La Syrie.un pays qu’on veut détruire.1

La Syrie.un pays qu'on veut détruire.1 Carte-de-Syrie

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Selon Washington, ils sont 20 000 étrangers à combattre en Syrie

**une internationale du crime

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	Des &eacute;trangers de diff&eacute;rentes nationalit&eacute;s combattent le r&eacute;gime El Assad en Syrie  » src= »http://www.elwatan.com/images/2015/02/11/syrie_2600865_465x348p.gif » /></p>
<p><strong><span style=Comme ce fut le cas pour l’Afghanistan durant les années 1980, la Syrie est en train d’attirer tous les mercenaires de la planète. Leur principale mission : renverser Bachar El Assad, le président syrien.Les Etats-Unis estiment que 20 000 étrangers de 90 pays combattent actuellement en Syrie, qualifiant de «sans précédent» le rythme des arrivées. L’ estimation est, selon le Centre national antiterroriste (NCTC), légèrement supérieure à celle fournie jusqu’à présent de 19 000 étrangers.

Le rythme des arrivées est «sans précédent», y compris par comparaison avec d’autres lieux de conflit comme l’Afghanistan et le Pakistan, l’Irak, le Yémen ou la Somalie, a indiqué Nicolas Rasmussen, directeur du NCTC, dans un témoignage écrit rendu public avant son audition, hier, devant la commission de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants.«Nous estimons qu’au moins 3400 de ces combattants étrangers viennent de pays occidentaux, dont 150 Américains», a estimé M. Rasmussen.

Le nombre d’aspirants au voyage augmente lui aussi, a-t-il poursuivi, notant que «la majorité» de ceux qui partent en ce moment vont rejoindre les rangs du groupe autoproclamé «Etat islamique» (Daech/EI) en Syrie et en Irak. Dans son constat, le directeur du NCTC oublie néanmoins de rappeler qu’entre 2011 et 2014, le départ vers la Syrie de ces terroristes a été largement facilité par les Occidentaux.

L’Afghanistan refuge potentiel pour l’EI

Ce n’est pas tout. Beaucoup parmi les criminels que la communauté internationale combat actuellement dans la région ont été formés par les services spéciaux occidentaux et moyen-orientaux.Que feront tous ces terroristes une fois que la guerre sera terminée en Syrie ? Un ancien haut  responsable de la CIA a estimé, mardi, que l’Afghanistan pourrait (re)devenir un refuge pour les terroristes, y compris ceux de Daech, à l’occasion du départ des soldats occidentaux.

«La menace d’un sanctuaire afghan est même encore plus grande qu’avant le 11 Septembre», a déclaré devant le centre de réflexion New America, Robert Grenier, ancien chef du bureau de l’agence américaine de renseignement à Islamabad, qui vient de publier ses mémoires. Dans 88 Days to Kandahar (88 jours jusqu’à Kandahar), il raconte sa difficile expérience pour essayer de renverser le régime des talibans en 2001 après les attentats du 11 Septembre.Les talibans ont tendance à voir les choses de manière binaire et prennent leurs décisions en se demandant : «Est-ce que l’islam l’ordonne ou pas ?» Donc, ils «ne vont pas tourner le dos à des gens qui sont alliés idéologiquement de l’autre côté de la frontière». «Je ne crois pas non plus qu’ils vont tourner le dos aux terroristes internationaux s’ils revenaient en nombre dans la région. C’est ce que je crains, si la chance ne leur sourit plus», a-t-il ajouté.Dans le cas où certains de ces tueurs ne pourront pas rallier l’Afghanistan, il est certain qu’ils iront constituer des maquis terroristes dans leur pays d’origine.

C’est ce que redoute, par exemple, la Tunisie, qui compte pas moins de 3000 ressortissants dans les rangs des différents groupes terroristes qui activent en Syrie. Avec le Maroc, la Tunisie est l’un des plus grands pourvoyeurs de terroristes en Syrie, sinon le plus important.
M. Grenier, qui a occupé d’autres postes à responsabilité au sein de la CIA avant de quitter l’agence en 2006, affirme que son livre raconte comment les Etats-Unis ont rapidement gagné la «première guerre américano-afghane» en 2001 et comment ils ont «perdu, ou du moins certainement pas gagné, la deuxième guerre américano-afghane».

Mais l’ancien agent met en garde contre une éventuelle «réécriture des erreurs du passé quand nous pourrions être amenés à lancer une troisième guerre américano-afghane».M. Grenier dit craindre que les Etats-Unis et les autres pays occidentaux ne réussissent pas à aider financièrement Kaboul après le départ de leurs soldats.*El Watan- 12/02/2015 |

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L’opposition syrienne n’a aucune consistance.  Ce sont le Qatar et l’Arabie Saoudite – parrains et pourvoyeurs de fonds à la rébellion, qui dictent les priorités et tirent les ficelles.

Des centaines, des milliers de Syriens tombent chaque jour, chaque semaine, chaque mois. Et cela dure depuis deux ans. Qui s’en inquiète, du moment que les objectifs assignés à la «révolte» – que l’on sait, désormais, commanditée par le Qatar et l’Arabie Saoudite – n’ont pu, jusqu’ici, être atteints. Qui sont de faire chuter l’actuel régime de Damas. Aussi, les Syriens continueront de mourir… Ceux qui combattent avec acharnement le gouvernement syrien, réunis sous le générique de «Coalition de l’opposition» ne sont pas Syriens – pour ceux qui se réclament comme tels – qui se sont vendus à l’étranger pour un pouvoir dont ils ne seront, dans le meilleur des cas, que les gérants. Le vrai centre de décision sera au Qatar et sans doute aussi, en Arabie Saoudite. Lors du forum de l’opposition tenu à Istanbul, la semaine dernière, il est clairement apparu que ladite opposition n’avait aucune consistance et que ce sont le Qatar et l’Arabie Saoudite – parrains et pourvoyeurs de fonds à la rébellion, qui se disputent le leadership sur l’opposition syrienne – qui dictent les priorités et tirent les ficelles. Les deux pays ont d’ailleurs exigé l’élargissement de la Coalition et imposé leurs hommes au Conseil national syrien. S’il y avait encore un doute quant à la réalité d’une «opposition syrienne» il vient d’être balayé à Istanbul où les financiers de la rébellion ont eu le dernier mot avec un compromis qui favorise leurs intérêts plutôt que le retour de la paix en Syrie. En effet, dès le début des événements, «l’opposition» syrienne s’est comportée comme quelqu’un qui vient prendre possession de son domaine exigeant, avant toute chose et sans autre forme de procès, le départ de Assad et du «régime» syrien. C’était plus facile à dire qu’à faire, la Syrie étant loin d’être un territoire conquis. Relayée par ses soutiens – les Etats-Unis, la France et le Qatar notamment – l’opposition exigeait donc le départ de Assad. Avec qui les membres de «l’opposition» – qui s’entredéchirent et ne sont d’accord sur rien – comptaient-ils négocier? Avec eux-mêmes? Le Qatar et son compagnon saoudien? Dans de tels cas de figure, les négociations ont lieu entre les parties belligérantes. On négocie avec l’ennemi, pas avec ses soutiens militaires et politique ou ses «tuteurs». Qui sont donc ces gens qui dénoncent la dictature d’Assad et s’avèrent plus dictatoriaux que le président syrien? En fait, ces gens, manipulés par le Qatar, vivent pour la plupart d’entre eux à l’étranger depuis des décennies, ont la double nationalité et perdu toute attache avec leur pays d’origine. C’est-à-dire déconnectés de la réalité de la Syrie. En fait, des militants syriens – qui croyaient sincèrement que cette «opposition» allait changer les choses – ont fini par se rendre à l’évidence et accusent la Coalition d’être désormais «partie du problème». D’autres militants relèvent: «Nous ne pouvons pas soutenir des gens qui sont devenus des opposants uniquement par intérêt personnel» et d’autres de renchérir: «Nous ne voulons pas qu’un régime égoïste vienne en remplacer un autre.» En fait, la Coalition qui n’arrive pas à élire un président à la place de Ahmed Moaz al-Khatib, démissionnaire, a perdu tout crédit, y compris parmi ses soutiens, notamment occidentaux qui, cependant, ne veulent pas faire marche arrière, mais contraints de jeter du lest. Ce qui explique que Washington soit parvenu à un accord avec Moscou pour réactiver la conférence internationale sur la Syrie. Washington a ainsi quelque peu baissé le ton. Le Qatar qui imposa la rébellion à la Ligue arabe en lieu et place de l’Etat syrien, ne cache plus le jeu prépondérant qu’il joue dans la déstabilisation de la Syrie. De son côté, la Coalition de «l’opposition» – composite, faite de bric et de broc – a montré son vrai visage, celui d’exécutants incapables de donner le change. En fait, les masques sont tombés sur le jeu trouble des uns, les manoeuvres sordides des autres. Ainsi, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne qui auraient dû imposer le dialogue, ont contribué à faire lever l’embargo sur les armes à la rébellion. Dès le début, il y avait anguille sous roche et ce qui a été abusivement qualifié de «Printemps» en Syrie, n’a été qu’un paravent qui a créé l’opportunité de déstabiliser ce pays. La Syrie est surtout victime des manoeuvres et des appétits du Qatar et de ses alliés occidentaux.*L’Expression-04.06.2013.

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**On vient jeter des tonnes de bombes, tuer encore, augmenter la liste des morts et des blessés, le nombre des déplacés et des réfugiés, puis on s’en va « la conscience tranquille », recharger des bombes pour revenir ensuite continuer le sale boulot. Depuis des mois et des années, on ne veut pas de solution réelle pour le peuple syrien qui subit le martyr. On fait semblant de négocier pour mieux continuer la guerre, tuer et encore tuer des innocents! Au vu et au su de tout le monde qui regarde complice, sans réagir vraiment pour arrêter ce massacre criminel !

 

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*Raids de l »aviation américaine et australienne sur la Syrie

 

**connivence avec les rebelles et les terroristes

 

Escalade dangereuse des américains en Syrie, qui ont attaqué samedi  17 septembre 2016, des positions de l’armée syrienne près de l’aéroport de Deir Ezzor, dans l’est du pays.

 

Selon Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, ces frappes ont fait 62 morts et une centaine de blessés parmi les militaires syriens.

 

Les avions — deux F-16 et deux A-10 — ont pénétré dans l’espace aérien syrien depuis le territoire irakien selon la même source.

 

Selon le ministère russe, ces bombardements des positions de l’armée arabe syrienne, ont permis aux terroristes de Daech de s’approcher de l’aéroport. Ces derniers ont en effet lancé une offensive contre les positions de l’armée juste après les raids américains et occupé une colline stratégique.

 

Il faut croire que cette opération américaine était coordonnée avec les forces de l’organisation terroriste Daech, d’autant que dans cette région ne se trouvent que les éléments de l’Etat islamique.

 

La connivence des américains et de leurs alliés avec leur progéniture s’est encore une fois démontrée sur le terrain.

 

Les actions des Etats-Unis «ont clairement pavé la route aux terroristes de l’Etat islamique pour qu’ils attaquent les positions et en prennent le contrôle», a déploré le commandement général des forces armées syriennes. Celui-ci qualifie l’incident d’«agression sérieuse et flagrante» contre les forces syriennes et de «preuve formelle» que Washington et ses alliés soutiennent les djihadistes de Daech en Syrie. «Même si le bombardement […] était une erreur, cela reste une conséquence du refus de Washington de coordonner son action antiterroriste avec Moscou», a indiqué le ministère russe de la Défense.*Par Mourad Arbani | 17/09/2016 | algerie1.com

 

**L’Australie a participé dans les frappes contre l’armée syrienne

 

Des avions australiens étaient impliqués dans l’opération de la coalition menée par les Etats-Unis qui a tué des dizaines de soldats syriens « pris par erreur pour des terroristes de Daech. »

 

« L’aviation australienne a participé à l’opération de la coalition (près de Deir ez-Zor, ndlr). Jamais l’Australie ne ciblerait intentionnellement une unité de l’armée syrienne ou ne soutiendrait activement Daech », a déclaré le ministère australien de la Défense cité par la chaîne ABC News.

 

L’Australie a également présenté ses condoléances aux familles des victimes et des personnes blessées dans cet incident.

 

Quatre avions de la coalition internationale anti-Daech (deux F-16 et deux A-10) ont réalisé, samedi vers 16h00 ou 16h50 (heure de Paris), quatre frappes contre les forces de l’armée syrienne régulière encerclées dans la région de Der-ez-Zor par les extrémistes de Daech, a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov. Les avions de la coalition ont pénétré dans l’espace aérien syrien depuis la frontière irakienne.

 

Le raid aérien a coûté la vie à 62 militaires et a fait une centaine de blessés. En outre, l’armée syrienne a perdu près de 20 unités de matériel militaire.

 

Selon le Washington Post, des données erronées étaient à l’origine de la frappe aérienne : « Il s’agit d’une erreur des services de renseignement », a noté une source du journal The Washington Post. Les Etats-Unis ont confirmé avoir effectué ce raid.

 

L’administration de Barack Obama a présenté ses excuses formelles pour les pertes humaines causées par la frappe de samedi dans les rangs des troupes fidèles au président syrien Bachar el-Assad.

 

La Russie a convoqué une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’Onu pour demander des explications aux Etats-Unis. La réunion aura lieu dimanche vers 01h00 (heure de Paris).(Sputnik)-dimanche 18 septembre 2016

 

**La Maison blanche protège Daesh

 

Après la réaction américaine, le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué avoir convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU après l’attaque des positions de l’armé syrienne à Deir Ezzor (Syrie)

 

Moscou a par ailleurs démenti avoir été informé par les Etats-Unis d’une opération dans la région de Deir ez-Zor.

 

La porte-parole du ministère, Maria Zakharova, a indiqué à la chaîne russe Rossiya 24 : «Si nous pouvions déjà auparavant nous douter que la Maison blanche protégeait le front al-Nosra, maintenant, après la frappe sur l’armée syrienne, nous pouvons tirer une conclusion effrayante pour le monde entier ; la Maison blanche protège Daesh.»(RT)–17/09/2016

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**12 000 réfugiés syriens sont arrivés en Algérie en un mois

Les autorités algériennes ont décidé de les prendre en charge

Le nombre de Syriens réfugiés actuellement en Algérie dépasse les 12.000, selon l’AFP qui cite une source proche du ministère de l’Intérieur. Les autorités ont décidé de «prendre en charge les Syriens ayant trouvé refuge en Algérie, dont le nombre est officiellement estimé à 12 000», selon cette source qui s’est confiée, hier, à la même agence. C’est conformément à un accord bilatéral algéro-syrien facilitant le déplacement de et vers l’Algérie en n’imposant notamment aucun visa entre les deux pays que la présence de ces Syriens sur le territoire national est nombreuse, sachant aussi qu’Air Algérie a maintenu ses trois vols hebdomadaires à destination de Damas, alors que la compagnie syrienne a réduit les siens à un seul par semaine. Des associations algériennes ont initié des actions au profit de ces réfugiés, et attendent une «réponse claire des autorités». «C’est le flou total», estime le Pr Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem). «Ces Syriens n’ont pas encore le statut de réfugiés. Si ce statut leur est attribué, leur prise en charge relèvera des prérogatives du Haut commissariat pour les réfugiés», rappelle-t-il, en affirmant que les associations n’ont aucune prérogative pour intervenir. «Certes, personne n’empêche quiconque d’offrir des repas et des vêtements, mais l’intervention doit prendre en charge d’autres aspects tels que le suivi médical, la scolarité dès la rentrée, etc.». (source:El Watan-30.07.2012.)

**L’alliance avec le diable: laisser faire les terroristes..

La barbarie est bonne à prendre en pays omeyyade pourvu qu’elle nuise à Bachar Al Assad .

Un consensus médiatico-politique se tisse en Syrie et consiste à ne plus dénoncer le terrorisme qui s’y pratique à grande échelle, barbare, sauvage.
Aveugle, touchant tout et tous.
De paisibles citoyens à Alep aux commerçants de Damas, en passant pas une foultitude de cibles civiles, là des femmes dans des quartiers chrétiens, ici des jeunes discutant, apeurés et inquiets de l’avenir de leur pays, les actes de destruction citoyenne massive vont crescendo dans ce pays. Ni les USA, ni le Royaume-Uni, ni la France, ni les auto-proclamés «communauté internationale» ne pipent mot. Tout se déroule comme si la barbarie est bonne à prendre en pays omeyyade pourvu qu’elle nuise à Bachar Al Assad et qu’elle participe au démantèlement de son régime. Comme le système mis en place par Hafedh, le père, et rigoureusement perpétué par le fils, Bachar, s’avère solide et résiste, on laisse faire et souvent en actionne le terrorisme islamiste, prêt à foncer, tête baissée, contre un pouvoir «laïque», donc pas bon. D’où cette complicité doctrinale et effective entre les intérêts des uns et des autres. Les preuves, néanmoins, existent qui prouvent que la Syrie fait face à une coalition dont l’avant-garde, le bras armé, est le mouvement terroriste international. Les barbus destructeurs ne se privent, d’ailleurs, pas, pour le proclamer ouvertement dès qu’on les sollicite, qu’on leur donne la parole. El Jazeera, qatarie, réactionnaire et engagée à mort contre la Syrie n’arrive plus à bien gérer cette donne et tente, tant bien que mal, à «diversifier» l’opposition à Bachar Al Assad. Sur les plateaux, des laïques BCBG, des Syriens «normaux», des non barbus, des modernes s’expriment qui de Londres, qui de Paris, qui de Beyrouth, font leur apparition pour que les anti-Assad, donnant l’impression du nombre, fassent la diversité, le pluralisme. Tout cela, c’est du pipeau, bien évidemment. Si tombe Assad, seul l’islamisme avec ses deux piliers, djihadiste et wahabite, en sortira vainqueur, et la Syrie empruntera le chemin de l’Irak. Il en sortira un éclatement du pays, du confessionnalisme à gogo, une reconfiguration de l’espace géographique. D’un mot, de Syrie, il n’y en aura plus. A la place, des entités, au moins trois. Eparses, divisées. Eclatées. Chiite, sunnite et kurde. A côté, une multitude d’ethnies, de religions, de confessions et de cultures errant comme des âmes en peine, tantôt réprimées, tantôt tolérées, vivotant et sans réelle assurance pour une existence pérenne, pleine, sans stress. Le pacte du diable est déjà opérationnel. Regardez l’Irak, le Liban et demain l’Egypte. Pour que le casting se déroule dans le timing et les conditions voulus, l’on ne dénonce pas les actes terroristes qui se déroulent quotidiennement là-bas, en Syrie, dans le pays de Assad.*lesoirdalgerie-05.09.2012..

**tous les moyens sont bons pour déstabiliser une région, un pays…

La compétition mondiale pour l’énergie ne semble pas étrangère aux attaques politiques, médiatiques et militaires actives et envisagées à l’encontre de la Syrie.
Actuellement, l’hyper-domination occidentale sur le reste du monde bat de l’aile et perd de sa puissance. Cela au moment où crises économiques et financières font des ravages et continuent de menacer l’Occident.
La hantise de voir se renforcer l’influence des puissances émergentes rassemblées autour du regroupement BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et de ses alliés actuels (Iran, pour ne citer que ce pays), mais surtout ceux à venir (les pays dont les préposés aux affaires ne sont pas encore totalement vendus et qui cherchent un positionnement), reste par conséquent l’objet de toutes ses craintes.
Dès lors, toute la «paperasserie» sur laquelle sont inscrites les valeurs que portent la Charte des droits de l’homme, la Convention de Genève, les Traités sur la protection de l’environnement, des droits de la faune et de la flore et même la protection et la défense des droits des vautours moines, se voit ranger au fond d’un tiroir, fermé à double tour, tant le moment est grave. Tant l’heure n’est plus aux discussions de salon et aux bons sentiments condescendants mais au sujet premier : le leadership.
Et ce dernier, qui s’est manifesté durant ce siècle par la mainmise sur le pétrole, est désormais mis à mal par le potentiel, et selon toute vraisemblance, l’énergie du prochain siècle : le gaz.
La présence de la Syrie, au coeur de l’une des plus importantes réserves de gaz de la planète, selon divers rapports, notamment celui, longtemps tenu secret, réalisé par le Washington Institute for Near East Policy, ne semble pas étrangère à ce qui s’y passe.
Dès lors, tous les moyens sont bons pour déstabiliser la zone. Les morts et les destructions ne sont que dommages collatéraux face à l’enjeu. Bachar al-Assad doit «dégager», et laisser le sort de la Syrie se disputer pendant une cinquantaine d’années entre les mains d’une trentaine de factions de confessions diverses et surtout avec des ambitions diverses. «C’est dans les contextes troubles que naissent les meilleures opportunités», s’accordent à dire les spécialistes en géostratégie et macroéconomie. La «realpolitik» et le pragmatisme l’emportant sur le reste, c’est dès lors, des milliers d’innocents qui se voient condamnés à l’étal ou à l’exil dans ce pays pour garantir le confort d’autres, parfois innocents, à des milliers de kilomètres.
Les vacances sur la planète Rouge ou en bords de mer, et les aventures «excentriques» sympathiquement et cyniquement étalées dans certains reportages-télé d’Occidentaux dans des pays dits «exotiques», ont aussi leurs factures cachées : le sang. Une autre démonstration, s’il en est, du fameux «Effet papillon». *.infosoir-10.09.2012.

**stratégie occidentale visant à renverser le gouvernement de Bachar al-Assad

Pour l’heure, la stratégie visant à renverser le gouvernement de Bachar al-Assad, organisée ouvertement par l’Occident, par mercenaires interposés, ne semble pas fonctionner.
Il faut dire que la position ferme de Moscou et de Pékin, face à ce qu’ils considèrent comme une ingérence étrangère dans les affaires internes d’un pays souverain, semble rendre la tâche plus compliquée que prévu.
D’autant que ces derniers n’ont eu de cesse d’appeler à un règlement diplomatique du conflit. Les man’uvres occidentales au courant de l’été, visant à mettre la main sur le dossier, notamment en proposant au gouvernement Baath de cesser «le premier» le feu, n’avait en outre, pas manqué de faire réagir le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
C’est lors d’un échange de vues avec des étudiants de l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou, mais dont le contenu était clairement destiné à tous ceux qui voulaient bien l’entendre, que ce dernier avait considéré cette proposition, comme, au moins, le fruit de «naïfs» et au pire celui de «provocateurs». Ainsi, il déclarera, suite à ce schéma, que «lorsque nos partenaires disent que le gouvernement (syrien) doit être le premier à arrêter le combat et à retirer toutes ses troupes et ses armes des villes et alors seulement appeler l’opposition à faire de même, ou bien les gens sont naïfs ou bien il s’agit d’une sorte de provocation». Il ajoutera que «ce schéma est totalement irréalisable».
Le chef de la diplomatie russe avait même tenu à souligner que ses remarques n’avaient aucunement vocation à soutenir le régime de M. Assad, mais ne faisaient que refléter la réalité quotidienne sur le terrain. «Peu importe votre opinion sur le régime syrien, il est complètement irréaliste dans la situation actuelle, quand on se bat dans les villes, de dire que la seule solution réside dans la capitulation unilatérale d’un des protagonistes», avait ajouté M. Lavrov. Selon lui, une telle prétention équivaudrait à demander la «capitulation» du régime Baath. Une demande que ni les Occidentaux ni les Arabes ne sont, selon lui, en droit de formuler. Dans le même sens, et toujours durant l’été, Pékin avait insisté sur un règlement diplomatique.
C’est ainsi que le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi avait assuré le nouvel émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, du soutien de la Chine pour trouver un règlement politique à la crise syrienne. Un règlement politique (par le dialogue) préconisé par des régimes dits «autoritaires», contre un règlement militaire (par le sang) proposé par les tenants de la démocratie et des valeurs humanistes. Le monde marche sur la tête, mais comme il est de coutume de dire : «L’argent n’a pas d’odeur.»*infosoir-10.09.2012.

*l’Occident et des pays musulmans satellites veulent intervenir militairement en Syrie

Les Etats-Unis, la Turquie et la France n’ont eu de cesse, ces dernières semaines, de faire des déclarations assimilées, aux yeux de plusieurs observateurs, à une quasi-déclaration de guerre. Une guerre que ces pays voudraient bien entreprendre en laissant le soin à leurs «alliés» arabes (Qatar et Arabie saoudite) de la déclarer. Dans ce cadre, les Etats-Unis d’Obama et la France de Hollande ne sont toutefois pas disposés à «en être» sans l’accord de leurs « alliés ». Certains même diront qu’ils feront selon la volonté de ces derniers. En fait, une situation dont ils rêveraient et qui leur permettrait d’éviter de rajouter une autre couche à un passif déjà bien lourd de leurs Histoires respectives (le Viêt-nam entre autres pour l’un et l’Algérie entre autres pour l’autre). Le journal panarabe Al Hayat, qui passe pour proche de certains milieux saoudiens, en est, pour sa part, pratiquement convaincu : l’Occident et divers pays musulmans finiront par intervenir militairement en Syrie, pouvait-on lire dans ses colonnes au courant du mois d’août. Ce que ne dit pas ce journal, c’est pourquoi utiliser l’expression «pays musulmans» quand «pays arabes» est tout aussi approprié. Ce qui, soit dit en passant, paraît au mieux «suspect»…infosoir-10.09.2012.

**Le médiateur de l’ONU, Lakhdar Brahimi:

«Le conflit syrien est une bombe qui menace le monde»

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Le médiateur de l’ONU, Lakhdar Brahimi, a été reçu à Damas par le président syrien Bachar Al-Assad. «Le conflit syrien est une bombe menaçant le monde entier», a estimé l’émissaire international.
L’émissaire international sur la Syrie, Lakhdar Brahimi, s’est entretenu, hier, avec le président syrien Bachar Al Assad samedi. Il a insisté sur le danger que représente la guerre en Syrie et pour l’ensemble du monde. «Nous avons discuté de la crise syrienne et je le répète, cette crise est très dangereuse», a déclaré à la presse le diplomate algérien après une entrevue d’une heure au Palais présidentiel à Damas. «La crise s’aggrave et représente un danger pour le peuple syrien, pour la région et pour l’ensemble du monde», a-t-il ajouté. «Je pense que le président Assad se rend compte mieux que moi de la dimension et du danger de cette crise», a ajouté Brahimi.  Il a précisé qu’Assad et ses conseillers ont promis de le soutenir dans ses éfforts, ajoutant qu’il serait de retour prochainement dans la région après avoir eu des entretiens avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à New York. Avant cette audience,

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Lakhdar Brahimi  a rencontré plusieurs personnalités politiques dont les ambassadeurs de la Russie et de la Chine.  Le représentant de l’ONU tente de trouver avec les parties antagonistes une solution pour mettre fin à cette crise qui perdure.  Lakhdar Brahimi, mandaté par la Ligue arabe et l’ONU, devrait «améliorer» le plan de paix tracé par son prédécesseur Kofi Annan pour le rendre plus opérationnel, avaient indiqué des membres de l’opposition de l’intérieur, tolérée par le régime.  L’autre opposition dirigée par le Qatar et certains pays occidentaux se sont montrés très pessimistes quant à la réussite de la mission de Lakhdar Brahimi.  Ces derniers trouvent que n’importe quelle solution au conflit doit passer par le départ de Bachar Al-Assad.  Cette théorie demeure irrecevable non seulement par le régime en place mais également par plusieurs pays dont la Russie et la Chine.  Il est de même pour l’émissaire international qui refuse toute ingérence dans les affaires intérieures syriennes. «Ma mission n’est pas de maintenir ou d’évincer  Bachar Al-Assad.  Cet état de fait revient au peuple syrien et à personne d’autre», a indiqué Lakhdar Brahimi. L’émissaire de l’ONU a indiqué à Damas que le conflit syrien est une véritable menace pour le monde. Il est conscient de ce qu’il dit, car une éventuelle intervention militaire contre la Syrie ferait exploser non seulement la région mais l’ensemble des continents. Il est tout à fait normal que l’émissaire de l’ONU tente de désamorcer la «bombe» sans le moindre risque. Nous n’apprenons rien à personne en disant qu’à l’instar de la Russie et la Chine qui soutiennent directement le régime Syrien, plusieurs autres forces ne resteraient pas les croisés dans le cas dans une attaque militaire contre Damas, à commencer par l’Iran et le Hezbollah qui ne cessent de brandir la carte de la menace indiquant qu’ils répondraient d’une façon directe à n’importe quelle agression extérieure contre la Syrie. * La Nouvelle Répoblique-16.09.2012.

**PASSE D’ARMES ENTRE L’ÉMISSAIRE DE L’ONU ET CHEIKH HAMAD

   Le tacle «princier» de Lakhdar Brahimi

    «Si le prince veut me voir, il n’a qu’à venir à mon hôtel»

La leçon à tirer de cet épisode est que le prince qatari a commis une maladresse diplomatique doublée d’un manque de savoir-vivre.

Lakhdar Brahimi, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, n’est pas homme à courber l’échine devant les exigences répétées des Qataris qui tentent de lui imposer leur scénario pour précipiter la chute de Bachar Al Assad. Confirmation a été donnée la semaine dernière en Egypte lorsque le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari, Hamad Ben Jassim Al Thani, a commis l’impair diplomatique de convoquer Brahimi dans la suite qu’il occupait à l’hôtel Four Seasons. Cheikh Hamad a été sèchement remis à sa place par Brahimi en refusant de se rendre à sa convocation. Un diplomate arabe a rapporté à la presse que l’émissaire de l’ONU a été intransigeant dans sa réponse. «Si le prince veut me voir, il n’a qu’à venir à mon hôtel», a-t-il rétorqué. Le Premier ministre qatari, qui dirige aussi le Comité ministériel arabe sur la Syrie, s’exécuta sans aucune forme de procès. Il se rendit effectivement dans la suite de l’envoyé spécial de l’ONU.
Une fois sur place, cheikh Hamad a cru pouvoir impressionner le diplomate onusien. Il avait un plan à lui dicter. Ni plus ni moins.
Celui-ci consistait en un processus qui conduirait à une chute rapide de Bachar Al Assad. Tentant d’accentuer la pression, il demande même une date butoir pour voir ses souhaits se réaliser. L’arrogance et le manque notoire de correction du prince qatari n’ont eu aucun effet. Il s’entendit dire: «Je ne travaille pas comme ça.»
Ces révélations ont été publiées par le quotidien français le Figaro qui a eu l’information d’un diplomate arabe ayant assisté à la scène. La riposte de l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères a tellement plu aux Syriens qu’ils ont répercuté l’information dans leurs médias. On y voit un signe de rejet des ingérences des voisins de la Syrie, arabes ou turcs qui veulent imposer une transition rapide même s’ils doivent pour cela fournir la rébellion en dollars et en armes.
La docilité des Qataris à l’égard des pays occidentaux est fortement réprouvée par Brahimi. Voici un autre extrait de son dialogue avec Hamad Ben Jassim. «Je suis l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, je ne veux pas qu’on me fixe de limites», a-t-il encore dit.
Sur ce, le responsable qatari a quitté la suite de Brahimi suivi par les membres de sa délégation. La rencontre prévue avec des membres de la Ligue arabe s’est donc déroulée sans les représentants du prince qatari. Brahimi a gagné la manche et il a prouvé qu’il n’est pas enclin à être l’otage de la ligne belliciste de l’Emirat. La position du représentant de l’ONU est perçue comme un avertissement à des membres de la communauté internationale qui veulent s’imposer en gendarmes du Moyen-Orient.
Les observateurs peuvent témoigner que la feuille de route de Brahimi n’est pas un simple remake du plan de Kofi Annan.
C’est à Brahimi qu’il appartient d’élaborer un plan basé sur ses conclusions suite à ses discussions avec Al Assad, les opposants syriens et des puissances telles que la Chine et la Russie. Son pragmatisme fait grincer des dents l’opposition armée mais l’objectif est noble car il s’agit de mettre fin au bain de sang en Syrie.
L’outrecuidance du prince de Doha s’est manifestée la veille du déplacement du représentant de l’ONU en Syrie. Il pensait faire imposer, par le biais de Brahimi, ses visées à Al Assad en le dissuadant notamment de la participation de l’Iran au règlement de la crise. Pour les Iraniens, il est curieux que cette monarchie, l’une des plus répressives au Golfe, s’érige en défenseur de la démocratie chez les voisins. C’est vrai que l’outil de propagande qu’est Al Jazzera avec la bénédiction d’Al Qaradaoui, ne cesse d’inciter à l’effusion du sang syrien.
L’attitude du diplomate algérien est la première manifestation à un tel niveau du ras-le-bol de la communauté internationale, des méthode suivies dans le traitement de la crise syrienne. Brahimi n’a de compte à rendre qu’aux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et au secrétaire général Ban Ki-moon.* L’Expression-17.09.2012.

**Le médiateur Kofi Annan démissionne et fustige le manque de soutien des grandes puissances à sa mission….Kofi Annan a démissionné jeudi (02.08.2012.) de son poste de médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie après trois mois d’efforts infructueux, fustigeant le manque de soutien des grandes puissances à sa mission. « J’ai fait de mon mieux », a déclaré M. Annan lors d’une conférence de presse à Genève, mais « la militarisation croissante sur le terrain et le manque évident d’unité au sein du Conseil de sécurité, ont fondamentalement changé les circonstances pour l’exercice effectif de mon rôle ». « Je n’ai pas reçu tous les soutiens que la cause méritait », a-t-il poursuivi. Une allusion transparente à l’incapacité des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU à s’unir pour faire pression sur les protagonistes du conflit syrien, et en premier lieu sur Damas, à cause de l’obstruction systématique de Moscou et de Pékin. Ces deux pays ont mis leur veto à trois reprises à des projets de résolutions occidentaux au Conseil depuis le début de la crise syrienne en mars 2011. M. Annan, qui s’était rendu à plusieurs reprises à Damas pour y rencontrer le président Bachar al-Assad, avait proposé aux belligérants un plan de paix en six points prévoyant une cessation des combats et une transition politique. Mais ce plan, appuyé par le Conseil, n’a jamais été appliqué. La « transition » signifie que Bachar al-Assad doit « tôt ou tard » partir, a affirmé jeudi M. Annan. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait auparavant annoncé que M. Annan ne comptait pas renouveler son mandat « quand il expirera le 31 août 2012″. M. Ban a entamé des consultations avec son homologue de la Ligue arabe Nabil al-Arabi pour « nommer rapidement un successeur qui puisse poursuivre ces efforts de paix essentiels ». Pour M. Ban, le plan Annan « reste le meilleur espoir pour le peuple de Syrie ». Mais il n’a pas caché, lui non plus, que « les divisions persistantes au sein du Conseil (…) rendent le travail de tout médiateur beaucoup plus difficile » et que les deux camps apparaissent pour l’instant déterminés à se battre jusqu’au bout Depuis plusieurs semaines et surtout depuis l’intensification des combats à Damas et Alep (nord), des diplomates de pays membres du Conseil ne cachaient pas en privé que « la mission Annan est morte », selon les termes de l’un d’eux, et qu’il restait à Kofi Annan à « en tirer lui-même les conséquences », personne ne voulant donner le coup de grâce. Anticipant sur cette démission, un diplomate confiait il y a quelques jours: « ce ne sera pas une surprise, on lui a confié une mission impossible ». M. Annan, un Ghanéen de 73 ans, prix Nobel de la Paix 2001 et ancien secrétaire général de l’ONU (1997-2006), avait été nommé le 23 février. Selon des diplomates, il avait demandé expressément au Conseil à la mi-juillet de lui donner des moyens de pression supplémentaires sur les protagonistes du conflit, et en premier lieu sur le gouvernement syrien, en brandissant contre Damas la menace de sanctions économiques. Mais la Russie et la Chine, qui ont toujours cherché à protéger leur allié syrien, en ont décidé autrement en mettant leur veto le 18 juillet à un projet de résolution occidental prévoyant de sanctionner Damas s’il persistait à bombarder les villes syriennes rebelles. Depuis lors, M. Annan n’avait plus fait de déclarations publiques. La mission d’observateurs mis en place en Syrie par l’ONU (Misnus) depuis avril dernier vient d’être réduite de moitié, à 150 hommes seulement. Son chef le général norvégien Robert Mood a quitté Damas, remplacé provisoirement par le général Babacar Gaye, principal conseiller militaire de l’ONU. Un des deux adjoints de M. Annan, le Français Jean-Marie Guehenno, a lui aussi quitté son poste. Le Conseil de sécurité a prolongé le mandat de la Misnus d’un mois jusqu’au 19 août mais en avertissant que la mission serait retirée à cette date si les conditions de sécurité et les circonstances politiques ne s’amélioraient pas très nettement en Syrie d’ici là. L’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine a tenu à être le premier à réagir à la démission de M. Annan, regrettant cette décision et affirmant: « nous avons soutenu ses efforts ». Il a qualifié la mission de M. Annan de « terriblement difficile ». Algerie – ennaharonline-03.08.2012.

**Durcissement dans le conflit syrien, le Liban en voie de basculement

« Honoré, flatté, empli d’humilité et effrayé». Lakhdar Brahimi a utilisé des mots qui en disent long sur les difficultés qui l’attendent sur un front syrien qui déteint inexorablement sur le voisin libanais.
L’ancien diplomate algérien qui venait de rencontrer, vendredi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, a assuré que sa mission sera guidée par le seul intérêt du peuple syrien. Le peuple syrien «passera avant tout. Nous mettrons ses intérêts au-dessus de tout. Nous tâcherons d’apporter de l’aide autant que nous pourrons, nous n’économiserons pas nos efforts», a déclaré M. Brahimi devant M. Ban, avant de s’entretenir avec d’autres ambassadeurs à l’ONU. Comment déterminer l’intérêt du peuple syrien dans un contexte d’intervention externe massive et de polarisation communautaire et confessionnelle qui tourne au sectarisme, n’est pas la moindre des difficultés qui l’attendent. Le nouvel émissaire de l’ONU, attaqué par l’opposition syrienne avant même le début effectif de sa mission, et critiqué à Damas pour avoir utilisé le terme de « guerre civile » a eu des assurances du vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad. Celui-ci a déclaré que la Syrie coopérerait avec Lakhdar Brahimi, afin de mettre en place «un dialogue national» au «plus vite». Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a utilisé des termes très généraux sur la mission de Lakhadar Brahimi, qui jouissant du «plein respect et du soutien entier de la communauté internationale aura « pour tâche essentielle, d’apporter en Syrie la paix, la stabilité, et la promotion des droits de l’Homme». Lakhdar Brahimi a discuté avec l’ambassadeur français à l’ONU. Le ministère russe des affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que Lakhdar Brahimi partage la position de Moscou sur la nécessité de régler la crise syrienne sur la base des accords de Genève et, se dit prêt à travailler avec toutes les forces politiques et tous les Etats susceptibles de ramener la paix dans ce pays. Brahimi s’est entretenu vendredi par téléphone avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. «La Russie a réaffirmé son soutien aux efforts visant à mettre un terme le plus vite possible à l’effusion du sang, et à engager un dialogue politique entre les parties belligérantes sur la base du plan de paix de Kofi Annan […] et du communiqué final de la rencontre du Groupe d’action sur la Syrie à Genève», indique le communiqué russe.
SUR LE TERRAIN, LA GUERRE…
Sur le terrain, la situation est bien « effrayante » pour reprendre la formule de Lakhdar Brahimi. L’armée a continué à pilonner des quartiers d’Alep et poursuivait son offensive dans les zones proches de Damas, où plus de cent personnes ont été tuées. Le bilan des victimes donné par les sources d’opposition est de 25.000 morts, la plupart des civils, tandis que plus de 200.000 syriens se sont réfugiés dans les pays voisins. Les combats se concentrent à Alep au niveau de la vieille ville pratiquement désertée par ses habitants. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH opposition) affirme que plus de 4.000 morts ont été enregistrés au cours des trois dernières semaines. Ce qui serait un signe de durcissement du conflit. Vendredi, des manifestations ont été organisées, une journée, où le nombre de morts a été, toujours selon l’OSDH, de 185 dont 115 civils, 36 soldats et 34 rebelles. En Syrie, les salafistes, partisans d’une figure de l’opposition au régime, Cheikh Adnane Aroure, entendent concentrer les attaques contre le littoral syrien afin d’en expulser les alaouites. « La nation islamique veut déplacer la bataille vers les quartiers et les régions nassirites (appellation désignant aussi les alaouites) pour déraciner les chabbihas de leurs repaires ».
FRAYEURS LIBANAISES
Au Liban, où les autorités tentent, depuis le début de la crise syrienne, d’en éviter l’impact, la situation semble se dégrader inexorablement. A Tripoli, les affrontements à base confessionnelle ont fait, samedi, en tout 15 morts et 112 blessés, selon un responsable des services de sécurité. Un adolescent de 16 ans appartenant à la communauté alaouite (branche du chiisme) a succombé à ses blessures après avoir été touché vendredi dans des combats à la roquette et à l’arme automatique, entre un quartier alaouite soutenant le régime syrien et deux quartiers sunnites hostiles à Damas. Les affrontements opposent principalement le quartier alaouite de Jabal Mohsen (nord-est de Tripoli) à ceux sunnites de Bab el-Tebbaneh (nord) et Qobbé (est). La ligne de démarcation entre Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh s’appelle, tout un symbole, la rue de la Syrie. Cette dérive communautaire et confessionnelle du conflit en Syrie, déteint sur le Liban, dont la fragilité est aggravée par la dépendance externe de la classe politique. Le Premier ministre libanais Najib Mikati s’est dit «inquiet» des tentatives d’entraîner le Liban dans le conflit syrien. Paris et Washington ont également fait part de leur inquiétude d’une »réaction en chaîne à partir de la Syrie», tandis que l’ONU a appelé à soutenir davantage le Liban face aux risques de déstabilisation. La Russie s’est dit hostile à toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du Liban, et s’est dit « sérieusement préoccupée par la situation à Tripoli, la deuxième grande ville libanaise, et appelle toutes les parties à cesser les violences et à respecter la trêve conclue mercredi avec le concours du premier ministre libanais Najib Mikati». La seule bonne nouvelle sur un théâtre libanais à haut-risque est la libération d’un des onze pèlerins chiites libanais retenus en otages depuis mai en Syrie. L’otage est arrivé en Turquie. Mais les tensions interlibanaises – qui se sont exprimées aussi par des enlèvements en réponse à des enlèvements de citoyens libanais par les opposants syriens restent vives et aisément inflammables. (Quotidien d’Oran-26.08.2012.)

**Les USA aident les rebelles

Selon la chaîne de télévision américaine CNN, Barack Obama aurait signé un document secret en faveur d’une aide aux rebelles syriens.Le document autoriserait la CIA à apporter un soutien important aux opposants du régime Assad. La Maison Blanche avait déjà dit que les Etats-Unis apporteraient assistance aux rebelles mais sans fournir aucune arme de combat. Washington a refusé de s’exprimer sur le sujet.Cette information coïncide avec l’exercice d’une pression politique en faveur d’une aide directe aux opposants tandis que le pays refuse de s’engager dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Suite à un entretien téléphonique avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, Barack Obama s’est accordé à « accélérer la transition politique en Syrie », d’après un communiqué de la Maison Blanche. Cela « impliquerait le départ de Bachar Al-Assad…(médias: 02.08.2012.)

**Le grand bourbier…Décidément, les prévisions des observateurs concernant la crise syrienne se confirment jour après jour avec notamment des rebondissements vertigineux. Parallèlement à l’autisme diplomatique mené par la coalition de la mort ( entendons par-là l’Occident, les USA, Israël et leurs vassaux arabes )’, les médias atlantistes orchestrent également une campagne criminelle sans précédent.
Ce n’est pas la fameuse «démocratie» psalmodiée en choeur et qui n’a jamais quitté le statut conceptuel qui va sauver ces milliers de victimes de ces pays convoités par un Occident sous l’emprise de son instinct prédateur. Ainsi, nombre d’observateurs avertis sourient en assistant à cette tragédie humaine qu’on tente d’humaniser à coups de morale immorale. Récemment, la Ligue arabe, porte-parole dévoué de l’Occident, a appelé hier l’ONU à se réunir pour discuter de l’interruption des relations diplomatiques avec la Syrie. Cette résolution, qu’on veut voter à qui mieux mieux, nous rappelle de fort belle manière la valse de cette ligue dans la crise syrienne. Cela dit, la résolution tant prisée par les assassins de l’ordre concerne l’approbation de la création d’une zone de sécurité en Syrie en vue de protéger les résidents et de créer immédiatement un gouvernement de transition dans le pays. Une ingérence toute caractérisée que l’on tente d’imposer par un euphémisme digne du bal des faux culs… Ah, si Céline était encore de nos jours !!! Dans ce contexte, les réserves émises par l’Algérie démontrent amplement que ces prétendus sauveurs inhumains bafouent en premier lieu une «décision souveraine du peuple syrien (…) qui ne relève pas des prérogatives du conseil». Mais c’est trop rêver avec les intentions irréversibles du conseil de la Ligue arabe, réuni dimanche dernier à Doha (Qatar), qui a «appelé le président syrien à renoncer au pouvoir». Face à ce jeu périlleux pour la région du Proche et du Moyen-Orient, Vladimir Poutine a averti que cette décision d’écarter le président syrien par voie inconstitutionnelle provoquera une guerre civile sans fin dans le pays. Une «prémonition» partagée par beaucoup d’observateurs, d’autant plus que, dans la situation actuelle, la grande menace pour la région se précise à grande pompe d’autant plus qu’on assiste à une bousculade israélo-américaine aux frontières avec la Syrie. Information que confirme le site WikiStrike : «Pour la première fois depuis la création de l’Etat d’Israël, l’ensemble des unités de combat des forces armées israéliennes est en train de se concentrer au nord à la frontière avec le Liban et au nord-est dans le Golan à la frontière avec la Syrie en vue d’une guerre totale avec la Syrie. Parallèlement, des unités des forces spéciales américaines se massent à la frontière entre la Jordanie et la Syrie. Un mouvement de concentration de forces similaires est enregistré en Turquie. Depuis hier soir, rajoute le site, Israël est officiellement en état de guerre suite à une intrusion syrienne dans le Golan. D’après nos sources, il se pourrait fort qu’Israël déclare la guerre à la Syrie dans les jours ou semaines qui viennent». Il reste maintenant à savoir ce que déciderait la Ligue des pantins face à ce nouveau bourbier ‘. (Nouvelle République-24.07.2012.)

**Le réseau italien « No war » appelle à mettre fin à l’intervention étrangère en Syrie

Le réseau italien « No war » a lancé jeudi « un appel urgent » visant à mettre fin à l’intervention militaire étrangère en Syrie et rétablir les droits humains et le respect de la légalité dans ce pays.
Le réseau constitué de 108 ONG « exhorte à mobiliser les Nations unies et la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour faire cesser toute intervention militaire étrangère contre la Syrie, et au contraire, d’agir de bonne foi pour une honnête médiation ». Dans cet appel, les ONG estiment « essentiel d’agir rapidement », demandant d’ »agir de bonne foi pour rejoindre une vraie médiation pacifiques ».
« Au cours des derniers mois, nous avons observé une augmentation constante des campagnes de presse qui présentent seulement une vision partielle et pas vérifiée ce qui passe en Syrie », souligne le réseau, estimant que « la même chose s’est produite aussi dans le cadre des préparatifs à l’intervention étrangère en Libye ».
Les rédacteurs de cet appel rappellent « les affrontements violents entre les troupes gouvernementales et les insurgés armés de l’auto-proclamé + Armée Libérée Syrienne+ avec des bases en Turquie, près de la frontière syrienne ».
« Nous savons que ces conflits provoquent un grand nombre de morts parmi les civils, qui sont toujours les premières victimes de n’importe quel conflit. Il semble donc clair que les deux côtés armées ont des responsabilités », soulignent-ils, affirmant qu’une ingérence militaire étrangère n’est pas une bonne façon de protéger les droits civils et humains ».
Pour eux « le projet d’+intervention militaire humanitaire+ en Syrie est la pire des solutions et il ne peut pas revendiquer aucune légitimité, car on ne peut pas obtenir la protection des droits humains par une intervention armée ».
A cet égard, ils exhortent la communauté internationale à « favoriser un cessez le feu sur les deux côtés et une médiation neutre entre les parties : nous rappelons que la proposition faite par certains pays d’Amérique latine à partir du groupe Alba semble être accueilli aussi par l’opposition non-armée ».
Ils préconisent la prise de « mesures pour arrêter l’ingérence militaire et politique étrangère en Syrie visant à déstabiliser le pays et éventuellement toute la région, la restauration de la Syrie dans le bloc régional, la fin des sanctions actuelles qui portent atteinte à des civils, une mission internationale d’enquête par les pays et les organisations neutres pour établir la vérité sur les conditions de vie en Syrie « .
Enfin, le réseau italien a appelé à un sit-in devant l’ambassade des Etats-Unis à Rome, pour le 31 juillet, afin de « faire entendre » la voix des ONG opposées à l’intervention étrangère en Syrie. (APS-26.07.2012.)

*Jean-Pierre Chevènement dénonce les «professionnels de l’ingérence»

Jean-Pierre Chevènement dénonce les «professionnels de l'ingérence»

«La Syrie n’est ni la Tunisie ni l’Egypte. C’est un pays plongé dans une guerre civile inspirée et alimentée de l’extérieur», estime le président d’honneur du MRC. Jean-Pierre Chevènement, a dénoncé mercredi les «professionnels de l’ingérence» qui poussent, selon lui, la France à «intervenir militairement» en Syrie, dans une déclaration à l’AFP.
«La Syrie n’est ni la Tunisie ni l’Egypte. C’est un pays plongé dans une guerre civile inspirée et alimentée de l’extérieur», estime-t-il. Selon l’ancien ministre de la Défense, «des professionnels de l’ingérence poussent aujourd’hui la France à intervenir militairement, fût-ce par la seule voie aérienne, en violation de la légalité internationale et au côté de pays dont les ambitions et les intérêts ne sont pas les nôtres».
«Le précédent libyen ne saurait être invoqué», déclare-t-il. La résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU de mars 2011 a, selon lui, «été interprétée au-delà de son objectif proclamé -la protection des civils-, jusqu’à un changement de régime dont l’une des conséquences a été la déstabilisation du Mali». M.Chevènement rappelle que le président François Hollande «a plusieurs fois souligné que la France n’interviendrait pas en dehors d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations-unies». «La politique de la France repose sur des principes et aucune campagne d’opinion ne doit l’en faire dévier», affirme-t-il.
Selon le sénateur du territoire de Belfort, «la politique de «changement de régime» a été pratiquée en Irak» par l’ancien président américain George Bush en 2003, mais «elle ne saurait aujourd’hui recevoir la caution de la France». Dans le quotidien Le Monde, l’écrivain et essayiste Bernard-Henri Lévy, en pointe lors de l’intervention occidentale en Libye en 2011, a notamment lancé mardi un appel à une action militaire aérienne en Syrie. (L’Expression-18.08.2012.)

**La crise syrienne échappe désormais aux Syriens 

Selon Fabrice Balanche: maître de conférences à l’université Lyon 2 et directeur du Groupen de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo) à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée (MOM).
- Que pouvez-vous dire sur la situation en Syrie, en ce moment ?

Le conflit en Syrie dure depuis 18 mois et nous n’y voyons pas une issue rapide. Les manifestations pacifiques contre le régime de Bachar Al Assad ont disparu du fait de la répression et de la militarisation de l’opposition. Nous sommes dans une guerre civile sanglante avec des tendances à la guerre civile communautaire dans des régions mixtes, comme à Homs, et plus généralement dans la périphérie du territoire alaouite. Le régime de Bachar Al Assad est encore solide malgré les défections dont il faut relativiser l’ampleur : 40 généraux de brigade sont passés à la rébellion sur un total de… 1200. La défection du Premier ministre, Ryad Hajab, fut un coup dur pour le régime sur le plan symbolique, mais il n’avait guère de pouvoir ni aucune base sociale dans le pays, comme la plupart des ministres. Elle prouve cependant que l’appareil bureaucratique est fragile, qu’il est miné de l’intérieur et que beaucoup de ses membres ont perdu espoir dans la capacité du régime à surmonter la crise. Le régime dispose d’un appareil militaire encore largement supérieur à celui de l’opposition qui lui a permis de reprendre Damas, Homs et dans les prochaines semaines Alep. Cependant, il ne peut se maintenir dans les campagnes et les petites villes autour d’Alep, de Hama, Deraa ou de Deir Ezzor, car la population lui est hostile. Il évite donc de disperser ses troupes, préférant les concentrer sur les grandes villes et les principaux axes de communication, en attendant des jours meilleurs. Sa stratégie de contre-insurrection marque le pas, notamment parce qu’il ne contrôle pas les frontières, ce qui permet à la rébellion de se ravitailler et d’utiliser les pays voisins comme base de repli.

- Qu’en est-il sur le plan international ?

Sur le plan international, le front anti-Bachar Al Assad ne s’est pas disloqué et continue d’appuyer la rébellion. L’Arabie Saoudite et le Qatar notamment mettent à la disposition de la rébellion des milliards de dollars. Le régime est protégé par le double veto russe et chinois ainsi que l’appui iranien. L’internationalisation de la crise syrienne complique sa résolution, car elle échappe désormais aux Syriens

- Dans ce pays où vivent plusieurs confessions depuis 1500 ans, peut-il y avoir une guerre des communautés

On parle souvent d’une mosaïque communautaire à l’égard de la Syrie. Il est vrai que nous avons une dizaine de communautés chrétiennes (assyro-chaldéens, syriaques orthodoxes et catholiques, arméniens orthodoxes, catholiques et protestants, maronites, greques orthodoxes, greques catholiques, latins, protestantes), mais au total, ils ne représentent que 5% de la population syrienne. Diverses branches du chiisme sont présentes : les Alaouites (10%), les Druzes (3%), les Ismaéliens (1%) et les chiites duodécimains (0,5%).
Là encore, nous n’avons que 15% de la population. Les musulmans sunnites représentent 80% de la population syrienne. Certes, nous avons aussi des Kurdes (15%) et des Turkmènes (1%) parmi eux. Les Arabes sunnites représentent donc près des 2/3 de la population syrienne, ce qui doit nous faire relativiser cette idée de mosaïque communautaire, d’autant que les populations ne sont pas très mélangées sur le plan géographique.
A l’échelle des grandes villes, nous avons une mixité communautaire, mais tempérée à l’échelle des quartiers par une plus grande homogénéité communautaire.

- Se dirige-t-on vers une partition du pays

La structure du pouvoir, qui s’appuie en priorité sur la communauté alaouite, et l’organisation sociale très endogame, favorise la dérive vers un conflit communautaire. Il faut souligner que l’Armée syrienne libre (ASL) est composée quasi exclusivement d’Arabes sunnites (quelques Kurdes ont rejoint ses rangs, c’est pour cette raison que j’utilise le terme «quasi» et non parce qu’il y aurait des Alaouites ou des chrétiens). Depuis septembre 2011, les quartiers alaouites de Homs étaient sous le feu des rebelles de l’ASL qui opéraient depuis les quartiers sunnites limitrophes. Les assassinats communautaires se sont multipliés rapidement à Homs, mais aussi à Damas et Alep : chrétiens et Alaouites étant considérés comme partisans du régime par leur simple identité confessionnelle. Des sunnites ont été aussi assassinés par les rebelles, au motif qu’ils étaient fonctionnaires. Début août, 15 employés (6 Alaouites, 5 chrétiens et 4 sunnites) de la centrale électrique de Homs ont été abattus dans la résidence des employés par un commando de l’ASL.
Une guerre communautaire est donc possible. Des signes inquiétants dans la périphérie du territoire alaouite indiquent que sunnites et Alaouites se préparent à l’affrontement : les massacres de villageois sunnites à Houle et Mazraa Qoubeyr. Des dizaines de milliers d’Alaouites ont quitté Homs et Damas pour se réfugier dans leur village d’origine sur la côte, le réduit alaouite en cas de perte du pouvoir à Damas commence à devenir une option réaliste. Dans le nord-est du pays, les Kurdes ont pris possession de leur territoire avec l’aval du régime qui ne pouvait pas ouvrir un nouveau front. Mais pour constituer un territoire homogène et viable, les Kurdes devront forcément affronter des populations arabes et pratiquer une certaine épuration ethnique.
Le régime n’a pas intérêt à ce que la crise se transforme en guerre communautaire, car il ne peut s’appuyer dans ce cas que sur 20% de la population (les minorités non sunnites). En revanche, l’opposition armée et les pays qui les soutiennent utilisent l’islam sunnite pour  se mobiliser contre le régime, car c’est le moyen le plus efficace pour en venir à bout. Les minorités et les laïques apparaîtront dans cette stratégie comme «les dégâts collatéraux».

- Les minorités syriennes, notamment les Syriaques ou Assyriens, les Druzes, ainsi que d’autres, seront-elles en danger si le régime d’Al Assad s’écroulait ?

A ce stade du conflit et en raison de la militarisation croissante de la crise qui s’accompagne d’exactions de part et d’autre, il est clair que les minorités confessionnelles sont en danger, avant même que le régime ne s’écroule. Les Alaouites seront les premières victimes du sentiment antichiite et de leur proximité avec le régime.
Mais ils disposent de leur réduit communautaire pour se mettre en sécurité, c’est également le cas des Druzes, moins liés au régime, mais tout aussi victimes de l’antichiisme croissant de la rébellion, eux aussi disposent d’un territoire défensif au sud-est de la Syrie (le jebel druze), limitrophe de la Jordanie.
En revanche, la situation des chrétiens est plus délicate, car ils sont dispersés sur l’ensemble du territoire syrien avec de fortes concentrations dans les grandes villes sunnites de l’intérieur. La hiérarchie chrétienne a pris fait et cause pour le régime, ce qui donne des arguments à l’opposition pour justifier les assassinats et les expulsions de chrétiens dans les zones qu’elle contrôle.

- Les mouvements islamistes sont-ils populaires en Syrie ?

Beaucoup d’analystes minorent le poids des mouvements islamistes en Syrie, arguant que les combattants salafistes ne sont pas très nombreux et que la société syrienne est plurielle. En fait, l’islam sunnite en Syrie est marqué par deux courants : le soufisme et le hanbalisme.
Le soufisme inspire la tolérance et explique pourquoi les autorités sunnites en Syrie sont conciliantes avec le régime. En revanche, la Syrie a donné naissance également à un islam radical inspiré par la présence de l’école hanbalite dont est issu le wahhabisme saoudien. Les Alaouites se souviennent des fatwas de l’imam Ibn Taymya, qui déclarait licite le fait de tuer les Alaouites : «Les sectateurs du sens caché.»
La société syrienne s’est fortement réislamisée depuis les années 1980 dans un sens radical. Les difficultés économiques, l’absence de perspectives pour la majorité des jeunes et l’influence saoudienne expliquent ce retour en force du religieux dans un Etat laïque qui n’a pas tenu ses promesses en matière de développement.  Les Frères musulmans ont été éradiqués en tant qu’organisation dans les années 1980 et ce sont donc les courants salafistes qui ont p

- Le Qatar et l’Arabie Saoudite jouent-ils véritablement un rôle, d’après vous,dans ce conflit ?

L’Arabie Saoudite joue un grand rôle à travers les ONG islamiques qui opèrent au Liban et en Jordanie. Certaines apportent une aide aux réfugiés, d’autres ne sont que des paravents pour soutenir les combattants islamiques.
Depuis mai 2008, lorsque le Hezbollah a pris Beyrouth-Ouest d’assaut au détriment des milices du Parti du futur de Saad Hariri, l’Arabie Saoudite a compris qu’elle devait s’appuyer sur une force plus solide pour faire barrage au Hezbollah et à l’Iran au Liban. Elle s’est mise à soutenir les groupes salafistes au Nord-Liban.
C’est précisément à partir de Tripoli, au Liban que sont rentrés les premiers combattants salafistes en Syrie et des armes destinées aux rebelles de Homs. Selon Le Figaro, l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie ont ouvert une base à proximité d’Adana pour entraîner les rebelles syriens et leur apporter une aide logistique. Les pays du Golfe ont également un fonds de plusieurs milliards de dollars destiné à susciter les défections au sein du régime syrien.
Cette aide ne concerne que les personnalités de premier plan : ambassadeurs, ministres, etc., dont il faut aussi mettre les familles en sécurité.

- Qu’en est-il des djihadistes qui activent en Syrie ? S’agit-il de mercenaires, de trafiquants, d’islamistes convaincus ou de terroristes d’Al Qaîda ?

Les djihadistes en Syrie viennent de divers horizons, vous pouvez trouver des anciens de Tchétchenie ou d’Irak, islamistes convaincus au départ mais devenus mercenaires aujourd’hui, des trafiquants qui se dissimulent derrière le bandeau noir des salafistes pour obtenir des subsides de la part des Saoudiens, et enfin des membres d’Al Qaîda qui répondent à l’appel d’Ayman Al Zawairi, venant abattre ce régime «impie» pour ensuite, tel Saladin, reprendre Jérusalem. Ils sont présents depuis le début de la crise et sont derrière les attentats meurtriers à Damas et Alep. Certes, ils sont minoritaires au sein des rebelles, mais ces «Rambo de l’islam» effectuent un fort prosélytisme parmi les jeunes combattants en mal d’idéal.

- Ce conflit va-t-il durer encore longtemps à votre avis ? Une intervention étrangère est-elle à écarter ?

Le régime peut tenir des mois, voire des années. Son territoire se rétrécit, car l’armée est concentrée dans les grandes villes et la défense des voix de communication.
Il lui reste 200 000 hommes dans l’armée régulière, des dizaines de milliers de supplétifs (chabiha) et d’agents des services de renseignement. Il n’est pas sûr du comportement des sunnites dans l’armée, c’est-à-dire plus de la moitié des effectifs, ce qui l’empêche de quadriller le territoire et de reprendre les frontières.
Mais l’ASL n’a pas été capable de prendre Damas ni de tenir Alep, qu’elle va devoir évacuer. Le conflit peut donc durer, car aucun des deux camps ne parvient à écraser l’autre et aucune négociation sérieuse ne se profile, la rébellion étant persuadée qu’elle va l’emporter par les armes.

- Une résolution politique du conflit est-elle encore possible ?

Sur le plan international, les deux camps ne sont pas parvenus à se mettre d’accord à Genève le 30 juin dernier. La Russie tient à conserver la Syrie et par conséquent soutient Bachar Al Assad, la clé de voûte du régime. Vladimir Poutine sait que si Bachar Al Assad quitte le pouvoir, son régime s’effondrera et le nouveau régime, dominé par les sunnites, se tournera vers l’Occident et les pays du Golfe.
La défaite du régime de Bachar Al Assad est peut-être inéluctable à terme, mais la Russie est bien décidée à ne pas faciliter la tâche à l’OTAN, tout comme l’Iran vis-à-vis des pétromonarchies du Golfe. Du fait de la campagne électorale aux Etats-Unis, Barak Obama est en position de faiblesse pour négocier sur la crise syrienne, il n’a pas intérêt non plus à une intensification du conflit qui l’obligerait à intervenir.
On s’achemine donc vers une poursuite des combats sous la forme actuelle au moins jusqu’au début de 2013, ensuite il est probable que le front anti-Bachar Al Assad va augmenter son soutien à la rébellion pour tenter de donner l’estocade courant 2013. Nous n’aurons pas d’intervention étrangère directe en revanche.
Une résolution politique du conflit est toujours possible, mais elle se ferait actuellement à l’avantage du régime de Bachar Al Assad, de la Russie et de l’Iran, il n’en est donc pas question. (El Watan-22.02.2012.)

**Attentat à la bombe  contre un bâtiment de la Sécurité  nationale.

 Le général Assef Chaoukat, vice-ministre de la Défense et beau-frère de Bachar al-Assad, 62 ans,  a été tué dans une explosion dans un bâtiment de la Sécurité nationale

*Le ministre de  la Défense, Dawoud Rajha, a également péri dans l’explosion

*selon une version officielle, l’attentat à la bombe était l’oeuvre de mercenaires terroristes

La bataille entre l’armée officielle syrienne et  » l’Armée syrienne libre » (ASL)  fait rage dans la capiale syrienne. Ce mercredi matin -18.07.2012.-, plusieurs très hauts  responsables du régime syrien, dont le ministre de  la Défense et le  beau-frère de Bachar al-Assad, ont été tués dans un attentat à la bombe  contre un bâtiment de la Sécurité  nationale. D’après une source, le  kamikaze auteur de l’attentat  serait un garde du corps appartenant au  cercle proche du pouvoir. Il  aurait actionné sa charge explosive en  pleine réunion de ministres et  de responsables militaires et de  sécurité. Parmi les victimes confirmées par la chaîne de télévision officielle   syrienne figure le général Assef Chaoukat, vice-ministre de la Défense   et beau-frère du président Bachar al Assad. Selon une source proche des   services de sécurité, Assef Chaoukat, qui était âgé de 62 ans, est  mort  dans un hôpital de Damas où il avait été transféré. Le ministre de  la Défense, Dawoud Rajha, a également péri dans l’explosion. Tous deux  appartenaient au premier cercle du pouvoir.

Le ministre de l’Intérieur Mohammad Ibrahim al Chaar, donné pour   mort par certains médias arabes, a été blessé dans l’attentat et   hospitalisé, dit la télévision syrienne. Son état aurait été stabilisé, a   précisé la télévision syrienne. De source proche du pouvoir, on  indique  que le chef des renseignements, Hicham Bekhtyar, a également  été  blessé. Des médias libanais ajoutent que plusieurs hauts  responsables des  services de sécurité ont été tués dans l’attaque qui  marque un tournant  dans la crise syrienne.

Dans un communiqué repris par la télévision officielle, le pouvoir   syrien a affirmé que «l’attentat à la bombe terroriste» était l’oeuvre   de mercenaires et promis d’en finir avec les «bandes criminelles».  L’Armée syrienne libre (ASL) et un groupe islamiste, la Brigade de   l’islam, ont tous deux revendiqué la responsabilité de cet attentat. L’état-major de l’armée syrienne a prévenu de son côté que ses troupes étaient «plus déterminées que jamais» à mettre en échec «toutes les formes de terrorismes» et à «amputer ceux qui nuisent à la sécurité   nationale». «Quiconque pense pouvoir tordre le bras de la Syrie en  ciblant certains commandants se fait des illusions», souligne le  communiqué de l’armée. Le bâtiment visé est situé dans le quartier de Raouda, dans le nord   de la capitale Damas, il a été bouclé par la police, selon plusieurs   habitants joints par téléphone. Selon des militants de l’opposition, la  Garde républicaine a  interdit l’accès à l’hôpital de Chami, situé à  proximité du lieu de  l’explosion, où des blessés ont été transportés en  ambulance. (20Minutes avec Reuters-18.07.2012.)

**Le prince Bandar Ben Sultan mort dans un attentat au siège des services secrets saoudiens

Le prince Bandar Ben Sultan, dit Bandar ‘Bush », nommé jeudi à la tête de ses services de renseignement saoudien, est mort dans un attentat au siège des services secrets saoudiens, selon la chaîne iranienne PressTV.Les médias saoudiens se sont jusqu’à présent abstenus de montrer toute réaction à l’explosion, et ne fait aucun    commentaire.
L’explosion a eu lieu ce dimanche alors que M. Ben Sultan est entré dans le bâtiment. Le prince Bandar Ben Sultan, 63 ans, avait été ambassadeur saoudien à Washington pendant 22 ans (de 1983 à 2005). (
Source :algerienetwork  et plus-24.07.2012.)

*un copain des Bush…Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud arabe : بندر بن سلطان بن عبدالعزيز آل سعود, né le 2 mars 1949 est un membre de la famille royale Saoudienne, fils de l’ancien prince héritier    Sultan. Ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis d’Amérique de 1983 à 2005, il est actuellement secrétaire général du Conseil de Sécurité National d’Arabie saoudite. Le prince Bandar est né le 2 mars 1949 à Taïf du prince Sultan ben Abdelaziz Al Saoud    et de son épouse Khizaran. Après avoir été diplômé du British Royal Air Force College, Cranwell (Grande-Bretagne) en 1968, il intègre l’Armée de l’Air Saoudienne. À ce titre, il recevra une    formation complémentaire de pilote en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Alors que ses responsabilités au sein de l’armée de l’air du royaume s’accroissent, il    interviendra dans la négociation avec les États-Unis de la vente de 60 F-15 en 1978, puis d’AWACS en 1981. Il est nommé attaché à la défense de l’Ambassade d’Arabie Saoudite aux États-Unis en 1982,    puis ambassadeur le 24 octobre 1983. Il restera à ce poste jusqu’en septembre 2005. Le prince Bandar a épousé la princesse Hayfa bint Fayçal, fille du roi Fayçal ben Abdelaziz    Al Saoud en 1972. Ils ont eu ensemble 8 enfants, 4 filles et 4 garçons. Il a, lors de ses missions aux États-Unis, établi des liens personnels avec George H. Bush    puis George W. Bush, ainsi qu’avec Dick Cheney. Il est surnommé Bandar-Bush, pour ses liens avec le président des États-Unis. Une enquête de la BBC et du journal The Guardian1, poursuivant une enquête du Serious Fraud Office sur des allégations de dessous de table qui seraient intervenus suite aux contrats Al Yamamah entre le Royaume-Uni et l’Arabie saoudite en 1985, a cité le Prince Bandar comme destinataire direct d’une somme    dépassant le milliard de livres sterling. Cette enquête avait été arrêtée sur décision de l’exécutif britannique en 2006.*Source: Wikipedia

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***Le calvaire des réfugiés syriens…

Livrés à leur triste sort, ils se sont retrouvés sans assistance

La présence de Syriennes accompagnées d’enfants mendiant dans les rues, les gares, les jardins, devant les magasins, les mosquées et autres endroits publics, interpelle les consciences.
L’errance, la mendicité, la faim, l’exploitation, la déchirure sociale et la honte de soi, sont autant de malheurs qui s’abattent sur les milliers de Syriens ayant fui les violences et les destructions… Selon certains décomptes, il y aurait entre 6000 et 7000 réfugiés syriens en Algérie, depuis le début du conflit syrien. Ils se sont, témoignent-ils, «trompés d’adresse» en choisissant de venir en Algérie.
Livrés à leur triste sort, ils se sont retrouvés sans assistance. Ni centres d’accueils, ni réseaux associatifs soucieux de leur situation, pour leur venir en aide. C’est le calvaire au quotidien. Outre qu’ils sont complètement ignorés par la clémence et la charité des citoyens, ils sont également traînés dans les tribunaux, pour séjour illégal. Il ne s’agit pas là d’un mensonge et/ou d’une rumeur, mais d’une triste réalité. Une virée dans les rues d’Alger-Centre confirme la situation dramatique dans laquelle se trouvent des dizaines de réfugiés syriens.
Dans tous les coins de rue, le spectacle est désolant. C’était jeudi dernier, il faisait frais. Terrasses de café, magasins, artères et arrêts de bus grouillaient de monde. La scène se déroule à la place Audin, l’une des rues les plus fréquentées de la capitale. Une jeune femme, vêtue de noir en signe de deuil, n’hésite pas à interpeller les passants. Ne présentant aucun signe apparent de mendicité, elle portait dans ses bras un bambin grignotant un morceau de pain sec. La malheureuse interpelle les passants, tout en présentant sa carte d’identité: «A l’aide, je suis Syrienne! Je suis sans ressource, ayez pitié de moi, je suis votre soeur.» Les yeux «inondés» de larmes, elle tend une main qui ne trouve guère d’âme charitable. Je l’aborde: «Je suis journaliste, quelle est votre histoire et comment vous vous êtes retrouvée seule en Algérie’» Après un long soupir, elle rétorque: «Je suis Islam, une Syrienne. J’ai fui mon pays, en guerre fratricide pour trouver refuge en Algérie. Et me voilà, réduite à mendier pour manger à ma faim, loin de mon pays et des miens». Islam a dû traverser trois pays, raconte-t-elle, avant d’entrer en Algérie. Elle s’est réfugiée d’abord au Liban, avant de traverser l’Egypte et la Libye, pour ensuite atteindre l’Algérie, à la fin du mois dernier. Elle n’est pas la seule, révèle-t-elle, à faire la longue et pénible aventure.
«Mes frères, je suis syrienne, aidez-moi»

Beaucoup de ses compatriotes – plus de cent cinquante – pour la majorité, des femmes et des enfants, ont fait la même traversée, avant de se séparer. Ce phénomène remarquable, se reproduit, en fait, à travers plusieurs autres wilayas du pays, essentiellement celles de l’Est. A l’instar des wilayas frontalières de l’Est, Guelma aura été la plus concernée par l’arrivée des réfugiés syriens via les frontières algéro-tunisiennes. Elles sont plusieurs dizaines à avoir gagné le sol algérien, guidées pour la grande majorité par des Tunisiennes. Au cours de sa traversée, Islam nous apprend qu’elle et ses compatriotes ont vendu leurs bijoux et leurs objets de valeur pour subvenir aux frais de leurs long «périple». Après quelques jours passés dans un hôtel algérois, Islam a séché son portefeuille. Elle, qui vivait pourtant dignement en compagnie de son mari à Damas, avant la guerre civile au cours de laquelle il a été tué par les barbouzes de Bachar Al-Assad, aujourd’hui mendie dans les rue d’Alger-Centre pour manger à sa faim. Et pourtant, avoue-t-elle, elle occupe avec son enfant, âgé de 7 ans, le pied d’un immeuble à la rue Didouche-Mourad. Avec regret, la pauvre femme avouait qu’elle n’avait jamais osé imaginer un instant que le peuple algérien pouvait manifester ignorance et indifférence à l’égard des réfugiés syriens, qui souffrent le martyre. Selon les témoignages de concitoyens, des dizaines de Syriennes squattent les portes des mosquées quémandant de l’argent aux fidèles.
Le calvaire quotidien que vit Islam à Alger est aussi partagé par ses compatriotes.
En effet, la présence de Syriennes accompagnées d’enfants dans les rues, les gares, les jardins, devant les magasins, les mosquées et autres endroits publics, qui s’adonnent à la mendicité, attire l’attention. Elles sont en effet, nombreuses. Ce n’est un secret pour personne.
Nesrine, une autre Syrienne, fait également la manche dans les rues et quartiers d’Alger. Elle fait les cafétérias et les magasins pour mendier, en présentant souvent sa carte d’identité syrienne, histoire de susciter la pitié des âmes charitables. C’est, également, le cas dans le reste des grandes places publiques de la capitale ou encore sur les plages, où les mendiantes syriennes, généralement vêtues de noir en signe de deuil, n’hésitent pas à interpeller les passants.

Les mouvements de Nesrine dans sa quête de quelques dinars lui permettant de subvenir à ses besoins est une tâche très dure. Les Algériens sont, paraît-il, indifférents à sa situation. Et puis, ils sont, a-t-on constaté, très peu à oser mettre la main à la poche et répondre au cri de détresse de cette pauvre réfugiée.
C’est dire, à l’évidence, que le caractère hospitalier des Algériens n’est que légende. Pourtant, il s’agit de porter assistance à des citoyens qui ont quitté leur pays, livré à une guerre civile sans merci. Pourtant, avant de mendier, Nesrine a tout fait pour trouver un travail lui permettant de subvenir à ses besoins quotidiens.
Hélas! toutes les portes sont restées fermées devant elle. «j’ai fait les magasins, les marchés et même dans les restaurants pour demander un job. Néanmoins, mes demandes ont été vaines» avoue amèrement Nesrine, avant d’ajouter: «J’aurais dû rester au Liban ou mourir en Syrie, plutôt que de venir en Algérie pour me retrouver mendiante.» En plus des conditions de survie difficiles auxquelles sont confrontés les réfugiés syriens, il faut dire également que leurs séjour en Algérie est placé sous la loupe. Ainsi, plusieurs Syriens ont été interpellés pour séjour irrégulier. Pour cause, ces derniers sont rentrés illégalement via les frontières algéro-tunisiennes.
Des réfugiés traînés devant les tribunaux
Sur un autre chapitre, plusieurs Syriens ont été interpellés pour séjour irrégulier ou pour mendicité par les services de sécurité et présentés aux juges. Ainsi, le tribunal d’Hussein Dey a innocenté deux ressortissantes syriennes, Amina A. et Malak N. âgées de 60 ans, après avoir été poursuivies pour délit de mendicité illégale. Elles étaient, apprend-on, défendues par Me Debah el-Bakr Mohamed Nidhal, avocat syrien agréé auprès de la Cour suprême et du Conseil d’Etat et membre du Comité de soutien au peuple syrien pour le changement. Ce dernier a fait savoir dans une déclaration à la presse que la détérioration des conditions de vie en Syrie a fait que pas moins de 6 000 Syriens sont arrivés en Algérie en tant que réfugiés. Ces derniers vivent dans des conditions très pénibles.

Cet avocat a indiqué que les deux personnes âgées sont arrivées en Algérie par l’aéroport international d’Alger, Houari-Boumediene, au mois de février dernier. Elles se seraient enfuies du village Aâziz à Alep après que ce dernier fut bombardé par l’armée syrienne. Et de poursuivre que chacune de ces deux personnes a huit enfants qui se sont réfugiés en Jordanie, Liban et Turquie. «Les conditions très difficiles de ces deux personnes les ont obligées à vendre leurs bijoux pour subvenir à leurs besoins quotidiens», a-t-il affirmé.
Le magistrat, qui a entendu les deux dames, a été ému par leur histoire. Elles ont raconté qu’elles étaient arrivées en Algérie en février. Elles avaient loué une chambre dans un hôtel situé à la place des Martyrs à Alger.
Après qu’elles aient dépensé tout leur argent, le propriétaire de l’hôtel leur a conseillé de voir l’imam de la mosquée sise à Jolie Vue qui pourrait éventuellement les aider avec le fonds de la Zakat. Mais une fois arrivées à leur destination (mosquée), elles ont été arrêtées par les services de sécurité.

A Constantine et à Oran d’autres Syriens ont été également présentés devant les tribunaux pour séjour irrégulier. Et bien qu’ils soient libérés, il leur a été demandé par le juge de quitter le territoire national. Et pour venir en aide aux réfugiés syriens en difficulté, on apprend qu’un Comité de soutien au peuple syrien pour le changement a été créé. Ainsi, une commission d’aide et d’accueil des réfugiés syriens, composée essentiellement de commerçants et de ressortissants syriens établis légalement en Algérie a été mise en place.
Cette commission, qui a déjà assuré l’hébergement de dizaines de familles tente d’élargir son réseau et servir de repère pour recevoir et assurer un minimum de conditions à leurs compatriotes. «Il y a un réseau de Syriens ici en Algérie qui oeuvre à prendre en charge les Syriens qui fuient la guerre.
Ce réseau vient de prendre en charge des dizaines de familles syriennes. Il a même mis deux lignes téléphoniques à la dispositions des Syriens en difficulté», nous a révélé A. Ahmed, un étudiant syrien en Algérie, faisant partie du réseau de soutien aux Syriens. (L’Expression-22.07.2012.)

**Réfugiés syriens en Algérie: Le devoir de solidarité

Le reportage intitulé : Le calvaire des réfugiés syriens, a suscité un vaste mouvement de solidarité auprès des Algériens. Hier, des dizaines de lecteurs ont contacté la rédaction de l’Expression, pour s’informer sur la manière avec laquelle ils pourraient faire parvenir leur aide à ces familles en détresse. Tant au niveau de la rédaction centrale que des bureaux régionaux, l’élan de solidarité est le même. Ils veulent à tout prix apporter leur aide à ceux qui, durant la guerre de Libération et la résistance anticoloniale, ont été aux côtés du peuple algérien. 
Unies par une longue histoire, l’Algérie et la Syrie entretiennent de solides relations. Bien avant la guerre de Libération, des centaines de familles algériennes se sont installées en Syrie pour fuir la barbarie de la colonisation française.
Rares sont ceux qui sont revenus en Algérie après l’Indépendance. Cela explique même les larges liens familiaux qu’entretiennent les Algériens avec les Syriens. Donc, la fraternité entre les deux peuples repose sur des liens socio-historiques et culturels, ne datant pas d’hier. Aujourd’hui, la Syrie est plongée dans une tragédie douloureuse.

Regrets…
Des dizaines de milliers de Syriens fuient, en famille, la guerre civile pour se réfugier dans des pays voisins et amis. La Turquie, le Liban, la Jordanie, l’Egypte, mais aussi l’Algérie sont des destinations très prisées par les Syriens. En Algérie, certains décomptes avancent qu’une dizaine de milliers de réfugiés syriens ont foulé le sol algérien depuis le début des violences. Arrivés en Algérie, ces derniers ne savant plus à quel saint se vouer. Ils ont besoin d’aide et d’assistance.
Le réseau de bienfaisance et d’aide aux réfugiés syriens en Algérie a tiré la sonnette d’alarme quant aux conditions difficiles dans lesquelles vivent ces réfugiés qui arrivent sans discontinuité. «Nous sommes en difficulté. On n’arrive pas à subvenir aux multiples besoins des réfugiés. Notre action est déterminée par les aides que nous recevons auprès des Syriens établis en Algérie, mais aussi auprès des Algériens», nous a fait savoir A. Ramdhan, membre du réseau syrien de bienfaisance et d’aide aux réfugiés. Et de poursuivre: «On regrette le fait que l’Algérie officielle n’a pas fourni assez d’efforts pour venir en aide aux réfugiés, qui sont dans des situations déplorables et lamentables.»
Un regret manifeste est également affiché par son compatriote, N. Mohammed, activant dans le même réseau. «Les autorités algériennes doivent faire leur devoir envers les réfugiés. Il s’agit de femmes et d’enfants qui ont fui la guerre. Les réfugiés syriens en Algérie ne sont pas venus faire de la politique. Ils sont ni avec X ni avec Y», a-t-il tenu à préciser, avant d’ajouter, avec désolation: «Les Algériens ne doivent pas oublier que parmi ceux qui tombent sous des balles assassines aujourd’hui en Syrie ou les réfugiés syriens qui arrivent en Algérie, il y a des Syriens d’origine algérienne».

Main tendue
En effet, il est du devoir de tout Algérien de porter assistance à ses frères syriens qui viennent se réfugier en Algérie.
Car, il s’agit en effet de tendre la main à ceux qui nous ont offert, par le passé, gîte et assistance. L’histoire en est témoin. Ainsi, en 1854, l’Emir Abdelkader émigre en Syrie en compagnie de pas moins de 8500 hommes.
Ces Algériens vont s’installer le long de l’axe qui va de Damas à Haïfa. Tandis que de nombreux compagnons de Cheikh El Mokrani, sur le chemin de l’exil vers la Nouvelle-Calédonie, se sont également installés en Syrie à la fin du XIXe siècle.
Les liens entre les deux pays, marqués par les luttes communes contre le colonialisme français, avec des figures de proue comme l’Emir Abdelkader ou l’Emir Khaled, notamment, se consolideront durant la guerre de Libération. Et pour preuve: des dizaines de Syriens se sont portés volontaires pour prendre les armes aux côtés des Algériens contre le colonisateur français. De nombreux Syriens, dont des médecins, se sont ainsi engagés aux côtés d’Algériens pendant la Révolution. Parmi les plus illustres, nous citons l’ancien président Noureddine Al Atassi, renversé par Hafedh Al Assad, et dont le nom a été donné à l’hôpital de Bologhine. Al Atassi avait participé à la Révolution, au maquis, en particulier à la frontière algéro-tunisienne, puis était resté à Alger pendant les premières années de l’Indépendance avant de retourner dans son pays. Même des poètes et écrivains syriens, à l’image de Souleimane Al Aïssi, ont contribué par leur génie à la Guerre d’Algérie.
C’est dire qu’ils étaient aux côtés de leurs frères algériens durant leurs malheurs et ont fait leur devoir. *Par Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE – Lundi 23 Juillet 2012-L’Expression

**Fuyant la guerre civile dans leur pays, de nombreuses Syriennes se trouvant à Tiaret, se proposent en mariage, moyennant de modiques sommes d’argent… Pour la paperasse, apparemment pas de problème, à en croire les jeunes de la région : une autorisation délivrée par le procureur de la République pour pouvoir se marier en toute légalité avec une
Syrienne et le tour est joué. Les jeunes filles algériennes observent cette concurrence avec rage. En effet, convoler avec une fille du pays de Cham ne coûte pas très cher, relatent les jeunes hommes, ravis à l’idée de convoler en justes noces sans débourser une fortune. En outre, ces candidates au mariage ne sont pas en situation irrégulière, elles sont entrées en Algérie avec des passeports en bonne et due forme. (Liberté-22.07.2012.)

**1000 familles algériennes retournent au pays

Pour les familles restantes, Air Algérie propose de fortes réductions en vue de leur rapatriement.

La crise en Syrie a atteint de graves proportions et l’Algérie s’occupe de sa communauté installée dans ce pays. Une cellule a été installée par le ministère des Affaires étrangères dès le début de la crise en Syrie pour suivre en permanence la situation de la communauté algérienne installée dans ce pays, a indiqué hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani.
Dès le début de la crise syrienne, une cellule de suivi a été installée auprès du secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale établie à l’étranger, Halim Benatallah», a précisé M.Belani, ajoutant que «cette cellule est en relation permanente avec les services de notre ambassade à Damas qui sont mobilisés pour suivre de près la situation de notre communauté installée en Syrie».
«En relation avec la cellule d’urgence installée auprès de notre ambassade à Damas, la cellule de suivi du ministère actualise quotidiennement son évaluation de la situation de nos compatriotes qui se trouvent actuellement en Syrie pour prendre les mesures appropriées en fonction de l’évolution du contexte sécuritaire dans ce pays», a-t-il encore précisé.
Le porte-parole a indiqué, en outre, que «dans le cadre de ses contacts quotidiens avec les représentants de la communauté algérienne, l’ambassade a soutenu financièrement quelque 300 familles algériennes démunies, comme elle a pris en charge l’hébergement, dans des hôtels de la capitale, des familles qui ont été contraintes de quitter certaines localités syriennes où la situation sécuritaire s’était dégradée».
Selon la même source, «un millier de familles algériennes ont déjà quitté la Syrie par leurs propres moyens et pour le millier de familles restant la compagnie nationale Air Algérie propose de fortes réductions (30%) pour les familles démunies qui veulent emprunter la desserte Damas-Alger (3 vols hebdomadaires)». «Nous solliciterons notre compagnie nationale pour que ces réductions soient portées à 50% afin de tenir compte de la situation de nos compatriotes démunis», a assuré M.Belani. (L’Expression-23.07.2012.)

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