Afrique et Fançafrique
*Thomas Sankara a marqué son époque par son souci farouche d’arracher son pays au sous-développement d’une part, et ses prises de position courageuses d’autre part, face aux puissants du monde. Il a dénoncé la chape de plomb de la dette, la marginalisation de l’Afrique, le patriarcat ou la désertification qui menace les pays du Sahel dont le Burkina.
Sankara est après Nelson Mandela, le héros le plus plébiscité par la jeunesse africaine
*l’homme avait su réinventer la Haute-Volta post-coloniale en le rebaptisant Burkina Faso, soit »le pays des hommes intègres
Thomas Sankara, synonyme d’intégrité et de justice sociale
*vidéos: Thomas Sankara Fratricide au Burkina & débat
Documentaire exclusif: Thomas Sankara: l’homme intégre
il était une fois les royaumes d’Afrique Arte HD
une figure emblématique de l’histoire africaine
le pays des hommes intègres est plus qu’un nom. Un horizon d’attente.
**ses combats économiques menés avec succès sous Sankara tels que l’autosuffisance alimentaire, la construction des logements sociaux, les grandes campagnes de vaccination qui ont touché 2,5 millions de Burkinabè, ont préparé le terrain pour l’insurrection populaire de 2014.
Thomas Sankara: mort et renaissance d’un héros africain
**Un homme bien comme Sankara, les forces du mal ne le laisseront pas tranquille. Il a bousculé les mauvaises consciences, il a fait beaucoup de jaloux dans le monde. A commencer par Blaise compaoré. Le monde te regrette beaucoup Sankara
*un militaire sans formation politique, n’est qu’un criminel en puissance
*Pourquoi rester esclave toute ta vie alors qu’un jour vous devez mourir un jour?
Il faut avoir le courage de dire la vérité et prêcher la justice et l’égalité car même si vous n’en profitez pas elle profitera au moins à la génération future. Et c’est ça la vie éternelle
***Le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, Thomas Sankara a été assassiné par Blaise Compaoré, celui qui a pris le pouvoir à sa place. Sankara avait redonné le nom local à son pays : le Burkina Faso, « le pays des hommes intègres », à la place du nom colonial de Haute-Volta. Il avait bouleversé la façon de faire la politique, donnant la parole au peuple et roulant en R5
*RFI –Par Tirthankar Chanda Publié le 13-10-2017 Modifié le 14-10-2017
Dans son émouvant long-métrage Capitaine Thomas Sankara composé de documents d’archives que le cinéaste suisse Christophe Cupelin a consacrés au capitaine rebelle, on entend ce dernier déclarer à une journaliste qu’il a commis 1 000 erreurs avant d’obtenir une petite victoire et 10 000 erreurs avant d’obtenir trois ou quatre succès.
Ces trois ou quatre succès ont suffi pour faire de Thomas Sankara une figure emblématique de l’histoire africaine contemporaine. Pour l’écrivain djiboutien Abdourahman Waberi, qui vient d’écrire le script pour un projet de biopic sur celui qui fut l’homme fort d’Ouagadougou de 1983 à 1987, avant de tomber sous les balles de ses assassins, « Sankara est après Nelson Mandela, le héros le plus plébiscité par la jeunesse africaine ».
« Alors que les Sassou, les Biya et autres Guelleh et Nkurunziza, avec parfois plus de 40 années de règne et zéro développement à leur actif, sont sûrs de finir dans la poubelle de l’histoire, le bref passage de Sankara à la tête de son pays, riche en réalisations sociales et orientations nouvelles, resteront longtemps dans les esprits », poursuit le romancier. Et d’ajouter : « Même si la révolution de la gouvernance à laquelle le nom de Sankara est associé est oubliée, l’histoire se souviendra que l’homme avait su réinventer la Haute-Volta post-coloniale en le rebaptisant Burkina Faso, soit »le pays des hommes intègres ». »
« La révolution, c’est le bonheur »
Arrivé au pouvoir le 4 août 1983, Thomas Sankara a marqué son époque par son souci farouche d’arracher son pays au sous-développement d’une part, et ses prises de position courageuses d’autre part, face aux puissants du monde. Il a dénoncé la chape de plomb de la dette, la marginalisation de l’Afrique, le patriarcat ou la désertification qui menace les pays du Sahel dont le Burkina. Orateur hors pair, il annonçait la couleur en octobre 1984, revendiquant du haut de la tribune des Nations unies le droit de son tout petit pays enclavé de ne plus être « l’arrière-monde de l’Occident repu ».
Réunis dans un volume très exhaustif par Bruno Jaffré (1), principal biographe du président révolutionnaire, les discours prononcés par ce dernier dans les tribunes internationales et domestiques témoignent de la force de l’engagement du jeune capitaine trentenaire en faveur de la justice sociale, du tiers-mondisme et de la réhabilitation de l’Afrique. « La révolution, c’est le bonheur », avait-il proclamé.
Selon Jaffré, « Sankara était le dernier révolutionnaire africain », synonymes d’intégrité morale et d’ambition à la fois visionnaire et pragmatique pour les siens, les oubliés de la prospérité et du développement. Il y avait en cet homme du Gandhi et des pères fondateurs de l’Amérique moderne, dont il aurait très bien pu faire sienne la déclaration de l’indépendance affirmant le droit inaliénable de tous à « la vie, la liberté et le bonheur ». Cet idéalisme chevillé au corps explique que trente ans après la disparition de ce chef d’Etat africain pas comme les autres, sa légende continue de fasciner la jeunesse du continent.
On se souvient que c’est en scandant son nom que les jeunes Burkinabè ont manifesté dans les rues de Ouagadougou pendant les trois jours fatidiques d’octobre 2014 qui ont scellé le sort du régime contre-révolutionnaire de Blaise Compaoré, successeur de Sankara. « Leur mot d’ordre n’était autre que la fameuse « la Patrie ou la mort, nous vaincrons », le slogan par lequel se concluait l’hymne national burkinabé à l’époque de la révolution », se souvient le biographe du capitaine rebelle. Ce resurgissement du mythe Sankara est considéré par beaucoup comme une formidable revanche de la révolution sankariste sur l’Histoire. Le capitaine intrépide était persuadé, comme il l’avait déclaré une semaine avant sa mort : « On peut tuer un homme, mais pas ses idées ».
Or ce n’était pas faute d’avoir essayé. Gêné aux entournures par le bilan largement positif des années Sankara, le nouvel homme fort de Ouagadougou fera tout pour effacer les traces de la révolution, vouant aux gémonies son prédécesseur qu’il accusait d’avoir voulu liquider ses compagnons de route, dont lui-même. Il s’arrangera pour que les circonstances réelles de la mort de Sankara ne puissent jamais être élucidées, allant jusqu’à faire délivrer à sa famille un certificat de décès confirmant sa « mort naturelle ». L’enquête judiciaire sur cette affaire est restée au point mort pendant l’ère Compaoré. Vingt ans durant, le régime empêchera les proches du capitaine disparu d’aller se recueillir sur sa tombe. En politique, la nouvelle administration promulgue la « rectification » (de la révolution), s’employant à ramener le pays dans le giron de la « Françafrique », dont Blaise Compaoré deviendra à terme un élément indispensable aux côtés de son parrain régional le patriarche ivoirien Félix Houphouët-Boigny.
Icônisation
Voici le contexte dans lequel est née la légende de celui que ses compatriotes ont affectueusement surnommé « Tom Sank ». La mort tragique du leader, jamais élucidée, y a largement contribué. « La mort transforme la vie en destin », écrivait le ministre de De Gaulle André Malraux, qui s’y connaissait en destins empêchés de s’accomplir, mais aussi en destins dégradés par l’usure du pouvoir, ayant été souvent appelés à célébrer leur installation dans le Panthéon de la mémoire collective.
Quant à ceux qui célèbrent le révolutionnaire burkinabé, ils s’appellent Fela, Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly, Smockey, Sams’K Le Jah, Basic Soul, Didier Awadi, Cheikh Lô, Robin Shuffield, Christophe Cupelin, Cédric Ido, Baoui Jean Camille Ziba, Aristide Tarnagda, Serge Aimé Coulibaly, Pierre-Christophe Gam…. Venues des disciplines diverses – ils sont chanteurs, chorégraphes, designers, cinéastes, dramaturges -, ces artistes se sont emparés de la figure de Sankara et en ont fait l’icône de cette « autre Afrique » libérée de l’emprise des grandes puissances que le capitaine appelait de tous ses vœux.
« Ce phénomène d’icônisation » de Sankara a pris de l’ampleur, explique Bruno Jaffré, dans les années 2000, où on a assisté à une mutation de l’opinion par rapport à l’homme du 4 août 1983. » Le tournant fut la célébration, en 2007, du vingtième anniversaire de l’assassinat du leader africain, lorsque des centaines de milliers de personnes se sont mobilisées pour aller accueillir sa veuve. En dédiant trois ans plus tard son Kora Award à Thomas Sankara, en pleine session de remise de prix à Ouagadougou en présence du successeur de ce dernier, le rappeur Smockey marque une nouvelle étape dans la réhabilitation du président déchu. Il n’était pas par ailleurs rare à l’époque de croiser dans les rues de la capitale des jeunes vêtus en T-shirts à l’effigie du « Che » africain, alors que son image était interdite sur les écrans de la télévision publique.
« Au fur et à mesure que le régime de Compaoré s’enfonçait dans la corruption, le clientélisme, le népotisme, poursuit Jaffré, la population s’est réfugiée dans le souvenir des acquis sociaux et économiques des années Sankara, oubliant parfois la dimension autoritaire du régime. » Et le biographe d’ajouter : « Le rappel des célèbres discours du capitaine mis en cadence par les chanteurs, tout comme les allusions dans leurs textes aux combats économiques menés avec succès sous Sankara tels que l’autosuffisance alimentaire, la construction des logements sociaux, les grandes campagnes de vaccination qui ont touché 2,5 millions de Burkinabè, ont préparé le terrain pour l’insurrection populaire de 2014. ».
Selon Antoine Glaser, observateur attentif des évolutions africaines, ce phénomène d’influence outre-tombe de Sankara s’explique aussi par la nature des combats précurseurs qu’il a menés notamment en faveur de l’écologie ou du refus du diktat des organisations monétaires internationales, « des combats en prise avec les enjeux contemporains, pas seulement en Afrique ».
Paradoxes
Morte en 1987, sa mémoire ressuscitée par les artistes au cours des années 2000, puis réinstallée au cœur du Burkina officiel par les jeunes insurgés d’octobre 2014 qui ont délogé Blaise Compaoré, la révolution sankarienne a aujourd’hui le vent en poupe dans sa patrie. Or paradoxalement, les partis politiques burkinabés qui se réclament du sankarisme demeurent minoritaires dans le pays et peinent à faire entendre leur voix, bien qu’ils aient rejoint le gouvernement issu des élections démocratiques de 2015. Un gouvernement dont les orientations semblent tout sauf révolutionnaires. Comment dans ces conditions rester fidèle à l’idéal sankariste ?
« Ce ne sont pas les partis politiques mais les organisations de la société civile qui sont les vraies héritières de la pensée radicale de Thomas Sankara, affirme Antoine Glaser. Elles ont pour nom Y’en a marre au Sénégal, Lucha au Congo, Le Black Monday Movement au Cap ou Le Balai citoyen au Burkina. A elles incombent la lourde tâche d’imagine un autre avenir. »
Créée par les militants pro-révolutionnaires, Le Balai citoyen a été le fer-de-lance de l’insurrection de 2014. Proche du gouvernement d’Ouagadougou sans en faire partie, elle se veut la « mauvaise conscience du pouvoir ». Pour son porte-parole Guy-Hervé Kam, le meilleur moyen de perpétuer la mémoire de Thomas Sankara, serait de s’assurer que l’ex-Haute-Volta demeure fidèle au nom que lui a donné ce dernier, car, affirme-t-il, « le pays des hommes intègres est plus qu’un nom. Un horizon d’attente. » —RFI –Par Tirthankar Chanda Publié le 14-10-2017
(1) Thomas Sankara: La liberté contre le destin. Discours rassemblés et présentés par Bruno Jaffré. Edition Syllepse, 480 pages, 20 euros.
** récolte de coton sans OGM ***Pour booster leur activité, les producteurs de coton burkinabé ont eu une idée : en finir avec les semences OGM de Monsanto. Est-ce que ça a marché ? Oh que oui ! Non seulement la récolte est bonne mais, en plus, le produit est d’excellente qualité… et se vend bien plus cher !
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*citations et paroles de Sankara
*Le plus important, je crois, c’est d’avoir amené le peuple à avoir confiance en lu i-même, à comprendre que, finalement, il peut s’asseoir et écrire son développement ; il peut s’asseoir et écrire son bonheur ; il peut dire ce qu’il désire. Et en même temps, sentir quel est le prix à payer pour ce bonheur. »
*Je m’élève ici au nom de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération, réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques-uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils peuvent se faire entendre. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger.” Thomas Sankara
* Nous préférons un pas avec le peuple, que 10 pas sans le peuple !
* Celui qui aime son peuple aime les autres peuples !
*Le système néocolonial tremble quand le peuple devenu maître de sa destinée veut rendre sa justice !
” L’esprit de liberté, de dignité, de compter sur ses propres forces, d’indépendance et de lutte anti-impérialiste […] doit souffler du Nord au Sud, du Sud au Nord et franchir allègrement les frontières. D’autant plus que les peuples africains pâtissent des mêmes misères, nourrissent les mêmes sentiments, rêvent des mêmes lendemains meilleurs. ” (Août 1984)
* La plus grande difficulté rencontrée est constituée par l’esprit de néo-colonisé qu’il y a dans ce pays. Nous avons été colonisés par un pays, la France, qui nous a donné certaines habitudes. Et pour nous, réussir dans la vie, avoir le bonheur, c’est essayer de vivre comme en France, comme le plus riche des Français. Si bien que les transformations que nous voulons opérer rencontrent des obstacles, des freins.“ (4 avril 1986)
* Oser lutter, savoir vaincre !
*Quand le peuple se met débout, l’impérialisme tremble !
* La vraie émancipation de la femme, c’est celle qui responsabilise la femme !
* Nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité !
*Nous avons besoin d’un peuple convaincu plutôt que d’un peuple vaincu !
*1- Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont eux qui nous ont colonisés.
*2- Nous sommes étrangers à la dette, nous ne pouvons donc la payer !
*3- La dette ne peut pas être remboursé parce que d’abord si nous ne payons pas, les bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre, si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également.
*Ceux qui veulent exploiter l’Afrique sont les mêmes qui exploitent l’Europe !
*Comptons sur nos propres forces !
*je souhaite qu’on garde de moi l’image d’un homme qui a mené une vie utile pour tous
*Parce que de toutes les races humaines, nous appartenons à celles qui ont le plus souffert, nous nous sommes jurés de ne plus jamais accepter sur la moindre parcelle de cette terre le moindre déni de justice. » (Thomas Sankara)
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***Thomas Sankara a été tué par des éléments de la sécurité présidentielle, dirigée à l’époque par Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré. L’implication de Blaise Compaoré a été immédiatement posée. Il reste aujourd’hui encore considéré comme le suspect numéro 1.
*Pourtant, Thomas Sankara et Blaise Compaoré étaient bien plus que de simples camarades. Fidèle Kientega, un compagnon de la première heure de Thomas Sankara, se souvient de leurs liens de fraternité et d’amitié : « Thomas lui faisait confiance de façon absolue. » Les parents de Thomas Sankara avaient même « adopté » Blaise Compaoré comme leur fils. « On disait même que ses parents préféraient Blaise ! C’était dans nos coutumes. Ici quand vous avez un fils qui a un ami et que vous l’adoptez, c’est cet ami que vous considérez d’abord comme votre fils et votre propre fils vient après. C’est dans le sens sacré et noble. »« La confiance était absolue », insiste Fidèle Kientega. « Ils se voyaient tous les jours et quand Thomas n’était pas là, c’est Blaise qui venait le remplacer dans son bureau, sur le fauteuil présidentiel. Il présidait les réunions et prenait les décisions ».la relation entre les deux hommes s’est distendue au fil des quatre années de pouvoir. Et qu’une crise s’est installée sans que l’on en sache avec certitude ni les raisons ni l’origine. Le capitaine Pierre Ouédraogo, patron des comités de défense, Révolution (CDR), un des personnages clés de cette époque, a décelé pour sa part des signes de changement chez Blaise Compaoré, surtout après son mariage, le 29 juin 1985, avec la Franco-Ivoirienne Chantal Terrasson de Fougères, dont on disait que la famille était proche de Félix Houphouët-Boigny, président de la Côte d’Ivoire.C’est après ce mariage qu’on a commencé à voir quelques « signes d’embourgeoisement » dans le langage de l’époque. Blaise a commencé à avoir un niveau de vie avec le confort autour qui avait changé. Blaise Compaoré, on le connaissait très bien. Ce 14 octobre, ni Fidèle Toe, ni Nongma Ernest Ouédraogo, ni Pierre Ouédraogo n’ont imaginé ce qui allait se passer. Un sentiment que le patron des CDR exprime ainsi : « Je ne pensais pas que cela puisse arriver, jusqu’à ce que cela arrive. » Officiellement au moment de l’attaque, Blaise Compaoré se trouve chez lui. Il est souffrant. Il a une crise de paludisme, selon plusieurs sources. Dans les semaines qui suivent le coup d’État, il accorde quelques rares interviews, affirme qu’il n’a jamais donné l’ordre d’assassiner son ami, qu’il n’était pas informé d’un quelconque projet et qu’il a dû assumer le pouvoir.Dans le camp des partisans de Blaise Compaoré, on évoque ce que l’on a appelé le « complot du 20 heures ». Ce 15 octobre 1987, Thomas Sankara aurait décidé de passer à l’action. Des tracts et des rumeurs d’attaque circulent alors en ville. Le bruit court que la garde de Thomas Sankara, épaulée par des forces de police de la FIMATS et les militaires du camp Kamboinsin, à une quinzaine de kilomètres du centre de la capitale, s’apprête à agir afin de neutraliser Blaise Compaoré et ses partisans. Face à cette menace, il faut agir vite. Convaincus de l’imminence de l’opération, des militaires de la garde rapprochée de Blaise Compaoré auraient décidé d’« anticiper » Jean Marc Palm était membre du CNR pendant la révolution. Après l’assassinat de Thomas Sankara, il est devenu ministre des Affaires étrangères. A ce titre, il a effectué de nombreuses missions à l’étranger pour expliquer ce qui s’était passé, pour rassurer aussi les différentes capitales. « Il fallait rassurer les pays voisins sur le bon voisinage, les pays disons progressistes et les pays comme la France, c’est ce qui a été fait. »Et Blaise Compaoré n’a pas eu de mal à convaincre les chancelleries. Il peut s’installer au palais au présidentiel, pour 27 ans mais il restera considéré comme le suspect numéro un.Pour le patron des CDR, Blaise Compaoré a bel et bien organisé un coup d’Etat *source internet et rfi
***Blaise Compaoré jugé par contumace au Burkina Faso
L’ancien président est poursuivi, avec son dernier gouvernement, pour la mort de sept manifestants en octobre 2014.
Poursuivi comme ses ministres pour complicité d’homicide volontaire et de coups et blessures volontaires, il ne sera pas jugé en tant qu’ancien président, mais en tant qu’ancien ministre de la défense dont il assurait également les fonctions. Et s’il risquait, comme ses coaccusés, la peine de mort, celle-ci n’est plus appliquée au Burkina Faso.
**Les millions d’euros engrangés. Blaise Compaoré, 66 ans, dominerait largement le classement des « chef d’États les mieux payés » avec des revenus estimés à près de 96 millions d’euros.
*D’après les calculs,Blaise Compaoré le chef d’État-entrepreneur pèserait près de 275 millions d’euros. Outre ses gains professionnels il devrait son immense fortune à de judicieux placements boursiers, un patrimoine immobilier conséquent et le très lucratif contrat publicitaire avec les cosmétiques CoverGirl. Il possèderait également plusieurs restaurants à Ouagadougou (dont la chaîne « Chez l’gros Blaise »), un club de Football à Ziniaré, et serait également impliqué dans la mode adolescente avec une ligne de vêtements « Compaoré Séduction » ainsi qu’un parfum « L’eau de Blaise », autant de succès financiers.
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Blaise Compaoré se réfugie au Maroc, chez son ami le roi Mohamed VI
Blaise Compaoré, le président déchu du Burkina Faso, a quitté jeudi 20 novembre 2014 la Côte d’Ivoire, où il était en exil depuis sa démission le 31 octobre, pour rejoindre le Maroc, a-t-on appris auprès de la présidence ivoirienne.Blaise Compaoré, sa femme et des membres de sa famille ont quitté dans l’après-midi Yamoussoukro, où ils se trouvaient depuis trois semaines
****L’ex-dictateur du Burkina Faso et tombeur du président Thomas Sankara, a trouvé refuge auprès du roi du Maroc. Traqué par les révolutionnaires africains, Blaise Compaoré, l’homme de main de la France, s’est réfugié d’abord en Cote d’Ivoire toujours, un pays dominé et, sous influence de la France, où il a séjourné trois semaines en compagnie de sa famille et quelques proches, emportant avec lui un magot d’argent qui revient aux Burkinabés, selon trois membres des Révolutionnaires qui ont provoqué la chute de ce dictateur.
Blaise Compaoré est arrivé, jeudi dernier à Casablanca en compagnie de sa famille à bord d’un avion spécial dont l’identité est inconnue. Chassé de la Cote d’Ivoire, par Ivoiriens qui ont manifesté leur mécontentement de recevoir ce dictateur pour les soutiens de Laurent Gbagbo pour avoir armé et formé la rébellion qui tenta un coup d’État contre l’ancien président en 2002, provoquant une durable partition du pays. Alors pour les partisans de l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara, Blaise Compaoré est un « faiseur de paix », car il parraina les accords de paix d’Ouagadougou de 2007.
Les Burkinabés avaient le mois d’octobre dernier, manifestés leur ras-le-bol de la dictature de Blaise Compaoré après une présence au pouvoir de 27 années et surtout après avoir tenté réviser la constitution à son profit pour qu’il ajoute un autre mandat de présidence.
Grâce aux agents de la DGSE Française (Direction générale de la Sécurité extérieure) qu’il a quitté précipitamment Ouagadougou, sans qu’il soit arrêté par les révolutionnaires pour le juger, les Burkinabés et surtout une majorité d’amis du regretté Thomas Sankara.
Selon certaines indiscrétions ou fuites de l’Élysée, Paris serait derrière son accueil au Maroc après un refus poliment émis par Alger. Ces sources ajoutent que la France suit sur place les événements au Burkina Faso et serait aussi derrière les militaires pour installer encore une fois un régime fantoche, pro français si les Burkinabés ne se mobilisaient pas et demeuraient en vigilance.*source: http://lencrenoir.com- NOVEMBRE 23, 2014
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Combien d’assassinats par Compaoré
soutenu par les systèmes de la Françafrique et des Etats-Unis ?
Peu de temps après l’assassinat, le 15 octobre 1987, de Thomas Sankara, « son ami », « son frère » tel qu’il le disait, et de douze de ses conseillers à la présidence, c’est une centaine d’habitants de Koudougou qui sont les nouvelles victimes de Compaoré soi-disant pour une rébellion qui n’a jamais eu lieu. Puis il fait fusiller Henri Zongo et Jean-Baptiste Lingani, ses anciens compagnons et compagnons de Sankara dans la « révolution » ; il fait assassiner aussi ses opposants Clément Oumarou Ouédraogo et Watamou Lamien, et éliminer Hyacinthe Kafando, un de ceux qui ont mitraillé Sankara. En 1990, Guillaume Sessouma, professeur d’université, et l’étudiant Dabo Boukary sont enlevés, torturés et assassinés tout comme David Ouédraogo, chauffeur du frère de Blaise Compaoré, les exactions étant faites dans le palais de la présidence. Le 13 décembre 1998, le journaliste indépendant, Norbert Zongo et trois autres personnes sont assassinées sur la route, ce qui déclenche une manifestation contre le régime de plus de dix kilomètres de long à Ouagadougou le jour de l’enterrement. En 2000 c’est un collégien, Flavien Nébié, qui est tué. Et combien d’autres assassinats ? Pas loin d’une centaine encore, sont à mettre à l’actif de Compaoré…
Ce qui est grave, c’est que l’ensemble des dirigeants et notamment en France puisse accueillir l’assassin Compaoré, ce trafiquant d’armes qui a amassé une fortune colossale, comme quelqu’un de fréquentable,voire même avec tous les honneurs, comme l’a fait Gérard Collomb,le maire de Lyon, le 18 octobre 2001 et le 23 avril 2004.
Les premières années de Thomas Sankara
Thomas Sankara est né à Yako le 21 Décembre 1947 dans une famille chrétienne de 14 enfants ; il était un « Peul-Mossi » qui n’a jamais oublié ses origines modestes. Son père, décédé le 4 août 2006, fut prisonnier comme tirailleur dans la seconde guerre mondiale, puis après avoir été enrôlé en Indochine dans les sales guerres coloniales, abandonné par la France à une retraite de misère d’ancien combattant, il est infirmier dans la gendarmerie de Haute-Volta. Sa mère, Marguerite est décédée le 6 mars 2000.
Après des études secondaires à Bobo-Dioulasso, la carrière militaire de Thomas commence à 19 ans, avant qu’il ne soit envoyé poursuivre sa formation à Madagascar. Il aura donc l’occasion d’observer de ses propres yeux les soulèvements populaires malgaches contre le régime néo-colonial en 1971/1972. Ici, naissent ses idées d’une « révolution démocratique et populaire ».
Il retourne en Haute-Volta en 1972, et participera à la guerre contre le Mali de 1974.
Il va ensuite en France, puis au Maroc où il rencontre en 1976 Blaise Compaoré. Les deux hommes deviendront rapidement très proches, se considérant comme des « frères ». Les deux hommes formeront avec Henri Zongo et Jean-Baptiste Boukary Lingani le ROC ou Rassemblement d’Officiers Communistes qui sera un rassemblement de jeunes officiers voulant changer les choses.
Thomas Sankara est nommé Secrétaire d’Etat à l’Information en Septembre 1981 dans le gouvernement Saye Zerbo, et fera sensation en se rendant à vélo à sa première réunion de cabinet. Il démissionnera avec fracas le 21 Avril 1982 pour marquer sa protestation, en s’écriant « Malheur à ceux qui veulent bâillonner le peuple ».
Le 7 novembre 1982, un coup d’état place Jean-Baptiste Ouedraogo au pouvoir. Thomas Sankara sera nommé Premier Ministre en janvier 1983. Dans son discours d’investiture, le mot « peuple » revient 59 fois. Thomas Sankara se fait immédiatement remarquer au sommet des « non-alignés » de New Delhi par un discours virulent contre le néocolonialisme. Mais le système de la Françafrique fait la pluie et le beau temps ! Après une visite des conseillers français aux affaires africaines, Guy Penne et Jean-Christophe Mitterrand, le fils du président français, Thomas Sankara sera emprisonné par Ouedraogo le 17 mai 1983.
Son ami d’alors Blaise Compaoré organise un coup d’état le 4 Août 1983, et le libère. Puis on force Thomas Sankara à prendre le pouvoir.
*Thomas Sankara président des pauvres
« Tom Sank » comme certains l’appelaient voulait être un président différent, et incarnait un certain enthousiasme.
Il a commencé par prendre quelques mesures spectaculaires comme vendre les voitures de luxe des membres du gouvernement, et se déplaçait lui-même en Renault R5.
Au premier anniversaire de la « Révolution », le 4 Août 1984, il change le nom de son pays de Haute-Volta, hérité de la colonisation, en »Burkina Faso », ce qui signifie « Le Pays des Hommes Intègres ».
Commencent ici ses œuvres pour redonner au Burkina Faso une dignité, une autonomie et une indépendance économique (le fameux « consommons Burkinabé ») de par ses actes et ses discours. Très tôt contre l’injustice, il se montre contre la domination historique des grandes puissances sur son pays et pour la participation du peuple au pouvoir ; le mot d’ordre est que le pays doit vivre de ses propres forces et au niveau de ses propres moyens.
Il décrète la gratuité des loyers durant toute l’année 1985, et entame un programme important de construction de logements.
Dans un pays où l’espérance de vie atteignait à peine 40 ans, et qui avait le record mondial de décès chez les enfants de moins de cinq ans, il a développé une vaste campagne de vaccination des enfants qui fera chuter le taux de mortalité infantile, et de construction d’hôpitaux. Il a fait construire énormément d’écoles. Il a mis en place une grande réforme agraire de redistribution des terres aux paysans, avec une élévation des prix et la suppression des impôts agricoles.
Il a montré une conception moderne de la condition féminine, en condamnant la polygamie, en interdisant l’excision, et en permettant aux femmes une meilleure participation à la vie politique. Il a nommé plusieurs femmes dans son gouvernement.
Il a engagé une lutte contre la corruption, qui s’est traduite par des procès retransmis à la radio, mais sans condamnation à mort.
Il a également entrepris une campagne de reboisement du Sahel par des plantations de millions d’arbres pour stopper l’avancée du désert.
Il n’a pas hésité à reprendre à son compte certaines thèses panafricanistes de Patrice Lumumba ou Nkwame Nkrumah. Il prend position pour le Front Polisario.
Il soutient le Nicaragua sandiniste. Il critique le FMI et les institutions monétaires internationales.
Sa vision ne le limitera pas au seul Burkina-Faso puisqu’il sera très actif à dénoncer la néo-colonisation, sera un vif pourfendeur de l’apartheid, et fera sensation en s’opposant au paiement de la dette par les Africains. Lors d’un sommet de l’OUA à Addis-Abeba, il s’écriera « Je dis que les Africains ne doivent pas payer la dette. Celui qui n’est pas d’accord peut sortir tout de suite, prendre son avion et aller à la Banque mondiale pour payer ».
*Une énorme popularité malgré des erreur
Sankara a certes fait des erreurs. Mais on a aussi mal compris les bouleversements qu’il entreprenait. Il voulait imposer aux fonctionnaires de participer à des chantiers, et ça ne plaisait pas à tout le monde. Il s’est heurté aux partis politiques et aux syndicats qui préféraient garder leurs habitudes, leurs prérogatives. Dans l’enthousiasme de la « révolution », il remplace par exemple 2.600 instituteurs par des « révolutionnaires » peu qualifiés. Mais peut-on parler véritablement de révolution populaire ? Alors qu’en fait cela a commencé par un putsch de militaires…
Et pour faire contre-poids à l’armée, il encouragera la création de sortes de milices qui finiront par créer de l’insécurité.
Il contrôlera la presse, et certains de ses opposants qu’il fait enfermer. Quels paradoxes ! Il a une formation de militaire, et malgré sa grande ouverture, un esprit militaire demeure en lui. Un conflit frontalier conduira à des affrontements avec le Mali, durant lesquels près de 100 personnes perdront la vie.
Lors du 4ème anniversaire de la révolution, Sankara reconnaîtra quelques erreurs, et décidera d’infléchir certains aspects de la révolution. On lui prête notamment la phrase : « Je préfère faire un pas avec le peuple, que cent sans le peuple ».
Des rumeurs de complot bruissent au Burkina-Faso ce pays qui, comme on l’a vu, a souvent été agité par des coups d’état. Sankara, comme tous, les entend, et on lui prête les propos suivants, difficiles à vérifier, mais qui auront contribué à augmenter sa légende après sa mort : « On peut tuer un homme, mais on ne peut pas tuer ses idées », ou commentant l’attitude de Blaise Compaoré « Le jour que vous entendrez que Blaise Compaoré prépare un coup d’État contre moi, ce n’est pas la peine de me prévenir. Car, ce serait trop tard ».
Ce qui est certain, c’est que Compaoré, alors ministre de la justice dans son gouvernement, ignore les recommandations de Sankara, et vit dans le luxe.
Il a également épousé un membre de la famille d’Houphoüet-Boigny, le président de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire voit Sankara d’un mauvais oeil, et est très proche de la France, qui digère mal les discours de Sankara et craint qu’il fasse tache d’huile en Afrique.
L’attitude de Sankara, et la grande popularité dont il jouira au sein de la jeunesse africaine finiront par lui attirer la méfiance de ses voisins, et de certains pays occidentaux, dont surtout la France, qui, cohabitation aidant, resserre les liens de la Françafrique et décide d’en finir d’avec ce trublion, en jouant la carte Compaoré.
Le 15 Octobre 1987
Thomas Sankara est en réunion avec des conseillers quand des bruits d’armes automatiques résonnent. Il aurait dit à ses conseillers « Restez, c’est à moi qu’ils en veulent ».
Il sort du palais, en short, les mains en l’air, mais visiblement les mutins n’avaient pas pour consigne de l’arrêter, mais de le tuer, et quelques rafales mettent fin à sa vie, ainsi qu’à celle de douze de ses conseillers.
Comme pour tuer le symbole une seconde fois, il sera enterré à la va-vite, et de façon quasi-anonyme.
L’onde de choc provoquée par son assassinat parmi la jeunesse africaine, et notamment burkinabé, a poussé le régime à lui donner une sépulture plus convenable par la suite. Toute la population burkinabé défile en effet dans les rues pour pleurer l’enfant chéri qui n’avait que 37 ans, et les jours suivants, des milliers de personnes se rendent sur sa tombe en condamnant ainsi ce crime.
Son bras droit Blaise Compaoré prend le pouvoir aussitôt après sa mort, et prétendra avoir agi ainsi parce que Sankara projettait de l’assassiner, mais ses propos n’ont pas convaincu grand monde. Et 20 ans après, l’assassin est toujours au pouvoir.
Extraits de ses grands discours
« Tant qu’il y aura l’oppression et l’exploitation, il y aura toujours deux justices et deux démocraties : celle des oppresseurs et celle des opprimés, celle des exploiteurs et celle des exploités.
La justice sous la révolution démocratique et populaire sera toujours celle des opprimés et des exploités contre la justice néo-coloniale d’hier, qui était celle des oppresseurs et des exploiteurs. »« Il n’y a pas de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J’attends et espère l’irruption féconde de la révolution dont elles traduiront la force et la rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles d’opprimées. » [3]
« Le pillage colonial a décimé nos forêts sans la moindre pensée réparatrice pour nos lendemains » [4]
« Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre 20 années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus là. Pas de développement en dehors de cette rupture là. Il faut ranimer la confiance du peuple en lui-même en lui rappelant qu’il a été grand hier et donc, peut-être aujourd’hui et demain. Fonder l’espoir. » [5]
« La plus grande difficulté rencontrée est constituée par l’esprit de néo-colonisé qu’il y a dans ce pays. Nous avons été colonisés par un pays, la France, qui nous a donné certaines habitudes.
Et pour nous, réussir dans la vie, avoir le bonheur, c’est essayer de vivre comme en France, comme le plus riche des Français. Si bien que les transformations que nous voulons opérer rencontrent des obstacles, des freins. »« L’esprit de liberté, de dignité, de compter sur ses propres forces, d’indépendance et de lutte anti-impérialiste doit souffler du Nord au Sud, du Sud au Nord et franchir allègrement les frontières. D’autant plus que les peuples africains pâtissent des mêmes misères, nourrissent les mêmes sentiments, rêvent des mêmes lendemains meilleurs. »
Quelques paroles sur Sankara
Boukari Kaboré qui a joué un rôle déterminant au gouvernement aux côtés de Thomas Sankara nous parle de lui :
« Thomas Sankara aimait beaucoup le débat. Si vous aviez une discussion, un débat avec lui, il allait jusqu’au bout. Ou bien vous le convainquiez, ou bien c’est lui qui vous convainquait. Si entre-temps le sommeil vous prenait, il vous laissait dormir et dès le lendemain il ramenait le même sujet et vous repreniez le débat de plus bel. Il aimait débattre et voulait être convaincu par la démonstration.
Il disait sèchement la vérité et était à l’aise. Les plus beaux souvenirs que je garde de Thomas Sankara, c’est lorsqu’il devait représenter notre pays à des rencontres internationales. On était alors très fier d’être Burkinabè. Thomas était disert. Il n’avait jamais de discours écrit, mais cela ne l’empêchait pas d’être méthodique et très cohérent dans ses propos. Il était particulièrement persuasif.
Pour faire une Révolution, il faut une bonne dose de courage. Il y a des choses qui peuvent être bien, mais qui ne sont pas populaires. Pour un révolutionnaire, ça se réalise. Ce n’est qu’après que le peuple se reconnaît en ce qui a été réalisé. C’est ce qui est arrivé avec le peuple burkinabè. Aujourd’hui, tout le monde pleure le président Thomas Sankara. Pourquoi ? Parce que les gens se sont rendu compte qu’il s’est donné corps et âme pour le bien-être du Burkina tout entier. »
Le coordonnateur de la Campagne Internationale Justice pour Sankara, le Sénégalais Aziz Fall a affirmé le 5 octobre 2007 que Thomas Sankara avait vraisemblablement été « victime d’un complot international et local » qui a abouti à sa mort, le 15 octobre 1987, à Ouagadougou. Faisant le parallèle avec Che Guevara, tué lui aussi à l’âge de 37 ans, comme Thomas Sankara, Aziz Fall voit dans la carrière politique de l’ancien chef de l’Etat burkinabé, « la dernière révolution africaine, interrompue dans le sang, alors qu’elle commençait à engranger des fruits promoteurs ».
Pour Katemawo Sanou, Thomas Sankara fut un modèle et un visionnaire. Sa mort injuste et cruelle n’a jamais été élucidée officiellement et il n’y a pas eu beaucoup d’échos, y compris à l’étranger, sur toutes les exactions du régime de Blaise Compaoré. Le deuil de SANKARA n’est pas encore fait au Burkina surtout dans la tête des jeunes. A sa mort cet homme avait conquis plus que les coeurs, l’esprit et l’âme des Burkinabés et des Africains. Il était une modèle de volonté, de détermination, d’honnêteté. Ces paroles guidaient ses actes et vice versa. Il avait réussi à responsabiliser les Burkinabés : compter d’abord sur soi-même avant de faire appel aux autres. Il avait compris les ressorts inéquitables de la dépendance de l’Afrique envers l’Occident. Et cela il voulait le changer. C’est pour cela qu’il est mort. Il a rêvé d’une Afrique en phase avec ses propres valeurs ouvertes sur le monde, une Afrique qui lève enfin la tête, une Afrique fière et reconnue à sa juste valeur.
Thomas Sankara a légué aux générations futures la verve et l’énergie de l’espoir, l’emblème de la probité et la conscience historique de l’inaliénabilité de la lutte contre toutes oppressions.
*source:/rebellyon.info/
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**L’Afrique avec ses 85 coups d’Etat
Complexe militaro-civil
« Le colonialisme est une mauvaise chose que nous connaissons bien. L’indépendance est une bonne chose que nous ne connaissons pas. »
Entre 1952 et aujourd’hui l’Afrique a connu près de quatre-vingts coups d’Etat, le premier ayant inauguré ce bal étant l’Egypte, avec Mohammed Naguib. La pratique du coup d’Etat est un phénomène de postindépendance qui a secoué de jeunes nations aux frontières incertaines et aux Histoires mal assumées. Les guerres de libération, les révoltes, les luttes politiques pour parvenir à une souveraineté nationale constituaient durant la nuit coloniale l’unique chemin d’affirmation d’une identité étouffée pour les besoins de confiscation des richesses au seul bénéfice du colonisateur. Tout le jargon né durant la traversée de ce chemin était puisé dans les dictionnaires du socialisme fidèle à sa vision anticoloniale du fait que l’impérialisme y était considéré comme « le stade suprême du capitalisme. Mais une fois indépendants, les Etats africains ou du moins les militarismes qui les ont gouvernés et qui les gouvernent encore, ont fait plus de dégâts dont le plus important, l’instabilité politique et l’enfermement du pouvoir entre les mains de groupes opposés dans leurs intérêts. La première réussite des pays démocratiques n’a pas été, contrairement à ce que l’on pense, la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Ce n’est là qu’un modèle français qui a donné naissance à la laïcité dans un contexte historique particulier. La première réussite a été de séparer le militaire du civil pour construire la paix et l’institution. Les militaires font la guerre qui a son mode de gestion et ses stratégies de destruction de l’ennemi. Les civils maintiennent la paix qui a aussi son mode de gestion et ses stratégies de construction. De construction. Or dans les pays africains la confusion entre militaire et civil née des résistances contre le colonialisme n’a permis que la primauté du militaire sur le civil. Le Congrès de la Soummam était à ce titre prémonitoire en plaçant ses revendications au cœur des objectifs de la guerre et des textes fondateurs. La confusion n’a mené qu’à une domination de l’armée et des services de sécurité qui lui sont rattachés sur l’ensemble de la vie publique. Il peut se trouver que des militaires hauts gradés se convertissent à la vie civile et y exercent des responsabilités politiques pour une période, avant de se retirer, une fois atteint l’équilibrage d’un pays. Cela a été le cas du Général De Gaulle en France ou du colonel Ely Ould Mohamed Vall en Mauritanie. En France les institutions ont gagné en développement, l’armée restant dans ses casernes ou dirigée vers à des missions particulières qui exigent de gros moyens. En Mauritanie, une fois passé le cap des youyous et de la normalisation, la mouche piquante des coups d’Etat a sévi à nouveau. En Algérie, une fois passée la première guerre civile qui a opposé l’armée des frontières suréquipée et bien reposée dans les camps d’entrainement, à l’armée de l’intérieur fatiguée et sous-alimentée ; une fois passée la guerre des sables, les regards se sont dirigés vers l’appropriation des ressources et leur allocation comme instrument du pouvoir. Car la mainmise sur les ressources est le véritable enjeu du pouvoir et de son exercice. La démocratie et l’ouverture du champ politique deviennent secondaires quand les militaires gouvernent. L’ordre et la discipline enclenchent des réflexes et des comportements que les civils ne peuvent pas comprendre. C’est ce qui se passe en Afrique. C’est ce qui explique que les militaires s’ennuyant en temps de paix, s’aventurent à organiser des coups d’Etat. Profitant de périodes de mécontentements populaires par manque de satisfactions de besoins élémentaires, les militaires africains se sentent interpellés en prévision de révoltes qui risquent de les emporter dans leurs mouvements. Octobre 88 en est une illustration. Mais au fond n’est-il pas courant que les peuples eux-mêmes réclament une dictature militaire ? Certes cette attitude peut paraître contradictoire avec les principes de la démocratie, mais n’oublions pas que le tissu social des nations africaines est dominé par le tribalisme, la prédominance de l’ethnie, de la région, y compris dans les appareils militaires. Si l’on considère que la dictature est le seul moyen de parvenir à la démocratie, peut-on alors un jour voir d’abord une dictature s’affirmer et attendre que la démocratie lui succède ? Très peu probable avant des générations. Alors que veulent dire les indépendances et les discours glorificateurs qui les accompagnent sans le passage à un mode réellement civil de gouvernement ? C’est probablement pour cela que les peuples ne ressentent pas les bénéfices de la libération des pays. De là à parler de l’indexation ou de la désindexation du prix du gaz sur celui du pétrole il ya tout de même une indépendance à reconquérir sans les militaires. En les gardant dans leurs casernes ou en les destinant à des missions qui exigent de gros moyens. Le drame c’est que par contagion les civils se sont militarisés aussi pour mieux taire l’appropriation des ressources. (Quotidien d’Oran-22.04.2010.
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