudeur et de respect d’autrui n’est pas de la propagande. Aujourd’hui, pour paraître neutre en Occident concernant l’Islam, il faut être critique envers ce dernier. Je n’ai pas envie de propager ma religion, mais j’ai envie de la partager.
-La BD Muslim show peut-elle devenir un show télévisé ?
Nous y pensons sérieusement… mais ce serait alors un show terriblement original par rapport à la production actuelle ! Le public serait-il prêt pour cela ? C’est une question qu’il faut se poser.
-Quelles seront vos nouveautés pour l’année qui s’annonce ?
Nous travaillons sur le tome 2 du Muslim’ show, qui sera axé sur le mariage. Parallèlement, je continue à rencontrer régulièrement de nouveaux partenaires pour développer d’autres séries ou travailler justement sur l’adaptation télévisée. Nous diffuserons quotidiennement pendant le Ramadhan 2010 un épisode inédit du Muslim’ show sur le site www.douin.com.
Bio express :
Leader du studio de coloristes 2HB, Norédine Allam, dessinateur du tome 1 de la série Léa Parker, multiplie les expériences les plus variées, de l’animation à la mise en couleurs, de la bande dessinée au graph. Il a dirigé un album intitulé Les aventures de Maïsha, qui retrace l’expérience humanitaire de l’association Maïsha Africa de Sonia Rolland. Sous sa direction, le studio 2HB s’est également attelé, avec succès, à la mission colossale qui consiste à remettre en couleurs les 33 albums d’Astérix, dans le cadre d’un projet intitulé «La grande collection». (El Watan-20.08.2010.)
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*Lire par ailleurs: Le langage du corps.
*Ce que nos gestes disent de nous
**aussi: Le langage de la couleur
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*Terres agricoles d’Algériens spoliés au Maroc
Alger demande la régularisation de ses ressortissants au même titre que tous les autres Européens régularisés
Après un long silence sur cet épineux dossier, l’Algérie rompt le silence, par la voix de son secrétaire d’État chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah, et appelle Rabat à indemniser les ressortissants algériens spoliés de leurs terres agricoles par le gouvernement marocain au même titre que tous les autres Européens régularisés.
Mettant à profit sa visite au Maroc, le secrétaire d’état algérien chargé de la Communauté nationale à l’étranger a soulevé la question des terres agricoles des ressortissants algériens spoliés par le gouvernement marocain, pour demander officiellement leur régularisation. C’est lors de ses entretiens, à Rabat, avec le ministre délégué marocain auprès du Premier ministre chargé de la Communauté marocaine à l’étranger, Mohamed Ameur, en présence des membres de la communauté algérienne établie à Rabat et à Casablanca, que le haut responsable algérien a abordé le sujet.
Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public jeudi, Halim Benatallah a affirmé qu’“en privilégiant notre communauté établie à Casablanca et à Oujda, il entendait marquer le grand intérêt qu’accordent les plus grandes autorités du pays à la communauté algérienne au Maroc et plus généralement au Maghreb”. Sur sa lancée, il ajoutera que “cette première visite du genre étant, par ailleurs, en elle-même un signal fort en direction des autorités du pays d’accueil, se veut aussi un geste de solidarité envers notre communauté au Maroc dont les conditions économiques et sociales sont particulièrement difficiles”. Et c’est là qu’il soulignera que “la défense des droits économiques et sociaux de notre communauté revêt, pour l’Algérie, la plus haute importance, la question des ressortissants algériens dépossédés de leurs terres agricoles, représentant des centaines d’hectares et non indemnisés, étant au centre des ces préoccupations. à l’inverse, des ressortissants européens dans la même situation ont pu recouvrer leurs droits”. Sur ce point, il y a lieu de préciser que la superficie des terres agricoles appartenant à des Algériens dans différentes régions du royaume chérifien, étatisées par le gouvernement marocain en 1975 et 1994, est estimée à plusieurs milliers d’hectares, d’une valeur avoisinant les 2 milliards d’euros. Dans ce cadre, et conformément à la position officielle algérienne visant à normaliser les relations avec le Maroc, Halim Benatallah a fait état de sa “disponibilité à examiner tous les dossiers en suspens, pour peu que le partenaire affiche un tel état d’esprit”. Pour rappel, l’Algérie a de tout temps demandé au Maroc de mettre tous les dossiers sur la table et apurer tous les contentieux existants entre les deux parties. Mais Rabat s’est limité à exiger uniquement la réouverture des frontières fermées en 1994, sans pour autant accepter de discuter de tous les points en suspens. Cette déclaration du secrétaire d’état algérien est considérée comme rappel de la part d’Alger, qui souhaite apurer ses contentieux avec Rabat. Pour en revenir au séjour de Benatallah au Maroc, il a notamment souligné, dans son intervention devant les membres de la communauté nationale relevant de la circonscription consulaire de Rabat et de celle de Casablanca, l’importance qu’accorde le président de la République et le gouvernement à la communauté algérienne à l’étranger, particulièrement celle résidant au Maghreb.
Après avoir pris note des préoccupations de la communauté et les difficultés auxquelles elle est confrontée au Maroc, notamment la subvention, particulièrement durant la période estivale, des tarifs du transport aérien pour lui permettre de garder attache avec le pays, le secrétaire d’état a réitéré la “disponibilité” des autorités algériennes à accorder l’attention “nécessaire” à ces difficultés tout en invitant notre communauté à s’organiser dans un cadre qui lui permettra de mieux défendre ses droits et intérêts. (Liberté-21.08.2010.)
****Pour briser le blocus sur Ghaza, la «flotte de liberté» prendra, cette fois, son départ d’Alger. Plusieurs participants maghrébins y prendront part.
* Un 2éme départ pour Ghaza après le Ramadan
Abderrazek Mokri, responsable politique et membre de la direction du Mouvement pour la paix et la société a révélé, avant hier, qu’une deuxième flottille s’apprêtait à partir du port d’Alger pour lever le siège sur Gaza. Cette « flotte de la liberté 2 » prendra le départ après le mois sacré. Ce nouveau périple va emprunter, cette fois, aussi bien la voie maritime que terrestre. « Une manière d’embarrasser les autorités d’occupation d’Israël et de contrarier la complicité de certains régimes arabes qui, comme l’Egypte participe au blocus ». Mokri s’exprimait au cours d’un «iftar» offert par Ech Chorouk en hommage aux participants algériens de la flotte de la liberté dont certains ont été emprisonnés durant 2 jours dans les geôles israéliennes. Il est à rappeler que l’accostage et l’assaut brutal par les forces israéliennes contre la « flotte de la liberté» avait causé, fin mai dernier, la mort de neuf ressortissants turcs. Pour Mokri, la brutalité israélienne ne peut venir à bout de la volonté de levée de l’embargo sur Ghaza. De même que les tractations auxquelles se livrent actuellement certaines parties arabes, celles-ci, sont selon lui, également vouées à l’échec. Les préparatifs pour la flotte de liberté 2 ont déjà commencé. Des actions sont menées actuellement en coordination avec les membres du comité en Algérie et d’autres militants d’autres pays du Maghreb (Maroc, Tunisie, Mauritanie et Libye). Il s’agit d’organiser une flotte commune maghrébine. L’initiative revient à Alger où le navire aura sa base de départ avant de prendre la direction de la Libye et de l’Egypte. Abderrazek Mokri a déclaré avant-hier au cours d’une réunion tenue à l’hôtel Er-Raouf de Tipaza s’attendre à ce que l’Egypte empêche l’accès de la caravane. Dans un tel cas, la « flotte de la liberté 2» se dirigerait alors vers la ville syrienne de Lattaquié où devrait se tenir un rassemblement mondial à l’image de la réunion d’Antalya en Turquie qui avait précédé le départ de « la flotte de la liberté 1″. Il est certain qu’avec l’accueil d’une telle manifestation la Syrie tient à se positionner résolument dans l’axe de la résistance. Ce qui devrait faire augmenter les tensions politiques entre le Caire et Damas. Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur l’ouverture des inscriptions pour l’embarquement sur la « flotte de la liberté 2». Il va sans dire que les candidats pourraient se compter par milliers. Les inscriptions n’auront lieu qu’une fois les conditions de participation définies. Il s’agit de veiller à l’atteinte des objectifs assignés à l’opération. Il y a lieu de relever que cette rencontre tenue en marge de l’iftar a vu la participation de nombreuses personnalités dont le président du mouvement pour la paix et la société, Bouguerra Soltani. Des diplômes d’honneur ont été distribués aux 32 participants algériens de la flotte de liberté 1. Ech Chorouk El Yaoumi qui a tenu, en sa qualité de sponsor média à leur rendre un vibrant hommage. Des présents symboliques notamment des maquettes du navire avec la mention «flotte de liberté 2010» leur ont été remis, à cette occasion. Il sera également évoqué au cours de cette soirée l’envoi d’une lettre de remerciements du chef du gouvernement de Ghaza, Ismaîl Haniya pour les actions entreprises par les participants algériens, les appelant ainsi à redoubler d’efforts pour la levée du blocus sur Ghaza. (Echorouk-20.08.2010.)
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*les infections (à gonocoques) sexuellement transmissibles, progressent fortement en France.
La hausse de ces infections sexuellement transmissibles reflète la progression de rapports à risque.
Tous les indicateurs vont dans le même sens : les infections à gonocoques progressent fortement en France. Et la tendance est d’autant plus alarmante que ces infections sexuellement transmissibles (IST) sont le reflet des comportements sexuels à risque. Entre 2008 et 2009, les gonorrhées (encore appelées blennorragies ou plus familièrement chaude-pisse chez les hommes) ont bondi de 52 % en France, estime l’Institut de veille sanitaire (IVS), qui s’appuie sur deux réseaux de surveillance spécialisée. Leur constat est corroboré par celui des généralistes du réseau Sentinelles, qui surveille les urétrites masculines.Selon l’IVS, la progression est légèrement moins importante en Ile-de-France (+ 38 %) avec une relative stabilité chez les femmes. Dans les autres régions, l’augmentation du nombre de cas (+ 54 %) est en revanche patente dans les deux sexes : + 51 % chez les hommes et + 75 % chez les femmes. «Les gonococcies ont commencé à augmenter vers 1996, mais leur croissance s’accélère, précise le Dr Anne Gallay, de l’IVS. Les hétérosexuels semblent de plus en plus concernés, comme pour d’autres IST telles que la syphilis.»
Risque de stérilité
Chez l’homme, une infection par des gonocoques entraîne une urétrite aiguë (avec pus, brûlures urinaires), qui passe rarement inaperçue. Le délai entre la contamination et le début des symptômes est très court – entre trois et cinq jours. Au total, entre 15 000 et 20 000 hommes (souvent jeunes) seraient concernés chaque année en France.
Les estimations sont nettement plus complexes pour le sexe féminin où ces infections, peu symptomatiques, amènent rarement à consulter. «On ne sait pas quelle est la fréquence chez les femmes, et c’est un souci car, ne se dépistant pas, elles participent à la transmission de ces germes», continue Anne Gallay.
Certes, les gonococcies sont souvent des infections bénignes, qui guérissent avec un traitement antibiotique adapté. Mais leur progression pose deux problèmes de santé publique. Non ou mal soignées, elles peuvent évoluer vers des infections chroniques - avec un risque de stérilité chez la femme, et elles favorisent d’autres IST.
Un relâchement des comportements
Surtout, les gonococcies sont un bon indicateur des comportements sexuels à risque. Leur progression révèle donc une augmentation des pratiques à risque. Au début des années sida, les actions de prévention (par le port de préservatifs) avaient permis de réduire la fréquence des IST. Depuis, des enquêtes ont décrit un relâchement des comportements, notamment dans les milieux homosexuels. «Par ailleurs, le contexte de la sexualité a beaucoup évolué chez les moins de 30 ans, ajoute le Dr Gallay. Il y a davantage de rencontres occasionnelles et de multipartenaires, ce qui peut favoriser les IST.»
Face à cette évolution, les messages de prévention par le préservatif restent indispensables, «mais il est difficile de tout axer là-dessus», estime l’épidémiologiste. Il faut aussi mettre l’accent sur le dépistage précoce, en incitant les jeunes à consulter en cas de prise de risque ou de symptômes.
Selon le Dr Gallay, une réflexion est en cours pour réorganiser le système actuel de dépistage des IST. Avec la difficulté que ces infections ne touchent pas toutes les mêmes tranches d’âge, et que leur délai d’incubation est très variable. (Le Figaro-20.08.2010.)
****Cancer du sein : la France peine à réduire la mortalité
En vingt ans, la mortalité n’a diminué que de 11 %, alors qu’elle a chuté de plus de 20 % dans beaucoup de pays européens.
Mention très bien pour le Royaume-Uni, «peut mieux faire» pour la France. Les femmes européennes sont loin d’être égales devant le risque de décès par cancers du sein, selon une étude du Centre international de recherche sur le cancer, qui vient d’être publiée sur le site Internet du British Medical Journal. Ces vingt dernières années, la mortalité due à ces tumeurs a diminué dans la majorité des trente pays d’Europe, mais il existe de grandes disparités, constatent les auteurs qui se disent surpris par les résultats décevants de la France, la Suède et la Finlande.Alors qu’ils ont engagé des moyens importants dans le dépistage et la prise en charge de ces cancers, ces trois pays n’ont enregistré qu’une baisse modeste de la mortalité entre 1989 et 2006 : 11 % en France, 12 % en Finlande et 16 % en Suède. Des scores qui contrastent avec la chute d’au moins 20 % relevée dans 15 des 30 États étudiés. Les taux records ont été obtenus en Islande avec une chute de 45 % sur la même période et de 35 % en Angleterre. Lanterne rouge dans ce domaine à la fin des années 1980 (avec un taux de mortalité de 42 pour 100 000 femmes) le Royaume-Uni a pris depuis le taureau par les cornes, relèvent les auteurs. Au total, seules la Grèce, l’Estonie, la Lettonie et la Roumanie ont enregistré une hausse de cet indicateur.
«Nous avons choisi d’étudier la mortalité car c’est un paramètre qui reflète l’ensemble de la chaîne, depuis la détection de ces cancers jusqu’à l’efficacité des traitements, précise le Dr Philippe Autier, premier auteur de l’article, qui travaille au Centre international de prévention (Lyon). Notre hypothèse de départ était que les pays avec un bon programme de dépistage et un système performant de prise en charge devaient voir leur mortalité diminuer.»
D’où leur étonnement devant les performances mitigées de la France, nation du plan cancer. Selon les données analysées, issues notamment des registres de l’Organisation mondiale de la santé, la mortalité par cancer du sein, n’y a diminué que de 11 % ces deux dernières décennies. Et en 2006, la France est seulement classée en milieu de tableau européen avec un taux de mortalité de 25,6 pour 100 000 femmes. «C’est l’un des pays qui a le meilleur accès aux soins, c’est aussi l’un de ceux où le nombre de mammographies par femme est le plus élevé. Il y a des efforts considérables et le résultat n’est pas à la hauteur», juge Philippe Autier.
Nouvelles molécules
Pour cet épidémiologiste, ce décalage n’est absolument pas une remise en cause de la politique de dépistage. Cette situation complexe relève sans doute de plusieurs facteurs, dont certains ont déjà été pointés par des experts. «Il y a peu d’informations sur les résultats du dépistage en dehors du programme national . Or un tiers à la moitié des femmes ont des mammographies hors de ce cadre, avance le Dr Autier. De même, à part dans les grands centres de traitement, on manque de données précises sur la façon dont les femmes sont prises en charge pour leur cancer.»
Un constat sévère, relativisé par le Dr Martine Le Quellec-Nathan, directrice générale adjointe de l’Institut national du cancer. «Le plan cancer a démarré en 2003 et il est prématuré d’évaluer les effets sur la mortalité», estime-t-elle. Concernant le programme de dépistage organisé, qui a été généralisé en 2004, c’est effectivement le seul qui est bien encadré et peut être correctement évalué, admet la directrice adjointe de l’Inca. «Il est donc important de continuer à augmenter la participation, aujourd’hui de 53,7 %», insiste-t-elle. Quant à l’amélioration de la qualité des soins, c’est aussi, rappelle le Dr Le Quellec-Nathan, une des priorités du plan cancer 2009-2013. Bonne nouvelle, pour l’Inca comme pour les auteurs de l’étude, la baisse de la mortalité par cancer du sein devrait se poursuivre dans les années à venir, où l’on attend aussi l’impact de la dernière génération de molécules. (Le Figaro-13.08.2010.)
Excellent merci !