Le Maroc.Quel avenir?
**Tout le Maroc est une propriété privée du roi et de son entourage
*Mohamed VI est quasiment actionnaire dans toutes les grandes entreprises publiques et privées du royaume et même des multinationales auxquelles il a offert toutes les facilitations moyennant une entrée au capital.
* Comment le «roi des pauvres», sixième au rang des monarques les plus fortunés du monde, assure sa mainmise sur les sphères économiques de son pays, «dont il est premier banquier, premier assureur et premier agriculteur»
***Le roi du Maroc fait généralement parler de lui de deux manières : soit par rapport à sa politique répressive contre ses opposants et la pratique de la torture contre les sahraouis. Ou alors sur ses sous et ses dessous…
Cette fois aussi, il est mis sous les projecteurs de médias grâce à l’épaisseur de son carnet de chèque.
Le magazine américain Forbes dont il est un abonné des classements, vient de la «caser» à la première position des cinq rois les plus fortunés du continent africain.
Avec une fortune estimée à plus deux (2) milliards de dollars, le Roi Mohammed VI est en tête de ce classement.
Le très célèbre magazine américain explique dans son dernier classement, publié mardi dernier que la richesse du Souverain alaouite provient de son contrôle de la Société nationale d’investissement (SNI), dont les actifs sont estimés à plus de 10 milliards de dollars. Le roi détient au moins 50 % d’après certaines sources du capital de cette immense holding publique qui contrôle une bonne partie de l’économie marocaine.
«Roi des pauvres»…tu parles !
Mohamed VI est quasiment actionnaire dans toutes les grandes entreprises publiques et privées florissantes du royaume et même des multinationales auxquelles il a offert toutes les facilitations moyennant une entrée au capital.
Du coup, le monarque qui se fait appeler abusivement «roi du pauvres» est devenu depuis son accession au trône en 1999, l’homme le plus riche de son royaume et même plus riche que certains monarques du Golfe. Cette fortune de M6 a provoqué de gros soupçons sur son origine au point de devenir une grande curiosité des journalistes.
Il y a tout juste une année, les journaliste français Catherine Graciet et Éric Laurent ont écrit un livre explosif sur Mohamed VI avec ce titre évocateur : «Le roi prédateur, main sur le Maroc». Il y racontent dans le menu détail comment le «roi des pauvres», sixième au rang des monarques les plus fortunés du monde, a assuré sa mainmise sur les sphères économiques de son pays, «dont il est premier banquier, premier assureur et premier agriculteur».
Le riche et les pauvres
Cela étant dit, Mohamed VI écrase la concurrence dans le classement de Forbes puisque le deuxième au hit parade des rois friqués est revenu très loin derrière à Oba Obateru Akinrutan, un Roi traditionnel de terres Ugbo, dans la région sud-ouest du Nigeria. Sa fortune est estimée à 300 millions de dollars.
Oba Okunade Sijuwade, Roi traditionnel d’Ile-Ife, une ville située dans l’Etat d’Osun, dans la région sud-ouest du Nigeria, occupe la troisième position avec 75 millions de dollars, suivi par Mswati III, Roi au Swaziland, dont la fortune est estimée à moins de 50 millions de dollars.
Le 5e Roi le plus fortuné de l’Afrique est Otumfuo Osei Tutu II, Roi d’Ashanti du Ghana, dont la fortune est estimée à 10 millions de dollars.
Ces quatre rois même réunis ne font pas, comme on le constate, le poids face à M6 et ses deux milliards de dollars. Pendant ce temps, ses sujets sont écrasés par des conditions sociales insupportables ponctuées par des pénuries et des hausses prix des produits de consommation et des carburants. Un paradoxe très marocain.*06/06/2014 *divers médias
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*Les Marocains du Rif demandent plus de justice sociale
Les habitants du Rif, qui demandaient d’abord une enquête pour que les reponsables de la mort du vendeur de poisson soient connus, ont élargi leurs revendications pour plus de justice sociale et économique.
Un taux de chômage de plus de 15%, un taux d’analphabétisme qui frôle les 40%, et surtout un sentiment d’exclusion très fort exprimé par la population : dans la province d’Al Hoceima, dans le Rif marocain, tous les ingrédients étaient réunis pour que la contestation sociale s’enflamme. Il ne manquait que l’étincelle et c’est la mort de Mouhcine Fikri, fin octobre 2016, qui l’a provoquée. Le vendeur de poisson, écrasé par une benne à ordures alors qu’il essayait de récupérer sa marchandise saisie par les autorités, a d’ailleurs été beaucoup comparé au Tunisien Mohammed Bouazizi, à l’origine de la révolution tunisienne.
Le roi Mohammed VI a ordonné une enquête à l’issue de laquelle onze personnes, dont des responsables de l’administration des pêches et des employés du ministère de l’Intérieur, avaient été présentées à un juge d’instruction. Privilégiant l’hypothèse d’un homicide involontaire, l’enquête s’est achevée fin janvier et un procès devrait avoir lieu prochainement, selon la presse marocaine.
Machine répressive
Les manifestations qui ont suivi la mort du vendeur de poisson, elles, n’ont pas cessé depuis trois mois. Et les protestations contre la hogra ont été élargies à des revendications socioéconomiques — la construction d’un hôpital régional pour soigner le cancer, une université, ou encore la priorité de l’emploi pour les jeunes de la région — et identitaires. Car même si la Constitution marocaine reconnaît depuis 2011 la langue amazighe, cette dernière reste marginale.
Dimanche, une marche fédérant plusieurs villages est annoncée à Boukidan. Mais il n’est pas sûr que la police laisse faire cette nouvelle manifestation après les affrontements du 5 février. Ce dimanche-là, les habitants du Rif voulaient célébrer le 54e anniversaire de la mort d’Abdelkrim al-Khettabi, héros du mouvement de résistance contre l’occupation française ou espagnole au Maroc, et réclamer plus de justice sociale et économique.
Des échauffourées entre les manifestants et la police avaient éclaté faisant 27 blessés parmi les forces de l’ordre. Selon un représentant local de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) «les forces de l’ordre ont bloqué toutes les entrées d’Al Hoceima pour empêcher les gens venus des villages avoisinants pour manifester». Selon Nasser Zafzafi, chef de file de la contestation locale s’exprimant sur sa page facebook, «les militants voulaient se réunir et présenter un document final exposant les revendications des populations», mais «la machine répressive» a empêché les manifestants de se rassembler et a bloqué plusieurs entrées de la ville.
Démilitariser
«Ce qui est arrivé à Fikri nous est arrivé à tous, a déclaré Zafzafi dans un quotidien espagnol. Et si nous nous taisons aujourd’hui, cela continuera. C’est pour cela qu’il faut sortir pour l’arrêter.» Le lendemain des affrontements, Charki Draiss, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, s’est rendu à Al Hoceima pour rencontrer des responsables locaux et des élus. Le comité du mouvement a répondu dans un communiqué, exprimant «sa disposition à dialoguer, mais après avoir créé les conditions favorables».
Selon l’agence de presse officielle, la MAP, cinq jours après, le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a présidé à Rabat une réunion consacrée à l’examen de l’état d’avancement des projets inscrits dans le cadre du programme de développement de la province d’Al Hoceima (2015-2019) au cours de laquelle il a souligné l’importance de répondre «aux aspirations de la population locale et d’assurer un suivi aux chantiers ouverts dans la province visant à en faire une grande cité».
Selon le politologue Aziz Chahir, «le makhzen a compris que le contexte politique avait changé». «Le gouverneur d’Al Hoceima est sorti à 3 heures du matin pour discuter avec les citoyens. C’est une avancée politique dans le Maroc moderne», explique-t-il dans le magazine Tel Quel. «Le fait que le procureur du roi et le gouverneur soient tous les deux sortis est vraiment révélateur.
Pour la première fois, le makhzen a compris que le contexte politique a changé. Ils ont compris qu’il fallait nouer un dialogue avec la société.» Pour les habitants de la région, la priorité est de «démilitariser» la région. «Nous demandons à l’Etat marocain de cesser la militarisation de la région, d’enlever tous les barrages autour d’Al Hoceima et des autres zones», indiquait le communiqué du mouvement qui s’est organisé après les manifestations pour Mouhcine Fikri.
Mais pour Ilyass El Omari, président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et secrétaire général du PAM, «il n’y a pas que la ville d’Al Hoceima qui est sous tension». «C’est le cas de plusieurs villes au Maroc, à commencer par Rabat où chaque jour les manifestants sont bastonnés». Pour lui, cela «démontre bien que le gouvernement gère les protestations de manière violente, que ce soit à Al Hoceima, Rabat, Ouarzazate ou Casablanca. Et ceci est inacceptable.»*el watan / 17 février 2017
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au moins 5 000 migrants entrent à Ceuta depuis le Maroc en une seule journée
Au moins 5 000 migrants, dont un millier de mineurs, sont parvenus lundi 17 mai 2021, à atteindre l’enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc voisin, arrivant par la mer ou par voie terrestre, ont indiqué les autorités espagnoles, évoquant un « record » pour une journée.
* vidéo: Espagne : des milliers de migrants rejoignent le territoire espagnol de Ceuta à la nage
Les autorités espagnoles ont évoqué une journée « record’ après l’arrivée par la mer ou par voie terrestre d’au moins 5 000 migrants, dont un millier de mineurs, dans l’enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc voisin.
Depuis les premières heures de la journée, les arrivées se sont multipliées sur le territoire espagnol du nord-ouest du Maghreb, les migrants quittant des plages marocaines situées à quelques kilomètres au sud de Ceuta, a indiqué un porte-parole de la préfecture de Ceuta, qui a confirmé qu’il s’agissait là d’un chiffre absolument inédit.
Parmi ces migrants, un homme a trouvé la mort en se noyant, selon la préfecture.
Interrogée sur leur hébergement, la préfecture a précisé que toutes ces personnes devaient être accueillies dans des hangars sur la plage d’El Tarajal, mais que les autorités se réunissaient pour évaluer la situation, sans précédent.
Des relations tendues entre le Maroc et l’Espagne
Des migrants sont arrivés par la mer, à la nage, utilisant parfois des bouées gonflables, d’autres des canots pneumatiques, et d’autres encore ont marché là où la mer « s’était retirée », tandis que d’autres ont franchi la frontière terrestre.
Le ministère espagnol de l’Intérieur a annoncé, lundi soir, dans un communiqué le « renforcement immédiat des effectifs de la garde civile et de la police nationale dans la zone » avec 200 agents supplémentaires. Rappelant que « les autorités espagnoles et marocaines ont conclu récemment un accord concernant le retour vers leur pays des citoyens marocains qui arrivent à la nage » à Ceuta, le document assure que « les contacts avec les autorités marocaines ont été maintenus » de façon « permanente ».
Entre le début de l’année et le 15 mai, 475 migrants sont arrivés par voie terrestre ou par la mer à Ceuta, soit plus du double par rapport à la même période l’an passé, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur publiés il y a quelques jours.
Mais depuis quelques semaines, les relations diplomatiques entre le Maroc, allié clé de Madrid dans la lutte contre l’immigration illégale, et l’Espagne, se sont tendues.* source: france24. avec AFP - lundi 17 mai 2021
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**Pourquoi le marocain ne s’aime pas
Le Marocain a une très mauvaise opinion de lui-même. Le Marocain s’automéprise, se sait et se sent corrompu, corrupteur, menteur, servile, calculateur, hypocrite, faux, opportuniste, écrasé, n’ayant aucun droit… non-citoyen en un mot. Comment voulez-vous que quelqu’un qui se perçoit ainsi, qui se sent ainsi, arrive à s’aimer ? Il y a un refus perpétuel de soi, refus qui débouche sur le refus de l’autre Marocain, semblable. Ne pas s’aimer soi-même renvoie à un profond sentiment de frustration et relève de privations diverses. Il en découle des comportements agressifs, au quotidien, qui vont de la simple incivilité ou impolitesse, à l’agression verbale et physique.
** “Corrompu, corrupteur, menteur, servile, hypocrite, faux, non ponctuel, paresseux, absentéiste, partial, cupide, sans parole, impoli, indélicat, agressif, maltraitant, incivique, bruyant, polluant, irresponsable, parlant à haute voix en public, n’admettant pas ses fautes… le Marocain est ainsi… Ici et maintenant”. Ces mots, écrits en 2009 par le sociologue marocain Abdessamad Dialmy, résument l’image qu’ont les Marocains d’eux-mêmes. Décryptage.
Enquête de Tel Quel -journal marocain- 29 Aoû 2012
Casablanca, boulevard Abdelmoumen, 9 h du matin dans un petit taxi. L’atmosphère intenable est caractéristique d’une conduite en heure de pointe. Depuis la banquette arrière, une trentenaire BCBG fixe le compteur. Son regard se fait plus insistant à mesure que le véhicule s’enfonce, travaux du tramway obligent, dans des détours accommodants pour son conducteur mais coûteux pour ses trois passagers. La jeune femme flaire l’arnaque. Certes, l’avenue est sens dessus dessous, mais elle n’en reste pas moins praticable. Le chauffeur ne chercherait donc qu’à gonfler une course déjà amortie par le premier client. Arrivée à destination, elle fait semblant d’ignorer le compteur et préfère s’enquérir verbalement du montant de la course, des fois que le chauffeur lui annoncerait un prix inférieur, aligné sur ce qu’elle paie d’habitude. Ce dernier lui annonce le prix tel qu’affiché, qu’elle paie la mine décomposée, avant de sortir et de claquer violemment la porte en grommelant “tfou âla k7al rass”, une insulte à laquelle il répond en beuglant “jiâana”, non sans postillonner sur son pare-brise.
Cette scène est révélatrice d’un mal qui ronge les Marocains, celui du désamour de soi. Ils ne s’aiment pas et placent leur haine dans leurs concitoyens dès lors que la situation le permet. La cliente insulte le groupe ethnique auquel appartient le chauffeur et dont elle fait elle-même partie, et le chauffeur la traite de crevarde alors que c’est lui le voleur dans l’histoire, pour l’avoir escroquée en toute impunité. Les deux projettent l’un dans l’autre ce qu’ils n’osent pas se reprocher à eux-mêmes, bien qu’ils en soient conscients.
Je ne t’aime pas parce que je ne m’aime pas
“K7al rass”, “tfou âla blad”, “lmaghrib dima lor lor”… autant d’invectives qui ont pour dénominateur commun le Marocain. Le Marocain ne s’aime pas parce qu’il est marocain, et de fait, n’aime pas son semblable. Il projette sur l’autre son propre ressentiment car “la perception qu’il a de lui-même et de l’autre est dévalorisante. Ce qu’il n’aime pas chez lui, il ne peut pas l’aimer chez l’autre”, note le sociologue Abdessamad Dialmy. “Nous vivons dans une situation de marasme, affirme quant à lui le psychologue et sexologue Aboubakr Harakat. On ne peut pas s’aimer lorsqu’on veut littéralement fuir son pays”. Pour lui, plus fort encore que la haine de soi, le Marocain s’en veut de ne pas réussir à devenir meilleur. Il s’en veut de faire partie d’un système où l’enseignement est défaillant, où la corruption fait loi, où il n’a aucun référentiel d’identification. “L’amour de soi ne peut aller qu’avec le civisme et le respect”, poursuit le psychologue. L’analyse du professeur Dialmy touche directement à l’identité du Marocain : “Quel est le pourcentage de la religion, de la modernité, du sexe dans l’identité plurielle du Marocain ? On ne connaît pas ce dosage”. Aussi, notre compatriote serait plus enclin à se focaliser sur la mauvaise réputation, vraie ou fausse, qu’il traîne à l’étranger, et compenserait par un patriotisme ostentatoire, artificiel et primaire. “Que veut dire fier d’être marocain ?”, interroge Dialmy. Est-ce brandir le drapeau, applaudir les victoires des sportifs et saluer le succès des Marocains à l’étranger ? Trop superficiel pour être sincère, selon le sociologue. “Et encore, nuance Harakat, on peut afficher ce semblant de fierté en disant : oui mais moi aussi, si j’étais à l’étranger, j’aurais pu faire pareil, au moins”. Paradoxalement donc, le Marocain se dénigre et affiche sa sensibilité patriotique, à fleur de peau. “Le drapeau, ce vert et ce rouge sont peut-être le seul dénominateur commun qui nous reste et sur lequel on s’accorde, parce qu’on a le sentiment d’être perdus ailleurs”, avance le psychologue. L’avis de Dialmy est plus tranché : “On ne peut être fiers de notre pays que s’il nous traite en tant que citoyen, quand l’Etat nous garantit ses services sociaux. Lorsqu’on voit qu’une minorité monopolise les richesses du pays, que l’élite politique se reproduit et reste au pouvoir, il n’y a pas de quoi être fier. Le Marocain le sait et le vit au quotidien”.
On préfère le blanc
S’il ne s’aime pas, le Marocain montre l’étranger comme exemple, préfère l’Occidental au compatriote. Modèle suprême de la rectitude et de la convenance, les exemples de discrimination au profit de l’étranger ne manquent pas : du propriétaire qui préfère louer à des expatriés sous prétexte qu’ils seraient plus propres à l’hôtelier qui s’adresse au moins foncé d’un couple mixte, en passant par l’employeur prêt à payer le double à un candidat dont le patronyme est à consonance étrangère, ces pratiques sont monnaie courante dans le plus beau pays du monde. “On préfère au Marocain un Français ou un Allemand, plus compétents et honnêtes. Il peut arriver qu’un Marocain soit compétent mais ça ne suffit pas, on se dit que sa parole ne sera pas tenue, que sa ponctualité et son rendement ne sont pas garantis. On le constate dans l’administration publique, où des vestes attendent sagement sur des chaises leurs propriétaires absents”, souligne Abdessamad Dialmy. Ce n’est pas qu’une question d’honnêteté. Pour nos concitoyens, l’Occidental est le mètre-étalon du meilleur tout court. “Jiti b’hal chi nasrani” et “jiti marroki” sont les deux extrêmes de l’échelle de l’évaluation esthétique à la marocaine. Ne qualifie-t-on pas de “gawriya” une mentalité atteignant des sommets paroxystiques d’ouverture ?
Pour Aboubakr Harakat, cette autodévalorisation serait une manifestation du complexe du colonisé. “C’est notre fierté qui est mise en berne. On est encore rattachés mentalement à celui qui est au nord”. On ne l’aime pas pour autant : il a beau être plus riche et plus moderne, l’Occidental n’est pas musulman, et le musulman est “forcément meilleur”, puisqu’il est dans la voie de Dieu, pour reprendre les termes d’un internaute marocain. De l’avis du journaliste, écrivain et dramaturge Driss Ksikes, cette résurgence du protectorat serait plutôt une démonstration de sournoiserie sous couvert de génuflexions. “C’est beaucoup plus complexe que ça. Avec le temps, les Marocains se sont aussi rendu compte qu’il y a des étrangers arnaqueurs. Ça va dans les deux sens, le Marocain sait que l’étranger l’exploite et fait de même. Il va même jusqu’à vendre son image comme étant quelqu’un de meilleur pour maximiser son profit”, pour mettre en exergue le fossé entre ce qui est communiqué et ce qui est pensé. Il suffit de se promener dans n’importe quelle grande ville pour le constater : les touristes étrangers sont escroqués en toute impunité pour peu que leur faciès trahisse leurs origines. “Les deux seules fois où je suis venu au Maroc, j’ai eu ma dose de taxis au tarif de nuit en plein jour et des garçons de cafés qui se servent tout seuls dans ma monnaie pour leur pourboire” témoigne Mathias, un jeune Français de 27 ans. Quant aux comparaisons auxquelles se livrent les Marocains avec le monde arabe et le racisme manifeste envers les autres peuples d’Afrique, c’est une tout autre paire de manches…
Quid de la méfiance
“Je ne fais même pas confiance à mon propre frère, et tu crois que je vais te prêter de l’argent ? Tu crois que je ne connais pas f3ayel lemgharba ?”. Voici comment Ahmed, 33 ans, clôt la conversation entamée quelques minutes plus tôt par son voisin, venu lui emprunter quelques centaines de dirhams pour régler ses factures d’eau et d’électricité. Ce bref échange est symptomatique des rapports sociaux au Maroc. Si le cliché du Marocain serviable et hospitalier a bon dos, il traîne aussi une réputation de tricheur, louvoyeur, indigne de confiance. Pour Abdessamad Dialmy, la méfiance règne en morale : “Comme toutes les corruptions sont possibles, le Marocain vit sur ses gardes. Tant qu’il ne coupe pas avec les mauvaises traditions, les survivances, le népotisme et le clientélisme, il aura toujours peur d’être volé, arnaqué, agressé, violenté, emprisonné, trahi”. Et agira en conséquence. Cette méfiance, pour Driss Ksikes, est une répercussion directe du “mépris sous-jacent de ceux qui sont injustement détenteurs de privilèges”. En somme, une hogra inversée, dirigée contre ceux qui la pratiquent. C’est ce “sentiment de prédation autorisé et orchestré”, pour reprendre les mots de l’écrivain, qui pousse les Marocains à ne pas se faire confiance, parce que conscients des vices de leurs semblables.
“Entre Marocains, on se comprend, on se connaît par cœur. Dans le sens où je peux fermer les yeux sur une duperie, tout en sous-entendant à l’autre de ne pas exagérer, mat3ye9ch quoi”, affirme Morad, étudiant. Il ajoute : “Je sais que l’autre peut me faire un sale coup, tout comme je sais que, de toutes les façons, je pourrais en faire de même. Chacun ne cherche que son propre intérêt”. C’est ce que notre dramaturge appelle un “marché de dupes consentants” : aussi durs que soient les Marocains envers eux-mêmes, il y a un accommodement perpétuel, un marchandage quasi permanent dans les pratiques quotidiennes et sociales. “On a souvent l’impression que les gens sont ouverts, blagueurs, qu’ils se lient rapidement d’amitié. Tout cela est artificiel”, tonne Abdessamad Dialmy, pour expliquer que derrière une façade d’ouverture, le Marocain est constamment sur ses gardes, car “comment voulez-vous que l’on fasse confiance à l’autre, si l’on n’a aucune confiance dans nos institutions ?”. Pour Aboubakr Harakat, toutes les frustrations du Marocain viennent d’en haut. Même son de cloche du côté du sociologue, qui estime que “la base de confiance, c’est l’Etat”, et que ce dernier n’honore pas son contrat. “C’est comme si le sens du collectif n’existait pas. Le registre de l’individualisme est poussé à l’extrême, et nous avons l’impression de fonctionner en silos”, explique Driss Ksikes. Selon ce dernier, plus qu’un manque de confiance ambiant, notre société souffrirait d’une “violence sourde, épidermique, à la lisière du réel et à peine visible, qui fait irruption de temps en temps”.
Fatalité vs dignité
L’autodévaluation de nos concitoyens va souvent de pair avec un sentiment de fatalité. Des expressions telles que “les Marocains ne changeront jamais”, “on n’est bons qu’à râler”, “ghir khalliha 3allah” sont presque devenues des tics de langage. Comme si le peuple parlait d’une seule et même voix passive, conscient de ses maux et incapable de s’en dépêtrer. Pour Driss Ksikes, c’est parce que les gens ne se regardent pas en face et sont en fuite permanente. Nous serions donc dans le “règne de l’à peu près”, où l’approximation n’est plus une tare mais une espèce de norme hybride, celle du “ghir 3addi, sellek, 7na fel Maghrib” (comprenez, laisse courir, fais avec, nous sommes au Maroc). Abdessamad Dialmy explique que si le Maroc jouit d’une image positive par rapport aux autres pays arabes, de par son ouverture démocratique, cela ne joue pas dans l’imaginaire, au niveau de la sensibilité quotidienne du Marocain. “Malgré l’ouverture politique, le Marocain n’a pas gagné grand-chose au niveau de l’estime de soi. Au contraire, elle a été accompagnée par une mauvaise instrumentalisation de la liberté”. Une ouverture de façade, encore une fois, dans un pays rongé par la corruption et l’injustice. “Lorsqu’on compare les chansons des années 1970 et celles d’aujourd’hui, on se rend compte que le malaise était politique et qu’il est aujourd’hui socio-économique”, analyse Aboubakr Harakat. Si le sexologue estime que le mal-être n’est pas simplement l’apanage des Marocains, il soutient mordicus que “l’on a plus de liberté pour s’exprimer, mais l’on vit toujours aussi mal au quotidien”. “Les Marocains sont en souffrance psychologique, il suffit de consulter l’enquête du ministère de la Santé sur la santé mentale”, assure-t-il. On déprime, notre image de nous-mêmes est détériorée et, oui, nous sommes schizos : “Pas dans le sens psychopathologique, mais nous souffrons clairement d’un dédoublement de la personnalité”, explique Harakat.
Outre le tiraillement entre tradition modernité, il y a une envie d’aller de l’avant tout en prônant l’apathie. “On voudrait que les choses changent sans y participer. On use et abuse de passe-droits quand on peut le faire. Nous sommes habitués à l’assistanat économique et mental”, résume le sexologue. Une note d’espoir, cependant : “Aujourd’hui, il y a encore le 20 février qui peut nous réveiller. Les Marocains, pendant 40 ans, ont, comme le roseau, plié sans rompre. Bien sûr, ça ne s’est pas passé sans heurts”. Et là, un seul mot revient : dignité. Scandé au Maroc et dans tout le monde arabe lors de son printemps, devenu synonyme de liberté, cet appel à recouvrer la dignité est peut-être la première étape pour réussir à s’aimer soi-même. Pour Ksikes, “c’est être debout, avoir une colonne vertébrale, ne pas courber l’échine ou faire courbette pour obtenir un droit. C’est être un humain dans une cité qu’il construit, où il ne se sent pas subalterne au service de maîtres qui tiennent les lieux”. Et de conclure : “La dignité, c’est l’antithèse de la servitude”. En attendant de s’aimer, on peut déjà aimer l’idée.
Interview Abdessamad Dialmy, sociologue : “Nous avons besoin d’une morale civile”
En 2009, le sociologue Abdessamad Dialmy publiait sur son blog un texte qui interroge le désamour du Marocain pour lui-même. Deux ans plus tard, il livre à TelQuel de nouveaux éléments d’analyse.
Pourquoi le Marocain ne s’aime-t-il pas ?
Le Marocain a une très mauvaise opinion de lui-même. Le Marocain s’automéprise, se sait et se sent corrompu, corrupteur, menteur, servile, calculateur, hypocrite, faux, opportuniste, écrasé, n’ayant aucun droit… non-citoyen en un mot. Comment voulez-vous que quelqu’un qui se perçoit ainsi, qui se sent ainsi, arrive à s’aimer ? Il y a un refus perpétuel de soi, refus qui débouche sur le refus de l’autre Marocain, semblable. Ne pas s’aimer soi-même renvoie à un profond sentiment de frustration et relève de privations diverses. Il en découle des comportements agressifs, au quotidien, qui vont de la simple incivilité ou impolitesse, à l’agression verbale et physique.
Comment expliquez-vous ce désamour de soi ?
Le déterminant central de ce désamour de soi est de nature politique. Ce n’est pas dans nos gènes, ce n’est pas dans notre nature. On a fait le Marocain comme ça, on l’a voulu comme ça, dénué de valeurs, de sens moral. Les morales religieuse et civile se rejoignent dans le commandement du bien. Faire le bien est initialement une valeur religieuse qui s’est sécularisée dans la société moderne, celle-ci commande également de faire le bien, mais au nom d’une morale civile, sans transcendance. La morale religieuse impose de faire le bien grâce à l’espoir du paradis et/ou à la peur de l’enfer. Elle s’adresse à l’homme comme on s’adresse à un enfant, en termes de récompense ou de châtiment. Par contre, la morale civile est une morale citoyenne qui invite au bien pour réussir le vivre-ensemble dans la convivialité et dans la liberté. Elle traite les citoyens comme des adultes. L’Homme y est au centre. Le malheur du Marocain, c’est que le système politique lui a fait perde la morale religieuse sans le faire accéder à la morale civile. Au contraire, il l’a débauché.
Pourtant, on parle depuis quelques années d’un retour du religieux au Maroc…
En fait, on revitalise la religion comme moteur politique, comme moyen de condamner les gens dans leur quotidienneté, comme instrument servant surtout à délégitimer le pouvoir. Cette revitalisation de la religion n’est pas une revitalisation de la foi comme émotion, comme spiritualité et comme amour, c’est plutôt l’émergence d’une religiosité vindicative et accusatrice, comptable, servant un agenda politique. La religiosité islamiste prédominante n’est pas une volonté de vivre ensemble dans la paix et dans la tolérance. A ce titre, j’ose avancer que la religion a disparu comme morale pratique et comme pratique morale. Dans le meilleur des cas, elle est moralisme, c’est-à-dire appel à la morale, un appel vain, inadapté.
Quelle est la différence entre les morales religieuse et civile ?
Contrairement à la morale religieuse, la morale civile n’a pas besoin d’une force supérieure transcendante. Elle résulte d’un contrat social, elle est mise en place par la société elle-même, par les membres d’une société qui s’accordent à respecter certaines valeurs afin de vivre ensemble dans la paix. Chaque citoyen respecte cette morale parce que c’est la sienne, et chacun y met du sien. La morale civile promeut l’égalité des citoyens indépendamment de leurs sexe, ethnie, religion, couleur, statut matrimonial, orientation sexuelle…
Y a-t-il une explication à cet état d’entre-deux ?
Cet entre-deux est l’expression d’une transition qui dure depuis des années parce qu’aucun choix idéologique clair n’a été fait par le politique. On veut jouer et gagner sur les deux tableaux, le religieux et le moderne. Du coup, on vit à la carte. On pioche ici et là, selon la conjoncture, selon les intérêts. D’une part, nous sommes dans un système où l’on veut avoir l’islam comme religion d’Etat tout en refusant d’être un Etat théocratique. D’autre part, on veut avoir la démocratie comme système politique tout en refusant la laïcité. On ne va au bout ni de la logique religieuse ni de la logique moderne. On prétend concilier. On fait du bricolage politique. C’est de ce bricolage que résulte notre errance politique, notre débauche morale.
Comment y mettre fin ?
Il nous faut un système politique laïc qui impose une morale civile comme morale publique et qui maintient la religion comme foi privée librement choisie. C’est la morale du citoyen digne, fort de ses droits. Cette morale civile, la seule à devoir réguler l’espace public, est aussi la seule à devoir être à la source du droit, y compris le droit de la famille et de la sexualité. Rien n’empêche le droit positif de reprendre certains interdits religieux et de leur donner un caractère civil, mais ce droit positif émane d’une volonté populaire changeante, en devenir constant selon l’opinion politique majoritaire. En même temps, la laïcité garantit au roi d’être le Commandeur des croyants et à l’individu le droit d’exercer librement sa foi et son culte, de ne pas les exercer ou de ne pas en avoir. L’important est que l’espace public soit régulé par une morale civile, religieusement neutre, qui s’impose à tous les citoyens. Bien entendu, avec des pouvoirs législatif et exécutif non issus d’élections honnêtes, le Marocain ne cessera jamais de s’automépriser, et les Marocains ne cesseront pas de se mépriser mutuellement. Dans le système politique actuel qui le dévalorise en dévalorisant sa voix et sa participation, le Marocain ne peut pas s’aimer. Le Mouvement du 20 février a probablement enclenché une dynamique qui réhabilite le Marocain à ses propres yeux… Dire non à la hogra, c’est le début de l’amour de soi.
*Maroc: une situation de non-droit
l’Association marocaine des droits de l’homme dénonce «l’interdiction systématique de ses activités»
Les premières victimes de cette situation de non-droit sont les militants sahraouis qui font l’objet d’une véritable chasse à l’homme dans les territoires occupés illégalement par le Maroc.
La monarchie marocaine confirme une nouvelle fois que les droits de l’homme constituent le cadet de ses soucis. Pour preuve : l’Association marocaine des droits humains (AMDH), la principale organisation indépendante de défense des droits de l’lomme au Maroc, a dénoncé hier «l’interdiction systématique de ses activités» ces dernières semaines, sur fond de tension croissante avec les autorités du royaume. «L’interdiction de nos activités est devenue systématique dans les lieux publics, mais aussi dans des lieux privés comme les hôtels», a déclaré le président de l’AMDH, Ahmed El Haij, lors d’une conférence de presse organisée dans les locaux de l’organisation.
Le conférencier, excédé, a soutenu que ces interdictions «montrent clairement qu’il existe un recul (…) et une attaque généralisée contre des droits pourtant garantis par la nouvelle Constitution» adoptée en 2011 durant le Printemps arabe. «Nous demandons aux autorités de cesser cette escalade sans précédent, dont l’AMDH est la principale victime», a encore clamé M. Haij, selon l’AFP qui rapporte l’information.
Dans un document remis à la presse, l’ONG, qui avait déjà fustigé en mars une «campagne» à son encontre, recense une quinzaine d’interdictions depuis juillet. Jugeant que «l’Etat se place au-dessus des lois par de telles mesures liberticides», Ahmed El Haij a souligné que l’AMDH porterait «plainte pour recouvrer ses droits». Il a fait valoir que le ministre de la Justice, Mustafa Ramid, avait lui-même remis en cause certaines interdictions.
Il est à rappeler que les frictions se sont multipliées ces derniers mois avec des ONG locales et internationales. Début septembre, Amnesty International a dénoncé l’interdiction d’un rassemblement de jeunes militants d’Europe et du monde arabe prévu à son initiative. En juillet, des associations avaient vivement critiqué des propos du ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, accusant des ONG de servir un agenda étranger — en allusion à certains de leurs financements — et d’affaiblir par leurs critiques la lutte contre le «terrorisme».
Hier, ce sont les organisateurs d’une «caravane de solidarité avec les migrants» qui ont, à leur tour, exprimé leur «indignation» dans le sillage de son interdiction. Selon le Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et des migrants (Gadem), cette manifestation a été «bloquée» samedi à l’entrée de Tanger, ville où un ressortissant sénégalais a été tué le mois dernier lors de heurts sanglants entre des migrants subsahariens et des résidents marocains.
Présente, une équipe de TV5 Monde a été empêchée de couvrir cette caravane, ont également signalé plusieurs participants, d’après qui le matériel vidéo des journalistes a été saisi et les images effacées. Il est à rappeler cependant que les premières victimes de cette situation abominable sont les militants sahraouis qui font l’objet d’une véritable chasse à l’homme dans les territoires occupés illégalement par le Maroc.*El Watan-30.09.2014
Nostalgie C’était mieux avant ?
“C’était mieux avant”, ont tendance à nous répéter nos parents. Pourquoi ? “Parce que c’était avant”, tout simplement. La légende urbaine veut que le Marocain ait été plus solidaire, plus honnête, plus fier et plus intègre “avant”. De là à situer cette période, les théories sont nombreuses. Selon Harakat, pour qui le dernier “vrai” signe de fierté commune a été signé par la Marche verte, notre estime de soi aurait pris un coup, dans les années 1980, à cause des charges politiques et économiques qu’a connues le pays. Pour Abdessamad Dialmy, le désamour a commencé lorsqu’on a voulu, après mars 1965, “construire un peuple docile et ignorant, pour ne pas prendre le risque, en les instruisant, de créer des contestataires”. Pas de nostalgie du côté du dramaturge Driss Ksikes : “Les choses se construisent dans la durée et l’histoire. Nous avons formé un Etat faible – qui fonctionne par répression, contournement et compensation – et une société faible, dans laquelle les structures sont en délitement”.
Marocanité Citoyen in progress
“J’aime mon pays, mais je l’aimerais plus s’il était juste”. Cette citation de Camus, tirée de sa Lettre à mon ami allemand et empruntée par Driss Ksikes sur Facebook, a déchaîné les passions et les commentaires, appliqués à la sauce marocaine. “Je ne sais pas ce que veut dire être marocain”, nous dit Ksikes. “Je sais juste ce qu’est être humain au Maroc”. Exit donc le nombrilisme identitaire, l’exception marocaine et toutes formes d’expressions galvaudées au fil des mois, “nous sommes un pays d’individus”. Pour Abdessamad Dialmy, la marocanité est synonyme de citoyenneté…. Et elle n’existe pas encore. “Lorsqu’on définit un Marocain, on met en valeur une ou plusieurs composantes de son identité : riche, noir, pauvre, Fassi, âaroubi… Nous en sommes encore à un stade de pré-marocanité, de pré-citoyenneté. Le fait de ne pas se sentir citoyen, indépendamment de notre statut socio-économique, fait que le Marocain se méprise et en fait profiter les autres”. Pour Ksikes, “il y a surtout une défaillance de l’espace commun, des règles qui permettent de vivre ensemble”. “Un Etat fort et une société forte sont fondés sur le savoir, la transparence, la confiance mutuelle et les valeurs. Cela passe par le diptyque liberté, non négociable, et justice, valable pour tous”. Cela passe aussi par des “structures d’intermédiation fortes, qui font confiance et donnent confiance” On en est encore loin. Sans Etat vertueux, une citoyenneté marocaine ne peut pas exister.
Autodérision Un Joummani pour le dire
Il fut un temps où projeter ses maux sur la personne de Khatri Ould Saïd Joummani était un sport national. En octobre 1975, Joummani, grand cheikh du Sahara, officialise son allégeance à Hassan II. C’était à quelques jours de la Marche verte, à une époque où douter de la marocanité du Sahara était plus répréhensible, voire condamnable. “Joummani est à l’origine de la bey’a. Pour ceux convaincus que le Sahara n’était pas marocain, il était l’exemple type de l’idiot qui s’est fait avoir”, avance le professeur Dialmy. Cette allégeance a sonné le glas de toute une ère d’humour estampillé “Joummani”. Les Marocains ne tarissaient pas d’imagination pour le tourner en bourrique. Tour à tour dépeint comme imbécile (Joummani qui, de peur de souiller des toilettes en or massif, préfère déféquer dans sa chaussette), fruste (Joummani quémandant un dirham à Hassan II pour acheter des fèves à des dirigeants africains) et peu maniéré (Joummani, pressé de manger, informant une assemblée de dirigeants arabes que la wahda n’est pas l’unité mais 13h, comprendre l’heure du déjeuner), Joummani faisait surtout office de médiateur pour le peuple marocain, un moyen de faire passer des messages sans subir l’ire du régime. “En racontant des blagues sur Joummani, on exprimait son opinion politique” ajoute Dialmy.
La naiveté laique
C’est comique de voir que les auteurs sont tellement colonisés intellectuellement qu’ils croient encore qu’ils faut imiter l’occident alors que le monde moderne occidentale est dans une pente de décadence ascendante…Il est vrai que le malaise social au maroc est créé par une crise morale. L’auteur à raison en disant qu’il n’y a pas de politique claire entre la modernité et la tradition. Mais de croire qu’il faut préférer une morale laïque(adulte) plutot que religieuse(enfant) est le syndrome du bon petit colonisé agnostique, coupé de son centre sacré (Ruh) qui ne connait que naivement qu’est-ce que « la modernité ». La crise écologique et économique qui frappe le monde et qui va s’accentuer avec le temps, trouve précisément son origine dans la morale laïque qui ronge l’occident moderne par le fait qu’elle a désacralisé la nature et le rôle divin de l’homme en fondant la société sur du « profane ». Ce n’est pas une coïncidence si c’est au moment où les société occidentale ont fondé leurs sociétés sur autre chose que la morale biblique transcendante (durant la renaissance), qu’est apparu le capitalisme sauvage et l’exploitation de la nature à des fins purement matériel.
Comme exemple banale qui ne vient pas à l’esprit des marocains laïques: Autant dire tout de suite que l’inceste n’a aucune raison d’être interdit dans une morale laïque(si les deux sont consentant) même si toutes les civilisations du monde(qui étaient fondés sur des principes transcendant), on bizarrement eu le même réflexe de l’interdire. C’Est que dans le monde traditionelle, l’ultime réalité de l’homme est Esprit(Ruh), sa raison est Psyché(Nafs). La révolte de L’homme ne vient du corps mais bien de la psyché. La Révélation est la « déscente » de l’Esprit de Dieu sur terre (Tanzalu malikatu wa Ruh fiha) afin que les hommes qui ne sont pas des saints, puissent être guidé vers leur vrai nature qui est éternel, parce qu’ils ont tous un Esprit (Nous lui avons insufflé de notre Esprit). L’esprit de Dieu qui déscend avec la révélation est l’actualisation de L’Esprit qui sommeil en l’homme. Quand la raison n’est pas guidé par l’Esprit qui rappelle à l’homme qu’il est un être éternel, essentiellement contemplatif et qui est un microcosme de l’univers ayant la fonction de garder l’équilibre divin, la raison devient essentiellement dangeuseuse parce qu,elle se croit autonome. Dans la même logique que le peché de Satan qui est le péché d’orgeuill de pouvoir se croire indépendant.
-Seyyed hussein Nasr, Philosophe des Sciences de Harvard, enseignant à George Washigton University-
(L’auteur se veut un critique des deux mouvement qu’a créé la modernité dans le monde musulman: L’islamisme et le rationalisme laïque. Les deux ayant la similarité d’être des mouvements anti-traditionelle. La wahhabisme Saoudien et le Pan-Arabisme de Nasser ont la même idée commune qu’il faut « purifier le monde musulman du passé », ce qui est très moderne comme idée. Le professeur Nasr défend la pensée musulmane sunnite et shiite qui a dominé dans l’histoire musulmane et qu’il appelle: « L’islam traditionnelle », fondé sur la notion d’Esprit (Intellect) inhérente aux religions orthodoxes.
(Source: Islam et la chute de l’homme moderne, p19)
« Le musulmans qui vit dans les grande métropole étant touché d’une manière ou d’une autre par la modernité vit dans un champs de tension polarisé créé par deux vision du monde et deux systèmes de valeur englobant. Cette tension est souvent reflété en son âme et pensée il devient habituellement une « maison divisé contre lui-même. »
« Le musulman contemporain voit les affirmation de la civilisation moderne pratiquement comme toute faisant partie de l’antithèse de ce qu’il chérit. Il voit des philosophies basé sur l’Homme en tant que créature en rébellion contre le divin ou sur la collectivité humaine vue comme une fourmilière dans laquelle l’homme n’a pas de dignité à la hauteur de sa vrai nature . Il voit l’univers réduit dans un seule degré de réalité- le complexe spatio-temporel de la matière et de l’énergie- et tous les degrés supérieurs de réalités relégué au niveau des contes de fée ou -au mieux- à des images tirés dus subconscient collectif. Il voit l’emphase mit sur le pouvoir de l’homme sur terre au détriment de sa servitude, de manière a ce qu’il ne soit plus considéré comme le « khalifahtallah » vice-gérant de Dieu mais comme le « khalifah » de son propre égo ou de quelque pouvoir ou collectivité terrestre. Il voit la nature « théomorphique »(divine) de l’homme, soit mutilé, soit ouvertement nié. Il lit les arguments des philosophe occidentaux et des scientifique occidentale contre la symbolique de la nature, un concept qui est souvent dépeint de « totémistique » ou « animiste » ou quelque termes de ce genre, habituellement chargé de connotation péjorative(scientisme). Il a été amené à croire que le changement dans la vision qui voyait dans les phénomènes de la nature, des signes(Ayat) de Dieu à une vision qui voit dans ces phénomène des fait brute comme étant un signe majeure de progrès qui, pourtant, prépare seulement la nature à un viol féroce duquel l’homme moderne commence à payer le prix. Finalement, le musulman contemporain est sollicité à croire que la loi n’est rien d’autre qu’un accord fait dans une collectivité humaine et donc relative et toujours changeante, avec l’implication qu’il n’y a pas de tel chose qu’une Loi Divine qui sert de norme immuable aux actions humaines en pouvant offrir une mesure à laquelle l’homme peut juger ses propres standard éthique de manière objective. »
« Le musulman contemporain connait moins bien le monde moderne que l’occidentale, son intelligence a été testé de manière bien moindre et il n’a pas, d’une manière général, développé le discernement qu’on trouve chez ceux en occident qui ont redécouvert la tradition et qui par le fait même, on connue la vrai nature du monde moderne (Voir René Guénon, Titus Burkhardt, Frithjof Schuon, Jean-louis Michon)
**source: Tel Quel -journal marocain- 29 Aoû 2012
Réactions:
Détestable ! Pourquoi ?
Le titre accrocheur, la forme, académique mais le fond, malgré l’effort de l’auteur reste sujet à caution. Les marocains se détestent-ils vraiment ? Celui qui approuve est soit un résident à l’étranger, aveuglé par l’apparence d’une solidarité de circonstance soit de ceux qui se « complexent » en pensant que tout ce qui vient de l’étranger est meilleur, soit de cette catégorie, choyée par le destin qui se jugent au dessus de la poussière qui étouffe nos rues. Néanmoins, c’est une approche qui mérite d’être respectée !
Je n’ai pas fais de sondage (dans les règles de l’art), je n’ai pas de formation d’anthropologue, de sociologue ni de psychologue mais je respire l’odeur du couscous (Le vrai ! Pas celui au merguez avec sauce tomate !) depuis que j’ai ouvert les yeux, j’ai été nourri au pain qui revient du four et vu pleurer ma grande mère derrière son métier à tisser… J’ai vu la voisine prendre en main toute ma demeure plongé dans la douleur à la mort de ma mère. J’ai toujours en moi, cette sensation de fraternité dans le terme « khouya et oukhti » quand nous sollicitons le dialogue respectueux ou « Al walida » à ces vieilles femmes dont nous prenons la main si nous la voyons victime d’injustice.
Ce que nous détestons, ce ne sont pas nos concitoyens mais le comportement qu’ils adoptent: Nous détestons l’extra terrestre qui ne fait pas la queue dans une administration, parfois, simplement parce que le chaouch lui doit quelque chose. Nous détestons nos élus manipulateurs, corrompus et arrivistes. Nous détestons l’outrage de ces femmes qui s’identifient à Madonna sans en avoir l’art et la culture. Nous détestons ces faiseurs de leçons qui se gargarisent des privilèges usurpés. Nous détestons les gendarmes qui vous arrêtent sans raison, simplement pour te signifier qu’il a un uniforme qui lui confère le pouvoir et l’autorité. Nous détestons les policiers qui gardent leur uniforme après leur service (Dorment-ils avec ?) Nous détestons les incompétents qui s’affichent avec arrogance. Nous détestons l’attitude méprisante de ceux qui, bien que payés par nos impôts, vous regardent d’en haut avec le tampon à la main. Nous détestons ces adultes attardés adolescents et qui, au volant des mercedes classe A, viennent harceler nos filles devant les lycées et les cités universitaires.
Comme dans toutes les nations de la Terre, nous détestons les injustices, le mépris et l’arrogance comme l’ignorance et le manque de courtoisie et de civisme. En bref, « NOUS SOMMES NORMAUX ! »
A l’auteur
à l’auteur: Enquête? quelle enquêtte? quel est la taille de l’échantillon? quelle est la population interrogée? quels sont les questions posées? ces questions on elles étés choisit scientifiquement? quel critère d’échantillonnage à été adopté? quelle est la proportion de l’échantillon de chaque région du maroc? et quels éléments dégagés de l’enquête qui ont pu participer à la formulation scientifique des solutions proposés à la fin de l’article
si l’auteur ne répond pas à ces questions j’espère qu’il vas changer dans le titre le mot « enquête » en « perception personnelle ».
Donc comme il ya pas d’enquête scientifique ou modèle économétrique montrant les faits et les liens de causalités entre les différentes variables lancés arbitrairement dans l’article; cela veut dire (comme on a apris au USA à l’université) que ces propos révèlent la perception de l’auteur lui même des marocains, et si on se réfère à son article; « Je ne t’aime pas parce que je ne m’aime pas » cela veut dire qu’il nous décris sa propre mentalité.
ps: on ne vit plus dans le moyen âge, à l’époque il était normal d’avancer des propos sans les étudier scientifiquement. CET ARTICLE EST UNE INSULTE A L’INTELLIGENCE DES LECTEURS!!!!!
article peut etre lu par des non marocains
c’est une incitation a intégrer le 20 Février ou quoi??
j’avoue que l’article est très intéressant, ils ont abordé un sujet que tout le monde fuit
c’est notre société qui nous pousse à se détester les un les autres
OUI MAIS
je pense que c ‘est très réducteur et que chaque être humain est particulier, franchement si on se tien juste a cette analyse, nous serions certainement entrain de nous tuer, mais bon on est la on vie ensemble, avec nos défauts mais avec beaucoup beaucoup de qualités, chacun d’entre nous a ses amis a qui il fait confiance et sacrifice, je pense que la part du bon et prépondérante chez la race humaine mais qu’elle est travesti par l’appât de gain caractéristique de notre société moderne matérialiste, et que notre compétition pour l’argent peut nous transformer en bêtes sanguinaires, les millions de gens qui meurent par la faim, la maladie et les guerres devant nos yeux chaque jour nous montre a quelle point notre race entière est malade, alors que certain peuple vivent dans l’abondance et le gaspillage d’autre n’arrivent même pas a assurer leurs besoins élémentaires, alors croyait moi personne ne peut prétendre être meilleur on se concentrant seulement sur ses acquis et oublié le malheur des autres.
RE :
Vous avez fait le bon choix alors, pays pourri de A à Z
Pourquoi le marocain ne s’aime pas
Excellent article.
Rarement lu un article aussi intelligent que pertinent sur la sociologie et la psychologie du Marocain.
Je retrouve tous les ingrédients qui m’ont ammenés à quitter mon pays il ya trente ans déjà.
**Nouvelle hausse des prix des carburants au Maroc
le gazole à 8,84 DH le litre
l’essence super à 12,77 Dirhams le litre.
Après l’application de la nouvelle mesure d’indexation partielle et limitée des prix des carburants, les prix de vente du diesel et d’essence au Maroc sont revues une fois de plus à la hausse. Ainsi, à partir du 16 sepyembre 2013, le prix du gasoil 50ppm a augmenter de 0.69 dirhams, sois 8,84 DH le litre, alors que le prix de l’essence super sans plomb a vue une hausse de 0.59 dirhams pour atteindre la somme de 12,77 Dirhams par litre. *médias- 16vseptembre 2013
** L’importante augmentation des prix du carburant, en vigueur depuis samedi au Maroc, est « un choc et une surprise » qui préfigurent des tensions sociales, ont commenté lundi plusieurs journaux marocains. Cette augmentation est un choc pour les Marocains, qui s’attendaient à ce que le gouvernement islamiste décide plutôt d’augmenter les salaires », écrit le journal Al Massae, le quotidien arabophone le plus vendu au Maroc avec près de 100.000 exemplaires par jour.
Les prix des carburants à la pompe ont été augmentés samedi à minuit d’environ 20% pour l’essence et de 10% pour le gazole. Le prix à la pompe de l’essence a été augmenté de 2 dirhams le litre (un litre vaut actuellement 12,24 dirhams, soit 1,11 euros) et celui du gazole de 1 dirham (un litre comptant désormais 8,20 dhs au lieu de 7,20).
« Des tensions sont à l’horizon à cause de cette augmentation… qui risque d’avoir des conséquences sur le pouvoir d’achat, et aboutir à des soulèvements sociaux », écrit pour sa part en une le quotidien arabophone Assabah, proche des milieux d’affaires.
« Colère populaire et déception après la décision du gouvernement d’augmenter les prix du carburant », souligne le quotidien Al-Ittihad Al-Ichtiraki.
Six mois après sa nomination par le roi Mohammed VI, le gouvernement dirigé par l’islamiste Abdelilah Benkirane fait face à une crise sociale qui commence à écorner sa popularité auprès des salariés et d’une grande partie de la classe moyenne, selon plusieurs analystes interrogés par la presse marocaine qui a largement couvert, lundi, cette décision. *source:lemag.ma/Maroc- 4 Juin 2012
** Le carburant chauffe à blanc les Marocains
La décision du gouvernement marocain combinée à celles prises par les autorités algériennes pour mettre fin à la contrebande du carburant sont à l’origine de cette colère.
Le carburant chauffe à blanc les Marocains. Le chef du gouvernement islamiste Abdelilah Benkirane qui n’a pas encore réussi à trouver un nouvel allié pour former une nouvelle coalition après que l’Istiqlal (seconde force politique du pays) ait claqué la porte de l’Exécutif doit faire face à une grogne sociale sans précédent.
Une grève générale des transporteurs d’une durée de 72 heures, à partir de lundi dernier, a été décidée pour protester contre l’annonce par le gouvernement d’augmenter les prix du carburant. Une décision entrée en vigueur depuis une dizaine de jours. Elle a provoqué une hausse de 5 à 8% des prix à la pompe. Et la colère des Marocains.
La goutte qui a probablement fait déborder le vase. Les syndicats sont montés au créneau et leur mouvement est en puissance. 11 organisations et fédérations du secteur des transports ont décrété une grève nationale de trois jours (depuis le 23 septembre, Ndlr). «Bus, autocars, camions, taxis, même la CTM et Trans Ghazala répondront à cette grève nationale», assure le secrétaire national de la Fédération nationale des syndicats des patrons du transport public routier au Maroc (Fnstram), Ahmed Alem. Des milliers de personnes ont également crié leur colère dans les rues de Casablanca. «Nous manifestons contre les produits qui deviennent trop chers, le lait, la viande, et maintenant l’essence…», a déclaré un manifestant.
Le mouvement est en train de faire tâche d’huile à travers l’ensemble du royaume. Une crise qui se pressentait après que l’Algérie ait pris à bras-le-corps le phénomène des «hallaba»: ces trafiquants d’essence qui sévissaient à sa frontière Ouest et qui lui occasionnaient des pertes financières considérables. «Nous avons 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d’une manière illégale. Cela représente une perte d’un milliard de dinars», avait déclaré, le 22 juillet à El Oued, le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi. De quoi faire tourner 600.000 véhicules. Une semaine auparavant, le 14 juillet, l’ex-ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait indiqué que près de 25% de la production nationale de carburant «sont exportés illégalement» vers les pays voisins.
Le carburant pompé puis acheminé des stations-service des wilayas de l’Ouest algérien frontalières avec le Maroc, s’y vendait au noir à moitié prix (4 dirhams le litre au lieu de 8,4 dirhams). Un business qui s’est enraciné dans les grandes villes du Maroc: Rabat, Meknès… «Il existe à Fès des entrepôts quasi officiels de carburants de contrebande et certains souks offrent des rendez-vous hebdomadaires pour se ravitailler, au vu et su de tout le monde», a confié le président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), Adil Ziady au premier quotidien économique marocain L’Economiste.
Les initiatives des autorités algériennes ont rapidement produit leurs effets. La pénurie du carburant de contrebande provenant de l’Algérie pousse les usagers vers les stations-service. L’affluence est telle que les stocks de ces dernières étaient épuisés en début d’après-midi ce jeudi (15 août, Ndlr)» ont rapporté certains médias marocains. La disparition de cette économie informelle qui assurait la paix sociale au royaume a fini par le mettre sur une véritable poudrière.*L’Expression-25.09.2013
Listes suspectes de “consommateurs de cocaïne” à Casablanca
Depuis quelques semaines, la publication de listes comportant les noms et les détails de la vie privée de plusieurs supposés “consommateurs de cocaïne” sème la panique à Casablanca. Depuis le 20 juin 2013, on sait que c’est une notaire de la ville qui en serait à l’origine. Poursuivie en état d’arrestation devant le Tribunal de première instance de la métropole, elle devrait notamment s’expliquer sur les raisons de son acte et sur la véracité des informations rapportées* Tel Quel-28 Juin 2013
Malgré les interdits liés à l’islam, le vin se vend et se consomme bien au Maroc.
Les vignes s’étendent à perte de vue sous un chaud soleil près de Casablanca, dans l’un des plus anciens domaines viticoles du Maroc, un pays où la production de vins de qualité augmente, comme la consommation, malgré les interdits liés à l’islam.
«On est indéniablement sur une terre de vignes», lance Stéphane Mariot, originaire du Jura français et œnologue à Benslimane.
«Le Maroc produit aujourd’hui de bons vins, essentiellement pour le marché intérieur, mais une partie de cette production est destinée à l’export, en France notamment», explique à l’AFP ce responsable du domaine Oulad Thaleb, de 2.000 hectares, à 30 km au nord-est de Casablanca.
«Ici, il y a un microclimat qui favorise la production de “vins chauds”, même si on n’est pas loin de l’océan», ajoute M. Mariot, gérant à Oulad Thaleb depuis cinq ans.
A ce jour, près de 400.000 hectolitres de vin, dont plus de 50% de qualité supérieure, sont produits chaque année au Maroc, et l’écrasante majorité (environ 85%) est consommée localement.
Avec plus de 40 millions de bouteilles par an, le Maroc est même parmi les grands producteurs de la région.
Cette production est comparable à celle du voisin algérien (environ 500.000 hectolitres/an).
Autre terre viticole de renom, le Liban, où cette culture est ancestrale, commercialise quant à lui six millions de bouteilles chaque année.
Boulaouane, Benslimane, Berkane, Guerrouane…: en tout, le Maroc compte désormais 14 Appellations d’origine garantie (AOG), cultivées essentiellement dans l’arrière-pays de Casablanca et vers Meknès (centre).
Et une Appellation d’origine contrôlée (AOC), les «Côteaux de l’Atlas».
En mars 2012, une Association des sommeliers du Maroc a même vu le jour à Marrakech, regroupant une vingtaine de professionnels.
S’agissant des cépages, ils sont caractéristiques des principales variétés présentes autour de la Méditerranée (Grenache, Syrah, Cabernet-Sauvignon, Merlot…, pour les seuls vins rouge).
Introduit il y a près de 2.500 ans, la vigne marocaine a connu un pic de production au temps des protectorats français et espagnol, le royaume servant de refuge pour des viticulteurs touchés par la maladie du phylloxera. La production était destinée presque entièrement à l’étranger car peu nombreux étaient les Marocains qui consommaient du vin.
Dans les années 50, la production a même dépassé les trois millions d’hectolitres, avant de s’orienter vers le qualitatif.
A Oulad Thaleb, «la plus ancienne cave du royaume encore utilisée», «construite par une société belge en 1923», abrite justement l’un des vins les plus appréciés du royaume, assurent ses responsables.
Agrippé à un tonneau, l’un d’eux couve du regard un des grands crus, qu’il décrit comme un «vin viril et chaud».
Pour Abderrahim Zahid, chef d’entreprise et «amateur de bons vins marocains», «nous disposons désormais d’un vin mûr dont on peut être fier».
Interdits religieux
Ces progrès se font pourtant dans un environnement sensible, alors que la vente d’alcool est interdite aux musulmans par la loi marocaine.
Dans les faits, aucune condition n’est exigée par les supermarchés commercialisant de l’alcool, et les bars des grandes villes du royaume se contentent de faire profil bas.
Selon des chiffres non officiels, l’activité viti-vinicole dans le royaume a en outre généré en 2011 des recettes fiscales de plus de 128 millions d’euros, et emploie entre 17.000 et 20.000 personnes.
L’an dernier, le gouvernement marocain, pour la première fois dirigé par des islamistes, a néanmoins décidé d’augmenter la taxe sur les boissons alcoolisées: de 450 dirhams (42 euros), celle-ci est passée à 500 dhs (49 euros) l’hectolitre.
Mais cette augmentation ne semble pas avoir eu d’impact marquant sur la consommation au Maroc, pays de près de 35 millions d’habitants. AFP-05.07.2013.
Au Maroc, on préfère le concubinage au mariage
Des couples marocains zappent le passage devant l’adoul, notaire en droit musulman, pour convoler en justes noces. Et choisissent tout simplement le concubinage. Bien qu’il n’existe pas de chiffres exacts concernant cette pratique au Maroc, la formule semble attirer, rapporte le site marocain L’Economiste.
Et pourtant partager le même lit chaque soir, sans en informer un adoul, représente un acte pénalement et socialement impardonnable au Maroc. Le concubinage est bel et bien considéré comme étant «haram» (ou péché) dans ce pays musulman. Qui plus est formellement interdit par la loi, rappelle le site marocain Yabiladi.
En effet l’article 490 du code pénale stipule que:
«sont punies d’un mois à un an d’emprisonnement, toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles».
Mais aussi par la religion: l’Islam interdit les relations sexuelles hors mariage: la fornication pour les célibataires et l’adultère pour les mariés.
Qu’est-ce qui poussent donc ces couples à braver les interdits?
«C’est l’amour d’abord qui fait que l’on ne veut pas se séparer», affirme Soumaya Naamane Guessous, sociologue, universitaire et écrivaine, dans une interview accordée à l’Economiste.
Mais pas seulement. L’argent est également une des raisons principales de ce choix de vie. Certains couples vivent en concubinage par manque de moyens suffisants pour organiser le mariage. En effet, se marier au Maroc peut coûter entre 70.000 et 100.000 dirhams. Et pour ceux qui démarrent leur carrière, ce n’est pas toujours évident, souligne Yabiladi.
«Contrairement aux a priori, le concubinage est nettement plus présent au sein des classes les plus démunies en particulier en milieu ouvrier», explique Soumaya Naamane Guessous.
Ces couples ouvriers subissent de plein fouet le concubinage économique forcé. L’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) avait ouvertement appelé, le 19 juin 2012, à la suppression de l’article 490 du code pénal. En effet, le concubinage n’est pas encore rentré dans les mœurs. La majorité des Marocains condamnent cet acte, qui reste mal vu. Ainsi, les concubins en général, «font croire qu’ils sont mariés pour éviter les problèmes avec le voisinage», explique la sociologue.* L’Economiste-24/09/2012
« Un vice caché »
Plus on en parle, plus c’est tabou! Disposer de son corps, entre adultes consentants, est une pratique à haut risque chez les célibataires au Maroc.
le sexe au temps du célibat
Mise à jour du 10 juillet 2012: Le ministre marocain de la Justice Mustafa al-Ramid a critiqué une demande présentée Mpar un groupe d’activistes demandant la légalisation des relations sexuelles hors mariage. Selon lui, cette légalisation serait contraire «aux valeurs marocaines», rapporte le site Al-Arabiya.
Idée reçue : «L’âge du mariage est de plus en plus retardé (29 ans pour les femmes et 31 ans pour les hommes), et les jeunes, qui ne peuvent plus contenir leurs pulsions, passent à l’acte».
Selon cet angle, la sexualité chez les célibataires ne serait que la conséquence de changements sociaux brusques et rapides, que l’on gère tant bien que mal. Trop réductrice, cette manière de voir les choses occulte un volet crucial : la liberté de disposer de son corps.
Entre adultes consentants, rien a priori ne devrait les empêcher de jouir de leur vie comme bon leur semble, à condition de ne pas s’exhiber en pleine rue! Sauf qu’on est au Maroc. Un pays où l’interdit culturel, combiné au verrou religieux, fait qu’il est impossible d’envisager une relation sexuelle hors mariage, sans avoir à se cacher et à trouver mille et une combines pour ne pas se faire prendre.
Ceux qui ont eu le courage de passer à l’acte bravent certes l’interdit, mais sombrent vite dans la culpabilité pour avoir voulu assouvir leurs désirs.
Ont-ils le droit de jouir de leur corps ? Beaucoup de ceux que l’on a interviewés, croisés, ou simplement côtoyés dans la vie quotidienne, ne se le permettent pas.
Posez-leur la question abruptement : «Est-il normal que la société interdise les relations sexuelles hors mariage?», ils vous répondront «oui». Ajoutant que la société est «schizophrène» et qu’ils acceptent de composer, tant que cette schizophrénie n’est pas résolue.
Entre faire l’amour en cachette ou bousculer l’ordre social (et éventuellement religieux), les tourtereaux choisiront la première option.
«Je ne parlerais pas de schizophrénie mais de recherche d’une nouvelle identité sexuelle. Je ne parlerais pas non plus de progrès mais d’une transmutation de la perception de la sexualité dans notre société», explique la sexologue Amal Chabach.
«Nous vivons dans une société musulmane qui a sa propre culture, ses croyances, ses convictions et ses interdits. Chacun grandit imprégné de ce mélange. Et, devenu adulte, fait le choix pour différentes raisons de s’y soumettre ou bien de s’en défaire, ou alors d’essayer de trouver un équilibre entre les deux… ce qui est le cas de beaucoup de jeunes aujourd’hui», nuance-t-elle.
Pourtant, même pour transgresser les codes, il y a des…codes à respecter.
Si l’on exclut les relations clients-prostituées, les couples marocains – en particulier les femmes – ne passent à l’acte sexuel qu’après s’être assurées que les choses se passeront dans le cadre d’une «relation sérieuse». Pour beaucoup, la «relation sérieuse» est l’antonyme de l’amourette.
Une relation où le couple se donne rendez-vous au tribunal de la famille, quelques mois ou quelques années après, pour sceller son alliance. Or, ce n’est pas vraiment de promesse de mariage dont il est question.
«La Marocaine fait une fixation. Celle de trouver le prince charmant. Par conséquent, elle craint que celui qu’elle fréquente ne fasse que profiter de son corps pour la laisser tomber ensuite. Du coup, elle ne couche que par amour. Ainsi, quand elle est éprise, son partenaire est un prince charmant potentiel, même si elle sait pertinemment que ce ne sera jamais lui, elle embarque volontiers dans le rêve. C’est un moyen de contourner non seulement l’interdit social, mais aussi l’interdit psychique dû à son éducation», analyse finement Kawthar.
Ainsi, une fois que l’amour est là, la première barrière dite de «relation sérieuse» saute.
«Vice caché»
Le deuxième obstacle, lui, est d’ordre biologique : l’hymen.
«Ma virginité ne représente rien pour moi, et encore moins pour mon copain. Mais j’y tiens. Par respect pour mes parents, mais aussi parce que je veux en faire cadeau à mon futur époux», confesse Lamia, qui a (difficilement) accepté de se livrer au jeu des questions-réponses.
Pour elle, ne pas être vierge l’expose à plusieurs risques. A commencer, par le fait d’être en position de faiblesse et de devoir accepter un mari qui ne correspondrait pas à ses critères au prétexte qu’elle souffrirait d’un «vice caché».
Entre-temps… c’est fellation et sodomie à volonté ! Certaines des filles interrogées vont même jusqu’à assurer qu’elle ne cacheront jamais ces pratiques à leur futur mari.
«Je crois que c’est son droit de connaître mon passé. Et il doit l’accepter, sinon il ne me conviendrait pas», ajoute Lamia. Et, a priori, des maris comme ça, il en existe. Simplement, parce que sorti de son contexte de «gage de chasteté», l’hymen est devenu à lui seul un symbole social.
«La femme peut faire l’amour, mais elle ne doit pas perdre son hymen. C’est comme ça, c’est plus fort que nous», assure Ahmed.
Ainsi, la société aurait évolué, mais dans un sens encore plus schizophrénique. La femme peut avoir une vie sexuelle, mais tout en gardant son « ticket de garantie ».
La «schizophrénie sociale » se serait-elle érigée en vertu ?
Ali Hassan Eddehbi (Actuel) +slateAfrique-10/07/2012
**Une vidéo d’Al Qaîda sème la panique au Maroc
Droukdel règle ses « comptes » avec Mohammed VI
Panique au Palais royal. Le Royaume est sens dessus-dessous. La contre-attaque d’Aqmi au démantèlement récent d’une de ses cellules terroristes au Maroc ressemble à de la dynamite. Première victime collatérale: Ali Anouza.
Le directeur du média indépendant Lakome qui a diffusé la vidéo d’Aqmi appelant le peuple marocain à se soulever est en état d’arrestation. «Suite à la diffusion par le journal électronique Lakome d’une vidéo attribuée à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), comprenant un appel clair et une incitation directe à commettre des actes terroristes dans le Royaume du Maroc, le parquet général a donné ses instructions à la police judiciaire pour procéder à l’arrestation du responsable dudit journal électronique pour investigation», a indiqué hier, un communiqué du procureur général du roi.
La nébuleuse islamiste change de fusil d’épaule. Dans son collimateur: Mohammed VI. Elle peaufine sa stratégie de communication pour convaincre le peuple marocain à se soulever contre son roi. L’appel et la référence au djihad ne suffisent plus. Le communiqué prend des allures de lutte des classes, de dictature du prolétariat et fait plutôt référence à l’orthodoxie marxiste enrobée dans une bonne dose d’idéologie religieuse. Une marque de fabrique qui a toutes les chances de bien se vendre.
Cela risque de faire mouche. Les arguments tiennent la route. Ce n’est plus musulmans radicaux contre musulmans tolérants. La fracture se traduit désormais en termes d’appartenance de classe: riches contre pauvres. Le slogan prend des allures de «Prolétaires de tous les pays unissez vous». On se croirait revenu à cette fin de XIXe siècle. Aux conditions de travail forcené des ouvriers des manufactures des bas fonds-de Londres… Là où se sont forgées les révoltes ouvrières les plus dures qui ont abouti à des acquis sociaux arrachés de haute lutte. Le Maroc compte plus de 5 millions d’habitants qui vivent avec moins d’un euro par jour.
C’est sur cette frange de la population que compte s’appuyer la nébuleuse islamiste pour faire trembler le trône alaouite. Abdelmalek Droukdel appelle les Marocains à «émigrer vers Allah au lieu d’émigrer dans des pateras». En termes plus clairs, il leur demande d’opter pour le djihad plutôt que de choisir l’émigration clandestine sur des embarcations de fortune. Le responsable de leur misère est tout désigné: Mohammed VI. Aqmi fait référence à la corruption et l’affairisme du Palais royal et cite les câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks tout en mettant en exergue sa colossale fortune qui le classe parmi les monarques les plus riches de la planète tout en faisant un parallèle avec la pauvreté dans laquelle pataugent ses sujets.
Le magazine financier américain Forbes le classe parmi les personnalités les plus riches du monde. «Il est à la tête d’un joli pactole s’élevant à 2,5 milliards de dollars… et il caracole à la septième place des rois les plus aisés du monde sur une liste comprenant 15 souverains» rapportait le Courrier international, le 9 juillet 2009.
Nous démontons non seulement les mécanismes d’un système, mais aussi les ressorts psychologiques internes qui ont transformé le prétendu «roi des pauvres» en un véritable «roi prédateur» écrivent Catherine Graciet et Éric Laurent dans un ouvrage qui lui est consacré paru aux éditions du Seuil. Dans sa vidéo, Al Qaîda au Maghreb islamique n’épargne pas non plus le monarque chérifien en dénonçant ses accointances avec de puissants lobbys américains prosionistes.
Le Comité Al Qods, présidé par Mohammed VI, est qualifié par elle de «comité de judaïsation de Jérusalem». C’est au lobby pro-sioniste «American Israel Public Affairs Committee» (Aipac), basé à Washington qui soutient Israël et sa politique de colonisation des territoires palestiniens que le pouvoir marocain s’est adressé pour qu’il fasse basculer en sa faveur le Congrès américain en ce qui concerne la question sahraouie (lire L’Expression du 28 juillet 2013). Un nouveau déballage qui a mis le Palais royal sens dessus-dessous.*L’Expression-19.09.2013
**Le roi Mohammed VI va-t-il abdiquer? -se demandent divers médias. Serait-il gravement malade?
Mohammed VI a effectué trois voyages à l’étranger. Tous entourés d’un grand mystère!
L’allocution de la cérémonie de fin d’année de l’Ecole royale de Rabat a été lue en sa présence et en son nom par le prince héritier Moulay El Hassan.
Des images de l’agence de presse officielle marocaine l’ont montré assis. La MAP ne fait en outre, mention d’aucune prise de parole par Mohammed VI pendant toute la durée de cette célébration. Le roi du Maroc serait-il malade? C’est la question que s’est posée, ces derniers jours, la presse internationale française particulièrement, sans évoquer sa capacité à continuer à régner alors que les médias marocains ont observé un silence total sur la présence du roi hors du royaume. Il était officiellement, en voyage privé… depuis le 10 mai 2013.
Depuis le mois de janvier 2013 Mohammed VI a effectué trois voyages à l’étranger. Tous entourés d’un grand mystère. Sa destination a fini par être révélée sans qu’elle puisse lever toutes les interrogations. «Bien qu’il n’y ait aucune confirmation officielle, une chose semble sûre: il a séjourné depuis plusieurs semaines déjà en France, dans le département de l’Oise» peut-on lire sur le site de Rtlinfo. Le souverain marocain avait été repéré à Betz, au Nord de Paris, où il se reposait dans un château acquis par son défunt père Hassan II. Mohammed VI ne s’y trouvait certainement pas en villégiature. Quelques indices le confirment.
A l’instar des dissensions que son gouvernement n’a pas encore surmontées et qui risquent de provoquer une crise politique majeure. En effet, l’Istiqlal, seconde force politique du Maroc, qui avait envisagé de faire voler en éclats la coalition gouvernementale dont elle fait partie, avait suspendu sa décision après qu’un coup de fil du souverain marocain, qui se trouvait vraisemblablement en France, l’ait exhorté à y demeurer.
Le roi qui se trouve en voyage à l’étranger «a contacté par téléphone le chef de l’Istiqlal, Hamid Chabat, dans la nuit de samedi à dimanche (du 10 au 11 mai 2013,Ndlr), pour l’exhorter à maintenir ses ministres au sein du gouvernement», avait affirmé le porte-parole du parti. Les choses sont depuis, restées en stand-by alors que les islamistes du PJD au pouvoir attendent un hypothétique «arbitrage» du roi. Directement attaqué plus récemment par les Frères musulmans égyptiens pour sa gestion du Comité Al Qods qu’il est censé présider et qui a pour objectif de préserver la ville sainte contre les agressions israéliennes, Mohammed VI a étrangement gardé le silence. Le MAE marocain s’est substitué au Palais royal et a réagi par procuration sans doute : «Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération a appris avec grand étonnement les déclarations attribuées à des personnalités égyptiennes ayant minimisé et déprécié le rôle du comité Al Qods. De telles déclarations constituent un déni irresponsable du rôle du comité et de l’agence Bayt Mal Al Qods Acharif, dont l’action est supervisée personnellement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI…», avait indiqué son communiqué. Il était également absent pour accueillir le Premier ministre turc en visite officielle les 3 et 4 juin à Rabat.
Un rendez vous qu’il n’aurait raté pour rien au monde. Sauf cas de force majeure. Cette absence est-elle liée à une maladie? La soeur du monarque dément catégoriquement. «Les informations colportées par un certain nombre d’organes de presse, sur une éventuelle maladie du roi Mohammed VI, sont purs mensonges» a déclaré la princesse Lalla Asmae. «En l’absence de toute communication digne de ce nom, les rumeurs vont donc bon train sur la motivation réelle de ses pérégrinations.
Malade, Mohammed VI serait allé en France pour recevoir des soins, et il se reposerait dans son château de Betz (Oise)», indique Ali Anouzla directeur du journal en ligne Lakome.com et ex directeur et rédacteur en chef du quotidien Al Jarida Al Oula (indépendant), qui avait comparu le 29 septembre 2009 devant un tribunal de Rabat pour avoir publié dans son journal une «fausse information» sur la santé du roi. «Celui qui s’octroie délibérément autant de pouvoirs et de responsabilités devrait également s’appliquer le principe de la reddition des comptes pour l’exercice de ses fonctions et accepter de dévoiler un minimum de sa vie privée: bulletins de santé, périodes de congés, voyages officiels ou privés – voire même son emploi du temps quotidien, comme il est de coutume à la Maison-Blanche ou à l’Elysée», ajoute le journaliste marocain rebelle.*L’Expression-17.06.2013.
**manifestations dans toutes les villes du royaume
Le Conseil national d’appui au Mouvement du 20 février (CNAM20) a lancé un appel à l’organisation d’une 21e journée de manifestation pacifique dans l’ensemble des villes du Maroc pour réitérer les revendications de changement et de justice sociale dans le royaume.
«A l’instar des 20 autres journées militantes organisées par le Mouvement du 20 février, le CNAM20 appelle les coordinations et les conseils locaux ainsi que toutes les forces démocratiques et vives du pays à exprimer la volonté du mouvement de continuer le combat contre le despotisme, la prévarication, l’injustice et l’oppression et pour la satisfaction de ses objectifs : dignité, liberté, égalité, démocratie, justice sociale et respect des droits humains pour l’ensemble des citoyennes et citoyens», a indiqué le CNAM20 dans un communiqué. L’organisation de ces manifestations intervient au lendemain de l’interdiction par la force d’une manifestation à Rabat, dont l’objectif était d’appeler le Parlement qui discute actuellement la loi de finances 2013 à réduire le budget annuel octroyé à la monarchie.
Le budget du roi en cause
Le but de la manifestation était de réclamer la réduction du budget attribué à la monarchie, alors que le pays traverse une crise économique et financière marquée, avec un taux de chômage établi à 9,4% de la population active, a indiqué le Mouvement du 20 février et à laquelle ont pris part des militants de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). La manifestation de dimanche intervient également une semaine après la marche de protestation, organisée dans la capitale marocaine, contre la politique économique et le programme du gouvernement marocain pour l’année prochaine.
La manifestation, initiée par le syndicat Organisation démocratique du travail (ODT), avait pour but de dénoncer notamment «le travail et le salaire précaires, l’instabilité de l’emploi, la flambée des prix et l’appauvrissement de plus en plus de salariés, chômeurs et retraités».
Le Mouvement du 20 février tire son appellation de la date des premières grandes marches en 2011 pour revendiquer des changements profonds au Maroc, notamment l’instauration d’une monarchie parlementaire, l’adoption d’une Constitution démocratique et la justice sociale.*El Watan-20.11.2012.
*réaction d’un internaute: les marocains ont oublié que sa majesté et sa famille mangent le gros poisson et s’il en restera quelques miettes par hassard ce sera pour le chat .le peuple attendra…
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*Un climat délétère autour du roi
Le chef du gouvernement est débordé par l’aile dure de sa formation politique. Pris entre le marteau et l’enclume, Abdelillah Benkirane n’a pratiquement pas de marge de manoeuvre pour satisfaire les protestations de la base de son parti et entretenir des rapports apaisés avec Mohammed VI.
La cérémonie de clôture des assises de la jeunesse du Parti islamiste justice et développement qui a été interdite par les autorités officiellement pour «raisons de sécurité» atteste de ce climat délétère qui s’est instauré entre l’entourage du roi et le gouvernement islamiste au pouvoir depuis sa victoire historique aux élections législatives qui se sont déroulées au mois de novembre 2011.
Entre les islamistes radicaux, les jeunes loups du PJD et le roi, rien ne va plus. Fort de la légitimité tirée de sa victoire du 25 novembre 2011 acquise grâce à une majorité de voix que lui ont accordée les électeurs, le PJD a vu dans certaines décisions émanant du Palais royal une manière d’empiéter sur les plates-bandes du gouvernement. Récemment et suite à de nombreuses plaintes de Marocains résidents à l’étranger rackettés aux frontières lors de leur retour au pays, le roi Mohammed VI a ordonné une série d’enquêtes qui se sont soldées par des sanctions à l’encontre de hauts responsables des Douanes et de la Police. Une initiative vue d’un mauvais oeil par les caciques du PJD. Sont venues juste après se greffer sur ce type de «grief», annonciateur d’une confrontation qui peut déboucher sur une crise politique dont l’embryon ne peut être contesté par personne, la cérémonie d’allégeance au roi et la pratique du baisemain critiquée particulier par les militants du Parti islamiste…
Ceux sont des poids lourds de la mouvance islamiste qui sont montés au créneau pour critiquer des traditions séculaires ancrées dans le fonctionnement de la monarchie. Ahmed Raissouni, ancien président du Mouvement unicité et réforme (MUR), considéré comme la matrice du PJD, avait fait feu de tout bois contre ce rituel.
Le trône alaouite qui a accusé le coup ne compte pas se laisser submerger par la tempête.
La cérémonie de clôture des assises des jeunes du PJD, prévue le 1er septembre à Tanger, a été annulée.
Benkirane qui devait intervenir s’est trouvé privé de parole. «Je crains que la décision des autorités soit un acte de vengeance contre les travaux de ce congrès», a fait remarquer Abdelali Hamiddine, membre dirigeant du PJD. «C’est une humiliation pour notre parti et il ne faut pas rester les bras croisés», a estimé Abdelaziz Aftati, député du Parti de la justice et du développement.
Le divorce entre le roi du Maroc et son gouvernement islamiste est-il consommé?
«La direction du parti redoute… que sa mauvaise relation avec l’entourage royal, qui n’est d’ailleurs un secret pour personne, n’altère son entente avec le roi lui-même. C’est la raison pour laquelle, Abdelilah Benkirane s’est empressé de présenter ses excuses officielles au souverain lorsqu’il a critiqué, dans des déclarations au quotidien Assabah, le comportement des conseillers du roi», souligne Driss Ganbouri, spécialiste des mouvements islamistes.
La cohabitation entre les islamistes et le trône ira-t-elle à son terme? …(L’Expression-03.09.2012.)
**Trafic d’êtres humains et tourisme sexuel:
Un rapport américain épingle le Maroc
27 millions. C’est le nombre de personnes qui sont réduites à l’esclavage dans le monde, révèle un rapport américain publié, hier, sur le trafic des êtres humains dans le monde. Focus sur la situation au Maroc : les enfants, les étrangers en situation irrégulière, mais aussi les Marocains qui vivent dans la précarité à l’étranger, sont les premières victimes de ces trafics.« Trafficking in persons report » est le dernier rapport publié hier, mardi 19 juin, par le Département d’Etat américain. Il passe au peigne fin la situation du trafic d’êtres humains dans le monde. Le Maroc est loin d’être épargné : les enfants et certains étrangers en sont les premières victimes. Soumis au travail forcé, les enfants sont contraints de quitter leur campagne natale pour aller travailler dans les villes comme « petites bonnes », ouvriers, mendiants ou pour se prostituer. Dans certains cas, des petites filles âgées de 6-7 ans sont forcées à quitter leur domicile rural pour aller travailler comme « petites bonnes » dans les villes. Des conditions de travail difficiles : souvent, elles ne sont pas payées, n’ont pas le droit de mettre le pied dehors ou subissent des menaces, des agressions physiques et sexuelles. Les petits garçons, eux, sont forcés de travailler comme des apprentis dans les secteurs de l’artisanat, du bâtiment ou dans des garages comme petits mécaniciens.
Le rapport souligne, ensuite, que le trafic d’êtres humains ne touche pas seulement les Marocains mais également des personnes d’autres nationalités qui viennent au Maroc comme les Subsahariens, des personnes d’Asie du Sud, notamment les Philippines. Le phénomène s’accroit d’année en année. Ces personnes viennent de manière volontaire dans le royaume mais le font clandestinement avec l’aide de « smugglers », c’est-à-dire des passeurs. Une fois arrivées au Maroc, les femmes et les plus jeunes filles sont souvent forcées à se prostituer. Certaines iront faire du travail domestique. En traversant la frontière, les Subsahariens arrivent à Oujda. Certaines femmes subsahariennes sont forcées à tomber enceinte pour mendier avec leur enfant, sucitant ainsi plus la pitié, dans cette ville marocaine. D’autres seront vendues à des réseaux de prostitution dans les autres grandes villes du royaume comme Casablanca.Ce sont les Nigérianes qui sont les plus grandes victimes du trafic sexuel qui fait rage au Maroc. Les femmes originaires des Philippines travaillent de plus en plus comme femmes de ménage dans des familles marocaines qui leur confisquent leurs papiers d’identité, preuve de leur servitude domestique.
Exploitation des Marocaines dans le Golfe
Le rapport soulève également le problème des Marocains et Marocaines qui sont exploités par le travail ou sexuellement à l’étranger, en particulier en Europe et dans les pays du Moyen-Orient : dans les pays du Golfe, en Jordanie, Libye ou Syrie. A l’instar de ce que peuvent endurer certains femmes des Philippines dans des familles au Maroc, certaines Marocaines parties à l’étranger subissent également des menaces, des abus physiques et sexuels et ne sont pas autorisées à sortir.Les hommes marocains à l’étranger, lorsqu’ils sont en situation précaire, se voient très souvent confisquer leur passeport dans les pays du Golfe et tombent dans la servitude par leurs dettes. Ils sont contraints de la rembourser en fournissant directement un travail plutôt que par de l’argent. En Europe, c’est une autre histoire. Les hommes marocains travaillent le plus souvent dans des travaux frauduleux ou tombent dans des trafics de drogue.
Le gouvernement marocain inactif
Le rapport américain est formel : l’élimination du trafic d’êtres humains et la fin de l’esclavage moderne ne semblent pas être les priorités du pays, même si le gouvernement fait de temps en temps des efforts pour montrer sa bonne foi en inculpant des personnes qui ont fait travailler de force des enfants, par exemple.Ainsi le Département d’Etat américain recommande au Maroc de durcir les lois pour mieux condamner les trafiquants d’êtres humains et de ne pas punir les victimes qui ont été forcées de commettre certains faits. Le Maroc devrait aussi encourager les victimes à prendre part aux enquêtes pour mieux démanteler les trafics et en retour leur promettre de ne pas les expulser. Le rapport recommande aussi de renforcer la législation avec les autres pays pour mieux protéger les ressortissants marocains qui sont victimes d’esclavage. Enfin, les dernières recommandations concernent les enfants : former plus de personnel et de juges à la problématique du travail forcé, en intensifiant la communication entre les différents ministères ; et s’assurer que les enfants victimes n’aient pas à subir de violences supplémentaires de la part de la police ou en créant des campagnes pour sensibiliser la population au tourisme sexuel. (Yabiladi.com-20.06.2012.)
**Le Maroc est un eldorado pour pédophiles et touristes sexuels.
De Marrakech à Agadir, des milliers de jeunes sont exploités avec la complicité de rabatteurs marocains.
**vidéo: des Marocains protestent contre cette situation humiliante
La question du tourisme sexuel et de la pédophilie s’est invitée dans le « printemps arabe ». Au Maroc, le mouvement du 20 février qui lutte pour plus de liberté demande au roi d’inscrire dans la future réforme constitutionnelle l’interdiction du tourisme sexuel au Maroc, pédophilie inclue. La colère de la rue arabe s’explique, notamment, par le cynisme des autorités locales et la permissivité à l’égard des Occidentaux. En clair, « Dégage » le touriste sexuel. Face à l’ampleur du phénomène, les autorités sont dépassées et peinent à endiguer ce fléau. En caméra cachée, nos reporters ont infiltré ce milieu fermé. (France 24-24/06/2011 )
**Sida au Maroc : 80% des porteurs du virus l’ignorent
Le ministre marocain de la Santé, Houcine El Ouardi, a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation sur le Sida, hier, jeudi 21 juin, rapporte EFE. Il reconnait que 80% des personnes porteuses du virus du Sida, au Maroc, l’ignore. 29 000 Marocains seraient porteurs du virus, selon le ministère, mais seulement 6453 personnes ont réellement développé la maladie. Ignorer sa séropositivité augmente le risque de transmission du sida. Le ministère appuit sa campagne de sensibilisation sur 200 centres de détections dans tout le pays. Toutefois, seuls 6 centres sont mobiles alors que la propagation de sida dans les villages reculés des montagnes se poursuit. On réalise le « dépistage dans des coins particuliers. On n’arrive pas au sommet des montagnes et dans les falaises. […] La montagne ou la campagne, Tout ça c’est oublié », estime le fondateur de l’Associationde Lutte Contre le Sida (ALCS).(Yabiladi.com-22.06.2012.)
**Maroc: baisemain, courbettes, l’agenouillement, allégeance
Des traditions « humiliantes
Le thème de l’abrogation de certains aspects du protocole royal marocain, notamment le baisemain, l’agenouillement et la cérémonie de la bay’aa (allégeance), revient de manière régulière dans les débats au Maroc. Le baisemain est devenu facultatif en théorie. Une situation insatisfaisante pour ceux qui demandent son abrogation pure et simple.
Des activistes du mouvement du 20 février ont fait de l’abrogation d’un protocole royal jugé humiliant pour le citoyen une de leur revendication. Dans la classe politique traditionnelle, c’est la prudence et le conservatisme qui l’emporte à l’image d’un dirigeant de l’USFP, Abdelhadi Khayrate, qui notait en mars 2011 que «personne n’a été emprisonné parce qu’il n’a pas embrassé la main du Roi lors d’une cérémonie. Le baisemain est un choix personnel. Chacun le fait selon ses convictions et ses ambitions». Le baisemain n’est effectivement plus une obligation. Mais le célèbre juriste blogueur Ibn Kafka rappelle que si le « baisemain tant décrié n’est plus vraiment obligatoire … seuls ceux n’ayant aucun plan de carrière se paient le luxe de ne pas en faire au Roi ». Ceux qui pensent à la carrière y pensent d’autant plus que le roi s’est dit lui-même, dans un entretien qui date de 2004, très attaché au protocole. « Le style est différent mais le protocole marocain a sa spécificité, je tiens à ce que sa rigueur et chacune de ses règles soient préservées. C’est un précieux héritage du passé (…) qui doit cependant s’adapter à mon style ». La révision constitutionnelle est passée au Maroc sans vraiment aborder la question. Au mieux certains parlent « d’allègement du protocole ». Un chroniqueur marocain, Abdelilah Mansour, relance la question dans un article publié sur le site d’Al-Jazira et repris par le journal électronique marocaine lakome.com.
Al Khattabi déjà…
Il estime que pour des pans importants de la société marocaine, un des signes d’une volonté réelle de réformes serait l’abrogation d’un « protocole royale attentatoire à la dignité des citoyens. Il cite à cet effet les courbettes devant le roi, le baisemain, l’obligation de porter la tenue du Makhzen durant les occasions officielles et cérémonie d’allégeance où des milliers de responsables sont rassemblées pour se mettre à genou devant le roi. L’auteur qu’il s’agit d’une vieille revendication des dirigeants du mouvement national marocain. La filiation de la revendication du mouvement du 20 février avec l’histoire est mise en exergue. Ainsi, affirme-t-il, Mohamed Abdelkrim Al Khattabi critiquait ouvertement le protocole du makhzen et en premier la tradition des courbettes, de l’agenouillement et du baisemain. Des pratiques qu’il estimait « contraire aux valeurs et aux principes arabo-islamiques ». La même position était exprimée par Cheikh Mohamed Larbi Al-Alaoui tandis que « le chahid Mehdi Ben Barka a payé le prix cher pour avoir essayé de s’y opposer en refusant la tradition de la soumission, des rituels auxquels les généraux Mohamed Oufkir et Abdelhafif Al-Alaoui étaient vivement attachés ».
L’abrogation de ces traditions « humiliantes » à travers une « décision officielle » est devenue urgente par « respect de la dignité des citoyens en premier » et par besoin de se « réconcilier avec l’époque et avec la raisons ». Une telle décision serait une « preuve de l’existence d’une réelle volonté politique de changement et confirmerait le sérieux es slogan émis par l’Etat…. ». Rien n’est moins sûr. En 2009, Aziz Chahir, enseignant-chercheur à la Faculté de droit de Casablanca, expliquait les raisons de l’attachement de la monarchie à un protocole que d’aucuns qualifient de suranné. « Je crois que malgré le changement d’époque et des hommes, l’objectif du protocole royal demeure indéniablement le même, à savoir le maintien de la suprématie politique et symbolique du monarque à travers sa présence physique parmi ses sujets »..(maghrebemergent-18.08.2012.)
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*Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Casablanca pour dénoncer la situation sociale qui se dégrade de plus en plus.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, dimanche à Casablanca, la plus grande ville du Maroc où les tensions sociales sont exacerbées par la sécheresse et par un chômage en hausse.
Cette manifestation qui a surpris par son ampleur est la plus importante contre le gouvernement dirigé depuis janvier dernier par un islamiste, Abdelilah Benkirane. Les élections de novembre 2011 avaient été marquées par une nette victoire de sa formation, le Parti justice et développement (PJD). Elle a été organisée à l’appel de la Confédération démocratique du Travail et la Fédération démocratique du Travail, deux syndicats proches de l’Union socialiste des forces populaires (Usfp, opposition parlementaire) Depuis plusieurs jours, alors que le chômage ne cesse d’augmenter, les responsables syndicaux lançaient au gouvernement des appels au dialogue à propos de la hausse des salaires et de l’amélioration des conditions sociales des salariés. Près de 30% des jeunes âgés de 15 à 29 ans sont au chômage, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) rendu public le 14 mai à Rabat. Sur les 32 millions d’habitants que compte le Maroc dont près de 11 millions sont âgés de 15 à 35 ans. «Il y a plus de 50.000 personnes qui manifestent pour appeler le gouvernement à ouvrir un dialogue véritable face à la tension sociale de notre pays», a indiqué Hassan Tariq, un député UFSP présent à la manifestation. «un message clair au gouvernement Benkirane» «Il y a un message d’unité syndicale et un message clair au gouvernement Benkirane pour qu’il clarifie sa stratégie gouvernementale», a-t-il dit. «Nous voulons aussi que la loi sur le droit de grève, qui sera prochainement adoptée, soit libérale et non répressive», a précisé pour sa part un autre membre dirigeant de l’Usfp, joint par téléphone par l’AFP.
Un responsable de la police a estimé pour sa part, dans une déclaration à l’AFP, que le nombre de manifestants était «entre 15 et 20.000». «Mais ils sont dispersés dans plusieurs artères de Casablanca» a-t-il ajouté. Du rond-point de Dakar à celui de Mers Sultan, au coeur de la capitale économique, des milliers de manifestants ont sillonné les grandes artères de la plus grande ville du Maroc, en scandant des slogans hostiles au gouvernement. «Benkirane et Fouad Ali El Himma (ndlr, un très proche conseiller du roi Mohammed VI), deux faces d’une même monnaie», ont notamment crié les contestataires sous la surveillance discrète des forces de l’ordre. Les autres problèmes auxquels fait face le gouvernement islamiste sont la sécheresse et une baisse vertigineuse des recettes du tourisme: plus de 17% en janvier 2012 selon les derniers chiffres officiels. Le tourisme est la principale source de devises du royaume avec les transferts d’argent des Marocains établis à l’étranger et les ventes de phosphates.
Des centaines de jeunes du Mouvement du 20 février, né dans le tumulte du Printemps arabe et appelant à des réformes profondes de la monarchie, ont également participé à cette manifestation, où les islamistes étaient quasiment absents. «Le gouvernement Benkirane doit clarifier son programme et ne pas se contenter de déclarations. On ne connaît pas la stratégie de ce gouvernement. Il doit ouvrir un dialogue véritable et clair avec les syndicats», a déclaré un syndicaliste devant plusieurs manifestants. (L’Expression-28.05.2012.)
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*Le Parti Justice et Développement en tête des législatives eu Maroc
Les islamistes modérés du Parti justice et développement (PJD) ont remporté une large victoire aux législatives du 25 novembre2011 au Maroc avec 107 sièges sur 395, et vont diriger le gouvernement pour la première fois dans l’histoire moderne du royaume.
Aussitôt après l’annonce des résultats officiels dimanche soir, le secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane, 57 ans, a réitéré son allégeance au roi Mohammed VI.
« Le roi est le chef de l’Etat et aucune décision importante ne peut être prise en Conseil des ministres sans la volonté du roi », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse au siège de son parti à Rabat.
Sauf surprise, Abdelilah Benkirane devrait être désigné dans les prochains jours par le souverain pour former un gouvernement de coalition, comme le veulent les usages politiques.
Le parti Istiqlal (indépendance) de l’actuel Premier ministre Abbas El Fassi obtient 60 sièges, suivi par le Rassemblement national des indépendants (RNI) du ministre de l’économie et des finances Salaheddine Mezouar 52 sièges, selon les chiffres définitifs du ministère de l’Intérieur.
« C’est une victoire franche mais on a besoin d’alliances pour travailler ensemble », a déclaré à l’AFP Abdelilah Benkirane après l’annonce officielle des résultats.
Le PJD comptait 47 députés dans la précédente chambre de 325 membres.
« On va attendre la nomination par le roi Mohamed VI d’un chef de gouvernement pour commencer les concertations avec les autres partis politiques », a ajouté M. Benkirane.
Devant le siège de son parti où régnait une ambiance festive parmi plusieurs centaines de militants, M. Benkirane a déclaré : « notre objectif est d’assurer la stabilité du pays, tout en revendiquant des réformes avec fermeté ».
La victoire du PJD, qui était le premier parti d’opposition, intervient un mois après celle du mouvement islamiste Ennahda en Tunisie, pays à l’origine du mouvement de révoltes dans le monde arabe.
Le parcours de ce parti conservateur le PJD, qui affiche une « référence islamique » et « monarchiste », a été fulgurant passant de neuf députés seulement en 1997 à une situation où il représente à lui seul aujourd’hui plus du quart du parlement, un scénario inédit.
L’Occident n’a rien à craindre, selon le PJD
Après le référendum constitutionnel de juillet 2011, le déroulement des élections législatives a permis au pays de gagner le pari de la stabilité voulue par le roi Mohamed VI, qui s’est engagé dans une politique de réformes en douceur, en tirant les leçons du printemps arabe qui a touché le royaume.
Plusieurs partis de l’actuel gouvernement se sont déclarés prêts à participer à ces concertations. Parmi eux, l’Istiqlal ainsi que l’Union socialiste des forces populaire (USFP).
Le scrutin a également connu une participation, avec un taux de 45,4%, contre 37% en 2007, selon des chiffres officiels.
Cette participation en hausse a été un facteur déterminant dans le succès du PJD grâce à une mobilisation de ses sympathisants dans les centres urbains du pays où il est le mieux implanté.
Quelques milliers de manifestants ont défilé dimanche dans plusieurs villes dun royaume pour contester les chiffres officiels de participation aux législatives, à l’appel l’appel du Mouvement contestation du 20 février, né dans le sillage du printemps arabe, qui avait prôné le boycott du scrutin de vendredi.
Ce succès des islamistes modérés intervient cinq mois après une révision constitutionnelle décidée par le roi Mohamed VI qui stipule que le chef du gouvernement est choisi au sein du parti arrivé en tête des élections.
Paris et l’Union européenne, principaux partenaires économiques du royaume ont également salué les élections.
Le chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a invité les Marocains à se saisir de « la tâche difficile de bâtir la démocratie »
M. Benkirane a assuré que « l’Occident » n’avait rien à craindre de son parti. « On n’a pas besoin de le rassurer, il l’est déjà », a-t-il dit à l’AFP tout en soulignant qu’il avait deux priorités: « la démocratie et la bonne gouvernance ».
« Les Marocains insistent pour garder leur monarchie, mais ils veulent qu’elle évolue avec eux », a-t-il commenté.
De fait, le prochain gouvernement devra nécessairement composer avec le palais qui conserve de larges prérogatives. (AFP-28.11.2011.)
Le Parti Justice et Développement est arrivé en tête des législatives de vendredi … Le parti islamiste modéré, a toutefois annoncé qu’il était prêt à des concertations avec d’autres partis pour former un gouvernement. « Nous sommes prêts à ouvrir des concertations avec les autres partis, si nous sommes les premiers », a déclaré un dirigeant du parti, Abdelilah Benkirane.Lors de sa première participation aux législatives en 1997, il n’avait obtenu que huit sièges mais aux élections de 2002 – les premières du règne de Mohammed VI – il était passé à 42 sièges et était devenu le premier parti de l’opposition parlementaire. Fort ensuite de ses 47 députés – issus des élections de 2007 – il était considéré comme un des favoris aux élections de vendredi dernier (25.11.2011.). M. Benkirane a assuré que «l’Occident» n’avait rien à craindre de son parti. «On n’a pas besoin de le rassurer, il l’est déjà», a-t-il dit à l’AFP. «L’essentiel de notre programme et de ceux qui vont gouverner avec nous aura deux axes: la démocratie et la bonne gouvernance», a affirmé le chef du PJD à la chaîne de télévision France 24. Le prochain gouvernement sera toutefois confronté à un climat social tendu, avec un taux de chômage supérieur à 30% chez les jeunes.Plus de 30 partis – représentés par 7.100 candidats – ont participé aux législatives de vendredi pour désigner les 395 députés à la première chambre du parlement marocain. Le taux de participation a atteint 45% selon les premières estimations officielles (contre 37% en 2007.) . Deuxième force politique au sein du parlement marocain, le PJD se présente comme un parti à « référence islamique » et « monarchiste ». .. Comme il fallait s’y attendre, le Mouvement des jeunes du 20 février (M20) s’est félicité de ce que sa mobilisation et son appel au boycott des législatives aient été entendus.Contacté par El Watan, le responsable de la communication de ce mouvement, Hosni El Mokhlis, n’a pas caché sa satisfaction : «Tout d’abord, nous tenons à féliciter le peuple marocain d’avoir boycotté massivement ces élections théâtrales. Bien que nous ne puissions pas vérifier la véracité du taux officiel de participation annoncé, à savoir 45%, nous enregistrons avec satisfaction que 55% des Marocains n’ont pas voté.» Pour le militant du M20, ce résultat est «une grande victoire pour notre mouvement qui n’a de cesse, depuis neuf mois, de sensibiliser notre peuple sur la nécessité d’aller vers un changement pacifique et démocratique». Sur la victoire du PJD, Hosni Mokhlis dit que le Mouvement n’en est pas surpris : «Nous ne sommes pas surpris ; ce sont des gens qui travaillaient depuis longtemps et ont été proches des milieux populaires.»
Que fera maintenant le M20 ? «… notre combat continue et nous donnons rendez-vous aux Marocains aujourd’hui même, au quartier El Chak à Casablanca, pour une première manif’ post-électorale. D’ailleurs, à l’heure où je vous parle, nous sommes en réunion pour les derniers préparatifs», ajoute ce responsable. (Les agences-27.11.2011.)
**La délégation de l’APCE (Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe) a émis quelques réserves, concernant notamment la procédure d’inscription sur les listes électorales qui « selon certains de ses interlocuteurs ne favorise pas l’inscription sur les listes d’un nombre élevé de citoyens ».
Elle a aussi souligné que la procédure de vote par procuration pour les citoyens marocains résidant à l’étranger « ne facilitait pas l’exercice du droit de vote garanti par la Constitution ».
« La délégation a été informée de certaines irrégularités qui auraient eu lieu pendant la campagne », a-t-elle ajouté, évoquant « des cas d’achat des voix, d’utilisation indues de ressources administratives, ainsi que d’intimidation et de pressions, notamment à l’égard de personnes ayant appelé à boycotter les élections ». Elle a demandé aux autorités marocaines « de faire toute la lumière sur ces allégations ». (belga-26.11.2011.)
**Un taux de participation en berne :
Si la victoire du PJD constitue la principale étincelle des élections législatives marocaines, il ne faut pas perdre de vue le taux de participation. Avec seulement un petit 45%, qui plus est sujet à caution, la mobilisation des 13 millions de Marocains laissait à désirer. C’est en effet une autre claque pour le makhzen, mais surtout pour les réformes constitutionnelles de juillet dernier qui, au bout du compte, n’ont pas attiré massivement les Marocains aux bureaux de vote. Ce constat négatif n’a pas échappé à la juriste Fatma-Zohra Kebli, qui a relevé que «55% des Marocains n’ont pas voté». Le fait est que malgré la réforme constitutionnelle du roi et la formidable machine de propagande pour «vendre» ce scrutin, «la majorité» des Marocains ont préféré rester chez eux ou profiter du soleil, le jour du vote. Fatalement, ce taux de participation à peine supérieur à celui de 2007 (37%), renforce plus le Mouvement du 20 février et les partis boycotteurs qu’il ne rassure sur la pertinence des réformes royales.
***Un gros mensonge:
Les Sahraouis plus marocains que les Marocains eux-mêmes ? :
Lors de sa conférence de presse, le ministre de l’Intérieur, Tayeb El Cherakoui, s’est fait un point d’honneur de commenter, le sourire large, le taux de participation au niveau des «régions du Sud» – comprendre au Sahara occidental. Selon ses chiffres, cette région a battu une nouvelle fois le record de la participation qui aurait atteint 70%, loin, très loin de la moyenne nationale qui, elle, ne dépasse pas les 45%.
Conclusion du ministre : «Les populations de ces régions ont prouvé leur attachement au royaume et à l’intégrité territoriale du Maroc.» Curieux pour une population frondeuse, qui a connu les sanglants événements de Gdeim Ezik il y a juste deux ans… Curieux aussi de savoir que les Sahraouis, qui luttent pour leur autodétermination, se montrent plus marocains que les Marocains eux-mêmes…
Il faut souligner que cette digression du ministre a été relayée par toutes les télévisions marocaines. Les Marocains n’ayant pas voté, le ministre se console de la participation «exceptionnelle» des Sahraouis. Même taux brejnéviens de participation aux élections depuis 2007 pour les Sahraouis qui, finalement, ne partagent pas grand-chose avec leurs «compatriotes» qui, eux, ont déserté les bureaux de vote !
**Vague vertesur le Maghreb
Assiste-on à un remodelage de la carte politique du Maghreb? La victoire du Parti pour la Justice et Développement (PJD) aux élections législatives au Maroc remet sur le tapis l’avenir politique de toute une région. La porte est déjà ouverte devant la déferlante du courant islamiste. Le PJD a arraché la première place avec les 80 sièges obtenus, alors que le taux de participation est de 44,5%. Ces résultats avancés par des officiels marocains sont encore provisoires. Une telle victoire permet aux islamistes marocains de prendre la tête du prochain gouvernement. Le roi procédera, ainsi, à la nomination d’un Premier ministre dans les rangs de ce parti, et ce, conformément à la nouvelle Constitution. Le prochain gouvernement au Maroc sera islamiste, même si des alliances s’imposent. En Tunisie, les jeux sont déjà faits. Ennahda, parti islamiste également, avait remporté de son côté les premières élections libres en Tunisie. Après le consensus trouvé avec les deux autres partis de gauche, CPR et Ettakatol, les islamistes d’Ennahda dirigent désormais le gouvernement tunisien. C’est Hamadi Jebali qui est désigné chef du gouvernement. En Libye, le Conseil national de transition annonce la couleur bien avant le rendez-vous électoral. Devant les caméras du monde entier, Mustapha Abdeljalil avait annoncé, juste au lendemain de la libération de tout le pays, l’application de la charia en Libye! En Mauritanie, le statut d’une République islamique est déjà consacré. L’enjeu reste cerné sur l’avenir de la République algérienne. A moins de six mois des élections législatives, la question se pose quant à la nature du courant qui présidera le palais Zighout Youcef. Les islamistes, déjà motivés par la victoire d’Ennahda et du PJD, tenteront un remake en Algérie. L’enjeu est de taille, mais le jeu n’est pas facile. En tout cas, les islamistes algériens se frottent les mains, galvanisés par les victoires des voisins de l’Est et de l’Ouest. Les tractations sont d’ores et déjà engagées. Seulement, la donne est quelque peu différente en Algérie qui n’en est pas à sa première expérience avec les partis islamistes contrairement au Maroc et à la Tunisie. La mauvaise expérience des élections législatives de 1991 est toujours vivace dans l’esprit de chaque Algérienne et chaque Algérien. Mais les islamistes algériens, à leur tête le MSP de Bouguerra Soltani, un parti proche des deux formations victorieuses en Tunisie et au Maroc, se dit confiant de remporter les prochaines élections pourvu qu’on leur garantisse une élection libre et sans fraude. L’exploit du PJD et Ennahda se veut comme une bouffée d’oxygène pour les islamistes algériens. Ces derniers croient déjà, à une contagion dans tout le Maghreb. L’arrivée des islamistes au pouvoir représente-t-elle la seule alternative pour les populations locales? La réponse ne peut être affirmative vu que le taux de participation au Maroc reste très inférieur à la moyenne. Selon les premiers résultats le taux de participation à l’élection marocaine n’a pas dépassé les 45%. L’autre question qui mérite d’être soulevée est incontestablement liée à l’avenir de l’Union du Magreb arabe après l’arrivée à la tête de gouvernements des politiciens issus de la mouvance islamiste. Cette arme à double tranchant, Ennahda en Tunisie et le PJD au Maroc et arrivée des islamistes aux commandes en Libye, pourrait bien impulser cette union. Le risque contraire est plausible. La recomposition des systèmes politiques dans la région pourrait bien bloquer la construction ou la refondation de l’UMA. Quant aux relations Maghreb-Europe, elles seront, dans ce cadre, face à un avenir ambigu.
Le Maghreb s’islamise selon le modèle turc que l’Europe justement rejette. L’instauration d’un gouvernement islamiste modéré est une des cause de la non-adhésion de la Turquie au sein de l’Union européenne. L’Europe va t-elle, ainsi, rejeter un Maghreb islamique comme c’est le cas pour la Turquie? Wait ans see…(L’Expression-27.11.2011.)
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*Wikileaks : Maroc, un partenaire discret d’Israël…
Si WikiLeaks a confirmé que Rabat et Tel-Aviv s’accordaient sur bien des sujets diplomatiques, c’est dans le business que leur coopération est la plus méconnue.
On est pour le maximum d’échanges». Telle était la réponse du directeur commercial du port Tanger Med à la question du commerce avec Israël, dans les colonnes du Figaro qui titrait en juillet 2008 : «Le Maroc veut être un pays modèle pour l’Union pour la Méditerranée (UPM)». Un point de vue qui demeure tabou pour l’opinion publique, mais les diplomates et les chefs d’entreprise marocains conviennent, en privé, que les routes commerciales avec Israël existent et se développent à grands pas.
Sous l’œil bienveillant de Washington
Dans une missive adressée en 2009 au roi, Barack Obama écrivait : «J’espère que le Maroc va jouer un rôle important dans le rapprochement entre le monde arabe et Israël, tout en sachant que cela entraînera une paix stable et une solution au conflit au Moyen-Orient.» Une lettre qui intervenait au moment où le Maroc était considéré, par Washington, comme le pays du Maghreb le moins hostile à l’Etat hébreu. La situation est d’autant plus remarquable aujourd’hui avec les révolutions arabes : la difficile transition politique en Egypte, le chaos en Syrie et la rupture de Tel-Aviv avec Ankara soulignent encore davantage l’isolement diplomatique de l’Etat hébreu dans la région.
Le Maroc, qui est vu comme le modèle de la monarchie aux yeux de l’Occident, joue aussi cette carte, malgré la défiance de son opinion publique vis-à-vis d’Israël – surtout qu’il a, par ailleurs, rompu avec fracas ses relations diplomatiques avec l’Iran. Dans un câble diplomatique révélé par WikiLeaks, datant du 9 juin 2009, l’ambassade américaine à Rabat voit d’un bon œil le retour à la normale entre le Maroc et Israël, après les contacts que les deux pays ont eu dans la capitale chérifienne, entre le 3 et le 5 juin 2009, à l’occasion de la tenue d’une rencontre sur le terrorisme nucléaire. «Des contacts qui ont permis aux responsables des deux pays de prendre langue après une période de froid suite à la guerre israélienne contre Ghaza.»
Des liens diplomatiques ininterrompus
Malgré la fermeture, en octobre 2000, du bureau de liaison d’Israël à Rabat et le départ de Gadi Golan, son diplomate qui avait rang d’ambassadeur, les contacts entre les deux pays n’ont jamais vraiment cessé. En 2003, Silvan Shalom, alors chef de la diplomatie israélienne était reçu par Mohammed VI. En décembre 2008, le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Aharon Abramovitz, s’est rendu quasi officiellement à Rabat. En septembre 2009, une radio israélienne rapportait que le ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Liebermann, avait rencontré, en catimini, à New York son homologue marocain, Taïeb Fassi-Fihri, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
La participation d’une délégation israélienne, conviée la même année à un congrès international à Marrakech, confirmait un mouvement perceptible de décrispation avec Tel-Aviv, malgré le froid né de l’offensive de Tsahal sur Ghaza quelques mois auparavant. Le chassé-croisé diplomatique s’est d’ailleurs intensifié : Jason Isaacson, directeur du Comité juif-américain d’affaires gouvernementales et internationales, et fervent défenseur de la cause sioniste, a été décoré de la médaille de Chevalier du Trône du royaume du Maroc. «Par la réforme et la réconciliation politiques, par sa position ferme contre l’extrémisme, par sa protection continue des minorités religieuses, le Maroc a prouvé à maintes reprises son amitié, sa force, ses principes», avait déclaré Isaacson lors de la cérémonie, dont les médias officiels marocains ont pourtant opportunément tu l’événement, l’opinion marocaine étant à l’écrasante majorité défavorable à tout rapprochement avec Israël – en témoigne encore récemment la polémique suscitée par la visite de Tzipi Livni à Tanger.
Dans un câble diplomatique américain de l’ambassade américaine à Rabat révélé par WikiLeaks, Yassine Mansouri, le chef du contre-espionnage marocain, avait pour sa part confié à des diplomates américains que «Tzipi Livni est un bon partenaire»… L’épisode Livni ou la visite chaotique des étudiants de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) avaient suscité une véritable levée de boucliers au Maroc, faisant dire à Mamfakinch, le média citoyen du Mouvement du 20 février qu’au Maroc, «il vaut mieux militer pour Israël que pour la démocratie ou la Palestine». Le réchauffement avec l’Etat hébreu s’expliquerait par l’affaire du Sahara, la position marocaine étant soutenue par des politiques américains proches du puissant Aipac (American Israel Public Affairs Comittee) et par des firmes de lobbying basées à Washington, qui entretiennent des relations similaires avec Tel-Aviv et dont les ramifications se croisent avec des intérêts économiques communs.
Des circuits gigognes et discrets
La télévision israélienne avait consacré, en juillet 2009, des programmes sur le Maroc, une initiative menée en collaboration avec l’Union mondiale des juifs d’origine marocaine dans le cadre de la commémoration du dixième anniversaire de la disparition de Hassan II et de l’accession de Mohammed VI au trône. But affiché de l’opération : faire la promotion… des offres immobilières de luxe de Tanger et de Fès très prisées en Israël, avait rapporté le quotidien Maariv, dont l’éditorialiste n’avait pas manqué, à l’occasion, de rappeler avec nostalgie «l’espérance gâchée» du premier sommet économique du Moyen-Orient et de l’Afrique (Mena), qui s’était tenu en 1994 à Casablanca et où ont participé 64 pays, dont Israël.
En dépit de l’opposition populaire à la normalisation avec l’Etat hébreu, traduite par les nombreuses marches dans le royaume contre Israël lors des événements de Ghaza, Rabat continue à entretenir des relations commerciales avec Tel-Aviv, dont les flux sont loin d’être négligeables. De nombreuses associations marocaines dénoncent régulièrement les liens commerciaux entre l’Etat hébreu et le royaume chérifien. «L’initiative nationale de boycott d’Israël» estime qu’ils atteignent les 50 millions de dollars (35,3 millions d’euros) par an, notamment dans l’agro-industrie. Semences et technologie transitent par l’Europe pour masquer leur origine israélienne. Certaines entreprises marocaines importent des produits d’Espagne, des Pays-Bas ou du Danemark, dont la technologie ou les intrants proviennent en réalité d’Israël. En 2005, la presse avait rapporté l’existence de containers débarqués à Casablanca frappés de l’étoile de David ou de certains composants made in Israël intégrés dans du matériel de télécommunications importé par Maroc Télécom…
Cette situation a créé des poussées de fièvre chez les politiques, notamment les islamistes qui réclament la fin de ce commerce caché. En réalité, le Maroc et Israël ont réaffirmé dans le cadre de l’Euromed leur volonté d’entamer des négociations ayant pour objectif commun de créer une zone de libre-échange. D’ailleurs, nombre de réseaux d’affaires euro-méditerranéens, dans lesquels le patronat marocain est très actif, accueillent des chefs d’entreprise israéliens… Les nombreuses pétitions lancées au Maroc, appelant au boycott des produits israéliens, restent lettre morte. Les médias israéliens tels que le Jerusalem Post ou Yehodot Aharonot rapportent régulièrement la signature d’accords commerciaux, des transactions financières ou des programmes de coopération avec des instances gouvernementales ou par le secteur privé.
Dans la finance, les banques Leumi et Hapoalim ont ainsi mis en place des passerelles pour les opérations d’import-export entre le Maroc et Israël, via des conventions de «correspondant banking» avec plusieurs institutions financières marocaines. Le New York Times avait annoncé que la compagnie aérienne El Al cherchait à tisser des liens avec la Royal Air Maroc – et pour cause, le tourisme est aussi un business en expansion avec l’Etat hébreu. A la suite d’un rapprochement avec Maroc Tours, Yambateva Voyage a ouvert récemment un bureau de représentation à Marrakech. L’opérateur israélien ambitionne d’accaparer 45% du tourisme israélien au Maroc. Un marché qui représente, selon le tour opérateur, entre 5000 et 7000 visiteurs par an. Déjà actifs au Maroc depuis une dizaine d’années, les voyagistes israéliens explorent de nouveaux créneaux tels que l’écotourisme et les forfaits voyages extrêmes.
A sa nomination au poste d’ambassadeur américain à Rabat, Samuel Kaplan avait tenu à souligner «la liberté dont jouissent les Marocains de confession juive ayant immigré en Israël pour visiter le Maroc», qualifiant cette expérience de «tout à fait unique dans cette partie du monde». Dans le cadre de son programme Fincome (Forum international des compétences marocaines à l’étranger), Rabat entend bien inciter la diaspora juive d’origine marocaine à revenir au pays pour s’y installer et faire du business dans l’offshoring, le textile, l’électronique, l’aéronautique, l’automobile, les biotechnologies ou les nanotechnologies. Une note du gouvernement israélien soulève la question d’un rapprochement dans les domaines des technologies de pointe : «La Silicon Valley marocaine devra se référer au modèle israélien qui a fait ses preuves, en nouant de réels partenariats entre les universités et les industriels.»
L’armement au cœur des affaires
C’est dans le militaire que cette «normalisation passive» est la plus discrète. Fait rarissime pour un pays arabe, Rabat a opté pour des achats militaires auprès de l’industrie d’armement israélienne. Le sujet est tellement sensible que les deux pays en font un secret d’Etat. Selon IsraelValley, le site officiel de la Chambre de commerce France /Israël, l’entreprise publique Israël Military Industries (IMI) a conclu avec Lockheed Martin un accord très juteux portant sur la fourniture de certains équipements et composants électroniques pour les deux escadrilles d’avions F-16 achetés par le Maroc aux Etats-Unis. Le contrat est évalué à plus de 100 millions de dollars et porte sur la fourniture de matériel de navigation, de transmission et des réservoirs de kérosène permettant à ces appareils de se ravitailler en vol. Israël est le 5e exportateur d’armement dans le monde, mais il est très rare qu’il contribue directement à des contrats de vente d’armes à un pays arabe.
L’armée marocaine a déjà été équipée par la technologie et le matériel des équipementiers israéliens, notamment pour des blindés légers de l’armée de terre ou du matériel électronique qui équipe le mur du Sahara, la ligne de défense édifiée par l’armée royale pour empêcher les incursions des séparatistes du Front du Polisario. Ces transactions passaient généralement par des intermédiaires en Afrique du temps de Hassan II. Le Centre de coopération internationale dépendant du ministère israélien des Affaires étrangères, le Mashav, est souvent le moyen efficace pour conclure des marchés. Les technologies de télécommunication, en plein boom sur le continent, sont également un marché porteur. La société israélienne Alvarion, leader mondial du Wimax, prospecte au Maroc. Mais cette haute technologie se déploie aussi dans le monde secret de la surveillance : experts militaires, spécialistes des écoutes téléphoniques, informaticiens, spécialistes des liaisons satellites se concertent et collaborent en secret. Autre domaine dans lequel les Israéliens s’illustrent avec succès : le commerce de minerais et de pierres précieuses. Le leader mondial du diamant poli, Israël Diamond Institute, serait un grand fournisseur des joailleries locales.
Transactions en hausse constante
«Le Maroc commence vraiment à intéresser fortement les entreprises israéliennes», commente Avraham Alevi, rédacteur d’un rapport sur les flux commerciaux entre Israël et le monde arabe. Il constate une augmentation de 40% par an des exportations vers le royaume chérifien. Quarante-six firmes israéliennes exportent actuellement au Maroc pour un total de 6 à 10 millions de dollars par an, selon des statistiques officielles jugées bien en deçà de la réalité, tant les chiffres sont caviardés pour des raisons aussi diplomatiques que sécuritaires. Le Maroc aurait atteint un total d’importations de plus de 55 millions de dollars en 2008 et surclasserait ainsi dans certains secteurs des pays comme l’Egypte, la Tunisie et la Jordanie.
En 2006, le royaume arrivait déjà en bonne place derrière la Jordanie, l’Egypte et le Liban, pour les destinations arabes des exportations israéliennes constituées essentiellement de technologies de l’information, de technologies agricoles, de produits d’équipement et d’habillement. Le Maroc occupait alors la quatrième position arabe après certains pays frontaliers avec l’Etat hébreu. Il s’agit de la Jordanie, qui arrive en première place avec un volume global de 58,3 millions de dollars, de l’Egypte, deuxième avec 34 millions de dollars et enfin du Liban, troisième avec un volume d’échanges de 19,5 millions de dollars. Le dernier rapport de l’Institut israélien des exportations (IEICI) prévoit une progression du commerce entre Israël et le Maroc à un rythme aussi soutenu, notamment dans le tourisme, les télécoms, l’armement et l’agro-industrie. Si rien n’est dit sur les sociétés israéliennes qui exportent vers le Maroc, l’IEICI ne cache pas que l’agriculture et les technologies de l’information viennent en tête (hormis les contrats d’armement, qui sont répertoriés à part).
C’est le cas, par exemple, de la société Chromagen (énergie solaire), qui dispose d’une officine au Maroc ou encore de la société Kafrit, spécialisée dans le plastique pour serres agricoles et qui exporte au Maroc via sa filiale allemande. Selon le président de l’Association israélienne de plasturgie, Ilan Tessler, cité par la presse, le Maroc arrive en tête de liste des pays arabes importateurs de produits israéliens à base de plastique. Ces importations concernent le matériel d’irrigation, entrant notamment dans la fabrication de systèmes de goutte-à-goutte. Selon les importateurs, les Israéliens sont leaders en matière de gestion de l’eau et leur expertise en la matière est démontrée. Pour élargir leurs débouchés commerciaux, ils investissent de plus en plus les pays du sud de la Méditerranée.
Pour contourner l’embargo imposé par certains d’entre eux, notamment le Maroc, ils recourent à des circuits complexes. Les industriels israéliens passent, en effet, par des sociétés écran qu’ils ont implantées essentiellement en Andalousie (sud de l’Espagne). L’acquéreur peut même obtenir, sur demande, un certificat d’origine ne faisant aucune allusion à Israël. Quant aux businessmen israéliens désireux de prospecter le marché marocain, ceux-ci peuvent se procurer un formulaire officiel de visa d’affaires spécialement conçu pour eux, auprès des représentations diplomatiques chérifiennes, notamment aux Etats-Unis.
*Ali Amar, Journaliste marocain
in SlateArfrique
*****L’amour platonique du Maroc envers Israël
**nombreux détails sur les relations secrètes entre Israël et le Maroc.
Le livre de Seguev, préfacé par un ancien chef du Mossad, le service d’espionnage israélien, Ephraïm Halévy, a été publié en hébreu par les éditions « Matar » sous le titre « Le lien marocain ». Il fourmille de détails sur les relations secrètes entre Israël et le Maroc.
Ainsi, écrit-il, lors déclenchement en 1963 de la guerre entre le Maroc et l’Algérie, le chef du Mossad, Meir Amit, doté d’un faux passeport, a rencontré à Marrakech le roi Hassan II pour lui déclarer : « Nous pouvons, et nous voulons vous aider ». Les instructeurs d’Israël ont ensuite entraîné des officiers marocains, formé des aviateurs au pilotage de Migs-17 soviétiques, organisé ses services secrets, surveillé la construction de la barrière entre le Maroc et l’Algérie, vendu des armes, y compris des chars AMX-13 français via Téhéran, et équipé des embarcations de pêche avec des radars pour les transformer en gardes côtes.
De même en 1965, Israël a pu suivre le sommet arabe de Casablanca et a ainsi découvert l’impréparation des armées arabes bien avant la guerre de juin 1967, a-t-il poursuivi. Seguev consacre aussi dans son livre une place importante aux pourparlers du Mossad avec le roi Hassan II, qui ont préludé à la rencontre secrète au Maroc du ministre israélien des Affaires étrangères Moshé Dayan avec le vice-Premier ministre égyptien Hassan al Touhami, puis au voyage historique du président égyptien Anouar Sadate à Jérusalem en 1977.
Le Maroc constituait, il est vrai, une pièce maîtresse du dispositif occidental contre le bloc communiste. Paris avait aménagé à l’époque de la guerre froide soviéto-américaine (1945-1990) une importante ambassade à Rabat de mille personnes, la plus importante après celle de Washington, en vue de servir de base de repli au haut commandement politique et militaire français en cas d’invasion de Paris par les troupes communistes dans le cadre de la stratégie du « Stand Behind ».
Le Royaume abritait par ailleurs la plateforme opérationnelle du Strategic Air Command américain de l’aéroport Mohammed V de Casablanca (Maroc), relié par un câble coaxial directement à Bizerte (Tunisie), la base navale qui faisait office du temps du protectorat français de centre d’écoute radar pour le compte de l’Otan. Commandant le canal de Sicile sur la route reliant Gibraltar à Suez, Bizerte, au même titre que Brest, Toulon, et Mers el Kébir (Algérie), représentait un maillon de la chaîne des bases nécessaires à la défense française et à son dispositif atomique, et, au delà, à l’OTAN.
Et ceci pouvait expliquer cela…..Que le Roi Hassan II inflige un camouflet au prestigieux président français de l’époque, le Général Charles De Gaulle, en bafouant la souveraineté française,
-l’enlèvement d’un opposant marocain en plein Paris avec la complicité d’agents français– en toute impunité, sans craindre des représailles.
Le cas de la Jordanie, un roi indic ?
Le cas de la Jordanie est bien plus consternant puisqu’en l’occurrence c’est le Roi en personne qui faisait office d’indicateur attitré de la CIA, à en juger par les révélations d’un témoin majeur de la vie politique arabe du dernier demi siècle, le journaliste égyptien Mohamad Hassanein Haykal.
L’ancien confident du président égyptien Gamal Abdel Nasser relate, dans une série d’entretiens diffusés en Août 2009, sur la chaîne transarabe « Al Jazira » que le Roi Hussein de Jordanie a fait office pendant 17 ans, de 1957 à 1975, d’agent de la CIA, (Central Intelligence Agency), l’agence centrale de renseignement des Etats-Unis, sous le pseudonyme de « NO BEEF » pour un salaire annuel de un million de dollars.
« A la veille de la 3eme guerre israélo-arabe de juin 1967, le Roi a fait évacuer sa flotte de combat mettant à l’abri en Turquie 16 chasseurs-bombardiers Phantom pour empêcher que l’Egypte ne s’en serve dans ses raids programmés contre Israël », a déclaré l’ancien directeur du quotidien égyptien « Al-Ahram ».
« La Jordanie a déploré la perte de seize soldat durant cette guerre. Le Roi n’a pas livré bataille, préférant céder sans combat la Cisjordanie à Israël, soit la moitié du territoire de son royaume, se débarrassant ainsi d’un foyer nationaliste qui risquait de menacer la stabilité des assises bédouines du trône hachémite », a-t-il poursuivi.
Récidiviste, le Roi Hussein s’envolera en octobre 1973 vers Tel Aviv pour informer directement le premier ministre israélien de l’époque Mme Golda Meir des préparatifs de l’offensive syro égyptienne, affirmera en outre M.. Haykal.
Dans un autre article, Jim Hoagland, influent éditorialiste du Washington Post, rappelle que le roi Hussein a été payé par la CIA (« on the CIA payroll »), ce qui signifie littéralement
sur la liste d’émargement, durant les années 1970 et qu’il n’a pas hésité à s’allier au président syrien Hafez El-Assad dans les années 1980, et au président irakien Saddam Hussein durant la guerre du Golfe.
Cet article intitulé « Another Royal Mistake in Jordan ? », a été reproduit par l’International Herald Tribune, en date du 1er février 1999.
Selon le journaliste égyptien, le président américain Jimmy Carter (1977 à 1981) en personne a informé le journaliste
américain Ben Bradley, rédacteur en chef du Washington Post, et son collaborateur Bob Woodward, un des révélateurs du scandale du Watergate sous l’ère Nixon, de la présence du Roi Hussein de Jordanie parmi les agents actifs de la CIA au Moyen Orient.
Les révélations de Mohamad Hassanein Haykal sur la connivence des deux pays avec le services occidentaux ont suscité une violente réaction des deux monarchies conduisant à un boycott de la chaîne transfrontière arabe, mais nul dans ses deux royaumes ne s’est hasardé à interpeller les deux monarchies sur leurs connections présumées avec les services de renseignements de pays supposés être les ennemis du monde arabe.
Il en a été de même lorsque le journal transarabe « Al-Qods al Arabi », paraissant à Londres, avait annoncé le 25
septembre 2009 que le ministre marocain des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri avait rencontré son homologue israélien Avigdor Liebermann, à New York, en marge de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Alors que l’Arabie saoudite proclamait son refus de toute normalisation avec Israël avant un règlement d’ensemble du contentieux israélo-arabe, et que l’Egypte, pourtant signataire d’un traité de paix avec Israël, limitait ses contacts au premier ministre
israélien Benyamin Netanyahu et au ministre de la défense Ehud Barack, sabordant la réunion annuelle de l’Union Pour la Méditerranée fin octobre en Turquie afin de barrer la route à la présence du ministre israélien des affaires étrangères qui passe pour être l’un des dirigeants israéliens le plus xénophobes de l’histoire israélienne, le chef de la diplomatie marocaine légitimait ainsi en catimini un
personnage ostracisé par les pays arabes et certains de ses alliés occidentaux, sans que cette information n’ait suscité le moindre commentaire du Maroc.
Haykal indique que le commandement égyptien était gravement préoccupé des fuites militaires et qu’il a été grandement étonné de découvrir qu’un des indicateurs des services américains était
un roi arabe. Il impute à l’absence de fiabilité de certains dirigeants arabes une part des défaites militaires arabes.
Ceci pourrait expliquer cela.
Beaucoup d’autres exemples d’identiques infamies pourraient être citées ailleurs dans le Monde arabe. Mais que deux dirigeants arabes se revendiquant de la descendance du prophète,
enfants chéris de l’Amérique, privilégient la survie de leur trône, au risque de sacrifier les intérêts à long terme du monde arabe, en s’alliant avec l’ennemi officiel du monde arabe, éclaire d’un jour
nouveau le collapsus arabe et la marginalisation du Monde arabe qui s‘est ensuivie dans la gestion des affaires du monde.
« Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux sur ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde ». Aimé Césaire. (El Khabar-28.12.09.)
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