4.100 mariages « orfi » en Egypte, dont 17% d’étudiants
15112010*Ces Egyptiens et Egyptiennes qui s’unissent en secret
*Jamais avant le mariage ! En Egypte, les noces, enregistrées devant le maazoun (l’officier d’état civil), marquent l’entrée des jeunes gens dans la vie sexuelle. Mais les difficultés toujours plus importantes pour répondre aux conditions financières exigées par le mariage (appartement, dot, bijoux de fiançailles…) allongent indéfiniment la période d’abstinence et poussent les jeunes à s’unir en secret. Deux époux, deux témoins, un contrat : voilà les prétendants mariés orfi prêts à vivre pleinement leur relation avec la bénédiction de Dieu.« Les voisins ne savent pas qu’on vit dans le même appartement »
*lire la suite ici: Mariage «orfi» : ces Egyptiens qui s’unissent en secret
**Le terme « orfi » veut dire coutume. Le mariage orfi est donc un mariage coutumier. C’est un mariage qui n’est pas enregistré devant ce qui serait pour nous l’État civil. il n’a pas les mêmes effets qu’un mariage enregistré. Ce mariage dit « islamique » existe depuis que l’islam existe, quand il n’y avait ni Etat, ni centralisation.
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**Demain c’est la fête de l’Aïd El Kébir **
**les pèlerins se rassemblent à Mina au premier jour du hajj
cliquer ici: Pèlerinage aux Lieux-Saints de l’islam
*consulter par ailleurs: Aïd-El-Kebir ou la “grande fête”
**Les règles du jour de l’Aïd
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*Dernier remaniement en France: Beaucoup de bruit pour rien
cliquer ici: *La France sous le règne de Sarkosy
*Sahara occidental: *La répression marocaine fait 4500 blessés et 2000 prisonniers
cliquer ici: *Lutte du peuple sahraoui pour sa liberté
** « Hors-la-loi » médaillé d’or au Festival de Damas
cliquer ici: *Cinéma
***Agandissement du port d’Oran
cliquer ici: Oran-actualités
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**Il se déroulera à Alger les 2 et 3 décembre
Forum algéro-américain sur les sciences médicales
Un forum algéro-américain dédié aux sciences médicales se tiendra du 2 au 3 décembre prochain à Alger, selon le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique. Hafid Aourag a annoncé la mise en place, à la faveur de ce prochain forum, de projets structurants dans les domaines de l’orthopédie, de la biologie
moléculaire, de la chirurgie thoracique, de la physiologie, de la biochimie, de la réanimation et de
l’anesthésie.
Il a annoncé la participation de compétences algériennes établies en Algérie et à l’étranger dans la mise en place de projets de coopération en matière de recherche en sciences médicales. Par ailleurs, il a évoqué la coopération scientifique et technique avec l’Afrique du Sud. “Nous avons discuté jeudi dernier avec l’ambassadeur d’Afrique du Sud en Algérie des modalités de mise en place de projets structurants avec un financement de l’Afrique du Sud à concurrence de 100 millions de dollars américains”, a-t-il dit. Une délégation d’experts scientifiques sud-africains séjournera du 27 novembre au 1er décembre pour étudier ces projets ciblés dans le cadre de ce forum.(Liberté-15.11.2010.)
*Semaine olympique “sport Sud” à El-Oued … du 25 au 31 décembre 2010
Le Comité olympique algérien a programmé l’organisation à El-Oued du 25 au 31 décembre prochain de la Semaine olympique “sport Sud”. L’événement a pour finalité la promotion de la jeunesse vivant dans le Sud, en se mobilisant autour des activités sportives. Cette semaine sera organisée en collaboration avec les autorités de la wilaya d’Oued Souf. Elle aura également pour objectif la solidarité par la pratique et le développement des activités de jeunes.(Liberté-11.15.2010.)
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**Cyrus, le rappeur musulman qui dit « Salam alikoum » à New York
(De New York) 109e rue, sur Broadway. On le reconnaît tout de suite : barbe soignée, kufi sur la tête. C’est lui qui vient vers nous :
« Qu’est-ce qui se passe en France, alors ? C’est quoi le problème avec le voile ? C’est une loi ? Vous êtes fous ? »
Il est 20 heures, Cyrus McGoldrick sort juste de ses cours à l’université de Columbia, dans le département des études islamiques et moyen-orientales. Son ami Minkailu Jalloh le rejoint pour la soirée, ils nous préviennent : tout à l’heure, ce sera prière et narguilé. En attendant, on peut parler.
On monte dans son petit studio. A l’entrée, ils se présentent : « On est “muslim-americans” [“musulmans-américains”, ndlr]. » Les mots peuvent être inversés, mais pas séparés.
« Etre musulman définit la manière dont je m’identifie comme Américain, et être américain définit la façon dont je pratique l’islam. »
Entre ces deux identités, il faut parfois négocier. Ils ont déjà bu de l’alcool, mais ils ont arrêté. Et n’ont plus honte de dire à leurs amis que c’est pour prier qu’ils s’absentent en pleine journée. Même si on ne peut pas vivre l’islam avec autant d’insouciance qu’avant le 11-Septembre.
« J’affiche toujours que je suis musulman »
Cyrus a choisi de porter la barbe et le kufi [un bonnet que portent aussi de non-musulmans, ndlr] en permanence, décidé à « montrer une bonne image de sa religion » :
« J’affiche toujours que je suis musulman, pas seulement pour que les gens sachent quoi attendre de moi, mais aussi pour que ceux que je rencontre repartent avec une bonne impression.
Ils se diront peut-être : “Oh ! OK, donc les musulmans, ce n’est pas que ce que je vois au 20 heures ! ” On doit être fiers de notre religion. »
Cyrus s’est engagé dans différentes associations qui tentent de redorer l’image des musulmans américains, notamment avec des spots télévisés diffusés en septembre :
« Je ne veux pas imposer ma foi, je ne veux pas conquérir ce pays, je n’ai rien à voir avec le terrorisme. » (Voir la vidéo)
« C’était le ramadan : je me suis levé, je l’ai fait »
Dans son appartement de la 109e rue, près de l’Hudson River et de Columbia, deux grands drapeaux : l’Irlande et l’Iran. Son père est irlandais, sa mère iranienne, lui est un Américain né à Perkasie, Pennsylvanie.
Il n’est pas élevé dans la tradition musulmane, au contraire, il grandit dans une Amérique blanche et chrétienne :
« Je ne connaissais aucun juif ou gay avant le lycée ! Il n’y avait que deux Blacks dans la ville, et c’était évident pour tous que ma mère était “l’immigrante”. »
Ce n’est que plus tard, vers 18 ans, qu’il décide de se tourner vers l’islam :
« J’ai fait beaucoup de recherches, et ça s’est fait naturellement : il y a quatre ans, c’était le ramadan : je me suis levé, je l’ai fait, et je n’ai jamais regretté. Depuis, je les ai tous suivis. »
Sa mère est arrivée en décembre 1978 aux Etats-Unis, avant la révolution islamique en Iran. Elle avait 18 ans, ne parlait pas anglais, et ne souhaitait qu’une chose : s’assimiler.
C’est la crise des otages, son pays est l’ennemi numéro 1 de l’Amérique : surtout, ne pas se faire remarquer.
La génération suivante, dont fait partie Cyrus, va affirmer une nouvelle identité à l’intérieur du pays :
« On est plus à l’aise, on est nés ici, on se sent plus en sécurité. D’ailleurs, où est-ce qu’ils voudraient nous extrader ? En Pennsylvanie ? »
Son grand-père resté en Iran s’étonne de ce nouvel engouement religieux :
« Il trouve cela bizarre que je sois si fier de l’islam, que je me couvre la tête. Pour lui si tu n’es pas en Iran, tu n’as pas à le faire. Or pour nous, c’est précisément parce qu’on est aux Etats-Unis qu’on peut le faire, on a le choix… »
Le 11-Septembre, « je pensais que c’était un mauvais film »
Le 11 septembre 2001 : premier jour de lycée, l’entrée en « ninth grade », l’équivalent pour nous de la troisième. Il a 13 ans. Il commence juste à s’intéresser à la politique et se souvient avoir été « déçu » quand Bush avait été élu quelques mois plus tôt.
Tous les élèves devant la télévision. Cyrus pense que c’est une blague :
« Je suis allé voir le magnétoscope, sous l’écran, j’essayais d’enlever la cassette, je pensais que c’était un mauvais film. Mais non. »
On commence alors à afficher à l’écran le visage des terroristes, étrangers, comme lui, comme sa mère. « Je me suis dit : “Oh non ! Maintenant, il va falloir gérer ça.” »
Dans les premiers jours après le 11-Septembre, il se souvient de l’élan patriotique, au-delà des divisions, une solidarité contre l’attaque. Pas encore le racisme. Pas encore la haine.
Bush avait prévenu : les musulmans américains n’étaient pas responsables, et Cyrus se sentait épargné. Quand la colère a commencé, elle visait surtout « les Arabes » :
« Quand tu n’avais pas la peau blanche, on t’insultait dans la cour. » (Voir la vidéo et écouter le son)
http://www.youtube.com/watch?v=DImb7jvSbaw&feature=player_embedded
« Les musulmans sont les nouveaux Noirs aux Etats-Unis »
C’est l’affaire de la « mosquée de Ground Zero » qui ravive les tensions, il y a six mois. Christiane Amanpour, animatrice vedette de CNN, anime alors un débat titré « Est-ce que l’Amérique doit avoir peur de l’islam ? ».
Cyrus est affligé :
« Vous imaginez un débat : “Est-ce que l’Amérique doit avoir peur des juifs ? ” Ou bien : “Est-ce que l’Amérique doit avoir peur des Noirs ? ”. »
Selon lui, la présidence d’Obama n’a pas aidé : les conservateurs ont maintenant l’idée que les minorités prennent le pouvoir. Même si c’est plus difficile d’être ouvertement raciste, ça passe mieux de douter de l’islam : « L’islamophobie a remplacé le racisme », pour Cyrus, qui pointe du doigt les membres du Tea Party.
La blogueuse Pamela Geller brandit « Stop to the islamization of America ». Moustafa Bayoumi, professeur à Brooklyn College et auteur du livre « How Does it Feel to be a Problem ? Being Young and Arab in America », ne prend pas de détours :
« Les musulmans sont les nouveaux Noirs aux Etats-Unis. » (Ecouter le son)
« Ils n’avaient jamais vu de Noirs puis le hip-hop est arrivé »
Cyrus Mc Goldrick est aussi Raskol Khan, son nom de scène, de rappeur. Raskol est le personnage de « Crime et châtiment » de Dostoïevski, « une force de rébellion qui tente d’être dans le droit chemin mais se bat dans la société ».
Khan, en arabe, c’est le roi ou le chef. Pour lui, c’est le vestige d’un esprit de conquête qui n’est plus d’actualité. Quand il monte sur scène, avec son kufi, en saluant « Salam alikoum », ce n’est pas pour prêcher la bonne parole. Simplement pour montrer un « islam divers, ouvert ».
Ce n’est pas de la musique islamique, c’est plus compliqué, c’est politique : un mélange de culture américaine, de hip-hop, de jazz, de reggae. Les médias ont commencé à s’intéresser à lui, il n’est pas dupe de ce qu’il représente, et s’amuse de la façon dont CNN a dressé son portrait le mois dernier : « Le rap musulman pour la paix ! » Mais il veut bien jouer le jeu, si ça réconcilie l’Amérique et l’islam, ça lui va.
Son espoir, c’est réussir ce qu’a accompli le hip-hop à une époque. Faire rentrer dans les foyers une autre image de l’Afro-Américain :
« Avant, beaucoup d’Américains n’avaient jamais vu de Noirs, et puis, le hip-hop est arrivé. »
Dans la jeune génération de musulmans, il n’est pas le seul à revendiquer un islam américain. Le film « Tacwaqores » vient de sortir à New York, et met en scène la naissance de l’islam punk : des musulmans à crêtes, qui revendiquent un islam progressiste. Le réalisateur Eyad Zahra a grandi à Cleveland, et a 25 ans.
*Mohammed Ali versus Oussama Ben Laden
« Pour le moment tout est synonyme, “Pakistanais”, “Arabes” et “musulmans” c’est la même idée dans nos médias, or ce qu’on ignore, c’est que la plupart des Arabes aux Etats-Unis sont en réalité chrétiens. »
Cyrus Mc Goldrick attend de nouvelles figures :
« Avant quand les gens pensaient à un musulman, c’était à Mohamed Ali ! Ou à Malcolm X, des figures positives. Maintenant, ils pensent à Oussama Ben Laden, c’est l’image que tu vois le plus souvent ici. »
Le narguilé est prêt. Il conclut :
« Trouvez-le, Ben Laden, et qu’on en finisse ! »
Photos : Cyrus McGoldrick dans son appartement ; lors d’un concert le 6 novembre
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