Les «malfaiteurs» de la géopolitique.2
*Cette histoire de la main de l’étranger
** une des formes de déstabilisation d’un Etat, largement utilisée à travers le monde
**tous les moyens sont bons. Y compris l’ingérence dans les affaires d’autrui.
Cette histoire de la main de l’étranger commence à bien faire. Certains esprits qui ne comprennent pas comment cette «main» fonctionne, préfèrent nier son existence plutôt que de faire l’effort intellectuel nécessaire. Voilà candidat à l’élection présidentielle, quelqu’un qui brigue la magistrature suprême et qui méconnaît une des formes de déstabilisation d’un Etat, largement utilisée à travers le monde. Il y a de quoi avoir peur pour le pays si ce candidat venait à être élu. D’où l’idée d’essayer de le convaincre.
*Prenons l’exemple qui fait la Une de l’actualité internationale en ce moment: l’Ukraine. Notre candidat a dû voir et entendre que l’Union européenne a déclaré «illégal» le rattachement (par référendum) de la Crimée à la Russie. Il a dû voir et entendre aussi que cette même UE a signé, vendredi dernier, le volet politique d’un accord d’association avec l’Ukraine. Et avec qui l’a-t-elle signé? Avec un Premier ministre ukrainien intérimaire et coopté. Le chef de l’Etat élu démocratiquement a dû se réfugier en Russie après avoir été menacé. Le signataire ukrainien-non élu- peut-il prétendre à une quelconque légitimité pour que son acte puisse être frappé du sceau de la légalité? Le monde fonctionne aujourd’hui sur des relations de rapports de force. Et dans ce fonctionnement, tous les moyens sont bons. Y compris l’ingérence dans les affaires d’autrui. Poutine, qui connaît «la musique» avec son parcours dans les services secrets de son pays, avait dès 2012 fait voter une loi qui distingue les «ONG remplissant les fonctions d’agents étrangers». Le texte avait suscité une levée de boucliers à l’étranger. Atteintes aux libertés. Au droit d’association. A la démocratie. Poutine est resté inébranlable, car il n’a fait que suivre les Etats-Unis qui ont une même loi. La loi Fara (Foreign Agents Registration Act) sur l’enregistrement des agents étrangers. Voilà comment, entre autres moyens, les deux plus grandes puissances du monde se protègent contre la «main de l’étranger». Dans les petites nations, les choses se présentent différemment. Sans ONG ni aucun bureau installé officiellement, il est plus facile depuis l’étranger de déstabiliser un pays du «tiers-monde». Une «bonne» couverture médiatique internationale d’un événement tragique (comme l’immolation en Tunisie) et le tour est joué. Certaines fois, il faut forcer le «destin» et charger un criminel, «perdu» dans la foule de manifestants, de tirer dans le tas. Un criminel que personne ne retrouvera, car tout aura été bien pensé. Les médias internationaux entrent en jeu et amplifient «à mort» l’accident pour le transformer en «révolution». Les exemples ne manquent pas. Surtout dans notre région. L’effet boule de neige est garanti. Il est le même qu’une panique provoquée dans un grand et compact rassemblement de personnes. Tout le monde court dans tous les sens et très peu s’en sortent. Et quand tout un pays court dans tous les sens, bonjour les dégâts! On remarquera qu’aucune fois, la main de l’étranger n’est visible. Nul besoin d’envoyer un blond aux yeux bleus dans un pays de l’Afrique noire pour ce genre de mission. Les «petites mains» locales à louer ne manquent pas surtout dans les pays sous-développés ou en voie de développement. La «main de l’étranger» n’est pas un élément physique. C’est un concept de déstabilisation à plusieurs variantes. C’est pourquoi elle est «invisible» pour certains. Dans les pays développés elle prend d’autres formes. C’est pourquoi la loi de Poutine ou des Etats-Unis ne suffisent pas ailleurs pour s’en protéger. Etre à la tête de l’Etat algérien, c’est protéger 40 millions d’êtres humains. C’est une énorme responsabilité!*Par Zouhir MEBARKI-l’Expression-23 Mars 2014 -
**Le droit international à l’aune des puissants
deux poids, deux mesures!
Il a beaucoup été question ces derniers jours du droit international, mis en avant par les Occidentaux, en relation avec la crise ukrainienne et la donne induite par le rattachement de la Crimée à la Russie. Ainsi, uniment, l’Occident a évoqué depuis le début de la crise ukrainienne, le «droit international». Or, celui-ci est le premier à bafouer, en toute circonstance, le droit international dès lors qu’il n’est plus en phase avec ses politique et stratégie ou lorsque ses intérêts sont en jeu. Angela Merkel, la chancelière allemande, a de la sorte jugé que l’intégration de la Crimée à la Russie était «contre le droit international». L’Allemagne, dirigée par Mme Merkel, est le pays qui a mis tout son poids dans la balance pour faire admettre l’inadmissible, la séparation du Kosovo de la Serbie. Le Kosovo, une fabrication de l’Occident, constitue, outre une ingérence grossière de parties étrangères dans un problème interne à un Etat souverain, le type de précédent qui a outragé le droit international à qui,aujourd’hui, l’Occident se réfère, parce que cela l’arrange. Pour sa part, le vice-président américain, Joe Biden, a induit le rattachement de la Crimée à une «confiscation de territoire». Nous n’avons pas entendu ces dernières années, des responsables américains, mettre à l’index les confiscations des territoires palestiniens (Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées) par Israël et l’action de l’Etat hébreu pour rendre vaine toute tentative de trouver une issue mesurée au contentieux palestino-israélien. Bien plus, l’action des Etats-Unis dans cette affaire, a contrevenu au droit international, singulièrement par la mise sur la touche de l’ONU et cela compte tenu de l’usage abusif et inconsidéré du droit de veto de la part de Washington au Conseil de sécurité. Or, le dossier palestinien a été ouvert au niveau de l’ONU depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et demeure encore ouvert du seul fait de l’obstruction des Etats-Unis. Aussi, le droit international a-t-il bon dos, allégué de manière inappropriée par un Occident qui ramène tous conflit et crise dans le monde aux rapport de force. L’Occident est le plus fort, aussi, c’est son interprétation du droit international qui fait loi, et doit pareillement, faire référence et jurisprudence. En réalité, l’Occident tente d’imposer, plutôt de perpétuer, au reste du monde, une norme juridique fondée sur les rapports de force induits au lendemain de la chute de l’Union soviétique, quand ce rapport lui est devenu favorable. Cela a sans doute été vrai durant plus d’une décennie. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Toutefois, pendant la période ou l’Ouest, notamment les Etats-Unis, exerçait son hégémonie sur le monde, le droit international, trituré de toute les façons, n’avait plus de réalité qu’à l’aune de son interprétation l’Occident qui s’est autoproclamé gardien du temple. Ce ne sont pas les cas de ses violations du droit international qui manquent. Deux cas suffisent pour illustrer le fait. En 1975, deux puissances coloniales, l’Espagne et le Portugal, retirent leurs armées des territoires de Saguia el Hamra et Oued eddahab (Sahara occidental) et du Timor Oriental. Ces territoires ont été aussitôt occupés respectivement par les armées marocaines et indonésienne. Leurs dossiers ont été pris en charge par l’ONU. Le cas du Timor oriental a trouvé une issue par l’organisation d’un référendum. Celui-ci n’a jamais pu être mis sur pied au Sahara occidental du fait de l’obstruction de l’Occident, de la France en particulier. Pourtant les données du problème sont les mêmes. Toutefois, la situation au Sahara occidental était autre et les enjeux énormes, au regard des richesses de ce territoire. Ce qui explique les négociations de l’Union européenne, avec l’occupant marocain, portant sur l’exploitation des richesses sahraouies faisant fi du droit international et du droit du peuple sahraoui, réitéré par le Conseil de sécurité. Aussi, les leçons de «démocratie» que l’Occident veut nous donner restent sans objet et biaisées par rapport à la réalité de la pratique du droit international à la «tête du client». En fait, les résolutions de l’ONU et le droit international tel que prescrit par la Charte onusienne sont nuls et non avenus face aux enjeux géopolitiques et stratégiques qui font bouger les puissants. Ainsi, pour revenir à l’Ukraine, notons la réception par le président US, Barack Obama, d’un «président» de l’Ukraine, installé par un coup d’Etat parlementaire. Il est vrai que le nouveau «leader» de l’Ukraine est pro-occidental. Ceci explique sans doute cela. Où est donc le droit international dans ce micmac? *Par Karim MOHSEN-l’Expression-20 Mars 2014
*Convergence d’intérêts entre les sionistes et les monarques absolus du Golfe
Au Moyen-Orient, Israël et les monarchies du Golfe expriment les mêmes griefs à l’encontre des Etats-Unis après leur renoncement à frapper la Syrie? En effet, l’Etat hébreu et les autocrates moyen-orientaux sont mécontents autant du développement de la situation en Syrie, contraire à leurs espoirs, que de l’apaisement intervenu ces derniers jours dans les relations entre Washington et Téhéran. Cette convergence d’intérêts des sionistes et des monarques absolus du Golfe est plutôt bizarre et est détonante eu égard aux réactions courroucées des uns et des autres. En fait, l’acharnement d’Israël – par Américains interposés – à vouloir frapper les sites nucléaires iraniens n’a d’égale que la haine que les monarques du Golfe portent au président syrien, Bachar Al Assad. Voilà ce que l’on pourrait qualifier de fauteurs de troubles. Plutôt que de chercher à résoudre par des moyens pacifiques les différends qui les opposent à la Syrie et à l’Iran, Israël et les monarchies concentrent leurs efforts à ouvrir de nouveaux foyers de guerre, mettant à contribution la puissance militaire américaine, à défaut de pouvoir le faire eux-mêmes. Et pour cause! Alors que le dégel intervenu entre Washington et Téhéran a été accueilli avec satisfaction par la communauté internationale, Israël et les monarques se démarquent de cette approbation unanime en fustigeant, quasiment de concert, l’approche US pour une solution diplomatique des dossiers syrien et iranien qu’Obama semble – nonobstant un possible retour en arrière – désormais privilégier. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui rencontrait lundi dernier, le chef de l’Etat américain, Barack Obama, lui réclama le «démantèlement» des sites nucléaires iraniens exigeant que «l’Iran démantèle complètement son programme nucléaire militaire» tout en demandant le maintien des sanctions actuelles contre ce pays. Et celui qui pose de telles exigences dirige un pays, Israël, qui réalise des recherches approfondies dans le nucléaire militaire; qui n’est pas partie du TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) – auquel adhère l’Iran -; qui possède des ogives atomiques – estimées selon les experts occidentaux entre 80 et 280 têtes atomiques – sans qu’elles soient déclarées; qui interdit aux inspecteurs de l’Aiea (Agence internationale de l’énergie atomique) de contrôler le site de Dimona. Comme le rappelle fort à propos le chef de la diplomatie iranienne, Mohammed Javad Zarif: «Depuis 22 ans, le régime sioniste ment en répétant sans cesse que l’Iran aura la bombe atomique dans six mois. Le monde doit comprendre après toutes ces années la réalité de ces mensonges et éviter qu’ils se reproduisent.» Toutefois, les campagnes d’Israël et les gros mensonges qui l’accompagnent font oublier au monde qu’Israël figure dans le «top 9» des puissances nucléaires. Notons cette autre anomalie, les conférences internationales sur le désarmement nucléaire du Moyen-Orient, concernent tous les pays de la région, sauf… Israël. Cela pour Israël. Et l’Arabie Saoudite? Riyadh, chef de file du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et principal soutien des jihadistes en Syrie, espérait fermement une intervention américaine contre le régime de Bachar al Assad. C’est dire la déception, sans doute la frustration, – «(…) nous nous attendions à la frappe qu’il (Obama) avait promise pour punir le régime syrien» s’exclamait dépité un analyste saoudien – d’un pays prêt à se vendre au diable pour peu qu’on fasse le travail à sa place. Israël et l’Arabie Saoudite font «jonction» au carrefour syro-iranien, pointant du doigt leurs «ennemis communs». Pourquoi ces deux puissances régionales, Israël (seule puissance nucléaire de la région) et l’Arabie Saoudite (dont l’arsenal militaire conventionnel est unique du genre au Moyen-Orient, acheté aux Etats-Unis à coup de milliards de dollars), ne se font-elles pas «justice» si tant est que le droit soit de leur côté? Or, l’une et l’autre comptaient sur les Américains et étaient prêtes à les «conseiller», sur la manière de «frapper» ces pays irréductibles. Evidemment, l’Arabie Saoudite qui acquiert beaucoup de ferraille américaine qui ne lui sert absolument à rien – près de 90 milliards de dollars de commandes pour les prochaines années – outre ses robinets pétroliers grands ouverts pour les USA, s’attend en retour à ce que Washington – qui déjà protège le trône saoudite contre les dangers intérieurs – le défende contre le méchant voisin iranien. Or, à en croire des révélations faites par certains médias et sources militaires américains, Washington préparerait un coup de Jarnac à Riyadh. Question: l’Arabie n’étant pas Israël, qui protégera le trône saoudien de ses «amis»?*Par Karim MOHSEN èL’Expression-Jeudi 03 Octobre 2013
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137 milliards de dollars pour faire tomber Bachar Al-Assad
*Plus de 200.000 morts – des milliers de blessés et de déracinés –
des millions de Syriens qui ont abandonné leurs foyers et quitté leur pays
*Bachar Al-Assad n’est pas tombé
voilà un bilan du Conflit syrien/
Le grand déballage de l’ex-Premier ministre qatari
L’ancien Premier ministre et ex-chef de la diplomatie qatarie, Hamad bin al-Jassem al Thani, a reconnu que son pays a été mandatée par les États-Unis et son sous-traitant dans la région, l’Arabie Saoudite, pour détruire le régime de Bachar Al-Assad au lendemain de l’insurrection en Syrie en 2011. Il a évoqué les opérations d’appui militaire, mais aussi le rôle de l’argent et celui des médias instrumentalisés par le Qatar dans son vaste plan pour déstabiliser des pays bien ciblés. Selon lui, Al-Magharibia TV est l’un de ces médias.
Dans un entretien accordé récemment à la BBC, l’ex-premier ministre qatari, s’est livré à un véritable déballage concernant les pratiques obscures auxquelles se livraient son pays, l’Arabie Saoudite, la Turquie, les Émirats arabes unis, la Jordanie et les États-Unis pour soutenir les factions armées en Syrie et pour déstabiliser d’autres pays.
Sur fond de conflit avec son allié d’hier, l’Arabie Saoudite, l’ancien haut responsable a révélé qu’il s’était rendu en Arabie «au début des événements en Syrie» en 2011, pour s’entretenir avec le roi Abdallah Ben Abdel Aziz Al-Saoud, père de l’actuel monarque Salman. À la fin de la rencontre, les deux parties ont convenu d’apporter leur soutien à la rébellion pour faire tomber Bachar Al-Assad. Le roi d’Arabie aurait même soutenu la ligne très agressive du Qatar dans ce qui allait devenir le dossier syrien.
Le roi Abdallah avait donc exprimé son accord sans réserve pour que cet émirat microscopique dirige les opérations et mette en œuvre le soutien aux rebelles, tout ça avec l’approbation de Washington. Ainsi, «tout ce qui était envoyé en Syrie à destination des rebelles passait par la Turquie, transitant par la base américaine d’Incirlik, gérée conjointement par des officiers des services de renseignements américains, Turcs, Saoudiens, Qataris, Émiratis, Marocains, Jordaniens, Israéliens, Français et Britanniques», ajoute Hamad ben Jassem al-Thani, qui a refusé de donner plus de détails sur les aides militaires.
Cependant, il a fourni des chiffres intéressants sur les dépenses consenties par son pays pour soutenir cette guerre qui lui a coûté 137 milliards de dollars. Cet argent a servi à soudoyer les émirs terroristes devenus par la suite de véritables milliardaires, mais aussi, des militaires de l’armée régulière syriennes, achetés à coup de milliards.
En plus du soutien militaire, des opérations de soudoiement au sein de l’armée syrienne et la manipulation des chefs des factions armées, le Qatar a également tenté de destabiliser le régime de Bachar Al-Assad de l’intérieur en corrompant certain de ses hauts dirigeants, à l’instar de l’ex-premier ministre, Riyad Hidjab, acheté par le Qatar avec le concours de l’un de ses cousins établi en Jordanie lui ayant transmis une offre de 50 millions de dollars.
Selon l’ex-responsable qatari, l’émirat a utilisé l’argent pour arriver à ses fins, mais aussi les médias qui ont joué un rôle important. La chaîne de télévision Al-Jazeera a été une véritable arme qui a servi à instaurer le chaos dans plusieurs États de la région dans le sillage du printemps arabe. Touchant un autre exemple, l’ex-homme fort du Qatar a cité celui de la chaîne algérienne basée à Londres, Al-Magharibia TV. Selon lui elle n’avait d’autre mission que de contaminer l’Algérie avec le virus des révolutions arabes.*
*******Le temps des aveux
Il a fallu attendre avril 2016 pour entendre l’ancien premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad Ben Jassam ou « HBJ », déclarer dans un entretien avec Roula Khalaf du Financial Times [1] :
« Je vais dire une chose pour la première fois… Quand nous avons commencé à nous engager en Syrie, en 2012, nous avions le feu vert pour que le Qatar dirige [les opérations], car l’Arabie saoudite ne voulait pas le faire à cette époque. Ensuite, il y a eu un changement dans la politique et Riyad ne nous a pas dit qu’elle nous voulait sur le siège arrière. Aussi, nous nous sommes retrouvés en concurrence et cela n’était pas sain ».
Quant à la Libye, c’est sans vergogne, que HBJ avait résumé l’agression meurtrière des coalisés par cette odieuse métaphore :
« Il y avait trop de cuisiniers, le plat a été gâché » !
Ce que HBJ n’avait pas dit est que le feu vert américano-sioniste est passé au rouge parce que les turpitudes qataries commises en Syrie, en étroite collaboration avec la Turquie et une frange du Hamas, par le biais d’Al-Qaïda et des Frères Musulmans, n’ont pas réussi à détruire l’État syrien, en quelques mois, comme prévu. Nous n’y reviendrons pas…
Ce 25 octobre 2017, c’est à la Télévision officielle qatarie « massrh TV » qu’il a réservé ses confidences. Un long entretien de 110 minutes portant sur les crises avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahrein ; les relations avec l’Iran, l’Israël, les Frères Musulmans ; le soutien aux dites révolutions arabes, etc. Entretien jugé d’une « grande importance » par la chaîne qatarie qui résume ses déclarations en ces quelques têtes de chapitres :
· Je regrette au plus haut point la création de la chaîne TV « Al-Jazeera ».
· J’ai contacté les chiites du Bahreïn dans le but d’une « réconciliation ». Le problème a été réglé par la force. J’étais contre cette tendance.
· Nous avons informé le roi Abdullah de nos contacts avec Kadhafi et de ses mauvaises intentions à l’égard de l’Arabie saoudite.
· Chaque capitale des Pays du Golfe doit avoir un rôle précis en dehors de toute confrontation, l’Arabie saoudite étant la grande sœur qui doit nous ménager en tant que petit pays.
· Par cette crise, nous nous sommes donnés en spectacle au monde entier, tandis que nos peuples qui vivaient en harmonie ont commencé à se quereller et à s’insulter les uns les autres.
· Tous se rendent aux États-Unis, leur donnent des informations vraies ou fausses sur nos États respectifs, lesquelles informations seront un de ces jours utilisées contre nous tous et nous nuiront à tous.
Il serait fastidieux de revenir sur chacun de ces points et sur bien d’autres, omis dans cette liste, tels que :
· De l’aveu même du général US Petraeus, le bureau des Talibans à Doha a été ouvert sur demande officielle des USA. Il s’agissait de l’utiliser comme « hub » des négociations pour la récupération de prisonniers. En 2003, suite à leur démolition du grand Bouddha, nous leur avions refusé une « ambassade » malgré les pressions US en leur disant que nous ne le ferions que pour un État internationalement reconnu.
· Nous nous sommes engouffrés dans la guerre du Yémen sans en connaître la raison. La demande était saoudienne. Nous y avons consenti.
· Lorsque l’ambassade d’Arabie saoudite a été attaquée en Iran, nous avons retiré notre ambassadeur, alors que nous avions d’excellentes relations avec ce pays, que nous respectons son intelligence ainsi que sa diplomatie, et que nous sommes partenaires sur un énorme gisement gazier que nous exploitons à quelques mètres l’un de l’autre.
· Ces dernières années, nous avons rompu nos relations avec l’Irak parce que la politique saoudienne exigeait la rupture de tout contact. Mais voilà qu’ils l’ont rétabli sans même en référer au CCG ! Rétablissement que j’approuve et qui aurait dû être fait depuis longtemps.
· Nous n’avons pas particulièrement soutenu les Frères Musulmans. Nous n’avons eu que des relations d’État à État, lorsque Morsi est arrivé au pouvoir en Égypte.
· S’agissant des enregistrements de ses conversations avec Kadhafi à propos d’un changement de régime en Arabie saoudite, HBJ est bien obligé d’admettre qu’ils sont authentiques. Mais « malgré le respect dû à un mort dont on ne devrait dire que du bien », il l’a accusé d’avoir escroqué les EAU en leur vendant une raffinerie de pétrole qui n’existait pas, et d’avoir extorqué le Qatar sans plus de précision.
· Quant à Israël, à chacun de comprendre que :
« Son revenu national dépasse n’importe quel pays arabe, alors qu’il na pas de pétrole (!?)… Ils ont des cerveaux et quatre millions de personnes dont trois millions possèdent une double nationalité, ce qui signifie qu’elles peuvent émigrer mais restent parce qu’elles ont un but qu’elles cherchent à atteindre. Quant à nous, nous cherchons, tous, leur amitié et les craignons. Qui, parmi nous, parle encore de la question palestinienne ?… Nous ne parlons plus que des modalités de normalisation…
Je connais bien les Israéliens. J’ai travaillé avec eux et j’ai été insulté pour cela. Mais notre but était la paix… que la question palestinienne soit réglée de manière pacifique à Gaza et en Cisjordanie… Maintenant, je sais que nombre de dirigeants régionaux traitent avec eux et que nombre de réunions ont lieu, certaines en mer Rouge. Mais je sais aussi qu’elles sont vouées à l’échec… ».
Et HBJ de se demander si, malgré toute cette bonne foi et cette fidélité à toute épreuve, le comportement de ses frères assiégeurs [l’Arabie saoudite, les EAU, le Bahreïn et l’Égypte] ne traduit pas leur volonté d’imposer un changement de la politique régionale.
Politique que le Qatar approuverait très probablement, à condition qu’elle existe, qu’elle soit clairement planifiée, qu’il en soit le partenaire ou, tout au moins, qu’on lui laisse le choix d’y adhérer. D’autant plus que le Qatar s’est montré magnanime à leur égard :
« Les quatre frères avaient reconnu le changement de régime qui s’est produit au Qatar en 1996… bien que nous n’ayons pas eu besoin de leur soutien puisque telle était la décision de notre peuple [sic], et alors que nous étions au courant du complot qu’ils tramaient contre nous dès le Sommet de Mascate [2] l’année précédente… À l’époque, des militaires ressortissants de ces États assiégeurs ayant participé au complot avaient été fait prisonniers à Doha… Plus tard, le roi Abdullah a demandé de les relâcher et de tourner la page. Son altesse, le père du prince actuel, a répondu à sa demande… C’est dire que même quand la tension a atteint son paroxysme, nous avons gardé un minimum de respect mutuel… Nous n’avons pas touché aux symboles, et le ton n’a jamais atteint le niveau d’aujourd’hui… ».
Ils n’ont pas touché aux symboles ! À l’entendre, le Qatar n’a fait que chasser en Syrie, cuisiner en Libye, et secourir les gens de Gaza des griffes du terrifiant Israël. Et s’il a perdu la proie pour l’ombre, il ne faudrait quand même pas oublier qu’il n’est pas le seul coupable et que les frères assiégeurs ont été plus que des complices. C’est en tout cas ce que laisse à penser son discours sur la Syrie que nous avons réservé pour la fin.
Un discours qui ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà mais qui, mieux que le criminel, connait les détails du crime ? Même s’il ne dit pas toute la vérité :
« Dès que les choses ont commencé en Syrie, je me suis rendu en Arabie saoudite à la demande de son altesse père. J’ai rencontré le roi Abdallah, que Dieu lui accorde Sa miséricorde. Il m’a dit : « Nous sommes avec vous, vous avancez, nous coordonnons, mais vous prenez les choses en mains ». Ce que nous avons fait. Je ne voudrais pas entrer dans les détails… Nous possédons des preuves complètes sur ce sujet.
Tout passait par la Turquie, tout se faisait en coordination avec les forces américaines, les Turcs, nous-mêmes et nos frères saoudiens. Tous étaient présents via leurs militaires.
Il se peut que des erreurs aient été commises au niveau de certains détails en matière de soutien [au terrorisme, Ndt], mais pas en ce qui concerne Daech. Là, ils exagèrent !
Il se peut qu’il y ait eu relation avec le Front al-Nosra. C’est possible. Par Dieu, je n’en sais rien ! Cependant, si tel était le cas, je peux dire que dès qu’il a été décrété que le Front al-Nosra était inacceptable, il n’a plus été soutenu et les efforts se sont focalisés sur la libération de la Syrie… [Ici, sans transition, NdT]…nous nous sommes disputés la proie… la proie s’est envolée… et nous nous la disputons encore !
Et maintenant que des tueries ont eu lieu en Syrie et que Bachar est toujours là… Maintenant, vous dites que Bachar peut rester. Nous ne sommes pas contre. Nous n’avons pas à nous venger de Bachar. Il fut notre ami.
Mais vous étiez avec nous et dans la même tranchée. Vous avez changé d’avis. Dites-le ! ».
Mouna Alno-Nakhal - algerie1.com
28/10/2017
Source : TV officielle du Qatar / Émission Al-Haqiqa : « La vérité
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Des armes des pays de l’OTAN découvertes dans un entrepôt de Daesh en Syrie
Les troupes syriennes ont découvert dans un entrepôt de Mayadine, ville syrienne de la province de Deir ez-Zor récemment reprise à l’Etat islamique, des armements de fabrication américaine, britannique et belge.
Devant les journalistes, Souheil al-Hassan montre calmement une immense quantité d’armes et de matériel de guerre. Le major-général de l’armée syrienne expose ainsi le contenu d’un vaste entrepôt d’armements ayant appartenu aux terroristes de Daesh, qu’ils ont laissé derrière eux en fuyant la ville de Mayadine. Important centre logistique des djihadistes dans la province de Deir ez-Zor, la ville a été reprise par l’armée syrienne le 14 octobre, avec l’aide de l’aviation russe.
«Il nous faudra au moins six jours pour évacuer tous ces trophées que les combattants de Daesh ont laissés dans leur fuite. On a retrouvé une très grande quantité d’armes et de moyens de communication de fabrication étrangère», a raconté Souheil al-Hassan le 24 octobre. Il a ajouté que la plupart de l’arsenal terroriste consistait toutefois en des armements identiques à ceux qui sont actuellement utilisés par les armées des pays de l’OTAN.
«Nous avons retrouvé des modèles dernier cri d’armes de production américaine, belge et britannique, actuellement en service dans les pays de l’Alliance», a déclaré le militaire. Il a pris l’exemple d’un canon de 155 millimètres, fabriqué au Royaume-Uni en 2011
Entouré de militaires syriens, le général a également montré un équipement radar, des systèmes de communication satellite, de l’équipement médical et un atelier de fabrication de drones, avec des dizaines de machines prêtes à l’emploi. Les djihadistes les utilisaient à des fins de renseignement et pour mener des frappes précises.
Avant sa libération par les forces de Damas début septembre, Mayadine était le principal bastion des terroristes dans cette région riche en ressources pétrogazières, situé à 40 kilomètres de Deir ez-Zor, sur une route clé qui relie Alep et la frontière irakienne.
Une fois entrée dans la ville libérée des terroristes, l’armée syrienne a saisi de nombreuses armes abandonnées par Daesh : des mitrailleuses et des fusils antichar, des mines de fabrication artisanale, des pièces d’artillerie, ainsi que des chars et des blindés de l’armée irakienne dont les terroristes s’étaient emparés.*rt.com - 24 octobre 2017 -
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6,5 millions Syriens ont abandonné leur maison
Plus de 100.000 Syriens sont morts depuis le début du conflit et la «situation continue à se détériorer rapidement et inexorablement»
Les Nations unies ont annoncé lundi que le nombre de Syriens ayant été contraints d’abandonner leur maison à cause de la guerre avait enregistré une très forte augmentation, atteignant désormais 6,5 millions.
Au total, 9,3 millions de Syriens ont désormais besoin d’aide humanitaire pour survivre, contre 6,8 millions en septembre, et 6,5 millions de Syriens ont dû fuir leur maison, contre 4,25 millions en septembre, a détaillé Valerie Amos, la responsable des opérations humanitaires de l’ONU, devant le Conseil de sécurité.
Il y aura au total 3 millions de réfugiés syriens d’ici la fin de l’année, estiment les Nations unies.
Avec des pays voisins comme la Jordanie qui ont prévenu qu’ils ne pourront faire face à l’afflux de réfugiés syriens, Valerie Amos a appelé le Conseil de sécurité à exercer davantage de pression pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à l’intérieur du pays en proie à une guerre civile depuis mars 2011.
Valerie Amos a également demandé au Conseil «de faire jouer tout son poids politique auprès du régime de Bachar al-Assad comme de l’opposition» pour garantir l’acheminement de nourriture et de médicaments, a rapporté l’ambassadeur britannique auprès de l’ONU, Mark Lyall Grant, qui a participé à une réunion privée de Valerie Amos avec le Conseil de sécurité.
Plus de 100.000 Syriens sont morts depuis le début du conflit et la «situation continue à se détériorer rapidement et inexorablement», a rapporté la porte-parole de Valerie Amos, Amanda Pitt.
Valerie Amos continue à «presser le Conseil d’user de son aide et de son influence sur les différentes parties du conflit syrien pour assurer la protection des civils et les installations civiles, l’accès protégé des fournitures et du personnel médical, et la livraison libre et en toute sécurité de l’aide humanitaire», a encore dit Amanda Pitt.*AFP-04.11.2013
**Quand un pays arabe appelle de tous ses voeux à la dévastation d’un autre pays arabe !?
L’Arabie Saoudite est en colère et le fait savoir à son puissant allié et protecteur américain. La cause? Riyadh a été «gravement» frustrée que les Etats-Unis n’aient pas mis à exécution leur menace de frapper le régime de Bachar Al Assad. Cette frustration est aggravée – si cela se pouvait -par la timide ouverture intervenue entre Washington et Téhéran (l’Iran est le principal concurrent de l’Arabie Saoudite pour le leadership dans la région du Golfe) par un improbable premier coup de fil – depuis 30 ans – entre deux chefs d’Etat US et iranien et la rencontre impromptue entre les chefs de la diplomatie des deux pays. Ces déconvenues sont venues s’ajouter à l’impuissance, selon l’Arabie Saoudite, de l’ONU à faire rendre gorge à Bachar Al Assad. Trop, c’est trop, estime Riyadh qui menace de boycotter le Conseil de sécurité, auquel l’Arabie Saoudite a été élue pour la première fois en tant que membre non-permanent. Cette menace de boycott du Conseil de sécurité est à tout le moins insolite et peu politique. Pour ne pas dire plus. Ce qu’il faut en revanche relever est que l’Arabie Saoudite appelle de tous ses voeux à la dévastation d’un pays arabe: la Syrie. Tout cela n’est guère sérieux et montre combien Riyadh «travaille» à la pérennisation dans cette région mortifiée par les guerres fratricides et par des inimitiés hors de raison. Une question se pose: pourquoi l’Arabie Saoudite insiste-t-elle tant à frapper la Syrie par pays étranger interposé? Par solidarité humanitaire envers les Syriens? Or, si jamais une telle forfaiture se réalise, c’est la population civile syrienne qui en payera le prix fort. Mais ce n’est pas cela qui inquiète Riyadh dès lors que ses objectifs seraient atteints par l’installation à Damas d’un régime à sa dévotion. Sinon, comment comprendre qu’au moment où la communauté internationale s’acharne à trouver une solution pacifique et négociée au conflit syrien, les Saoudiens exigent des Etats-Unis la frappe de la Syrie? Et c’est un pays «arabe», un pays «frère» qui se démarque d’une démarche internationale, cherchant à attiser le brasier au Moyen-Orient. Riyadh n’a jamais eu autant de détermination sur le dossier palestinien ménageant autant Israël, que son protecteur américain. En fait, l’Arabie Saoudite entretient des liaisons à tout le moins dangereuses avec son puissant protecteur yankee. Aussi, c’est grâce à cette protection de l’Oncle Sam que le trône des Al Saoud a pu perdurer jusqu’ici. Autant les états-uniens ont besoin des pétrodollars saoudiens – sans parler des centaines de milliards de dollars déposés dans les institutions bancaires américaines – autant Riyadh a besoin de leur assistance. En contrepartie, Riyadh ouvre largement son portefeuille à pétrodollars et les vannes de son pétrole, afin de maintenir le coût du baril de pétrole au plus bas. En effet, à quoi sert la «quincaillerie» achetée à coups de dizaines de milliards de dollars chaque décennie par le Royaume wahhabite, si ce n’est à renflouer le complexe militaro-industriel américain et lui permettre de fonctionner? Le dernier en date de ces contrats a été celui signé dans le courant de 2012, d’un montant estimé à quelque 90 milliards de dollars. Cet arsenal servira-t-il à la défense de la population saoudienne? Il est permis d’en douter! Dans ce cas de figure relevons que dans les années 1970-1980, l’Arabie Saoudite a loué à prix d’or des avions Awacs américains (Système de détection et de commandement aéroporté) pilotés par des Américains, soit-disant pour surveiller le territoire saoudien pour le compte de Riyadh, alors que les informations stratégiques ainsi obtenues «atterrissent» à Washington et en… Israël. Tout cela, à la santé de Riyadh. Notons aussi qu’en 1984, le président Ronald Reagan passant outre l’autorisation du Congrès, a fourni à l’Arabie Saoudite des lanceurs et des missiles du système antiaérien FIM-92A Stinger pour la défense des navires et des installations du Golfe. Armes que ne détenaient que les soldats américains et israéliens. Ce sont ces mêmes armes que la CIA fournira aux moudjahidine afghans, à cette même époque. Ce sont encore les wahhabites qui ont financé les phalanges afghanes en recrutant de jeunes Arabes, revenus plus tard semer la terreur dans leurs pays. Nous en savons quelque chose en Algérie. C’est en fait une constante de l’Arabie Saoudite de diviser les Arabes et les monarques saoudiens plus enclins à encourager la fitna entre les Arabes, qu’à aider à stabiliser leurs pays. Or, Riyadh pousse dans le sens contraire, maintenant le brasier qui consume depuis près de trois ans le pays du Cham. C’est cela le visage hideux de l’absolutisme.*Par Karim MOHSEN -L’Expression-Mardi 05 Novembre 2013
**Ils ont monté de toutes pièces une «rébellion» en Syrie pour créer le chaos et les massacres
Et ils ont ouvert la boîte de Pandore
L’exemple nous vient de Syrie ou ceux-là qui ont créé de toutes pièces et monté en épingle une «rébellion» – qui n’existait que dans leur esprit- ne cachent plus leur amertume de n’avoir pu parvenir à leur objectif stratégique. Contrairement à ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte, de façon moindre au Yémen, mais comme en Libye, il n’y eut point de «révolte» pacifique et «spontanée» – réprimée par le régime – comme n’ont cessé de le marteler les médias proches des maîtres d’oeuvre de la tentative de changer le régime syrien par la force. Aussi, c’est quelque peu contrarié que le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, admettait l’autre jour qu’il y avait de «gros problèmes» en Syrie. En effet, le coup de force qui devait, aurait dû, être couronné par la neutralisation du dernier régime non-aligné au Moyen Orient – par l’éviction de Bachar Al Assad – tourne en eau de boudin au grand dépit de ses concepteurs. Nonobstant, Bachar Al Assad – qui n’est certes ni un saint, ni le démocrate qui fait tant défaut au Monde arabe – n’est pas tombé. Contre toute attente, il a été et reste l’homme de la situation. Le régime syrien reste certes, peu estimable, mais par qui veut-on le remplacer? Y a-t-il des régimes «recommandables» et démocrates de par le monde? Va-t-on faire croire que Bachar Al Assad est plus autocrate que ne le sont les monarchies absolutistes du Golfe, lesquelles ont fourni hommes, finances et armes aux jihadistes qui, depuis près de trois ans, tuent le peuple syrien? Quant aux «démocraties» occidentales, que d’aucuns veulent ériger en référence ultime, depuis quand se sont-elles souciées du devenir des peuples pliant sous le joug de dictatures arabes qu’elles ont souvent installées et pérennisées? Des «démocraties» qui souhaitaient et espéraient que les pays arabes s’inspirent du régime obscurantiste wahhabite saoudien. Washington n’avait-il pas condamné avant l’heure le régime républicain en Algérie en 1992, allant jusqu’à se féliciter de l’arrivée au pouvoir de l’ex-FIS qui voulait installer à Alger un Etat islamiste wahhabite? Hier, l’Occident qui souhaitait voir à Alger un pouvoir à sa botte s’est peu soucié de l’opinion du peuple algérien; aujourd’hui, ce même Occident, admiré par des commentateurs arabes – et certes parmi eux des Algériens – s’inquiète du peuple syrien comme d’une peau de chagrin, qui finance les rebelles qui n’ont pas été pour peu – avec les jihadistes armés par l’Arabie Saoudite et le Qatar – dans les massacres qui ont marqué la Syrie ces trente-deux derniers mois. Avec du retard à l’allumage, le chef du Pentagone, Chuck Hagel, admet la «dangerosité» de la situation en Syrie qui échappe désormais à ceux-là qui ont décidé d’installer à Damas une opposition hétéroclite tout à leur dévotion. «Je crois que ce qui s’est passé ces derniers jours est le reflet de la complexité et de la dangerosité de la situation ainsi que de son imprévisibilité» s’inquiétait le secrétaire américain à la Défense, qui fait ainsi le constat de la déroute de ce qu’il appelle «l’opposition modérée» regroupée sous le label de l’ASL (Armée syrienne libre, formée de déserteurs et de mercenaires) avec l’aide logistique occidentale. L’ASL est en train d’être laminée par les «jihadistes» dont le nombre en Syrie est estimé à plus de 60.000 hommes qui recrutent dans plusieurs pays arabes et musulmans et européens. En vérité, le premier fait à relever est que la rébellion dite «syrienne», contre le régime de Damas, compte dans ses rangs plus d’étrangers – de plusieurs nationalités – que de Syriens proprement dit. De fait, se rendant compte de l’évidence, si ce n’est de la supercherie, Washington et Londres ont suspendu leur «aide» dite «non létale» à l’ASL qui n’aura été qu’un météorite – qui causa toutefois de grands dommages à la Syrie – dans le ciel syrien. Mieux armés, mieux formés, les islamistes «jihadistes» combattent à la foi l’Armée nationale syrienne et l’ASL. Il est patent que les jihadistes – dont seule une minorité est syrienne – ne sont pas prêts à partager le pouvoir si jamais ils réussissent à s’en emparer. Ce qui fait peur aux mentors de la rébellion syrienne. Dilemme que résume parfaitement l’ancien directeur de la CIA, Michael Hayden qui a jugé qu’une victoire de Bachar Al Assad pourrait être «le meilleur de trois très, très horribles scénarios», dont aucun ne prévoit la victoire de la rébellion. On ne le lui fait pas dire! Mais qui, par égotisme, a ouvert la boîte de Pandore….? *Par Karim MOHSEN -L’Expression-Jeudi 19 Decembre 2013
* La tragédie syrienne est surtout le résultat direct de manoeuvres criminelles de certains pays arabes
Depuis des semaines, des dirigeants du monde entier, y compris le pape François, s’élèvent contre la guerre meurtrière qui se déroule en Syrie et menace de s’étendre au Liban et en Irak. Le monde s’inquiète de l’évolution de la situation dans le pays du Chem qui a des retombées qui pourraient s’avérer dangereuses pour ses voisins immédiats. Toutefois, la tragédie que vivent les Syriens depuis bientôt trois ans n’a rien de printanier (cf; ledit «Printemps arabe») et est surtout le résultat direct de manoeuvres criminelles de certains pays arabes, singulièrement le Qatar et l’Arabie Saoudite qui sont derrière le malheur qui a frappé le peuple syrien, alors que la flamme de la fitna menace désormais d’embraser l’ensemble du Moyen-Orient. Les attentats sanglants au Liban, la prise de la ville irakienne de Fallouja par des groupes terroristes liés à la nébuleuse terroriste Al Qaîda sont des faits indiquant que la région est plus que jamais placée sur un volcan. Celui-ci peut exploser à tout moment. Le Liban a vécu deux guerres civiles qui ont gravement divisé le peuple libanais tout en le fragilisant davantage, outre le sceptre de la scission, véritable épée de Damoclès pour le pays des Cèdres où les divisions confessionnelles se sont accentuées. C’est le même cas de figure en Irak où sunnites et chiites se font une guerre sans concession favorisant le retour des groupes terroristes, avec là aussi le risque d’aboutir à la partition définitive d’un pays déjà quasiment amputé de sa partie kurde. Le même schéma se retrouve en Syrie où une rébellion fomentée de l’extérieur et financée de l’étranger menace tout autant l’intégrité du pays de Chem. Aujourd’hui, le dénominateur commun entre ces pays est le fait qu’ils vivent tous, peu ou prou, sous l’état d’urgence. Pourquoi ces pays en sont-ils arrivés à ces extrémités qui mettent en équation leur existence même? Dans ces tragédies plurielles que vivent la Syrie, le Liban et l’Irak, quel jeu joue l’Arabie Saoudite, qui a annoncé le prochain octroi de 3 milliards de dollars au Liban, notamment au profit de l’armée libanaise pour renforcer son potentiel militaire. Et sans doute lui donner de s’impliquer dans la guerre en Syrie. On peut dès lors se demander pourquoi Riyadh n’a-t-il pas aidé ce pays, sorti de guerres sanglantes, à se relever économiquement et socialement? Pourquoi ne l’a-t-il pas doté de ce financement pour résister à Israël quand l’entité sioniste occupait le Sud du Liban? En fait, des interrogations qui montrent surtout le rôle et le jeu troubles que joue désormais l’Arabie Saoudite dans la division des pays arabes, mettant en sursis l’existence, voire le devenir de pays qui furent le berceau de la civilisation humaine (Liban, Syrie, Irak). L’Arabie Saoudite veut-elle asseoir son leadership au Moyen-Orient sur les ruines des Etats de cette région ou ne serait-elle pas en train de faire le sale «travail» pour le compte d’autres forces, de puissances dont la stratégie de morcellement de cette région est connue, induite par l’invasion anglo-américaine de l’Irak en 2003 et le début de la mise en application du projet du Grand Moyen-Orient par la création de pays ethniques et confessionnels? Riyadh en serait-il le cheval de Troie?*Par Karim MOHSEN -L’Expression-Mardi 07 Janvier 2014
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La guerre aérienne franco-britannique menée en Libye en 2011, avec le soutien des États-Unis et l’OTAN, s’est avérée un échec stratégique
Les opérations militaires en Libye avaient été un succés pour la coalition en 2011. Depuis, le pays est dans une impasse et la fin du conflit se fait encore attendre.
En 2011, la guerre aérienne franco-britannique menée en Libye, avec le soutien des États-Unis, fut considérée par certains comme un modèle d’intervention militaire pour l’avenir. Les objectifs furent atteints en quelques mois, sans pertes humaines pour la coalition . Deux ans et demi plus tard, le chaos qui règne dans ce pays relativise le succès remporté à l’époque par la coalition.
Une guerre se gagne toujours au sol, ont coutume de dire les «terriens». Il existe une autre maxime dans la théorie militaire: la guerre d’avant pèse toujours lourdement sur celle d’après. Tirant la leçon de l’enlisement des troupes en Afghanistan, les armées occidentales, sous l’impulsion des pouvoirs politiques, ont adopté dans le conflit libyen une approche indirecte: un engagement à distance avec les avions de chasse, couplé à un soutien aux alliés locaux. De Washington à Paris en passant par Londres régnait alors un consensus: ne pas engager de forces au sol, qu’il s’agisse de la phase de coercition ou de celle de stabilisation, une fois la paix obtenue. Il s’agissait aussi de ne pas braquer le nationalisme des combattants libyens, défavorables à une présence de soldats étrangers sur leur territoire.
La Libye paye aujourd’hui cette impasse. En l’absence de troupes internationales pour sécuriser les arsenaux de Kadhafi, ceux-ci ont été pillés par les groupes islamistes. La prolifération des armes a gangrené l’ensemble du Sahel. L’effondrement de l’État libyen, ultracentralisé mais sans institutions fortes, a créé un vide de pouvoir qui fait parfois penser à l’Irak au lendemain de la chute de Saddam Hussein. Libérés de la «dictature», les mouvements islamistes se sont renforcés, notamment dans le sud du pays. Ils ont depuis été rejoInts par les groupes armés chassés du nord du Mali par l’opération «Serval», en début 2013.
Cercle vicieux
«La bataille a été gagnée, mais la guerre a été perdue. Le bilan de la Libye, c’est une victoire tactique mais un échec stratégique», commente le général Vincent Desportes. Si l’objectif militaire a été atteint, la paix, censée être l’aboutissement de la guerre, se fait toujours attendre.
«Depuis la guerre froide, la force militaire de l’Otan a été réduite par plusieurs diviseurs d’efficacité comme la réduction des budgets de défense européens, la différenciation des cultures militaires, le refus politique de “stratégiser” les opérations, tout en s’introduisant dans leur conduite», écrivait, au lendemain du conflit en Libye, le colonel Michel Goya, sur son blog «La voie de l’épée». Les outils mis en place par la communauté internationale pour fixer la paix ont été insuffisants et trop longs à se concrétiser, comme la mission européenne d’assistance pour le contrôle des frontières.
«Nous manquons d’épaisseur stratégique», poursuit Vincent Desportes. Le général voit dans l’exemple libyen l’illustration «de nos difficultés actuelles», qui risquent selon lui d’être aggravées par les nouvelles restrictions budgétaires de la loi de programmation militaire (LPM). Jadis première puissance militaire au monde, la France n’aurait plus les moyens, politiques et militaires, de se lancer seule dans des opérations militaires de grande envergure.
Malgré le franc succès de l’opération «Serval», l’histoire, dans le Sahel, tourne en rond. L’intervention occidentale en Libye a fait tomber Kadhafi mais a permis aux groupes djihadistes de prospérer. L’opération française au nord du Mali a cassé les reins des groupes terroristes qui avaient pillé les arsenaux de Kadhafi. Mais une partie des djihadistes qui ont survécu à l’offensive se sont réfugiés dans le Sud libyen, où ils prolifèrent à nouveau. Seule «une action internationale dans la durée au Mali, mais aussi en Libye et auprès des autres partenaires sous-régionaux» permettra de rompre ce cercle vicieux, écrit Antonin Tisseron dans une note de l’Institut Thomas More. *Le Figaro-10.10-2013
*voir d’autres articles analogues
Un expert US donne raison à l’Algérie et considère l’intervention de l’OTAN en Libye comme « une erreur stratégique » qui a produit plus de mal que de bien »
L’évolution dramatique de la situation dans les pays où « le printemps arabe » dévastateur a soufflé, notamment en Libye donne, à postériori, raison à l’Algérie dont la diplomatie injustement critiquée, peut se sentir fière. Face au potentiel de déstabilisation de la région du Maghreb et du Sahel, en raison du chaos qui prévaut actuellement en Libye, le monde se rend à l’évidence et commence à reconsidérer ses positions à la lumière des mises en garde exprimés par l’Algérie à l’époque, où l’OTAN, sous couvert d’un mandat de l’ONU avait décidé de soutenir les « thowar » (révolutionnaires) contre le régime de Kadhafi.
Un régime certes désuet et ubuesque à l’intérieur, mais qui ne représentait nullement un menace de déstabilisation sur la région. Bien au contraire même. Un expert américain, spécialiste des questions terroristes a relevé devant le Congrès l’impact de la situation en Libye sur la sécurité en Algérie et dans la région, soutenant que l’intervention de l’OTAN a été »une erreur stratégique » des Etats-Unis et de leurs alliés malgré les mises en garde lancées par l’Algérie.
Daveed Gartenstein-Ross, s’exprimant devant la Chambre américaine des représentants (Chambre basse du Congrès) qui a consacré vendredi une audition spéciale sur la Libye, a noté que l’intervention en Libye a laissé un pays »en proie à l’instabilité » où le gouvernement »n’a jamais été en mesure de rétablir le contrôle ». En conséquence, a-t-il poursuivi, l’intervention de l’OTAN a »un effet potentiellement déstabilisateur » non seulement sur les voisins immédiats de la Libye, en citant l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte, mais aussi sur le Mali puisque, selon lui, elle a favorisé, de manière significative, une prise de contrôle des djihadistes au nord malien entraînant une autre intervention militaire menée par la France.
Plus encore, selon lui, l’intervention de l’OTAN en Libye »a également accéléré les événements en Syrie » où une guerre civile tragique a fait plus de 150.000 morts. Pire, selon cet universitaire, l’intervention de l’OTAN a nui aux intérêts américains dans la région. La mort de l’ambassadeur US, lors d’une attaque terroriste à Benghazi en 2012, illustre cet état de fait. »Lorsqu’on observe les effets de l’intervention de l’OTAN en Libye, il semble que cette décision a nui aux intérêts stratégiques des Etats-Unis et a rendu la région plus dangereuse », a-t-il soutenu devant la Commission de la supervision relevant de la Chambre des représentants.
Par ailleurs, cet expert, qui est également analyste au Think Tank américain pour les questions de sécurité »The Foundation for Defense of Democracies », a donné un aperçu détaillé sur les différents groupes djihadistes activant en Libye. A ce propos, il a prévenu que la combinaison entre l’installation de camps d’entraînement en Libye par ces groupes, la grande disponibilité des armes et l’établissement de sanctuaires a tendance à transformer la Libye »en base arrière pour des attaques terroristes futures ».
Pour M. Gartenstein-Ross, cela fut certainement le cas pour la crise d’otages à l’installation gazière de Tiguentourine (In Amenas) de janvier 2013 qui avait eu lieu, a-t-il précisé, à un endroit très proche de la frontière libyenne. Plus préoccupant encore, a-t-il poursuivi, outre les frontières poreuses entre la Libye et l’Egypte, il y a »un flux continu » d’armes en provenance de la Libye vers la Tunisie, qui a renforcé les capacités militaires d’Ansar al-Charia dans ce dernier pays.
Mettant en évidence certains liens entre des groupes terroristes algériens, libyens et tunisiens, cet expert a souligné que »l’Algérie est préoccupée par l’impact de cette situation en Libye sur sa propre sécurité ». »Bien que la crise des otages de Tiguentourine et ses liens avec la Libye ont servi d’avertissement macabre, le gouvernement algérien a, depuis longtemps, exprimé sa préoccupation de l’impact que pouvait avoir l’intervention de l’OTAN en Libye sur l’Algérie », fait encore valoir cet universitaire.
Sur ce point, il a tenu à faire savoir au Congrès qu’an début de l’intervention de l’OTAN en Libye, l’Algérie »a mis en garde » que le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) allait tirer parti de ce nouveau développement et elle avait également prévenu du risque que les armes, notamment les missiles portables sol-air (MANPAD), tombent entre les mains des groupes terroristes.
En fait, a résumé M. Gartenstein-Ross, l’intervention de l’OTAN en Libye a non seulement renforcé les groupes djihadistes dans la région mais a mis les Etats-Unis dans « une position stratégique plus difficile » dans la région, ajoutant que cette intervention de l’Alliance atlantique a été »une erreur stratégique » qui semble »avoir produit plus de mal que de bien ».*algerie1.com– 03/05/2014
*Abdelhakim Belhadj, l‘homme fort de la Libye post révolutionnaire à Paris
*Selon un scénario imposé par le Qatar, il sera sacré le « libérateur de Tripoli ». La « Révolution » faite, il a la puissance, avec des centaines de miliciens sous les ordres, des armes à plus soif et de l’argent à pleins coffres.
L’homme fort de la Libye post révolutionnaire, l’islamiste Abdelhakim Belhadj, était venu à Paris, le mercredi 30 avril 2014, pour donner un prêche sur l’avenir de son pays. Avec dans le rôle de l’attachée de presse, la journaliste du Monde et petite soeur des Frères Musulmans, Isabelle Mandraud, auteur d’une biographie à sa gloire. Hélas, le dernier carré des fidèles de Kadhafi est venu perturber la réunion.
Dans une rue de Paris, si courte que pour peu elle n’existait pas, assis au fond d’une salle avare de mètres carré, coincé entre un mur et une journaliste du Monde, Isabelle Mandraud, qui joue la meneuse de revue, on sent qu’Abdelhakim Belhadj n’est pas à sa place dans ces coulisses de l’éditeur l’Harmattan. Belhadj, vous le savez, c’est le sphinx libyen, l’avenir du pays, le héros promis par l’Amérique à devenir calife à la place du Colonel, à remplacer Kadhafi sur son trône vert.
Voilà le sauveur d’une nation en lambeaux, héros d’une comédie du bonheur écrite au fil des jours par des journalistes, politologues, hommes d’affaires et politiques. Voilà un barbu appelé au zénith de la destinée et qui s’exprime dans un endroit si minable. Devant un parterre quelconque fait de quelques fans en espérance de scoops, ou prébendes, et de chaisières que l’orientalisme émoustille.
Salut Belhadj, welcome to Paris
On attendait mieux de vous, le « De Gaulle » de Tripoli, pour une première visite dans cette France qui, par la grâce de Nicolas Sarkozy, a « libéré » votre terre. A « Mondafrique », il y a longtemps que nous avons observé ce Napoléon pousser sous Bonaparte. Résumons quelques chapitres d’une vie bien plus agitée qu’un roman russe. Né Barbu, ou presque, Belhadj a 24 ans en 1980, quand en Afghanistan, avec ses amis du jihad, comme Ben Laden, il se bat contre l’empire soviétique avec la bénédiction de la CIA. Les enfants de Marx disparus, Belhadj reste dans le chemin divin, celui du jihad. En Pakistan, en Turquie, au Soudan il occupe des postes stratégiques dans la stratégie des guerriers d’Allah.
Son baroud d’honneur est en Irak où il se bat aux côtés d’Abou Moussa Al-Zarkaoui, le patron de la succursale locale d’Al-Qaïda. La guerre perdue, c’est le repli stratégique vers l’Asie où des millions de paisibles musulmans, en Indonésie et Malaisie par exemple, ont bien besoin que des prêcheurs comme l’imam Belhadj les éclairent sur la nécessité du jihad.
Accroc fatal, en 2003 c’est en Malaisie qu’Abdelhakim est arrêté par la CIA. Transféré, et torturé à Bangkok par des supplétifs de la Central américaine qui n’hésite pas à faire confiance à la sous-traitance, Belhadj soufre mille morts. Mais ne dit rien. Finalement, comme on jette un corps aux chiens, l’imam est renvoyé chez lui, en Libye où une exécution annoncée l’attend. On mesure ici le degré d’humanité de l’exemplaire Amérique, celle du distingué Georges Bush.
A Tripoli, Belhadj change de tortionnaires ce qui ne change pas sa douleur. Finalement les coups et sévices se calment le joueur d’échecs Kadhafi s’imagine que, le jour venu et sa dictature fragilisée, Belhadj peut être un fer au feu pour amadouer les islamistes. Fait incroyable l’imam est rendu à la liberté.
Quand ses frères religieux de Benghazi déclenchent le « printemps libyen », Belhadj est le premier à sauter dans ses rangers. Il a son plan.
Son destin (celui du moment) est devenir le pion, l’homme clé et lige du Qatar. Avec des dollars de Doha plein les poches, avec des hommes et des fusils, avec l’aide d’officiers français et de stratèges de la DGSE, Abdelhakim devient Leclercq, le libérateur de Paris. Bien connu ici, surtout dans la région du Fezzan dont il a arpenté les sables en 1943. Belhadj prend une envergure de généralissime. Selon un scénario imposé par le Qatar, il sera sacré le « libérateur de Tripoli ». La « Révolution » faite, il a la puissance, avec des centaines de miliciens sous les ordres, des armes à plus soif et de l’argent à pleins coffres.
Des fous de Dieu et des fous tout court
Installé dans sa forteresse, c’est maintenant à Belhadj de jouer, à lui de mener à bien le programme dessiné à Washington : devenir le maître. Pas facile. La Libye est un chaos avec un mélange de miliciens cruels et de fous de Dieu. Où les gens raisonnable, et amoureux de la liberté, sont priés d’aller vivre ailleurs ou de ne parler qu’à voix basse. Dans ce contexte, où le Parlement se retrouve régulièrement sous la mitraille avec des Premier ministres kleenex, le malin Belhadj n’a pas une vie politique facile. Il n’est pas seul à vouloir la plus belle part du gâteau libyen. Intelligent et bien conseillé, Abdelhakim a donc jeté la bure du jihadiste pour le costume-cravate et le discours de violence pour celui de raison. D’où l’intérêt de l’entendre à Paris, dans celle salle qui n’est pas à la taille de ses ambitions.
Le discours est parfait. Belhadj a toutes les qualités requises pour diriger un État. Il ment avec l’assurance que réclame le job, il répond aux questions avec calme et intelligence dans une langue de chêne. Cet homme est un roc impossible à dynamiter. Il a, dit-il dans sa besace de chef militaire de Tripoli et de patron du partie Al Watan (le Pays), tous les outils pour réparer la Libye : intégration des miliciens dans l’armée ou la police, et mise en route d’un « dialogue national » qui tienne compte des « toutes les opinions et différences ». Ce Belhdaj, prince de la charia, c’est à la fois, s’il faut le croire, une synthèse du Dalaï Lama et de Gandhi.
Boules puantes
Son calme, nous en sommes les témoins quand deux hommes en colère, des libyens, se lèvent pour hurler leur rage : « Cet homme que vous avez devant vous est un criminel contre l’humanité, un bourreau tortionnaire qui à régné sur un abattoir humain installé dans un hôtel désaffecté lors de la chute de Kadhafi. Assassin ! Assassin ! Criminel ! ». Belhadj, habitué à la mitraille, ne bouge pas un cil, mais on sent qu’il aurait souhaité un autre accueil. En fin de compte les contestateurs du héros quittent la salle. En faisant part de leurs regrets de Kadhafi et en laissant sous leurs chaises un paquet fumant.
Une dame hurle « Attention, ils ont lancé des gaz. » Plein de sang froid, moi aussi, je fais remarquer à quelques voisins que nous ne risquons rien puisqu’une journaliste du Monde et dans la salle et que les collaborateurs de ce quotidien ont été formés au dépistage du sarin… Dans la panique je ne fais rire personne… même si, en fait de gaz, il ne s’agit que de boules puantes ? Puis, honte pour les démocrates, les libyens chahuteurs sont confiés à la police, tels de simples jihadistes. Cette fois la visite du héros tourne à la farce, mais l’acteur reprend son rôle, répond aux dernières questions lancées par la consœur du Monde qui, fait bizarre, joue les attachées de presse du stoïque barbu.
Avec Abdelhakim, la Libye va bientôt gagner l’obscur de l’hiver sans avoir même connu les lumières du printemps.*mondafrique.com- Publié le 02 Mai, 2014
La Libye, deux ans après les bombardements de l’OTAN
**Le chaos et le règne des milices!
«En raison de l’instabilité persistante dans le pays…». C’est par ces mots que la France «recommande instamment» à ses ressortissants d’éviter de se rendre en Libye. Si cette recommandation est toujours valable sur le site du ministère français des Affaires étrangères, l’instabilité a été installée, en Libye, il y a deux ans, jour pour jour. Depuis la mort, le 20 octobre 2011, du leader libyen Mouaâmar El Gueddafi. Nous n’allons pas traiter des conditions de sa disparition. Ni de la nature de son régime qui aura tout de même duré 42 ans. Ceci pour ceux qui ont, après autant de temps, découvert subitement que c’était un dictateur. Ce sont les souffrances du peuple libyen qui sont pour nous plus importantes que tout. Ceux qui portent la responsabilité de leurs malheurs avaient trompé le monde entier en cachant leurs véritables intentions. Ce sont les forces de l’Otan, notamment la France et l’Angleterre qui se sont servies d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU votée «pour protéger les populations civiles» pour bombarder ces mêmes populations jusqu’à l’effondrement du régime. C’était la fameuse résolution 1973 qui restera gravée pour l’éternité dans l’histoire de l’humanité. Il aura suffi d’une rédaction machiavélique du texte de la résolution pour donner tout à fait le contraire de l’esprit de la mission. Voilà deux ans que l’Etat libyen n’existe plus et personne ne peut dire quand la situation reviendra à la normale dans ce pays. Chaque jour que Dieu fait, des Libyens sont tués ou blessés. Les forces de l’Otan sont rentrées dans leurs bases et la lutte contre le terrorisme qui a pris en otage «les populations civiles» (celles-là mêmes que désignait la résolution 1973) n’est pas dans leur feuille de route. Alors que les souffrances vécues par les Libyens et les Syriens sont les mêmes, l’attention de l’Occident se concentre sur la Syrie sans prêter d’intérêt particulier à la Libye. La différence qui explique un tel comportement est que la Syrie reste un Etat debout. Un Etat qui, non seulement résiste aux coups de boutoir, donne tous les signes d’une grande capacité à se défendre. C’est cet Etat-là qui intéresse l’Occident qui voudrait lui réserver le même sort qu’en Libye. Et laisser les Syriens s’entre-tuer jusqu’à l’anéantissement. Ceci dit, la situation créée en Libye s’aggrave de jour en jour et menace tous les pays frontaliers. Par la multiplication des groupes armés incontrôlés et incontrôlables. Par la circulation démesurée des armes. En tant que pays frontalier, nous sommes obligés à la plus grande vigilance. Non seulement à la frontière avec la Libye, mais même sur la situation sécuritaire à l’intérieur de la Tunisie. Le rétablissement de l’ordre à l’intérieur de son territoire ne laisse pas beaucoup de forces à la Tunisie pour contenir les infiltrations de sa frontière avec la Libye. De ce fait, c’est un mince «rempart» que nous avons à notre flanc Est. Pendant ce temps-là, une certaine classe politique dans notre pays regarde son nombril. Elle organise des combats de coqs. Elle le fait de manière si bruyante qu’il est difficile d’entendre le bruit d’approche des grands prédateurs à l’affût. On ne le répétera jamais assez, les Algériens ont le devoir de se rassembler en mettant en mode «pause» leurs petits soucis de luxe. Certes, nous avons passé notre décennie noire mais il suffit de baisser la garde un instant pour qu’une deuxième épreuve nous soit infligée. Il n’existe pas de théorie scientifique pour affirmer que ceux qui ont souffert une fois n’auront plus à souffrir une deuxième ou une troisième fois. L’historien français Manceron a récemment rappelé que nos ennemis ont la rancune tenace, voire même éternelle. Nous avons vaincu le colonialisme et le terrorisme grâce à notre unité. Un autre défi pointe à l’horizon! *Par Zouhir MEBARKI -L’Expression-Lundi 21 Octobre 2013
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