De quoi sera fait demain?
* Quand l’épidémie de la Covid-19 sera-t-elle terminée ?
**Cela fait plus de 20 mois que nous sommes confrontés à la pandémie de Covid-19. Plusieurs fois, on a cru entrevoir la fin de cette terrible épidémie. Mais à chaque fois, une nouvelle vague est arrivée. Pourtant, les experts l’assurent : toutes les épidémies ont une fin. Mais à quelle condition et dans quel délai ? Qui se risquera à annoncer la victoire sur le virus ?
« ll y aura une fin à cette pandémie », assurait le 5 septembre dernier Jérôme Salomon, directeur général de la Santé sur BFM TV. « La France est sur le bon chemin d’un retour à la vie normale », avançait également Jean Castex le 31 août. « Les épidémies ont toujours une fin, rappelle Jean-Claude Manuguerra, spécialiste des maladies infectieuses à l’institut Pasteur. Une épidémie peut s’éteindre par concurrence d’un autre virus, en raison de la météo, ou d’une immunité collective». La fin de la pandémie, vraiment ? Cela signifie-t-il que le virus va disparaître aussi rapidement qu’il est apparu ? Que nous allons enfin pouvoir nous affranchir des masques et des gestes barrières ? Que la vaccination va éradiquer la Covid-19 ?
–De la pandémie à l’endémie
Pour parler de fin d’épidémie, il faut d’abord s’entendre sur ce qu’est une épidémie. Et les définitions diffèrent grandement selon le contexte et les maladies. Généralement, une épidémie se caractérise par la croissance rapide de l’incidence d’une maladie dans une région et pendant une période donnée. « Pour la Listeria, on parle d’épidémie dès le premier cas », rappelle Jean-Claude Manuguerra. Pour la grippe, il faut plusieurs dizaines de milliers de morts pour que l’on parle d’épidémie. Et dans le cas du Sida, malgré 1,5 million de contaminations en 2020, on ne parle plus de pandémie. La maladie est passée à une phase endémique, qui est l’évolution naturelle de toutes les épidémies. L’endémie se définit par la présence habituelle d’une maladie, en générale infectieuse, dans une population déterminée ou une région précise, avec une incidence stable. « Le paludisme, l’hépatite A ou la grippe sont ainsi considérés comme endémiques », indique Jean-Claude Manuguerra.
L’exemple le plus célèbre de ce basculement est celui du virus de la grippe espagnole qui a continué à circuler après l’épisode pandémique dévasteur de 1918-1920. « Quand cette pandémie [de grippe espagnole] s’est progressivement éteinte, le virus responsable, que l’on a identifié plus tard comme étant un H1N1, est devenu saisonnier », expliquait au journal Le Monde le professeur Patrick Berche en juin 2020. Ce qui n’a pas empêché certains de ses « descendants » d’entraîner de nouvelles épidémies comme en 1957, rappelle, de son côté, Jean-Claude Manuguerra.
Dans une interview au journal Le Point en juillet dernier, le patron de Moderna, Stéphane Bancel, estimait que « la période pandémique, de l’évolution rapide du virus et de contamination planétaire presque continue, sera terminée fin 2022 ». S’ouvrira alors, selon lui, une « période pandémique » où subsisteront « des noyaux de contaminations », mais où la situation globale sera stabilisée. En somme, nous aurons appris à vivre avec le virus. Certains pays comme la Chine et l’Australie s’accrochent encore pourtant à l’idée d’éradiquer le virus en confinant de manière généralisée à l’apparition du moindre cas. Une stratégie vouée à l’échec, comme le montre la hausse des cas dans ces pays. « On pourra considérer qu’avec un taux d’incidence compris entre 10 et 20 cas pour 100.000 habitants, on sera sorti de la phase pandémique », considère pour sa part Jean-Claude Manuguerra. Un chiffre atteint à deux reprises depuis le début de la pandémie, après la première vague entre mai et août 2020 et brièvement en juillet 2021. Et comme on l’a vu, cela n’a pas réussi à stabiliser le nombre de cas, qui est reparti de plus belle.
–Ne pas s’attendre à une baisse de la virulence
Une des croyances répandues est que le virus perd de sa virulence au fur et à mesure de la pandémie afin de ne pas tuer son hôte qui est aussi son vecteur de transmission. Malheureusement, cette vision ne résiste pas à l’analyse des faits, le VIH étant par exemple devenu plus virulent au fil du temps. De même, le variant Delta semble causer des formes plus sévères que le variant Alpha. « Dans le cas du SARS-CoV-2, les symptômes sévères apparaissent en général après deux semaines d’infection, or plus de 95 % des transmissions ont lieu avant le 11e jour. Autrement dit, du point de vue de ce coronavirus, les manifestations pathologiques tardives (en particulier inflammatoires) de la virulence ne constituent pas une perte d’opportunités de transmission », atteste Samuel Alizon, directeur de Recherche au CNRS et à l’IRD.
Une seule maladie dans l’histoire a été éradiquée avec un vaccin : la variole, dont le dernier cas connu remonte à 1978 au Royaume-Uni. « Cette éradication a pu être possible au prix de campagnes de vaccinations acharnées pendant des décennies. De plus, le SARS-CoV-2 a un réservoir animal, donc il est quasi impossible d’éradiquer le virus, comme l’agent pathogène de la peste par exemple », tranche Éric Dortenzio, directeur de recherche à l’Inserm. De fait, la plupart des virus ou bactéries responsables des pandémies passées sont aujourd’hui toujours présents, que ce soit la peste, le H1N1 ou Ebola. Des maladies qui connaissent toujours des recrudescences épidémiques de manière sporadique.
Selon les experts, la voie la plus sûre de mettre fin à une épidémie est de ralentir la propagation de la maladie et de contrer ses effets secondaires. La lutte antiparasitaire et les normes d’hygiène ont, par exemple, permis de contrôler la peste et le choléra. Les trithérapies ont drastiquement permis de faire chuter la mortalité du Sida. Dans le cas de la rougeole, la vaccination permet de réduire quasiment à zéro le nombre de contaminations mais il faut pour cela que l’on atteigne pratiquement 100 % de couverture vaccinale et que l’immunité conférée par le vaccin soit stérilisante, c’est-à-dire qu’elle prévienne la transmission du virus. Deux conditions qui ne seront dans doute jamais remplies avec la Covid-19. « Même si on éradiquait le virus dans la population humaine, il continuerait de circuler chez les animaux et pourrait y subir des mutations inattendues », met en garde Jean-Claude Manuguerra.
–Une décision plus politique que sanitaire
En résumé, l’annonce de la « fin de la pandémie » et la levée des gestes barrières seront plus une décision politique que sanitaire. « Mission accomplie », avait déclaré le président américain George W. Bush le 1er mai 2003 en annonçant la fin de la guerre en Irak. Il savait pourtant pertinemment que le combat était loin d’être gagné, les soldats américains s’étant retirés du pays seulement en décembre 2011. Seul le Danemark s’est aujourd’hui risqué à annoncer la fin de la pandémie, avec la levée de toutes les dernières restrictions. Mais sans l’assurance qu’elles ne reviendront pas.* futura-sciences.com/ mardi 21 septembre 2021
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Les grandes pandémies qui ont marqué l’histoire
Les épidémies n’ont pas attendu la mondialisation ni la crise du coronavirus pour s’étendre à l’ensemble du globe. Dès l’Antiquité, les maladies ont décimé des populations entières en l’espace de quelques mois voire quelques jours, déclenchant la terreur des habitants face à un mal inconnu.
Version globalisée de l’épidémie, la pandémie se caractérise par une propagation rapide et un taux de mortalité élevé. Transmises par des virus ou bactéries inconnus à leur époque, ces pandémies ont tué des millions de personnes et marqué l’histoire de l’humanité.
–La peste d’Athènes (-430 à -426 avant J.C)
Première pandémie documentée de l’histoire, la peste d’Athènes est en réalité probablement due à une fièvre thyphoïde. Décrite par l’historien Thucydide, lui-même touché par la maladie, la maladie se manifeste par des fièvres intenses, des diarrhées, des rougeurs et des convulsions. Venue d’Éthiopie, elle frappe ensuite l’Égypte et la Libye, puis arrive à Athènes au moment de siège de ville de Sparte, lors de la guerre du Péloponnèse. On estime qu’un tiers de la ville, soit 200.000 habitants, vont périr lors de cette épidémie qui marquera le début du déclin d’Athènes.

Pericles donnant l’oraison funèbre / Philipp von Foltz © Wikipedia
–La peste Antonine (165-166)
Là encore, cette pandémie n’est pas due à la peste mais à la variole. Elle tient son nom de la dynastie des Antonins, dont est issu l’empereur Marc-Aurèle, qui régnait alors sur l’empire romain. La pandémie débute à la fin de l’année 165 en Mésopotamie, durant la guerre contre les Parthes et atteint Rome en moins d’un an. Selon les estimations, elle aurait causé 10 millions de morts entre 166 et 189, affaiblissant considérablement la population romaine. La variole, causée par un virus et caractérisée par des croûtes rougeâtres, des diarrhées et vomissements, a été déclarée éradiquée en 1980.
–La peste noire (1347-1352)
Après avoir sévi en Chine, la pandémie de peste noire arrive en 1346 en Asie centrale, parmi les troupes mongoles assiégeant le port de Caffa, sur la mer Noire, tenu par des marchands génois. La maladie, se manifestant par d’horrible bubons, se propage ensuite à l’Afrique du Nord puis à l’Italie et à la France, où elle arrive par le port de Marseille via des navires génois. On estime que cette épidémie, aussi surnommée «la grande peste», a fait entre 25 et 40 millions de morts en Europe, soit entre un tiers et la moitié de sa population de l’époque.

L’expansion de la pandémie de peste noire en Europe au 14e siècle. © Wikipedia
–La grippe espagnole (1918-1919)
Causée par un virus de type A H1N1 particulièrement virulent, la grippe espagnole est en réalité d’origine asiatique. Elle arrive ensuite aux États-Unis, puis traverse l’Atlantique par les soldats venus aider la France. Si elle est qualifiée de grippe espagnole, c’est parce que le pays, non soumis à la censure et à la guerre, fait état des premières nouvelles alarmantes. Lorsqu’elle s’éteint, en avril 1919, le bilan est effroyable. La grippe espagnole a tué 20 à 30 millions de personnes en Europe et jusqu’à jusqu’à 50 millions à l’échelle mondiale, n’épargnant pratiquement aucune région du globe. On estime qu’un tiers de la pollution mondiale a été infecté.
–Le choléra (1926-1932)
Endémique depuis plusieurs siècles dans le delta du Gange en Inde, le choléra gagne la Russie en 1930, puis la Pologne et Berlin. Il débarque en France en mars 1832 via le port de Calais, puis arrive à Paris. Se manifestant par des diarrhées brutales et des vomissements, le choléra (dont on ne connait alors pas la cause, la bactérie Vibrio choleræ) entraîne une déshydratation rapide, aboutissant parfois à la mort en quelques heures. L’épidémie causera près de 100.000 morts en moins de six mois en France, dont 20.000 à Paris. Elle va ensuite gagner le Québec via les immigrants irlandais, où elle fera également des ravages.

Le duc d’Orléans visitant les malades de l’Hôtel-Dieu pendant l’épidémie de choléra en 1832/ Alfred Johannot © Musée Carnavalet, Histoire de Paris
–La grippe asiatique (1956-1957)
Liée au virus influenza H2N2, la grippe de 1956 est la deuxième pandémie grippale la plus mortelle après celle de 1918. Elle causera deux à trois millions de morts dans le monde, dont 100.000 dans l’Hexagone, soit 20 fois plus qu’une grippe saisonnière classique. Partie de Chine (d’où son nom), le virus gagne Hong Kong, Singapour et Bornéo, puis l’Australie et l’Amérique du Nord avant de frapper l’Europe et l’Afrique. Il va muter quelques années plus tard en H3N2 pour provoquer une nouvelle pandémie en 1968-1969, surnommée «grippe de Hong-Kong». Cette dernière marquera les débuts des premiers vaccins antigrippaux efficaces.
–Le sida (1981-aujourd’hui)
Originaire de Kinshasa (République démocratique du Congo), le virus du sida apparaît au grand jour en 1981, lorsque l’agence épidémiologique d’Atlanta, aux États-Unis, alerte sur des cas inhabituels de pneumocystose (une pneumonie rare présente chez les patients immuno-déprimés). Le VIH n’est identifié que deux ans plus tard, en 1983, par une équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur dirigée par Luc Montagnier. Au plus fort de l’épidémie, dans les années 2000, deux millions de personnes succombent chaque année du virus. 36,9 millions de patients vivent aujourd’hui avec le VIH , mais les traitements antirétroviraux ont permis de réduire considérablement la mortalité.*futura-sciences.com/ 25 juin 2021
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*L’Europe va disparaître ?
Les peuples d’Europe bientôt remplacés ?
Les peurs associées à la croissance de certaines populations sont anciennes. A la fin du XIXe siècle le “péril jaune” désignait la croissance démographique asiatique. Aujourd’hui, le “grand remplacement” voit les populations d’Europe en voie de submersion par une immigration hors de contrôle.
De fait, la croissance des populations d’origine extérieure en Europe a connu ces dernières décennies un rythme particulièrement rapide. Elle est attribuable à la décolonisation, au recrutement de main-d’œuvre, puis à des regroupements familiaux et à l’accueil, peu enthousiaste mais effectif, d’une migration de survie via le statut de réfugié ou d’autres formes de tolérance humanitaire.
Deux fantasmes se greffent sur cette diversification et mènent certains idéologues d’extrême droite à l’idée de remplacement.
Le premier est démographique. Du constat d’une croissance de population à un risque de remplacement, il y a un fossé. Au cours des périodes récentes, les arrivées de l’extérieur en Europe atteignent environ 2 millions de personnes par an, toutes origines et motifs confondus, soit environ 0.4% de la population résidante. Même si on admet que certains immigrants puissent avoir plus d’enfants (ce qui est loin d’être toujours le cas), l’échéance d’une hypothétique majorité issue de l’immigration se chiffre donc en siècles.
Le fantasme démographique du grand remplacement se focalise souvent sur les populations musulmanes, jugées particulièrement menaçantes. Mais là aussi, les chiffres démentent les peurs. Dans le cas de la Suisse, le solde migratoire (arrivées moins départs) de pays musulmans (membres de l’OCI) équivaut annuellement à environ 8’000 personnes soit 15% du solde migratoire total et reste remarquablement stable. Ici aussi, il faudrait des siècles pour observer un basculement de population.
Le second fantasme associé au grand remplacement est sociologique. Pour que remplacement il y ait, encore faut-il en effet qu’on puisse identifier remplaçants et remplacés. On imagine ainsi une population de souche ancestrale concurrencée par des nouveaux venus porteurs de cultures incompatibles et immuables. Mais c’est tout le contraire que nous apprend l’histoire. D’une part, les populations d’Europe sont depuis toujours de sang-mêlé et sa « civilisation » est le produit d’innombrables mélanges. D’autre part, les populations issues de l’immigration n’ont rien de « peuples » homogènes. Bien au contraire, pour reprendre le cas musulman, la plus grande diversité règne en termes de régions d’origine, de pratiques religieuses, de statut social et de représentations culturelles. La même diversité règne d’ailleurs parmi les supposés autochtones des “peuples d’Europe”. Les immigrants, à fortiori, ont souvent quitté leur pays précisément en aspirant à une société plurielle, moins religieusement contraignante, plus démocratique et plus respectueuse des valeurs humaines.
Ce constat pourrait sembler lénifiant car les défis sociaux, économiques et culturels de l’immigration globale restent importants. La Suisse n’est pas à l’abri des tendances communautaristes et de la fragmentation sociale observables dans d’autres pays d’Europe. Ne pas craindre de grand remplacement ne signifie pas prôner la fin des frontières. La migration doit être gérée pour équilibrer ses coûts et avantages, mais avec sérénité et sans fantasmes.
Dans son ouvrage « Identité et violence », Amartya Sen souligne à quel point est étrange l’idée que les personnes ne puissent se définir qu’en fonction d’un système de catégorisation unique et globalisant divisant le monde en termes de religions et de civilisations. Cette idée est selon lui le plus sûr moyen de ne pas comprendre nos semblables et de produire de toute pièce la violence et la haine. Seuls quelques individus, de tous bords d’ailleurs, s’enferment dans des appartenances identitaires uniques en termes de religion, de genre, d’orientation sexuelle, de passion sportive, politique ou professionnelle. Pour les autres les identités sont multiples et relèvent tant d’héritages ou de révoltes familiales, que de goûts personnels ou des hasards de la vie… Et Sen de conclure « Le plus grand espoir d’harmonie dans notre monde troublé repose sur la pluralité de nos identités, qui peut seule nous rassembler et nous aider à lutter contre les divisions violentes et contre l’idée d’une ligne de partage intangible à laquelle nous ne pourrions, soi-disant, manquer de nous soumettre ».
A cet égard, personne ne remplace personne.
***27 octobre 2021 * par Etienne Piguet - blogs.letemps.ch/ Suisse
Notes
Une discussion autour de la peur d’un grand remplacement aura lieu au palais de Rumine le 30.10.2021 à 14h30
Une version courte de ce blog a été publiée dans “Le Temps” du 14.10.2021
Cf. sur le même thème le blog de 2016 “Vers une islamisation de la Suisse ?”
Amartya Sen, Identité et violence, Odile Jacob, 2006

Professeur de géographie à l’Université de Neuchâtel et Vice-président de la Commission fédérale des migrations, Etienne Piguet s’exprime à titre personnel sur ce blog.
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*Depuis le 27 septembre 2011, la Terre vit à crédit
La planète est dans le rouge. Depuis le matin du 27 septembre 2011, la Terre vit à crédit : nous avons consommé en neuf mois davantage de ressources (eau, pétrole, nourriture…) que ce que peut fournir la nature pour se renouveler. De même nous produisons plus de déchets que ce que la Terre peut absorber.
1,35 planète utilisée en 2011Le calcul a été réalisé par l’organisme britannique
Global Footprint Network, créateur de la notion d’empreinte écologique (combien de surface de Terre théorique sont nécessaires à l’activité humaine). La moitié de cette empreinte est liée à la consommation d’énergies fossiles. Le nombre d’habitants sur la Terre joue aussi sur la consommation total. En 2011, l’humanité va utiliser l’équivalent de 1,35 planètes.
« On tape dans nos économies année après année »
Cette dette écologique émeut moins les politiques que la dette grecque. Pourtant, elle sera encore plus difficile à résorber. « C’est comme avoir dépensé son salaire annuel trois mois avant la fin de l’année, et taper dans ses économies année après année, note le président de Global Footprint Network, Mathis Wackernagel. Assez vite, vous épuisez vos économies. »
Le déficit se creuse
Cet indicateur s’affine année après année, et la date n’est donc pas très précise. Mais ce qui est certain, c’est que la tendance n’est pas bonne. Depuis les années 80, le déficit se creuse : en 1987, le « jour du dépassement » était le 19 décembre, en 1995 le 21 novembre, en 2000, le 1er novembre…
Pas de banquier de la Terre
Le problème, c’est qu’aucun banquier n’appelle, affolé, pour rappeler l’humanité à la raison. Au contraire, explique Aniol Esteban, de New Economics Foundation, sur son site : « la boussole économique est détraquée. Epuiser une ressource naturelle, comme les poissons ou les forêts – et mettre fin à un flot à long terme de nourriture, d’emploi et de profits – compte en positif dans le PNB. » (MetroFrance-27.09.2011.)
Votre comportement creuse-t-il la dette écologique?
Pour le savoir, calculer votre empreinte sur le site du WWF.
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**De quoi sera fait demain?
*Seuls les principes du vivre-ensemble et de la coexistence sont porteurs d’avenir.
L’instabilité et la crise touchent le monde entier. Aujourd’hui, l’humanité se débat dans des problèmes complexes. Il y a de plus en plus de gens malheureux, des inégalités, des violences, les impasses semblent le lot de notre temps. Les peuples du «Sud» ne doivent pas seulement dénoncer les injustices et la «désignification», il faut qu’ils pratiquent l’autocritique, se réforment et assument leurs responsabilités. Cela est de la plus grande importance pour être crédible et dépasser les discours si peu engagés dans le réel. L’ignorance, la peur et la loi du plus fort dominent.
Même sur des sujets d’intérêt commun, comme le réchauffement climatique, des divergences subsistent. Certains se demandent qui menace l’autre de l’Occident et du monde musulman? Pourtant seuls les principes du vivre-ensemble et de la coexistence sont porteurs d’avenir. De plus, le rapport de force, incomparable, est en faveur de l’Occident, de 1% sur le plan des richesses et de la puissance technique et militaire, même si la population islamique est le double environ de l’Europe et des USA réunis. Fonctionnement dynamique de l’OTAN, de l’UE et des USA, face à la paralysie des régimes islamiques, par-delà leur hétérogénéité, ajoutée à la faiblesse de la Ligue des Etats arabes et l’inefficacité de l’Organisation de la conférence islamique.
L’Occident, maître du monde
Les relations internationales actuellement reflètent les rapports de force et l’absence de changements profonds depuis cinq siècles et, plus encore dans le temps contemporain, depuis1989. La solution est dans la coopération, car les deux mondes sont liés et proches, et le développement dépend surtout de la maîtrise du savoir et des connaissances, dans un contexte de responsabilisation des citoyens.
Les déséquilibres restent largement en faveur de l’Occident, qui, sur les plans décisifs, est maître du monde: maîtrise de la quasi-totalité des brevets de recherche et des avancées technologiques, possesseur de la plupart des 500 multinationales qui influent sur l’économie mondiale, et détenteur des leviers de commande dans les institutions internationales: Conseil de sécurité, FMI, Banque mondiale, OMC.
Sur le plan politique, les systèmes de chaque pays occidental et les institutions qui les relient entre eux, sont stables et se perfectionnent en permanence. De plus, l’Occident reste la source des principales règles et principaux concepts qui sont produits en matière de gestion des relations interindividuelles et internationales, sur le plan juridique et économique. Alors qu’aucune université et centre de recherches arabo-musulmans ne figurent parmi les 100 premiers établissements scientifiques du monde, 90% d’entre eux sont occidentaux. Un seul pays islamique, de surcroît sous contrôle américain, détient l’arme nucléaire. Le PNB par habitant, à l’exception des six pays pétroliers du Golfe, est dix fois environ plus faible que celui de l’Occident. En somme, le monde musulman, malgré à la fois son histoire, le fait qu’il détient 60% des réserves d’énergies dans le monde et occupe une place géostratégique centrale, est dépendant de l’Occident sur plusieurs plans.
En termes de perspectives d’avenir, des politiques et des experts occidentaux s’interrogent pourtant sur l’avenir du monde occidental. Ce n’est sans doute pas toujours la logique de la conquête, de l’hégémonie et de la confrontation qui sous-tend les interrogations occidentales. La montée en puissance de la Chine et des pays émergents, comme l’Inde et le Brésil, et le retour de la Russie restent limités, malgré une concurrence.
Ainsi, aux yeux de citoyens, parmi les objectifs, prétextant les tragiques dérives de groupes manipulés et produits par les contradictions de ce même Occident hégémonique, certaines puissances viseraient les richesses de l’Orient, refusent le droit à la différence et cherchent, dit-on, à «recoloniser» le monde musulman sous de nouvelles formes. Selon certains d’entre eux, en Occident comme en Orient, la théorie du choc des civilisations va se vérifier en ce XXIe siècle. Paradoxalement, alors qu’ils sont hyperpuissants, des Occidentaux considèrent que l’Occident serait menacé, économiquement, démographiquement et stratégiquement. La mondialisation de l’insécurité, en particulier, au lieu d’être analysée est perçue le plus souvent au niveau de ses effets et non des causes.
L’exemple d’Israël
Sur le plan interne à l’Europe, toutes les enquêtes le démontrent et les faits le prouvent: l’immense majorité des citoyens européens de confession musulmane respectent les lois et les règles de la vie en société, même si, citoyens à la culture plurielle, ils refusent la destruction de leur modèle anthropologique et de leurs références culturelles au nom de ce qu’ils sont. Alors qu’il est question de problèmes de justice, l’accent est aujourd’hui mis sur des questions vestimentaires, et des points culturels. Certes dénoncer objectivement l’extrémisme politico-religieux est légitime, ce n’est pas négligeable, tant la méconnaissance, les amalgames et la stigmatisation ont fait des ravages comme diversion. Le temps de l’unilatéralisme triomphant et arrogant n’est pas encore clos pour les puissants, malgré des signes de modération suite à l’arrivée du nouveau président américain. Nous sommes loin d’une réelle remise en cause du système faustien. Les résistances sont faibles et éparpillées. La stratégie de certains puissants est de cristalliser des lignes de clivage interdisant l’expression de la différence fondamentale, celle entre l’ordre mondial inique dominant et les peuples qui se veulent libres.
Il n’y a qu’à voir comment Israël, la tête de pont de ce système, colonise, discrimine, réprime et provoque, sans que le monde réagisse. Cette politique coloniale est révélatrice des contradictions de la crise de la modernité selon la logique mercantile.
Tout le monde sait que nous sommes dans une phase de l’histoire de l’Europe en train de se mondialiser. Quels sont les changements qui méritent une coopération accrue? Le premier facteur à avoir changé en l’espace, depuis mille ans, comme le remarquait déjà Ibn Khaldoun, est celui de la population. Depuis que l’espèce humaine s’est sédentarisée, la population a été multipliée par un facteur 1000.
L’essentiel de cet accroissement a eu lieu depuis le début de la révolution industrielle. Dans 30 ans, il y aura sept milliards d’habitants sur terre. Le système de consommation pratiqué par le monde économiquement développé, en l’occurrence l’Occident, pose problème pour lui-même et les autres. Tous les experts le reconnaissent depuis la deuxième moitié du XXe siècle, la consommation d’énergie primaire par habitant a été multipliée par trois.
La croissance économique du monde développé détruit la nature et réduit les possibilités d’un épanouissement équilibré. Question: allons-nous pouvoir continuer ainsi? Notamment pour les pays du Sud qui dépendent à 97% des ressources énergétiques. Selon des experts, à la vitesse croissante que le monde consomme les énergies fossiles, avec plus 2% d’augmentation par an, seront épuisées toutes les réserves trouvées, charbon compris, dans 50 ans.
Nous avons, au plus tard, vingt ans pour nous préparer à une autre vie, un autre système, c’est cela apparemment que l’Occident refuse de discuter, y compris au coeur de la crise financière mondiale. L’Occident, moteur de l’histoire mondiale actuelle, se renforcera s’il favorise le débat, le multilatéralisme et la consolidation du droit pour toutes les actions internationales et au sein des sociétés. Sa responsabilité est grande, sans en aucun cas lui faire endosser tous les reculs et toutes les impasses.
La pluralité de la résistance est le chemin valide, autour d’alliances objectives. «Tu ne me ressembles pas, mais nous allons nous défendre ensemble.» La résistance à la mondialisation des injustices, réside justement dans ce constat: nous sommes divers, et cependant, nous allons coopérer pour que le dialogue et le droit priment.
L’Algérie, de par sa position géostratégique et sa riche expérience, est un trait d’union entre l’Orient et l’Occident, le Nord et le Sud. C’est le travail commun, l’alliance autour de principes universels, qui est salutaire.(L’Expression -27.08.09.)
Par Mustapha CHERIF (*) Professeur en relations internationales
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*Monde arabe: Le citoyen, le peuple et les dirigeants
**L’attachement à la terre et aux valeurs
Chaque peuple a des valeurs et des principes qui font partie d’un ensemble plus grand.
A son départ de l’aéroport Houari-Boumediene, M.Al Jarwan a déclaré aux journalistes que «l’attachement du citoyen arabe à sa terre, à ses valeurs et à ses principes ainsi que le soutien des peuples arabes à leurs dirigeants permettront d’affronter la violente tempête qui frappe la région arabe». M.Al-Jarwan, c’est le président du Parlement arabe et il est aussi membre du Conseil national de l’Union des Emirats arabes unis.
Il ne fait pas de doute que, M.Al Jarwan doit bénéficier de tout le respect dû à sa fonction, à sa personne et à son rang et nul ne pourrait contester cela. Néanmoins, cette déclaration nécessite quelques remarques qu’il serait utile de préciser.
De l’attachement à la terre
Le citoyen arabe a, de tout temps, défendu sa terre comme il se doit. Il suffit de rappeler les moult révoltes et guerres de libération qu’a connues le Monde arabe contre les colons et autres agresseurs pour se rendre compte de l’ampleur d’un tel acharnement à garder sa terre ce qui n’est, au fond, qu’un besoin naturel, inné, que ressent tout être normal à l’égard de l’endroit où il est né, où il vit et où, la majorité l’espère, il sera enterré.
En cela donc, il n’y a aucune différence entre le citoyen arabe, italien, tchèque ou autre. Tout le monde tient à son territoire.
Les Arabes n’ont l’exclusivité de ce sentiment ni parmi les hommes ni dans le règne animal puisque, et c’est l’une des premières choses qu’on nous a apprises, les animaux délimitent et défendent leurs territoires.
Mais est-ce que défendre son pays est la seule manière d’exprimer son attachement à sa terre? Suffit-il de défendre son territoire contre les agresseurs ou de dire «j’aime mon pays» pour être catalogué patriote en chef et encensé avec les plus enivrants des discours?
Notre conception, à nous Arabes, de l’attachement à la terre est malheureusement archaïque. Les jours de fêtes nationales, on met les radios à fond sur des hymnes à la patrie, toute la journée, histoire d’avoir la dose suffisante pour n’y revenir que l’année d’après, à la même occasion. Et entre les deux dates anniversaire des réalisations de nos ancêtres, nous nous débrouillons pour enfoncer notre pays, chaque jour un peu plus, dans la misère du sous-développement ou dans la mare de l’humanité.
Ceux qui ont une conception correcte de l’attachement à la terre sont ceux qui ne cessent d’oeuvrer pour que leur terre, leur pays, leur société, s’éloignent du risque de dégringoler dans la hiérarchie du monde. Ce sont ceux qui ne lésinent pas sur les moyens lorsqu’il s’agit de faire progresser la société et les citoyens. Ils s’acharnent à rendre leur terre toujours plus belle et meilleure à vivre.
Entre le citoyen et sa patrie, il ne peut être question d’amour platonique.
Les chansons patriotiques et les musiques de fêtes ne sont ni suffisantes pour donner à manger aux peuples ni adéquates pour pousser les pays de l’avant. Elles ne donnent même pas une idée juste du patriotisme des citoyens depuis qu’elles ont été confisquées pour les besoins des gouvernants et leurs campagnes marketing.
La terre d’un homme nest pas seulement l’endroit dans lequel il vit, et son attachement à cette terre n’est pas uniquement sa disposition à la défendre car, encore, faut-il qu’il aide cette terre à progresser et à aller de l’avant.
De l’attachement du citoyen arabe à ses valeurs et à ses principes
Or, pour cela, le rôle des dirigeants est primordial. Si l’Occident a pu atteindre le niveau de développement qu’il connait aujourd’hui c’est d’abord grâce à ses dirigeants qui ont su oeuvrer honnêtement pour le bien de leurs pays respectifs. Et lorsqu’en haut on travaille, ceux d’en bas ne peuvent que suivre. Mais lorsqu’en haut, on s’amuse à laisser passer le temps sans rien faire et qu’on tourne le dos aux citoyens, là il ne faut pas sortir de Harvard pour savoir que le citoyen d’en bas ne saurait pas ce que l’attachement à la terre voudrait dire, car ce sont les dirigeants qui font travailler les peuples et pas l’inverse.
Chaque peuple a des valeurs et des principes qui font partie d’un ensemble plus grand: sa culture. Et chaque peuple tient à sa culture tant qu’elle existe bien sûr.
Dans les pays arabes ou dans la majorité d’entre eux, les valeurs ont été changées et les principes sont devenus méconnaissables.
Les dirigeants bien sûr, mais pas seulement, sont pour beaucoup dans ce qui nous arrive!
Le déracinement des repères de la société qui est nôtre a précipité la destruction de ce qui nous servait de principes et le désir d’imiter «la démarche de la perdrix a définitivement enseveli notre propre démarche» comme disaient nos grands-pères. Nous ne savons plus qui nous sommes en ce monde qui ne nous ressemble en rien et en lequel nous ne nous reconnaissons point.
A quelles valeurs devrions-nous nous attacher? A celles qui avaient fait de nous des gens pauvres mais normaux ou celles qui font de nous de riches prétendus gens modernes?
Non, les valeurs et les principes, il faut chercher ailleurs, depuis que la Palestine a été totalement abandonnée par les siens, c’est-à-dire nous.
Depuis que nous avons fait porter à la religion nos méprisables bêtises. Depuis que le pouvoir nous a appris à haïr les autres, à les égorger, à détruire des pays entiers, à courir au secours des bourreaux, à tirer sur les morts et à pendre les pendus, trois fois chaque jour, car la mort est devenue notre somnifère.
De quelles principes et de quelles valeurs pouvons-nous encore parler après avoir offert des Républiques en héritage? De quels principes devons-nous parler après avoir applaudi à la division éhontée du Soudan? De quels principes parlons-nous après avoir soutenu, au nom de la civilisation, la déstabilisation de nos frères arabes de Libye, de Syrie, de l’Irak, etc…? Et on en passe.
En réalité, les Arabes sont ceux qui manifestent le plus leur attachement à leurs dirigeants. N’est-ce pas que nous sommes les seuls au monde qui chantons et dansons au passage de nos dirigeants lorsqu’ils sortent de leurs bureaux? Ne sommes-nous pas les seuls à leur jeter des fleurs dans leur sommeil lorsqu’ils dorment? Ne sommes-nous pas les seuls au monde à lancer des youyous lorsque nous voyons nos dirigeants? Et à quoi cela nous a-t-il servi? A développer nos pays? Non! A rester à la traîne de l’humanité? Certainement!
*aux dirigeants
En principe, nul n’a à manifester d’attachement à ses dirigeants car l’attachement est au pays, aux institutions, pas aux hommes qui, au fond, ne sont que des hommes qui partent et qui s’en vont, sans doute, un jour.
Notre problème justement à nous, Arabes, c’est que nous vouons un attachement sans bornes aux hommes et nous ne prenons même pas le temps de regarder les institutions. Notre perception de la relation dirigeants-dirigés est, elle aussi, très archaïque. Elle est dépassée, périmée. La légitimité a été révisée ailleurs, pourquoi chez nous ne l’a-t-elle pas été? Quelle est donc cette légitimité qui fait que… et que… et que…
Bref, il appartient aux dirigeants de regarder leurs peuples et pas l’inverse.
Quant à la fameuse «tempête» qui frapperait les pays arabes, là aussi il faudrait peut-être que nos dirigeants se réveillent et qu’ils regardent là où il faut, c’est-à-dire ailleurs que leur ventre! *Par Aissa HIRECHE - Lundi 15 Septembre 2014 /L’Expression
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Comment la CIA voit l’avenir du monde arabe?
rapport inquiétant du renseignement américain a l’horizon 2030
«La région Mena qui est au point de basculement, sera très différente en 2030 de ce qu’elle est maintenant, mais avec un large éventail de situations allant d’une croissance et d’un développement fragiles jusqu’à une instabilité chronique et à des conflits régionaux potentiels». C’est en ces termes que se résume le rapport du Conseil des agences de renseignement américaines (National intelligence council, NIC) publié, hier. Ce document, qui porte sur les prospectives mondiales à l’horizon 2030, souligne qu’à long terme, l’avenir de la région Mena dépendra de six déterminants-clés relatifs, notamment, à l’évolution de l’islam politique instauré dans plusieurs pays du Mena, à la stabilité et à la situation économique.
S’interrogeant si l’islam politique modéré allait assumer durablement le pouvoir, cette agence observe qu’après «le faux départ» de l’ex-FIS en Algérie, lors des élections de 1991, l’islam politique «est en train de prendre le pouvoir dans le monde sunnite». Le rapport cite l’exemple de l’AKP en Turquie, le Parti de la liberté et de la justice en Egypte, Ennahda en Tunisie, le Hamas dans la bande de Ghaza et les victoires islamistes potentielles en Libye et en Syrie. Selon le rapport, si les partis islamiques, tels qu’en Egypte, ont pris des mesures populistes (subvention des produits alimentaires, filets sociaux) pour répondre aux besoins de la population, «ces politiques ne sont pas durables».
Au fil du temps, «le pragmatisme politique pourrait l’emporter sur l’idéologie, aidé par une société civile croissante qui va générer une nouvelle catégorie de leaders d’entreprises que les régimes autoritaires avaient systématiquement étouffés». «La démocratie islamique va certainement se transformer en une variété de nuances politiques», pronostique le rapport. Le rapport met en garde: «En cas de persistance du chômage et de la corruption, ou en l’absence d’une amélioration des conditions de vie en dépit de gouvernements et d’élections démocratiques dans les pays qui ont connu des bouleversements en 2011, les populations «pourraient se tourner vers des chefs politiques qui offrent une approche plus radicale». Les mêmes experts prédisent que «l’instabilité chronique sera une caractéristique de la région en raison de la faiblesse croissante de l’Etat et la montée du sectarisme, de l’islamisme et du tribalisme». Un défi qui sera aigu en Irak, en Libye, au Yémen et en Syrie où les tensions sectaires couvaient souvent depuis plusieurs années et contre lesquelles les anciens régimes prenaient des mesures sévères pour maintenir les rivalités ethniques en échec». Le troisième paramètre-clé abordé par NIC dans ses prospectives est l’économie, relevant que la région Mena, ne reçoit que 2% des investissements directs étrangers, et ce, dans les seuls domaines de l’énergie, du tourisme et de l’immobilier, accusant un grand retard en technologie et elle est la moins intégrée dans le commerce et la finance. Abordant l’Iran, le NIC avance qu’un certain nombre d’experts pensent que l’Iran s’arrêtera de développer une arme nucléaire, mais conservera, toutefois, la capacité à développer une telle arme.
Dans ce scénario, soulignent-ils, une rupture du système de non-prolifération nucléaire serait inévitable, avec l’Arabie Saoudite qui cherchera à obtenir des armes nucléaires du Pakistan, tandis que la Turquie pourrait également réagir en cherchant à développer sa propre capacité nucléaire.
Devant cette situation, les Emirats arabes unis, l’Egypte et la Jordanie pourraient aussi lancer leur propre programme nucléaire. Si cela se produisait, la région serait en «crise permanente» avec une recrudescence des antagonismes sunnites-chiites et arabo-persiques, créant une profonde instabilité dans la région. Un deuxième scénario prévoit que le gouvernement iranien pourrait être soumis à une pression croissante de la part de la population qui préférerait l’amélioration des conditions socio-économiques que la fabrication d’armes nucléaires, comme elle rejetterait de payer le prix en termes d’isolement international, indique le rapport.
Dans ce cas, prévoit-il, le régime iranien pourrait être renversé par des luttes intestines des élites et des mouvements de protestation. L’agence NIC s’est également penchée sur l’éventualité de voir les monarchies du Golfe (CCG) connaître des mouvements de protestations. A ce sujet, elle prédit qu’une instabilité politique en Arabie Saoudite pourrait déclencher des incertitudes politiques et économiques étendues et qu’à l’instar de l’Egypte, la transition politique «pourrait être confuse et compliquée».*L’Expression-11.12.2012.
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Covid 19 et surmortalité des personnels soignants
Le docteur Merabet réclame une enquête

Le docteur Lyes Merabet vient de lancer un appel pressant aux autorités sanitaires, afin qu’elles se penchent sur l’inquiétante question relative à la surmortalité des personnels soignants. Rien que pour les deux derniers mois, juillet et août, 76 médecins décédés, suite à une contamination par la Covid. Selon lui, une enquête s’impose. Le docteur Lyes Merabet est dans tous ses états. La non application des mesures annoncées, il y’a un an, par le président de la République au profit du personnel soignant le met hors de lui. Et il le dit ouvertement, en évitant soigneusement d’identifier les parties qu’il estime responsable de ce « blocage ». 24 heures seulement après l’engagement pris par Abderrahmane Benbouzid, qui avait annoncé « la révision des statuts particuliers des personnels de la santé et du texte de loi sur le service civil », le président du syndicat national des praticiens de santé publique est sorti une énième fois de sa réserve, pour dénoncer les conditions dans lesquelles travaillent les soignants, tous corps confondus. Le bilan des décès (476) dans les rangs du personnel soignant l’inquiète au plus haut degré. « Depuis le début de la pandémie, le bilan est de 476 cas de décès, dont 307 parmi les médecins toutes spécialités confondues, autant issus des secteurs public et privé », a-t-il indiqué. « Nous voulons des explications », a-t-il réclamé, estimant que les statistiques macabres concernant les professionnels de la santé montrent clairement que l’Algérie enregistre « le taux le plus élevé au monde ». « Nous demandons officiellement aux autorités sanitaires de se pencher sur ce dossier sérieusement, qu’une enquête soit lancée, bien entendu en associant les partenaires sociaux qui représentent ces différents corps », a-t-il exigé. « Uniquement pour le mois de juillet 2021, on a recensé 48 décès dans le corps des médecins des deux secteurs public et privé. Depuis le début du mois d’août, nous avons enregistré 28 décès. Soit 76 décès pour ces deux mois », a-t-il déploré dans un entretien accordé jeudi à TSA. « Les autorités sanitaires sont interpellées », a-t-il soutenu sur le ton de celui, qui en se fait aucune illusion. Revenant aux mesures prises par Abdelmadjid Tebboune, et qui, jusqu’à présent, n’ont été suivies d’aucune matérialisation, le docteur Lyes Merabet a évoqué le retard dans le versement de la prime Covid. « Pour la « prime Covid », jusqu’à présent nous sommes à 3 trimestres qui ne sont pas honorés : le 5e, le 6e et le 7e trimestre », a-t-il regretté, n’arrivant pas à digérer le fait que des décisions présidentielles ne soient pas appliquées. « L’assurance maladie avec une couverture à 100 % n’a pas été mise en place jusqu’à aujourd’hui malgré le fait qu’il s’agisse d’une décision qui a été réitérée par le président de la République ». a-t-il rappelé. Selon lui, « la mesure qui consiste à comptabiliser deux mois de travail dans le cadre de la lutte contre la pandémie, équivalent à six mois de cotisations pour la caisse nationale des retraites, n’a pas encore vu le jour. Ne s’arrêtant pas là, le président du syndicat national des praticiens de santé publique a reproché aux pouvoirs publics, et à leur tête le ministère de la Santé, le peu d’empressement quant à l’application de la mesure décidée par le chef de l’Etat, concernant « l’indemnité-décès », destinée aux « familles ayant perdu un proche parmi les professionnels de la santé ». « Aucune famille n’a perçu le 1 million de DA promis jusqu’à présent », a-t-il dénoncé. Abordant le volet vaccination, il n’a manqué de soulever la question de la transparence, s’interrogeant sur les raisons du black-out observé par le ministère concernant le nombre des citoyens vaccinés. « Ce sont des données qui ne sont pas communiquées par le ministère de la Santé. On ne sait pour quelle raison », a-t-il concédé avec beaucoup de dépit. *Mohamed Mebarki - lestrepublicain - 28 Août 2021
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* vidéos: Les 5 premiers jours avec le virus
*Le Dr Yann Rougier a eu l’occasion, ces derniers jours, de conseiller certaines personnes atteintes par le virus, la maladie provoquée par l’épidémie de coronavirus. Il nous donne des précisions sur les symptômes qu’ont ressentis les malades au quotidien pendant les 5 premiers jours. Les personnes étaient en bonne santé au départ et leur situation s’est heureusement améliorée au fil des jours alors qu’ils appliquaient les cinq réflexes de santé anti Covid-19 que le Dr Rougier a décrits dans cette vidéo : 5 règles pour faire la guerre au virus (et soulager les soignants)
** 10 questions pour ne plus avoir peur du virus
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Contre le covid, une infection protège mieux que le vaccin: une étude le prouve
27/08/21 - Les personnes qui ont contracté une infection au covid sont cinq à sept fois mieux protégées contre le variant delta que les personnes qui ont été complètement vaccinées avec Pfizer. Ce sont les conclusions d’une étude israélienne.
**Une infection à la Covid-19 produit une immunisation différente de celle du vaccin, cette dernière semblant plus efficace pour protéger contre une nouvelle infection. Comment expliquer cette supériorité du vaccin par rapport à l’immunité « naturelle » ? Cette protection reste-t-elle valable face aux variants ?- Le vaccin confère-il une meilleure immunité qu’une infection naturelle ? Difficile à dire. « Certaines maladies comme la rougeole, la rubéole, la varicelle ou l’hépatite B entraînent une immunité stérilisante, c’est-à-dire qu’une fois qu’on l’a eue, on ne peut pas être infecté une seconde fois », explique le virologue Bruno Lina, directeur du CNR Lyon et membre du Conseil scientifique. Dans ce cas, la vaccination et l’infection confèrent une immunité identique. « En revanche, s’agissant des virus respiratoires comme les coronavirus à l’origine du rhume ou le virus respiratoire syncytial (VRS), on est fréquemment réinfecté ». Il est même possible d’attraper quatre ou cinq fois le rhume dans une même saison ! futura-sciences.com/
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