Évolution de la cause sahraouie

Sahara occidentale,la longue marche pour la liberté

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Évolution de la cause sahraouie polisario-

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*L’Allemagne ne reconnait pas la marocanité du Sahara occidental 

le département de la recherche du Parlement allemand qualifie le Maroc de « puissance occupante »

ne analyse des aspects juridiques du conflit au Sahara occidental a conduit le département de la recherche du Parlement allemand à conclure qu’il existe des « violations substantielles » de la quatrième Convention de Genève par le Maroc, qui doit être considéré comme « une puissance occupante », a indiqué une synthèse élaborée par l’Observatoire Western Sahara Ressources Watch (WSRW).

Ce rapport d’une vingtaine de pages a été publié par le service de recherche du Bundestag, le 18 mars 2019, à la demande de la députée allemande Katja Keul (Alliance 90/Les Verts) dans le cadre d’un projet de motion déposée par cette dernière. Cette analyse des aspects juridiques du conflit au Sahara occidental a conduit le département de la recherche du Parlement allemand à deux principales conclusions, à savoir que le Maroc doit être considéré comme une « puissance occupante » et que ce dernier a commis des « violations substantielles » de la quatrième Convention de Genève de 1949.

Ces conclusions du rapport du Bundestag répondent à deux questions principales posées par la députée allemande, Katja Keul, en l’occurrence le statut juridique du Sahara occidental au regard du droit international et l’application du droit pénal international et du droit international humanitaire dans ce territoire.

Concernant le statut juridique du territoire, le rapport s’appuie sur une série de critères juridiques, notamment l’article 42 de la Convention de La Haye de 1907, pour classifier la nature de la présence marocaine au Sahara occidental. Le document parlementaire allemand reprend aussi les principales conclusions de l’avis consultatif de la CIJ de 1975, à savoir qu’il n’y a pas eu de motifs susceptibles d’entraver l’application de la résolution 1514 (XV) des Nations Unies et donc le principe de l’autodétermination.

En outre, ce rapport souligne que dans son avis juridique de 2002, l’ancien Secrétaire général adjoint aux affaires juridiques des Nations Unies, Hans Corell, est parvenu à la conclusion que l’arrangement de Madrid de 1975 n’a pas transféré la souveraineté sur le territoire ni « affecté le statut international du Sahara occidental en tant que territoire non autonome ».

Pour cette raison, outre le fait que le Maroc ne se considère pas comme puissance administrante, le rapport conclut que le Maroc ne doit pas être considéré comme puissance administrante du Sahara occidental, ni comme une « puissance administrante de facto », car ce terme n’a pas de sens en droit international, comme l’a précisé l’Avocat général de la Cour de Justice de l’UE dans le recours pêche UE-Maroc (C-266/16 2018).

Une référence est également faite à une étude de 2015, commandée par le Parlement européen, sur les annexions et les occupations de territoires, en relation avec la situation au Sahara occidental. Cette étude indique que le Maroc a annexé et occupé la partie du territoire du Sahara occidental sous son contrôle.

Le rapport du Bundestag en déduit que le Sahara occidental se trouve sous occupation et que « le Maroc doit être considéré comme la puissance occupante ».

S’agissant de la deuxième interrogation principale, relative à l’application du droit pénal international et du droit international humanitaire au Sahara occidental, le rapport du parlement allemand conclut que la politique marocaine dans ce territoire – décrite comme le transfert de ses propres civils – corrobore une violation de la quatrième Convention de Genève et du premier protocole additionnel à la Convention de Genève, relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux.

Cette partie du rapport du Bundestag explique « la politique du gouvernement marocain de colonisation des citoyens marocains sur le territoire du Sahara occidental », y compris les « mesures qui favorisent et facilitent la migration vers le territoire occupé » comme les incitations financières et les projets d’infrastructure, « corrobore une violation de l’art. 85 (4) a) AP I combiné avec l’art. 49 (6) CG IV et, en même temps, une violation de l’interdiction du transfert de parties de sa propre population dans les territoires occupés, comme le stipule l’article 49 (6) de la quatrième Convention de Genève ».

« Bien qu’il ne s’agisse pas d’un avis juridique, le rapport de situation reflète certainement les principaux aspects juridiques du conflit du Sahara Occidental », déclare Tim Sauer de Western Sahara Resources Watch. « Nous espérons sincèrement que les entreprises prendront dûment note des conclusions du rapport selon lesquelles le Maroc occupe le Sahara occidental et que sa politique d’établissement de ses propres ressortissants au Sahara occidental justifie une violation du droit international. Nous ne pouvons imaginer aucune entreprise responsable souhaitant s’associer à de telles pratiques. »

*radiom./ 10 mai 2020.

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Le Front Polisario a célébré, hier, dans les territoires sahraouis libérés, le 45e anniversaire du déclenchement de la lutte armée contre l’occupant marocain, en présence de nombreuses délégations étrangères.

La célébration de cette année présente un goût particulier pour le peuple sahraoui qui lutte depuis près d’un demi-siècle pour son droit à l’autodétermination.

Elle vient en effet couronner une année riche en victoires diplomatiques et juridiques, parmi lesquelles celle qui a vu l’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), Melchior Wathelet, déclarer en janvier dernier «invalide» l’accord de pêche signé entre le Maroc et l’UE.

Ce n’est pas la première fois que les accords passés entre l’UE et le Maroc étaient remis en cause. Le 21 décembre 2016, à la suite d’un recours contre l’accord agricole en vigueur entre ces deux parties, la CJUE avait également jugé que les conventions passées avec le Maroc se devaient d’être conformes «aux règles pertinentes du droit international applicables dans les relations entre l’Union et le royaume du Maroc» et que, par conséquent, l’accord ne s’appliquait pas «au territoire du Sahara occidental». Autrement dit, le Sahara occidental n’est pas marocain.

Les délibérations la CJUE ont fait l’effet d’un coup de massue au Maroc. Complètement déstabilisées, les autorités marocaines cherchent depuis l’escalade avec le Front Polisario afin de compliquer le règlement du conflit du Sahara occidental.

Au prétexte que les Sahraouis ont violé l’accord de cessez-le-feu, Rabat a d’ailleurs menacé dernièrement d’attaquer des positions du Front Polisario dans les territoires sahraouis libérés. Ces menaces ont été réitérées samedi.

Énième dérobade

Lorsque le roi Mohammed VI parle de viol du cessez-le-feu, il fait allusion à l’administration par la RASD de certaines localités des territoires sahraouis libérés, parmi lesquelles Tifariti, qui a accueilli d’ailleurs hier les festivités du 45e anniversaire du déclenchement de la lutte armée contre l’occupation marocaine.

Pour les spécialistes du dossier, «l’argument marocain ne tient pas du tout, puisque les accords militaires de 1997 montrent bien que les localités dont il est question sont nettement en dehors des zones tampon séparant les deux belligérants». De l’avis des mêmes spécialistes, «le Maroc cherche en réalité, à travers ses gesticulations, à trouver une échappatoire pour ne pas s’asseoir à la table des négociations avec le Front Polisario», ainsi que le recommande d’ailleurs la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le conflit du Sahara occidental.

Cette résolution, résultat d’un consensus américano-russe, impose aux belligérants un renouvellement, seulement pour six mois et non pour un an comme d’ordinaire, du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). En agissant de la sorte, le Conseil de sécurité avait à l’esprit de mettre ainsi une pression maximale pour obtenir des résultats au Sahara occidental. L’injonction américaine a carrément provoqué la panique au Maroc, qui ne veut pas que les choses évoluent, d’où d’ailleurs son agressivité.

Détermination sahraouie

La dangereuse escalade marocaine s’accompagne, depuis quelques semaines, de provocations à l’égard de l’Algérie, que le roi Mohammed VI cherche clairement à impliquer dans la crise.

La dernière provocation en date remonte à pas plus tard que samedi soir. Dans un communiqué, pour le moins violent, le ministère marocain des Affaires étrangères a accusé, entre autres, les autorités algériennes de «déstabiliser» le Maroc. Il s’agit de la troisième accusation en l’espace d’un mois.

Si l’Algérie a choisi de ne pas verser dans la surenchère et l’escalade, le Front du Polisario a tenu pour sa part, hier, à rafraîchir la mémoire aux autorités marocaines concernant précisément les territoires sahraouis libérés et les localités qu’il administre.

Le ministre sahraoui de la Défense, Abdallah Lahbib, a indiqué à ce propos que la célébration des fêtes nationales sahraouies dans les territoires libérés, à l’image du 45e anniversaire de la Journée nationale de l’armée de libération populaire sahraouie (ALPS) se veut «une consécration de l’exercice de la souveraineté de l’Etat du Sahara occidental sur ses territoires».

«L’ALPS est présente dans ces territoires depuis 1975 et non pas d’aujourd’hui, d’autant qu’une grande partie de ces territoires a été libérée dans les années soixante-dix du siècle dernier», a ajouté Abdallah Lahbib, qui a réaffirmé dans la foulée «la disposition de l’ALPS à défendre ces territoires et à payer un lourd tribut pour recouvrer la souveraineté de l’Etat sahraoui sur l’ensemble de ses territoires». Comme à ses habitudes, le Front Polisario a le mérite cette fois encore d’être clair.
 **Zine Cherfaoui / el watan / lundi 21 mai 2018

Sahara occidental

***Quelle sera la réaction de l’armée sahraouie en cas d’incursion marocaine?

Les forces armées sahraouies sont prêtes à «riposter avec force» à toute incursion de l’armée marocaine dans les «territoires libérés» du Sahara occidental, a déclaré Brahim Ghali, Président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le 2 avril 2018.

Les forces armées sahraouies sont disponibles «à riposter avec force à toute tentative de l’occupation marocaine visant à porter atteinte aux territoires libérés ou à changer le statut mis en place au lendemain du cessez-le-feu», signé entre les deux parties (Front Polisario-Maroc) au Sahara occidental en 1991 sous le parrainage de l’Onu, a déclaré Brahim Ghali, Président la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et chef suprême des armées, le 2 avril 2018 lors d’une réunion de l’État-major de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS), à Chahid El-Hafedh au Sahara occidental, selon l’Agence SPS.

Lors de cette réunion, les membres de l’état-major ont approuvé «plusieurs mesures d’urgence pour faire face à une éventuelle action militaire de l’occupation marocaine», a affirmé la source, en ajoutant que «les dernières évolutions de la question sahraouie, les récentes menaces marocaines et les moyens d’y faire face» ont été examinées, selon la source.

Cette réunion, selon l’Agence, fait suite aux affirmations «du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui a déclaré dimanche dernier que le mur de la honte qui divise les territoires sahraouis n’a jamais été érigé en tant que frontières et que cette région est placée exclusivement sous la responsabilité de l’Onu et de ce fait, ses territoires ne sont pas libérés».

Le diplomate marocain a prétendu, selon SPS, « que les Sahraouis se seraient approchés du mur et se trouvent dans la zone qui est contrôlée par la Minurso», en répandant l’idée que cela «constitue une violation gravissime des accords militaires».

Les déclarations marocaines, selon l’agence, «interviennent au moment où l’envoyé onusien pour le Sahara occidental, Horst Köhler, intensifie ses efforts à l’effet de mettre fin au conflit, en effectuant des consultations et entretiens avec plusieurs parties en préparation de la reprise de négociations directes et sans conditions préalables entre le Front Polisario qui est le seul représentant légal du peuple sahraoui et le Royaume du Maroc».*sputniknews /  04.04.2018

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Visite de Ban Ki-moon dans les camps de réfugiés sahraouis

La cinglante réponse de l’ONU aux allégations marocaines

L’Organisation des Nations unies (ONU) n’a pas tardé à répondre aux accusations de «partialité» dans la gestion du dossier du conflit du Sahara occidental lancées, mardi soir, par le gouvernement marocain à l’encontre de son secrétaire général, Ban Ki-moon, qui s’était rendu quelques jours plus tôt dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf et dans les territoires sahraouis libérés. Dans une déclaration, jeudi, à la presse, le porte-parole adjoint de M. Ban, Farhan Haq, a bien évidemment réfuté en bloc les accusations marocaines.

«Certainement, le secrétaire général estime que lui et les Nations unies sont des parties neutres», a-t-il affirmé après avoir rejeté dans le fond et dans la forme les allégations colportées par le Maroc selon lesquelles le secrétaire général de l’ONU s’est «départi de sa neutralité». A l’occasion, M. Haq a fait savoir que Ban Ki-moon ne restera pas les bras croisés face à la douleur des Sahraouis. Il a indiqué, à ce propos, que le secrétaire général de l’ONU est en train de déployer tous ses efforts pour résoudre ce conflit. Farha Haq a ajouté que M. Ban croyait en l’importance de sa dernière visite dans la région qui consiste à «attirer l’attention une fois de plus sur la nécessité de parvenir à une solution à un différend sur un territoire non autonome» qui dure depuis quarante ans.

Au cours de sa dernière visite dans la région, le secrétaire général de l’ONU s’était dit, rappelle-t-on, attristé par une tragédie humanitaire au Sahara occidental occupé, promettant de relancer la médiation de l’ONU en vue d’engager des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc. Ban Ki-moon avait déclaré, en outre, avoir «compris la colère des Sahraouis envers l’ONU et quelques membres du Conseil de sécurité» pour avoir été oubliés pendant 40 ans. Il a indiqué qu’il allait œuvrer à faire avancer ce processus, tout en insistant sur le «droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination». Les Sahraouis sont privés de ce droit par le Maroc qui continue à les spolier de leurs richesses.

En raison de ses positions en contradiction avec la légalité internationale et avec le droit des peuples à l’autodétermination, le Maroc vit actuellement un isolement international. Cet isolement se traduit, par exemple, par l’annulation, en décembre dernier, par la Cour européenne de justice (CEJ) d’un accord agricole et de pêche liant depuis 2012 l’Union européenne (UE) à Rabat. A ce propos, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a réitéré, jeudi, l’attachement de l’UE à la légalité internationale, affirmant que l’Union se conformera à la décision du Tribunal européen qui a annulé l’accord en question.

«Conformément à la décision du Tribunal, l’UE tentera de recueillir des informations sur les points soulevés, à savoir les avantages de l’accord agricole pour la population locale (sahraouie) et l’utilisation des ressources naturelles», a indiqué la Haute représentante de l’UE aux affaires étrangères et à la politique de sécurité, Federica Mogherini, dans une réponse écrite à certains eurodéputés qui s’interrogeaient sur les mesures à prendre si la Cour de justice de l’UE venait à rejeter l’appel introduit par le Conseil des affaires étrangères de l’UE. Cette réponse, éminemment politique, confirme en définitive que pour être conforme avec la légalité internationale, l’accord agricole conclu avec le Maroc doit impérativement profiter à la population sahraouie (ce qui n’est pas le cas actuellement) et que l’UE a un droit de regard sur l’utilisation des ressources d’un territoire sur lequel le Maroc n’a aucune forme de souveraineté.*Zine Cherfaoui / el watan / samedi 12 mars 2016

**Procès du makhzen marocain au Congrès américain

Et de deux contre le Maroc ! A moins d’un mois de l’examen annuel du dossier du Sahara au niveau des Nations-Unies, le Makhzen vient de recevoir une autre note salée au Congrès américain. La Commission des droits de l’Homme au Congrès américain (photo), a organisé mercredi soir une audience inédite ayant réuni un panel de personnalités américaines et internationales pour évoquer les souffrances du peuple sahraoui dans les territoires occupés.

Au delà du fait que ce soit une première, et qu’une rencontre de ce format consacrée à la question sahraouie se tienne dans l’enceinte du Sénat américain, c’est surtout l’éruption du terme «occupation» par la commission des Droits de l’Homme au Congrès qui attire l’attention. De fait, les américains semblent donner un signal qu’ils vont cette fois s’aligner sur la position du SG de l’ONU qui a été le premier à lâcher le mot lors de sa tournée dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf.

Un «mot» contre le quel le makhzen a violement réagi en organisant une marche à Rabat contre Ban Ki-moon et où il a été traité de tous les noms d’oiseaux. Pis encore, le Maroc a décidé unilatéralement de suspendre sa participation au sein de la Minurso et expulsé prés de 80 fonctionnaires onusiens qui travaillent à El Ayoune. C’est dire qu’entre les Nations Unis et le royaume du Maroc c’est quasiment la rupture à quelques jours de la présentation du rapport du SG devant l’assemblée générale.

La cause Sahraouie entre au Congrès

Et voilà que même le Congrès américain adopte le même lexique que M. Ban Ki-moon puisque les organisateurs de l’audition ont qualifié la présence marocaine sur ce territoire d’«occupation» et ont mis en avant le fait que la prétendue souveraineté marocaine «n’est reconnue ni par l’Assemblée générale des Nations Unies ni un autre organisme de l’ONU», selon leur communiqué.

Il faut préciser que le panel, qui  est composé de personnalités américaines et internationales, dont Kerry Kennedy, présidente de la Fondation Kennedy, Francesco Bastagli, ancien représentant du secrétaire général de l’ONU au Sahara Occidental, Eric Goldstein, directeur adjoint à Human Rights Watch et Erik Hagen, directeur de l’observatoire pour la protection des ressources naturelles au Sahara Occidental, a pointé notamment la politique du Maroc dans les territoires sahraouis occupés. Et comme il fallait s y attendre, c’est un procès en bonne et due forme de la politique marocaine dans les territoires occupés qui a été fait par ces personnalités.

Les organisateurs se sont notamment appuyés sur un rapport du Département d’Etat, qui a mis l’accent sur les «entraves» des autorités marocaines aux «libertés d’expression», aux «rassemblements» et à la «création d’association ». Ils pointent également les nombreuses expulsions par le royaume de personnes «observateurs des droits de l’Homme ».

Le représentant du Polisario à Washington, M. Mouloud Said s’est réjouit de ce que cette audition soit «un procès contre la politique de violation des droits de l’homme prônée par le Maroc dans les territoires occupés ». Dans une déclaration à l’APS, il a révélé que les Congressmen américains et les ONG ont «réaffirmé une fois de plus que la présence du Maroc dans les territoires sahraouis est bel et bien une occupation illégale ».

Une proposition que le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon avait déjà suggérée dans son rapport de 2014, lorsqu’il avait plaidé pour l’instauration d’un «mécanisme de surveillance des droits humains soutenu, indépendant et impartial » au Sahara. Le délégué du Polisario a estimé également que «Le comportement irresponsable du Maroc risque de conduire la région à de nouveaux conflits », en se referant aux mesures de rétorsion de Rabat visant la Minurso.

«Nous sommes satisfaits du fait que la Commission des droits de l’homme du Congrès ait abordé la situation difficile des prisonniers politiques sahraouis » s’est-il par ailleurs félicité. C’est dire que la mesure d’allonger le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental a toutes les chances d’aboutir cette fois à moins d’un blocage de dernière minute par la France pour sauver «son ami» le roi qui se comporte comme un enfant gâté.*Par Rafik Benasseur | 25/03/2016 | algerie1.com

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*Panique au Palais royal

Ce qui a singulièrement alarmé le gouvernement marocain et le roi Mohammed VI, qui ont tenté en vain d’obtenir un report de cette visite à juillet prochain, c’est le fait que M. Ban Ki-moon va intégrer dans son rapport une analyse des résultats de sa tournée maghrébine.

Le Maroc cherche désespérément à empêcher Ban Ki-moon, dont le mandat expire fin 2016, de faire avancer le dossier du référendum pour l'autodétermination

*Le secrétaire général de l’ONU, M.Ban Ki-moon, aura du pain sur la planche, dès le 4 mars prochain, lorsqu’il entamera sa visite à Nouakchott avant de se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis. En Mauritanie, le séjour sera bonhomme même si le discours qu’il doit prononcer concernera l’épineux dossier de l’insécurité au Sahel, confronté à la double menace des groupes terroristes et des réseaux maffieux de la contrebande.
Le dossier dramatique du Sahara occidental sera, par contre, autrement plus sensible et plus exigeant car, là, il sera question du droit d’un peuple à obtenir son autodétermination. Tout en rencontrant le personnel de l’ONU activant dans la région de Tindouf, une source d’informations utile et appréciable sur les conditions particulières dans lesquelles se trouve le peuple sahraoui depuis plus de quarante ans, M.Ban Ki-moon aura des entretiens avec le secrétaire général du Front Polisario, à Rabouni. Dernier point de cette visite tant attendue par les Sahraouis, il se rendra au camp de la Minurso, déployé à Bir Lahlou, dans le Sahara occidental. Il aura, ainsi, pris le pouls de la situation d’ensemble et cerné les différents aspects du problème, sans oublier le fait que le Maroc a décliné sa venue en le considérant explicitement comme persona non grata. La raison prétendue a trait à l’absence du roi du Maroc, en déplacement à l’étranger, mais personne n’est réellement dupe de la manoeuvre. Rabat est confronté depuis plusieurs mois à des retours de manivelle, de plus en plus sévères, sur son occupation d’un territoire sahraoui au mépris de la légalité internationale. En témoignent les récentes décisions de l’Union européenne qui, malgré le lobbying du palais, a dû prendre acte des dispositions de l’ONU relatives aux ressources du Sahara occidental, exploitées illégalement par le Maroc. Ce qui a singulièrement alarmé le gouvernement marocain et le roi Mohammed VI, qui ont tenté en vain d’obtenir un report de cette visite au mois de juillet prochain, c’est le fait qu’outre la prise en compte de la situation humanitaire des réfugiés sahraouis, M.Ban Ki-moon va intégrer une analyse des résultats de sa tournée maghrébine dans son prochain rapport du mois d’avril devant le Conseil de sécurité de l’ONU sur la question du Sahara occidental. Or, c’est précisément ce que Rabat voulait éviter à tout prix. Lors des entretiens qu’il aura à Alger, les 6 et 7 mars prochain, le secrétaire général de l’ONU va développer l’argumentaire de son rapport. Il le fera d’autant plus volontiers que Ban Ki-moon aura effectué cette tournée sans les deux escales de Rabat et de Laâyoune qui abrite le siège de la Minurso, le Maroc ayant refusé de donner une réponse positive aux propositions de l’ONU concernant les entrevues nécessaires avec les responsables marocains. Avec l’appui de la France qui agit, méthodiquement, au Conseil de sécurité pour bloquer les initiatives de nature à restaurer le peuple sahraoui dans son droit légitime, le Maroc cherche désespérément à empêcher Ban Ki-moon, dont le mandat expire fin 2016, de faire avancer le dossier du référendum pour l’autodétermination. En outre, les soutiens sionistes devraient concourir, espère-t-il, à lui apporter un soutien inespéré lors du changement à la Maison-Blanche, en novembre prochain.
Cette fuite éperdue en avant des autorités marocaines se heurte à la détermination réaffirmée de l’Algérie d’oeuvrer sans relâche «à la stricte mise en oeuvre de la doctrine des Nations unies dont sont justiciables les pays et les peuples coloniaux» vis-à-vis desquels la responsabilité de l’ONU est pleinement engagée, sachant que la justice et la paix sont nécessaires pour une paix et un développement de la région maghrébine profitables à tous les peuples de la région.*Par Chaabane BENSACI - Lundi 29 Fevrier 2016 / L’Expression

**Comportement irrespectueux des Marocains à l’égard du secrétaire général de l’ONU

Le comportement «irrespectueux» adopté à l’égard du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) confirme que les autorités marocaines sont aujourd’hui prises de panique. Celle-ci devrait s’accentuer au fur et à mesure que se rapprochera la date prévue pour la présentation par Ban Ki-moon de son rapport sur le Sahara occidental devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Violemment critiqué la semaine dernière par le gouvernement marocain qui lui a reproché sa « partialité» dans le traitement du dossier du conflit du Sahara occidental lors de sa visite des camps de réfugiés sahraouis et des territoires sahraouis libérés, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a été obligé de sortir de sa réserve pour lui répondre. Une réponse s’imposait d’autant que l’ONU et le Sud-Coréen ont été une nouvelle fois pris pour cibles lors d’une manifestation «antisahraouie» et «anti-ONU» organisée lundi à Rabat à l’instigation du makhzen et à laquelle ont participé plusieurs membres du gouvernement marocain.

Dans cette manifestation officiellement assumée donc, certaines des attaques ont visé la personne même du secrétaire général des Nations unies. Ces attaques «irrespectueuses» et attentatoires à sa dignité ont fait entrer Ban Ki-moon dans une colère noire. Fait rarissime dans les usages des Nations unies, le secrétaire général de l’ONU — qui est connu pour son grand flegme — a tenu, cette fois, à répondre personnellement aux Marocains et veillé à ce que sa colère soit médiatisée. C’est la seconde fois en l’espace d’une semaine que l’ONU  recadre avec véhémence le Maroc.

Ban Ki-moon — qu’une majorité de Sud-Coréens espèrent voir devenir leur prochain Président — n’a par ailleurs pas raté l’occasion de la présence à New York du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, pour lui passer un savon «en live» et le charger de rendre compte à son gouvernement de l’étendue de sa «colère» et ainsi que de sa «profonde déception».

Il lui a exigé de plus de veiller à ce que l’ONU soit respectée au Maroc. «Le secrétaire général a fait part de sa stupéfaction concernant la récente déclaration du gouvernement du Maroc et exprimé sa profonde déception et sa colère au sujet de la manifestation qui a été mobilisée dimanche et qui l’a visé en personne», a déclaré l’ONU dans un communiqué diffusé juste après la rencontre entre Ban Ki-moon et le ministre marocain des Affaires étrangères.

Manipulations et désinformations marocaines

Loin d’avoir été impressionné et encore moins apeuré par les manœuvres marocaines destinées à faire pression sur l’ONU, Ban Ki-moon, droit dans ses bottes, a rappelé, en outre, au  chef de la diplomatie marocaine (qu’il n’aurait même pas convié à s’asseoir tellement son courroux était grand) son attachement aux résolutions des Nations unies pour le règlement du conflit au Sahara occidental.

Dans sa réponse cinglante au royaume chérifien, l’ONU a insisté  sur le fait que le dernier périple de Ban Ki-moon dans la région visait à «relancer les négociations entre Rabat et le Front Polisario afin de parvenir à une solution politique juste et mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».

L’Organisation a ainsi regretté que cet objectif ait été «déformé» par le gouvernement marocain. Un gouvernement qui tourne actuellement le dos à la paix et foule aux pieds la légalité internationale. Rabat refuse, en effet, le principe d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental et rejette, en même temps, le principe de négocier avec le Front Polisario. Les Marocains ne veulent même plus recevoir Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon.

A ce propos, l’ONU dit ne pas comprendre la réaction hystérique du Maroc qui a suivi la visite de son secrétaire général dans les camps de réfugiés sahraouis, dans la mesure où «tous les Etats membres des Nations unies, y compris le Maroc, ont accepté de déterminer le statut final des territoires sahraouis en vertu des résolutions de l’Assemblée générale adoptées sans vote». Statut qui, bien évidemment, ne doit être déterminé qu’à l’issue d’un référendum d’autodétermination.

Affolement et crise de nerfs

En réalité, le Maroc est au fait de toutes les subtilités du dossier et connaît bien la position de l’ONU  par rapport à la question du Sahara occidental. Il a perdu les pédales, car il vient de se rendre compte que son onéreux lobbying en faveur de la promotion de son «large plan d’autonomie» mis en place pour court-circuiter la tenue d’un référendum au Sahara occidental est loin de faire des émules, malgré le soutien actif de la France.

Pour tout le monde, le Sahara occidental reste est un «territoire non autonome», le Maroc n’a pas le statut de puissance administrante et le dossier sahraoui est une question de décolonisation. En clair, les trois grandes constantes rappelées à Tifariti par Ban ki-moon qui a même parlé d’«occupation».

L’affolement de Rabat s’explique aussi par les récentes victoires diplomatiques remportées par le Front Polisario, dont la plus retentissante était  de convaincre l’Union européenne de revoir son accord agricole conclu avec le Maroc en 2012. La décision de Bruxelles est elle-même en train de provoquer un effet boule de neige en Europe.

Ce n’est pas tout. De nombreux grands pays, comme le Nigeria et l’Afrique du Sud, ont inscrit comme priorité de leur agenda diplomatique la décolonisation du Sahara occidental. La visite de l’ambassadrice des Etats-Unis à Alger, au début du mois, dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, a par ailleurs créé un vent de panique au Maroc. Surtout que cette visite a été autorisée par le Département d’Etat.

Les Etats-Unis font partie des pays qui aident le plus les réfugiés sahraouis. Depuis octobre 2013, l’Administration Obama leur a consacré 23 millions de dollars. Il n’y a pas longtemps, les Etats-Unis ont également soutenu au Conseil de sécurité de l’ONU un projet préconisant l’élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, avant de se raviser à la dernière minute.

Le comportement «irrespectueux» adopté à l’égard du secrétaire général de l’ONU confirme, en tout cas, que les autorités marocaines sont aujourd’hui prises de panique. Celle-ci devrait s’accentuer au fur et à mesure que se rapprochera la date prévue pour la présentation par Ban Ki-moon de son rapport sur le Sahara occidental devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Ce rapport, tout le monde l’attend d’ailleurs avec impatience. Mais c’est le cas surtout des Sahraouis qui patientent depuis 40 ans que la communauté internationale tienne ses engagements. Lors de sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis, Ban Ki-moon a très bien compris que la patience des Sahraouis a des limites et qu’il n’est pas certain qu’ils pourront attendre davantage. Il sait aussi que la balle est dans le camp de l’ONU. *Zine Cherfaoui *el watan/ mercredi 16 mars 2016

**52 Etats ont apporté un soutien sans faille au SG de l’ONU qui a été violemment attaqué par le Maroc à l’occasion de sa récente visite dans la région.

L’Union africaine salue la visite du SG de l’ONU au Sahara occidental occupé

*Moscou dit Niet à la prétendue marocanité du Sahara occidental

La riposte est cinglante. Les 52 pays membres de l’Union africaine ont apporté un soutien sans faille au SG de l’ONU qui a été violemment attaqué par le Maroc à l’occasion de sa récente visite dans la région. Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies qui avait qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d’ «occupation» a dû faire face aux foudres du Palais royal par presse interposée. L’UA n’a pas gardé le silence face à ce comportement «irrespectueux» qui a ciblé le numéro un de l’ONU. «Nous saluons la visite du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental. Il a démontré la volonté sérieuse des Nations unies à assumer leurs responsabilités et à donner l’élan nécessaire tant attendu, afin de matérialiser la solution au conflit sur le territoire, conformément à la légalité internationale», souligne un communiqué de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma, rendu public, hier. Des mots qui doivent siffler dans les oreilles du roi du Maroc qui s’est rendu en Russie pour démarcher un éventuel soutien à son funeste projet pour le Sahara occidental. Son séjour a ressemblé à un froid sibérien. Il s’apparente à une véritable «gifle» de Moscou. Le souverain marocain qui a été accueilli par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov s’est certainement senti humilié. Vladimir Poutine ne s’est pas déplacé, dimanche dernier, pour saluer Mohammed VI à sa descente d’avion à l’aéroport international Vnoukovo. Il n’y a eu ni tambours ni trompettes. Ni le folklore habituel qui entoure les voyages du monarque alaouite en Afrique. Le «Tsar» a-t-il commis un crime de lèse-majesté? C’est probablement le dernier des soucis pour le patron du Kremlin. Le souverain marocain, par contre, qui dans son for intérieur a certainement jugé que l’accueil qui lui a été réservé n’était pas digne de son rang a dû ronger son frein et faire bonne figure malgré lui. Il ne pipera aucun mot. L’héritier d’Hassan II qui a été accueilli par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov s’est certainement senti humilié. Il fera contre mauvaise fortune bon coeur. Une attitude qui s’explique par l’arrière-pensée que cache sa visite, a priori, à caractère économique: le roi est allé chercher le soutien de Moscou à son projet de «marocanisation» du Sahara occidental. Un sujet qui a été éludé lors de son entretien avec Vladimir Poutine. Une autre manière pour le président russe de laisser son hôte s’empêtrer dans un dossier qui s’est transformé ces derniers jours en guerre ouverte contre le secrétaire général des Nations unies qui fait pourtant des pieds et des mains pour relancer les négociations entre Sahraouis et Marocains pour mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de quarante ans et qui de surcroît s’avère un sérieux danger pour la stabilité de la région. A travers les attaques orchestrées contre Ban Ki-moon le pouvoir marocain a en effet fait étalage d’une pratique dévoyée de la diplomatie. Cela lui a valu une volée de bois vert de la part du SG de l’ONU qui a dénoncé «les attaques irrespectueuses» de Rabat contre sa personne et l’institution qu’il représente. Ban Ki-moon avait remonté les bretelles au ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar lors de leur rencontre à New York. M.Ban lui avait exprimé à cette occasion «sa profonde déception et sa colère au sujet de la manifestation qui a été mobilisée dimanche (13 mars Ndlr)» à Rabat avec «la présence de plusieurs membres du gouvernement marocain». Ce qui a «ensauvagé» un peu plus le chef de la diplomatie marocaine dont le département a annoncé une série de «mesures immédiates» prises par le gouvernement, suite à ses déboires newyorkais. «Le Royaume du Maroc se réserve le droit légitime de recourir à d’autres mesures, qu’il pourrait être amené à prendre, pour défendre, dans le strict respect de la Charte des Nations unies, ses intérêts supérieurs, sa souveraineté et son intégrité», poursuit le document, dans un esprit revanchard et belliqueux qui témoigne du comportement d’un trône capricieux qui a décidé de livrer une guerre sans précédent aux instances internationales, tout en piétinant la légalité internationale.
Ce que Moscou a refusé de cautionner. Comme elle a refusé de signer un blanc-seing à une diplomatie royale partie à vau-l’eau et qui n’a pas fini d’en baver. Contrarié par la décision de la Cour de justice de l’UE (Cjue) qui a annulé, le 10 décembre 2015, l’accord agricole, signé en 2012 avec l’Union européenne, le Maroc qui a décidé de rompre ses relations avec l’UE est en effet dans le collimateur du Parlement européen qui a qualifié cette attitude d’ «intrusive», propre à celle «d’un enfant gâté». Les parlementaires européens n’ont pas raté, aussi, l’opportunité d’épingler le pouvoir marocain par rapport à son attitude vis-à-vis du SG de l’ONU. Des déclarations qui risquent de faire ruer dans les brancards du côté du Palais royal après la «gifle» de Moscou que Mohammed VI a encaissée sans broncher.*Par Mohamed TOUATI - Jeudi 17 Mars 2016/ L’Expression

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**Les «élus européens» adoptent un amendement qui exhorte les Nations unies à doter la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) d’un mandat de surveillance des droits de l’homme.

Un coup de tonnerre à Strasbourg qui a retenti à Dakhla où le Front Polisario tient son 14ème congrès. Les «élus européens» ont adopté, jeudi 17 décembre 2015, un amendement qui exhorte les Nations unies à doter la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) d’un mandat de surveillance des droits de l’homme. A quatre mois du vote d’une nouvelle résolution sur le Sahara occidental par le Conseil de sécurité, le Parlement de Strasbourg remet sur le tapis les violations des droits de l’homme au Sahara occidental. Un dossier qui hante le pouvoir marocain qui a pu échapper in extremis à la correctionnelle.
De nombreux rapports d’associations internationales (Fondation Kennedy, Amnesty international, Human Rights Watch…) de défense des droits de l’homme l’ont maintes fois épinglé sur le sujet alors que le représentant spécial de l’ONU sur la torture, Juan Mendez, avait fait état de cette pratique chez notre voisin de l’Ouest à la suite d’une visite qu’il y a effectué du 15 au 22 septembre 2012. L’amendement approuvé par le Parlement de Strasbourg dans le cadre de son rapport annuel 2014 sur les droits de l’homme et la démocratie dans le monde et sur la politique de l’Union européenne en la matière, vient donc de remuer le couteau dans la plaie. Du côté de Rabat ça doit grincer des dents.
A Dakhla, le Front Polisario ajoute une corde à son arc. «Il s’agit d’une résolution très importante et pertinente qui vient d’être adoptée en fin d’année, pour dire à quel point la question du Sahara occidental a fait son chemin en Europe», a déclaré, Mohamed Sidati, le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, en marge des travaux du 14ème congrès. «Le rapport est un message qui vient de l’Europe à l’endroit du Maroc qui lui rappelle que la légalité internationale ne peut pas être détournée et que les violations des droits de l’homme au Sahara occidental ne peuvent être indéfiniment tolérées», a souligné M. Sidati qui avait indiqué que le peuple sahraoui n’exclurait aucune option pour faire aboutir ses droits. «Si la Communauté internationale se déclare incapable de poursuivre son processus de paix, surtout de le mettre en oeuvre afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, le peuple sahraoui n’exclura aucune option et toutes les options sont sur la table», a affirmé le responsable sahraoui dans une déclaration à l’APS. Les déclarations se succèdent. Incisives. Offensives. Le président de la République sahraouie avait donné le «la». «La résistance en tant que moyen de combat et de lutte et une préparation permanente pour parer à toutes les éventualités, exigent de nous le renforcement de l’organisation politique et de rehausser de manière suivie la préparation de l’Armée de libération sahraouie», a souligné Mohamed Abdelaziz, dans son allocution d’ouverture des travaux du 14ème congrès du Front Polisario.
Dans la foulée, le secrétaire général du Congrès national africain (ANC), première force politique d’Afrique du Sud a durci le ton. Il a annoncé le boycott des entreprises activant dans les territoires sahraouis occupés. «Nous nous attelons actuellement à recenser l’ensemble des entreprises étrangères impliquées avec l’occupant marocain dans l’exploitation des richesses du Sahara occidental», a indiqué Gwede Mantashe. «Nous allons organiser une campagne pour boycotter toutes ces entreprises qui activent au Sahara occidental occupé au mépris du droit international», a-t-il poursuivi. Hier, des parlementaires algériens ont rencontré une délégation de congressistes sahraouis des territoires occupés, composée de militants et de juristes à Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), en marge des travaux de la 3ème journée du 14ème Congrès du Front Polisario. «Nous avons longuement écouté leurs témoignages, et nous étions terrifiés par la gravité des dépassements de l’occupant marocain en matière des droits de l’homme dans ces territoires», a déploré la vice-présidente du Groupe de Fraternité et d’amitié parlementaire avec le peuple sahraoui, Houria Rachid. Dakhla aura fait écho à Strasbourg.

**60 victimes sahraouies enterrées vivantes

Trois nouvelles fosses communes ont été découvertes, récemment, dans les territoires sahraouis par des experts espagnols, a indiqué, jeudi à Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), le président de l’Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (Afrapredesa), Omar Abdeslam. «Jusqu’à maintenant 10 personnes furent identifiées dans la première fosse», a déclaré le militant associatif tout en précisant que «la plus grande fosse contient les ossements de 60 victimes sahraouies enterrées vivantes».

*Par Mohamed TOUATI - Samedi 19 Decembre 2015 / L’Rxpression

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*Forum Crans-Montana au Sahara occidental occupé

Défection en cascade d’Etats et d’ONG internationales

Nombre de personnalités internationales, de pays et d’ONG ont déjà décliné l’invitation du Forum Crans-Montana à prendre part à une conférence sur «La coopération Sud-Sud et l’Afrique», prévue du 12 au 14 mars à Dakhla, ville sous occupation marocaine, sous le haut patronage du roi Mohamed VI.

Le 24 février dernier, la directrice générale de l’Unesco, Mme Irina Bokova, a annoncé, dans une lettre adressée au président exécutif du Forum Crans-Montana, qu’elle ne participera pas à la conférence de Dakhla, arguant du fait que l’organisation qu’elle dirige «ne saurait s’associer à un Forum dont la prochaine édition se tiendra à Dakhla, territoire contesté aux fins du droit international et aux termes des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, auxquelles l’Unesco est tenue de s’aligner et de se conformer».
En fait, cette réaction rejoint celle de deux hauts responsables de l’Union européenne, exprimée par la voix du président de la commission, Jean Claude Junker, et celle de la haute représentante pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini.

Ces derniers ont annoncé officiellement leur décision de ne pas prendre part à cette manifestation très controversée, notamment depuis que le Parlement panafricain a appelé au boycott de la conférence qui, selon lui, «est en contradiction avec les efforts de la communauté internationale pour résoudre le conflit au Sahara occidental et ne peut engendrer qu’un climat de confrontation sur ce territoire». La décision a été précédée de l’appel lancé par l’Union africaine aux Etats membres et à toutes les organisations, les exhortant à ne pas prendre part à cette manifestation en signe de soutien au droit à l’autodétermination des sahraouis.

La Suisse ne cautionnera pas

Et c’est dans ce cadre que la Suisse, par la voix de son conseiller fédéral des Affaires étrangères, Didier Burkhalter, a annoncé dans une lettre adressée au président de la Commission suisse d’amitié avec le peuple sahraoui qu’elle «ne participera pas au forum», précisant : «Nous avons contacté les organisateurs du Forum pour les en informer et attirer leur attention sur la sensibilité du choix d’organiser leur rencontre à Dakhla. Nous avons réitéré la position de la Suisse concernant le Sahara occidental et les avons priés de ne pas associer la Suisse officielle à cette manifestation.»

Selon la presse suisse, Carlo Sommaruga, président de la commission de Politique extérieure, s’est aussi montré «méfiant» et a donc décliné l’invitation du Forum Crans-Montana. Il a déclaré : «J’ai interpellé le Conseil fédéral pour m’assurer qu’il n’y avait pas d’appui financier ou politique de la part de la Confédération (…). Les invitations du forum, qui mentionnent ‘Dakhla, Maroc’, montrent un mépris total envers le peuple sahraoui.» Liliane Maury Pasquier, conseillère d’Etat socialiste, partage, selon la presse helvétique, cet avis :  «C’est problématique que ce forum se présente comme une ONG suisse. Il pourrait y avoir un dégât d’image pour notre pays.»

Quid de la Grande-Bretagne ? Le sous-secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères auprès du Commonwealth, Tobias Ellwood, a clairement indiqué que son pays «n’a pas l’intention d’envoyer une délégation» au Forum Crans-Montana. Le responsable s’est dit «conscient» des rapports de l’Union africaine appelant les organisateurs à annuler l’organisation d’une telle conférence à Dakhla, une ville occupée relevant de la responsabilité de l’ONU.

Il est à rappeler que le Front Polisario a déjà saisi un grand cabinet d’avocats européen, qui a sommé le Forum Crans-Montana de mettre un terme à l’organisation de cette conférence sous peine de «poursuite pénale internationale pour complicité de crimes de guerre et financement d’une armée responsable de crimes de guerre et de violation des droits de l’homme».

Dans une déclaration à El Watan, le premier responsable, du Forum Crans-Montana, Jean-Paul Carteron, a expliqué : «En présence de problèmes qui perdurent depuis quarante ans, le Forum et l’Isesco ont décidé d’essayer d’apporter une modeste contribution au débat qui ne saurait durer encore quarante ans (!), d’informer ceux qui le désirent et de permettre aux interlocuteurs potentiels de nouer les liens de contacts individuels. Organiser un forum de discussions est un droit fondamental dans toute société qui se respecte.

Cela représente une démarche ouverte et démocratique. Nul ne saurait prétendre empêcher des hommes et des femmes de venir, voir, penser et de parler, dans un cadre privé, d’essayer de faire un progrès politique, économique et social ! Le Forum de Dakhla est entièrement consacré à des thématiques économiques et sociales. Il n’abordera pas les enjeux politiques qui sont en attente car ceux-ci ne sont pas de sa compétence. La question soulevée parfois du ‘territoire non autonome’ n’est pas pertinente.

La lecture attentive et objective de l’article 73 de la Charte des Nations unies permet de voir, ligne par ligne et mot par mot, que l’initiative du Forum Crans-Montana et de l’Isesco est en pleine harmonie avec ses prescriptions. Il n’y aura pas d’autre communication de la part du Forum Crans-Montana». *Salima Tlemçani-El Watan/ mardi 03 mars 2015

**la justice européenne annule l’accord commercial conclu par l’Union européenne (UE) et le Maroc, incluabt les produits agricoles du Sahara occidental.

l a fallu du temps, puisqu’elle a été saisie dès 2012 par le Front Polisario, mais la justice européenne a rendu jeudi un arrêt annulant l’accord commercial conclu par l’Union européenne (UE) et le Maroc, pour la simple raison que celui-ci incluait les produits agricoles et halieutiques provenant du Sahara occidental. Un coup dur pour le Maroc qui entendait ainsi faire entériner son occupation de ce territoire. L’impact est donc éminemment politique. Il l’est également pour l’Europe qui tergiversait au moins sur ce sujet, sinon que certains de ses membres en tiraient profit, si ce n’est enfin un certain parti-pris, comme l’a révélé le blocage le même jour au Conseil de sécurité d’une déclaration sur ce territoire.

Ainsi donc, «par un jugement rendu ce 10 décembre 2015, le Tribunal de l’Union européenne (Luxembourg) a prononcé l’annulation de l’acte du 8 mars 2012 du Conseil de l’Union européenne relatif à la conclusion de l’accord agricole entre l’UE et le Maroc. Cette annulation est à effet immédiat». Le Front Polisario qui avait saisi l’instance européenne en est, bien entendu, satisfait, relevant à ce sujet au moins deux éléments majeurs.

Tout d’abord, le Front Polisario, seul représentant du peuple sahraoui, est en mesure d’agir en tant que sujet de droit international devant la juridiction européenne et les juridictions des 28 Etats européens. Ensuite, et sur le fond, le Tribunal de l’Union européenne s’appuie sur le fait que la souveraineté du royaume du Maroc sur le Sahara occidental n’est reconnue ni par l’Union et ses Etats membres ni, plus généralement, par l’ONU et sur l’absence de tout mandat international susceptible de justifier la présence marocaine sur ce territoire.

Ainsi, ce jugement, qui établit la capacité du Front Polisario à agir en justice, consacre les positions politiques du Front Polisario, seul habilité à décider des conditions d’exploitation des ressources naturelles. Et de rappeler qu’il a engagé une procédure similaire visant à faire annuler l’accord de pêche liant le Maroc et l’UE, incluant lui aussi les eaux territoriales du Sahara occidental. L’Algérie également en est satisfaite et considère que cet arrêt «vient consacrer à nouveau la légalité internationale et rendre ainsi justice au peuple du Sahara occidental (occupé)».    

Une étape majeure a donc été franchie et cela en plein débat sur cette question au sein même des Nations unies à l’occasion d’un briefing de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, permettant une nouvelle fois de situer les appuis de plus en plus rares dont bénéficie l’occupation marocaine. Et c’est là visiblement la prochaine étape, car la question sahraouie a véritablement évolué avec le soutien apporté ou réitéré par un nombre d’Etats de plus en plus grand, mais aussi par les centaines d’organisations non gouvernementales (ONG) très actives également sur tout ce qui touche les points de droit, à l’image de l’accord commercial que la Cour européenne de justice vient de frapper de nullité.

Elles multiplient leurs actions, utilisant tout ce que permet la légalité internationale. L’éventail, se rend-on compte, en est bien large, avec au bout moins de discours et plus d’actions. Plus simplement, il s’agit d’appliquer les lois européennes, les Américains l’ayant fait quant à eux il y a dix ans, quand ils avaient décidé d’exclure les territoires du Sahara occidental de l’accord de libre-échange qu’ils s’apprêtaient à conclure avec le Maroc.

L’Europe, qui vient de s’y engager, ne l’avait jusque-là jamais fait pour des raisons que l’occupant a utilisées à son profit, puisqu’il considère que tout ce qui n’est pas entrepris contre l’occupation tend, au contraire, à l’entériner. Ainsi en est-il des accords de pêche successifs conclus depuis une vingtaine d’années, l’Europe inventant pour cela un tout nouveau concept, celui de l’autorité de fait. C’est ce qui avait amené alors l’ONU à rappeler que le Maroc est une force d’occupation. La justice européenne vient, elle aussi, de le considérer comme tel. A quand la prochaine étape ?*Mohammed Larbi / el watan/ samedi 12 décembre 2015

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**Christopher Ross termine sa visite au Sahara occidental

 Des manifestations pacifiques pour l’indépendance du Sahara occidental à Layoune et Smara violemment réprimées par les forces de répression marocaines

Mohammed VI perd son sang-froid

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental a quitté hier les territoires occupés alors que les manifestations qui ont éclaté à Layoune et Smara ont été violemment réprimées.

Deux hauts lieux de la résistance sahraouie ont été le théâtre d’une répression sanglante. Les forces d’occupation marocaines ont bastonné à tour de bras. Comme d’habitude. Une vingtaine de manifestants en faveur de l’indépendance du Sahara occidental ont été blessés le 20 octobre, dont un grièvement, à Smara  où Christopher Ross effectuait un déplacement historique. «Des dizaines de personnes avaient été blessées et hospitalisées à Layoune…Des policiers en civil ont violemment empêché les rassemblements», a rapporté, de son côté le responsable local de l’Amdh (Association marocaine des droits de l’homme) Hamoud Iguilid.
Le séjour de Christopher Ross, le week-end dernier, dans les villes occupées du Sahara occidental a donné l’occasion au peuple sahraoui de crier sa soif de liberté. Mohammed VI a perdu son sang-froid.
Ses barbouzes ont joué de la matraque pour les réduire au silence. Pour confirmer les rapports des associations internationales (Amnesty International, RFK Center, Human Rights Watch…), du département américain…qui font cas de violations des droits de l’homme et du recours à la torture dans les territoires occupés. Une certaine manière de se faire hara-kiri qui met en exergue la caractère sado-masochiste du pouvoir marocain.
Cette nouvelle démonstration de brutalités et de violences indique surtout qu’il est nécessaire et urgent de doter la Minurso (Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental) d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme.
Un scénario que redoute le souverain marocain qui avait déjà fait des pieds et des mains pour contrer la proposition américaine qui avait pour objectif de doter la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme.
Une initiative qui l’avait mis dans tous ses états. Le monarque alaouite qui en a gardé des «séquelles» reste sur le qui-vive. «La question du Sahara s’est trouvée cette année en butte à des défis majeurs que nous avons pu relever grâce à la force de notre position et à la légitimité de notre cause…On ne devrait pas se satisfaire de remporter cette bataille, ni céder à un optimisme béat. Nous avons, en effet, constaté quelques défaillances dans la manière d’aborder notre cause nationale…» avait déclaré Mohammed VI, le 11 octobre dans un discours tenu à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne du Parlement marocain. Un discours qui montre à quel point le pouvoir marocain est sur la défensive. Le contexte s’y prête. L’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies doit présenter, le 30 octobre, au Conseil de sécurité son rapport sur la situation qui prévaut au Sahara occidental alors qu’en principe, le Parlement européen doit examiner et voter demain (24 octobre) le rapport de l’eurodéputé Charles Tannock sur la même question.*L’Expression-22.10.2013

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**La presse marocaine fait état d’une manifestation «sans précédent» à El Ayoun pour l’indépendance du Sahara occidental

Plusieurs manifestations pacifiques ont été organisées, samedi soir, dans la ville d’El Ayoun occupée pour revendiquer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’élargissement des prérogatives de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la protection et la surveillance des droits de l’homme.

La presse marocaine a fait part, le lendemain, d’une manifestation pro-indépendance «sans précédent» depuis plusieurs décennies qui s’est déroulée samedi à El Ayoun, la plus grande ville du Sahara occidental. Des violences ont toutefois éclaté dans la soirée. Et les heurts ont fait un nombre indéterminé de blessés parmi les manifestants, a affirmé à l’AFP un responsable local de l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendant), Hamoud Iguilid.

La manifestation, qui est intervenue alors que des journalistes de médias nord-américains se trouvent à El Ayoun, a rassemblé plus de 2000 personnes, a pour sa part affirmé le coordinateur régional du Conseil national des droits de l’homme (CNDH, officiel), Mohamed Salem Charkaoui, cité par le site Lakome. La presse marocaine n’a en tout cas pas tari en commentaires sur la forte mobilisation des manifestants d’El Ayoun pour l’indépendance du Sahara occidental. «Une mobilisation sans précédent des ennemis de l’intégrité territoriale», a attaqué hier le quotidien Aujourd’hui Le Maroc, citant «des sources concordantes». «La plus grande manifestation de l’histoire d’El Ayoun pour la séparation», a également titré Akhbar Al Youm, notant la présence dans le cortège de drapeaux du Polisario (indépendantistes), mais également de drapeaux américains. 

Dimanche, la police marocaine a usé de la violence pour disperser des manifestants sahraouis qui s’apprêtaient à organiser une marche de protestation pacifique, a rapporté hier l’agence de presse sahraouie (SPS) citant des sources du ministère des Villes occupées et des Communautés. L’intervention «d’une violence excessive» qui a eu lieu dans un quartier de la ville de Smara occupée a fait plusieurs victimes parmi les civils sahraouis, a ajouté SPS, soulignant que les citoyens sont quand même sortis manifester, rue de l’Intifidha. *El Watan-07.05.2013.

**Violation par le Maroc des droits humains au Sahara Occidental

Le témoignage accablant d’Aminatou

Le Congrès américain a reçu, lundi à Washington, la militante sahraouie des droits de l’homme, Mme Aminatou Haïdar, en visite dans la capitale fédérale américaine pour plaider la cause du Sahara occidental occupé et dénoncer les violations continues des droits des Sahraouis par le Maroc.

Mme Haïdar est intervenue devant le Congrès dans le cadre de la Conférence Emir Abdelkader (Emir Abdelkader Lecture) organisée périodiquement par Defense Forum Foundation, qui est une fondation américaine enregistrée au Congrès activant pour la démocratie et les droits de l’homme ainsi que pour les questions de défense nationale américaine ; elle est surtout connue pour ses forums tenus au bénéfice de l’institution parlementaire américaine pour promouvoir la liberté  et les droits de l’homme à l’étranger. La conférence Emir Abdelkader Lecture désigne annuellement une personnalité musulmane, œuvrant pour la liberté et les droits de l’homme dans le même esprit et en référence à l’Emir Abdelkader Ben Mahieddine, pour prononcer une allocution au Congrès américain.

Dans son intervention intitulée «Justice pour la dernière colonie d’Afrique : la  lutte pour les droits de l’homme et l’autodétermination au Sahara occidental», Mme Haïdar a expliqué la genèse du dossier du Sahara occidental occupé, tout en faisant part du problème préoccupant des violations des droits de l’homme perpétrées par les autorités marocaines contre le peuple sahraoui. Devant les participants à ce forum, elle a décrit, selon l’APS qui a rapporté l’information, la politique de répression brutale et sanglante menée par le Maroc à travers les arrestations arbitraires, les bastonnades, les actes de torture, les viols, les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées de Sahraouis.

A ce propos, l’activiste sahraouie a fait part au Congrès que ces violations des droits de l’homme continuaient d’être commises même après la création, au Maroc, du Conseil national des droits de l’homme, qui est censé agir pour prémunir les sociétés marocaine et sahraouie contre les violations des droits de l’homme, et malgré les appels au respect de ces droits formulés dans les rapports du département d’Etat américain et des ONG internationales des droits de l’homme et en dépit des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et des rapports du secrétaire général de l’ONU appelant au respect des droits des Sahraouis.

Face à un auditoire particulièrement attentif à son discours, Mme Haïdar a relevé l’importance de la création d’un mécanisme de surveillance des droits des Sahraouis au sein de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), qui est devenue, a-t-elle observé, une revendication unanime des ONG internationales des droits de l’homme. Or, a déploré cette activiste qui est également la présidente du Collectif des défenseurs des droits de l’homme au Sahara occidental (Codesa), «ce sont certaines grandes puissances membres du Conseil de sécurité qui s’opposent toujours à la volonté de la communauté internationale qui réclame la mise en place d’un tel mécanisme». Ce qui fut le cas, a-t-elle rappelé, en avril 2013, lorsque certaines puissances mondiales avaient refusé d’appuyer, au Conseil de sécurité, le projet de résolution présenté par les Etats-Unis pour l’élargissement du mandat de la Minurso au volet de la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental occupé.

Pis encore, s’est indignée Mme Haïdar, même avec la résolution adoptée par le Conseil de sécurité en avril 2013 qui appelait à l’amélioration de la situation des droits des Sahraouis et à la mise en place de «mesures indépendantes et crédibles» garantissant le plein respect de ces droits, «le Maroc récidive et continue de violer ces droits».

Enlèvements, tortures et agressions à la pelle

Sur ce point, elle a précisé que rien qu’entre le 25 avril 2013 (date de l’adoption de la résolution par le Conseil de sécurité) jusqu’au 18 mars 2014, la répression des manifestations pacifiques a touché 912 personnes (458 femmes, 399 hommes, 28 enfants et 27 handicapés). Cette période a enregistré également 52 enlèvements, dont des femmes et des enfants, qui ont été tabassés et/ou torturés pour être ensuite relâchés, tandis que des attaques et agressions ont été commises contre les défenseurs des droits de  l’homme et des blogueurs sahraouis, alors que 197 maisons ont été saccagées.

Quant aux poursuites judiciaires, elles ont concerné 108 prisonniers politiques sahraouis durant cette même période. En conséquence, Mme Haïdar a prévenu que l’aggravation de la précarité des conditions de vie et la situation alarmante des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental «vont nourrir l’émergence, chez les civils sahraouis, d’un sentiment non seulement de perte de confiance, mais aussi de désespoir  pouvant être, à l’avenir, un catalyseur d’une riposte violente de leur part à même de déstabiliser la paix dans le nord-ouest africain». Outre les droits de l’homme, la présidente du Codesa a évoqué la question fondamentale de l’autodétermination en rappelant que «le Maroc, avec l’appui de certaines puissances mondiales, notamment la France, refuse toujours de se conformer à la légalité internationale laquelle donne, pourtant, le droit au peuple sahraoui de jouir de son droit à l’autodétermination».

Après la présentation de cette situation, Mme Haïdar a appelé le  Congrès, au vu de son engagement dans la promotion des droits de l’homme à travers le monde et étant donné son rôle influent sur la politique  étrangère des Etats-Unis, «à se préoccuper davantage de la situation des droits des Sahraouis et du problème de l’exploitation illégale des richesses minières et halieutiques du Sahara occidental, surtout qu’il existe des entreprises américaines qui ont des activités de prospection minière et pétrolière, alors que d’autres continuent d’importer du phosphate du Sahara  occidental».  Cela se pratique, a-t-elle regretté, en dépit des clauses de l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et le Maroc excluant le Sahara occidental des territoires de la mise en œuvre de cet accord.*El Watan-26.03.2014

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**Le lobbying marocain aux USA entrave la tenue d’un référendum au Sahara occidental

Le quotidien américain Washington Post a affirmé que des experts dans les questions internationales considéraient que le lobbying  marocain est le facteur principal qui empêche la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental occupé, prévu pourtant depuis 1991 par une résolution du Conseil de sécurité.

Le journal américain a évoqué lundi la question du Sahara occidental  dans un article consacré à la contribution de la femme sahraouie dans la lutte  contre l’occupation marocaine, avec comme toile de fond les difficultés qui  entourent le dossier sahraoui du fait de l’attitude du Maroc. 

« Le Sahara occidental demeure la dernière colonie de l’Afrique à qui  il n’a pas été donné le droit de choisir son sort depuis près de 40 ans », souligne-t-il.

Le quotidien de la capitale fédérale américaine rappelle, toutefois, que « les Etats-Unis, à l’instar de la majorité des pays à travers le monde,  ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ». 

Observant que les appels lancés par le peuple sahraoui pour la tenue  d’un référendum « ont fait peu de progrès », Washington Post explique que des  experts dans les questions internationales attribuaient cette situation notamment  au « lobbying marocain » pour entraver la mise en oeuvre de cette proposition  ainsi qu’à « un manque de volonté » de certains pays.

Par ailleurs, cet influent journal américain a relevé le rôle de la  femme sahraouie dans sa lutte pour l’indépendance en allant à la rencontre de  plusieurs d’entre elles dans un reportage réalisé sur place durant lequel il  a également couvert plusieurs manifestations pro-indépendance.

Dans cet article-reportage accompagné d’un enregistrement vidéo, Washington  Post note que « dans une région où les femmes sont souvent marginalisées de  la vie politique, les femmes sahraouies jouent un rôle particulièrement important  dans le mouvement pour l’indépendance du Sahara occidental ». A ce propos, l’auteur de l’article, Loveday Morris, décrit les souffrances  physiques et morales (torture, détentions arbitraires, menaces…) endurées  par les femmes sahraouies dans leur lutte pour l’indépendance, en citant, entre  autres, l’activiste pour les droits de l’homme des Sahraouis, Aminatou Haidar.

Dans ce contexte, il rappelle le rapport de Human Rights Watch (HRW)  de juin dernier qui avait fustigé le Maroc pour les procès inéquitables à l’encontre  des activistes sahraouis, ainsi que pour les prétendues preuves basées sur les  déclarations faites aux policiers sous la torture ou les mauvais traitements.*APS-08.07.2013.

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**Le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental désavoué par l’ONU

Bien que non contraignante, la résolution que le Conseil de sécurité a adoptée, jeudi 25.04.2013, au sujet de l’affaire du Sahara occidental, rejette explicitement le statu quo et implicitement le plan marocain d’autonomie du territoire. Seule solution, préconise, de nouveau, l’Onu : l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum.

Le Marocain Allal El Fassi, qui avait formulé, en 1946, la revendication marocaine sur d’immenses territoires, déclarait, en juin 1956, dans le journal de son parti Istiqlal, El Alam (Le Drapeau), à propos des territoires sahariens : «Si l’on doute que les populations [de ces territoires] refusent, dans leur unanimité, de revenir au sein du Maroc, on pourrait organiser une consultation des Maures eux-mêmes.» Le vœu de ce grand nationaliste marocain vient, une nouvelle fois, d’être exaucé par le Conseil de sécurité des Nations-Unies lequel affirme, dans la résolution 2099, que le «statu quo [n’était] pas acceptable», reprenant les propos de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu, Christopher Ross. Cette affaire de décolonisation, la dernière en Afrique, dure depuis, bientôt, 50 ans.

En effet, le Comité spécial des Nations-Unies examine la question du «Sahara espagnol» en 1964. Et dans la résolution qu’il adopte, le 16 octobre, le Comité de décolonisation de l’organisation internationale se prononce pour la décolonisation du territoire. Cette position est réitérée, à maintes reprises, sans que ni l’Espagne, puissance tutélaire, ni le Maroc, qui lui succède, ne se plient aux directives des instances internationales qui n’ont cessé de souligner «la nécessité de consulter la population sahraouie sur son avenir politique dans les conditions exigeantes de liberté et d’authenticité». 
De très nombreuses invitations avaient été adressées à l’Espagne en vue «d’arrêter le plus tôt possible, en conformité avec les aspirations de la population autochtone du Sahara occidental et en consultation avec les gouvernements marocain et mauritanien et toute autre partie intéressée [visant l’Algérie sans la nommer], les modalités de l’organisation d’un référendum qui sera tenu sous les auspice de l’Onu afin de permettre à la population autochtone du territoire d’exercer librement son droit à l’autodétermination».
Ce droit est, une fois de plus, réaffirmé par le Conseil de sécurité qui propose une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
Malgré le soutien que la France lui a apporté, le plan d’autonomie que le Maroc promeut comme unique moyen de sortir de la crise n’a pas été pris en considération par le Conseil de sécurité qui met Paris en porte à faux. Lors de son voyage au Maroc, au début du mois d’avril, François Hollande présentait ce plan comme la panacée, déclarant devant le Parlement marocain que ce plan était «une base sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée», escamotant ainsi le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et les résolutions pertinentes des Nations-Unies exigeant l’organisation d’un référendum.
Une pierre a également été jetée dans le jardin de la France qui a éludé les atteintes aux droits de l’homme au Sahara occidental. La nouvelle résolution rappelle «l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme» dans ce territoire occupé.
Si le Conseil de sécurité a réaffirmé des principes intangibles, il a pris la décision, que la monarchie marocaine redoutait, de proroger d’un an le mandat de la Mission des Nations- Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) jusqu’au 30 avril 2014.*Monjournal.dz-26.04.2013.
**Pour sauver sa tête, combien de temps et de manoeuvres faudrait-il encore au roi Mohammed VI ?
Tout de suite après l’adoption, jeudi dernier(25.04.2013), par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une nouvelle résolution sur le Sahara occidental (il s’agit de la résolution 2099), Rabat s’est empressé de demander à ses relais médiatiques en Occident de chanter les vertus et la solidité de sa relation stratégique avec Washington.

Objectif de la manœuvre : minimiser le différend observé entre les deux capitales concernant le dossier sahraoui. Avant de changer d’avis à la dernière minute, les Etats-Unis avaient en effet proposé de doter la Mission onusienne pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme. Et l’enjeu pour le souverain était bien évidemment de faire croire que l’initiative américaine n’était qu’une simple «petite» erreur d’aiguillage. Une erreur que l’Administration Obama a fini par corriger d’elle-même.
Or, la réalité est tout autre. Pour sauver sa tête, le roi Mohammed VI aura été obligé d’appeler son amie Hillary Clinton à la rescousse. Connue pour son tropisme marocain, l’ancienne responsable du Département of States – dont tout le monde sait que sa sœur réside depuis de nombreuses années au Maroc – n’hésitera pas à intercéder en sa faveur auprès du président Barack Obama. Après, semble-t-il, une âpre négociation, celui-ci acceptera in fine de retirer l’initiative introduite par Susan Rice au Conseil de sécurité avec l’accord du nouveau secrétaire d’Etat, John Kerry. La Minurso restera donc pour une année supplémentaire l’une des rares missions de l’ONU dans le monde à ne pas avoir de mandat dans le domaine des droits de l’homme.

Ce n’est pas tout. Pour isoler les Américains et briser ainsi tout consensus au sein du Conseil de sécurité, la France a, de son côté, mobilisé l’Espagne, le Togo et le Rwanda ainsi que d’autres pays. Pour Paris, il était évident que le trône marocain était en jeu dans cette problématique du Sahara occidental. Et puis, pour des raisons géostratégiques évidentes, il n’était pas question de laisser tomber «l’allié» marocain. Une chose est certaine : le forcing de Hillary Clinton n’a pas été du goût de John Kerry. Connu pour être un proche de la famille Kennedy, celui-ci est sensible aux causes défendues par l’ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme (R. F. Kennedy Center). Aussi, tout indique qu’il reprendra à son compte, dans un proche avenir, le combat de la fondation Kennedy en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.

La détermination de la fondation Kennedy

En attendant, la fondation Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme a averti, hier, qu’elle ne laissera pas tomber les Sahraouis. Dans un communiqué rendu public en début de matinée, elle a, en outre, fait part de sa «consternation» du fait que malgré les «preuves incontestables» des violations des droits de l’homme contre les Sahraouis par les forces marocaines, le Conseil de sécurité «a négligé les recommandations du secrétaire général de l’ONU et du rapporteur spécial contre la torture, Juan Mendez, en laissant les Sahraouis sans défense une fois de plus».

La réalité n’a d’ailleurs pas tardé à donner raison à R. F. Kennedy Center puisque pas plus loin que vendredi, une manifestation de Sahraouis a été réprimée par les forces d’occupation marocaines à El Ayoun occupée, capitale du Sahara occidental. C’est la raison pour laquelle l’ONG américaine a pris soin d’appeler, dans son communiqué, le Conseil de sécurité à mobiliser les entités de l’ONU chargées de la protection des droits de l’homme pour effectuer mensuellement des visites au Sahara occidental occupé aux fins de surveiller le respect des droits de l’homme et d’en faire des comptes rendus périodiques. Ayant certainement compris que la «guerre» du Sahara occidental était loin d’être gagnée, le roi Mohammed VI a exigé de sa classe politique et de ses médias qu’ils aient la victoire modeste.

En agissant de la sorte, le makhzen veut éviter à tout prix de s’aliéner durablement les Américains. Après la récusation avortée de Ross, les prises de bec au Conseil de sécurité avec Susan Rice sur la surveillance des droits de l’homme et la décision des autorités marocaines de reporter sine die un exercice militaire conjoint, il apparaît clairement, en effet, que le souverain marocain ne veut pas aggraver davantage son cas, d’autant plus qu’on lui a rapporté que John Kerry entendait, à l’avenir, s’appuyer plus sur l’Algérie dans la région. Mais selon des sources proches de l’Administration américaine, il paraîtrait que le mal est déjà fait. C’est, en tout cas, ce que suggère la décision du Pentagone de répondre par la négative au souhait de Rabat de maintenir à nouveau dans le calendrier les manœuvres que les armées des deux pays devaient mener à Agadir à la fin de ce mois.

Une manifestation pacifique de Sahraouis à El Ayoun réprimée :

Une manifestation de Sahraouis, vendredi après-midi, à El Ayoun occupée (capitale du Sahara occidental) a été réprimée par les forces d’occupation marocaines. Une trentaine de Sahraouis ont été blessés, a indiqué l’ONG Amnesty International, citée par l’AFP.

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Cette manifestation, à laquelle ont participé une centaine de Sahraouis, est intervenue au lendemain du vote du Conseil de sécurité prolongeant le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) sans pour autant élargir ses prérogatives en matière de surveillance des droits de l’homme. Présente actuellement à El Ayoun, une équipe d’Amnesty International a, toutefois, affirmé avoir recensé une trentaine de manifestants sahraouis blessés, dont 12 auxquels elle dit avoir eu un «accès direct».

Une responsable de cette ONG, Sirine Rached, a indiqué à l’AFP que la manifestation, sur l’une des artères principales de la ville, se déroulait «dans le calme», mais la police marocaine «a eu recours à la force de manière excessive». Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes et éligible donc à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, lequel est soutenu par la France.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, jeudi dernier, une résolution (2099) sur le Sahara occidental dans laquelle il a réitéré son appel à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», tout en soulignant «l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme» dans les territoires occupés par le Maroc.

Le Conseil a également décidé de proroger le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2014. Une initiative américaine prévoyant l’introduction au sein de la Minurso du mécanisme de la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental occupé a été retirée à la veille du vote du projet de résolution. Amnesty International a qualifié le retrait par les Etats-Unis de sa proposition d’«occasion manquée».R. I.

Zine Cherfaoui-El Watan-28.04.2013.

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*40e anniversaire du Front Polisario 

le Front Polisario n’exclut pas le recours à la lutte armée

Le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, n’a pas exclu, hier, la possibilité de «reprendre les armes» contre le Maroc si l’ONU «ne parvenait pas à régler définitivement la question du Sahara occidental par voie référendaire». «Nous avons cru en l’ONU, mais si elle échoue dans l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental pour permettre au peuple sahraoui de retrouver son indépendance, nous reprendrons les armes pour libérer nos territoires», a déclaré M. Abdelaziz.

Camps de réfugiés sahraouis (Tindouf)
**Envoyé spécial d’El Watan

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Lors d’une conférence de presse, au second jour des célébrations du 40e anniversaire de la création de son mouvement, il a indiqué que les manifestations organisées depuis 2005 dans les territoires occupés avaient montré le «caractère pacifique» de la lutte du peuple sahraoui «qui milite pour récupérer les terres spoliées par le colonisateur marocain».
La veille, M. Abdelaziz avait soutenu que «la politique de la peur et de la terreur pratiquée par l’Etat marocain a échoué. Le temps où cette politique se pratiquait à huis clos est définitivement révolu». Pour le représentant du Front Polisario, «le Maroc est devenu la vraie source de danger pour la région. C’est un pays producteur et exportateur de drogue. Il a transformé la région en une véritable poudrière propice à la prolifération de tous les crimes organisés».

Interrogé sur le non-élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés, M. Abdelaziz a estime «ne pas comprendre la pertinence de l’existence d’une instance de l’ONU qui n’œuvre ni pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination ni à la surveillance des droits de l’homme bafoués par la colonisation marocaine». Le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté, le 25 avril dernier, la résolution 2099 sur le Sahara occidental, dans laquelle il a réitéré son appel à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», tout en soulignant «l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme» dans les territoires occupés par le Maroc.

Evoquant les exactions et tortures exercées par le Maroc sur les Sahraouis dans les territoires occupés, M. Abdelaziz a indiqué que le Maroc «a échoué dans toutes ses tentatives de déposséder le peuple sahraoui de sa personnalité». Au second jour des festivités célébrant le 40e anniversaire de la création du Front Polisario, le camp de réfugiés de Smara a d’ailleurs organisé, hier, une journée de solidarité et de soutien en faveur des «manifestations pour la liberté» organisées ces derniers jours dans les territoires sahraouis occupés. Plusieurs représentants d’ONG et de pays étrangers ont, à l’occasion, dénoncé les «exactions innommables» commises par les forces marocaines.

Des manifestations pacifiques se poursuivent actuellement au Sahara occidental et les services de sécurité marocains n’hésitent pas à les réprimer dans le sang, faisant des dizaines de blessés. La situation dans les villes sahraouies comme El Ayoun, Smara et Boujedour s’est d’ailleurs considérablement détériorée depuis jeudi dernier. Les forces marocaines de répression, selon des témoignages des militants sahraouis venus dans les camps de réfugiés, mènent de véritables chasses à l’homme contre les militants sahraouis dans le but de les empêcher de manifester.

Plusieurs vidéos circulant sur la Toile montrent des scènes d’une violence sans précédent, où des policiers marocains bastonnent des femmes, des hommes et des enfants. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France et la complicité de l’Espagne.*El Watan-12.05.2013.

**Mohamed Abdelaziz : «Je sens la victoire proche»

 Man n’a que 10 ans, mais le mot liberté coule dans ses veines. Comme lui, Fatimatou, Mohamed Salah, Kheira et Amitatou, qui ont déjà vécu sous le joug du colonisateur, sont convaincus que l’indépendance n’est qu’une question de temps

El Ayoun (Sahara occidental).

**Envoyé spécial d’El Watan

Cet optimisme a été longuement exprimé hier au camp d’El Ayoun par le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, lors de son discours à l’ouverture des festivités  célébrant la création de ce mouvement de libération. «Nous disons aux générations actuelles et aux générations futures que l’avenir sera radieux et nous les assurons que les sacrifices de leur peuple ne seront pas vains», a-t-il déclaré devant plusieurs délégations, des représentants d’ONG internationales, de personnalités et de diplomates de nombre de pays ainsi que des journalistes. Abdelaziz est surtout convaincu que «la victoire est proche». Cette conviction, Abdelaziz l’a d’ailleurs soulignée, en affirmant que «la politique de la peur et de la terreur» pratiquée par l’Etat marocain contre le peuple sahraoui «a échoué». Ainsi pour lui, cette époque est «définitivement révolue».

Pour étayer ses dires, le premier responsable du Front Polisario et président de la RASD a mis en exergue le fait que les populations des territoires occupés n’ont plus peur d’exprimer leur attachement aux principes d’édification de leur Etat indépendant : «Quarante ans après, voici les masses populaires à El Ayoun, Boujdour, Dakhla, Assa et Guelmim brandissant les mêmes drapeaux et scandant les mêmes slogans qu’en 1975.» Au lendemain du vote de la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, plusieurs manifestations «sans précédent» avaient été organisées dans les villes occupées du Sahara occidental. Même si elles (les manifestations) ont été réprimées dans le sang par les services de sécurité marocains, «elles expriment, selon Abdelaziz, la volonté de tout un peuple et transmettent un message fort et sans concession au Maroc et au monde que le peuple sahraoui est définitivement attaché aux objectifs du FP visant à consacrer ses droits légitimes et à instaurer son Etat indépendant sur l’intégralité de son territoire». 
Mais une telle détermination suffit-elle lorsqu’on sait que le Conseil de sécurité qui s’était pourtant engagé à résoudre le conflit, il y a 22 ans, bute encore sur les soutiens du colonisateur qui refuse encore le principe d’autodétermination du peuple sahraoui.

«La guerre est garantie par la population»

Il n’a pas exclu une nouvelle fois l’option de la reprise de la guerre. Aussi met-il en garde les autorités marocaines si elles continuent «dans cette voie dangereuse qui les conduira à commettre de nouveaux crimes encore plus graves que ceux déjà commis contre la population sahraouie» qui ne demande en fait que l’application des résolutions de l’ONU. «La guerre de libération est garantie par la population et l’Etat sahraoui indépendant est la solution», a-t-il soutenu. Tout en faisant la genèse de la création du Front Polisario par une poignée de leaders fondateurs sahraouis dont El Ouali Sayed, il a exprimé la fierté  d’être «le fer de lance d’une lutte révolutionnaire ayant pour mission de briser les chaînes du colonialisme, de sortir le peuple des griffes de l’ignorance, du sous-développement, du tribalisme, de la marginalisation, de l’oppression, de la soumission et de lui rendre sa dignité et sa gloire». Abdelaziz n’omettra pas de rappeler au monde que le Maroc avait fait preuve de «barbarie sans égale dans l’histoire de l’humanité», en procédant chaque jour à «des violations des droits de l’homme, des tortures notamment sur des enfants et des femmes et des assassinats en violation flagrante de la légalité internationale». C’est ainsi qu’il a appelé la communauté internationale et le Maroc à se plier aux résolutions des Nations unies pour que le peuple sahraoui puisse accéder à son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Enfin, un défilé militaire de l’Armée de libération sahraouie (ALPS) a ponctué la cérémonie de commémoration de ce 40e anniversaire.  

«La communauté internationale ne devrait pas se dérober à ses responsabilités», selon Sahli  :

«La communauté internationale ne devrait pas se dérober à ses responsabilités concernant le conflit du Sahara occidental afin de réparer une injustice qui n’a que trop duré», a estimé hier le secrétaire d’Etat algérien chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Belkacem Sahli.

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Pour lui, «il serait opportun, aujourd’hui, de s’arrêter devant le bilan d’une décolonisation en Afrique, chèrement payée, mais qui reste inachevée au Sahara occidental, dont le peuple continue d’être privé de ses droits fondamentaux».

Ainsi à ses yeux, la communauté internationale «ne devrait pas abdiquer, mais doit conjuguer ses efforts pour réparer une injustice qui n’a que trop duré». M. Sahli a rappelé, par ailleurs, «l’attachement ferme» de l’Algérie au règlement du conflit du Sahara occidental dans «le strict respect des principes et objectifs de la charte de l’ONU».

Il a estimé que toute proposition de règlement du conflit «devrait nécessairement tenir compte de la volonté du peuple du Sahara occidental de choisir librement son destin».

M. Sahli a indiqué que l’Algérie regrettait «l’absence de progrès» dans le processus de négociations engagé depuis de nombreuses années, entre le Maroc et le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies pour trouver une solution au conflit.*El Watan-11.05.2013.

**Violation des droits de l’homme au Sahara occidental

 A la veille du 40e anniversaire du Front Polisario, le secrétariat national a lancé un appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour intervenir rapidement afin de protéger les civils sahraouis des pratiques répressives des services de sécurité marocains.

Au terme de sa 5e session ordinaire consacrée aux développements de la question sahraouie au niveau des Nations unies à la veille du 40e anniversaire de la création du Front Polisario, le secrétariat national du Front Polisario a lancé lundi soir un appel au Conseil de sécurité de l’ONU à l’effet d’«intervenir rapidement» pour protéger les civils sahraouis sans défense conformément à la convention de Genève sur  la protection des civils dans les conflits armés et faire cesser les pratiques répressives de l’Etat d’occupation marocain. Des pratiques qui se sont encore poursuivies durant cette semaine. Preuve en est, des milliers de Sahraouis ont manifesté samedi à El Ayoun occupée pour revendiquer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’élargissement des prérogatives de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la protection et la surveillance des droits de l’homme. Malgré son caractère pacifique, cette manifestation sans précédent durant laquelle ont été brandis des drapeaux sahraouis et américains a été réprimée dans le sang par les forces d’occupation marocaines. Un responsable local de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Hamoud Iguilid, a précisé que la répression a fait plusieurs centaines de blessés parmi les manifestants.

Le 27 avril 2013, une manifestation à laquelle participaient une centaine de personnes avait également été violemment réprimée. L’ONG Amnesty International, dont une équipe se trouvait sur place, avait alors parlé d’une trentaine de blessés. Un autre rassemblement a aussi eu lieu dimanche à Smara, à environ 200 km à l’est d d’El Ayoun. Toutes ces manifestations sont intervenues alors que des journalistes de médias nord-américains se trouvaient dans les territoires sahraouis occupés. Surpris par l’ampleur de ce mouvement de protestation et conscients que les yeux de la communauté internationale sont rivés sur la région, la majorité des médias marocains, y compris les titres acquis au makhzen, ont dû se résoudre à reconnaître à demi-mot le succès de la mobilisation sahraouie et l’attachement de la population du Sahara occidental au principe de l’autodétermination. «Une mobilisation sans précédent des ennemis de l’intégrité territoriale», a ainsi admis lundi le quotidien

Aujourd’hui Le Maroc. «La plus grande manifestation de l’histoire d’El Ayoun pour la séparation», a également titré Akhbar Al Youm.
Toujours concernant le dossier des violations des droits de l’homme, le Polisario a condamné avec force le procès injuste de 25 détenus politiques sahraouis devant un tribunal militaire marocain dans le contexte du démantèlement violent du camp de Gdeim Izik interpellant les Nations unies pour une action urgente en vue de leur libération et de celle de tous les prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines. Le secrétariat général du Front Polisario, qui s’est réuni sous la présidence de Mohamed Abdelaziz, a réclamé par ailleurs qu’il soit mis fin au pillage des ressources naturelles sahraouies et l’élimination du mur de la honte érigé par le Maroc qui doit «ouvrir les territoires sahraouis devant les observateurs et médias internationaux».

Dans la foulée, le Polisario a fustigé l’attitude «scandaleuse» de l’Espagne qui s’est dérobée à sa responsabilité juridique et morale vis-à-vis du peuple sahraoui en tant que puissance administrante de la dernière colonie en Afrique et rappelé que «le Maroc n’est que la force d’occupation militaire sans aucune souveraineté sur le Sahara occidental». Le secrétariat national a, en outre, lancé un appel à la France, berceau de la Déclaration universelle des droits de l’homme, pour une contribution positive à une solution au conflit du Sahara occidental «loin du soutien immoral en faveur de la politique d’occupation marocaine» qui expose un peuple tout entier à moult formes d’injustice en le privant de son droit naturel à l’autodétermination et à une vie digne.*El Watan-08.05.2013.

Des restrictions imposées aux journalistes à El Ayoun :

L’Union des journalistes et écrivains sahraouis (UJES) a condamné les restrictions imposées aux journalistes sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental par le Maroc, rapporte l’agence de presse sahraouie (SPS).

L’UJES a dénoncé par ailleurs, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse «les pratiques de répression, d’arrestations arbitraires et de saisies d’articles de presse» qui ont visé des journalistes sahraouis, les dernières en date ayant ciblé des équipes de la télévision sahraouie en train de couvrir les manifestations pacifiques qui se sont déroulées la semaine écoulée dans la ville d’El Ayoun occupée lorsque des éléments des forces marocaines de sécurité ont agressé le journaliste Mohamed Berkane et la journaliste Afaf Husseini qui avait perdu connaissance après avoir été piquée d’une seringue.

La répression qui s’abat sur les Sahraouis ne concerne pas uniquement les journalistes mais aussi les réseaux sociaux et les tentatives de brouillage de la Radio nationale sahraouie. Même les journalistes marocains connus pour leur objectivité dans leur manière de couvrir la question sahraouie ne sont pas épargnés par de telles pratiques, citant comme exemple le cas du journaliste marocain Ali Anouzla sujet à des harcèlements et menaces sur son intégrité physique, rapporte SPS.    R. I.

**Caravane pour les Sahraouis du Croissant-Rouge algérien et tunisien

Ce qui était jusque-là tabou du temps de Ben Ali et même après est devenu possible grâce à un travail qui s’effectue en harmonie entre le Croissant-Rouge algérien (CRA) et son homologue tunisien.

Le soutien au peuple du Sahara occidental, traité prudemment de la part des officiels du pays voisin du temps du dictateur déchu, vient de connaître un bond, et pas des moindres, si nous tenons compte de l’impartialité tactique des gouvernants tunisiens à l’égard de la cause de ce peuple et de la nature des contacts avec le royaume chérifien. Mercredi, à Souk Ahras, une délégation du pays du Jasmin, composée de plusieurs militants du Croissant-Rouge tunisien, a fait escale au chef-lieu de wilaya avant de prendre la route à destination de la frontière algéro-sahraouie.

Elle a été reçue dans une ambiance festive. Des quantités importantes de médicaments, de couvertures, de produits alimentaires, d’effets vestimentaires, de tentes… seront acheminées vers le Sahara occidental, en collaboration avec le comité de la wilaya de Souk Ahras du CRA qui a prévu, à son tour, d’autres aides. Mohamed Laïd Agouni, le président du comité de wilaya de Souk Ahras, a déclaré, à ce sujet : «C’est la première fois que le Croissant-Rouge tunisien s’implique de manière directe dans le soutien humanitaire au peuple sahraoui et ça ne peut qu’honorer la mission de nos deux organisations.» *El Watan-09.05.2013.

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**Solidarité internationale avec le peuple sahraoui
Des parlementaires et représentants de la société civile venus de 23 pays (Afrique, Europe et Amérique latine) ont pris part, hier, au colloque international initié par la Commission des affaires étrangères de l’APN et le groupe parlementaire d’amitié et de fraternité Algérie-Sahara occidental sous le thème «Le droit des peuples à l’autodétermination».

Les intervenants à cette rencontre ont tous exprimé leur solidarité avec le peuple sahraoui qui milite pour la liberté, l’autodétermination et l’instauration d’un Etat démocratique. Dans son discours d’ouverture des travaux de cette rencontre, le président de l’APN, Larbi Ould Khelifa, a tenu à rappeler la position imperturbable de l’Algérie quant au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il dira à ce propos : «L’Algérie n’est et n’a jamais été partie prenante du conflit et n’a aucune visée expansionniste ni une quelconque volonté de tirer profit du conflit entre le Front

Polisario et le royaume du Maroc.» L’intervention ayant retenu l’attention reste celle du député de l’Assemblé nationale française, Hervé Faron. Il a, en effet, critiqué la position de son gouvernement, et ce, au nom des principes sur lesquels est fondée la République française. Hervé Faron a tenu un discours juste et courageux, il n’a ménagé ni l’ancien ni l’actuel président français. «Si les officiels ne font rien, moi je suis un élu et il est de mon devoir de dire la vérité aux Français concernant la souffrance du peuple sahraoui et son combat pour l’autodétermination», explique-t-il.

Le député français s’est insurgé contre la démarche de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, qui a utilisé le droit de veto pour s’opposer à l’élargissement des prérogatives de la Minurso. Il déplore, dans ce sens, le fait que même François Hollande, un «démocrate» et un «humaniste», tourne le dos aux Sahraouis. La France, selon Hervé Faron, subit des pressions et a des intérêts notamment économiques avec le Maroc. «Ce sont des éléments qui ne permettent pas à la France de reconnaître la justesse du combat des Sahraouis», dit-il. Mais pour le député, les principes des droits de l’homme doivent être au-dessus de tout intérêt…

La même position est défendue par Helena Pinto, députée du Parlement portugais : «Au Parlement, nous avons proposé un vote pour condamner les violations des droits des Sahraouis. Au fil des années, nous avons fait de la solidarité avec le peuple sahraoui une question d’identité», a affirmé Mme Pinto, en dénonçant les accords dans le domaine de la pêche signés entre l’UE et le Maroc, tout en s’opposant à la présence de l’UE sur les eaux territoriales du Sahara occidental. Mme Pinto demande à son pays de rompre ses relations avec le Maroc.*El Watan-28.2013.

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La Minurso n’enquêtera pas sur les droits de l’homme

Washington détruit l’espoir des Sahraouis

Le lobbying marocain dans les travées des Nations unies semble avoir porté ses fruits. Les Etats-Unis ont changé leur fusil d’épaule…

Le mandat de la Minurso ne sera pas élargi à la surveillance des droits de l’homme comme le proposaient initialement les Etat-Unis au grand bonheur des Sahraouis. La faute à un «compromis» de dernière minute qui a sanctionné les tractations entre les Etats-Unis et le Maroc, selon l’AFP à propos de la question des droits de l’homme au Sahara occidental. Washington, qui était à l’origine du projet de résolution chargeant la Minurso d’enquêter sur les droits de l’homme, a fini par changer son fusil d’épaule.

La nouvelle mouture qui trouve grâce aux yeux du Maroc se contenterait, d’après des sources diplomatiques à New York, «d’encourager» Rabat à «faire des progrès dans ce domaine». «Les droits de l’homme seront davantage mentionnés dans le texte que l’an dernier et le texte encourage des efforts et des progrès dans ce domaine», a indiqué un diplomate au courant de la négociation à l’AFP. «C’est une manière d’avertir les Marocains que la communauté internationale surveille davantage la situation au Sahara occidental», a souligné un autre diplomate.

En termes clairs, les Etats-Unis ont fini par abandonner l’idée d’inclure formellement les enquêtes sur les droits de l’homme dans le mandat de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso). Cette résolution revue et corrigée, qui sera votée demain, constitue sans doute une déception pour le Front Polisario et plus généralement pour les Sahraouis des territoires occupés.  Et pour cause, ils ne pourront pas compter sur une protection onusienne contre les graves atteintes aux droits de l’homme et aux tortures qui leur sont infligées par les forces armées du makhzen.

De fait, c’est le rapport accablant de l’enquêteur de l’ONU, Juan Mendez, sur la torture et ceux des ONG des droits de l’homme comme la fondation Kennedy, HRW et Amnesty qui tombent à l’eau. Et c’est tout l’espoir que les Sahraouis fondaient sur l’initiative américaine qui s’écroule comme un château de cartes face à la realpolitik US. L’ambassadrice américaine aux Nations unies, Mme Susan Rice, a été ainsi priée de revoir sa copie qui a affolé le makhzen, pour la rendre plus acceptable et plus supportable.  

La recommandation du Congrès

Le Maroc peut désormais se frotter les mains de pouvoir pratiquer son «sport national» qui consiste à casser du Sahraoui, sans craindre d’être dénoncé et encore moins sanctionné par une Minurso «désarmée». En maintenant cette mission dans un rôle de faire-valoir, les Etats-Unis, la France et l’Espagne notamment auront renouvelé le feu vert aux forces de sécurité marocaines. Ce sont en effet ces pays dits «groupe des amis du Sahara occidental» avec la Russie et le Royaume-Uni qui ont fignolé le projet de résolution qui sera soumis demain au Conseil de sécurité. 

Rabat, qui avait rejeté «catégoriquement» des «initiatives» visant à «dénaturer le mandat» de la Minurso, aura donc obtenu gain de cause, sans coup férir. Il a fallu que le roi reporte un exercice militaire conjoint à Agadir pour que l’Oncle Sam décide de revenir à de meilleurs sentiments. Mais en réalité, les Etats-Unis sont très soucieux de la stabilité de la monarchie chancelante en proie à une grave crise économique couplée à une corruption endémique du makhzen. Un rapport de l’institut de recherche du Congrès publié le 14 avril souligne le souci de l’Administration américaine de «l’équilibre du régime de Mohammed VI». Le royaume de M6 est considéré comme «un allié principal dans la région», un «partenaire-clé dans la lutte contre le terrorisme» et «joue un rôle important au Moyen-Orient».

HRW dénonce une «occasion manquée»

Des organisations de défense des droits de l’homme et un envoyé spécial de l’ONU ont accusé les autorités marocaines de torture de militants sahraouis qui luttent pour l’indépendance du territoire. «C’est une occasion manquée et une déception de voir les Etats-Unis reculer devant les Marocains qui ont réagi avec excès», a déclaré le directeur pour l’ONU de Human Rights Watch, Philippe Bolopion. «Le compromis de cette année ne pourra tenir que si le Maroc autorise des visites régulières d’experts des droits de l’homme de l’ONU au Sahara occidental et que l’Algérie fasse de même dans les camps contrôlés par le Polisario autour de Tindouf».

*Hassan Moali- El Watan-24.04.2013.

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Le syndrome de «l’enfant gâté» ne tient plus

*Washington veut étendre le mandat de la mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) au respect des droits de l’Homme.

     Grande panique à Rabat

Washington présentera, avant la fin avril 2013, un projet de résolution aux pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour étendre le mandat de la mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) au respect des droits de l’Homme. En clair, les Etats-Unis veulent que l’ONU, à travers ses représentants dans la région, puisse enquêter sur les atteintes aux droits de l’Homme au Sahara occidental, colonisé par le Maroc depuis 1975.

Des droits de l’Homme violés systématiquement par Rabat et que dénonce le Front Polisario (Front pour la libération de Sakia El Hamra et Rio de Oro), et les organisations de défense des droits de l’homme. Des droits insuffisamment protégés par la Minurso, avait déjà constaté le Front Polisario.

Le projet américain tend à élargir les missions de la Minurso à la surveillance et l’information en matière de droits de l’Homme. Créé le 29 avril 1991 par la résolution 690 du Conseil de sécurité, la Minurso a pour responsabilités premières la surveillance des forces en présence ainsi que la préparation du référendum sur le statut final du Sahara occidental. Après le référendum, la Mission avait pour mandat de surveiller le cessez-le-feu. Si le cessez-le-feu est globalement respecté, le référendum prévu en 1992 est constamment reporté du fait de l’absence de consensus entre les parties. En 2007, un projet d’autonomie présenté par le Maroc est rejeté par le Front Polisario qui continue de défendre l’idée d’un référendum.

L’initiative américaine semble être l’aboutissement de plusieurs actions initiées pour faire de la protection des droits de l’Homme au Sahara occidental une priorité internationale. La militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haidar, avait effectué, en 2012, une visite à Washington et New York pour plaider la cause du Sahara occidental et dénoncer les violations des droits de l’Homme par le Maroc. A New York, la militante sahraouie avait rencontré des membres du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les droits de l’Homme.

Outre de porter à la connaissance de l’opinion publique américaine «les violations flagrantes des droits de l’Homme perpétrées par les forces marocaines contre le peuple sahraoui», le but de Aminatou Haidar est également de demander l’introduction du mécanisme de surveillance des droits de l’Homme dans le mandat de la Minurso. Une demande également formulée par le centre américain Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme (RFK Center) qui avait dressé, en septembre 2012 un rapport accablant sur le Maroc pour sa violation des droits de l’Homme des Sahraouis et appelant à l’urgence de l’instauration d’un «mécanisme international permanent afin de protéger les droits de l’Homme du peuple sahraoui».

Force est de constater que depuis 2011 et dans le sillage des événements sanglants de Gdeim Izik, les Etats-Unis manifestent davantage d’attention à la question des droits de l’Homme dans la région. Les Sahraouis avaient érigé en novembre 2010 un camp à Gdeim Izik près d’El Ayoun, capitale occupé du Sahara occidental, pour revendiquer pacifiquement leurs droits, dont celui à l’autodétermination. Le démantèlement violent du camp par les forces d’occupation marocaines avaient fait plusieurs morts et blessés. Le Congrès américain avait adopté en décembre 2012 une loi qui exige du département d’Etat de s’assurer du respect des droits de l’Homme au Sahara occidental préalablement à l’octroi de toute aide financière militaire au Maroc.

Le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, et à propos du nouveau rapport du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, sur le Sahara occidental, a déclaré que le rapport onusien peut convaincre le Conseil de sécurité à prendre les mesures nécessaires en vue de la mise en place d’un mécanisme permanent pour surveiller la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental et que la Minurso est le meilleur cadre et le plus approprié pour assurer cette mission qui le placerait sur le même pied d’égalité avec toutes les missions de maintien de la paix des Nations Unies mises en place depuis 1978.

Comme il fallait s’y attendre, Rabat a rejeté l’initiative américaine qui demande aussi que les agences de l’ONU veillent au respect des droits de l’Homme dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, en Algérie, tenus par le Front Polisario. Le roi du Maroc, Mohammed VI, a réuni lundi 15.04.2013. les membres de son gouvernement pour dénoncer cette démarche …*source: Le Quotidien d’Oran-16.04.2013.

**L’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc: La proposition marocaine d’autonomie «ne peut pas servir de seule base dans les négociations»

L’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, SamuelI Kaplan, a affirmé que les Etats-Unis considèrent que la proposition marocaine d’autonomie «ne peut pas servir de seule base dans les négociations» pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental.

L’ONU et les Etats-Unis considèrent que la proposition marocaine d’autonomie «ne peut pas servir de seule base dans les négociations» entre les parties du conflit (Maroc et Front Polisario), a déclaré le diplomate américain dans une conférence- débat tenue à Casablanca à la veille de la fin de sa mission, entamée en 2009, en qualité d’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc. Il a tenu à préciser qu’il ne s’était jamais rendu au Sahara occidental «car, il est toujours classé par l’Organisation des Nations-Unies comme sans souveraineté».*16.04.2013.

**Clash entre Rabat et Washington

Annulation des manœuvre militaires maroco-américaines

L’appui des Etats-Unis à l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme a été très mal perçu par le palais.

Est-ce le clash entre Washington et Rabat ? La décision des Etats-Unis de soumettre au Conseil de sécurité un projet de résolution élargissant le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme aux territoires occupés est vécue comme une douche froide à Rabat. Signe de cette peur panique qui s’est emparée du royaume, le commandement militaire marocain a donné ses instructions pour suspendre l’opération African Lion 2013, révèle le journal électronique Lakome citant une source proche du dossier ayant requis l’anonymat.

De fait, cette grave décision montre et démontre que la tension est à son comble entre Washington et Rabat. Le journal marocain croit déceler, à travers cette décision unilatérale du Maroc, une «possible mesure de rétorsion» après la décision de Washington d’étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés et dans les camps des réfugiés à Tindouf. Lakome précise que le commandement militaire marocain vient d’envoyer des instructions pour suspendre le lancement de l’opération militaire africain Lion 2013, prévue ce mois-ci dans la région d’Agadir.

Et d’ajouter que Washington attend toujours une «notification officielle» des autorités marocaines. Mais le Pentagone aurait déjà commencé, d’après la même source, à organiser la logistique pour le rapatriement du matériel et des hommes déjà sur place à Agadir.
Et sous réserve d’un retour du roi à de meilleurs sentiments, comme il a l’habitude de le faire quand il est sur la défensive, cette mesure risque de provoquer une grande brouille avec son précieux allié de l’autre côté de l’Atlantique.
Sans doute que cette décision royale sera mal digérée par les Etats-Unis qui répugnent que leur fierté soit ainsi mise à rude épreuve. Il faut savoir, en effet, que l’African Lion est une importante opération annuelle d’exercices militaires conjoints entre les Forces armées royales (FAR) et l’armée américaine. Près de 1400 militaires US étaient attendus ce mois d’avril à Agadir, selon la même source.

La leçon mal apprise de Ross

C’est la première fois, en effet, que le royaume du Maroc, réputé être l’allié, voire «l’ami», se met aussi brusquement les Etats-Unis à dos. Mais vouloir faire pression sur le gendarme du monde risque de ne pas être une sage résolution.
C’est connu, les Etats-Unis n’apprécient pas qu’on leur donne de leçon et encore moins qu’on leur fasse subir une humiliation. Et si l’annulation de ces manœuvres militaires se confirme, Washington va certainement tirer les conclusions qui s’imposent et qui ne risquent pas de plaire au makhzen.

On s’en souvient, il y a tout juste une année, quand le roi du Maroc a décidé tout aussi unilatéralement de retirer sa confiance à l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU. Christopher Ross fut même accusé de «rouler» pour les Sahraouis pour avoir soulevé les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. La décision brutale de Mohammed VI de disqualifier M. Ross a eu l’effet d’une bombe qui a fini par exploser à la figure du makhzen. Les Etats-Unis avaient alors tout de suite renouvelé leur soutien à Christopher Ross au même titre que Ban Ki-moon, signifiant au roi qu’il était mal inspiré pour prendre une aussi grave décision.

Les responsables américains, notamment Mme Clinton – mais aussi français – avaient aussitôt demandé au roi de revoir sa copie, lui rappelant que Christopher Ross est avant tout un diplomate américain. Il n’était pas question alors d’accepter qu’il soit renvoyé comme un malpropre, fut-il par sa majesté. La suite est connue, le souverain marocain a été contraint d’accepter, la mort dans l’âme, de recevoir en octobre 2012 à son palais l’homme qu’il a renvoyé de manière peu cavalière six mois auparavant.

C’est dire que cette annulation de manœuvres militaires conjointes constituerait une seconde erreur royale. Une attitude qui risque de jeter le froid entre Rabat et Washington qui filaient théoriquement le parfait amour.
Sauf que le légendaire pragmatisme américain s’accommode rarement des considérations sentimentales. Et le roi du Maroc risque de l’apprendre à ses dépens.*El Watan-17.04.2013.**

**Les Américains ne soutiennent plus la position du royaume

Le plan marocain ne fait plus le poids

Les Etats-Unis d’Amérique lâchent  le Maroc .  Plusieurs éléments portent à le croire.

Depuis quelques jours, des responsables américains critiquent ouvertement le royaume chérifien sur sa politique dans les territoires sahraouis occupés. Plusieurs réactions confirment que Rabat ne bénéficie plus d’un soutien inconditionnel de Washington. Et la dernière en date est celle faite par l’ambassadeur des USA au Maroc, Samuel Kaplan, qui, à la veille de la fin de sa mission, entamée en 2009, lance une véritable bombe. Animant une conférence-débat à Casablanca, le diplomate américain affirme que «son pays considère que la proposition marocaine d’autonomie ne peut pas servir de seule base dans les négociations» pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental. «LONU et les Etats-Unis considèrent que la proposition marocaine d’autonomie ne peut pas servir de seule base dans les négociations entre les parties en conflit (Maroc et Front Polisario)», déclare-t-il.

Samuel Kaplan lâche les quatre vérités aux responsables marocains. Il précise, en effet, qu’il ne s’était jamais rendu au Sahara occidental, «car il est toujours classé par l’Organisation des Nations unies comme sans souveraineté». Ces déclarations interviennent à une semaine du rapport que doit présenter Christopher Ross, le 22 avril, au Conseil de sécurité sur les conclusions de sa dernière nouvelle tournée régionale qui l’avait mené au Maroc, au Sahara occidental, notamment, dans les villes d’El Ayoun et de Dakhla, en Algérie et en Mauritanie. Samuel Kaplan est connu pour sa franchise. Dans la presse marocaine, il réaffirme, à maintes reprises, que le dossier du Sahara occidental est sous la responsabilité des Nations unies. «Vous devez vous souvenir que nous travaillons sous le parapluie des Nations unies», souligne-t-il dans une interview accordée, en novembre 2012, au magazine marocain Tel Quel.

A une question sur le rôle que pourraient jouer les Etats-Unis pour pousser à l’acceptation du plan marocain d’autonomie du Sahara occidental, il avait déclaré, dans le même entretien, que son pays travaillait sous l’égide des Nations unies, précisant que l’envoyé personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, «n’est pas notre envoyé, il représente l’ONU». Le diplomate américain confirme également le soutien de son pays à Christopher Ross, lorsque, en mai 2012, le Maroc avait annoncé son retrait de confiance à l’émissaire onusien. «Les Etats-Unis continueront à soutenir Christopher Ross jusqu’à la fin de sa mission, afin de trouver une solution au conflit du Sahara occidental», dit-il.

Ce n’est pas tout. Washington se montre de plus en plus méfiant par rapport aux réformes promises par Rabat, suite au déclenchement des révolutions arabes, dénonce la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et soutient un élargissement du mandat de la Minurso.
Le rapport de Juan Mendez, établi suite à sa visite dans le territoire en septembre 2012, parle de torture quasi systématique sur les militants sahraouis.**El Watan-17.04.2013.

**l’opposition américaine à l’intégration des territoires sahraouis

La diplomatie marocaine vient de subir un revers qui devrait l’obliger à revoir ses propres fondements et, d’une certaine manière, finir avec ses certitudes et, dans le même temps, bannir le mot «jamais». Effectivement, devaient dire les hommes politiques marocains, les Etats-Unis ne changeront jamais de politique à l’égard de leur pays, malgré les nombreux signaux, les plus évidents étant l’opposition américaine à l’intégration des territoires sahraouis à l’accord de libre-échange conclu en 2006 avec le Maroc.

Ou encore cette fameuse résolution du Sénat américain soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, alors même que cette instance décidait d’apporter son appui à la mission de l’ancien secrétaire d’Etat à l’époque en charge du dossier sahraoui auprès de l’ONU. Cet appui apporté en 1998 ne manquait alors nullement de pertinence, James Baker, faisant face au blocage du processus de paix par le Maroc. Ou encore les nombreuses missions américaines, dans les territoires sahraouis, dont les conclusions interpellaient avec force l’Administration américaine.

Il y a lieu de relever l’accueil réservé par Washington à la militante sahraouie Aminatou Haïdar, présentée le plus officiellement comme une citoyenne sahraouie. L’erreur des Marocains consiste justement à ne pas croire en cette évidence qui se manifeste désormais avec éclat, les dégâts ne pouvant être pour eux que considérables. Ils en ont pris la mesure, il y a quelques jours, quand les Etats-Unis faisaient savoir qu’ils allaient déposer devant le Conseil de sécurité un projet de résolution élargissant le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) aux Droits de l’homme.

Le rapport annuel du département d’Etat sur les droits de l’homme dans le monde devrait consacrer cette fin des certitudes, son style ne laissant aucune place au doute. Et encore faudrait-il souligner, il y a six mois, un rapport avait été adressé par le département d’Etat au Congrès, dans lequel il avait été souligné que la situation générale des droits de l’homme dans les territoires sahraouis soulevait de «sérieuses inquiétudes». Ce précédent rapport était lui-même élaboré en application d’une loi adoptée en 2011 par le Congrès américain, exigeant du département d’Etat de s’assurer du respect des droits de l’homme au Sahara occidental avant l’octroi de toute aide financière militaire au Maroc.

L’instance américaine, qui leur a consacré pas moins de douze pages, a dénoncé la violation par le Maroc des droits de l’homme au Sahara occidental en spécifiant que de tels actes visent les Sahraouis et comme cela ne suffit pas, il y est précisé qu’il s’agit d’indépendantistes sahraouis. Y est alors présentée la genèse de la question sahraouie ainsi que les problèmes des droits de l’homme, soulignant qu’«ils sont de longue date et sont liés aux revendications indépendantistes» des Sahraouis.

Tout y est : viols, mauvais traitements, torture, des accusations rapportées également par des ONG internationales et locales, avec des rapports jugés crédibles, comme celui du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture. Selon le département d’Etat, «la plupart de ces traitements dégradants surviennent suite aux manifestations indépendantistes ou à celles appelant à la libération des prisonniers politiques sahraouis».

A ce propos, il cite le cas d’Aminatou Haïdar, attaquée par la police marocaine après sa rencontre avec l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, à la mission de l’ONU à El Ayoun en novembre 2012. Voilà donc l’erreur des Marocains, elle est considérable. En trente-huit ans d’occupation, ils n’ont pas réussi à faire des Sahraouis de bons sujets, comme ils n’ont pu faire admettre le fait accompli colonial.Un terrible échec.*El Watan-21.04.2013.

**La France « isole » le Maroc

branle-bas de combat à Rabat

Les Etats-Unis ont préparé un projet de résolution autorisant la Minurso à enquêter sur les droits de l’homme. Cette initiative a fait l’effet d’un coup de tonnerre au Maroc

C’est sans doute le branle-bas de combat à Rabat. Après les Etats-Unis qui comptent présenter un projet pour élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un referendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’homme, la France annonce qu’elle ne se mettra pas en travers de l’initiative américaine. «Il est peu probable que la France, protecteur traditionnel du Maroc au Conseil de sécurité de l’ONU, utilise son droit de veto pour bloquer une proposition américaine qui prévoit de confier aux Casques bleus la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental», a rapporté l’agence Reuter dans une dépêche datée du 18 avril qui cite des diplomates dont elle n’a pas révélé l’identité.
«La proposition américaine pour l’introduction d’un instrument de contrôle des droits de l’homme au Sahara occidental dans le cadre de la Minurso, est venue après que le Secrétaire général de l’ONU,
Ban Ki-moon ait déclaré au Conseil de sécurité qu’il plaidait pour soutenir ce projet», a souligné la même source. Cela serait donc un comble que la patrie des droits de l’homme puisse contrarier une telle démarche «parrainée» par les USA. Une proposition soutenue de surcroît par la puissante Association marocaine des droits de l’homme (Amdh). «Aucun défenseur des droits de l’homme dans le monde ne peut s’opposer à une décision de ce genre et un mécanisme des droits de l’homme doit être équilibré et indépendant dans toutes les régions», a déclaré la présidente de l’Amdh, Khadija Ryadi.
«La surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental, doit être effectuée par les Nations unies à travers un mécanisme onusien qui respecte les normes internationales dans ce domaine et qui bénéficie d’une autonomie réelle», a souligné la militante marocaine des droits de l’homme. Le ver est dans le fruit… A quoi va ressembler la prochaine résolution que va adopter le Conseil de sécurité concernant le Sahara occidental? Si l’on se réfère aux informations qui nous parviennent des chancelleries les plus influentes de la planète, elle subira un correctif de taille qui aura pour conséquence de protéger les populations sahraouies des territoires occupés, des violences exercées par les forces d’occupation marocaine. Un combat de tous les jours mené par le Front Polisario qui est sur le point de remporter le bras de fer qui l’a toujours opposé au pouvoir marocain. Une victoire sur la loi du plus fort qui se dessine. Elle a été rendue possible par des organisations de défense des droits de l’homme, par le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, irréprochables en la matière, dont les rapports ont fini par sensibiliser la communauté internationale à commencer par les Etats-Unis, alliés traditionnel du trône marocain et membre permanent incontournable du Conseil de sécurité de l’ONU.
«Compte tenu des rapports continus faisant état de violations des droits de l’homme, la nécessité d’un contrôle impartial et indépendant de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental devient de plus en plus pressante», a mentionné dans son rapport le Secrétaire général de l’ONU. Le Makhzen a été épinglé par le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, le département d’Etat américain ainsi que par de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l’homme (Centre Robert Kennedy, Human Rights Watch, Amnesty International…)… avant qu’une délégation de parlementaires européens qui devait s’informer sur l’état des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Maroc ne soit refoulée le 6 mars 2013 de l’aéroport de Casablanca…*L’Expression-20.04.2014.

**Le tournant…

 C’est le mot qui conviendrait pour qualifier les derniers rebondissements dans le conflit du Sahara occidental. En s’entêtant à faire fi des mises en garde du Congrès américain, des ONG internationales et de l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU, Rabat ne se doutait pas qu’il allait être lâchés, même par ses alliés supposés. Le bras de fer entre les Etats-Unis et le Maroc concernant les droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, n’a pas manqué de créer un climat tendu entre les deux capitales. Depuis la déclaration de l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Samuel Kaplan, considérant que la proposition marocaine d’autonomie «ne peut pas servir de seule base dans les négociations», les choses semblent se compliquer entre Washington et le palais royal. A commencer par l’annulation par Rabat des manoeuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis lesquelles devaient se tenir à la fin du mois en cours. La position de Washington concernant l’élargissement de la mission de la Minurso au dossier des droits de l’homme, qui sera soumis le 22 avril au vote du Conseil de sécurité, est la goutte qui a fait déborder le vase. Le projet de résolution, qui va être présenté par les Etats-Unis aux 14 autres pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, et qui pourrait constituer un virage décisif dans la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, a suscité un climat de panique au sein de la classe politique et dirigeante marocaine. Dans son document, Washington va surtout se baser sur des faits établis par des  rapports des organisations de défense des droits de l’homme, à l’image de la fondation Kennedy, Human Rights Watch et Amnesty International. Même l’émissaire du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, avait déjà fait état de tortures infligées par les autorités marocaines à des militants sahraouis. Le rapport américain coïncidera d’ailleurs avec la présentation par M.Ross devant la même instance des conclusions de sa dernière tournée régionale qui l’avait mené au Maroc, au Sahara occidental, en Algérie et en Mauritanie. Ainsi, le dossier des droits de l’homme, constituerait le déclic pour une prise de conscience de la communauté internationale – du moins les pays les plus réticents – par rapport aux graves atteintes aux droits humains dans les territoires sahraouis occupés. Cependant, l’ «inconnue» dans l’équation demeure, comme de tradition, la France. En déclarant ne pas s’opposer à la résolution américaine, va-t-elle pour une fois opérer une rupture, en se mettant du côté de la légalité internationale? Faisant de la question des droits de l’homme et des libertés son cheval de bataille diplomatique, comme c’est le cas en Syrie, allant jusqu’à proposer un soutien militaire aux groupes armés, la France va-t-elle mettre un terme à son attitude complaisante à l’égard du Maroc? A noter que la dernière visite du président français au Maroc et sa position «mi-figue, mi-raisin» sur la question sahraouie, n’a pas manqué de susciter des grincements de dents à Alger. En voulant ménager la chèvre et le choux, d’une part, inscrire la position de son pays dans le sillage des résolutions de l’ONU sur le Sahara occidental et d’autre part, soutenir le projet d’ «autonomie» marocain, François Hollande sera cette fois mis à l’épreuve. L’Algérie qui n’a pas apprécié la sortie marocaine du président français, jugera définitivement son partenaire de la rive Nord sur la base du dossier des droits de l’homme.Tout recentrage des relations entre Alger et Paris, se fera en fonction des développements du dossier sahraoui. La France doit se rendre à l’évidence que le double discours n’est plus payant. A défaut d’une position réaliste de la France – en phase avec le droit international et les résolutions pertinentes de l’ONU sur le dossier sahraoui – ce sont les démons de la «guerre froide» qui risqueraient de marquer ses relations avec l’Algérie. Sur un autre chapitre, la campagne anti-algérienne menée par la presse marocaine et les allégations de l’agence AFP quant à une supposée infiltration de nombreux terroristes venus du Mali dans les territoires sahraouis, entre dans une manoeuvre de diversion. En somme, le Maroc peut-il se permettre de se mettre à dos les Etats-Unis et de compter qu’il bénéficierait dans tous les cas de figure de l’appui français sur qui il compte pour torpiller une résolution qui lui serait défavorable au Conseil de sécurité de l’ONU? Après le secrétaire général de l’ONU, la Grande-Bretagne et les Etats Unis qui se disent favorables à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental, l’utilisation par la France de son droit de veto au Conseil de sécurité – outre de mettre Paris aux côtés des tortionnaires des militants sahraouis – jouera-t-elle en faveur du président français qui s’est empêtré dans des «affaires» intérieures embarrassantes? * L’Expression-20.04.2014.

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*Africom anticipe le redépoiement de ses troupes

Le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) a indiqué mercredi qu’il allait anticiper le  « redéploiement » de ses soldats se trouvant au Maroc dans le cadre d’un exercice militaire conjoint annulé par Rabat sur fond de tensions à l’ONU sur le Sahara occidental.     Mardi soir, un responsable à Washington avait indiqué à l’AFP, sous couvert  d’anonymat, que l’exercice « Africa Lion », auquel devaient prendre part 1.400 militaires américains, avait été annulé, sans autres détails.

« Les exercices ont été reportés à la demande du royaume du Maroc », et il n’y a aucune autre date, a précisé mercredi à l’AFP un porte-parole de l’Africom, Chuck Prichard. Ces exercices devaient s’étaler « du 7 au 27 avril », en comptant les préparatifs, a poursuivi M. Prichard, notant que les troupes américaines se trouvaient déjà sur place.  « Nous nous organisons pour anticiper le redéploiement de ces troupes sur  leur base d’origine », a-t-il ajouté.  « Africa Lion » devait réunir 1.400 Américains et 900 Marocains pour des exercices portant notamment sur les opérations amphibies et de maintien de la paix, le ravitaillement aérien ou le vol à basse altitude.

Une vingtaine de pays observateurs avait été conviée, selon l’Africom.  « Nous restons ouverts et des discussions se poursuivent », a relevé le porte-parole, renvoyant vers les autorités marocaines s’agissant du motif de l’annulation.

Interrogé mardi à Rabat, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi,  avait indiqué ne pas avoir d’information. Le site internet marocain Lakome, qui a révélé cette annulation, a évoqué  une possible conséquence de l’initiative américaine visant à étendre le mandat   de la mission des Nations unies au Sahara (Minurso) aux droits de l’Homme. Sans désigner Washington comme instigateur de cette démarche, le Maroc a exprimé son « rejet catégorique », évoquant une « atteinte à (sa) souveraineté ».  L’actuel mandat de la Minurso, chargée de surveiller le cessez-le-feu depuis 1991, s’achève à la fin du mois. El Watan avec AFP-17.04.2013.

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**Le syndrome de «l’enfant gâté» ne tient plus

Christopher Ross demeure  l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental.

Le pouvoir marocain revient en arriére sous la pression internationale, aprés avoir essayé de révoquer M. Ross

«Christopher Ross a toujours le soutien des Etats-Unis»

Selon des sources diplomatiques, Rabat aurait fait marche arrière concernant son retrait de confiance à l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental.

Ban Ki-moon a-t-il fait «plier» le roi? Le souverain marocain voulait la tête du représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Ban Ki-moon a dit non! C’est en tout cas ce qu’il a laissé entendre, le 25 août 2012, à l’héritier de feu Hassan II au cours d’une conversation téléphonique à l’occasion de la fête de l’Aïd El Fitr. Le SG de l’Organisation des Nations unies a indiqué que «les Nations unies n’avaient pas l’intention de modifier les termes de leur médiation, dont l’objectif est de promouvoir une solution politique au conflit, acceptable par les deux parties», avait fait savoir un communiqué des services de M.Ban.
Rabat s’est fait hara-kiri. En effet, selon des sources diplomatiques le gouvernement marocain aurait fait marche arrière concernant son retrait de confiance à l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental. Sa visite dans la région est annoncée dans les prochains jours. C’est pourtant à un véritable coup de force que s’est livré le pouvoir marocain pour déboulonner Christopher Ross. Le chef de la diplomatie marocaine s’était rendu aux Etats-Unis pour obtenir le quitus pour le renvoi du diplomate américain quelques jours avant que le Maroc n’ait officiellement annoncé (le 17 mai) son retrait de confiance. La requête de Saâd Eddine El Othmani, qui avait été reçu à Washington par le sous-secrétaire d’Etat américain, William Burns a reçu une fin de non-recevoir. La Maison-Blanche n’a pas lâché l’envoyé spécial de l’ONU. «L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, désigné à ce poste en janvier 2009, a toujours le soutien des Etats-Unis», avait affirmé, le 21 mai à Alger, l’ambassadeur américain, Henry S. Ensher. Mohammed VI ne pouvait, donc, que céder devant des pressions internationales de ce type. En réclamant la tête à tout prix du représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, le Makhzen a fini par se désavouer lui-même. Mais il fallait bien une telle décision pour que le Maroc puisse desserrer l’étau. Cible d’un tir groupé de la part d’organisations internationales en ce qui concerne la question des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et à l’intérieur des frontières du Royaume, le Maroc a vu son image sérieusement se détériorer. Devant une avalanche de témoignages «accablants» faisant cas de la pratique quasiment systématique de la torture il a même fini par reconnaître «plusieurs cas d’abus» de la part des services de police lors de manifestations publiques. «Il y a eu effectivement plusieurs cas d’abus de la part des forces de police contre des citoyens… Le gouvernement doit revoir la manière dont les forces de l’ordre interviennent pour qu’elle soit conforme à la loi», a déclaré le ministre de la Justice Mustapha Ramid dans un entretien publié le 24 septembre par le quotidien arabophone Akhbar Al Youm, faisant allusion à des manifestations violemment réprimées par les services de sécurité. Donnant ainsi raison et rendant encore plus crédibles les rapports du Centre Robert F. Kennedy et de Juan Mendez, le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants qui attestent de la pratique de la torture et de la violence dans les territoires occupés du Sahara occidental. Christopher Ross, qui disait pratiquement la même chose, peut revenir par la grande porte…*L’Expression.01.10.2012.

*Le Maroc dans le bourbier sahraoui

le Maroc épinglé sur la question des droits de l’homme au Sahara occidental

*Madrid soutient M.Ross

La fièvre s’est emparée du Sahara occidental. L’événement marquant de ces derniers jours sur le plan diplomatique en ce qui concerne le dossier sahraoui restera certainement la rencontre entre le ministre espagnol des Affaires étrangères et l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental à qui Rabat avait retiré sa confiance. Que se sont dit les deux hommes pendant cette rencontre qui a eu lieu en marge des travaux de la 67e Assemblée générale de l’ONU?

Le chef de la diplomatie espagnole, «a loué le travail accompli par l’ambassadeur Ross, faisant le point avec lui sur l’évolution du conflit et les positions des différentes parties», a rapporté sur son site le média ibérique el Economista. «Le temps est désormais propice pour marquer une nette avancée sur la voie de la solution au Sahara», a affirmé José Manuel Garcia-Margallo à Christopher Ross tout en lui signifiant qu’il est dorénavant «dépositaire de plus de marge de manoeuvre pour créer une solution politique durable, équitable et mutuellement acceptable par tous, telle que la souhaite le gouvernement espagnol». Prise au pied de la lettre, une telle déclaration est tout simplement annonciatrice d’un retour prochain du diplomate américain qui n’a pas été lâché par le Secrétaire général des Nations unies ainsi que par les Etats-Unis qui lui avaient réitéré leur soutien. L’Espagne, qui porte une responsabilité historique dans le conflit du Sahara occidental, abonde dans le même sens. «L’Espagne en tant que membre du Groupe des Amis du Secrétaire général pour le Sahara occidental, réitère son soutien au SG de l’ONU et son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross», a souligné le président du gouvernement espagnol, Marieno Rajoy, qui a réaffirmé, dans son allocution devant la 67e Assemblée générale de l’ONU, l’engagement de son pays «en faveur d’une solution juste et durable et mutuellement acceptable au Sahara occidental qui consacre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, conformément aux principes de la Charte des Nations unies». Des soutiens indéniables à la cause sahraouie qui interviennent dans le sillage de visites répétées d’associations, de délégations et d’organisations internationales de défense des droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental.

Le Makhzen épinglé
La première salve a été tirée par le Centre Robert Kennedy pour la Justice et les droits de l’homme (RFK Center) dont une délégation a séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août. Elle y a recueilli des témoignages accablants qui attestent de la pratique de la torture et de la violence. Son rapport fait état de cas de disparitions, de torture, de détentions arbitraires, de menaces, d’exécutions extrajudiciaires… par les forces d’occupation marocaines. Le rapporteur spécial de l’ONU a, quant à lui, évoqué des «témoignages crédibles faisant état de pressions physiques et mentales excessives sur des détenus au cours d’interrogatoires», lors de la visite qu’il a effectuée au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012. «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l’occasion d’événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations, perçues comme une menace à la sécurité nationale», a ajouté le diplomate onusien d’origine argentine Juan Mendez, lors de la conférence de presse qu’il a tenue, au terme de sa mission, à Rabat. Tandis qu’une délégation de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp) qui s’est rendue à Boujdour pour y rencontrer des familles des disparus sahraouis et des victimes de l’agression marocaine, a collecté des témoignages «poignants» qui font état de la pratique de la torture contre des Sahraouis détenus dans les prisons marocaines. Des rapports qui ternissent l’image du Maroc en matière du respect des droits de l’homme mais qui ne semblent pas pouvoir le faire reculer sur le plan de sa politique de répression dans les territoires occupés du Sahara occidental où il est interdit de se prononcer en faveur de l’autodétermination du Sahara. 14 prisonniers sahraouis viennent donc de faire les frais. Ils ont été condamnés le 25 septembre 2012 par le tribunal d’El Ayoun, à des peines de prison allant de 8 mois à 3 ans.

La France et l’ONU interpellés
Dans cette bataille du respect des droits de l’homme qui est en train de tourner à l’avantage du Front Polisario, la question sous-jacente de doter la Minurso, Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, d’un mécanisme de surveillance de ce type est devenue incontournable. Soutenu par certains pays membres du Conseil de sécurité dont la France, Rabat n’en veut pas en entendre parler. L’Association des Amis de la Rasd (Aarasd) milite pour faire plier Paris et ne désespère pas de voir le mandat de la Minurso s’élargir à la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés. C’est «d’abord à la France de bouger et de lever son veto» au Conseil de sécurité qui empêche la Minurso d’être dotée de ce mécanisme souligne l’Aarasd qui s’est appuyée sur le rapport de Juan Mendez, le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, pour défendre sa position. Le contrôle des droits de l’homme par les Nations unies dans le Sahara occidental est «indispensable», a indiqué de son côté la présidente du Centre Robert F.Kennedy. «Les Nations unies et la France peuvent consentir des efforts pour sortir la question sahraouie de la situation de gel qu’elle traverse», a déclaré Kerry Kennedy dans un entretien au journal marocain «Maroc Hebdo». Les autorités marocaines y prêteront-elles une autre oreille au règlement du conflit du Sahara occidental? ….*L’Expression-29.09.2012.

**Après les exactions du Maroc à El Ayoun

*solidarité internationale avec le peuple sahraoui

*Plaidoyer pour l’élargissement des mandats de la Minurso à la protection des droits de l’homme

Les participants à la session spéciale élargie de la task-force de la Coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) ont réitéré leur appel, jeudi à Alger, à élargir les mandats de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés.
Intervenant à l’occasion de la session de l’EUCOCO, présidée par M.Pierre Galand, le ministre sahraoui représentant du front Polisario en Europe, M. Mohamed Sidati, a indiqué que la Minurso reste » handicapée et boiteuse tant que la question de la protection des droits de l’homme ne figure pas dans ses mandats ».
Il a ainsi appelé à la libération des prisonniers politiques et à l’ouverture des territoires occupés aux magistrats et Organisations internationales, déplorant que l’occupant marocain agit  » à huis clos ».
De son côté, Mme Dariatou Gave (Mauritanie), en sa qualité d’observateur de l’Union africaine et de l’association » Jeunesse pour la paix » a appelé à  » dénoncer les graves atteintes de l’occupant marocain aux droits de l’homme ».
Affirmant qu’elle s’exprime au nom de la jeunesse africaine, Mme Gave a appelé tous les jeunes du continent à se joindre à son action et exprimer leur solidarité au peuple sahraoui qui subit, a-t-elle dit, » quotidiennement les atrocités de la répression marocaine ».
Pour sa part, le président de la fédération des institutions d’Espagne solidaire avec le peuple sahraoui (FEDISSAH), M. Rodriguez Carmelo, a salué les militants sahraouis des droits de l’homme pour leur « courage et détermination », les exhortant ainsi à  » poursuivre leur lutte ».  » Pour notre part, nous continuerons à envoyer des juristes et des organisations aux territoires occupés afin de dénoncer les atteintes de l’occupant marocain aux droits de l’homme », a-t-il dit, affirmant que sa fédération continuera de  » coordonner ses actions avec les associations françaises ».
La présidente de l’association des amis de la RASD de France, Mme Régine Villemont, a abondé dans le même sens, affirmant que  » la seule solution réside dans l’indépendance du Sahara occidental ». Elle s’est félicitée de la  » fermeté » affichée par l’ONU depuis le mois d’avril dernier, annonçant en outre que les associations françaises vont se rassembler prochainement pour  » peser sur la position officielle du gouvernement français de sorte à intégrer la question des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso ».
De son côté, président du Conseil de la société civile du Nigeria, M. Arémo Abia, a rappelé que son pays a reconnu le Front Polisario en 1984 comme étant le seul représentant du peuple sahraoui, lançant à cette occasion un appel au Maroc  » de quitter les territoires sahraouis ». Il a estimé aussi que les Nations unies et l’Union africaine doivent « assumer leurs responsabilité en médiatisant et en internationalisant les atteintes aux droits de l’homme et les crimes contre l’humanité commis par l’occupant marocain ».
Des militants sahraouis des droits de l’homme ont également apporté leurs témoignages sur les brutalités que subissent leurs concitoyens, évoquant entre autres cette mère qui était partie chercher la dépouille de son fils assassiné, sans jamais revenir, elle aussi, à la maison. Ils ont également évoqué les  » graves atteintes aux droits humains » dont souffrent les Sahraouis, affirmant que cela n’altérera pas leur lutte pour l’indépendance du Sahara occidental. Les participants à cette session ont également qualifié la « réintégration » de Christoher Ross, l’Envoyé du SG de l’ONU, dans sa mission comme un « autre affront pour le Maroc ». .*APS-02.11.2012.

***Le ministre sahraoui des Territoires occupés, Mohamed Ould Akik, a lancé vendredi à Alger, un appel aux organisations et à la communauté internationale à se solidariser avec le peuple sahraoui suite aux « exactions » commises par l’occupant marocain jeudi soir à Al Ayoun occupée.
« Les forces de l’occupation marocaine sont intervenues de manière féroce et brutale jeudi soir pour réprimer des manifestations qui se sont produites à El Ayoun occupée », a indiqué M. Akik dans son intervention lors de l’audience accordée par le président de la Commission nationale consultative de protection et la promotion des droits de l’homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, à la délégation sahraouie.
L’intervention « féroce et barbare » des forces d’occupation marocaines pour réprimer les manifestations des Sahraouis, « ont fait des blessés auxquels s’ajoutent plusieurs arrestations parmi les militants sahraouis », a fait savoir M. Akik.
Il a précisé que ces manifestations coïncidaient aussi avec la tournée en Afrique du Nord de Christopher Ross, représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, faisant observer que cette visite intervenait également à la veille de la commémoration des évènements sanglants de Gdem Izik.
Les forces marocaines avaient attaqué, le 8 novembre 2010, le camp de Gdem Izik (à l’est de la ville occupée El-Ayoun) où vivaient plus de 25.000 citoyens sahraouis, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées.
De son côté, le président de la CNCPPDH a indiqué dans son intervention que le Sahara occidental menait « la même lutte que celle menée par l’Algérie contre l’occupant français ».
« La France s’était comportée avec l’Algérie comme un Etat terroriste. Actuellement le Maroc adopte la même attitude en se comportant tel un Etat terroriste vis-à-vis du Sahara occidental », a déclaré M. Ksentini, soulignant que « la lutte des Sahraouis aboutira inéluctablement à l’indépendance du Sahara occidental ».
S’exprimant sur la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés, le président de la CNCPPDH a indiqué qu’ils sont « quotidiennement bafoués ».
Pour sa part, la représentante de la commission de l’Union africaine (UA) des droits de l’homme et des peuples, Maya Sahli, a annoncé qu’elle était en passe de finaliser un rapport sur la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, document qu’elle remettra en janvier prochain au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA.
Elle a expliqué que sa commission a été instruite par l’UA de mener cette enquête, déplorant toutefois le refus des autorités marocaines de lui accorder l’accès aux zones sous leurs contrôle. Elle a fait état dans son document, avec des témoignages à l’appui, a-t-elle dit, des exactions et des violations des droits de l’homme, commis par les forces marocaines dans les territoires occupés.
Une série d’activités en solidarité avec le peuple sahraoui ont été organisées à Alger par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) du 31 au 2 novembre.
Ces activités avaient vu la participation d’une trentaine de militants et d’activistes sahraouis des droits de l’homme, venus des territoires occupés, de représentants de la société civile en Afrique et des participants des différents continents.
Ces activités visent à « mettre l’accent sur les souffrances endurées par le peuple sahraoui dans les territoires occupés », ainsi qu’à « amener l’ONU à assumer ses responsabilités et à appliquer les résolutions qui garantissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui », avait-on indiqué.*APS-02.11.2012.

**L’envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara occidental reçoit les membres du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (CODESA), à El-Ayoun occupée

*L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’Organisations des Nations-Unies (ONU) au Sahara occidental, M. Christopher Ross a reçu jeudi au siège de la Minurso les membres du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (CODESA), selon l’Agence de presse sahraoui(SPS).
L’audience s’est déroulée en présence du chef de la Minurso, l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber,a ajouté l’Agence en se référant a une source judiciaire sahraouie.
Les membres du CODESA dirigée par sa présidente la militante sahraouie des droits de l’homme, Aminatou Haidar, ont présenté durant la réunion un exposé sur les violations flagrantes aux droits humains des sahraouis commises par l’Etat marocain au Sahara occidental, a-t-on ajouté.
Ils ont également passé en revue des dizaines des témoignages des victimes et des rapports qui documentent ces violations, a souligné la même source.
Les militants sahraouis ont en outre rappelé les dizaines de rapports élaborés par le CODESA soutenus par des témoignages sur les violations inhumaines contre les civils sahraouis et contre leur liberté et leur survie.
Cette audience a eu également trait au dossier du démantèlement du camp de Gdelm Izik, ses prisonniers qui croupissent encore à Salé (Maroc) et les prisonniers des événements de Dakhla occupée, a relevé la même source.
La délégation du CODESA est composée des militants sahraouis, Aminatou Haidar, Ali Salem Tamek, El Arbi Massoud, Mohamed El Moutawakil et l’avocat et professeur, Lehbib Rgueibi, rappelle-t-on de même source.APS-02.11.2012.

**Le Maroc pris en flagrant délit à Dakhla et Smara

    Sanglante répression dans les territoires occupés

Les rapports successifs sur les violations des droits de l’homme au Maroc et dans les territoires occupés ont aggravé le cas de Rabat.

Les forces de sécurité marocaines n’ont pas résisté à la tentation de casser du Sahraoui à coups de matraque, de barre de fer et autres objets.

Aussitôt l’hélicoptère de l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross, a quitté l’aéroport d’El Ayoun occupée à destination de Tifariti, la machine répressive du makhzen s’est mise à tourner à plein régime contre des manifestants pacifiques qui exprimaient leur joie d’avoir pu rencontrer et parler à M. Ross.  A Dakhla et Smara occupées, des jeunes, des femmes et même des enfants qui brandissaient le drapeau sahraoui ont lourdement «payé» leur courage.  L’agence de presse sahraouie (SPS), qui a rendu compte de la répression «sauvage», a décrit des scènes horribles, précisant que des dizaines de blessés ont été enregistrés.

L’agence a mis en ligne des images et des vidéos montrant des militants sahraouis le visage ensanglanté et des femmes courant dans tous les sens sur fond de feux allumés et de fumée de gaz lacrymogènes.  Des scènes de répression terrible qui rappellent l’expédition punitive entreprise par le bras armé du roi, en 2009, dans le camp de Gdeïm Izik, qui avait choqué le monde entier. Le fait est que même la célèbre militante des droits de l’homme sahraouie, Aminatou Haïdar, a été agressée dans son propre véhicule après sa rencontre avec l’envoyé spécial des Nations unies, Christopher Ross.

Aminatou Haïdar n’a pas été épargnée

Cette femme, symbole du combat de son peuple pour l’indépendance du Sahara occidental, a été jetée au sol, battue, menacée d’un couteau par la police alors qu’elle rentrait chez elle après sa rencontre avec M. Ross, selon la fondation américaine Kennedy Center. Elle présente des hématomes au bas du dos et sa voiture a été endommagée, a déclaré à l’AFP Marselha Gonçalves Margerin, une responsable de RFK Center à Washington.

Selon un premier bilan des blessés établi par SPS sur la base de témoignages, il s’agirait de Saïd Hayan, Fadala Mint Banahi, Jauda El Ouli, Ali Belkhair, Al Ouli Banihi Daha, Saïd Mohamed Ahmednah, Hjaiba Banahi, Abouha Taghiyou. Leur tort ? Avoir brandi le drapeau de la RASD et scandé des slogans appelant à l’autodétermination et à l’indépendance du Sahara occidental. Ce traitement musclé d’une manifestation pacifique dénote de la panique royale face à la prise de conscience de la communauté internationale sur les souffrances du peuple sahraoui dans les territoires occupés. Déjà que le retour sur les lieux de l’envoyé spécial de Ban Ki-moon n’est pas encore digéré après le «retrait de confiance» du roi, en mai dernier, la liberté de mouvement accordée à Christopher Ross pour rencontrer qui il voulait semble avoir fait lâcher les nerfs du makhzen.

A Rabat, on est conscient que le Maroc perdu la main dans ce dossier qu’il gérait à sa guise grâce au soutien sans réserve de Paris, Madrid et, accessoirement, Washington. Mais le contexte régional lié à la crise au Mali et ses dangereuses implications semblent avoir bouleversé la donne aux dépens du maroc. Les Etats-Unis, qui apprécient de plus en plus le leadership de l’Algérie dans la crise du Mali et la lutte contre le terrorisme au Sahel, sont désormais plus nuancés sur le dossier sahraoui. Sans doute que le retrait de confiance de Mohammed VI à Christopher Ross a été très mal vécu par l’establishment américain, alors que le diplomate représentait les Nations unies.  

Le makhzen avait d’ailleurs essuyé une volée de bois vert via le soutien public des USA et de Ban Ki-moon à Christopher Ross. Signe de ce changement de ton, l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Samuel L. Kaplan, a été pour le moins mesuré sur le plan d’autonomie marocain dans un entretien accordé au magazine Tel Quel : «Vous devez vous souvenir que nous travaillons sous le parapluie des Nations unies», a-t-il répondu à la question de savoir si son pays allait soutenir le plan d’autonomie. Il faut dire que les rapports successifs sur les violations des droits de l’homme au Maroc et dans les territoires occupés ont aggravé le cas de Rabat.

Des ONG au département d’Etat en passant par le rapport de Christopher Ross, celui de la fondation Kennedy et, tout récemment, l’enquête du Haut commissaire à la torture, Juan Mendes, la culpabilité du Maroc est clairement établie. Ce qui s’est passé ce week-end dans les territoires occupés est une autre preuve, s’il en était besoin, que la répression et la violation des droits de l’homme et des Sahraouis sont quasiment institutionnalisées. Le monde aura ainsi compris que l’élargissement du mandat de la Minurso à la protection des droits de l’homme n’est plus une nécessité, mais une urgence pour les Sahraouis.*El Watan-05.11.2012.

**Christopher Ross annonce la fin des «négociations informelles»

Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, a estimé que la situation qui règne dans la région est «très préoccupante», tout en affirmant que miser sur le statu quo est «une grave erreur de calcul».

   S’exprimant suite à la remise de son compte-rendu au Conseil de sécurité, relatant sa tournée dans les pays de la région et en Europe, il a estimé que ce qui se passe au Sahara occidental «devrait rester dans le radar de la communauté internationale». Christopher Ross a également annoncé qu’il mettait fin à une série de négociations informelles organisées par l’ONU entre le Maroc et le Front Polisario depuis 2009. Il a indiqué que désormais il allait consulter les pays directement concernés et «entamer une période de diplomatie itinérante avec les parties concernées et les pays voisins» lors de visites dans la région, y compris au Sahara occidental.

Conformément à la résolution 2044 du Conseil de sécurité d’avril dernier, il a annoncé, suite aux derniers développements, les prochaines étapes pour résoudre la question du Sahara occidental. «Il s’agit de rechercher une solution juste, durable et mutuellement acceptable au conflit, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a-t-il dit, tout en ajoutant que «s’il perdure, ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités». Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est sous occupation marocaine depuis 1975.*El Watan-30.11.2912.

**miser sur le statu quo au Sahara Occidental, « une grave erreur de calcul »

La situation au Sahara Occidental reste « très préoccupante », a indiqué mercredi soir à New York l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, affirmant que miser sur le statu quo dans cette question relève d’une « grave erreur de calcul ».

S’exprimant devant la presse à l’issue de la présentation de son compte-rendu au Conseil de sécurité suite à la tournée effectuée récemment dans les pays  de la région et en Europe, M. Ross qui a souligné que « la situation au Sahara Occidental reste très préoccupante et devrait rester dans le radar de la communauté  internationale », a fait valoir que si certains croient que le statu quo était  acceptable, cela démontre « une grave erreur de calcul ».

M. Ross qui a rappelé que conformément à la résolution 2044 du Conseil  de sécurité d’avril dernier, il avait informé l’organe de décision de l’ONU  des derniers développements du dossier sahraoui, a annoncé, à cette occasion,  les prochaines étapes de sa mission pour résoudre la question du Sahara  occidental. Il s’agit, a-t-il dit, de rechercher « une solution juste, durable et mutuellement acceptable au conflit, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

En effet, a-t-il expliqué, « s’il perdure, ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités  qui seraient tragiques pour les peuples de la région ». En conséquence, a fait valoir l’Envoyé personnel de Ban Ki-moon, « la question du Sahara occidental, qui dure depuis bien trop longtemps, doit être résolue et elle peut être résolue s’il y a une volonté de s’engager dans un véritable dialogue ».

C’est ainsi qu’il a annoncé qu’il comptait entreprendre préalablement, dans le cadre de sa mission, de larges consultations à l’échelle internationale et régionale, au lieu, a-t-il précisé, de convoquer immédiatement un autre round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc.

M. Rosss a affirmé, en conséquence, qu’il mènerait des consultations avec « les parties prenantes internationales-clés » à la question sahraouie avant d’effectuer, a-t-il précisé, des « navettes diplomatiques » à travers plusieurs visites dans les pays de la région dont le Sahara occidental.

Les parties au conflit (Front Polisario et Maroc), les pays voisins ainsi que les membres du Conseil de sécurité « ont accueilli favorablement cette démarche », a-t-il assuré. Dans ce sens, il a émis l’espoir qu’une telle démarche soit susceptible « de jeter les bases pour une reprise efficace des réunions » entre les deux  parties au conflit.

En outre, a-t-il insisté, « la responsabilité principale pour faire des progrès incombe aux parties elles-mêmes même si l’ONU ne ménagera aucun effort pour les aider ». « Je demande aux membres du Conseil de sécurité et à l’ensemble de la  communauté internationale de s’y joindre pour encourager les deux parties au  conflit à entamer des négociations sérieuses afin de parvenir à une solution honorable qui mette fin » à cette situation.

L’Assemblée générale de l’ONU votera en début décembre prochain la résolution adoptée en octobre dernier par la 4ème Commission de l’ONU chargée des questions de décolonisation, qui avait réaffirmé « le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », rappelle-t-on.

Le prochain rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental  sera présenté au conseil de sécurité en avril 2013.  M.Christopher Ross avait effectué, du 27 octobre eu 15 novembre, une tournée dans les pays de la région (Maroc-Sahara Occidental-Algérie-Mauritanie) et en Europe.*El Watan avec APS-29.11.2912.

**Périple de Ross dans la région

*M.Ross chez le président Abdelaziz Bouteflika

Le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU a été reçu, hier, par le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika

Après son périple qui l’a mené respectivement à Rabat, les territoires sahraouis occupés et libérés et la Mauritanie, l’envoyé personnel du SG de l’ONU, M.Christopher Ross pour le Sahara occidental, est arrivé, hier à Alger.
Objectif: relancer les pourparlers, entre le Maroc et le Front Polisario, et réaliser un réel progrès à la solution du conflit dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité. Ross a été reçu, hier par le chef de l’Etat, M.Abdelaziz Bouteflika à Djenan el Muphti, en présence du ministre des Affaires étrangères M.Mourad Medelci et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel.
La visite de trois jours de Ross dans les territoires occupés a été perçue comme un «affront» pour le Maroc qui colonise le Sahara occidental depuis 1975. Le Maroc avait retiré sa confiance à l’envoyé spécial du SG de l’ONU, avant de faire marche-arrière et d’accepter son maintien par l’ONU dans sa mission, rappelle-t-on. Plaidant pour une solution politique juste et durable, acceptée par les deux parties et garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination, Ross présentera à son retour à New York les résultats de sa tournée au secrétaire général de l’ONU. Si sur le plan diplomatique, la visite de Ross dans les territoires occupés est perçue comme un «acquis non négligeable», pour la cause sahraouie, elle a déclenché, façon inattendue, une répression à El-Ayoun où la population a subi, une nouvelle fois, les supplices des forces de l’occupation, selon des témoignages rapportés par les médias et les organisations humanitaires à travers le monde.
Il s’agit pour Ross d’accélérer les résolutions et recommandations du Conseil de sécurité, notamment celles relatives à l’organisation d’un référendum d’autodétermination et la levée du blocus imposé à la région ainsi que l’intégration, dans le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental), la prise en charge de la situation des droits de l’homme. Il est également question de mettre fin au pillage des richesses d’un territoire qui demeure sous la responsabilité directe des Nations unies dans l’attente du parachèvement du processus de décolonisation de la dernière colonie d’Afrique, avait souligné le Premier ministre sahraoui. Ross s’est rendu par la suite à Boudjedour où il a rencontré des membres du mouvement de défense des droits des femmes et l’association des familles des détenus et disparus sahraouis qui lui ont signifié que toute situation de blocage ne fait que consolider l’attachement des Sahraouis à leur cause et leur détermination à arracher leur droit à l’autodétermination par tous les moyens possibles.
Dans son dernier rapport, le secrétaire général de l’ONU, M.Ban Ki-moon, avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Il avait regretté que des «entraves» empêchent toujours la Minurso d’accomplir pleinement sa mission et de s’acquitter de son mandat de «manière crédible» dans les territoires sahraouis occupés.*L’Expression.08.11.2012.

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