La pensée unique des dirigeants occidentaux

**Ces impostures qui définissent notre époque.

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 *Démocraties perverties

*Les plus gros mensonges ne passent plus

 La pensée unique des dirigeants occidentaux pinocchio

Les dirigeants occidentaux ont toujours menti et l’opinion mondiale ne les croit plus!

*Le droit international a été souvent bafoué par ces « superpuissances »

A la guerre, comme en politique, c’est toujours celui qui débite le plus gros mensonge qui a raison. Depuis des semaines, les dirigeants occidentaux, singulièrement américains et français, martèlent – sans apporter, ne serait-ce qu’un début de preuve, crédible et vérifiable par des institutions non engagées dans le conflit – que les autorités syriennes sont «responsables» des attaques aux armes chimiques du 21 août 2013 en Syrie. Faut-il les croire ? Ce sont «eux» qui le disent et l’affirment. Ce qu’ils disent est-il vrai? Tout ce que peuvent avancer les autres est tenu en suspicion. Ainsi, l’autre jour, un conseiller adjoint de la sécurité nationale de M.Obama, Ben Rhodes, a indiqué que les Russes «ont soutenu Assad, quels que soient les faits, quoi que le régime fasse», laissant dès lors entendre qu’il ne fallait pas faire trop confiance à ces gens qui restent fidèles à leurs alliés. En fait, les Russes peuvent aussi répliquer que le soutien – militaire et financier – que les Américains apportent à une rébellion (constituée de déserteurs de l’armée, de mercenaires et de jihadistes) contre un Etat souverain, membre comme les Etats-Unis de l’ONU, disqualifie Washington du processus syrien en étant partie au conflit syrien. Dès lors, les Etats-Unis deviennent le problème, ils ne sont pas la solution. Ne relevons même pas la profession de foi américaine, répétée par les présidents américains à peine le seuil de la Maison-Blanche franchi, selon laquelle «quoi que fasse Israël, nous le soutiendrons en toute circonstance». De fait, depuis 66 ans, Washington assure – par l’emploi du veto – l’impunité à l’Etat hébreu pour les exactions commises contre le peuple palestinien. Mais il n’y a pas que les Américains à pratiquer ce jeu pour se dédouaner. Il en est ainsi des Français qui jouent dans la cour des grands alors qu’ils n’ont pas les moyens de cette politique dispendieuse. On pointe ainsi du doigt ce qui est estimé être rédhibitoire chez l’autre pour mieux cacher ses propres forfaitures. De ce fait, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, s’est laissé allé à cette apostrophe à l’endroit de l’Iran: «Nous connaissons tous l’implication de l’Iran aux côtés du régime syrien, (à travers) non seulement un soutien politique mais aussi militaire, reconnu comme tel par les autorités iraniennes.» Aussi, selon lui, la France «(…) voit mal comment un pays aussi impliqué dans cette crise aux côtés d’une des parties, le régime syrien, pourrait être un médiateur qui, par définition, doit être neutre et tenir des positions équidistantes entre les parties à un conflit.» «Neutre et tenir des positions équidistantes entre les parties à un conflit». La France est-elle neutre dans le conflit syrien, tient-elle cette «position équidistante» de neutralité? Ce serait effectivement un événement pour un pays qui soutient par tous les moyens la rébellion syrienne, regroupée dans ce qui est appelé «La Coalition nationale syrienne». Ce seul fait – la France, comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont les pivots de ce qui est dénommé «les Amis de la Syrie» – élimine en fait la France, qui est partie prenante dans le conflit, de toute médiation de quelque nature qu’elle soit entre le gouvernement syrien et l’opposition. En tout état de cause, voilà une rhétorique anormale qui fait que les uns se donnent le droit de soutenir une des parties belligérantes, tout en s’estimant qualifiés pour juger de ce conflit, mais ce droit est refusé aux autres pour ces mêmes raisons (soutien à l’une des parties en opposition). Mais il semble qu’il y ait désormais un certain équilibre qui fait que ce que les Américains ont pu réaliser contre l’Irak – au moment de l’effondrement de l’Union soviétique – en se passant du feu vert de l’ONU, ils ne peuvent plus le rééditer contre la Syrie du fait du retour au premier plan de la Russie. En fait, au regard de leur position sur l’échiquier géopolitique international, des pays s’autorisent ce qu’ils refusent aux autres. En réalité, ce sont là des choses connues, mais sur lesquelles le conflit syrien a jeté une lumière crue. Cette situation est induite par la faiblesse de l’Organisation des Nations unies (ONU) incapable d’imposer le droit international à tous, et surtout y compris aux superpuissances, qui, en réalité, conduisent le monde uniquement en fonction de leurs intérêts. Le droit international n’a en effet de réalité que dans la convergence des intérêts bien compris des puissants. Et les petits Etats n’ont pas fini de payer pour les crimes des puissants».*source: L’Expression-22.09.2013

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*Guerre médiatique sur fond de désastre humanitaire en Syrie 

**D’après les déclarations des évacués du dernier convoi, tous ceux voulant quitter les quartiers est d’Alep l’ont fait dans les derniers jours

***Mensonges et propagande des médias dominants en Occident !?

L ’armée russe a annoncé hier la fin de ses opérations d’évacuation des derniers rebelles et de leurs familles d’Alep.

L’annonce a aussitôt fait sursauter la Turquie qui a soutenu que l’évacuation d’Alep-Est n’était pas terminée. Un général syrien a indiqué, quant à lui, qu’il était juste question d’une suspension. L’armée syrienne a accusé, à l’occasion, l’opposition de ne pas avoir respecté les termes d’un nouvel accord de cessez-le-feu négocié âprement jeudi soir par Ankara et Moscou.

Malgré cela, Moscou soutient mordicus qu’il ne reste dans la ville que des combattants «radicaux» désirant lutter jusqu’au bout. «Les opérations d’évacuation des combattants et de leurs familles des quartiers est d’Alep conduites par le centre russe des droits de l’homme et de la réconciliation sont terminées.

Toutes les femmes et tous les enfants se trouvant dans les quartiers sous contrôle des combattants ont été évacués», a indiqué, dans un communiqué, le ministère russe de la Défense. «D’après les déclarations des évacués du dernier convoi, tous ceux voulant quitter les quartiers est d’Alep l’ont fait dans les derniers jours», a-t-il ajouté.

Faisant le bilan des opérations, l’armée russe affirme avoir évacué plus de 4500 rebelles et 337 blessés, pour un total de 9500 personnes sorties d’Alep. De nombreuses ONG occidentales ont aussitôt remis en cause ces chiffres. Elles soutiennent que «50 000 personnes sont encore prises au piège dans les quartiers rebelles».

Qui dit vrai ou qui croire ? Difficile de le savoir, tant la propagande fait actuellement rage en Syrie. La question s’impose, d’autant que des journalistes occidentaux sérieux sont dernièrement montés au créneau pour décrire une réalité complètement contraire à celle rapportée par les médias dominants, y compris concernant les fameux  Casques blancs.

Mensonges et propagande

Le journaliste et écrivain Patrick Cockburn a, à ce propos, soutenu dans une récente tribune publiée dans le journal britannique The Independant que la couverture médiatique occidentale des conflits en Irak et en Syrie est dominée par la «propagande» et le «parti pris» qui tend à servir à l’opinion des messages déformés et parfois même mensongers. Spécialiste du Moyen-Orient, Patrick Cockburn indique qu’une simple comparaison de la couverture médiatique de l’intervention militaire étrangère de la coalition occidentale à Mossoul, en Irak, et celle de la Russie à l’est d’Alep, en Syrie, «révèle beaucoup de choses sur la propagande que nous consommons».

Il explique dans sa tribune abondamment reprise par les médias que bien que les deux villes «soient assiégées par les forces progouvernementales fortement soutenues par une puissance aérienne étrangère», la couverture des médias est «très différente». «Tandis que le bombardement de l’est d’Alep a provoqué la révulsion et la condamnation dans le monde entier, les médias internationaux traitent différemment une situation similaire à Mossoul, à 482 km à l’est d’Alep», a relevé Patrick Cockburn.

Les leçons libyenne et irakienne

Le journaliste britannique ajoute qu’à Mossoul et à l’est d’Alep vivent des civils et des «insurgés», et les gouvernements irakien et syrien sont appuyés par des forces étrangères pour combattre des «insurgés», pourtant, les médias appellent terroristes à Mossoul, ceux qu’ils occultent à Alep-Est.

Or, tout le monde sait que les groupes terroristes y sont présents en grand nombre. «Dans le cas de Mossoul, contrairement à Alep, les insurgés sont traités de terroristes par l’Occident, et sont accusés de mettre en danger les civils en les utilisant comme boucliers humains et en les empêchant de quitter la ville», est-il noté. A l’est d’Alep, a souligné Patrick Cockburn, les médias occidentaux ne parlent pas du tout de la présence de terroristes, mais se concentrent sur l’intervention russe qui est accusée de «crimes de guerre et de sauvagerie».

Rappelant les cas de l’Irak en 2003 et de la Libye en 2011, Patrick Cockburn soutient que les exemples du parti pris de certains médias sont plus nombreux, citant les civils qui sont présentés comme étant «pris au piège et terrifiés» dans l’est d’Alep, alors que rien n’est dit sur «la peur, les ruines et la violence» qu’avaient vécues les civils de Ramadi ou de Moussoul en Irak.

Tout le monde convient que cette propagande dessert en premier lieu ces mêmes civils que beaucoup font mine de pleurer aujourd’hui. En réalité, s’en soucie-t-on vraiment ?*Zine Cherfaoui / el watan : samedi 17 décembre 2016

***Quand les médias français font l’apologie du terrorisme

La libération par l’armée syrienne des quartiers d’Alep-Est encore aux mains des djihadistes a donné lieu dans la presse française à une étrange inversion des faits, un « négationnisme en temps réel » destiné à supplanter la réalité par une narration falsifiée qui entre dans le cadre de la campagne de propagande initiée dés le début du conflit syrien par les puissances occidentales et visant un changement de régime.

Avant d’aborder les aberrations de la couverture médiatique de la libération d’Alep il faut replacer cette dernière dans son contexte. Alors que les médias – suivant en cela la narrative de l’exécutif français – ont pris fait et cause pour les « rebelles assiégés » à Alep-Est par «le régime », il est essentiel de spécifier ce que sont en réalité ces prétendues « forces d’opposition » qui agissent à Alep et dans le reste de la Syrie.

Il n’est aujourd’hui plus à démontrer que les forces « d’opposition » en Syrie sont composées de divers groupes djihadistes affiliés au Front al-Nosra. Concernant les quartiers Est de la ville ils étaient tenus très majoritairement par le Front al-Nosra, filiale d’Al-Qaïda en Syrie. Cette réalité est aujourd’hui largement documentée, y compris par la télévision publique française; j’ai déjà consacré plusieurs articles à ce sujet. Un responsable d’Al-Nosra à Alep a par ailleurs confirmé la collaboration opérationnelle du groupe terroriste avec la coalition internationale .« Ils (les djihadistes) ont proposé eux-mêmes de gérer l’aide que le gouvernement syrien livrait et maintenant il s’avère que les gens n’ont rien reçu et que les combattants en ont tiré profit au détriment des citoyens ».

Concernant la situation humanitaire désastreuse dans la partie de la ville aux mains des djihadistes, les témoignages des habitants libérés par les forces gouvernementales confirment l’instrumentalisation de la population par les groupes armés. La situation humanitaire a ainsi constitué pour ces groupes un moyen de chantage privilégié lorsque la situation militaire a tourné à leur désavantage suite à l’intervention militaire russe en 2015. Ils ont tout d’abord empêché le passage des convois à destination des zones occupées, tout en imputant la dégradation de la situation des civils à Alep-Est aux forces gouvernementales et russes; relayés en cela par leurs soutiens occidentaux. Ils ont ensuite organisé le trafic de l’aide humanitaire.

Le correspondant militaire Kamel Saker, cité par l’agence russe Sputnik, a ainsi constaté, après avoir pu accéder à plusieurs quartiers libérés, que les djihadistes exerçaient de fait un monopole sur la vente des denrées provenant de l’aide humanitaire, pratiquant des prix 20 fois supérieurs à la normale :

« Ils (les djihadistes) ont proposé eux-mêmes de gérer l’aide que le gouvernement syrien livrait et maintenant il s’avère que les gens n’ont rien reçu et que les combattants en ont tiré profit au détriment des citoyens ».

Pourtant, la libération des quartiers d’Alep-Est, et de la population utilisée par les terroristes comme bouclier humain, a donné lieu à une couverture orwellienne de la part des médias français, dont les grands titres, dans une inversion totalement surréaliste, font l’apologie du Front al-Nosra.

Pour Le Monde, les terroristes d’Al-Nosra sont ainsi des « rebelles » qui auront « résisté près de quatre ans et demi ». Les messages des terroristes, rebaptisés « combattants anti-Assad» sont relayés dans l’article du Monde; la tonalité est désespérée, la libération de la ville des djihadistes et de leurs soutiens, étant vécue comme une catastrophe. C’est donc bien le point de vue de ces terroristes présentés comme de simples « assiégés » que privilégie Le Monde. Les témoignages poignants de blessés, de victimes de bombardements, se succèdent. L’article réussit à créer un réel sentiment d’empathie en faveur des factions terroristes. Du journalisme résolument « engagé ».

Cette ligne éditoriale visant à transformer les terroristes et leurs sympathisants en victimes ou en « assiégés » des troupes gouvernementales, va être reprise par l’ensemble des médias français. Il s’agit de créer un sentiment de proximité et d’empathie pour les « victimes du régime » et de susciter l’indignation contre l’armée syrienne et son allié russe.

Pour le journal Le Parisien, la libération d’Alep se transforme ainsi en :

« Une politique de la terre brûlée inacceptable »

Pour RFI, la libération de la ville devient une « agonie » :

L’hebdomadaire Le Point délivre directement le point de vue des djihadistes, sans toutefois en informer ses lecteurs :

« Tout le monde a peur à Alep, de nouveau dans l’enfer de la guerre »

Pour le journal Libération, la libération de la ville est carrément une « ignominie » :

« A Alep, une ignominie à laquelle on assiste en direct »

Le Monde, encore lui, voit dans la défaite des terroristes qu’il soutient depuis le début du conflit, une tragédie :« La tragédie d’Alep, le résultat de beaucoup de lâcheté et d’indifférence »« Réuni en urgence à la demande de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU a pris acte de l’accord prévoyant l’évacuation rapide des insurgés de la ville. »

Il s’agit pour le journal, reprenant les propos du représentant français à l’ONU, de sauver les terroristes soutenus par Paris, et peut-être leurs conseillers militaires occidentaux ?

Mais pour la machine médiatique, condamner la libération d’Alep et pleurer les terroristes au nom des principes humanitaires ne suffit pas, l’emballement pousse toujours plus loin dans la surenchère et l’apologie et tourne à l’injonction émotive : tous les lecteurs doivent partager l’indignation.

L’injonction émotive

L’émotion fabriquée par la couverture médiatique a ainsi débouché sur de multiples manifestations de soutien aux « victimes d’Alep », elles-mêmes abondamment couvertes par… les mêmes médias qui les ont suscitées.

Le Figaro : « Paris: manifestation de soutien aux victimes d’Alep »

Le Parisien : « EN IMAGES. Des rassemblements dans le monde en soutien à Alep »

L’Express : « La Tour Eiffel éteinte en signe de soutien à Alep »

France TV : « Alep : plusieurs centaines de personnes rassemblées à Paris »

RFI : « [En images] Mobilisations à travers le monde en soutien à Alep »

Cette hyper-couverture médiatique en faveur de la partie d’Alep tenue par les terroristes, qui ignore la réalité de la population qu’ils maintenaient en otage, tranche avec le silence entourant la bataille de Mossoul qui met actuellement aux prises, sur un schéma strictement identique, l’armée irakienne appuyée par la coalition occidentale et les factions liées à l’État Islamique retranchées dans la ville.

Comme dans toute campagne d’intoxication massive basée sur le réflexe émotif et l’injonction à s’indigner, la véritable nature du « travail » journalistique se dévoile cependant ici ou là, notamment dans la traque des dissidents et des réfractaires.

Le Nouvel Observateur, jamais en retard lorsqu’il s’agit de dénoncer les déviances à la bien-pensance « humanitaire », titre ainsi :

Cette injonction à la condamnation, qui rend du coup le silence suspect, suit en cela la logique totalitaire mise en œuvre après les attentats contre Charlie Hebdo en imposant à la population française une « pensée réflexe » au nom de la liberté d’expression, alors-même que le gouvernement mettait en place de nouveaux outils de censure et de surveillance de masse, et que les réfractaires à la nouvelle pensée unique étaient systématiquement ostracisés ou inculpés, notamment sous le chef d’inculpation d’apologie du terrorisme, et les médias indépendants accusés d’encourager la sédition en véhiculant et propageant les « théories du complot », « l’antisémitisme », voire la peste noire…Ainsi, pour le journal Le Monde :

« A l’heure où le régime d’Assad et son allié russe sont en train de liquider l’opposition syrienne, c’est un récit des événements falsifié qui est en train de l’emporter, estime l’historienne Marie Peltier. »

Non, ne riez pas, c’est bien le journal ayant falsifié la réalité au sujet de la guerre en Syrie et des « groupes rebelles », qui, par la voix d’une porte-plume, accuse ici les médias non-alignés qui n’ont cessé de démasquer ses impostures. Toute remise en cause de la réalité falsifiée depuis 2011 par ce journal est ainsi assimilée préventivement par Le Monde, dans une inversion accusatoire, à la propagande et au mensonge, et ce, sans aucune considération pour les faits réels ; ce qui offre l’avantage de pouvoir les passer sous silence…

Le même procédé d’inversion de la réalité et de l’accusation est à l’oeuvre concernant la « campagne d’adieux » des « habitants d’Alep » abondamment relayée par les médias. Ces « adieux » sont présentés ainsi par le journal Ouest France :

« En Syrie, sous les bombes, des habitants d’Alep-Est lancent une sorte « d’ultime appel à l’aide ». Des vidéos et messages affluent sur les réseaux sociaux. 

Ils s’appellent Bana, Lina, Abdulkai… Désespérés, souvent à bout, les Syriens d’Alep-Est attendent désespérément que le monde s’intéresse à leur sort. Depuis deux jours, ces civils, journalistes ou activistes font leurs adieux sur Twitter, Périscope, Facebook… »

Les messages et vidéos, provenant de sources proches des terroristes ont pourtant été relayées telles quelles, sans aucune vérification, par les principaux médias traditionnels et présentés comme reflétant le point de vue de la population vivant à Alep. Leurs dires tranchent avec les scènes de joie des civils libérés par l’armée syrienne, joie relayée uniquement par les médias russes, censurés par les médias occidentaux qui les assimilent à de la propagande.

Il est pourtant évident que la reconquête d’Alep par l’armée régulière syrienne a été une libération, au sens propre comme au figuré, pour les populations civiles prises en otage depuis plusieurs années par les groupes terroristes.

Alors que, suite à l’élection de Donald Trump, les médias occidentaux ont relayé les attaques de l’exécutif américain contre les « Fake News » provenant des réseaux sociaux et ont appelé les géants du web Google et Facebook à couper la publicité des médias relayant ou produisant des « fausses informations », la libération d’Alep a été l’occasion pour ces mêmes médias d’utiliser massivement des comptes sur les réseaux sociaux comme sources primaires d’information. Ces comptes, dont l’origine est difficilement vérifiable, appartiennent selon toute vraisemblance à des activistes proches des groupes salafistes dont ils relayent la propagande.

Il s’agit par exemple d’Abdulkafi Alhamdo, présenté par le journal Ouest France comme « enseignant » et « reporter » à Alep, et qui affirme dans une vidéo postée sur Twitter et partagée plus de 100 000 fois :

« Nous savons que nous avons été libres. Nous ne voulions rien d’autre que la liberté. Ce monde ne veut pas de la liberté. J’espère que vous vous souviendrez de nous. »

Mais de quelle liberté peut parler cet « enseignant » quand une partie de la population d’Alep-Est était otage d’Al-Nosra, dont le projet a toujours été de créer un califat salafiste ?

La diffusion par les médias d’une masse informations en provenance d’ONG et de clips fournis par des activistes proches des djihadistes, pose une fois de plus le problème de la qualité du travail journalistique, notamment leur absence de vérification des sources; et plus globalement de la couverture médiatique favorable à ces groupes armés depuis le début de la guerre.

Le parti-pris systématique en faveur des groupes djihadistes et du front Al-Nosra s’est traduit par un blackout de l’information concernant les exactions des groupes « rebelles » et une falsification de leur véritable nature.

L’aveuglement, la russophobie des élites journalistiques, leur asservissement aux élites politiques – qui peuvent faire et défaire les carrières et les rédactions – ont abouti à une véritable catastrophe déontologique, une monstruosité que le journal l’Express résumait ainsi malgré lui et qui fera office de conclusion : « Alep, tombeau de nos principes »

Guillaume Borel | 15 décembre 2016 / Guillaume Borel est un analyste politique. Il est l’auteur de l’ouvrage Le travail, histoire d’une idéologie – Éditions Utopia: 2015. Il s’intéresse à la géopolitique, aux questions de macro-économie, de propagande et de manipulations médiatiques.

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*on ne recule devant rien pour propager le mensonge

*des scènes fabriquées en Egypte pour accuser le gouvernement syrien

Le ministère de l’intérieur égyptien a annoncé, dans un communiqué ci-contre, avoir mis hors d’état de nuire un groupe de cinq personnes qui grimaient des enfants avec du sang. Ces derniers sont ensuite photographiés et les images étaient postés sur les réseaux sociaux avec pour objectif d’accuser le gouvernement syrien.

« La direction général de sécurité de la région du canal de Sweiz est parvenue a arrêter Sahar M, Aa., (44 ans), Sayyaf A.I. ( 22 ans), Mohammad H.M. (–), Moustafa A.M (25 ans), ainsi que le photographe Moustafa A.Aa. (21ans), en compagnie de deux enfants Ragad A.A. (12 ans) et Seïf (A.A. ( 8 ans) », a indiqué le ministère égyptien de l’intérieur sur son compte Facebook. Précisant que les deux enfants qui se faisaient farder étaient les fils de la femme arrêtée, Sahar.

La même source a précisé que les protagonistes ont été arrêtés en flagrant délit : ils mettaient en scène la petite Raghad, portant une robe blanche, entachée de rouge pour simuler du sang, portant à la main une bande de la même couleur et une petite poupée également imbibée de rouge. 

Sur le fond de la scène se trouvait un immeuble délabré, destiné à la destruction par les autorités égyptiennes concernés.

Les personnes arrêtées ont reconnu vouloir diffuser les images sur les réseaux sociaux pour induire les internautes en erreur en leur faisant croire qu’il s’agit de scènes tournées à Alep-Est en Syrie.*Par Djamil Mesrer| 19 Décembre 2016/ .algerie1.com

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La Bulgarie refuse à la Russie le survol de son territoire

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*Echec et mat de haute voltige

    La Finale de Poutine en Syrie

La Russie ne veut pas faire la guerre à la Turquie, donc les généraux russes ont conçu un plan simple mais efficace pour la décourager d’entreprendre toute action qui pourrait conduire à un affrontement entre les deux pays.

*Poutine réécrit les règles du jeu en Syrie

Poutine ne distingue pas entre les terroristes modérés et les terroristes radicaux, les bons terroristes et les mauvais. C’est une plaisanterie.

**Les USA, dans une impasse idéologique

 Brzezinski est le parrain spirituel de l’extrémisme islamique, l’homme qui a compris comment les cinglés religieux pourraient être utilisés pour pousser à l’hystérie et faire avancer les objectifs géopolitiques des États-Unis dans le monde.

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La semaine dernière, des avions militaires russes ont pénétré deux fois l’espace aérien turc. Les deux incidents ont provoqué la consternation à Ankara et mis les dirigeants turcs en fureur. Dans les deux occasions, des officiels à Moscou se sont poliment excusés pour les incursions, affirmant qu’elles n’étaient pas intentionnelles (des erreurs de navigation) et qu’ils essaieraient d’éviter de telles intrusions à l’avenir.

Un 3ème incident pas du tout une erreur

Puis il y a eu un troisième incident, plus sérieux, qui n’était pas dû à une erreur. Il visait clairement à envoyer un message au président turc Recep Tayyip Erdogan. Voici un bref résumé de ce qui s’est passé, à partir d’un article du World Socialist Web Site:

(( Les officiels ont annoncé un troisième incident lundi, lorsqu’un avion de chasse MiG-29 non identifié a verrouillé son radar pendant quatre minutes et demie sur huit F-16 turcs qui patrouillaient de leur côté de la frontière, se préparant apparemment à ouvrir le feu.))

(US, NATO step up threats to Russia over Syria, World Socialist Web Site))

Ce n’était pas une erreur. Le seul cas où un pilote de chasse adopte ces protocoles est lorsqu’il projette d’abattre un avion ennemi. C’était un message, et bien qu’il ait pu passer au-dessus de la tête des politiciens et des médias, je vous assure que tous les généraux du haut-commandement turc savent ce qu’il signifie. C’est un coup de semonce.

Moscou indique qu’il y a un nouveau shérif en ville et que la Turquie devrait mieux se comporter sinon il y aura des problèmes. Il n’y aura aucune zone d’exclusion aérienne américano-turque sur le nord de la Syrie, il n’y aura pas d’attaques aériennes sur les sites syriens à partir du côté turc de la frontière, il n’y aura certainement pas d’invasion terrestre par des troupes turques en Syrie. Les Forces de défense aérienne russes contrôlent maintenant le ciel au-dessus de la Syrie et elles sont déterminées à défendre les frontières souveraines de la Syrie. Voilà le message. Un point c’est tout !

Le coup de semonce de la Russie

C’est un bon exemple de la manière dont la préemption peut effectivement prévenir des conflits plutôt que les commencer. En tirant un coup de semonce à la Turquie, Moscou a freiné le plan d’Erdogan d’annexer une partie de la Syrie du Nord et de la déclarer zone de sécurité. La Turquie devra dorénavant abandonner ce plan, et réaliser que toute tentative de s’emparer d’un territoire syrien déclenchera une riposte russe immédiate et puissante. Vue sous cet angle, l’incursion de la Russie paraît une manière extrêmement efficace de prévenir une guerre plus vaste en transmettant simplement à de potentiels adversaires ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire. Dit simplement : Poutine a réécrit les règles du jeu en Syrie et Erdogan a dû s’y conformer ou sinon…

Ci-dessous, davantage sur la Turquie, par Patrick Cockburn dans The Independent :

((Une invasion turque de la Syrie, bien qu’elle reste une possibilité, serait aujourd’hui plus risquée avec l’aviation russe opérant dans des zones où la Turquie serait la plus susceptible de lancer une incursion.

Le danger pour les Turcs est qu’ils ont maintenant deux quasi-États kurdes, l’un en Syrie et l’autre en Irak, immédiatement au sud. Pire, l’État kurde syrien… est dirigé par le Parti de l’union démocratique (PYD dans son sigle anglais), qui est effectivement la branche syrienne du Parti des travailleurs kurdes (PKK), celui qui a combattu l’État turc depuis 1984. Toute insurrection lancée à l’avenir par le PKK dans les zones kurdes du sud-est de la Turquie sera renforcée par le fait que ce parti a de facto son propre État.

Il semble que la tentative de la Turquie, qui dure depuis quatre ans, de renverser le président Bachar al-Assad a échoué. On ne voit pas ce que le président Recep Tayyip Erdogan peut faire à ce propos, puisque le soutien de l’Otan est purement rhétorique à ce stade. Quant aux relations de la Turquie avec la Russie, M. Erdogan dit que toute attaque à ce pays est une attaque à l’Otan et que «si la Russie perd un ami tel que la Turquie, avec laquelle elle a coopéré sur de nombreuses questions, elle perdra beaucoup». Mais en Syrie, au moins, il semble que c’est la Turquie la perdante.))

(Russia in Syria: Russian Radar Locks on to Turkish Fighter Jets, The Unz Review)

Pauvre Erdogan. Il a lancé les dés et il a joué de malchance. Il se figurait qu’il pourrait étendre son Empire ottoman potentiel à la Syrie du Nord, et maintenant son rêve est en miettes. Doit-il envoyer ses avions en Syrie du Nord et affronter ouvertement l’armée de l’air russe ? Non, il n’est pas si téméraire. Il va rester de son côté de la frontière, taper du pied et se mettre en colère contre le méchant Poutine, mais au bout du compte, il ne fera rien.

Pourquoi la base d’Incirlik

Et Washington ne va rien faire non plus. Oui, Hillary et McCain ont appelé à une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, mais cela ne se fera pas. Poutine ne le permettra pas, le Conseil de sécurité non plus. D’ailleurs, sous quel prétexte, de toute façon ? Obama va-t-il réellement demander une zone d’exclusion aérienne sur la base du fait que Poutine tue des terroristes modérés en même temps que des terroristes extrémistes ? Ce n’est pas un argument très convaincant. En fait, même les Américains ont du mal à avaler celui-là. Si Obama veut quelque chose de Poutine, il devra s’asseoir à la table des négociations et discuter d’un accord. Jusqu’ici, il a refusé de le faire, parce qu’il continue à penser que le changement de régime est à sa portée.

Il y a des signes de cela partout, comme dans cet article du journal turc Today’s Zaman intitulé İncirlik base to increase capacity by 2,250 to accommodate new personnel [La base d’Incirlik augmente sa capacité de 2 250 places pour accueillir du nouveau personnel] :

(( Une ville de tentes dans Incirlik a été reconstruite en maisons préfabriquées modernes, qui accueillera 2 250 membres du personnel militaire US, a rapporté l’agence de presse Doğan vendredi. Pendant la guerre du Golfe de 1991, une ville de tentes avait été installée pour accueillir du personnel militaire servant dans l’Operation Provide Comfort (OPC) [opération militaire des USA, du Royaume-Uni, de la France, de l’Australie, des Pays-Bas et de la Turquie visant à livrer de l’aide humanitaire aux réfugiés kurdes fuyant l’Irak, NdT] et avait été fermée à la fin de cette opération.

Le 20 août, le travail de transformation du site de la ville de tentes en une nouvelle zone appelée Patriot Town [Patrioteville] a commencé. Lorsque la construction sera achevée, la base d’Incirlik sera celle qui aura la plus grande capacité parmi les bases états-uniennes en Europe. […]

L’augmentation de la capacité de la base d’Incirlik intervient au moment où la Russie a lancé la plus grande intervention au Moyen-Orient depuis des décennies. […] L’intervention de Moscou signifie que le conflit en Syrie s’est transformé, passant d’une guerre par procuration […] à un conflit international dans lequel les principales puissances mondiales […] sont directement impliquées dans le combat.))

Washington fourbit ses armes pour une autre guerre

Cet article révèle les ambitions des États-Unis au Moyen-Orient. Comme les lecteurs peuvent parfaitement le voir, Washington fourbit ses armes pour une autre guerre, exactement comme il l’a fait en 1991. Et la guerre aérienne états-unienne sera lancée depuis Patriot Town à Incirlik, exactement comme nous l’avons prédit depuis juillet lorsque l’accord a été conclu.

Ci-dessous, quelques éléments supplémentaires tirés d’un article de Hurriyet :

(( Le commandement central de l’armée de l’air US a commencé à déployer des hélicoptères de recherche et de sauvetage à la base aérienne de Diyarbakır, en Turquie du sud-est, dans le but d’aider à des opérations de récupération en Irak voisin et en Syrie, a-t-il annoncé. […]
Le Commandant suprême des forces alliées de l’Otan en Europe et le chef du Commandement des forces des États-Unis en Europe, le général Phillip Breedlove, a dit que cette mission serait temporaire.))

(US deploys recovery aircraft in Turkey’s southeast, Hurriyet)

Des hélicoptères états-uniens de recherche et de sauvetage à quelques kilomètres seulement de la frontière sud-est de la Turquie ?

Eh oui. Dit autrement, si un F-16, en train d’essayer d’imposer une zone d’exclusion aérienne illégale, est abattu quelque part au-dessus de la Syrie alors – presto – les hélicoptères de recherche et de sauvetage ne sont qu’à 20 minutes.

Menacer la Russie, de l’audace stratégique

Comme c’est pratique.
Donc vous pouvez voir – même si Poutine a mis des bâtons dans les roues de ce projet – que l’équipe d’Obama continue à aller de l’avant avec son plan renverser Assad. Rien n’a changé, l’intervention russe rend seulement l’avenir plus incertain, ce qui explique pourquoi des stratèges géopolitiques frustrés, comme Zbigniew Brzezinski, ont commencé à apparaître dans les pages Opinions des journaux dominants, attaquant Poutine avec virulence pour avoir saboté leurs plans d’hégémonie régionale.

Il vaut la peine de noter que Brzezinski est le parrain spirituel de l’extrémisme islamique, l’homme qui a compris comment les cinglés religieux pourraient être utilisés pour pousser à l’hystérie et faire avancer les objectifs géopolitiques des États-Unis dans le monde. Par conséquent, il est tout naturel que Brzezinski veuille offrir ses conseils maintenant, dans un effort désespéré pour éviter un héritage d’échec et de honte. Découvrez ce clip de Politico :

(( Les États-Unis devraient menacer la Russie de représailles si elle ne cesse pas d’attaquer les ressources états-uniennes en Syrie, a écrit l’ancien conseiller à la Sécurité nationale Zbigniew Brzezinski dans une chronique publiée dimanche dans le Financial Times, appelant à l’«audace stratégique», la crédibilité américaine au Moyen-Orient et la région elle-même étant en jeu. […]

Et si la Russie continue à viser des cibles qui ne sont pas EI, les États-Unis pourraient riposter, a-t-il ajouté.))

(Brzezinski: Obama should retaliate if Russia doesn’t stop attacking U.S. assets, Politico)

Les gens que Brzezinski désigne avec désinvolture comme des ressources américaines en Syrie sont des terroristes. Poutine ne distingue pas entre les terroristes modérés et les terroristes radicaux, les bons terroristes et les mauvais. C’est une plaisanterie. Ils sont tous du même tonneau et ils vont tous avoir le même sort. Tous doivent être extirpés, arrêtés ou tués. Fin de l’histoire.

Les USA, dans une impasse idéologique

En peaufinant le narratif de la guerre contre le terrorisme d’une manière qui soutient certains mais en condamne d’autres, l’administration Obama s’est acculée elle-même dans une impasse idéologique sans issue. Ce qu’ils font est mauvais et ce qu’ils savent est faux. Et c’est pourquoi il sera si difficile de faire la guerre. Dans une interview incontournable récente, Poutine a interpellé Obama sur ce point précis.

Voici ce qu’il a dit :

((Le président Obama mentionne fréquemment la menace d’ISIS. Eh bien, qui sur la terre les a armés ? Et qui a créé le climat politique qui a favorisé la situation actuelle ? Qui a livré des armes à la région ? Ne savez-vous vraiment pas qui combat en Syrie ? Ce sont pour la plupart des mercenaires. Ils sont payés en argent. Les mercenaires travaillent pour le camp qui paie le plus. Nous savons même combien ils sont payés. Nous savons qu’ils combattent pendant un certain temps et puis s’ils voient que quelqu’un d’autre paie un peu plus, alors ils y vont. […]

Les États-Unis disent : «Nous devons soutenir l’opposition civilisée, démocratique, en Syrie.» Donc ils les soutiennent, les arment, et ensuite ils rejoignent ISIS. Est-ce impossible pour les États-Unis d’anticiper un peu? Nous ne soutenons pas du tout cette sorte de politique. Nous pensons qu’elle est mauvaise.»))

(Putin explains who started ISIS, YouTube, 1:38 to 4:03)

Pas de guerre avec la Russie, mais

Vous voyez ? Tout le monde sait ce qu’il se passe. Barack Obama ne va pas entamer une confrontation avec la Russie pour défendre un programme fondamentalement immoral de la CIA qui a mal tourné. Il fera toutefois ce que les États-Unis font toujours lorsqu’ils traitent avec un adversaire qui peut vraiment se défendre. Ils terrorisent, harcèlent, menacent, humilient, diabolisent, ridiculisent et brutalisent. Ils pourraient lancer une autre attaque sur le rouble ou truquer les prix du pétrole ou imposer davantage de sanctions économiques. Mais ils n’entreront pas en guerre avec la Russie, cela n’arrivera tout simplement pas.

Mais n’abandonnez pas encore tout espoir, après tout, il y a un côté positif à ce fiasco, et tous les joueurs principaux savent exactement ce que c’est.

Il s’appelle Genève. Genève est la finale.

Genève est la feuille de route soutenue par l’ONU pour mettre fin à la guerre en Syrie. Ses dispositions permettent «l’établissement d’un organe gouvernemental de transition», «la participation de tous les groupes […] à un dialogue national significatif» et «des élections multipartites libres et équitables».

Le traité est simple et ne suscite pas de controverses. Le seul point d’achoppement porte sur la question de savoir si Assad sera autorisé à participer au gouvernement de transition ou non.

Poutine dit oui. Obama dit non.

Poutine va gagner cette bataille. Finalement, l’administration cédera et retirera sa demande qu’Assad quitte ses fonctions. Le plan de changement de régime par le recours à des mercenaires djihadistes aura échoué, et Poutine aura rapproché le Moyen-Orient d’une paix durable et d’une sécurité véritable.

Voilà le point positif et c’est ainsi que la guerre en Syrie prendra fin.

Bravo, Poutine.

Par Mike Withney/  *Source : Le Saker Francophone

***************Vladimir Poutine a dénoncé jeudi la « position non constructive » des États-Unis qui ont refusé le principe d’un échange de délégations avec Moscou pour parler du conflit syrien.« Je pense que cette position est non constructive et apparemment, la source de la faiblesse de la position américaine est son absence de plan (pour la Syrie). Visiblement, il n’y a tout simplement rien à discuter » avec les Américains, a déclaré M. Poutine à Astana, selon des propos retransmis à la télévision russe.« Je ne comprends pas bien comment nos partenaires américains peuvent critiquer les actions de lutte antiterroriste de la Russie en Syrie tout en refusant le dialogue direct sur les questions importantes telles que le règlement politique » du conflit, a-t-il ajouté.*15/10/15 -Source: Belga

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********L’aviation russe a bombardé quarante « cibles terroristes » en Syrie au cours des dernières 24 heures, soit une baisse importante du nombre de raids aériens par rapport aux jours précédents, a annoncé mercredi le ministère russe de la Défense. Les bombardiers tactiques Su-34 et les avions d’appui au sol Su-24M et Su-25SM ont réalisé 41 sorties aériennes pour frapper « 40 cibles terroristes » dans les provinces d’Alep (nord), Idleb (nord-ouest), Lattaquié (nord-ouest), Hama (centre) et Deir Ezzor (est), a précisé le porte-parole du ministère, le général Igor Konachenkov. Les avions russes ont notamment visé « des infrastructures du groupe Etat islamique » (EI), a-t-il affirmé.

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Mardi, les forces aériennes russes avaient annoncé 86 frappes, soit un niveau d’intensité jamais atteint depuis le début de leur intervention militaire en Syrie, le 30 septembre. Cette fois, M. Konachenkov s’est félicité de la destruction, près de Deir Ezzor, « du poste de commandement d’une des principales factions de l’EI ». Les avions russes ont également frappé un dépôt de munitions et un atelier de fabrication de voitures piégées à Alep, utilisées par les combattants de l’EI pour « perpétrer des actes terroristes au coeur des villes syriennes ou contre les positions de l’armée gouvernementale », selon le général. L’aviation russe bombarde quotidiennement depuis deux semaines ce qu’elle qualifie de « cibles terroristes » en Syrie. Cette activité militaire intense, couplée à celle, parallèle, des avions de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, accroît le risque d’incidents dans le ciel syrien.*14/10/15 – 15h47  Source: Belga

****Nous visons les terroristes et rien d’autres

L’ambassadeur de Russie en Syrie a énuméré mercredi la liste précise des groupes visés par les bombardements de l’aviation russe et souligné qu’à l’exception de l’Armée syrienne libre, les combattants présentés par les Occidentaux comme « rebelles » n’étaient que des « extrémistes » et des « terroristes ».

Depuis le début de son intervention militaire le 30 septembre, la Russie affirme frapper des « cibles » du groupe daech ou Etat islamique (EI).
Moscou a indiqué que les Soukhoï visaient les jihadistes de l’EI mais aussi le front Al-Nosra, la branche d’al-Qaïda en Syrie.
Avec l’EI et le Front Al-Nosra, « tout est clair: ces organisations sont reconnues comme terroristes par tout le monde et placées sur la liste appropriée du Conseil de sécurité de l’ONU », a rappelé Alexandre Kinchtchak.
L’ambassadeur russe estime ensuite que les autres groupes combattant l’armée de Bachar al-Assad ou l’Etat islamique font l’objet de « spéculations, de déformations et de tentatives de présenter ces groupes de bandits comme des rebelles, membres de la branche armée de l’opposition syrienne modérée ». 14/10/15 -Source: Belga

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**Les plus gros mensonges de l’histoire :

 les mensonges pour la foi; les mensonges d’Etat; les mensonges de masse.

 

**Illusion de démocratie ?

Aux dernières élections, pour le législatif et l’exécutif, j’ai failli ne pas voter : dans chaque programme ou équipe, il y avait au moins un élément que je ne pouvais accepter. Si j’ai fini par voter, c’était pour ne pas valider la politique menée. Et tel que c’est parti, nous voilà encore embarqués pour 5 ans dans un quasi statuquo que rien ne peut infléchir. Pourquoi et comment s’en sortir ?

A/ Notre démocratie volée par ……. les élections.

1. Les élections : un choix « étagère »

Dans notre constitution, nous avons trois pouvoirs qui devraient être indépendants : le pouvoir législatif qui « produit » les lois, le pouvoir exécutif qui est chargé de faire appliquer ces lois et le pouvoir judiciaire.
Or nous votons sur un programme. Cela affaiblit la séparation des pouvoirs, n’est pas réaliste (tous les rêves ne sont pas bons et peuvent évoluer) et détourne notre « démocratie » de ses fondements : nos élus devraient être nos représentants, pas nos pseudo-délégués.
Que feriez-vous dans un restaurant où vous sont proposés des menus non panachables comportant chacun au moins un plat inacceptable pour vous ? Autre exemple : c’est comme si nous devions choisir pour cinq ans une voiture sur la mécanique, la carrosserie, certains gadgets et performances. Uniquement le modèle plébiscité serait construit pendant 5 ans sans trop s’occuper de sa faisabilité et du contexte évolutif possible ! C’est aberrant commercialement, politiquement serait-ce acceptable ?
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2. Là où nous frôlons la perversité

Une fois le spécialiste et son programme choisi, celui-ci devient notre délégataire pour toutes les décisions de notre communauté et il est presque entièrement libre. Du moment qu’il en a parlé dans son programme, il se doit de réaliser chaque promesse même si c’est contraire aux intérêts de la communauté. Bien sûr, « il peut » oublier certaines promesses. Les mouvements de foule peuvent le faire évoluer mais il peut garder le courage de ses opinions. Une bonne campagne de presse et la mise en avant de contraintes extérieures [les Crises (provoquées), le Conseil Européen et les commissions (non élus), des polémiques sur des cas particuliers, ...] permettent de faire passer les pires gags : la privatisation des autoroutes pour leur mise en concurrence, GDF bradé à Suez car c’est un électricien (pas EDF), tous les PPP (1) (à la SNCF, aux hôpitaux, …), … Bien sûr, par discipline, les assemblées des élu(e)s suivent les directives du parti (pris) de l’élu : elles en sont réduites à des chambres d’embellissement et d’enregistrement.
Très peu de contrôles et d’enquêtes impartiales. Les médias du copier/coller devraient rendre compte. En fait, les médias orchestrent l’ensemble en cultivant les arts du stress, de la polémique et du fait divers(ion) : les médias sont devenues les « chiens de garde » de ce système.
Les sondages nous aident aussi à savoir ce que l’on devrait penser. Avec tout cela, nous ferions une démocratie modèle car nous avons un bulletin de vote tous les 5 ans !

(1) PPP : officiellement Partenariat Public Privé. Plus concrètement, Privatisation Progressive du Public.

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3. Politicien : un métier ?

Ce système nous donne l’illusion que nous sommes en démocratie car nous votons de temps en temps. Pire : si notre vote ne correspond pas à leurs attentes, il peut être biaisé ou annulé. Combien de « bonnes » lois votées par les Parlements ne sont toujours pas appliquées faute de décret d’application ?
Avec les médias en « chiens de garde », avec le recul des contre-pouvoirs systématiquement dénaturés, avec une justice de moins en moins indépendante, les abus de pouvoir deviennent possibles. Ce système permet alors toute forme de lobbying, trafics et arrangements de toutes sortes. Sournoisement, la communauté pâtit des compromissions et des laissez-faire ; les scandales actuels en sont le révélateur tardif : amiante, prothèses, téléphones portables, WIFI, médiator, privatisations, augmentations de tarifs, … Nous ne sommes pas loin d’une forme de totalitarisme ou d’un retour à une forme de royauté. « 1789″ risque d’être à refaire.

 B/ La démocratie à laquelle nous aspirons

1. En fait, qui élit-on et quel est son rôle ? (rappels)

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Le président de la République
Le président de la République n’est pas un roi élu mais il est le « patron » de l’exécutif. Lors d’une élection, je lui demanderai comment il va mettre en application les lois, administrer le pays et, chef des armées, comment il compte s’en servir et les faire évoluer. C’est tout, c’est déjà énorme et c’est sur ce thème que je le jugerai.

Un député
Un député est chargé de l’élaboration des lois et il nous représente à l’assemblée nationale. Lors d’une élection, je lui demanderai comment il va nous représenter et traduire devant les autres députés nos idées, nos problèmes et les solutions étudiées ensemble. Je lui demanderai aussi comment il nous informera des enjeux et des autres opinions échangés. Bref comment va t’il communiquer et réfléchir avec les citoyens qu’il représente.

Un sénateur
Élu pour 9 ans par les grands électeurs (personnes ayant déjà un mandat électif), un sénateur est là pour assagir la fonction du législateur en veillant à une certaine continuité des options politiques et en évitant les réactions spontanées non réfléchies pour le long terme. Comme pour le député, il devrait rendre compte de sa mission régulièrement auprès de tous les citoyens de son secteur.

Un maire
Élu pour 6 ans, un maire est là pour gérer sa commune en concertation avec tous ses habitants et pas seulement avec son conseil municipal. Les élus ont un rôle de gestion et de créateur de règles à appliquer localement. Lors d’une élection, je lui demanderai comment il va nous impliquer dans les décisions à prendre.

2. Le rôle primordial de l’information

Deux types d’informations sont importants :
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Côté législatif, connaître les arguments avancés par les différentes sensibilités et parties prenantes. Publier des études sur leurs limites, leurs conséquences et les résultats d’essais déjà effectués. Une « parole aux lecteurs » plus ouverte permet de partager idées et évènements.
Côté exécutif, comment tout est appliqué et quels sont les problèmes rencontrés. Abus de pouvoir, malversations, combines … doivent être identifiés et révélés sans censure.
Par contre, sont à éviter les interviews de connivence (sur « politicaillerie », violence, religion, racisme, jeunesse, famille, …) et à bannir tous les faits divers, polémiques et micro-évènements qui consomment du média sans rien apporter à la Vie. Il est honteux que, hors journaux spécialisés, des résultats de foot, tennis, tour de France, loto, bourse, … occupent plus du 1/20ième d’un journal. S’il est malvenu, hormis localement, de rapporter des faits divers même odieux, de temps en temps il est opportun d’en publier des statistiques pour se rendre compte de leurs évolutions et de leurs causes.

3. Vers une démocratie plus participative

Il ne suffit pas de râler mais de s’approprier les décisions de ce que nous voulons vivre. La démocratie est un art de vivre ensemble chaque jour. La démocratie est à ceux qui la prennent et ne peut exister que si elle est partagée : accaparée, elle n’est plus. Ce n’est ni aux “spécialistes », ni aux partis politiques ni à la finance de décider seuls à notre place. Ce n’est même pas le rôle des élus.
Cela commence par des élections conformes aux principes de base de notre constitution avec l’indépendance des pouvoirs et leur rôle bien défini. Nous devons élire et juger nos représentants non sur un programme mais sur la manière dont ils pensent assumer leurs rôles. Une conséquence : chaque citoyen doit s’impliquer bien davantage dans les choix de société à faire. C’est toute une organisation à mettre en place. D’une manière générale, nous sommes trop isolés, mal organisés et nous n’avons pas assez confiance en notre pouvoir habitués que nous sommes à être dépendants.
Enfin, les élus doivent remplir uniquement leur rôle. Des exemples fonctionnent un peu partout ; pendant la 2ième guerre mondiale, le CNR (Conseil National de la Résistance) a bien montré ses possibilités.

4. Un combat difficile et délicat

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Le pouvoir politique, le pouvoir financier, les médias et les instituts de sondage, grâce à une connivence plus ou moins formelle entre eux, accaparent de plus en plus le système « démocratique » en place. Si nous laissons faire, ils continueront à prélever (racketter) de plus en plus nos ressources, notre travail, nos institutions de solidarités.
Si le peuple essaie de reprendre du pouvoir, ils ont tous les outils pour semer la discorde et à la limite, en provoquant une guerre civile, ils seront encore gagnants : les destructions créent notre travail dont ils vivent. Constatez vous-même, ils savent faire : Kosovo, Palestine, Rwanda, Afghanistan, Colombie, Grèce, Tunisie, Mali et Niger, … Notre marge de manœuvre est donc très étroite surtout qu’il sera impératif de perdurer.

« L’histoire nous appartient, c’est le peuple qui la fait ! »
(derniers mots de Salvador Allende, le 11 septembre 1973)

**source: lelotenaction.org-05 mars 2013

*Réaction d’un internaute:

Chérance Michel  14/04/2013                  

Rien qu’en lisant ce qui précède, on ne peut que constater que la seule concertation que :
1) nous sommes en dictature (et depuis près d’un siècle) puisque l’on envoie systématiquement les SS pour discuter (ce n’est plus « cause toujours » mais « ferme ta gueule » qui nous est opposé,
2) toutes les demandes que l’on serait en droit de formuler à  nos « élus » aboutissent au même constat : « concertation, quelle concertation ? » La démocratie volée par les élections 54
3) d’après les sondages 53 les français se sentent plus proches de leurs maires que de tout autres élus 57 Ben je peux vous dire qu’avec un maire dont les 3/4 des administrés ont renommé sa femme « Xavière »… vous avez compris où se situe le niveau de démocratie. Faut dire qu »avec un QI flirtant avec les 50/75, faut pas chercher trop l’intelligence ! 50

Bref, il y a belle lurette que je ne vote plus « pour » quoi que ce soit, mais « contre » ce dont j’ai marre de voir nous envoyer dans le mur… Sans aucune conviction d’ailleurs 10

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**Le nouveau Monde arabe dessiné par les Américains

*La carte a été publiée dans le New York Times du 28 septembre 2013 

 cinq Etats (l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Syrie, le Yémen et… la Libye) pourraient éclater en 14 entités, sans oublier la possibilité de trois cités-Etats à Misrata (Libye), Baghdad et Jabal Druze (Syrie)».

La carte du Moyen-Orient redessinée

D’aucuns n’ignorent que les prémices d’une nouvelle carte, notamment au Proche-Orient, constituaient déjà dès 1957 un objectif pour les Américains.

Plusieurs révoltes, présumées populaires ont marqué le monde arabo-musulman. Des soulèvements pour ainsi dire programmés, d’où s’est dessinée la nouvelle carte de cette partie du monde. Dans la rubrique Opinion de son édition du 28 septembre dernier, le New York Times a publié une analyse d’une spécialiste en géopolitique, Robin Wright, experte du monde arabo-musulman où elle souligne clairement «que la carte du Moyen-Orient pourrait être lentement redessinée, de sorte que cinq Etats (l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Syrie, le Yémen et… la Libye) pourraient éclater en 14 entités, sans oublier la possibilité de trois cités-Etats à Misrata (Libye), Baghdad et Jabal Druze (Syrie)».
L’auteur de l’article redessine, selon sa lecture basée sur les donnes du terrain, une nouvelle carte «homogène» du monde arabo-musulman. Selon elle, la naissance d’un Etat kurde entre la Syrie et l’Irak, un Etat sunnite qui regrouperait les sunnites irakiens et syriens. La minorité chiite alaouite, estime-t-elle, qui gouverne actuellement la Syrie serait repoussée dans un corridor le long de la Méditerranée. Comme souligné plus haut «la Libye serait fractionnée en trois Etats sur des bases ethniques et tribales», c’est le cas de le dire d’ailleurs.
Plus loin, dans son intervention sur les colonnes du NYT, Robin Wright pense que le sud de l’Irak deviendrait un Etat chiite, alors qu’ «une partie du Yémen du Sud pourrait rejoindre l’Arabie Saoudite désireuse d’avoir de nouveaux débouchés maritimes à cause de la menace iranienne potentielle de fermer le détroit d’Ormuz» d’où la division du Yémen en deux Etats. Mais pas que ça, pour cette spécialiste, l’Arabie Saoudite n’échappera pas au grand changement de la carte géopolitique, ce pays «pourrait se disloquer en cinq Etats correspondant aux cinq régions qui ont précédé l’actuel régime». Cette analyste n’a certainement pas tort. L’un des pays, à savoir la Libye, qui a été ravagé par ce qu’on appelle le «printemps arabe», a déclaré ouvertement sa partition en trois départements indépendants. Les violences qui ont éclaté dans ce pays sous prétexte de la liberté et la démocratie, ont plongé la population libyenne dans un sombre présent sans lendemain. Il ne s’agit plus d’une crise politique que peuvent traverser même les pays les plus développés, mais d’une insécurité totale et des rivalités sanglantes tribales. Le gouvernement mis en place n’a pas été en mesure d’unifier les rangs et d’imposer la loi. En un mot, ce fut une «somalisation» de la Libye. Pour cette analyste, le même cas pourrait être cadré avec des pays en pleine crise politico-sécuritaire.
D’aucuns n’ignorent que les prémices d’une nouvelle carte, notamment au Proche-Orient constituaient déjà dès 1957 un objectif pour les Américains, mais surtout pour l’Etat qu’on appelle Israël dont la stratégie, rapportent plusieurs articles publiés depuis 1982, «consiste à favoriser l’éclatement des pays arabes sur des bases confessionnelles ou ethniques». Le site Etude Géopolitique met en évidence un article de Charles Saint-Prot (octobre 2006) qui reprend une publication purue, en février 1982, par la revue de l’Organisation sioniste mondiale Kivunim (Directions), sous le titre
«Une stratégie pour Israël dans la décennie 1980», où un journaliste israélien qui avait travaillé pour le ministère israélien des Affaires étrangères, «soutenait que le plan de décomposition du Liban en petits cantons confessionnels, à laquelle les Israéliens travaillaient depuis la fin des années 1960 avec la complicité de certains extrémistes maronites, devait être appliquée à tout le Monde arabe, notamment à l’Irak (trois Etats: sunnite, kurde et chiite), à la Syrie (trois Etats: alaouite, druze, sunnite), à la Jordanie (une partie pour les Bédouins et l’autre pour les Palestiniens) et à l’Arabie Saoudite qui devait être amputée de ses provinces pétrolières et ramenée à une mosaïque tribale». La machine est en route, elle est pilotée par les commanditaires du printemps arabe et la sous-traitance est assurée par ces groupes terroristes sous la bannière d’Al Qaîda au Maghreb islamique et on se demande encore qui est derrière cette organisation criminelle par excellence.*L’Expression-02.10.2013

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**Syrie : Sans couverture internationale, les terroristes n’auraient jamais osé franchir les lignes rouges !

*Par Mère Agnès-Mariam de la Croix-Mondialisation.ca, 08 septembre 2013

Mère Agnès Syrie

Entretien accordé à la chaîne de télévision « Russia today » 

RT : Mère Agnès, soyez la bienvenue. La Syrie est donc menacée d’une frappe militaire sous prétexte que l’Armée nationale syrienne aurait utilisé l’arme chimique dans une région de « la Ghouta est » contre les civils désarmés. Que ressentez-vous ?

Mère Agnès : Je ressens une sorte d’immense désolation face à la dégradation des valeurs universelles qui fait que des grandes puissances, motivées par des intérêts immédiats, en arrivent à vouloir frapper un peuple paisible sans se soucier de la vie des innocents. Je crois néanmoins que nous sommes à un « tournant historique » dans la mesure où l’ensemble des courants de pensée de la communauté internationale disent : assez ! Assez de violations des lois internationales censées garantir la paix. Il n’est plus question d’accepter de soutenir la loi du plus fort.

RT : Les États-Unis ont présenté des photos et des séquences de vidéos pour étayer leurs accusations contre le régime syrien. En avez-vous pris connaissance ? Et qu’en pensez-vous ?

Mère Agnès : Cela fait plus d’une semaine, et plus précisément depuis le 22 Août, que j’examine ces éléments nourrissant l’attaque médiatique dirigée contre le peuple syrien. Ce que je peux vous assurer, et que je me prépare à consigner dans un rapport, est qu’ils ont été « délibérément préfabriqués ».

La première preuve en est que Reuters a commencé à diffuser plus d’une dizaine de documents à partir de 6h05 en disant que l’attaque chimique s’était produite entre 3h et 5h du matin. Dans ces conditions, comment est-il possible qu’en l’espace de 3h au maximum on ait pu aller chercher, chez eux, plus de 200 enfants et 300 jeunes adultes, avant de les transporter, de les rassembler, de les aligner comme nous les avons vus, ou encore de prendre le temps de les secourir et de nous le montrer ? Comment se fait-il que nous ayons assisté à toute cette séquence et que les médias ne soient arrivés qu’ensuite ? Comment expliquer que 90% des enfants étaient si jeunes ? Où étaient leurs pères ? Où étaient leurs mères ? Comment a-t-on procédé à une telle sélection pour nous présenter ces horribles images ? J’assume la responsabilité de ce que j’affirme : ces documents ont été préfabriqués !

RT : Dernièrement, vous vous êtes rendue à Lattaquié où vous avez recueilli des témoignages sur les massacres commis par des groupes armés de « Jabhat al-Nosra » contre les citoyens de cette région. Que pouvez-nous dire à ce sujet ?

Mère Agnès : Je crierai mon indignation en me demandant encore comment est-il possible que la communauté internationale ait pu fermer les yeux sur le « génocide » qui a eu lieu la nuit du 4 au 5 Août… « La Nuit du Destin » ! Plus de 500 enfants et personnes âgées ont trouvé la mort, sauvagement massacrés à l’arme blanche. Les témoignages sont terrifiants, mais mis à part quelques lignes dans l’Independant je crois, personne n’en a parlé ! Nous avons dépêché une de nos équipes vers ces villages de la région de Lattaquié. Elle a rencontré les familles des victimes… Tout ce que je peux vous dire est que ces massacres sont d’une extrême gravité et que nous ne comprenons toujours pas « les deux poids deux mesures » dans le traitement des massacres, selon qu’ils aient été sanglants ou non !

RT : Il semble que les groupes armés aient aussi fait des prisonniers parmi les habitants et qu’ils les retiennent dans les environs de Lattaquié. Savez-vous ce qu’ils sont devenus ?

Ce que nous savons, nous le tenons des familles des victimes. Ainsi, dans le village d’Al-Sarba, les maisons ont été incendiées et tous ceux qui étaient présents ont été passés à l’arme blanche. À Al-Kharata, un lotissement de 67 âmes, 10 seulement ont échappé à la mort. Au total, 12 villages peuplés d’Alaouites ont vécu les décapitations, les démembrements… nous avons même les clichés d’une jeune femme découpée vivante. Les massacres dans cette région de Lattaquié se sont soldés par plus de 400 martyrs et 150 à 200 prisonniers dont des enfants, des femmes et des personnes âgées. Nous travaillons toujours à leur libération.

RT : Que pouvez-vous nous dire sur les victimes supposées avoir succombé à l’attaque chimique du 21 Août dans la Ghouta de l’est de Damas ?

Je ne peux qu’aligner les points d’interrogation et répéter qu’une analyse sérieuse des documents en notre possession – et qui seront inclus dans le  rapport que je remettrai en mains propres à la Commission des droits de l’Homme à Genève – aboutit à dire qu’il s’agit d’une production préfabriquée dans le but de criminaliser l’État syrien.

Je ne récuse pas le fait qu’il y ait eu du « chimique », mais qui sont ces victimes qu’on a filmé ? Étaient-elles en vie au moment de l’attaque chimique ? Sinon, d’où sont-elles venues et pourquoi ? Comment se fait-il qu’il n’y aurait qu’une seule femme parmi elles ? S’agissant des enfants, comment se fait-il qu’ils ont tous pratiquement le même âge ?

RT : De telles accusations préfabriquées serviraient donc de prétexte pour agresser les États et les peuples ? Qu’en dites-vous ?

Je dis qu’il faudrait requalifier ces crimes d’un genre nouveau. Car s’il est clair qu’il s’agit d’un crime contre l’Humanité, il s’agit également d’un crime contre la crédibilité de la communauté internationale et ses lois !

Un crime qui laisse à penser que ses instigateurs considèrent que le plus fort est au- dessus de ces lois. Si l’ONU est toujours l’organisation qu’elle est censée être, la Loi devrait être par-dessus tous ! Si nous voulons vraiment travailler pour la paix du monde, il ne saurait y avoir des lois pour le petit et des lois pour le grand.

Or, c’est ainsi que cela se passe depuis plusieurs années. Ils fabriquent des « News » pour s’ingérer dans les affaires des peuples. Ils mettent en danger la paix civile, la sécurité des innocents, et l’avenir des peuples. Nous ne pouvons même pas dire qu’ils nous ramènent aux époques des Tatares, des Mongols, et des Barbares qui envahissaient, tuaient et occupaient par la force. En ce XXIe siècle, nous risquons pire encore, car ces comportements anciens reviennent sous la forme d’une « culture » qui autorise la violation des lois et qui fait que tout est permis à ceux qui détiennent la force matérielle !

RT : Quand est-ce que vous publierez votre rapport, surtout qu’une frappe se prépare contre la Syrie ?

Je vais essayer de le remettre à des responsables à l’ONU ou à Genève, le 8 Septembre, autrement dit la veille de la réunion du Congrès des USA.

RT : Cette guerre en Syrie a déplacé des millions de citoyens syriens. Abstraction faite de leurs confessions, quel regard porte l’Église sur la situation ?

L’Église est à la fois mère et témoin et il est impossible qu’elle se comporte en « faux témoin », d’où l’appel de sa Sainteté le Pape à prier pour la [bien aimée] Syrie. Lui, ainsi que tous les patriarches, dont le Patriarche de Moscou, s’accordent pour dire que ce qui se prépare contre ce pays est inacceptable, constitue un danger pour la paix du monde, et que nous devons tous nous rassembler en un seul front de refus ; leur prétendue « Responsabilité de protéger » n’étant, dans ce cas, qu’un faux prétexte qui couvre le viol et le génocide de la société civile syrienne. Nous les avons déjà vus à l’œuvre en Irak et en Lybie… ils ne peuvent plus nous abuser.

L’Église a pris ses responsabilités et, en tant que religieuse, je me rendrai à Rome le 7 Septembre pour joindre mes prières à tous ceux qui s’y seront rassemblés pour supplier d’une seule haute voix le Créateur du Ciel et de la Terre qu’Il accorde à l’Humanité la force de se débarrasser de ces « néo-barbares » !

RT : Nous recevons sans cesse des informations sur les exactions subies par des hommes du clergé. Hier, Ma’loula, cette ville à majorité chrétienne a vécu une attaque… Est-il vrai que les chrétiens sont désormais menacés en Syrie ?

Tout un chacun est désormais menacé en Syrie. Rappelez-vous combien de religieux musulmans ont été enlevés, torturés, décapités… Rappelez-vous que l’ensemble des communautés ont subi toutes sortes de tortures et de modalités d’extermination groupée… les Ismaéliens, les Druzes, les Chrétiens… les Syriens de toutes les confessions ont été livrés aux massacreurs ; lesquels, s’ils n’avaient disposé d’une « couverture internationale » n’auraient jamais osé franchir les lignes rouges !

Oui et c’est malheureux, aujourd’hui existe cette couverture internationale des violations des droits humains travaillant à l’extermination du peuple syrien ! Nous demandons à la communauté internationale qu’elle cesse sa politique de double standard dans l’intérêt exclusif d’une certaine catégorie de « grandes puissances »… Le peuple syrien subit un génocide perpétré par des mercenaires étrangers, entrainés, financés, armés avant d’être envoyés sur son territoire. Et cette aide perdure dans le but d’assassiner autant de Syriens qu’ils pourront atteindre.

C’est en toute honnêteté que je vous dis qu’il n’y a pas une seule région syrienne qui n’ait été menacée. Le peuple syrien est livré à toutes les exactions… on le kidnappe, on le vole, on le viole, on l’atteint dans son honneur. Tout cela sans la moindre sanction parce que les grandes puissances utilisent désormais le « terrorisme international » comme moyen pour attaquer des États souverains. C’est ce qu’elles ont déjà pratiqué dans d’autres pays que la Syrie, et elles continueront cette série de la terreur si la véritable communauté internationale ne se mobilise pour leur dire : « nous en avons assez » !

RT : Vous déclarez posséder des éléments de preuve… ne craignez-vous pas pour vous-même ? Avez-vous été menacée ?

Certainement ! En France un livre est en cours de publication… on m’accuse d’être une tueuse… on raconte beaucoup de choses. Mais celui qui agit selon sa conscience, celui qui a foi en l’humanité et qui est témoin de telles exactions se doit d’agir pour, en premier lieu, protéger les innocents. Ma vie n’est pas plus précieuse que celle de n’importe quel enfant syrien massacré pour que son corps serve de pièce à conviction médiatique… c’est là une forme de criminalité des plus odieuses de toute l’Histoire.

RT : À votre avis, que doivent faire les Syriens pour mettre fin à cette tragédie ?

Les Syriens ne peuvent pas faire grand chose. C’est à la communauté internationale, aux pays amis, aux grandes puissances telle que la Russie, la Chine, l’Inde et même la Grande Bretagne, dont le parlement a pris la décision honorable de refuser cette « guerre terroriste » contre la Syrie, de l’aider. Tous ceux-là doivent se tenir ensemble pour s’opposer à cette agression par tous les moyens disponibles ; ce danger qui s’est abattu sur la Syrie menace la paix mondiale !

RT : Selon vous, qu’attend-on du Vatican et des organisations chrétiennes à travers le monde pour mettre fin à cette épreuve ?

Le Pape a déclaré depuis le Vatican : « Je n’ai ni avions, ni forces militaires… mais une parole de vérité ». Il a dit la parole de vérité… Des voix s’élèvent du monde entier, qu’il s’agisse d’hommes du clergé, de personnalités reconnues ou nobélisées… Toutes déclarent qu’il n’est pas acceptable de prétendre résoudre la guerre par la guerre mais, qu’au contraire, elle ne contribuera qu’à ajouter de l’huile sur le feu…

L’Église a témoigné, mais personne ne veut entendre. Les USA n’entendent pas, alors que l’opinion publique s’exprime contre leurs dirigeants. Les USA prétendent que dix États les soutiennent. Je dis que c’est faux, car les peuples de ces mêmes États les désapprouvent.

RT : Dernière question Mère Agnès. Croyez-vous que la Syrie réussira à s’en sortir et redeviendra la patrie de tous, quelles que soient leurs confessions ?

J’en suis certaine ! Je ne suis pas syrienne, mais je vis en Syrie depuis vingt ans et j’ai appris à connaître son peuple… Je vous rappelle que Damas est la plus vieille ville encore habitée de la planète. Je vous rappelle que la Syrie est la terre des civilisations, la Terre sainte qui a vu naître toutes les religions célestes, une « école de coexistence pacifique » depuis toujours.

Je suis certaine que le peuple syrien résiste et résistera. Il dépassera les blessures et la discorde et adoptera le pardon. Il chassera de son territoire chacun des mercenaires terroristes. Il ramènera la paix. Mais pour cela, il a besoin de l’aide de la vraie communauté internationale !

 Mère Agnès-Mariam de la Croix

05/09/2013

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L’Occident ressort la même guignolerie haineuse à chaque crise

*Les Européens de l’Ouest ne veulent rien savoir de la Russie

Cette nation qui a donné Pouchkine et Guerre et Paix, Nijinsky et le Lac des Cygnes, qui a l’une des plus riches traditions picturales au monde, qui a classé les éléments de la nature, qui fut la première à envoyer un homme dans l’espace (et la dernière à ce jour), qui a produit des pelletées de génies du cinéma, de la poésie, de l’architecture, de la théologie, des sciences, qui a vaincu Napoléon et Hitler, qui édite les meilleurs manuels — et de loin — de physique, de mathématiques et de chimie, qui a su trouver un modus vivendi séculaire et pacifique, sur fond de respect et de compréhension mutuelle, avec ses Tatars et ses indénombrables musulmans, khazars, bouddhistes, Tchouktches, Bouriates et Toungouzes, qui a bâti la plus longue voie de chemin de fer au monde et l’utilise encore (à la différence des USA où les rails légendaires finissent en rouille), qui a minutieusement exploré et cartographié les terres, usages, ethnies et langues de l’espace eurasien, qui construit des avions de combat redoutables et des sous-marins géants, qui a reconstitué une classe moyenne en moins de quinze ans après la tiers-mondisation gorbatcho-eltsinienne, cette immense nation, donc, qui gouverne le sixième des terres émergées, est soudain traitée, du jour au lendemain, comme un ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la «vraie» civilisation!

L’Occident ressort la même guignolerie haineuse à chaque crise, depuis Ivan le Terrible à “Putler”-Poutine, en passant par le tsar Paul, la guerre de Crimée, le pauvre et tragique Nicolas II, et même l’URSS où tout succès était dit «soviétique» et tout échec dénigré comme «russe».

Des nations serviles qui accordent aux Américains un crédit illimité de forfaiture et de brigandage «parce-qu’ils-nous-ont-libérés-en-45» n’ont pas un mot, pas une pensée de gratitude pour la nation qui a le plus contribué à vaincre l’hydre national-socialiste… et qui en a payé le prix le plus lourd. Ses élus sont traités en importuns, son président caricaturé avec une haine obsessionnelle, la liberté de mouvement et de commerce de ses citoyens, savants, universitaires et hommes d’affaires est suspendue au bon vouloir d’obscures commissions européennes dont les peuples qu’elles prétendent représenter ne connaissent pas le nom d’un seul membre, ni pourquoi il y siège plutôt qu’un autre larbin des multinationales.
Mais tout ceci n’est encore rien. C’est dans l’ordre des choses. L’Occident et la Russie ne font que jouer les prolongations, à l’infini, du conflit Rome-Byzance en l’étendant aux continents voisins voire à l’espace interplanétaire. La vraie guerre des civilisations, la seule, est là. Barbare comme le sac de Constantinople, apocalyptique comme sa chute, ancienne et sournoise comme les schismes théologiques masquant de perfides prises de pouvoir. Tapie dans les replis du temps, mais prête à bondir et à mordre comme un piège à loups. C’est le seul piège, du reste, que l’empire occidental n’ait pas posé tout seul et qu’il ne puisse donc désamorcer. (Etant entendu que la menace islamique n’est que le produit des manoeuvres coloniales anglo-saxonnes, de la cupidité pétrolière et de l’action de services d’Etat occupés à cultiver des épouvantails pour effrayer leurs propres sujets, puis à les abattre pour les convaincre de leur propre puissance et de leur nécessité.)

La menace russe, elle, est d’une autre nature. Voici une civilisation quasi-jumelle, ancrée sur ses terres, consciente d’elle-même et totalement ouverte aux trois océans, à l’Arctique comme à l’Himalaya, aux forêts de Finlande comme aux steppes de Mongolie. Voici des souverains qui — depuis la bataille de Kazan remportée par ce même Ivan qui nous sert de Père Fouettard — portent le titre de Khans tatars en même temps que d’Empereurs chrétiens siégeant dans l’ultime Rome, la troisième, Moscou, qui fleurit au moment où Byzance gémissait sous l’Ottoman et le pape sous la verge de ses mignons. Voici une terre aux horizons infinis, mais dont les contours sont gravés dans l’histoire du monde, inviolables bien que diffus. Voici des gens, enfin, et surtout, aussi divers qu’on peut l’imaginer, mêlant au sein d’un même peuple le poil blond des Vikings aux yeux obliques et aux peaux tannées de l’Asie. Ils n’ont pas attendu le coup de départ du métissage obligé, les Russes, ils l’ont dans leur sang, si bien assimilé qu’ils n’y pensent plus. Les obsédés de la race au crâne rasé qu’on exhibe sur les chaînes anglo-saxonnes ont la même fonction que les coucous suisses: des articles pour touristes.

Cela ressemble tellement à l’Europe. Et c’en est tellement loin! Tellement loin que les infatigables arpenteurs des mers — gênois, anglais, néerlandais, espagnols —, qui connaissent l’odeur de la fève de tonka et la variété des bois de Sumatra, ne savent rien de la composition d’un borchtch. Ni même de la manière dont on prononce le nom de cette soupe. Ce n’est pas qu’ils ne pourraient pas l’apprendre. C’est qu’ils n’en ont pas envie. Pas plus qu’ils ne veulent connaître, vraiment, l’esprit, les coutumes et la mentalité des immigrants exotiques qu’ils accueillent désormais par millions et qu’ils laissent  s’agglutiner en ghettos parce qu’ils ne savent comment leur parler.

J’ai dû, moi, petit Serbe, apprendre deux langues et deux alphabets pour entamer ma vie d’immigré. J’en ai appris d’autres pour mieux connaître le monde où je vis. Je m’étonne sincèrement de voir que mes compatriotes suisses ne savent pas, pour la plupart, les deux autres grandes langues de leur pays. Comment connaître autrui si vous ne savez rien de la langue qu’il parle? C’est le minimum de la courtoisie. Et cette courtoisie, désormais, se réduit de plus en plus à des rudiments d’anglais d’aéroport.

De même font les Russes, dont l’éducation intègre la culture ouest-européenne en sus de la leur propre. Où voit-on la réciproque, à l’ouest du Dniepr? Depuis Pierre le Grand, ils se considéraient européens à part entière. Les artistes de la Renaissance et les penseurs des Lumières sontles leurs. Leontiev, le père Serge Boulgakov, Répine, Bounine, Prokofiev et Chestov sont-ils pour autant les nôtres? Non, bien entendu. Parler français fut deux siècles durant la règle dans les bonnes maisons — et le reste encore parfois. Ils se sont intensément crus européens, mais l’Europe s’est acharnée à leur dissiper cette illusion. Quand les jeunes Russes vous chantent Brassens par coeur, vous leur répondez en évoquant «Tolstoïevsky». L’Europe de Lisbonne à Vladivostok n’aura été réelle qu’à l’Est. À l’Ouest, elle ne fut jamais que la projection livresque de quelques visionnaires.

L’Europe de Lisbonne à Vladivostok! Imagine-t-on la puissance, la continuité, le rayonnement, les ressources d’un tel ensemble? Non. On préfère «definitely» se mirer dans l’Atlantique. Un monde vieillissant et ses propres «outlaws» mal dégrossis s’étreignant désespérément par-dessus la mer vide et refusant de voir dans le monde extérieur autre chose qu’un miroir ou un butin. Leur derniers échanges chaleureux avec la Russie remontent à Gorbatchev. Normal: le cocu zélé avait entrepris de démonter son empire sans autre contrepartie qu’une paire de santiags au ranch de Reagan. Vingt ans plus tard, les soudards de l’OTAN occupaient toutes les terres, de Vienne à Lviv, qu’ils avaient juré de ne jamais toucher! Au plus fort de la Gorbymania, Alexandre Zinoviev lançait son axiome que tous les Russes devraient apprendre au berceau: «Ils n’aimeront le tsar que tant qu’il détruira la Russie!»

«Ah, vous les Slaves!» — ouïs-je souvent dire — «Quel don pour les langues!» Je me suis longtemps rengorgé, prenant le compliment pour argent comptant. Puis, ayant voyagé, j’ai fini par comprendre. Ce n’est pas «nous les Slaves» qui avons de l’aisance pour les langues: c’est vous, les «Européens» qui n’en avez pas. Qui n’en avez pas besoin, estimant depuis des siècles que votre package linguistique (anglais, français, allemand, espagnol) gouverne le monde. Pourquoi s’escrimer à parler bantou? Votre langue, étendard de votre civilisation, vous suffit amplement, puisqu’au-delà de votre civilisation, c’est le limes (comme au temps de César), et qu’au-delà du limes, mon Dieu… Ce sont les terres des Scythes, des Sarmates, des Marcheurs Blancs, bref de la barbarie. Voire, carrément, le bord du monde où les navires dévalent dans l’abîme infini.

Voilà pourquoi le russe, pour vous, c’est du chinois. Et le chinois de l’arabe, et l’arabe de l’ennemi. Vous n’avez plus même, dans votre nombrilisme, les outils cognitifs pour saisir ce que les autres — qui soudain commencent à compter — pensent et disent, réellement, de vous. Ah! Frémiriez-vous, si vous pigiez l’arabe des prédicateurs de banlieue! Ah! Railleriez-vous si vous entraviez des miettes de ce que les serveurs chinois du XIIIe dégoisent sur vous. Ah! Ririez-vous s’il vous était donné de saisir la finesse de l’humour noir des Russes, plutôt que de vous persuader à chacun de leurs haussements de sourcil que leurs chenilles sont au bord de votre gazon.

Mais vous ne riez pas. Vous ne riez plus jamais. Même vos vaudevilles présidentiels sont désormais commentés avec des mines de fesse-mathieu. Vous êtes graves comme des chats qui caquent dans votre quiétude de couvre-feu, alors qu’eux, là-bas, rient, pleurent et festoient dans leurs appartements miniatures, leur métro somptueux, sur leur banquise, dans leurs isbas et jusque sous les pluies d’obus.

Tout ceci n’est rien, disais-je, parlant du malentendu historique qui nous oppose. La partie grave, elle arrive maintenant. Vous ne leur en voulez pas pour trois bouts d’Ukraine dont vous ignoriez jusqu’à l’existence. Vous leur en voulez d’être ce qu’ils sont, et de ne pas en démordre! Vous leur en voulez de leur respect de la tradition, de la famille, des icônes et de l’héroïsme — bref, de toutes les valeurs qu’on vous a dressés à vomir. Vous leur en voulez de ne pas organiser pour l’amour de l’Autre la haine du Soi. Vous les enviez d’avoir résolu le dilemme qui vous mine et qui vous transforme en hypocrites congénitaux: Jusqu’à quand défendrons-nous des couleurs qui ne sont pas les nôtres?

Vous leur en voulez de tout ce que vous avez manqué d’être!

Ce qui impressionne le plus, c’est la quantité d’ignorance et de bêtise qu’il vous faut déployer désormais pour entretenir votre guignolerie du «ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la «vraie» civilisation». Car tout la dément: et les excellentes relations de la Russie avec les nations qui comptent et se tiennent debout (BRICS), et le dynamisme réel de ce peuple, et l’habileté de ses stratèges, et la culture générale du premier Russe venu, par opposition à l’inculture spécialisée du «chercheur» universitaire parisien qui prétend nous expliquer son obscurantisme et son arriération. C’est que ce ramassis de brutescroit encore à l’instruction et au savoir quand l’école européenne produit de l’ignorance socialisée; croit encore en ses institutions quand celles de l’UE prêtent à rire; croit encore en son destin quand les vieilles nations d’Europe confient le leur au cours de la Bourse et aux banquiers de Wall Street.

Du coup, la propagande a tout envahi, jusqu’à l’air qu’on respire. Legouvernement d’Obama prend des sanctions contre le régime de Poutine: tout est dit! D’un côté, Guantanamo, les assassinats par drones aux quatre coins du monde, la suspension des droits élémentaires et le permis de tuer sans procès ses propres citoyens — et, surtout, vingt-cinq ans de guerres coloniales calamiteuses, sales et ratées qui ont fait du Moyen-Orient, de la Bosnie à Kandahar, un enfer sur terre. De l’autre, une puissance qui essaie pas à pas de faire le ménage à ses propres frontières, celles justement dont on s’était engagé à ne jamais s’approcher. Votre gouvernement contre leurrégime

Savez-vous de quoi vous vous privez en vous coupant ainsi, deux fois par siècle, de la Russie?

Du refuge ultime des vos dissidents, en premier lieu du témoin capital Snowden. Des sources d’une part considérable de votre science, de votre art, de votre musique, et même, ces jours-ci, du dernier transporteur capable d’emmener vos gens dans l’espace. Mais qu’importe, puisque vous avez soumis votre science, votre art, votre musique et votre quête spatiale à la loi suicidaire du rendement et de la spéculation. Et qu’être traqués et épiés à chaque pas, comme Snowden vous l’a prouvé, ne vous dérange au fond pas plus que ça. À quoi bon implanter une puce GPS à des chiens déjà solidement tenus en laisse? Quant à la dissidence… Elle n’est bonne que pour saper la Russie. Tout est bon pour saper la Russie. Y compris les nazis enragés de Kiev que vous soutenez sans gêne et n’hésitez pas à houspiller contre leurs propres concitoyens. Quelle que soit l’issue, cela fera toujours quelques milliers de Slaves en moins…

Que vous a-t-il donc fait, ce pays, pour que vous en arriviez à pousser contre lui les forces les plus sanguinaires enfantées par la malice humaine: les nazis et les djihadistes? Comment pouvez-vous vouloir contourner un peuple étendu sur onze fuseaux horaires? Destituer de l’extérieur un chef d’Etat plus populaire que tous vos polichinelles réunis? Etes-vous déments? Ou la Terre est-elle trop petite, à vos yeux, pour que l’«Occident» puisse y cohabiter avec un Etat russe?

C’est peut-être cela, tout compte fait. La Russie est l’avant-poste, aujourd’hui, d’un monde nouveau, de la première décolonisation véritable. Celle des idées, des échanges, des monnaies, des mentalités. À moins que vous, atlantistes et eurocrates, ne parveniez à entraîner la nappe dans votre chute en provoquant une guerre atomique, le banquet de demain sera multipolaire. Vous n’y aurez que la place qui vous revient. Ce sera une première dans votre histoire: mieux vaut vous y préparer.*.causeur.fr/ 12 septembre 2014

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**L’ONU otage du diktat des puissants

Cent trente et un chefs d’Etat et de gouvernement vont se succéder aujourd’hui et demain à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. 131 dirigeants internationaux vont parler, produire un message à la «Communauté des Nations». Tout cela relève en fait du cinéma quand ce n’est pas de l’affabulation dès lors que le monde et les médias ne retiendront que ce que dira Barack Obama, chef des puissants Etats-Unis. Sans doute que l’on tendra l’oreille à ce que diront les Russes, seuls capables de contredire les Américains. D’aucuns attendent également une aléatoire rencontre, en marge de l’AG de l’ONU, entre le président américain et son homologue iranien, Hassan Rohani. Cela permet de produire de la copie, d’autant plus que ce dernier constitue la curiosité de cette 68es Assemblée générale de l’ONU. La Syrie et, justement, le nucléaire iranien seront en «guest-star» – éclipsant d’autres crises et conflits dans le monde, singulièrement le dossier palestinien – dans une Assemblée générale de l’ONU, otage du diktat des puissants. L’AG de l’ONU n’est en fait qu’une vitrine, les décisions engageant la communauté internationale se prennent ailleurs en cercle restreint et…en l’absence des nations. C’est donc la Syrie et l’Iran qui feront l’essentiel des débats lors de ces 68es assisses de l’institution internationale. D’emblée il convient de relever que l’AG de l’ONU n’a aucun pouvoir, si ce n’est consultatif sur les problèmes qui agitent notre monde. Le vrai «pouvoir» se trouve au Conseil de sécurité de l’ONU cadenassé par le veto de ses cinq membres permanents et le premier d’entre eux, les Etats-Unis. Au cours des dernières décennies, Washington a faussé les rapports internationaux par l’usage excessif et répétitif qu’il a fait du veto pour assurer l’impunité à Israël. A quoi sert l’ONU, peut-on dès lors se demander? A maintenir la paix entre les hommes et les Nations, à en croire la Charte fondatrice de l’Organisation des Nations unies. C’est du moins ce qu’affirme le chapitre I (Buts et principes) de sa Charte dans son article premier, alinéa 1 qui stipule que l’objectif est de «maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix…». C’est du moins la théorie. Dans la pratique, les choses se passent autrement, la recherche de la paix passant souvent au second plan des préoccupations égotistes des puissants. C’est le Conseil de sécurité, et de fait, ses membres les plus agissants – le trio occidental parmi les 5 permanents – qui décide(nt) de la paix et de la guerre, comme absoudre les uns et sanctionner les autres. Le Conseil de sécurité n’a jamais pu condamner les crimes d’Israël contre les Palestiniens du fait du veto systématique des Etats-Unis. Par contre, sous la houlette des mêmes Etats-Unis il sanctionna durement autant l’Iran que la Syrie, du seul fait que ces pays ne partagent pas la vision que Washington se fait de la paix et de la sécurité dans le monde. Ce n’est donc pas l’ONU (193 Etats) qui décide au nom de ses Etats membres, et dans l’intérêt de la paix dans le monde mais un trio actif (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France) qui impose son interprétation et sa lecture des événements. Dans l’affaire des armes chimiques syriennes, sans attendre que les faits soient établis, le «trio» était prêt à frapper la Syrie quitte à se passer de l’accord onusien alors que la Charte de l’ONU incitait fortement à chercher pour régler les problèmes par des moyens pacifiques. Or, les Etats-Unis, coutumiers du fait, ont déjà empiété sur les prérogatives de l’ONU et bafoué le droit international en 2003 lorsqu’ils décidèrent d’envahir l’Irak. L’ONU était impuissante à faire respecter le droit par cette superpuissance comme de condamner ses crimes de guerre et contre l’humanité commis contre le peuple irakien. Que se passe-t-il désormais? Au lieu de prêter «assistance» à l’ONU, les grandes puissances occidentales en on fait un auxiliaire dont le rôle serait de justifier, après coup, les interventions, souvent meurtrières, d’Etats plus soucieux de leurs intérêts que d’assurer la paix dans le monde. On imagine mal que ce soit cela l’équité internationale et le droit pour tous les peuples de vivre libres et égaux, quand les Israéliens sont protégés et peuvent posséder l’arme atomique sans être inquiétés, mais on sanctionne l’Iran pour le seul soupçon d’avoir l’intention d’acquérir ce même armement. L’AG de l’ONU? Une autre mascarade en perspective…*Par Karim MOHSEN -L’Expression-Mardi 24 Septembre 2013

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**Discrédit des politiques mensongères

*double langage et langue de bois

L’absence de résultats discrédite la parole publique. Mais les politiques eux-mêmes aggravent ce discrédit par une sémantique toc, erratique, mensongère, qui ne trompe certes plus grand monde mais ajoute à ses craintes et peines. Puisque mal nommer, on le sait, c’est ajouter encore à ses souffrances

Certes on décrypte aisément le double langage et la langue de bois. Quand Jean-François Copé prétend l’avoir abandonnée, on peut être sûr qu’il la débite à gros copeaux. S’il répète qu’il est «un président de l’UMP légitime», on peut être assuré de l’inverse ! Lorsque Nicolas Sarkozy assure devant un aréopage de journalistes conviés à un café confidences «que la petite politique il ne veut plus s’en occuper. La France c’est autre chose…». Chacun aura aussitôt compris que l’ancien président poursuivait à l’inverse une opération politicienne visant à le maintenir dans le jeu, mais en surplomb. Ce qu’il soulignait, pour les sourds et malentendants, en précisant, «parfois, quand les gens réfléchissent, ils se demandent s’il ne faut pas quelqu’un au dessus de la mêlée»… 

Propos pleins de hauteur mis en scène en Haute Savoie, pour bien montrer qu’il s’était installé sur les sommets comme il sied à un ancien chef de l’état bien décidé à le redevenir. Tout est codé pour être décodé. On signifie l’inverse de ce que l’on dit. C’est la novlangue politique dans ce qu’elle a de plus commun et archaïque, de très agaçant aussi, car on finit par toujours chercher le sens caché, soupçonner le mensonge qui s’avance masqué, le diable qui se dissimule dans les détails . L’insincérité est la règle. Mais il y a pire encore… 
Les palinodies linguistiques des dirigeants de l’UMP à propos de leurs relations avec le FN ont offert une cruelle illustration d’une confusion de pensée révélée et accentuée par un galimatias de propos alambiqués. Ainsi François Fillon, l’homme censément du propos pesé et mesuré est sorti de l’ambiguïté et du faux semblant à son détriment. Il est passé du «Ni Ni» (Ni Front national Ni Parti socialiste) au Oui si (oui à un candidat d’extrême droite s’il est moins «sectaire que celui de la gauche»), avant d’en venir à un «Non non» («jamais je n’ai voté, jamais je ne voterai pour un représentant de ce parti frontiste que j’ai toujours combattu…»).
Ces voltes et virevoltes ont été ponctuées rituellement d’affirmations nettes et tranchantes de ses portes paroles et petits chanteurs à la Croix de Lorraine qui scandaient «c’est clair ! C’est clair !», ce qui signifiait plus encore que ça ne l’était pas du tout. Et Jean-François Copé avec quelques autres dirigeants chenus (Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin), experts en proposopopées alambiquées achevait de tout embrouiller en demandant à ce que François Fillon clarifiât ses déclarations, puis en assurant que tout le monde était d’accord sur la position qu’il avait autrefois énoncée et à laquelle personne ne comprend goutte. Loin des discours embrouillés, chacun est persuadé qu’il y aura des accords locaux avec des frontistes que le national fera mine de désapprouver tout en s’y résignant. Certains en profiteront alors pour rappeler pour une évidence qu’ils ont tant de mal à énoncer présentement : l’extrême-droite d’origine fascisante et xénophobe ne saurait être mise sur le même plan qu’un parti de gauche républicain, qui plus est chaque jour davantage converti à la social-démocratie.  
  Mais cette confusion de termes ne fait que traduire un confusionnisme idéologique. L’UMP, désormais sans chef, est aussi sans tête, ou plutôt sans cerveau et sans colonne vertébrale. Libérale ? Etatiste ? Bonapartiste ? Démocrate ? Mondialiste ? Nationale ? La droite ne sait plus où elle habite depuis qu’elle a perdu l’Elysée après avoir abandonné la plupart des pouvoirs locaux . Mais bien que disposant de cette armature de responsabilités, la gauche n’est pas mieux lottie. Comme son chef élyséen ne lui indique pas de direction, elle pédale dans le brouillard. 
  La patouille verbale des plus hautes autorités sur la fiscalité en a fourni ces derniers jours des exemples accablants non seulement de l’absence de maîtrise conceptuelle mais d’égarement intellectuel qui finit par perdre jusqu’à ses plus fidèles supporters. Pour commencer, l’inventeur même du terme de «pause fiscale» devrait être exécuté ! 
  Car le drame n’est pas seulement que le Président et le Premier ministre –les deux plus hautes autorités !- aient pu se contredire, le premier assurant cette interruption momentanée pour 2014, le second pour 2015. Ca fait quand même sacrément désordre. Mais que l’expression même de «pause fiscale» ait pu être utilisée est confondant, car signifie qu’après un répit la bastonnade allait reprendre. Le temps que les inspecteurs des impôts reprennent leur souffle pour mieux vous infliger une nouvelle dégelée. Les ahuris, pour ne pas dire les abrutis, qui ont conçu ce concept anxiogène dans une situation angoissante, sont sans doute les mêmes qui ne se sont pas rendus comptes que plus d’un million deux cent mille français des classes modestes étaient désormais assujettis à l’impôt et par voie de conséquences à toutes une série de taxes afférentes ( redevance audiovisuelle, taxe d’habitation, cantine, tansports etc..). Maintenant qu’il n’y a plus d’éléphants, il reste des ânes bâtés de technocrates. 
  Cela faisait pourtant des semaines et des semaines que les élus socialistes alertaient Bercy, Matignon, l’Elysée. Mais un pouvoir qui parle mal – qui ne maîtrise ni son expression, ni sa communication d’ensemble- c’est d’abord qu’il n’écoute pas et à fortiori qu’il n’entend pas ce qui remonte du terrain. S’il est muet, ou plutôt s’il déparle, c’est qu’il est sourd à ce qui remonte des entrailles de ce pays fouaillé par la crise.
  Mais il y a plus encore à la base de cette de ce désordre syntaxique et politique au sommet de l’état. Il y a une absence de choix énoncé et de référent idéologique. Pour être précis en cette affaire, tout part d’un recul idéologique, lorsque Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, avalise sans moufter «le ras le bol fiscal». Qu’il y ait une exaspération forte des citoyens face à la pression fiscale croissante ne fait pas de doute. Que «le concours Lépine» de taxes favorisé par Bercy ait ulcéré, c’est une évidence, même s’il a fallu du temps pour que le président en personne le reconnaisse ! Mais comme le souligne son conseiller spécial Bernard Poignant, «on a rendu les armes aux ultra-libéraux sans même défendre la nécessité de l’impôt grâce auquel on construit des routes des écoles, des hôpitaux.» On ne se souvient même pas que la crise avait été surmontée un temps grâce à nos amortisseurs sociaux et personne ne souligne que les entreprises étrangères s’installent aussi chez nous en raison de l’excellence de nos services publics. Fruits de nos impôts. 
  On n’a même pas défendu « la justice fiscale », puisque le gouvernement a renoncé à la grande réforme promise. Bref c’est la déroute intellectuelle sur toute la ligne. La débandade dans les têtes. La retraite en désordre sur le terrain. Sans même qu’on parle aux français pour leur dire : « c’est dur, mais ça ne durera qu’un moment. Un mauvais moment à passer. Ca serait pire encore si nous n’agissions pas ainsi. Dans deux ans vous nous demanderez des comptes ». Mais le hollandisme ne considère que les courbes, et non les gens qui ploient dessous. Sous cette pression, ils ont attrapé une hernie fiscale et on s’adresse à eux dans un tel sabir technosocialiste, que plus personne ne leur accorde crédit. Ce qui est tragique pour la parole publique. Et profite évidemment à Marine Le Pen qui parle dru et « crû », binaire, blanc et noir. Elle parle une autre langue de bois, dont on fait les matraques pour les immigrés. Celle-là ne s’embarrasse pas de subtilités. Elle aussi ses faux semblants, ses menteries, ses escroqueries, mais le brouhaha langagier des gouvernants passés et présents est si éloigné des réalités que l’irréalité lepéniste dans sa brutalité simpliste attire immanquablement. Pauvres de nous… 
Encore peut-on sourire de cette annonce drolatique de Pierre Dac que les gagmen de Nathalie Kosciusko Morizet en campagne parisienne ont heureusement exhumée pour moquer la folie fiscale : «  ai trouvé portefeuille contenant 2450 francs. Le rendrais avec les 50 francs restant contre 50 francs de récompense… » *marianne.net-Dimanche 22 Septembre 2013

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*En cette période où nos élites mondiales pensent régler la dette en  s’endettant plus encore, et à relancer la croissance par l’austérité,  n’est-il pas temps de se demander ce qui conduit à effacer tout bon sens  au cœur de cette supposée science qu’est l’économie ?
Nous avons reçu beaucoup de courrier de lecteurs qui tenaient à nous  dire combien ce livre les avait éclairé. Alors si vous vous posez des  questions sur notre « folle » époque, ce livre vous aidera sans doute à  trouver quelques réponses et à vous libérer du discours ambiant.

4° de couverture

Aujourd’hui, Molière aurait sans doute pris pour cible les économistes  au lieu des médecins. La « saignée », panacée de son temps, aurait fait  place à la « croissance », prétendue solution à tous nos maux. Au latin a  succédé un jargon incompréhensible. Seule solution : s’en remettre aux  experts. Dormez bonnes gens ! Ceux « qui savent » s’occupent de votre  bonheur…

À défaut, ils ont, en tout cas, réussi à dégoûter de l’économie « M. et  Mme Tout Le Monde ». Ce n’est pas leur lecture de chevet.

Puisse ce livre changer la donne, car tant que le citoyen ne reprendra  pas le pouvoir sur l’économie, il en restera l’esclave.

L’ambition de cet ouvrage est donc d’aider chacun à reprendre ce pouvoir  en se libérant de la manipulation qu’exerce sur nous des théories  assénées en vérités absolues, des idées toutes faites et de fausses  croyances.

Si vous croyez en particulier que :

- L’Etat fabrique l’argent qui est garanti par l’or
- Les banques prêtent l’argent des épargnants
- On ne peut pas le faire, « ça coûte » trop cher
– La dette appauvrit la Nation, il faut la rembourser !
– Toute production ne se justifie que si elle est rentable
- Il faut soutenir la croissance pour dynamiser l’emploi
- Baisser les prix, c’est défendre le pouvoir d’achat
– Il faut lutter contre l’inflation pour sauvegarder l’emploi
– On vivrait beaucoup mieux si on payait moins d’impôts.
– La mondialisation, une promesse de prospérité pour tous les peuples

… alors, ce livre est fait pour vous : ne vous laissez pas désinformer  plus longtemps !

Extrait tiré de la conclusion de « Les 10 plus gros mensonges sur l’économie »

Alors lisons un peu l’actualité au travers du prisme des vérités  déclinées et contredites dans dans ce livre.

- En premier, crise des « subprime » milieu 2007. Des prêts  hypothécaires sont consentis à une population insolvable sur la seule  foi que tout le monde non seulement retrouvera ses billes mais en  gagnera plus grâce aux plus-values prévisibles d’un marché immobilier  dopé par cette demande nouvelle.
- En second, une titrisation avec effet de levier permet de refiler aux  investisseurs, avec gros profit au passage, des pochettes surprises  supposées contenir des actif sûrs que donc tout le monde s’arrache.
- En troisième, le conte de fée s’achève brutalement; le carrosse de  Cendrillon se transforme en citrouille. La faillite menace tout le  système bancaire qui s’était gavé de ces actifs pourris.
- En quatrième, le public (habituellement responsable de tous les maux  aux dires du privé) se porte au secours des joueurs de casino en  creusant un peu plus le déficit des Nations. Les joueurs (quoi que  tancés par les chefs d’Etats et de gouvernement qui rivalisent d’effets  de manche et de déclarations solennelles courroucées… paroles …  paroles) retournent à leur table de jeu en commençant par se verser les  bonus qu’ils « méritaient ».
- En cinquième, le transfert de la dette privée vers le public porte les  feux de la rampe sur la profondeur abyssale des dettes souveraines  laissant prévoir que certains pays (Les PIIGS1, de ce joli nom évocateur  qui leur a été attribué pour les désigner : Portugal – Ireland – Italy –  Greece – Spain) pourraient être défaillants
Trois choses sont à noter:

1) La crise des subprime n’aurait certainement pas pu se produire si les  banques commerciales n’avaient pas eu la possibilité de créer la  monnaie par la monétisation d’actifs comme nous l’avons expliqué. Car si  les banques on fait faillite c’est parce qu’elles ont pu inscrire à  leur actif des valeurs qui ne correspondaient en rien à la réalité.  Elles ont pu gagner des sommes considérables2 tant que les pochettes  surprises restaient fermées en laissant planer la promesse de profits,  mais évidemment tout s’est effondré le jour où il fut découvert qu’elles  étaient vides.

2) Les dettes souveraines n’auraient jamais atteint les niveaux quelles  ont si les nations n’avaient pas été contraintes (par suite de décisions  politiques sous la pression du lobby financier, sans consultation des  peuples) d’emprunter leur propre monnaie sur les marchés financiers, les  exposant d’une part à la spéculation comme on le voit actuellement et  les enlisant progressivement sous le poids cumulatif des intérêts  d’autre part3.

3) Malgré l’intensité des coups de semonce, l’idéologie n’est à aucun  moment remise en question. Les yeux restent exclusivement rivés sur les  performances des marchés. Car l’idéologie repose sur la croyance que  l’économie mondiale dépend des « investisseurs » qui détiennent les  capitaux dont elle a besoin.

- Voit-on une seconde que l’humanité est prise en otage et soumise aux  caprices de cette « élite » dont les profits sont le plus souvent  inversement proportionnels à l’utilité sociale et écologique de leurs  placements?
- Perçoit-on que l’on s’enferme dans une dynamique qui se traduit par un  transfert croissant de la richesse mondiale vers les plus riches?
- Réalise-t-on que l’on ne fait que reculer pour mieux sauter? Car vous  observerez que s’agissant des subprimes ou des dettes souveraines, le  fond de ces crises, c’est l’endettement privé et public. Et quelle  mesure prennent les États Unis et L’Europe ? S’endetter plus encore.  Étrange remède que celui qui consiste à donner au malade plus de ce même  poison que celui qui a affecté sa santé. Il faut croire que les  milliards que nos prestidigitateurs font pleuvoir sur nos têtes ont un  effet secondaire immédiat euphorisant au point de provoquer la paralysie  des neurones du bon sens. Ou succombe-t-il tout simplement aux charmes  de la communication subtile utilisée qui sait choisir les mots que le  bon peuple espère. Sauver la Grèce, sauver l’Europe, sauver l’Euro !  Vraiment ? Comme le souligne Frédéric Lordon sur le blog du Monde Diplo  en date du 11 mai 20104 « même les plus épais des commentateurs  autorisés se sont aperçus que les sommes énormes péniblement assemblées  pour « sauver la Grèce » sont en fait destinées à sauver… les  investisseurs. Banques, fonds et autres créanciers internationaux sont  en effet les heureux récipiendaires de fait de l’effort des citoyens  grecs et des fonds publics européens ».
Car vous n’aurez pas été sans remarquer que ce « sauvetage » a un prix :  l’austérité!… Autre terme synonyme des « ajustements structurels »  qui ont été imposés aux pays du sud pour les « aider » à rembourser leur  dette au FMI et à la Banque mondiale, et qui étaient sensés les  conduire sur la voie de la prospérité. La constance dans l’absurde a  quelque chose d’admirable puisqu’en dépit de près de 40 ans d’échec de  la formule, on y croit encore!
Echec ? Absurde ? Et si au contraire on parlait d’une machine bien  huilée. Car tout dépend du but poursuivi. Si c’est celui d’un mieux être  pour tous, alors oui, on patauge dans l’absurde. Mais si c’est celui de  la défense prioritaire des intérêts des investisseurs… Là on renoue  avec le bon sens. C’est qu’ils ne s’y trompent pas les bougres ! Ils  savent fort bien que la fuite en avant de la dette a sa limite. Pour que  la pompe à fric soit pérenne, le malade doit comprendre que la main de  ses bienfaiteurs doit être remplie pour continuer à bénéficier de ses  largesses. Telle est la vérité insolente qu’on nous sert tous les jours.  Deux poids deux mesures. Les peuples au pain sec, les ortolans aux  banques sur la seule foi que sans elles il n’y aurait même plus de pain  sec. Qu’une telle vérité, ou plutôt qu’un tel mensonge appartienne au  monde de la finance, passe encore puisque son unique vocation est de  s’enrichir, mais que les dirigeants politiques mondiaux y souscrivent,  il n’y a pour cela pas un qualificatif à la hauteur de leur aveuglement  coupable ou de leur vilainie servile.
- Comment ne voient-ils pas que la clé ne peut résider dans un  endettement infini qui
asservit leurs peuples sous un joug toujours plus pesant?
- Comment ne réalisent-ils pas qu’à ce jeu ils ne trouveront jamais les  moyens de financer les défis humains et écologiques propres à notre  siècle et qui réclament pourtant une attention urgente?
- Comment peuvent-ils rester fermés à l’évidence que si une collectivité  a un besoin, la volonté de le satisfaire, les moyens techniques et  énergétiques, un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,  l’impossibilité alléguée du manque de financement est une mauvaise  excuse puisqu’une vraie richesse équilibre « le bilan » de la création  monétaire éventuellement nécessaire pour la réaliser.
– Comment peuvent-ils se rendre aveugles aux signaux de plus en plus  pressants qui les invitent à rendre leurs pays indépendants des marchés ?  Est-ce la puissance de leur endoctrinement ou pour faire oublier que  ceux sont eux qui ont sciemment sacrifié cette indépendance?
…/…
1 PIIGS (prononcé pigs) signifie « cochon » en anglais
2 Il y a 25 ans les profits (bénéfices) des établissements de crédit  représentaient 5% de l’ensemble des profits des
entreprises françaises. Aujourd’hui, c’est presque 50% ! A peu près  identique aux États Unis.
3 Pour vous donner une idée; en euros constants 2009, entre le 31  décembre 1999 et le 31 décembre 2009, la dette
publique française à cru de 534 Md€ et pendant ce temps là nous avons  payé en intérêts sur la dette un total de 505 Md€ !!! Malgré la très  mauvaise année 2009 … La dette « sans intérêts » n’aurait augmenté que  de 29 milliards d’euros
4 Frédéric Lordon est économiste, directeur de recherche au CNRS et  chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE). Il intervient  régulièrement dans les colonnes du journal le Monde Diplomatique. La  présente citation est extraite de son article « sauver les banques,  jusqu’à quand » http://blog.mondediplo.net/2010-05-11-Sauver-les-banques-jusqu-a-quand

**source: postjorion.wordpress.com-

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ces impostures qui définissent notre époque. 

Obama-menteur

Je vis à Washington où le mensonge est une forme d’art. Ce qui suppose une volonté artistique alors qu’en réalité ici, à D.C., il s’agit plutôt d’un réflexe, comme respirer ou se faire graisser la patte par de gros légumes.
Lorsque vous vivez dans ce genre d’endroit –si vous pouvez appeler ça une vie–, où nous avons quelque-part réussi à apprendre aux souris comment accoucher de montagnes de conneries, un mensonge bien ficelé est toujours bon à prendre. Certains se distinguent par leur subtilité – ils ont quasiment l’air vrais. (Le Président Obama veut débarrasser la politique américaine des lobbys).
D’autres sont d’une audace extraordinaire. (Newt Gingrich a fait tomber le communisme). Et chez d’autres encore, c’est le sang-froid de leurs auteurs qui attire notre attention (Mitt Romney déclare avoir de profondes convictions politiques).
Mais chaque année, que ce soit dans notre pays ou sur la scène internationale, rares sont les mensonges à réellement sortir du lot. Et ce sont ces impostures qui définissent notre époque.
Je me contenterai, si vous le voulez bien, d’exemples issus uniquement du monde de la politique étrangère américaine et si vous avez d’autres suggestions, n’hésitez pas. Un jour prochain, nous projetons de construire un Musée du Mensonge en plein National Mall, pour qu’on y trouve enfin un monument qui capture l’essence de ce marais puant.
1«Ce prochain sommet des dirigeants européens sera décisif…»

Nous l’avons entendu toutes les x semaines ces derniers mois. Et à chaque fois, nos marchés financiers soi-disant hyper sophistiqués sont tombés dans le panneau. Un peu comme Charlie Brown avec Lucy et son ballon. Quand allons-nous comprendre?
2«La guerre en Irak est enfin terminée après 9 ans».

On célèbre beaucoup ce «fait» ces jours-ci. Et il a l’air relativement évident. Mais bien entendu, notre engagement militaire en Irak remonte plus ou moins au début des années 1990. Ce n’est que la fin d’une série de guerres dans la région. Et je parie que ce ne sera pas la dernière.

3«La mission des États-Unis en Irak a été une réussite».

Cf. mensonge précédent. L’endroit est divisé, non-démocratique, fortement influencé par l’Iran, corrompu et notre invasion nous aura coûté mille milliards de dollars, des milliers de vies américaines, des centaines de milliers de vies irakiennes et notre réputation internationale. Regardez dans le dictionnaire près de «fiasco». Vous y verrez la petite photo d’un gars déguisé en pilote de chasse sur un porte-avions et posant devant la banderole «mission accomplie»

4«Nous sommes en train de gagner en Afghanistan».

Mi-décembre, le Secrétaire de la Défense, Leon Panetta, alors en visite en Afghanistan, nous a offert la dernière variante de cette perle. Si on définit grosso modo la victoire comme la défaite d’Al Qaida, oui, peut-être. Mais, si au moment de notre départ, le pays est plus dangereux, les Talibans sont de nouveau au pouvoir, on nous associe à la corruption et aux bavures, nous avons renforcé les extrémistes de la région et si la menace d’instabilité en provenance du Pakistan et de son arme nucléaire est plus forte qu’avant, difficile d’y voir une «victoire», sauf à s’appeler Charlie Sheen.

5Combo «Le Pakistan est l’allié de l’Amérique» et«L’Afghanistan est un partenaire de l’Amérique».

Oui, oui, je sais, vous dites «c’est un mensonge», je vous réponds «c’est de la diplomatie», et patali et patalère. Mais on peut la retourner dans tous les sens, aucune définition ne permet au gouvernement du Pakistan d’être un «allié» des États-Unis, sauf à ignorer son comportement qui a tout de celui d’un ennemi. Idem pour notre pote Karzai, à Kaboul. Il n’est notre «partenaire» que dans le sens où il se sert dans notre poche et nous casse du sucre sur le dos dès qu’il en a l’occasion.

6«L’Amérique n’a rien à craindre de la croissance chinoise».

La Secrétaire d’État, Hillary Clinton a été la dernière à réciter ce petit mantra. Et je suis certain qu’elle était sincère. Ça doit forcément être vrai. Sauf que ça ne l’est pas.

7 «Nous pensons que des pressions diplomatiques freineront le programme militaire de l’Iran».

Si nous le pensions réellement, aurions-nous lancé une guerre secrète contre ce pays? Ce qui nous amène à un autre mensonge: «Les États-Unis n’attaqueront jamais l’Iran». C’est un mensonge –parce que c’est déjà fait.
8 Combo «Le problème c’est les Républicains» et «Le problème c’est les Démocrates».

Tel est le grand mensonge de la politique américaine. Le problème, ce n’est pas les partis. Le problème, ce n’est même pas les charlatans et les rentiers qui composent notre classe politique dirigeante. C’est l’argent. Le système est si fondamentalement corrompu que tout ce que les récents scandales ont réussi à faire, c’est d’y injecter encore plus d’argent et annuler les réformes précédentes.

9«Réduire les impôts des millionnaires permet de créer des emplois».

Gagnant dans la catégorie de l’audace. Et on vous le dit sans sourciller et sans une once de preuve. Et vous savez pourquoi il n’y a pas une once de preuve, hein? Parce que c’est une idée stupide et odieuse.

10«Les États-Unis risquent le défaut de paiement».

Ce n’est pas demain la veille. Ça n’arrivera même jamais. On parle du pays qui détient encore la planche à billets d’une monnaie de réserve mondiale incontestée. Aucun président ni congrès, qu’importe sa couleur politique, ne laissera faire cela. La «peur» en août était à moitié de l’hystérie, à moitié de l’imposture et, conformément à notre manière de faire des calculs ici, à Washington, à moitié une tentative pour secouer l’inertie des habitants du Capitole et leur faire faire enfin quelque-chose pour résoudre le déficit américain.

11 «L’administration Obama s’est engagée dans une réforme importante des services financiers».

Ah ah. Dodd-Franka été un palliatif. Créer de la surveillance sans allouer de moyens aux surveillants, c’est du théâtre kabuki. Globalement, toutes les menaces qui pesaient sur le système financier et qui ont causé la crise de 2008 sont encore là. (Les banques américaines ont beau avoir un peu progressé sur le front de leur capitalisation, ça revient au même puisqu’elles sont liées à des banques européennes encore plus hasardeuses. Et les institutions financières «trop grosses pour faire faillite» sont encore plus nombreuses aujourd’hui qu’avant la crise. Les dérivatifs? Le problème est encore plus grave. La régulation mondiale? Elle n’a pas avancé d’un pouce).

12 «Les Américains ne sont que 9% à soutenir le Congrès».

C’est impossible. C’est beaucoup trop.
13 «L’opération en Libye sera terminée dans quelques jours ou dans quelques semaines».

L’opération a été une réussite. Mais ce fut une erreur, puis une erreur, et encore une erreur pendant plusieurs mois.

14 «J’aime Israël».

Aux États-Unis, tous les politiques le disent. Mais en réalité, la plupart pense: «je veux que les juifs américains croient que j’aime suffisamment Israël pour voter pour moi et me donner de l’argent». Vous pensez qu’on bougera notre ambassade? Qu’ils feront leur premier voyage là-bas? Que les États-Unis se tiendront loyalement aux côtés d’Israël quoiqu’il arrive, même si Israël continue à compliquer les choses avec sa politique de colonisation et que le reste de la région s’achemine vers un semblant de démocratie? Ah ah. C’est du même acabit que le «ton chèque part aujourd’hui» et«je te respecterai encore demain matin».
L’année ayant été exceptionnelle en matière d’hypocrisie, de mauvaise foi, de veulerie et de fausses déclarations, il ne s’agit que d’un tout petit échantillon. Vous avez d’autres exemples? Il nous tarde de les connaître…

*David Rothkopf
Traduit par Peggy Sastre

*source:leschroniquesderorschach.blogspot.com

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Les États-Unis sont-ils toujours l’hyper-puissance qu’ils revendiquent?

Obama United Nations

Alors que l’Assemblée générale des Nations Unies devait débattre de la mise en œuvre des objectifs du Millénaire, c’est un tout autre sujet qui préoccupait les diplomates : les États-Unis sont-ils toujours l’hyper-puissance qu’ils revendiquent être depuis la disparition de l’Union soviétique, ou le temps est-il venu de s’émanciper de leur tutelle ?

En 1991, les États-Unis avaient considéré que la fin de leur rival libérait leur budget militaire et leur permettrait de développer leur prospérité. Le président George H. Bush (le père) avait, après l’opération Tempête du désert, commencé à réduire le format de ses armées. Son successeur, Bill Clinton, renforça cette tendance. Cependant, le congrès républicain, élu en 1995, remit ce choix en question et imposa un réarmement sans ennemi à combattre. Les néo-conservateurs lançaient leur pays à l’assaut du monde pour créer le premier empire global.

Ce ne fut qu’à l’occasion des attentats du 11-Septembre 2001 que le président George W. Bush (le fils) décida d’envahir successivement l’Afghanistan et l’Irak, la Libye et la Syrie, puis la Somalie et le Soudan, et de terminer par l’Iran, avant de se tourner vers la Chine.

Le budget militaire des États-Unis a atteint plus de 40 % des dépenses militaires du monde. Cependant, cette extravagance a une fin : la crise économique a contraint Washington à faire des économies. En un an, le Pentagone a licencié un cinquième de son armée de terre et a arrêté plusieurs de ses programmes de recherche. Ce recul brutal ne fait que commencer et il a déjà désorganisé l’ensemble du système. Il est clair que les États-Unis, malgré leur puissance supérieure à celle des vingt plus gros États de la planète, Russie et Chine comprises, ne sont plus en mesure de livrer actuellement de vastes guerres classiques.

Washington a ainsi renoncé à attaquer la Syrie lorsque la flotte russe s’est déployée le long de la côte méditerranéenne. Pour lancer ses missiles Tomawak, le Pentagone devait alors les tirer depuis la Mer rouge en survolant l’Arabie saoudite et la Jordanie. La Syrie, et ses alliés non-étatiques, auraient répondu par une guerre régionale, plongeant les États-Unis dans un conflit trop grand pour eux.

Dans une tribune publiée par le New York Times, le président Poutine a ouvert le feu. Il y a souligné que « l’exceptionnalisme américain » est une insulte à l’égalité des humains et ne peut que déboucher sur des catastrophes. À la tribune des Nations Unies, le président Obama lui a répondu qu’aucune autre nation, pas même la Russie, ne souhaitait porter le fardeau des États-Unis. Et que s’ils faisaient la police du monde, c’était justement pour garantir l’égalité des humains.

Cette intervention n’a rien de rassurant : les États-Unis s’affirmant comme supérieurs au reste du monde et ne considérant l’égalité des humains que comme celle de leurs sujets.

Mais le charme est rompu. La président du Brésil, Dilma Rousseff, s’est faite applaudir en réclamant des excuses de Washington pour son espionnage universel, tandis que le président de la Confédération helvétique Ueli Maurer dénonçait la politique de la force US. Le président de la Bolivie, Evo Morales, évoquait la traduction de son homologue US devant la Justice internationale pour crimes contre l’humanité, tandis que le président serbe Tomislav Nikolic, dénonçait la mascarade des tribunaux internationaux ne condamnant que les adversaires de l’Empire, etc. On est ainsi passé d’une critique émanant de quelques États anti-impérialistes à une révolte généralisée incluant les alliés de Washington.

Jamais, l’autorité des maîtres du monde n’avait été ainsi publiquement contestée, signe qu’après leur reculade syrienne, ils ne font plus peur.

*Thierry Meyssan-Mondialisation.ca, 01 octobre 2013

Thierry MeyssanThierry Meyssan : Intellectuel français, président-fondateur duRéseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français :L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007).

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9 réponses à “La pensée unique des dirigeants occidentaux”

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