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Colère et protestation à Oran

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*un vent de panique qui rappelle les violentes émeutes de d’octobre 2008.

Des émeutes ont éclaté hier mercredi en début d’après-midi, à Oran où la tension était vive dans certains quartiers… les habitants craignaient un «remake» des violentes émeutes de 2008.Les manifestations avaient commencé dans le quartier de Ibn Sina (ex-Victor Hugo) avant de s’étendre par la suite au quartier d’El-Hamri. Il était, en effet, 14 heures lorsque des dizaines de jeunes ont fermé à la circulation l’axe reliant le parc d’attractions au quartier de Bastié. Même si les motivations des manifestants n’étaient pas clairement exprimées, certains n’hésitaient pas à dénoncer la flambée des prix de nombre de produits comme l’huile, le sucre entre autres. Pour exprimer leur colère, les manifestants ont incendié des pneus qu’ils ont mis en travers de cette artère. Et la situation a fini par dégénérer.  Des émeutiers jetaient des projectiles sur les automobilistes et sur les policiers. Ces derniers ont bouclé le périmètre et orienté les automobilistes vers d’autres directions. Après l’intervention des forces de l’ordre, les manifestants se sont retranchés dans les bâtiments. Tous les commerces ont baissé rideaux craignant que les émeutiers ne s’en prennent à leurs magasins. Les émeutes se sont étendues par la suite au quartier d’El-Hamri, prenant une autre tournure. Avant l’arrivée des renforts des forces anti-émeutes, deux groupes de jeunes s’étaient formés. Surgissant des ruelles, vers le grand boulevard, ils jetaient des pierres sur les automobilistes. Des pneus étaient brûlés également. Des individus se sont dirigés vers le dépôt d’Eriad où ils ont arraché le portail qui a été utilisé pour barrer la route. A l’intérieur du dépôt, des sacs de farine ont été volés. L’arrivée des renforts de la police a permis d’éviter le pire. Les émeutiers ont pris la fuite abandonnant les sacs de farine. Aux environs de 17h30, la grande avenue a été dégagée et les manifestants dispersés. Mais le dispositif de sécurité était toujours en place en fin d’après-midi, de crainte que les émeutes reprennent. Au quartier Hay Dhaya (ex-Petit Lac), le siège de la Cnep a été entièrement saccagé. Les émeutiers se sont emparés de matériel informatique et autres objets qui leur tombaient sous la main. Au centre-ville, un vent de panique a subitement soufflé sur les principales artères, qui se sont vidées de toute circulation automobile en quelques minutes à peine. C’est aux environs de 16h que la nouvelle du déclenchement d’émeutes au quartier de Bastié s’était propagée pour installer un climat fort tendu au centre-ville contraignant l’ensemble des magasins des rues Larbi Ben M’hidi, Mohamed Khemisti, Abane Ramdane, Larbi Tebessi, entre autres, à baisser rideaux. Vide de toute circulation automobile, la voie publique était investie par des dizaines de jeunes et de moins jeunes. Les forces de l’ordre se sont pour leur part installées avec leurs véhicules blindés au niveau des points stratégiques et autres carrefours importants de la ville pour protéger les édifices publics et les agences de banques et prévenir toute tentative de dégradation. Une présence des forces de l’ordre qui s’est voulue avant tout «dissuasive» en veillant à éviter toute provocation. D’ailleurs mis à part quelques barricades dressées au niveau du quartier de St Pierre où des jeunes ont barré la route en brûlant des pneus et des planches de bois ou encore à Larbi Ben M’hidi à hauteur du passage Germain, aucun incident notable n’a été enregistré. La tension restait cependant palpable au centre-ville et l’ensemble des services, notamment le transport en commun, restaient complètement paralysés jusqu’à une heure tardive de la journée, laissant libre cours aux rumeurs les plus folles. A noter enfin que les services de police ont procédé à des interpellations. (Le Quotidien d’Oran-06.01.2011.)

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**Nuit agitée à Bab El Oued (Alger)  Des affrontements ont opposé dans la soirée de mercredi, des jeunes manifestants aux forces de l’ordre à Bab El Oued….Des centaines de jeunes en furie ont attaqué le commissariat du «5ème», situé au centre-ville. Des blocs de pierre ont été lancés en direction du commissariat. Selon des témoignages concordants, les policiers, retranchés à l’intérieur de l’édifice, situé dans le quartier Trois-Horloges, ont été dans l’obligation de tirer des coups de sommation pour disperser la foule en colère. Les policiers ont aussi fait usage de bombes lacrymogènes. Des blocs de pierre ont été lancés en direction du commissariat. Selon des témoignages concordants, les policiers, retranchés à l’intérieur de l’édifice, situé dans le quartier Trois-Horloges, ont été dans l’obligation de tirer des coups de sommation pour disperser la foule en colère. Les policiers ont aussi fait usage de bombes lacrymogènes.
Des slogans – «Bab El Oued echouhada» – ont été scandés par un groupe de jeunes de ce quartier. Des policiers antiémeute ont tout de suite investi les lieux pour prêter main-forte à leurs collègues qui avaient déjà fort à faire pour disperser la foule agglutinée au centre-ville. Les affrontements ont duré une bonne partie de la nuit d’hier. Les forces de sécurité se sont déployées aux abords de Bab El Oued, bloquant tous les accès.

Plusieurs manifestants et des policiers ont été blessés lors de ces échauffourées. Rappelons que des heurts avaient déjà opposé, mardi soir, les habitants de Bab El Oued aux forces de l’ordre. Des projectiles ont été lancés sur les policiers. Des voitures de police en stationnement ont été prises pour cibles. Dans le quartier, on justifie l’action des jeunes par le «comportement indigne» des supporters du CRB et l’«inaction des policiers», pourtant présents en nombre à l’occasion du match qui a opposé, avant-hier, l’USMA au CRB. «Les policiers ont essuyé des jets de pierres des jeunes de Bab El Oued, excédés par le comportement injurieux de supporters du CRB qui ont proféré des insultes à l’adresse des habitants du quartier», signalent des citoyens réunis sur les boulevards Mira et Lotfi, théâtre des échauffourées.

Les habitants ont dénoncé le «laxisme» des policiers après le match USMA-CRB. «La police est restée de marbre devant ces énergumènes qui ont lancé des injures et ont même saccagé des commerces. La vitrine d’un magasin situé à proximité de la DGSN a été saccagée. Les policiers ont même facilité le départ des supporters provocateurs dans des bus en direction de Aïn Benian», constatent les résidants dont le quartier est en état de siège après chaque match. Plusieurs dizaines de jeunes du quartier de Bab El Oued ont été embarqués après une course-poursuite engagée par les policiers. Le chef de la sûreté de wilaya d’Alger s’est déplacé sur les lieux, nous assure-t-on.  De folles rumeurs ont circulé dans la capitale sur d’éventuels affrontements dans plusieurs quartiers d’Alger. (El Watan-06.01.2011.)

*Depuis mercredi soir, des troubles à l’ordre public ont éclaté dans les quartiers de Bachdjerrah et la situation demeure tendue dans toute la banlieue d’Alger.

Un bureau de poste ravagé, une agence Djezzy saccagée, un grand Bazar attaqué, le climat qui règne depuis la nuit du mercredi à Bachdjerrah est digne d’un film de guerre !

 En début de l’après-midi, des jeunes cagoulés et armés de projectiles dont l’envie d’en découdre est largement visible sur leurs visages s’organisent et s’attroupent au niveau du Lotissement « Michel » et du quartier « l’Appreval » à Kouba. 

C’est l’embrasement ! A Gué de Constantine, Bachdjerrah et Kouba, un climat de tension terrible caractérise de nombreux quartiers et cités populaires. La colère contre la cherté de la vie et la misère a fait sortir dans la rue depuis mercredi soir des centaines de jeunes exaspérés par leurs conditions sociales déplorables. 

De l’aveu même de plusieurs témoins oculaires, les affrontements avec les forces de l’ordre ont été d’une violence inouïe. Des bandes de voleurs ont su des lors comment profiter de la révolte à laquelle était livrée Bachdjerrah pour s’attaquer à des commerces et les dévaliser. Du bureau de la poste en passant par l’agence Djezzy et le grand Bazar « Hamza » situé au centre de Badjcherrah, les jeunes émeutiers n’ont reculé devant rien pour s’attaquer à tous les édifices.

Par la suite, des routes ont été bloquées à coup de pneus brûlés jusqu’à la rue Tripoli de Hussein Dey où pas moins de six entreprises, des bureaux d’études, des sociétés de sous-traitances et de vente de matériel industriel, ont été cambriolées et dévalisées vers les coups de 3 H du matin.

Débordés, les forces de police ont été pris pour cible de toutes part par des jeunes qui ont adopté durant toute la nuit la technique de la guérilla urbaine.  Et au rythme où vont les choses, rien ne laisse présager une quelconque amélioration d’ici la nuit de ce jeudi dans les quartiers chauds la banlieue est de la capitale.  

Le même scénario risque également de se produire dans les communes et quartiers de la banlieue ouest. Pour preuve, depuis le début de l’après-midi, à Dergana, El-Hamiz et Bordj El-Kiffan, des routes ont été bloquées par des jeunes émeutiers dans plusieurs quartiers de ces communes dont le ciel est, désormais, obscurci par le feu des pneus brûlés. (El Watan-06.01.2011.)  

*Les émeutes qui ont éclaté dans plusieurs villes en Algérie ont fait paniquer les autorités publiques. Celles-ci tentent tant bien que mal de contenir cette nouvelle vague de protesta qui a déferlé sur Oran, Alger, Blida, Dejlfa, Ouargla et d’autres régions du pays, en multipliant les promesses. *autres articles ici:

Colère et protestation à Oran et dans plusieurs villes d’Algérie

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**Hausse des prix des produits de large consommation

L’inquiétude et la colère gagnent du terrain

prix.jpg 

La hausse inexplicable des prix des produits alimentaires de large consommation a créé un climat  d’inquiétude au sein des ménages.

*** On a livré l’économie aux prédateurs…et l’Etat est absent

Les pères de famille à bourse moyenne ne savent plus quel calcul il faut inventer pour satisfaire les  besoins alimentaires élémentaires du foyer. La tendance inflationniste de notre économie a rendu obsolète le pouvoir d’achat de la plupart des ménages. Et le résultat est perceptible dans la déception affichée par les chefs de famille devant les produits inabordables.
Le climat est à la colère dans la capitale. Des réunions syndicales et des tribunes de protestation se forment  autour des tables dans chaque café, dans les bus et les taxi. «C’est trop», ne cesse-t-on pas de qualifier ces hausses des prix rendant hors de portée le sucre, l’huile et les légumes secs.

«Nous pleurions le fait que l’achat de la viande soit devenue occasionnelle pour nous. Nous avons fini par nous habituer et trouver des substituts à la viande, mais nous passer d’huile, de sucre ou de pain, cela relève de l’impossible», commente une vieille femme sillonnant les allées entre les étals du marché T’nach, tenant soigneusement à la main son couffin vide. Des rumeurs quant à une pénurie de pain, à partir de la semaine prochaine, vont bon train, en l’absence d’une réaction des responsables du secteur. Des boulangers n’ont pas hésité à informer leurs clients de cette situation. Les consommateurs redoutent que ce ne soit le présage d’une hausse prochaine des prix du pain, stabilisé depuis des années à 10 DA. Dans la plupart des échoppes situées aux alentours de la place du 1er Mai, le litre d’huile de table est affiché à 170 DA, tandis que le kilo de sucre est à 120 DA. Le café va de 120 DA à 180 DA les 250 g selon les  marques. Le kilo de lentilles en vrac coûte 150 DA, le prix du produit conditionné est plus cher de 10 DA. Les haricots blancs, prisés en hiver, sont affichés à 170 DA/kg. Les pâtes alimentaires  ont également enregistré une hausse des prix : de 28 à 30 DA, elles valent actuellement 35 à 45 DA le paquet de 500 g.

La situation n’est pas plus clémente pour les légumes.  La tomate, les carottes et les fèves sont à 80 DA  le kilo,  l’oignon à 45 DA et la courgette à 150 DA. La pomme de terre se stabilise autour de 35 DA/kg dans les étals des marchés réputés être les moins chers de la capitale. Il faut signaler dans ce sens que plusieurs localités de la wilaya d’Alger  sont privées de marchés de proximité. Les prix sont, de ce fait, plus hauts dans les commerces de fruits et légumes des cités dépourvues de surfaces couvertes. Les commerçants interrogés incriminent des défaillances enregistrées au niveau de la distribution, rendant plus importants les frais d’acheminement du produit de la production jusqu’au détail. Le manque de marchés de proximité constitue aussi un élément favorisant la hausse des prix, selon les représentants des commerçants. L’inefficacité des mécanismes de régulation mis en place par le ministère du Commerce depuis quelques années est ainsi prouvée. Des  manifestations de colère commencent à être enregistrées.  Dans l’après-midi d’avant-hier, des échauffourées avec les forces de l’ordre ont été signalées à Staouéli. Les protestataires dénonçaient la hausse des prix. (El Watan-06.01.2011.) 

 

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*Lire par ailleurs:

Un vent de pessimisme soufle sur la Vieille Europe et les Etats-Unis

 **Les Français et les pays occidentaux ont perdu confiance dans leur modèle économique . 

 **Après l’avion, le parachute  !?

 ***Le moral des ménages se détériore

 * Tunisie : décès du jeune homme immolé par le feu
*DECRYPTAGE -  Que s’est-il passé le 17 décembre à Sidi Bouzid?

***La confiance en l’avenir change de camp

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*Prix…Attention ça flambe!

Ces augmentations qui exhalent de forts relents de déstabilisation sociale sont perçues par les Algériens comme une agression contre leur dignité. A qui profite le crime?

Si il y a des produits de première nécessité dont on ne saurait vraiment se passer, ce sont bien l’huile, le sucre et la farine. Indispensables dans toute préparation alimentaire que ce soit la gastronomie ou la pâtisserie, ils font partie des éléments de base les plus usités par les ménagères. Lorsqu’ils viennent à manquer, point de déjeuner et ou diner et adieu le dessert. Cet engouement, voire cette propension à recourir à l’huile, le sucre et la farine pour de nombreux plats mijotés, a un tel point aiguisé les appétits qu’il a poussé les spéculateurs de tout bord à sévir de nouveau en pratiquant des prix spéculatifs. Alors que tout le monde s’attendait, à défaut d’une réduction, à une stabilité des prix, voilà qu’on nous annonce, tort de gré, la hausse des prix de l’huile et du sucre sur le marché pour «fêter le début de la nouvelle année». Se 85 DA, en moyenne, le kilogramme de sucre est passé à 115 et parfois 120 DA, soit une augmentation de plus de 30%. Idem pour l’huile qui a atteint 115 DA, soit 750 DA le bidon de cinq litres. Pourquoi ces hausses excessives alors que rien ne semble le justifier, en tout cas, pas l’augmentation des prix des matières premières à l’échelle mondiale que d’aucuns invoquent pour tenter de se dédouaner.

Si oui, pourquoi les prix de ces deux produits de base n’ont-ils pas connu de hausse sensible en Europe? Dans le pire des cas, ils ne dépasseraient pas le seuil des 5%. C’est vrai que nous importons les matières premières souvent au prix fort, c’est vrai, aussi, que notre pays n’a pas encore atteint son autosuffisance alimentaire, mais on a du mal à accepter ces brutales flambées des prix.
Les Algériens les perçoivent comme une agression dirigée contre leur dignité. Après les dernière émeutes contre la malvie qui ont eu pour théâtre certaines villes du pays, veut-on étendre la contestation en allumant d’autres foyers à travers le pays? Depuis quelque temps, on évoque une pénurie de farine. Les premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme sont les boulangers dont nombreux ont dû baisser rideau à cause, précisément, des perturbations fréquentes enregistrées au niveau des approvisionnements. Ces derniers n’ont cessé d’attirer l’attention des autorités concernées car la farine, tout comme l’huile et le sucre, est un produit de base sans lequel on ne pourrait faire du pain.

Et lorsque on sait la place qu’occupe le pain dans la société et les habitudes culinaires des Algériens, on est forcé de se poser cette question: qui veut nuire à la paix sociale? Car une pénurie de farine ne serait pas sans conséquence pour les ménages et entraînerait la révolte du pain. D’ailleurs, il n’y a pas que les boulangers, les propriétaires des minoteries, aussi, se plaignent de l’absence des matières premières indispensables pour la production de la farine et des produits dérivés. Leurs minoteries tournant presque au ralenti, certains propriétaires menacent carrément de fermer boutique.
Le ministère du Commerce ne se contente pas d’observer et intervient dans le débat. Pendant ce temps, ces flambées des prix n’ont épargné aucun produit. Le phénomène est analysé par les experts. Pour Mohamed Gharnaout, économiste, «ces augmentations ont certainement un lien avec les dernières augmentations des salaires». Dans les moments difficiles, l’Algérien ne se met pas en colère rapidement. Si il se révolte, c’est qu’il s’est senti lésé ou berné.
En effet, la flambée des prix des produits alimentaires de large consommation est accentuée par la demande de logement non satisfaite au niveau national et cela, nonobstant la réalisation du 1 million de logements, au titre du premier plan quinquennal et le programme initié au titre du plan quinquennal 2010-1014.
La fibre sensible est le logement. Bon nombre d’élus l’utilisant comme monnaie d’échange et promettent monts et merveilles aux citoyens s’ils sont élus. Une fois installés, ils oublient leurs promesses et se consacrent à des activités autres que celles pour lesquelles ils ont été désignés.
Les logements tardent à venir et ceux qui arrivent sont détournés au profit de tierces personnes qui n’habitent parfois pas la commune.
D’ailleurs, beaucoup dénoncent ces listes faites souvent dans l’opacité, et revendiquent une distribution beaucoup plus juste sur la base de critères plus fiables reconnus et acceptés par tout le monde, car le logement est une chose trop sérieuse pour qu’on la laisse aux mains des seuls élus. Tous ces incrédients contribuent à allumer le feu. Oran, Alger, Djelfa, Tipasa, et d’autres villes encore sont gagnées par la révolte. Ou risquent de l’être. Tipasa, Alger, Fouka et Staouéli sont les autres localités qui ont connu des émeutes.(L’Expression-06.01.2011.)

**C’EST LE BOUILLONNEMENT SUR LE FRONT SOCIAL
        Qui jette de l’huile sur le feu?

«C’est inadmissible, décourageant et révoltant. Vendre le sucre à 150 dinars est une insulte pour le peuple.»

Les dernières augmentations faramineuses des prix des produits de première nécessité ont fait sortir les gens dans la rue. Cette fois, c’est dans la wilaya paisible de Tipasa que les citoyens se sont soulevés contre cette flambée injustifiée des prix des produits alimentaires notamment. Des centaines de jeunes des cités des Orangers et Ali-Amar sur les hauteurs de la ville de Fouka ont investi la rue durant l’après-midi de lundi dernier pour manifester leur colère contre cette situation qui empoisonne leur quotidien. Ils ont procédé au blocage de la route à l’aide de pierres, de barres de fer, de troncs d’arbre et de pneus brûlés et autres objets hétéroclites. Une action similaire s’est déroulée, à Staouéli, à Alger, pour les mêmes motifs. Le risque de voir la situation s’embraser n’est pas exclu. A qui profite alors le crime?
Le sucre, qui est un produit vital se vend à 150 dinars au grand désespoir des citoyens qui voient leur pouvoir d’achat se dégrader de jour en jour. Les prix de l’huile ont atteint 160 dinars le litre.
Les familles algériennes sont perplexes devant cet état de fait. «C’est inadmissible, décourageant et révoltant. Vendre le sucre à 150 dinars est une insulte pour le peuple. On ne peut plus supporter cette situation», estime un citoyen. Les pères de famille ne peuvent plus se permettre une virée en compagnie de leur progéniture. «C’est vraiment choquant, on ne peut pas subvenir à nos moindres besoins. Comment peut-on admettre que le sucre soit vendu à 150 dinars le kilo?» se demande un père de famille, dépité, comme cette élue qui ne peut exprimer sa colère devant le fait qu’elle siège à l’APN rien que pour lever le bras. Les responsables expliquent que ces augmentations sont dues à la flambée des prix sur le marché international.
Mais les citoyens se demandent pourquoi on n’annonce pas de baisse sur le marché national lorsqu’il en est de même au niveau du marché international et pourquoi ce n’est qu’en Algérie que les prix des produits alimentaires augmentent de 100% dans un temps record. «Avec les prix actuels sur le marché et les salaires dérisoires qu’on touche, on est menacés dans notre existence», soutient un autre père de famille.
Ainsi, le pays traverse une situation difficile sur tous les plans aussi bien social, économique que politique, les conditions ne sont pas reluisantes. Et c’est là l’avis de tout le monde: citoyens, syndicalistes, politiques, universitaires, analystes, observateurs et même point de vue des officiels. Le tableau est sombre. Il est noir. Voilà quelques ingrédients d’une explosion sociale.
Les produits de première nécessité atteignent des prix vertigineux, les partis politiques et la société civile sont démissionnaires, les pouvoirs publics laissent faire, le champ médiatique est verrouillé…Un véritable bouillonnement social prélude à l’embrasement. Pour les Algériens, tous ces facteurs augurent de quelque chose de grave. Et octobre 1988 est convoqué par les mémoires, surtout que tout est manigancé. Et le remède?
La sonnette d’alarme est tirée. Que chacun assume ses responsabilités. (L’Expression-06.01.2011.)

 







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